Juste un verre ou deux, qu'il avait dit. Broderick ne s'était pas méfié un seul instant, lorsque son collègue l'avait trouvé en début de soirée en toquant à sa porte, alors qu'il éteignait la lampe sur son bureau et le quittait, enfilant sa veste. Après tout, pourquoi pas ? C'était ça, ou rentrer le boire chez lui. Alors, autant le faire au Pub. Il quitta le Département des Mystères en marchant aux côtés de son collègue, les mains dans les poches. « — C'est où alors, ce Pub ? » Son acolyte le regarda de biais, avec un sourire en coin qui finalement insuffla le doute dans l'esprit de Brody. C'était quoi, ce plan ? L'air frais de la soirée fit exhaler de la bouche de Moroz un nuage de buée, tandis qu'il soupirait, déjà las. Las, mais néanmoins curieux. « Un truc en ville, pas très connu... » Lui avait vaguement répondu son homologue du Ministère, et Broderick avait finalement décidé de renoncer à deviner où ils se rendaient. Après tout, qu'importait l'endroit, pourvu que le whisky y était bon, n'est-ce pas ?
Dans le Londres sorcier, ils débouchèrent dans l'Allée des Embrumes, devant un établissement de pierres qui, d'un point de vue extérieur, ne payait pas de mine. Moroz commençait de plus en plus à douter des bonnes intentions de son collègue, dont il ne savait pas qu'il fréquentait la rue en question. Ceci dit, maintenant qu'ils étaient là, autant entrer et boire ce verre. Huggy les bons tuyaux avait intérêt à payer sa tournée pour la peine... Mais déjà, ce dernier franchissait le seuil du Pub. Pub... Qui finalement, n'en n'était pas vraiment un... Des femmes, des créatures, se pressèrent autour d'eux, câjolantes, bruissantes de tenues tantôt à froufrous, tantôt fort peu couvrantes, tactiles à outrance, gloussant, les frôlant, dans des nuages de fragrances d'eaux de toilettes et d'une odeur plus sulfureuse, et sans savoir comment, Broderick se trouva départi de son manteau, en bras de chemise. Une jeune femme pulpeuse vint lui coller son décolleté plongeant sous le nez, si prêt qu'il lui fallu littéralement reculer et s'en décrocher pour respirer de nouveau. « — Oh bordel... » Bredouilla-t-il, les yeux écarquillés, tandis que son compagnon de soirée partait d'un grand éclat de rire goguenard, passant un bras autour de la taille d'une demoiselle qui déjà le conduisait à l'étage. Oui, c'était le mot ! Certes ici on consommait de la boisson, mais visiblement, pas que. « — Tu montes avec moi, mon veaudelune ? » lui glissa une voix aguichante à l'oreille, tandis que ses narines percevaient une haleine avinée et un souffle chaud dans sa nuque. Sans façon ! Brody se détacha de l'étreinte de la donzelle, et joua des coudes pour se faufiler jusqu'au bar. Arrivé à destination, il se laissa choir de tout son poids sur un tabouret haut et demanda un triple-sec sans glaçons au serveur qui le regarda d'un air amusé, tandis qu'il fouillait fébrilement dans la poche de son pantalon pour trouver son paquet de cigarettes et son briquet. Il trouva le premier, pas le second. Glissant un petit rouleau entre ses lèvres, il se demandait comment il en était arrivé là. Il prit sa tête entre ses mains, et ferma les yeux. Pourquoi n'avait-il pas quitté le Ministère trois minutes plus tôt ? A l'heure actuelle, il serait chez lui, et pas dans ce bouge...
Morticia venait de prendre son service, encore fraîche et pleine d’énergie. Elle ne prendrait pas le bar ce jour-là, il fallait bien qu’elle aille un peu soutenir ses filles de temps en temps. Et puis, niveau expérience, elle n’était pas la plus ancienne mais pas loin. Peut-être celle qui avait le moins froid aux yeux.
