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Ce week-end, au lieu d'aller à Pré-au-Lard avec ses amies Luzia et Marlène, la jeune Jones avait décidé de se rendre à la bibliothèque. Aujourd'hui, elle avait besoin de s'évader de son quotidien, de ses cauchemars qui étaient de retour depuis qu'elle était de nouveau à Poudlard. En effert lorsqu'elle avait quitté la maison de ses parents pour retourner en cours après que son père lui ait annoncé se sentir enfin prêt à repartir sur des lieux de fouilles, les cauchemars dans lesquels elle le revoyait se faire attaquer par des mangemorts, parfois même tué, hantaient de nouveau toutes ses nuits, la réveillant en plein sommeil en criant ou avec le visage perlé de sueur. L'enfer d'Hestia avait recommencé.
Hestia Jones venait très souvent à la bibliothèque et ce depuis de nombreuses années, pourtant et restait souvent cachée dans un coin sombre de la grande pièce afin de rester bien tranquille avec son livre ou son manuel. Pourtant, malgré cette connaissance des lieux, elle allait très rarement dans le rayon de la poésie. C'était là où elle avait décidé de se rentre aujourd'hui, cherchant un livre bien précis, celui qui renfermait son poème préféré, qu'elle avait très envie de relire, espérant qu'il pourrait la faire s'évader un peu de son quotidien qui devenait de plus en plus pesant, celui-là même qui faisait disparaître son éternel sourire de plus en plus... Hestia avait pourtant toujours été une jeune fille pleine de vie, douce, souriante, aimante et positive. Mais, depuis cette attaque qui avait eut l'année dernière devant ses propres yeux, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Heureusement, il avait tout de même des moments pendant lesquels elle allait bien, notamment lorsqu'elle était avec ses amis comme Ludo, Swann, Luzia, Bertha, ou encore avec Dowey... Mais ils ne pouvaient pas toujours être auprès d'elle, et elle le savait bien. Se réfugier dans la bibliothèque aujourd'hui était donc sa solution pour espérer aller mieux.
Une fois les Fleurs du Mal dans les mains, Hestia se dirigea vers une table, mais elle fut stoppée net par une ombre venant se percuter violemment contre son épaule. Le choc fut tellement violent que le recueil de poésie de Baudelaire quitta les mains de la Poufsouffle et vint s'écraser au sol. Hestia releva doucement les yeux vers celui qui venait de la percuter et crut reconnaître un certain Alexander, qu'elle avait déjà croisé dans ce lieu. C'était un jeune Serpentard de deux ans de moins qu'elle. Son visage était doux et plaisant à regarde. Il s'excusa et promit ne pas avoir pour objectif de lui déboîter l'épaule, ce qui la fit doucement sourire. Il parla ensuite de Baudelaire et de son côté assez déprimant. Hestia se pencha pour ramasser le livre puis lui sourit. "Mon épaule va bien, ne t'en fais pas" le rassura-t-elle. Elle jeta un œil au livre afin de vérifier que lui aussi allait bien, pour répondit "Mon poème préféré est dans ce recueil, et j'avais envie de le lire... J'aime beaucoup Baudelaire, sa manière de décrire l'horreur d'une manière aussi belle me touche.". Elle releva ses yeux vers le jeune homme et lui fit un léger sourire. "Tu m'aurais proposé quoi alors ?" lui demanda-t-elle.

