Just another night in Paradise.
ϟ Ragmar & Yrian

Un nouvel épisode silencieux s’installait, tandis que les chaines rougeoyante forgées dans le secret disparaissaient. Alors que le membre de cette armée de l’ombre brisait cette poigne solennelle, le norvégien fut surpris et même dérouté que ses motivations ne soient remises en question. Cette tâche devait revenir à ladite tierce personne responsable de cet entretien, avait-il songé sur le moment.  Tiraillé par les sentiments contradictoires que l’assaillait, le scandinave posa délicatement son verre sur un meuble poussiéreux  à porter de bras et plongea sa main dans le creux de sa poche, ses doigts caressant l’œuvre d’Ollivander. Il n’y avait pas de quoi se saouler et célébrer une possible entrée dans ce mouvement de résistance aux yeux du nordique. Bien au contraire, si l’utilité de ce groupe dûment formé était avérée, cela signifiait tout simplement que la société sorcière britannique se trouvait acculée par ce fameux lord et ses sbires. C’est alors à cet instant, que son interlocuteur s’éclipsa de la pièce principale, laissant l’oubliator en sursit se perdre en songeries dans la pénombre. Cependant, un craquement voisin caractéristique de l’arrivée d’un sorcier attira bien vite son attention. Tendant une oreille attentive, l’ancien kostein tenta tant bien que mal de saisir les tenants de cette conversation de plus houleuses.   Après plusieurs minutes marquées d’un grand calme, la porte menant à ce qui semblait être la chambre du professeur de vol s’ouvrit avec fracas et un imposant sorcier se rua littéralement sur le norvégien. Baguette en main à quelques centimètres seulement de son doux visage, l’œil vissé sur le fonctionnaire, celui dont la réputation au sein du ministère n’était plus à faire, se mit à aboyer sur le trentenaire. D’un hochement de tête le scandinave fit le serment de rester discret au sujet de tout ce qui avait été porté à sa connaissance. Aussi surprenant soit-il, l’auror aux nombreux éclats, ignora la présence du bleu et or l’espace d’une poignée de seconde, s’inquiétant de l’intégrité de l’étranger. Le maître des lieux se pressa de lui assurer qu’il répondait des actes de l’ancien batteur. Aussitôt ces mots prononcés, l’arme du pionnier se volatilisa jurant au passage d’enterrer le duo en représailles de tout manquement au secret. Pour autant le nordique ne fut pas plus à l’aise en la présence de Maugrey, cet homme avait ce petit rien qui empêchait le norvégien de se détendre. Ainsi, pendant que le professeur s’attelait à servir son nouvel invité, ce dernier se pencha et murmura un couplet –la marque de fabrique de l’auror, aux oreilles de la fraîche recrue. Face à ce pilier du ministère, le fils des fjords ne savait que dire, quoi faire. Innocemment, il reprit son verre et proposa de trinquer avec Alastor tout en déglutissant maladroitement. Une bonne gorgée de ce Pur Feu ne lui ferait certainement pas de mal et peut-être même saurait-elle le décrisper. Tout en levant son verre en l’honneur de cet ordre, il ne put refréner une œillade vers le nouvel arrivant.

Just another night in Paradise.
ϟ Ragmar & Yrian

La présence de cet auror légendaire coupa net le sifflet du scandinave, qui depuis l'arrivée impromptue de l'homme au pedigree bien fourni n'avait su ou pu lâcher un seul mot. Se contentant de quelques mimiques et hochements de tête l'oubliator en sursit avait brillé par son manque de loquacité. Ainsi lorsqu'il leva son verre en l'honneur de cette armée secrète, -et non pas à sa potentielle entrée de l'Ordre, il n'était pas un malappris de Poudlard,- le sorcier aux moultes  cicatrices l'avait repris avec une fougue qui freina tout envie au norvégien d'aller contre sa volonté.  Ainsi le rite d’entrée de cette collégiale n’était rien d’autre qu’un interrogatoire poussé. Toutefois aucune question ne fut posée. Aucune interrogation n’émana de la bouche de celui qui part son charisme stufixait l’ancien kostein sans baguette. Tournant autour de sa proie tel un vautour patientant que son repas ne cède, Maugrey toisa le jeune nordique de son regard glaçant, accompagnant cette œillade insistante d’une ultime question. Avait-il de sombres secrets à lui vendre ? Bien évidemment, le fonctionnaire, -aussi irréprochable qu’un innocent prit dans diverses affaires  aussi futile qu’un embrassement involontaire d’une propriété du ministère,- ne se résolut à répondre à cette requête. Face à ce silence, l’auror força la main de son jouet du soir et pénétra son esprit avec une aisance déconcertante. Brisant  les cloisons mentales de sa victime, le légitimens extirpa une à une les informations qu’il jugea nécessaire de mettre en lumière. Crispé à l’idée que certaines énigmes ne soient révélées, le scandinave tenta vainement de se sortir de ce bourbier. Sans aucune notion d’occlumancie, le bleu et or se trouva bien vite à la merci de l’auror, incapable de mettre un terme à ce vol de souvenirs personnels. Vint le moment fatidique, celui où l’élite parvenait à la corde sensible du jeune homme. Grimaçant à sa remarque réductrice sur les relations avec les femmes, l’expatrier lui rétorqua du tac au tac brisant ainsi le silence dans lequel il s’était muré jusqu’à présent. ‘Vigilance constante ! ’ Son ton amer et sarcastique trahissait quelque peu l’état d’esprit dans lequel il se trouvait. Amer d’avoir laissé cet énergumène accéder si facilement à des données sensible sur son passé. Le poing serré, la mine figée, le regard noir et réprobateur, l’oubliator songea un instant à déverser cette rage au travers de cette figure déjà marquée par le combat. Le geste ne se fit pas attendre. Son bras s’arma à l’instant même où l’idée lui fleurit dans son imaginaire débordant et sa main fermée s’abattit sur la pommette de l’homme.  Le norvégien avait fermement réprimandé cette intrusion et il ne comptait pas se dérober.  Il ne l’avait pas volé. S'approchant de l’auror courbé, alerte et prêt à la riposte, le fonctionnaire se pencha et dans un murmure empreint  de fierté, il susurra cette devise qui tenait  tellement  à cœur au sorcier. ‘Vigilance constante monsieur l’Auror ! Rattrapant son verre vivement, le batteur le vida d’une traite. Pas peu fier de son geste, il s’attela à répondre à la seule véritable requête émise. Il semblerait que le ministère soit gangrené, une baguette de plus dans les rangs du seul rempart face à cette épidémie devrait vous suffire ! Et si vous étiez aussi bon légitimens qu’excellent orateur, la raison de cet entretien ne vous aurait certainement pas échappée ! ‘ Le nordique n’avait pas plus envie d’exposer les raisons qui l’amenait à tant vouloir joindre cette force vive. Et le grand Alastor Maugrey avait déjà dû percevoir dans ces brides mémorielles les motivations de cette candidature. Voulait-il l’entendre de vive voix ? Ou avait-il omis cette information capitale ? Comment aurait-il pu ? Ce souvenir hantait le norvégien, pourrissait certaines de ces relations avec des proches qu’il jugeait autant responsable que l’auteur de ce sortilège impardonnable, un mangemort.