Elle avait donc commencé sa petite tournée dans la salle, se mêlait aux clients présents, donnait quelques consignes à ses filles, et autres petites tâches. Dans un corsage clair rehaussé d’une veste longue en velours rouge lui tombant sur les chevilles retenue par un unique bouton bien placé pour dégager la vue. Elle voyait passer du monde, souvent des personnes qui avaient déjà pris l’habitude de venir. Qui bien souvent avaient même pris l’habitude de certaines choses. Dire qu’ils faisaient comme chez eux était sans doute exagéré mais pas tant que cela. Et puis elle avait vu cet homme au bar. L’employé occupé à le servir semblait amusé par la situation alors que lui était… Difficile à dire d’ici, mais en tout cas il n’avait pas l’air à son aise. Faisant signe au barman qu’elle l’avait repéré elle s’approcha de lui, sortant un briquet puisqu’elle avait remarqué la cigarette éteinte entre ses lèvres.
-Du feu?
Bras tendu vers lui pour allumer la dite cigarette, elle espérait ainsi attirer un peu son attention. Elle ne le connaissait pas. C’était visiblement sa première visite dans son établissement. Morty s’installa à ses côtés sans trop s’approcher pour le moment. Disons à une distance convenable sans pour autant oublier d’adopter une posture avantageuse, un léger sourire aux lèvres.
-Je suis Lady Tiger et tu es ici chez moi. Y a-t-il quelque chose qu’on peut faire pour toi mon chou? A part essayer visiblement de faire passer quelque chose avec un triple-sec?
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Sujet: Re: Trapped │ MORTICIA Dim 21 Oct 2018 - 17:24
Broderick sentit la femme s'asseoir près de lui, plus qu'il ne la vit. Bien sûr, il avait vu les yeux du barman la suivre, un sourire de connivence aux lèvres, et se douta que c'était une des filles de la maison. Mais au moment où, au comble de la gêne, il s'apprêtait à la rembarrer poliment mais fermement, une voix chaude et profonde le surprit en lui proposant du... Feu. Étrange en ce lieu, il s'attendait à ce qu'on lui propose un tout autre genre de service. Alors, il tourna la tête vers elle, et croisa une paire de pupilles fauves braquées sur lui, sourire goguenard aux lèvres. Un instant il resta coi, sans savoir quoi dire, à la fixer en clignant des paupières. C'est qu'elle n'était franchement pas repoussante, et savait quelle attitude adopter sur un tabouret haut pour sembler poser pour la une d'un magazine. Puisqu'elle avait toujours son briquet à la main tendu sous son nez, il approcha prudemment la tête vers elle, sans la lâcher du regard. Une flamme jaillit du petit objet et dansa un instant devant eux, avant qu'il ne recule et ne tire lourdement une latte de sa cigarette. Il recracha un épais nuage de fumée et hocha la tête dans sa direction. « — Merci », fit-il simplement, sans en dire plus. Moroz, on le savait, n'était pas homme à beaucoup parler. Il posa son paquet de cigarettes sur le comptoir de bois, entre eux. Ce qui ne sembla pas désarçonner son interlocutrice, qui, bien au contraire, paraissait tout à fait à son aise. Son sourire s'élargit, comme si elle s'amusait beaucoup, tandis que lui ne se sentait pas du tout à sa place en ces lieux. Lieux, d'ailleurs, dont elle se présenta comme la tenancière. Ceci expliquait cela. Fort aimablement, elle lui demanda si elle était en mesure de faire quelque chose pour lui et en une fraction de secondes, il imagina beaucoup de choses, avant de se gifler mentalement et de secouer la tête en signe de dénégation. Il n'était franchement pas ce genre d'hommes, et regarda par-dessus son épaule vers ceux qui étaient tout son contraire, et s'en donnaient à cœur joie. Les goûts et les couleurs ne se discutaient pas. Il se racla la gorge, avant de revenir à Lady Tiger. « — Le triple-sec fera amplement l'affaire, répondit-il dans un mince sourire poli, tandis que sa boisson se matérialisa devant lui. Il remercia de la tête le barman qui ne perdait pas une miette de la scène, peu scrupuleux de rester discret, et qui semblait bien amusé lui aussi. Qu'avaient-ils donc tous à se foutre de lui ? Il revint à sa compagne de soirée. Merci, pour le feu ». Il redevint mutique, alternant entre sa clope et son triple-sec, sans quitter du regard Lady Tiger. Quelque chose chez cette femme l'intriguait, sans qu'il n'arrive à mettre le doigt dessus. Peut-être son nom, tout simplement ? Car elle était bien la première qu'il rencontrait à porter un patronyme si exotique.
