Dans le milieu de la justice magique, les femmes étaient peu nombreuses. A son étage, Raven et Alice faisaient office de collègues mais faisaient également parties de ses plus proches amies. L'ancienne gryffondor pouvait également compter sur Melody Fawkes, mais les relations avec sa sœur aînée rendaient les sorties collégiales compliquées. Lorsqu'elle eut rencontré Artemis durant la Coupe du Monde de Quidditch, elles s'étaient tout de suite entendues, partageant l'amour du sport en étant toutes deux d'anciennes poursuiveuses. Une semaine après, les deux jeunes femmes s'étaient données rendez-vous dans un pub londonien pour y boire quelques pintes et faire connaissance. Cela faisait une éternité que l'auror n'avait pas pris de bon temps, bien trop accaparée par son travail au Ministère. Ainsi elle voyait cette sortie comme un intermède bienvenue au milieu de son océan de boulot. S'étant libérée à 18h30 ce vendredi d’Août, la jeune femme s'était rendue au Ye Olde Cheshire Cheese, lieu du rendez-vous. La vieille bâtisse, l'histoire du pub, le perroquet empaillé, cet établissement était un lieu mythique du vieux Londres. Un peu en avance, Audrey avait commandé une pinte et attendait la jeune femme.

Les longues journées de travail rythmées par les différents timbres de voix de tous ses patients, rythmées par les thés qu'elle se servait à toute heure et par le jeu d'échec qui se faisait la guerre comme s'il était une reconstruction de la bataille de Verdun. Artemis, véritablement, adorait ses journées de travail. Après tout, quoi de mieux que d'aider les gens, écouter leurs problèmes, chercher des solutions pour palier leurs failles ? Quoi de mieux que de vivre un moment historique sur un échiquier et quoi de mieux que de boire un thé différent par jour ? La rouquine soupira en fermant la porte de son bureau, après avoir reçu sa dernière personne, rangé ses dossiers, et mis un terme à la millième guerre qui se livrait sur la table basse de son bureau. D'après ce qu'elle avait compris de l'histoire du jour, le fou blanc avait harcelé le fou noir, qui s'était vengé en demandant à son cavalier de piétiner la robe de sa reine. S'en était suivit d'une guerre entre les deux rois qui n'acceptaient pas les provocations de l'autre. Finalement, cet échiquier, s'il était peu utilisé, avait au moins le mérite de la faire sourire une fois par jours. Mais fort heureusement, sa journée devrait bien se terminer. Pour une fois, et cela changeait, Artemis Croupton ne rentrait pas directement chez elle pour faire face à la table vide de sa salle à manger, mais elle sortait au pub avec une femme qu'elle avait rencontré à la coupe du monde.
Sa naturelle sympathie et sa sociabilité, avaient peut-être grandement aidé à les faire connaître, mais elle espérait en apprendre plus sur elle autour d'une pinte, dans une atmosphère bonne enfant et londonienne. Car la rouquine adorait Londres et l'ambiance des pubs, et bien qu'elle eu ses habitudes, elle changeait d'adresse ce soir. Elle s'aventura dans les rues tout en se demandant la finalité de cette soirée. Pour l'une des rares fois de sa vie, l'ancienne étudiante de la maison de Salazar n'avait pas de plans pour sa soirée. Elle ne savait pas ce qui allait se passer, dans quel état d'esprit elle serait. Depuis des années maintenant, elle s'était accoutumée à une routine qui battait la mesure comme un métronome le ferait à un musicien. Il n'y avait plus grand chose pour la surprendre et la faire s'évader, peut-être était-ce aussi quelque chose de symptomatique de ce temps qui passe et que tout le monde rejette. Il y avait bien eu une faille dans la mesure tapée de sa vie, en la personne de John Dawlish. Mais malgré tout, les choses restaient sensiblement les mêmes : Artemis partait travailler le matin, et rentrait le soir pour retrouver l'austérité sincère de la maison dans laquelle elle vivait. Elle tomba presque par hasard sur le pub dans lequel elle devait aller : le Ye Olde Cheshire Cheese. Le fameux. Il commençait à y avoir du monde lorsqu'elle y entra après un homme au ventre généreux, qui eu l'immense bonté de lui tenir la porte. Elle se contenta d'un sourire avant de chercher Audrey des yeux.
Il était finalement assez incroyable qu'Artemis et elle se soient rencontrées si tard. Elles avaient des connaissances en commun, de sacrées connaissances, même. Et elles ne s'étaient pourtant jamais vraiment croisées outre mesure. Mieux vaut tard que jamais se dit-elle en prenant place en face du siège de l'Auror. "Je vois que tu es en avance !" sourit la psychomage en levant un bras pour interpeller un serveur, "tu vas bien ?" ajouta-t-elle, tout sourire.  Elle était sincèrement ravie de sortir un peu de son train train quotidien pour une fois, d'oublier les quelques démons qui hantaient ses soirées et ses nuits. Audrey ne le savait pas, mais elle était la main qui allumait la lumière après une nuit difficile, et elle lui était immensément reconnaissante de cela.

