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Sinistra Lowe COTÉ DU MALLa méchanceté s'apprend sans maître. | HIBOUX POSTÉS : 619 | AVATARS / CRÉDITS : Brie Larson ▬ ice macklin | SANG : Purement consanguin.
| Sujet: LAST DAY | BONNIE Lun 11 Juin 2018 - 23:12 | |
| 18 Janvier 1969
Comme la saison le prévoyait, des trombes d’eau tombaient sur la Grande-Bretagne, de l’Eire à l’Ulster, des Highlands d’Ecosse aux froides rues londoniennes de Soho. Kierán rentrait toujours de l’Ecole Supérieure de Magie à pied, qu’il pleuve ou qu’il vente. Et comme il ne prenait pas de parka et ne se jetait pas un sortilège il finissait trempé jusqu’aux os. Les cheveux aplatis sur son crâne lui donnaient un air peu soigné, tout comme ses pompes qu’il avait depuis trois ans. Elles étaient détruites à l’intérieur, mais tant qu’elles l’isolaient, il s’en fichait bien. Malgré tout, avec la pluie diluvienne qui tombait, il n’était plus tout à fait au sec. Pourtant, malgré le temps - qui lui rappelait son doux pays - malgré son dernier avertissement pour retard en cours, malgré la fugue brusque de sa frangine, il était de merveilleuse humeur. Ebony était chez lui pour quelques jours seulement, et il savait qu’elle serait rentrée avant lui. Le mercredi était sa journée la plus longue, hélas il s’agissait aussi de sa journée préférée pour sortir de chez lui et se promener. Depuis quelques temps, il avait dans l’idée d’aller adopter un chien pour palier à la triste monotonie de son appartement lorsque sa petite amie n’errait pas dans une des pièces. Le jeune homme espérait pouvoir bientôt lui demander si elle voulait emménager pour de bon avec lui.
Il la savait indépendante et il ne voulait pas la brusquer. Mais le temps filait et il s’attachait de plus en plus, si tant est que ce soit possible. Kierán cependant, ne savait pas très bien comment présenter la chose et il peinait à trouver le courage de lui en parler. L’Irlandais se retrouva bientôt sur son palier, tapota sa porte avec sa baguette après avoir vérifié que la rue était bien vide, et rentra chez lui. L’appartement lui semblait totalement silencieux, aussi accrocha-t-il sa veste légère sur son porte-manteau et prit-il soin d’articuler : « Je suis rentré ». Personne ne lui répondit et il pensa qu’elle avait dû s’absenter. Il s’avança prudemment dans le séjour dans le coin duquel il y avait son piano.
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| | | | Sujet: Re: LAST DAY | BONNIE Dim 24 Juin 2018 - 19:31 | |
| En cette pluvieuse journée de Janvier, Bonnie n'avait aucun impératif, ni studieux, ni laborieux, si ce n'est que de profiter d'une journée-off, à rester au chaud sous la couette et à traîner. Pour autant, ne vous y trompez pas ; lorsque l'on été une telle boule d'énergie, il était dur que de s'occuper à ne... Rien faire. D'autant que la jeune sorcière logeait chez son petit-ami, dans son appartement londonien, que la luminosité blafarde de l'averse rendait tristounet. Tristounet, et vide. Car le séduisant Kierán Graves, avec qui elle entretenait une relation suivie depuis quelques années désormais, travaillait toute la journée. Il l'avait quittée le matin, déposant sur ses lèvres un léger baiser alors qu'elle était restée couchée, et elle n'avait pas bougé de position, ni même soulevé une paupière, lorsqu'elle avait entendu la porte claquer. Et pour cause : la routine de ces gestes l'avait tétanisée dans une sorte de coma vertigineux et lui avait laissé un goût amer de