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La question du jeune homme désarçonna un peut Hestia, qui le regarda quelques secondes sans savoir quoi dire. Elle et Alexander n'étaient pas amis, ne se connaissaient pas non plus tant que ça et n'avaient jamais vraiment parlé. Comment quelqu'un qu'elle ne connaissait pas pouvait s’inquiéter pour elle ? Parce que oui, clairement, cela ressemblait à de l’inquiétude. Même si elle fut surprise, elle fut aussi touchée et haussa doucement les épaules. "Ca peut aller" mentit-elle. Non, ça n'allait pas vraiment. Mais à quoi cela servait d'en parler, de radoter, encore et encore ? A rien. Enfin, selon elle. Elle sourit doucement quand le jeune serpentard lui demanda quel était le poème dont elle parlait. "Le Revenant" dit-elle simplement, comme s'il allait savoir lequel c'était. De toute façon, s'il ne le connaissait pas, elle pouvait lui réciter. Elle le connaissait pas cœur depuis bien longtemps et adorait déclamait ces vers. Cette histoire de fantôme revenant hanté une femme, surement sa bien aimée, après sa mort pour ne jamais être oublié par elle était fascinante. C'était, évidemment, poétique, mais surtout très tèrs beau. "Il est vraiment beau" déclara-t-elle avec une petite voix.
Hestia sorti un petit carnet de sa poche et prit en note les noms de poèmes et de poètes qu'Alexander lui donnait, se promettant d'y jeter un coup d’œil rapidement. "Je n'en connais aucun" avoua-t-elle. Sa culture littéraire était assez bonne, mais pas pour les poèmes. Elle n'en lisait pas souvent, préférant les romans à la poésie, mais tentait de s'y mettre, espérant de trouver un échappatoire puissant dans les vers. "Je les lirai, promis !" dit-elle en souriant à Alexander. "J'aime beaucoup Victor Hugo aussi" dit-il en notant. "Et toi" demanda-t-elle, "C'est quoi ton poème préféré ?".
L'aînée Fawkes écouta la théorie du jeune homme en tentant de tout saisir. En soit, il n'avait pas faux, il avait peut-être même tout à fait bon. Lire quelque chose parlant d'une souffrance sublimée permettait en effet de prendre du recul sur ses propres sentiments et de chercher comment les sublimer eux aussi. "Je pense que ton résonnement est bon, vraiment." dit Hestia après y avoir réfléchit. "Peut-être que lire de la douleur devenue belle m'aide à gérer la mienne, au final" expliqua-t-elle.

Hestia regarda un moment Alexander sans rien dire. Le Revenant allait bien à sa maison ? Que voulait-il dire par là ? La jeune fille ne connaissait pas vraiment le Serpentard, puisque c'était la première fois qu'ils parlaient, elle ne savait donc pas qu'il avait perdu sa mère et mit donc, clairement et simplement, les pieds dans le plat... "Pourquoi ce poème correspond à ta maison ?" demanda-t-elle, les yeux arrondis par le sentiment d'interrogation.
La toute nouvelle préfète Poufsouffle remarqua bien que nommer son poème préféré était quelque chose qui méritait une grande réflexion pour Alexander, ce qui lui arracha un sourire. Lors de l'énumération du jeune homme, Hestia fut heureuse de voir qu'elle savait, le plus souvent, de quoi il parlait. Elle aussi aimait beaucoup Rimbaud, notamment son poème sur un soldat allongé dans l'herbe qu'elle trouvait sublime. "Les poèmes de Victor Hugo ou de Lamartine sont également très beaux..." ajouta-t-elle dans un murmure. Hestia n'avait pas souvent l'occasion de parler poésie à Poudlard, peut-être parce que nombre d'élève n'en lisait pas et qu'en parler faisait un peu pompeux... Pourtant, elle était particulièrement heureuse d'avoir trouvé quelqu'un avec qui aborder le sujet et offrit donc à Alexander sont plus beau sourire, qu'elle réservait habituellement au garçon dont elle était amoureuse, l'ancien capitaine de Poufsouffle... Mais cette fois-ci, la raison en était bien plus commune que l'amour : le début d'une belle amitié, en tout cas elle l'espérait. Elle qui se méfiait pourtant tant des verts quand elle était plus jeune, elle se rendait maintenant compte que cette maison contenait nombre de personne pouvant devenir amis avec elle : Moran, Alexandre, Alexander... Ce dernier ferait-il parti de sa liste d'amis ? C'était fort possible !
"Tu écris de la poésie aussi, ou tu ne fais que la lire ?" demanda-t-elle ensuite au Serpentard. La brune s'était toujours demandé si les poètes étaient des gens comme elle, s'ils étaient tout à fait banal ou s'ils avaient, dès l'enfance, quelque chose de plus. Un charisme peut être, une aura ou quelque chose du genre, un truc qui les différencie des gens, qui montre à tous que ce sont des génies, des gens presque supérieurs. Alexander faisait-il partie de ces gens-là ? C'était possible.