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En attendant la rousse, la jeune auror balaya la salle principale de ses yeux bruns. Par déformation professionnelle, elle repéra en premier les issues de secours par rapport à la disposition des lieux. Puis toujours en lien avec son travail, l'ancienne gryffondor détailla chaque individu : du plus suspect au moins douteux en passant par l'allure toujours bienveillante du tenancier ou des amicaux serveurs. Chaque geste, chaque mimique étaient analysés par son œil aiguisé et son cerveau toujours alerte : bien fâcheuse habitude que la jeune femme cherchait désespérément à combattre. Sans doute était-il temps de lâcher du lest à son travail, de réfléchir moins et de se laisser aller un peu plus. Audrey ouvrit un bouton de sa chemise puis détacha ses cheveux bruns afin de se sentir plus à l'aise, son pied se mit à battre le beat de la chanson qui passait en bruit de fond. Elle but tranquillement une gorgée de sa pinte tout en observant deux jeunes gens fraîchement mis en couple étant donnée la cadence soutenue de leurs baisers. Après plusieurs arrivées, la lionne n'eut à attendre que quelques minutes que la porte s'ouvre sur un homme bedonnant juste avant Artemis. Elle l’accueillit d'un large sourire et d'un signe de la main dans sa direction. - Je crois que j'attendais cette sortie avec impatience ! Lui répondit-elle simplement au sujet de son avance. En effet, cette semaine avait été mouvementée au service des Aurors et il lui sembla l'avoir passée entre son bureau et le terrain, sans passer par la case appartement. De quand datait sa dernière nuit complète dans son propre lit ? Elle ne s'en souvenait pas. - Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, à cela près que je ne dors quasiment pas et que je suis épuisée. - Et toi ? Le serveur profita de cet instant pour glisser la boisson commandée par la psychomage. - Tu te laisses porter par la routine ou un patient s'est enfin décidé à s'écarter de la sienne ? Ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

Les pubs.

