Adrian avait insisté pour mettre les Beatles pour tout le trajet en voiture de Liverpool jusqu'à la Gare de King's Cross à Londres. Et par Merlin, que le chemin était long. En tant que moldus, les parents du jeune homme n'avaient d'autre choix que de l'amener par leur propre moyen sur le quai de la voie neuf trois quarts. Aucun des moyens de locomotion sorcier n'était à leur disposition, d'une façon assez évidente. Ils n'avaient aucun moyen de savoir où était le Portoloin le plus proche, ils n'avaient pas non plus de poudre de cheminette (ni même de cheminée), Adrian n'avait pas son permis de transplanage... Par conséquent, trajet en voiture obligé.
Au début enthousiaste et jovial, plus le temps passait, plus Adrian avait commencé à s'impatienter et à râler, affalé sur la plage arrière du véhicule. Vivement qu'il obtienne son permis de transplaner ! Ainsi, quand ils arrivèrent enfin à destination, l'excitation de l'adolescent était revenue au galop. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour se rendre au portail du quai du Poudlard Express tandis que ses parents étaient à la traîne derrière poussant toutes sa valise et son sac dans un chariot. Il aurait tellement eu envie de crier partout dans le hall de gare qu'il retournait à l'école de sorcellerie !
En arrivant quelques instants plus tard, les parents du jeune garçon lui donnaient leurs derniers conseils en tant que père et mère bien avisés.
« Ne fais pas trop de bêtise, hein ! Et n'oublies pas de nous envoyer du courrier régulièrement ! » insistait sa mère.
« Mais ouiii ! » répliquait d'adolescent avec impatience.
Le moments de dire au revoir arrivait enfin. C'était toujours un déchirement pour Mrs. Owen de voir son fils chéri partir quelques mois loin d'elle. Mais c'était le prix à payer pour avoir un enfant exceptionnel et elle savait qu'il était en sécurité dans cette école. Après de dernières accolades, Adrian passa à travers le portail magique, ayant pris toutes ses affaires, en faisant un signe de main à ses parents. « Promis j'fais pas de bêtise, cette année ! »
Le voilà reparti pour une nouvelle année scolaire.

Le quai de la voie grouillait de monde, d'étudiants qui disaient au revoir à leurs parents, se trimbalant avec leurs gros chariots encombrants. Adrian se frayaient efficacement un passage dans la foule pour rentrer directement dans un wagon. Aussitôt, il se mit à la recherche d'un compartiment où il aurait pu trouver une personne cool à qui parler pendant le trajet et dans lequel il restait de la place. Alors, il vit une tête rousse qui lui fut tout de suite familière. Rosalyn ! Content de revoir son ami et voyant qu'elle était seule, il ouvrit la porte du compartiment.
« Rosa ! » la salua-t-il avec enthousiasme. « Ça fait longteemps que je n'ai pas vue ma Gryffondore rousse préférée ! » poursuivit-il en posant sa valise et son sac dans le filet prévu à cet effet.
Il n'avait même pas demandé à la jeune fille s'il pouvait bien s'installer au même compartiment. Pour lui, la réponse allait de soi. Il s'assit donc en face d'elle. Il jeta un coup d'oeil à la cage près de son amie.
« J'ai l'impression que ça fait deees années qu'on s'est pas vu ! » s'exclama-t-il en passant sa main dans ses cheveux rebelles.
Il adressait un grand sourire à Rosalyn, un sourire chaleureux et communicatif.

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500 mots - 2 dragées

« C'est indécent comme prix, huit galions ! Ah j'espère qu'il y avait des larmes de licorne dans leur peinture, pour ce prix là ! » commenta Adrian.
Rosalyn semblait tout aussi outré que lui des prix des cosmétiques. Elle qui faisait tout maison dans son chaudron clandestinement dans les toilettes de Mimi Geignarde. C'était connu dans le monde sorcier, les Weasley ne volaient pas sur des balais en or. Mais ça, le Serdaigle y accordait peu d'importance. L'argent, ce n'était que de la ferraille ! Les deux adolescents venaient de milieux parfaitement mais cela ne les empêchait pas de s'entendre comme larrons en foire.
Il était évident que la jeune Gryffondore n'avait jamais quitté le territoire britannique. Quand Adrian racontait ses vacances, elle buvait ses paroles.
« Même pas ! On était dans un camping moldus et j'ai même pas encore le droit d'utiliser la magie en dehors de l'école. Ces rapaces m'ont bouffé de partout ! »
Rosalyn demanda à voir des photos en rêvant de se rendre un jour en France. Bien évidemment que le jeune homme avait pris un tas de photos de tout ce qu'il voyait ! De la photo la plus basique de la Tour Eiffel jusqu'au détail de la grille des jardins du Luxembourg. Adrian sortit de son sac une pochette où il y avait mis tout les tirages de ses photos de vacance dans l'optique de les montrer à ses amis et aux professeurs. Il lui passait en revu tout ce qui y apparaissait. Parlant autant des bâtiments haussmanien que les édicules de métro d'Hector Guimard.