doute et de monotonie. Si seulement ils avaient pu en discuter ! Mais voilà, Ebony était toute seule, et comme chaque fois qu'elle se retrouvait seule avec elle-même et désœuvrée, elle réfléchissait. Elle réfléchissait, beaucoup. Les deux sorciers s'étaient connus à Poudlard, comme bien des couples avant eux, et avaient grandi ensemble, mûri ensemble, évolué côte à côte. Mais avaient-ils seulement évolué sur la même longueur d'onde ? Au même rythme ? Et dans la même direction ? La jeune journaliste en herbe avait été plongée dans un état de réflexion intensive toute la journée, si intensément qu'au début de soirée enfin arrivé, elle n'entendit pas son petit-ami rentrer. Elle ne le vit pas franchir, tout mouillé, le seuil du séjour et s'approcher d'elle, alors qu'elle était assise sur la banquette de piano, les genoux ramenés contre sa poitrine, encerclés de ses bras, tête posée dessus. Ce n'est que lorsqu'il l’appela par son prénom qu'elle émergea de sa léthargie contemplative. « — Oh, salut, fit-elle d'une voix molle, tombant la tête en arrière pour l'embrasser lorsqu'il se pencha sur elle. Elle avisa ses vêtements détrempés, et esquissa un petit sourire. Qui n'atteint pas ses yeux. Je t'avais dit de prendre un parapluie ce matin, non ? » |
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| Sujet: Re: LAST DAY | BONNIE Mar 26 Juin 2018 - 21:21 | |
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Travailler dans la salle des prophéties avait forcément des répercussions sur le jeune travailleur qu’était Kierán Graves. Le futur avait son importance car qui connaissait le futur avait un pouvoir sur les autres. Certains avaient des certitudes et d’autres de simples espérances. Le langue-de-plomb, n’avait ni l’une ni l’autre. Comme il rêvait de travailler sur une prophétie qui portait son nom, comme il rêvait de mener ses recherches sur sa propre destinée ! Il ne savait pas encore que celle-ci serait marquée d’obstacles qu’il ne désirait pas voir. Comme tous ceux qui pensaient à leur futur, l’Irlandais pensait aux bons moments, et non pas aux terribles événements qui se rapprochaient de lui sans qu’il ne puisse les imaginer. En rentrant ce jour-là de Janvier, trempé jusqu’aux os, il s’attendait simplement à retrouver sa petite amie pour passer du bon temps en sa compagnie. Comme tous les hommes qui vivaient de jolies histoires, il ne se focalisait que sur le présent et le futur idyllique qu’il était capable de fantasmer. Lui qui aimait tant Bonnie, depuis si longtemps, ne pouvait s’imaginer qu’elle réfléchissait à des choses qui l’auraient désespérés. Il ne s’inquiéta pas plus que cela de la voir sur le tabouret de piano, perdue dans ses pensées. Ses chaussures faisaient un bruit de ventouse tandis qu'il s'approchait doucement d'elle. Si le jeune homme avait voulu la prendre par surprise, cela aurait été raté. Il étira un sourire lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes, face à sa remarque : « J’ai un tempérament têtu, tu me connais ». Dire qu’il était mouillé n’était pas franchement la réalité. Disons plutôt, qu’il était aussi trempé que s’il était tombé dans un lac. Malgré tout, il s’assit sur le bord de la banquette, en face du piano fermé et tourna un regard scrutateur sur elle : « Tu as passé une bonne journée ? J’ai essayé de rentrer plus tôt, mais je suis arrivé en retard, ce matin. Pour changer ». Car être à la bourre était la signature de l’héritier Graves depuis son premier jour au Ministère.