Des Institutions dans toute la Grande-Bretagne, des atmosphères différentes selon les pays et selon les villes, mais une même volonté de passer un bon moment autour d'une pinte ou de fond de verre plus forts. Et l'on ne s'y trompait pas. Il y avait continuellement des âmes pour franchir la porte du pub, que ce soit pour y entrer, ou pour en sortir, à toute heure de la journée. Artemis se plaisait à observer cette vie fourmiller ainsi sous ses yeux, chacun avait son existence propre, ses secrets, ses amis, sa famille, et ses préférences d'alcooliques. Audrey semblait avoir trouvé la sienne. "Je n'en doute pas une seule seconde !" s'exclama la psychomage en jetant un regard appréciateur à la pinte de la jeune femme, déjà bien entamée maintenant. Artemis ne le lui dit pas, mais elle attendait elle-aussi cette soirée avec impatience. Comme une porte ouverte au beau milieux du labyrinthe du Minotaure, la rouquine voyait en une simple soirée dans un pub londonien, une bouffée de fraîcheur. Pourtant, il faisait tout sauf frais présentement. Elle observa attentivement sa nouvelle amie alors qu'elle lui disait que les journées ne se ressemblaient pas. Elle qui aurait pu devenir poursuiveuse des Harpies si elle n'avait pas décliné l'offre reçue après les sélections qu'elle avait passé, se trouvait maintenant désolée de sa propre situation. Que ne donnerait-elle pas pour vivre des journées différentes ! Si le métier d'Auror était honorable et absolument dangereux, il devait être excitant, et grisant. "Vraiment ? Pour quelle raison ?" demanda-t-elle à brûle-pourpoint. De son humble point de vue, après ce genre de journées exténuantes, il serait plus naturel de dormir d'un sommeil profond plutôt que de vivre une nuit blanche. Audrey lui retourna la question, ce qui arracha un sourire à Artemis, qui dû pourtant donner sa commande au serveur qui était arrivé à leur table. La psychomage trouva assez cocasse de commander une bière rousse au jeune homme qui d'ailleurs, fendit son visage d'un sourire amusé en repartant au bar. "Routine, routine, toujours la routine. J'avoue que je m'ennuie assez, en ce moment. Cette sortie tombe à pique !" répondit-elle en soupirant d'un air mélodramatique. Elle laissa ses yeux vagabonder dans le petit pub jusqu'à tomber sur une chose tout à fait incongrue. "Oh !" lâcha-t-elle en levant sa pinte tout juste apportée, "regarde ce pauvre oiseau". Un perroquet tout à fait farfelu était en effet empaillé dans une cage, pourtant, il semblait plus vivant qu'il ne l'avait jamais été. "Doit-on s'attendre à voir un pirate surgir de derrière le comptoir ?" demanda-t-elle avec un certain amusement. Elle n'attendait pas particulièrement de réponse et se contenta de boire sa première gorgée de bière, qui pouvait cimenter les coeur et évacuer les malheurs.

- Je m'implique sans doute un peu trop dans mon travail, j'y passe un temps fou ! Se contenta-t-elle de répondre à la rouquine qui s'enquit de son manque de sommeil – Avec tout ce qui se passe en ce moment, je dors moins de 5 heures par nuit, c'est le maximum que je me permets. Compléta-t-elle alors qu'un serveur vint prendre la commande la psychomage. Un large sourire s'afficha sur son propre visage, à l'image du barman. L'homme partit chercher la bière et l'ancienne serpentard répondit à sa question. A son inverse, Artémis semblait s'ennuyer de son quotidien. La routine pouvait parfois être écrasante, au travail et dans la vie amoureuse. L'anglaise avait bien repéré l'anneau à sa main gauche, marquant le lien solennel qui l'unissait à un homme, se pouvait-il que son époux rythme aussi peu sa vie que sa profession ? Elle se garda bien de le lui demander pour le moment, jugeant le moment prématuré dans leur amitié. A sa réponse, l'auror lui rendit un sourire de connivence et écouta sa prochaine remarque. - Tu parles de Polly ! Ce perroquet est mythique ! Tu dois connaître son histoire ! Lâcha-t-elle avant que la rousse ne poursuive amusée. - Peut-être … Peut-être pas … Il suffirait d'un petit coup de baguette pour animer tout ça ! Plaisanta-t-elle en faisant mine de sortir sa précieuse arme enfouie dans sa poche d'imperméable. - Mais je doute que les moldus apprécient notre sens de l'humour !
Quelques dizaines de minutes et plusieurs pintes plus tard, le serveur s'approcha d'elles avec des shots d'alcool plus fort : - C'est de la part des deux hommes là bas :

PAIR : Fitzpatrick et Montgomery !! Annonça-t-il en montrant de son coude deux écossais habillés comme tels, à la barbe aussi rousse que bien garnie .
IMPAIR : Doyle et Pitt !! Annonça-t-il en montrant de son coude deux businessmen sortant tout juste de leur travail, en complet et attaché case compris.