Dans un français très bancal, Rosalyn prononça une phrase qu'Adrian fut incapable de traduire. Il rit. Tout ce qu'il fut capable de comprendre, c'était qu'il s'agissez d'une question par rapport à la tonalité. « J'sais absolument pas ce que ça veut dire mais ouais ! » répondit-il, un grand sourire innocent aux lèvres.
Que serait une conversation sans parler de filles ou de garçons ? Des jolies filles, Adrian en avait vu ! Le sourire espiègle de la Gryffondor trahissait volontairement son envie d'en savoir plus sur la question. On ne savait jamais, peut-être que les garçons français étaient plus séduisants que les anglais.
« Y'avait des jolies filles ouais ! Y'en avait une elle était tellement beelle ! Châtain claire aux yeux bleus plus bleu que le blason Serdaigle. J'ai essayé un peu de voir si y'avait moyen de moyenner avec mes trois mots de français mais j'étais dégoûté, j'crois qu'elle avait un copain. » Il passa sa main dans ses cheveux. « J'ai pas trop regarder les mecs. En même temps, tu comprendras que c'est pas trop mon penchant. Mais je m'étais fait un pote, Marc, il était plutôt beau gosse franchement. Brun aux yeux verts, je pense que t'aurais plutôt bien aimé. C'était assez ton genre. »
Il sortit un paquet de souris au sucre de son sac et en proposa à Rosalyn d'un signe de tête avant d'en manger une. Ça craquait et couinait sous la dent !

« Les moustiques ça déforme pas le visage. Merlin merci ! J'aurais eu l'air d'une gueule cassée. J'sais pas si chez les sorciers on utilise cette expression pour parler des soldats revenant du front... Mais il paraît que dans des zones tropicales, les piqûre de moustique de là-bas peuvent déformer le visage ! »
Adrian eut un frisson en imaginant ce à quoi il aurait ressemblé s'il avait eu le visage déformé. Juste horrible ! Plus jamais il n'aurait pu séduire une fille. N'aurait-ce été que la plus laide ! Ainsi, il aurait fini sa vie seul. Non pas que le célibat lui déplaisait. C'était synonyme de liberté. Mais c'était triste de renoncer à la compagnie féminine.

Adrian exposait à Rosalyn toutes ses photos de vacance. Il y en avait certaines dont le jeune homme n'était pas satisfait et d'autres qu'il trouvait vraiment bien réalisées. Notamment une des bouquinistes sur les quais de Seine avec un bel effet de point de fuite. La Gryffondor trouva les immeubles haussmaniens très étranges. Le Serdaigle pouvait comprendre le sentiment de son amie qui n'avait connu que le monde sorcier anglais. Il aurait aimé l'emmener en voyage un jour. L'emmener voir Paris, Venise, Casa Blanca, Bombay... Le monde avait tellement de merveilles à offrir et c'était regrettable de ne pas pouvoir en profiter. En plus avec les moyens de transport sorciers, tout semblaient plus facile ! Rosalyn le complimenta pour ses photos. Il élargit alors son sourire.
« Merci ! Mais certaines photos ne sont pas top... C'est pas celles que j'encadrerais quoi. » répondit-il en rangeant les clichés.
A chaque voyage ou "shooting", Adrian avait pris l'habitude de sélectionner jusqu'à quatre photographies, celles qu'il estimait les meilleures, pour les mettre dans un porte-vu pour avoir en visuel toute l'évolution de son travail. Et il en était fier.

Le Serdaigle lâcha un rire en entendant la signification approximative de cette fameuse phrase en français. « Oh mais c'est que c'est un peu coquin ! » plaisanta-t-il en faisant une moue appréciative. « Ah bah j'aurais voulu qu'on me demande ça en France ! »
C'était beau, l'ignorance mêlée à la naïveté. Adrian raconta à Rosalyn ses "aventures" amoureuses. On s'intéressait si tôt à ce genre de choses qui fascinaient tant les adolescents.
« En plus franchement, je suis sûr que son gars était pas si bien que ça. »
Il lui parla alors du fameux Marc. Oh s'il avait eu un penchant pour la gente masculine, il se serait jeté sur le jeune homme sans réfléchir. Il était persuadé que Rosalyn aurait été plus subtile que lui. Il se mit par ailleurs à l'aise en posant ses pieds sur la banquette d'en face à côté de la demoiselle en regardant son air mystérieux avec un regard amusé.
« De toute façon, même si je te faisais le rencontrer... Je sais que j'ai bien plus de charisme que lui. Et tu vas bien t'en rendre compte. »
Que de modestie chez ce jeune homme. Mais surtout, un excès de confiance en soi.

Même si Adrian avait réellement su le sens de cette fameuse phrase en français, il n'aurait pas été étonnant qu'il l'utilise quand même, n'aurait-ce été que pour rire. Il n'avait pas froid aux yeux. Il aurait fait un parfait Gryffondor mais son côté créatif l'emportait sur sa bravoure -ou son inconscience, c'est selon-.
« Tu vas chanter ça à Dorkins ? » demanda-t-il d'un air malicieux.
Qui était la fille à Poudlard qui n'avait jamais rêvé du professeur de Quidditch, hormis Jyn Dawkins ? Cet homme avait tout pour plaire, si on en croyait les jeunes demoiselles en fleur. Adrian en était sûr, il devait aussi y avoir des garçons dans le lot. Peut-être Dumbledore, qui savait ! Cette idée fit glousser le Serdaigle. Le directeur avait-il au moins une fois été un jeune homme dans sa vie où était-il né avec sa barbe blanche ?