Lorsque le jeune serpentard expliqua à Hestia que ce poème, qui faisait dans une strophe référence aux serpents, lui faisait penser à sa maison de Poudlard, la jeune femme eut envie de se taper la tête du plat de la main tant c’était évidemment. Bon sang, mais quelle cruche elle pouvait être parfois ! « Oui, c’est évident… Excuses-moi, je dois être un peu fatiguée » tenta-t-elle vainement de justifier son manque d’intelligence sur ce coup-là. Lorsqu’Alexander parlait des méchants petits serpy, la blairelle esquissa un sourire. « Oh tu sais, tout ceux qui sont à Serpentard ne sont pas comme l’était Rosier ! Un de mes meilleurs amis était dans ta maison, alors je ne doute pas qu’il y en ait des gentils » avoua-t-elle pour rassurer son camarade en souriant.
A son arrivée à Poudlard, Hestia n’était pas du tout comme ça. Jeune et stupide qu’elle était, elle pensait que c’était tout blanc ou tout noir, mais jamais gris. Alors, forcément, elle détestait les Serpentards, s’en méfiait et les évitait comme la peste. Quand elle en croisait un dans les couloirs, elle baissait la tête et évitait le plus possible leur regard, fuyant toute interaction sociale avec eux, que ce soit en cours, dans la grande salle ou sur le terrain de quidditch… Puis, un jour, un garçon l’avait coincée dans un couloir, l’empêchant de trouver une échappatoire. Bien que très inquiète et impressionnée au départ, Hestia ne tarda pas à devenir amie avec le vert et argent, qui s’appelait Moran Powell, et même à en tomber amoureuse. Comme quoi, les a priori n’étaient que très rarement justifiés, et il était nécessaire de les remettre en question. Depuis cette époque, l’aînée Jones était beaucoup plus ouverte d’esprit et n’hésitait pas à dialoguer avec n’importe quel élève de Poudlard, qu’il soit de Gryffondor, de Serdaigle, de Poufsouffle ou encore de la maison de Salazar.
Alexander se confia ensuite à elle quant à sa passion de l’écriture, pour laquelle il semblait très hésitant, disant même que le mot écrire était trop important pour ce qu’il faisait vraiment… « J’aime beaucoup l’Odyssée ! » déclara Hestia en souriant de toutes ses dents, avant de poser sa main sur l’épaule du jeune vert. « J’aimerai beaucoup lire ce que tu écris, si tu acceptes de partager ça bien sûr » déclara-t-elle avec beaucoup de douceur, avant d’ajouter « Oh bien sûr ne te sens surtout pas obligé ! ».