Audrey saisit son shot et le leva en direction des deux hommes : Cheers !! Lança-t-elle à leur adresse.


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(Prochain post on les fait rappliquer pour jouer au billard?)

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'le dé ' : 5

Les temps se faisaient durs, la guerre était aux portes du monde magique sans que certains ne le réalisent vraiment. Artemis aurait pu vivre dans une bulle réconfortante, et ignorer tous les signaux d'alarmes si elle n'était pas mariée au Directeur de la Justice Magique. Elle sentait le lourd poids du devoir, elle savait ce qui se tramait et ce qui se disait. Certes, pas en détail, mais c'était déjà mieux que ce que savaient la plupart des gens. Le Ministère se voulait rassurant, alors qu'il ne fallait pas l'être. Les guerres avaient ravagés les sorciers et les moldus entre les années 1900 et 1950 en Europe, et elle n'était pas sûre d'avoir envie de voir de nouvelles horreurs. Elle craignait sans se l'avouer par ailleurs, l'impact que pourrait avoir une guerre initiée par les sorciers. Alors forcément, partant de ce constat-là, elle comprenait qu'Audrey ai du travail, et dorme peu. La psychomage pouvait se satisfaire au moins de faire un métier paisible à défaut d'être un métier exaltant. "Cela n'est pas étonnant que tu aies beaucoup de travail" acquiesça la rouquine, "rien que la rubrique faits divers inquiète". Car en effet, cette rubrique et la rubrique nécrologique étaient diablement bien remplies depuis quelques temps. Finalement, elle trouva plus judicieux de chercher du réconfort dans sa bière.
Mais le réconfort venait, à n'en point douter du perroquet dont Audrey lui renseigna l'histoire. Un sourire amusé vînt se peindre sur les lèvres pleines de l'épouse Croupton. "Ce serait un scandale d'animer cet animal" souligna-t-elle sans se départir de son sourire, "si j'avais été plus jeune, et donc plus téméraire et sans une Auror à mes côtés, peut-être aurais-je pris le risque". Elle accompagna sa remarque d'un rire joyeux en se détournant de la cage pour sonder les piliers de bar. L'un se tenait dans un coin et semblait baragouiner dans sa barbe, tandis qu'une femme à l'allure imposante commandait, lui semblait-il, sa quatrième pinte de la soirée. Néanmoins, la rouquine se rendit bien vite compte qu'il était inutile de la juger comme elle la rattrapait à vive allure. Ses joues étaient légèrement rouges comme l'alcool lui montait un peu à la tête, et elle tira une grimace devant les shots que le serveur vînt leur apporter. "Tient donc, on se fait inviter, Audrey ?" demanda Artemis en levant son verre à l'attention de deux hommes d'affaires pour le descendre cul sec en même temps que son amie. La rouquine n'était pas habituée à boire et cela, sans doute, se sentait un peu. Si elle était la spécialiste de la dégustation de cocktails, elle l'était un peu moins de bières et de shots.


PAIR : Les deux jeunes femmes finirent par se lever pour se diriger vers les deux hommes, joyeuses à l'idée de se faire payer leur consommation en même temps que pour leur proposer une partie de fléchettes endiablée à côté du billard. Finalement, une fois leur consommation payée, ils firent des équipes de deux, les deux hommes contre les deux femmes naturellement, et un jeune homme faillit perdre un oeil après un lancé de Doyle.