« Bah ouais, moi j'suis de la team Fish & Chips ! Mais les sorciers français sont super cruels de manger leurs crapauds comme ça. »
En vérité, Adrian n'en savait rien. Il ne savait même pas si les sorciers français avaient réellement eux aussi des crapauds comme animaux de compagnie. D'autant plus qu'il avait dans l'idée que la cuisse de grenouille était un repas quotidien. Comme quoi, passer un mois dans un pays ne nous en faisait pas connaître toute la culture et ses subtilités.
Le Serdaigle regardait son amie s'appliquer de la crème hydratante -et fut d'ailleurs étonné de voir qu'elle l'avait achetée et non concoctée- tout en parlant. Finalement, la langue n'avait pas été tant un problème que cela quand il était en France. Il se débrouillait très bien avec des geste et la plupart des français avaient des notions d'anglais. Néanmoins, il ne parvenait pas à comprendre le niveau, qu'il trouvait bas, des français en anglais. Leur accent, même s'il pouvait avoir un petit côté charmeur, devenait rapidement ridicule en étant beaucoup trop prononcé. Et si en plus de cela, on rajoutait les fautes de langue ! Vraisemblablement, apprendre une autre langue que sa langue maternelle était une chose qu'Adrian n'avait jamais essayé de faire. Si la langue la plus parlée au monde était l'anglais et qu'on l'apprenait dans d'autres pays, pourquoi en apprendre une autre ?
« Les français parlent un peu anglais. Mais faut voir leur niveau quoi ! A 4 ans, je parlais mieux que ça. » dit-il à Rosalyn avec une moue moqueuse.
Que de condescendance. Il semblait s'estimer, si ce n'était supérieur car il refusait toute hiérarchisation sociale ou de culture, beaucoup plus séduisant que leur voisin outre-mer. Et il n'allait pas cracher dans le chaudron d'un pays qu'il avait très bien apprécié.
« Et toi tes vacances dans ton terrier ? Pas trop barbant ? » demanda-t-il ensuite en sortant de la nourriture -en l'occurrence des chips- de son sac.

« A quatre ans, mes parents voulaient que je ferme ma bouche ! A quoi bon apprendre à parler aux enfants si c'est pour après leur dire se taire ? Ca n'a aucun sens. »
Adrian avait fait parti de ces enfants qui, une fois qu'ils avaient à parler à peu près correctement, devenait insupportable. Il passait ses journée à répéter ce que disait ses parents, les gros mots y compris, du matin au soir. Il les répétait à son institutrice également qui en alertait les parents. N'était-ce pas naturel un tel mimétisme chez un enfant innocent qui n'avait pas encore la notion du bien et du mal et qui voulait faire comme les adultes alors qu'il n'atteignait même pas leur ventre en terme de hauteur ?

Adrian demanda à Rosalyn comment s'était passée ses vacances. La jeune fille avait beau ne pas passer souvent des vacances passionnantes, le Serdaigle pensait qu'elle avait beaucoup de chance. Il enviait son mode de vie qui était on ne pouvait plus sorcier. A l'écart des moldus à faire des trucs très sorciers dans une maison sorcière entouré de sorciers. Depuis qu'il savait qu'il était un sorcier, Adrian avait un secret à cacher auprès de ses amis moldus. Cela lui avait fait très étrange, étant donné qu'auparavant, il n'avait rien à cacher. Ca ne lui plaisait pas, il trouvait que cela avait instauré une distance avec eux. Tandis qu'un sorcier ou une sorcière qui était né parmi ses semblables, il ou elle n'avait pas ce problème là. Cependant, il avait appris qu'une grande partie étudiait à domicile et donc ne se mélangeait pas souvent aux autres enfants. Il trouvait ça très triste qu'une vie sociale ne commence qu'à partir du collège. Rosalyn lui raconta l'expansion de la population de gnome dans son jardin et qui avait à commencer à ériger une véritable société. Cela fit sourire Adrian, alors que son amie semblait lasse.
« Mais c'est trop classe ! » s'exclama-t-il. « J'aimerais trop avoir un royaume de gnome près de chez moi. Sans rire ! »
Cela avait beau être ridicule, ce genre d'anecdote le faisait avoir des étoiles dans les yeux. Il avait un tempérament très optimiste.
« Tu te rends quand même compte que les gnomes sont quand même plus avancés que nous en ce qui concerne l'égalité des sexes ? »
Les sorciers avaient bien connus des premiers ministres féminins mais aucune société humaine ne pouvait se vanter d'avoir comme tout premier dirigeant une femme. Cela avait toujours été des hommes Jusqu'à preuve archéologique du contraire. Pourquoi donc cette hégémonie du sexe masculin ?