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Sujet: Re: Trapped │ MORTICIA Ven 2 Nov 2018 - 20:24
Il fut une époque où Morticia n’était pas ce que l’on pouvait qualifier d’une fille attirante. Souvent e mauvaise humeur et assez froide, elle s’était concentré sur autre chose que de pouvoir plaire aux hommes. Oui je parle de cet âge où elle aurait dû plaire aux garçons mais où sa famille ayant d’autres projets il lui aurait fallu adapter ses standards. Chose qu’elle n’avait pas faite. Jusqu’au moment où sa nouvelle situation l’avait un peu obligé à changer ses habitudes. Ce qui faisait d’elle une sorte d’experte. Elle maîtrisait la voix, le regard, et les postures qui faisaient chavirer les cœurs. Si j’ose dire..
Cet homme était assez amusant. Il la fixait en clignant les paupières, comme si il se trouvait face à une apparition. Morty ne changea pas d’attitude pour autant, attendant simplement qu’il accepte ou refuse son offre. Après un moment il finit par accepter, s’approchant sans pour autant la quitter des yeux. En réponse à son jeu la belle intensifia le regard, ne le quittant pas d’un pouce non plus. Difficile de dire si il était mal à l’aise ou simplement intrigué. L’un n’empêchant d’ailleurs pas l’autre. Mais c’était dans tous les cas assez divertissant.
Il ne semblait pas du style bien bavard. Ce qui ne rendait les choses qui plus intéressantes. Repartant à la charge décidée à ne pas le lâcher si facilement, la matrone pris une cigarette dans le paquet posé plus tôt sur le comptoir (ce qu’elle avait pris pour une invitation) avant de l’allumer sans rompre le contact visuel avec son interlocuteur toujours si peu mal à l’aise. Il était difficile le bougre, refusant une fois de plus sa proposition. Il avait jeté un oeil à la salle animée derrière lui, revenant vers elle visiblement mal à l’aise. C’était ce que lui indiquait ce raclement de gorge. Décidément divertissant. Un petit clin d’oeil à son barman qui préparait la boisson indiquait à ce dernier que la belle en faisait un véritable défi personnel. Une sorte de jeu qu’ils avaient parfois tous les deux.
- Merci, pour le feu
La belle ne répondit que par un signe de tête en soufflant la fumée qu’elle venait d’inspirer. Elle n’ajouta rien pour le moment, s’amusant de la voir continuer à la fixer sans pour autant avoir envie de reprendre la parole. Un léger rire lui échappa alors que cette réaction inattendue lui semblait finalement coller au peu qu’elle savait du personnage. Prenant un peu plus d’assurance encore (oui c’était possible) Morty se hissa face à lui sur le bar, assise les jambes croisées à peine à quelques centimètres de son verre. Dans une nouvelle posture détendue mais toujours des plus avantageuse, elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette avant de jeter un nouveau regard aguicheur à cet homme si silencieux.
-Dis-moi un peu, qu’est-ce que tu viens faire chez moi si ce n’est que pour boire un verre? Non pas qu’il ne soit pas de qualité mais ce n’est généralement pas ce que l’on vient chercher ici.
Écrasant ensuite sa cigarette dans le cendrier, elle changea de position, ses deux mains appuyées sur le comptoir entre ses jambes, penchée un peu plus vers lui.
-Allez mon petit chat, il y a bien quelque chose que Lady Tiger puisse faire pour toi…
Son acolyte toujours attentif derrière son bar glissa deux petits verres d’une boisson non identifiable au premier regard juste le long de sa cuisse juste à la fin de sa phrase. Dans un sourire Morticia les pris et en tendis un à son interlocuteur qui n’était pas loin d’avoir fini son premier verre.
-Tu m’accompagnes au moins? Pour me faire plaisir.