IMPAIR : Audrey et Artemis firent un signe aux deux hommes pour qu'ils les suivent jusqu'au billard où elles les attendaient en replaçant les boules au centre du triangle. Ils commandèrent une tournée supplémentaire sous l'oeil ravi de la clientèle du bar qui comptait bien se faire inviter en même temps que les deux sorcières. Que le meilleur gagne !

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'le dé ' : 6

Son rire se joignit à celui de la rousse lorsque cette dernière évoqua l'animation possible du perroquet par leur magie. - Je t’aurais probablement accompagnée avant de devenir auror … Répondit-elle avec simplicité et sincérité. Il était étonnant que les deux jeunes femmes ne se soient pas rencontrées plus tôt, car à vrai dire elles s'entendaient bien et semblaient partager des valeurs communes, du moins celle de la témérité et de l'humour. Les deux jeunes femmes continuèrent à discuter, mais surtout à picoler et ce dernier verre offert par les deux hommes eut raison de la réserve apparente de la psychomage. « Allons-y » se contenta-t-elle de répondre après avoir englouti son propre verre et avant de se lever rejoindre les deux individus. Les équipes formées pour la partie de fléchette n'étaient assurément pas équitables. Les deux sorcières savaient beaucoup mieux viser que leurs homologues masculins, entraînées à manier une baguette dès leur 11 ans, mais après tout qui le savait ? Doyle manqua sa cible, l'air absorbé par l'ancienne poursuiveuse qui se tenait à côté de lui. - Je pense que tu lui fais de l'effet ! Lâcha l'anglaise dans un chuchotement avec amusement à sa collègue. Le trentenaire était aussi brun que l'autre était blond et sa petite moustache lui donnait assurément un certain charme. - Vous venez souvent par ici ? Vous bossez peut-être dans le coin ? demanda le blond à l'égard des deux jeunes femmes. Tout en lançant sa fléchette dans le mille, Audrey répondit : - Je travaille au Ministère.. de la justice .. et Artémis est psychom.... Se retint-elle avant de se rendre compte de son début de l'apsus.. - psychologue. - Artémis, voilà un bien joli prénom.. pour une très jolie femme.. Ponctua Doyle de son accent british. L'autre répliqua également : - Nous aussi nous travaillons à la justice ! Étonnant que nous ne nous soyons jamais rencontrés ! L'auror manqua de recracher sa gorgée de bière. - Vous êtes avocate ? Ne sachant pas trop quoi répondre, la brune lança des œillades alertes à sa coéquipière.

L'on disait que le temps faisait bien les choses, et si dans sa jeunesse, Artemis avait été convaincue d'une telle maxime, elle se trouvait aujourd'hui être particulièrement sceptique lorsqu'on l'évoquait sous son nez. Tous les individus de la terre ne se bonifiaient pas avec le temps, c'était aussi son cas à elle. Elle regrettait toujours un peu la jeune femme espiègle au caractère enflammé qu'elle avait été dans sa jeunesse, tout en faisant mine d'ignorer les signaux qui expliquaient ce changement. Elle avait changé, certains diraient pour le mieux, d'autres pour le pire, mais finalement, ce qu'elle retenait, c'était simplement la finalité. La rouquine pensait être beaucoup plus agréable à vivre à seize ans plutôt qu'à trente-cinq, et prenait largement sa part de responsabilité dans la vie monotone qu'elle menait. Sans doute qu'animer un perroquet n'était pas grand chose, mais ce serait un écart phénoménal si l'on regardait la manière dont elle menait désormais sa vie. Déchirée entre une maison sombre et un cabinet lumineux, déchirée entre la monotonie et le silence de l'un, pour n'entendre que les mêmes histoires de l'autre. Polly le Perroquet ne voyait pas beaucoup d'horizons lointains, mais elle devait au moins entendre toute sorte d'histoires bien amusantes, pensait Artemis mi-figue mi-raisin.

