Le stress monte, mon cœur s’accélère de nouveau comme s’il allait exploser, j’attends sa réponse en la fixant du regard. Je la vois écrire doucement sa réponse sur le bout de papier. Quelques cheveux tombe sur son visage lorsqu’elle bouge la tête, elle m’envoute. J’ai l’impression de la découvrir à chaque battement de cil, comme si j’étais éternellement surpris par son charme. Douce, mignonne, et calme, elle me parait inoffensive. Chaque seconde sont importantes, je profite de ces courts moments pour enregistrer les moindres détails de sa personne. J’imagine déjà une aquarelle lui rendant hommage, ou peut être un poème. Un seul ? Que dis-je ! Je lui dédierai une œuvre entière !
Ce qui m’étonne, c’est que je n’ai pas l’impression d’en faire trop, mon cœur est sauvagement attaqué par son aura scintillante, et j’accepte le destin. Celui de me laisser guider par cette fille, et de lui laisser les clés de mon cœur.

La réponse me parvient, je parie intimement qu’elle ait choisi la salle de bains. Elle désire passer incognito et je suis d’accord. Tout ce petit jeu autour du parchemin donne un charme a cette rencontre. Et se retrouver en cachette d’autant plus.
Ce sera donc la salle de bains ! J’attrape mes affaires,  garde les deux petits bouts de papier et me lève. Sur de moi, je parle à voix haute, histoire de la voir rougir un peu plus avant de filer. « On se voit très vite Louisa, je saurai te contacter. Ne m’oublie pas. » Pour terminer cette entre vue des plus addictive, je lui fais un petit clin d’œil et prend le chemin des couloirs pour rejoindre ma classe.

Je suis heureuse, je crois. Cet échange avec Alexander me fait du bien. Sa proposition de se revoir encore plus. L’idée que je lui plaise vraiment m’effleure et, d’un certain côté, me rassure. Le contraire me ferait un peu de mal, il a tout ce que j’aime. Il est tout ce que j’aime. La salle de bains me parait être un lieu d’échange idéal, il faut simplement que nous trouvions un moyen de l’atteindre. Ni lui ni moi ne sommes en mesure d’y accèder légalement. Pour Alexander, je me sens capable de prendre tous les risques, de subir toutes les punitions, d’enfreindre toutes les règles. Il se lève et je ne peux m’empêcher de le suivre des yeux. Il me parle même, là ! devant tout le monde ! Mon coeur bat à la chamade, la manière qu’il a de prononcer mon prénom m’ensorcèle et je me sens rougir. Je ne peux pas l’oublier et quand bien même je le voudrais, je ne pourrais pas. Il me fait un clin d’oeil avant de partir et je me retrouve l’air bien bête dans la Grande Salle. Quelques uns me jettent des regards mais je ne peux me résoudre à quitter la porte des yeux dans l’espoir, peut-être, qu’il fasse demi-tour. Après plusieurs secondes, je secoue la tête et ôte ce sourire niais de mon visage, je dois me ressaisir. Et travailler, il faut que je travaille. Je tente - je n’y arriverai pas je le sais - de me concentrer sur mon livre.