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| | | | Sujet: Re: LAST DAY | BONNIE Dim 19 Aoû 2018 - 19:46 | |
| Têtu, c'était bien le mot, en effet. Le sourire de Bonnie se fit plus moqueur tandis qu'elle se levait de la banquette en levant les yeux au ciel, et partit en direction de la salle de bains. Elle en revint avec une serviette-éponge qu'elle jeta sur la tête de son petit-ami, avant de se rasseoir à côté de lui, et de la tirer en arrière pour qu'elle reste juste sur ses cheveux, et dégager son visage. Les beaux yeux bleus malicieux du jeune homme se posèrent sur elle, ceux qui avaient le don de la faire frissonner de partout et se sentir toute chose, mais aujourd'hui elle constata que cette fougue d’antan avait laissé place à l’insidieuse tendresse, briseuse de passion, socle de l'amour éternel. La pensée la dérangea, mais elle fit mine de rien. « — Têtu, vraiment ? Fit-elle d'une voix railleuse en souriant, avant de saisir doucement la serviette. Attends, laisse-moi faire, ajouta-t-elle en frottant doucement ses cheveux détrempés qui collaient à son front et lui donnaient l'air d'un enfant de chœur. Les yeux braqués sur sa tignasse, elle poursuivit ; Moi j'aurais plutôt dit « borné », ou « obstiné », voir... Carrément « tête de mule indécrottable » si tu veux tout savoir !... » Elle frotta plus fort et rit, avant de le laisser achever sa besogne tout seul. Elle fixa la grosse flaque d'eau que son corps élancé était en train de former sur le tapis à ses pieds, alors qu'il lui demandait si elle avait passé une bonne journée. Que répondre à cela ? Qu'elle avait cogité depuis son levé jusqu'à ce qu'il rentre ? Qu'elle avait tourné comme une lionne en cage dans son appartement, désespérée d'être devenue ce genre de femme, le genre qui attendait le retour de son homme, apeurée par l'avenir, par ce qu'ils devenaient tous les deux... Vraiment, était-il prêt à entendre tout cela ? « — Oui, oui, bonne journée, répondit-elle évasivement. Elle laissa courir ses doigts sur le panneau du piano distraitement. Je t'ai attendu, précisa-t-elle comme si ce n'était pas déjà limpide, dans un petit sourire, avant de vite changer de sujet. Et toi, ta journée ? As-tu fait des découvertes majeures ? Le futur t'a-t-il été révélé ? J'oubliais, tu ne peux parler de rien, ajouta-t-elle, sa main tombant mollement du piano. Après-tout, les Langues-de-Plomb ne s'appelaient pas ainsi pour rien... Elle se leva de nouveau, incapable de rester en place une minute de plus. Tiens, avant que j'oublie, j'ai préparé des sandwiches pour ton retour, il y en a un corned-beef mayonnaise, et un autre aux concombres, je ne savais pas ce qui te ferait le plus plaisir... » Ah, quel exotisme avait leur vie ! |
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| Sujet: Re: LAST DAY | BONNIE Lun 20 Aoû 2018 - 16:24 | |
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Kierán n'était pas du genre à ignorer ses propres défauts ou à vivre dans le déni comme certains individus. Il acceptait pour sa part, ce que l'on avait à lui reprocher et il y réfléchissait. Serait-ce quelque chose qu'il pourrait améliorer pour rendre la vie des autres plus facile ? Ou était-ce quelque chose d'absolument immuable que des efforts ne changeraient jamais ? Son caractère borné, il y avait longtemps travaillé avant de comprendre que c'était simplement un trait de famille dont sa sœur avait également hérité. Peut-être aussi était-ce un trait commun aux Irlandais, en tout cas, il ne le saura sans doute jamais. Les moqueries de Bonnie, loin de le mettre mal-à-l'aise ou pire, en colère, le firent sincèrement rire tandis qu'elle lui essuyait la tête. "J'aime beaucoup le dernier" lui fit-il remarquer. Tête de mule, c'était assez réaliste, finalement. Le jeune homme finit de se sécher la tête avant de suivre le regard de la jeune femme, qui fixait la flaque d'eau qu'il laissait au sol. "Hmpf, je suis en train de tremper la maison" dit-il comme simple vérité générale avant de se relever et de mettre la serviette par terre pour limiter les dégâts. Ses cheveux maintenant, n'étaient qu'humides grâce aux bons soins de sa petite amie.
Bien qu'il soit taciturne concernant son métier, c'était sa curiosité qui l'avait mené à être un langue-de-plomb. Il n'avait pas le droit de parler de ce qu'il étudiait, tout comme il n'était pas autorisé à parler de ce qu'il découvrait. Mais il avait tendance à être plus bavard concernant les autres. Kierán avait toujours eu l'habitude d'être un homme secret, car il pensait que le silence d'un homme était souvent plus utile que ses longues discussions. "J'avance" se contenta-t-il de répondre à la jeune femme, en affichant un sourire énigmatique. Malheureusement, elle n'y répondit pas et se leva en le renseignant sur quelque chose de moindre importance. "Bonnie, attends" lui demanda-t-il en se levant pour la suivre, "je sais que tu n'aimes pas rester ici... Tu n'es pas obligée de faire ce genre d'efforts pour moi, tu sais". Il y avait quelque chose de tout à fait fabuleux dans l'affection que portait l'Irlandais à la jolie jeune femme qui arborait le nom de Bonnie Pierce. Kierán la connaissait pour la fréquenter depuis des années. Il avait eu le temps de contempler leurs différences, et de s'y accommoder. Mais d'une certaine manière, il avait parfois l'impression que cela ne suffisait pas à son amante, et s'il le comprenait, il ne parvenait pas pour autant à l'accepter. Cependant, il ne comptait pas la séquestrer dans son appartement. Il comprenait qu'elle ai besoin de sortir, de voir ses amies, pas qu'elle reste ici à essayer de lui faire plaisir. Le jeune homme, bien que fatigué de sa journée et de la nuit difficile qu'il avait passé, ajouta : "Tu veux qu'on sorte, ce soir ?".