Finalement, ce sont deux moldus qui les tirèrent de leur table pour jouer aux fléchettes. Après la mise à mort ratée d'un jeune homme qui passait par-là (et qui, le pauvre, se fit siffler par les spectateurs du jeu), Audrey jugea bon de lui faire remarquer que Doyle louchait un peu sur elle, d'où son échec. Cet homme pouvait bien faire ce qu'il voulait avec ses yeux, du moment que les deux sorcières gagnaient la partie. La rouquine se concentrait justement pour viser lorsque Pitt passa à l'étape supérieure : leur demander des informations. Artemis avait une nature profondément couarde, en témoignait son envoie dans la maison des Serpentards. Aussi fit-elle mine de ne pas avoir entendu la question pour lancer sa fléchette. Elle n'arriva pas exactement dans le centre, mais c'était un excellent tir en comparaison de ceux qu'enchaînaient les deux british. Doyle la complimenta bien naturellement, et la psychomage prit l'air touché qu'elle utilisait toujours lorsqu'on lui faisait des compliments. Le rouge lui monta même un peu aux joues. "N'exagérons rien !" répondit-elle en riant. Elle accompagna sa réponse d'un geste inutile de la main. Elle observa le jeu de fléchette d'un air critique, avant que son attention ne soit toute absorbée par Pitt. Artemis n'avait jamais eu de grande passion pour les moldus, même si elle n'avait rien contre eux. Mais de ce fait, elle n'y connaissait pas grand chose. Elle jeta un regard à Audrey avant de se dire que c'était à son tour de les sortir de cette mauvaise situation.


1.2.3 : La jeune femme voit arriver un serveur chargé de plusieurs cocktails et décide de lui faire un croche-pied discret pour qu'il s'étale sur les pauvres hommes. Résultat, Pitt et Doyle ont le crâne trempé, et un petit parapluie à verre à leurs pied. "Ne pouvez-vous pas faire attention ?" s'écrit Pitt en gesticulant comme un gardien de Quidditch,"vous avez faillit tout renverser sur ces dames !". Il désigne Audrey et Artemis avec son menton bien anglais. Il est ridicule comme cela.


4.5.6 : Devant les oeillades de son amie, la rouquine se demande si les moldus ontune désignation particulière pour les super-policiers. Comme rien ne lui vient, elle tente autre chose :"Oh... Non, Audrey n'est pas avocate, elle travaille dans les archives, vous savez..." plaide Artemis en priant pour qu'ils aient eux-aussi un système d'archivage compliqué, "quand à moi je ne travaille pas à Londres".  Elle ponctue son explication d'un regard lumineux en direction de Doyle avant de claquer dans ses mains pour réveiller tout le monde : "Je crois que nous avons gagné la partie ! Une autre de billard pourrait être votre revanche ?" propose-t-elle naturellement.

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'le dé ' : 3

Artémis ne trouva rien de mieux que de faire un croche pied discret au serveur qui renversa l'intégralité des cocktails sur les deux anglais. Le petit regard de connivence que l'auror lança à la rouquine était empreint d'amusement, puis elle se ressaisit en tendant un mouchoir à l'adresse de Pitt. C'est vrai qu'ils avaient l'air ridicules. Le serveur, se confondant en excuse apporta d'autres tissus pour les essuyer, ce qu'ils firent tant bien que mal. L'homme les invita également à aller se débarbouiller aux Water-closet, laissant les deux sorcières seules un moment.
- T'y es pas allée de main morte ! Commenta Audrey en souriant. - Mais bon ça a détourné leur attention ! Je voyais le moment où il me demandait dans quel service je me trouvais ! La jeune femme avait pourtant déjà eu à faire à des situations similaires. Les hommes, moldus et sorciers, avaient sensiblement les mêmes techniques d'approche, il fallait simplement s'adapter.
Au bout de quelques courtes minutes, les deux hommes revinrent moins pimpants mais toujours aussi déterminés à faire connaissance avec les jeunes femmes. Tandis que Pitt installait le triangle avec les boules de billards, Doyle s'adressa à Artémis : - Vous êtes mariée ? Le premier tendit les cannes en bois à l'auror qu'elle saisit machinalement, laissant l'ancienne serpentard répondre. Après tout elle était aussi curieuse d’entendre sa réponse à elle.

