Je brise les rêves et les cœurs mais j'ai un bon fond [ADAM]

NEUTRE

Le professeur Flitwick avait retenu Glinda à la fin du cours de sortilège pour lui parler un peu du sort qui faisait l’objet du cours de la semaine et qu’elle ne parvenait toujours pas à lancer convenablement quand tous les autres élèves n’avaient plus de problème. Il avait embrayé en lui expliquant à quel point la condition physique et psychique d’un sorcier pouvait affecter sa magie et il avait fini par lui raconter les théories d’un certain Wyn Gregson, dans un monologue où elle répondait simplement d’un hochement de la tête de temps en temps. La politesse l’empêchait d’écourter la conversation dont elle se fichait éperdument et elle n’avait réussi à se débarrasser du professeur qu’après un long moment, promettant de bosser son sortilège pendant le weekend.

Rares étaient les élèves encore dans les couloirs alors que le dernier cours de la journée était fini depuis plus d’une demi-heure. Glinda n’avait qu’une hâte : regagner sa salle commune. Mais les escaliers ne semblaient pas d’accord avec ça et elle poireautait depuis déjà cinq longues minutes sur une volée de marche dont l’arrivée s’était figée au-dessus du vide. Elle était sur le point de faire demi-tour quand elle tomba sur un élève de son année.

Spoiler:

Mon objectif du moment était Glindo Crook. Superficielle, niaise, aimant les ragots et être au centre de l'attention, en bref, tout ce que je déteste quoi, donc évidemment j'avais envie de jouer un peu avec ses sentiments. Comme pour les autres, j'allais me rapprocher d'elle, la draguer, la faire se sentir amoureuse ou en tout cas intéressée, puis je la jetterai, comme à chaque fois. J'étais cruel ? Qu'est ce qui était le plus cruel, laisser les filles jouer avec les garçons le reste de leur vie, ou leur donner une petite leçon dès l'école pour qu'elle comprennent ce que ça faisait ? La première option, évidement, et c'était pour la deuxième que j'avais décidé de faire ce que je faisais à la gente féminine. Peut-être grâce à moi elles deviendraient des femmes biens, si tenté que ce soit possible évidement.
J'avais repéré que Glinda était restée en cours après la sonnerie, surement Flitwick qui prenait de son temps. Il radotait beaucoup ce professeur, mais il n'était pas méchant. J'attendais donc dans l'escalier de l'entendre afin de faire comme si je montais. Soudain, j'entendis des pas, et je commençai à sortir de l'ombre pour voir la blonde monter un escalier. Je la suivis et, une fois arrivée en haut, elle se rendit compte que les marches ne tombaient sur rien, et elle se retourna, tombant sur moi. Je levai des yeux innocents vers elle avant de lui dire en lui offrant mon plus beau sourire "Salut !". Je me penchai sur le côté pour regarder derrière elle, comme si je ne savais pas que le vide était présent et seulement le vide, avant de la regarder elle de nouveau. "J'ai bien l'impression qu'on s'est fait avoir" dis-je en lâchant un petit rire.

NEUTRE

Glinda était passablement énervée : contre Flitwick, pour lui avoir fait perdre une demi-heure de son temps, contre le château qui lui tendait des pièges et lui faisait perdre encore plus de temps, et contre elle-même d'être aussi nulle que ça pour ce maudit sortilège à lancer. Tout occupait qu'elle était à pester contre le monde entier, elle n'avait pas entendu que quelqu'un montait le même escalier qu'elle et, quand elle se retourna pour redescendre les marches et emprunter un autre chemin, elle faillit rentrer dans un élève.

« Salut... » souffla-t-elle en réponse à Adam, son ton légèrement blasé détonnant par rapport au ton enjoué du serdaigle.

Mais le sourire qu'affichait Adam ne tarda pas à faire son effet sur la superficielle Glinda dont les sourcils se défroncèrent et son regard se fit plus curieux.

« Complètement, même ! Ce château, c'est n'importe quoi ! » lança-t-elle alors qu'elle était loin de le penser : elle avait toujours été fascinée par son fonctionnement. « Déjà, tu te rends compte que pour aller dans la salle commune des Poufsouffles, c'est plus rapide de monter d'un étage pour ensuite descendre vers les cachots ? » continua-t-elle avec ironie.

Résultat, elle allait devoir prendre le chemin le plus logique - et non pas le plus rapide, raccourci qu'elle connaissait depuis sa première année, maintenant. A son tour, elle lança un regard pétillant derrière Adam.

« Tu descends du coup ? Qu'est-ce que tu fais ici d'ailleurs ? »

Sans gêne et très bavarde, voilà ce qu'était Glinda.