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| | | | Sujet: Re: LAST DAY | BONNIE Sam 8 Sep 2018 - 21:48 | |
| « J'avance ». Cela fit méditer Bonnie, qui hocha la tête, ses lèvres formant un « ah ! » silencieux et dubitatif. Sur quoi ? Sur qui ? Dans quel but ? Dans quelle voie ? La jeune femme, journaliste de formation, était aussi avide de vérité et de connaissances qu'elle l'était d'aventures. D'un tempérament de feu et d'un naturel très curieux, elle s'émerveillait de beaucoup de choses et aspirait à en apprendre toujours plus. Quelle ironie alors, que son cœur ait choisi pour élu un homme dont la langue était liée ? Quand elle y pensait, c'était drôle et triste à la fois. Ses yeux plongèrent alors en direction des sandwichs, mornes dans leurs assiettes, tandis qu'un moment de flottement passait entre eux. Avant, tout était plus simple, tout était plus fluide. A quel moment leur relation avait-elle pris cette tournure empruntée ? Ebony n'aurait sût le dire, mais au fond, cela la chagrinait beaucoup. Sa lassitude ne sembla pas échapper à son petit ami qui se leva et la rejoint. Face à face, Bonnie ancra son regard dans les beaux yeux bleus perçants du jeune homme, et l'écouta être attendrissant et bienveillant à son égard, tel qu'il l'était toujours. Un désagréable sentiment de culpabilité étreignit son cœur. La jeune sorcière se hissa sur la pointe des pieds, car il faisait au moins une bonne tête et demie de plus qu'elle, et plaça ses mains en coupe sur le visage de Kierán. « — Si je le fais, c'est que j'ai envie de le faire, grand dadais, elle posa ses lèvres sur les siennes en un baiser papillon. Tu sais très bien que je ne suis pas du genre à faire quelque chose dont je n'ai pas envie, ou à me laisser dicter ma conduite, qui plus est ! Ajouta-t-elle en se détachant de lui. Elle fit mine de faire un peu de rangement sur le plan de travail sur lequel reposaient les sandwichs, qu'elle avait eu le temps de nettoyer deux fois déjà, au moins, lui tournant le dos. C'est juste que... Allait-elle trouver les mots ? Trouver la force de lui ouvrir son cœur sincèrement, et de lui dire ce qui pesait dessus ? Elle soupira, et se retourna, en souriant doucement. Oublie, c'est rien. Je me suis juste un peu embêtée, rien de bien grave. » Elle partit ramasser la serviette qui épongeait le sol, et d'un coup de baguette la sécha et la renvoya à sa place initiale, séchant également le tapis d'un autre coup de baguette. La magie avait ça de bon, on ne pouvait que le reconnaître. Le Langue-de-Plomb, visiblement décidé à tout tenter pour faire amende honorable, lui proposa de sortir. Un moment, elle faillit accepter, car la perspective était alléchante, et qu'elle avait suffisamment vu les mus de l'appartement de son amoureux pour en réciter les recoins par cœur, les yeux fermés. Mais à bien y réfléchir, c'était trop facile. C'était reculer pour mieux sauter. Au lieu de cela, elle dit, l'air de rien ; « — J'ai plutôt l'impression que ta journée a été rude, et que tu préférerais qu'on reste tranquillement au chaud ici, c'était ce qu'elle avait le sentiment de lire sur son visage. Et puis il fait un temps atroce dehors, tu ne t'en n'es pas rendu compte ? Ajouta-t-elle d'un ton taquin, sourire malicieux aux lèvres. Elle s'assit sur le canapé, et ramena ses jambes pliées sous son derrière. Sans oser le regarder, elle ajouta encore ; Tu ne préfères pas plutôt qu'on passe la soirée ici, et qu'on... Discute ? » |
| | | Sinistra Lowe COTÉ DU MALLa méchanceté s'apprend sans maître. | HIBOUX POSTÉS : 619 | AVATARS / CRÉDITS : Brie Larson ▬ ice macklin | SANG : Purement consanguin.