PAIR : Les filles commencent, Audrey casse le triangle et envoie deux boules dans les trous ! Elle lève les poings au ciel en poussant un « YES ! » sonore. Les deux anglais font une moue boudeuse.

IMPAIR : Les garçons commencent, Pitt casse le triangle et envoie une boule dans le trou. Il fait une mine réjouie et lance aux filles : « la chance a tourné ! »

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'le dé ' : 4

Une fois les deux nigauds aux toilettes pour se débarbouiller - Merlin savait comme ils en avaient tous les deux besoin vu ce qui leur était tombé sur la tête ! - Artemis et Audrey purent jouir d’un peu de temps toutes les deux pour évaluer la situation. Il était parfois compliqué pour qui n’avait pas fréquenté de moldus depuis longtemps, de savoir où était la limite entre ce qui était raisonnable et ce qui ne l’était pas. Quelles informations avaient-elles le droit de donner ? Comment pouvaient-elles transformer cela pour que ce soit plausible ? La probabilité pour que les deux hommes travaillent à la Justice avait été mal-évaluée par les deux jeunes femmes qui s’étaient faites avoir comme des adolescentes. “Il fallait au moins ça pour les éloigner cinq minutes” sourit la rouquine en retirant de la cible de fléchettes les dernières qui étaient dessus. Elle les posa sur la petite table d’à côté comme elles avaient fini, et la psychomage prit son amie par le bras pour la rapprocher de la table de billard : des adolescents de quinze ans avaient décidé de jouer aux fléchettes et Artemis Croupton tenait encore à ses yeux. “Ils sont assez collants” soupira-t-elle d’un air mélodramatique, avant de faire une grimace lorsqu’ils revinrent tous les deux, fiers comme des paons lui semblait-il.
Malheureusement, leur entracte accompagnée de la paix ne dura pas longtemps, puisque Doyle se décida à lui poser la fameuse question qui fâche : est-ce qu’elle est mariée ? Eh bien oui, elle l’était, en témoignait son annulaire. Elle était attachée à son époux par les liens sacrés du mariage et par le sentimentalisme déraisonné qui touchait toujours Artemis lorsque l’on posait la question sur le tapis. Le fait qu’elle ne soit pas foncièrement heureuse et pourtant amoureuse, la laissait toujours particulièrement dubitative. “Oui” répondit-elle à la hâte avant de se demander si elle pouvait dire son nom devant Audrey. Devant le regard insistant de l’homme qui attendait la suite, sans doute avec l’espoir fou de connaître le chanceux - hum hum - elle craqua : “A un homme prénommé Bartemius Croupton”. Elle guetta l’attitude d’Audrey face à cela tandis qu’elle éclatait le triangle et mettait deux boules dans leurs trous.

PAIR : Pitt décide de tenter sa chance, mais le malheureux tire mal sa boule : non seulement elle ne rentre pas dans un trou, mais en plus elle rebondit et s'échappe du billard pour partir sous la chaise d'une grand-mère portant un chapeau à l'hermine. Il jure, puis décide d'y aller, tandis que Doyle semble davantage captivé par la conversation avec les deux sorcières.

IMPAIR : Doyle marmonne quelques mots à son collègue en pointant les boules du jeu tandis qu'Artemis souffle à Audrey : "Tu crois que leur chance va tourner ?". Finalement, Pitt s'essaie au jeu, et envoie la boule marqué du "15" dans le trou de son équipe. Son sourire victorieux s'accompagne d'une commande de quatre shots.

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'le dé ' : 1