Son histoire sur la salle commune des Poufsouffle ne m'intéressait guère. Les filles avaient toujours besoin de se plaindre de quelque chose, c'était tout bonnement incroyable ! Elles ne pouvaient pas s'en empêcher, et cette chère Glinda ne dérogeait pas à la règle, ce qui me fit dire que j'avais bien raison de l'avoir choisie comme cible... "C'est dingue, tout ce chemin alors que ça pourrait être tellement plus simple !" dis-je sur le même ton qu'elle. "Cette école manque vraiment de logique, parfois" continuai-je histoire d'enfoncer le clou, qu'elle se dise que j'étais un allié dans sa mauvaise humeur et ses reproches envers Pouflard. Ça marchait souvent, cette technique. Les filles se sentaient soutenues et avaient alors tendance à s'ouvrir plus. J'espérais donc que cela marcherait aussi avec la blondinette.
La jeune fille me demanda ensuite si je descendais, et ce que je faisais là. Elle n'était pas bête, en tout cas pas assez pour ne pas s'interroger, ce qui me permettait de mettre en place ma deuxième stratégie... "Je comptais me rendre dans la salle d'astronomie, pour observer le ciel" déclarai-je. Je ne pouvais évidemment pas lui dire que j'attendais de la voir pour la séduire, ça serait contre-productif. C'était le moment parfait pour lancer l'opération gentleman... "Mais je vais t'accompagner un peu, histoire que le chemin te paraisse moins long !" murmurai-je en lui lançant un petit sourire timide. Le tout était maintenant de savoir si elle allait ou non mordre à l'hameçon...

NEUTRE

Adam la soutenait dans ses plaintes, mieux encore, il en ajoutait ! Ce fait eut l'avantage certain d'apaiser la frustration et l'énervement de la jeune Poufsouffle. Elle hochait donc allégrement la tête alors qu’il s’étonnait du manque de logique de ce château, bien d’accord avec lui. Voilà qui lui redonnait du baume au coeur de voir que quelqu’un compatissait à son malheur.

« T’as raison. Un peu plus et on devrait créer une carte du château pour s’y repérer, alors que ça fait cinq ans qu’on y vit ! » continua-t-elle comme si c’était le pompon, en levant les yeux vers le ciel.

Glinda s’attendait à voir le Serdaigle s’excuser et se décaler pour la laisser passer, mais sa réponse lui fit oublier un peu plus ses malheurs. Le petit sourire timide d’Adam la fit complètement craquer : un peu plus et elle en gloussait.

« Oooh, ce serait trop adorable ! » fit-elle avec un grand sourire.

Est-ce qu’elle rêvait ou Adam Chester était intéressé par elle ? De l’attention de la part d’un garçon plutôt mignon ? Des papillons naissaient dans son ventre. Elle contourna le Serdaigle et descendit quelques marches avant de se tourner à nouveau vers lui.

« C’est par là la salle commune de Poufsouffle ! »

Peu lui importait que la salle d’astronomie était à l’exact opposé dans le château, Glinda ne comptait pas laisser passer sa chance, même si beaucoup aurait sûrement joué les fines bouches en refusant par simple politesse la proposition, tout en espérant qu’il insisterait !

Et la voilà qui se plaint encore de Poudlard. On marche sur la tête. Ce château était génial, les couloirs étaient supers, les escaliers qui bougent étaient déments et toute l'ambiance du lieu était carrément fantastique. Il fallait vraiment être stupide pour ne pas voir la chance qu'ils avaient d'âtre dans ces lieux. "Bonne idée, la carte ! Tu devrais en faire une et la diffuser auprès de tout le monde, ils seront ravis" dis-je avec un sourire éclatant. Comme si c'était vrai... Vraiment, c'était n'importe quoi. Mon petit jeun m'agaçait moi-même tant il était logique que non, c'était pas une bonne idée, parce que oui, ces escaliers faisaient tout le charme de Poudlard. Elle était si gourde...
Je la suivait dans les couloirs, cherchant quoi dire ou quoi faire pour me faire bien voir d'elle. J'attendais le bon moment pour attaquer... "C'est fou qu'on ne ce soit jamais parlé avant, tu ne trouves pas ?" dis-je en la regardant avec un fin sourire. Les filles aimaient qu'on ne comprenne pas comment ne pas les avoir repéré avant, comme si on ne pouvait voir qu'elles au final, ce qui, évidemment, était faux. "Je veux dire, tu es si... Enfin... On te remarque, quoi, ton visage, ton sourire..." murmurai-je en me forçant doucement à rougir. Oui, j'étais bon comédien. J'avais bien appris mes leçons, et je savais exactement où et comment frapper pour réussir à attirer ma proie et à la faire sombrer avec moi. "Oublies ce que j'ai dis, c'était stupide" ajoutai-je ensuite en passant une main dans mes cheveux, comme si j'étais gêné. N'importe quoi.
Glinda était la parfaite petite proie pour moi, et je ne doutais clairement pas de ma réussite.