Hestia ne se rendait pas compte de ce qu’elle venait de demander… Lire les écrits de quelqu’un revenait à entrer dans son monde, à lire ses émotions et ses pensées de manière détournée, à pénétrer dans sa bulle cachée. Mais tout ça, tous les enjeux que ça représentait pour l’artiste, elle ne le saisissait pas, alors elle avait demandé ça le plus naturellement du monde, comme si ça coulait de source. Etrangement, elle avait bien envie de découvrir les écrits de cet Alexander qui lui inspirait déjà de nombreux sentiments très positifs. Quand celui-ci expliqua que c’était très personnel et que seulement deux personnes avaient eut le droit, ou plutôt la chance, de lire ce qu’il avait écrit, Hestia fut confuse. « Oh, je vois… » Le serpentard continua à expliquer que c’était une sorte de coffre-fort avec toutes ses émotions, mais fini par admettre la possibilité qu’elle les lise tout de même. Il mit même le doigt sur un point non négligeable : il savait qu’elle n’allait pas bien. La Poufsouffle fit une petite moue, avant de baisser la tête. « Je suis désolée, j’ai l’habitude de mentir plutôt que de dire la vérité quand on me demande si ça va, en ce moment… » murmura-t-elle, honteuse d’avoir été découverte. Etrangement, elle se sentait capable de se confier à Alexander. Il avait l’air assez gentil pour comprendre, pour tenter de l’aider. « Sans vouloir te vexer, je ne pense pas que des écris puissent m’aider à aller mieux » dit-elle alors qu’elle ne se rendait pas encore compte à quel point si, ça pouvait justement l’aider. « Mon père s’est fait attaqué par des mangemorts, et il aurait très bien pu y passer » expliqua-t-elle après avoir pris une grande inspiration, « Alors je ne sais pas vraiment comment je pourrai me sortir ça de l’esprit » avoua-t-elle ensuite. Elle leva ensuite ses beaux yeux verts vers ceux d’Alexander et, avec un fin sourire, déclara « Mais si tu penses que lire tes écris peut m’aider, ce serait avec plaisir, si tu es sûr et certain de vouloir évidemment ».

Alexander pouvait comprendre Hestia, puisque bien pire lui été arrivé à lui, à sa mère. Comme elle venait de le faire face à lui, il était en train de se confier à elle, parlant de la mort de sa mère, qui devait l'avoir profondément marqué. Le jeune homme lui expliqua ensuite à quel point sa passion, la littérature et la poésie, lui avait permis de se sortir de tout cela, d'aller mieux. Il déclara aussi qu'il fallait qu'elle écrive, qu'elle parle de ce qu'elle avait vécu, qu'il ne la jugerait pas, surement grâce au fait qu'il ne la connaissait pas beaucoup. Elle pouvait dès à présent le considérer comme un confident à qui elle pourrait parler sans filtre, sans hésitation, sans peur. Il disait que ça allait l'aider, que c'était nécessaire pour elle, pour son bien. Hestia, qui l'écoutait parler avec attention, se dit qu'il était adorable, presque mignon, de vouloir à ce point l'aider alors qu'ils ne se connaissaient pas, qu'ils n'étaient même pas amis.
Elle le regarda d'un air doux, comme si elle le couvait du regard, avant de murmurer "Merci". De la gratitude, voilà ce qu'elle ressentait à cette instant envers Alexander, envers ce jeune homme qui avait décidé de l'aider par pur gentillesse, sans aucune obligation. Elle s'approcha de lui et déposa un baiser sur sa joue, par pure gratitude encore une fois. "Merci de vouloir m'aider, Alexander. J'accepte avec grand plaisir" déclara-t-elle en reprenant une certaine distance. "Apprends moi à écrire pour aller mieux, s'il te plait" demanda-t-elle ensuite avec beaucoup d'entrain ainsi qu'un grand sourire aux lèvres.

Hestia regardait le garçon avec un petit sourire. Quand il lui prit les mains, elle sourit, rougissant un peu. « T’es un garçon gentil, Alexander Major, et j’ai hâte de travailler avec toi ! » dit-elle avant de reprendre une de ses mains pour regarder l’heure. Elle avait cours de potions dans quelques minutes. Jones fit donc une petite moue avant de se retourner vers ses affaires, qu’elle allait devoir ranger assez rapidement. « Je suis désolée, mais je dois te laisser… Je dois aller en cours de potion ! » déclara-t-elle en mettant ses divers cahiers et grimoire dans son sac. Une fois tout rangé, elle se retourna vers lui. « On se voit bientôt, du coup ? N’hésites pas à m’envoyer un hibou ! » dit-elle avant d’ajouter, plus bas « J’ai hâte d’écrire avec toi ! ».
La jeune femme lui sourit, faisant un petit signe de la main, et sorti de la bibliothèque pour descendre dans les cachots.

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