| Sujet: Re: LAST DAY | BONNIE Sam 15 Sep 2018 - 14:01 | |
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Il arrivait parfois au langue-de-plomb d’avancer dans ses travaux sans pourtant parvenir à avancer dans sa vie personnelle. Il était certes heureux avec Bonnie, mais il avait parfois un doute vicieux qui s’insinuait dans son esprit comme un serpent malhonnête, et qui lui demandait s’il pensait qu’elle était heureuse avec lui. N’était-il pas difficile à vivre ? N’était-il pas ennuyant ?N’était-ce pas pour cela qu’il avait passé la majorité de sa scolarité tout seul ? N’était-ce pas pour cela qu’il recevait tout au plus une carte de sa sœur une fois par an ? Kierán était un homme qui doutait souvent, à défaut pour rien, mais qui préférait ne jamais parler de ses craintes et ressentiments. Il trouvait cela mieux de tout garder pour lui et faire comme si rien n’était. Il n’était pas là, pensait-il, pour exposer ses doutes et ennuyer les autres. La lassitude qu’il pensait percevoir dans les yeux de sa petite-amie ravivèrent des doutes qu’il essayait de cacher sous quelques sourires et sa bonne humeur. “C’est vrai” accepta-t-il la remarque de la jeune femme en décidant de ne pas se poser autant de questions - probablement idiotes par ailleurs ! - “tu sais ce que tu veux”. Contrairement à beaucoup d’autres femmes en effet, Bonnie savait ce qu’elle voulait et ce qu’elle ne voulait pas. Sans doute qu’il s’agissait d’un fait hautement rassurant pour le jeune homme, qui pensait innocemment que si elle avait quelque chose à dire, elle le ferait sur le champ. Ce que l’on ignore ne peut pas nous faire de tort. Bonnie sembla vouloir lui dire quelque chose cependant, mais préféra ne pas aller au bout. Comme Kierán ne se trouvait pas prêt, aujourd’hui, à parler de choses qu’il préférait ne pas admettre, il ne lui répondit rien. Il se contenta de la regarder sécher la serviette et le sol d’un coup de baguette, les bras ballants, avant de se saisir d’un sandwich pour croquer dedans.
Elle refusa proposition et s’il préféra ne rien montrer, il en fut grandement soulagé. Il préférait en effet rester avec elle toute la soirée dans l’appartement plutôt que de sortir festoyer joyeusement dans le Londres sorcier. Il avala rond sa bouchée avant d’étirer un sourire : “Grandir à Galway aura au moins eu ça de bon que de m’apprendre à ne plus craindre la pluie”. Il la regarda s’asseoir sur le canapé et vînt la rejoindre en croquant dans son met. La proposition qu’elle lui fit le satisfaisait largement, “Si, bien sûr, Bonnie, tout me va”. Il était vrai que Kierán n’était pas un homme très difficile à vivre, contrairement à ce qu’il pensait. Le langue-de-plomb évitait toujours les conflits et préférait encore admettre qu’il avait tort plutôt que d’allumer un incendie. “Il y a un sujet en particulier que tu voudrais aborder ?” demanda-t-il quand même, comme leurs sujets de discussion étaient indubitablement limités du fait qu’ils ne pouvaient pas parler de son emploi à lui. Peut-être qu'il n'était pas prêt à entendre quelque chose, mais il se trouvait surprit de voir qu'il en avait besoin. Il avait toujours aimé l'écouter parler. Mais ce soir, il avait l’étrange impression qu’elle désirait parler de quelque chose en particulier, quelque chose d'important sans doute. Sa curiosité de Serdaigle s’en trouvait toute titillée, maintenant qu’elle n’avait pas osé en parler plus tôt et qu’elle désirait discuter toute la soirée. Il posa son sandwich et croisa ses mains sur ses jambes en la fixant : peut-être qu’elle allait finir par craquer sans qu’il ne doive lui tirer les vers du nez ?
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