Une moue faussement triste sur le visage, elle espérait qu’il saisirait le verre et accepterait son invitation. Cela serait au moins un début. Et avec le petit boost maison ajouté, il serait peut-être plus bavard…
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Sujet: Re: Trapped │ MORTICIA Dim 18 Nov 2018 - 19:08
Le malaise de Brody s'accentua lorsque l'audacieuse Lady Tiger grimpa sur le bar et s'assit de telle sorte qu'à défaut d'avoir son décolleté sous le nez, il avait désormais à hauteur du regard ses jambes croisées très adroitement. Ses yeux remontèrent desdites gambettes jusqu'au visage de la propriétaire, qui visiblement s'amusait beaucoup à lui exposer chaque centimètre carré de son corps, visiblement curieuse de savoir ce qui le ferait le plus céder. A quoi jouait-elle ? Non, en fait, il savait très exactement à quoi elle jouait. Il la fixa un moment, avant de lâcher un mince rire, tout du moins une exclamation, et de baisser la tête, désabusé. Il aurait mis sa main à couper qu'il était le challenge de la soirée. Pauvre de lui. Il porta sa cigarette à ses lèvres et observa la tenancière en aspirant une grande bouffée, comme si le petit rouleau de tabac était un antidote qui pourrait le sauver des griffes de la tigresse. « — En fait, je ne sais pas trop ce que je fais là, je m'y retrouve un peu par hasard », lâcha-t-il en toute sincérité et simplicité, souriant d'un air navré, comme s'il s'excusait, en haussant les épaules. Il ne put s'empêcher de jeter un œil à ses jambes fuselées lorsque la sorcière les décroisa habilement, puis vers ses mains, pleines de bagues ésotériques et à la manucure parfaite, qu'elle venait de poser sur le comptoir, se penchant en avant. L'effort fut pénible pour ne croiser que ses yeux, et rien d'autre, car franchement, ce n'était plus une perche qu'elle lui tendait, mais un tronc d'arbre. « — Un collègue m'a traîné ici, mais il m'avait dit qu'on allait au Pub... Il regarda le bar dans le dos de Lady Tiger, fort bien équipé, et afficha une moue approbatrice. Bien qu'on puisse pas dire que je perde au change... » Pour l'alcool. Juste pour l'alcool. La matrone se fit cajolante et insistante, l'affublant même d'un petit diminutif qui lui fit l'impression de perdre au moins quarante pour-cent de sa virilité d'un coup, ce à quoi il haussa les sourcils avant de rire, gêné et amusé à la fois. Y avait-il quelque chose qu'elle pouvait faire pour lui ? En toute honnêteté oui, beaucoup. Après tout, il n'était pas marié, ni même en couple, aucun risque de coup de canif dans le contrat, alors pourquoi s'obliger à une telle morale ? Il n'en restait que le sorcier n'était pas amateur de bordel, et n'arrivait à se résoudre à se laisser conduire par cette femme, aussi belle soit elle, à l'étage. Il ne saurait que plus tard que la soirée ne faisait que commencer et qu'il finirait, eh oui, à l'étage en question... Il allait encore une fois décliner l'offre, mais à nouveau un verre se matérialisa à coté de la diablesse au regard de braise, qu'elle lui tendit pour qu'il l'accompagne. Un verre, ce n'était qu'un verre, n'est-ce pas ? Bon gré mal gré, il tendit la main et le prit, regardant dubitativement la couleur trouble tirant sur le mauve qu'il contenait. Il le fit tourner à hauteur de ses yeux, puis regarda Lady Tiger par-dessus. « — Cocktail de la maison ? » La moue faussement triste destinée à le faire céder fonctionna et, soupirant, demi-sourire aux lèvres, il en but une première gorgée, puis une seconde. Cheers, à la santé de la tigresse ! Reposant son verre, il porta sa clope à sa bouche, alors qu'une douce chaleur envahissait son estomac. Il ne reconnut pas le goût, pas tout à fait. Ses cours de potions remontaient loin, du temps de Poudlard, mais par son travail il était néanmoins obligé de cultiver une certaine connaissance de plantes et ingrédients magiques et... Était-ce de la... Belladone, qu'il croyait déceler ? Difficile à dire, la cigarette et le triple-sec n'aidaient pas son palais à être au top de son efficacité, mais si sa mémoire était bonne, c'était un des ingrédients du philtre de confusion. Son regard se braqua sur la femme qui lui faisait face. Elle n'allait pas...? Non, c'était de la parano, ni plus, ni moins. Peut-être que c'était tout autre chose, les goûts se mélangeaient un peu. Par contre, il n'avait pas manqué la subtile touche de gingembre. Ah, la bougresse ! Elle n'en n'avait clairement pas fini avec lui ! Et déjà, la sensation de chaleur s'étendait à tout son corps, l'engourdissant peu à peu dans une sensation de... Bien-être. Étrange. Mais pas désagréable. Subitement, le col de sa chemise sembla l'étouffer. « — Y a de la pimentine là-dedans, ou quoi ? », fit-il nonchalamment en défaisant un bouton et tirant sur son col pour se libérer de la chaleur qui le saisissait d'un coup.