Greta, malgré son jeune âge - on n'avait pas tous les jours 13 ans - avait eu vent d'une amusante histoire qui ne l'amusait pas pour autant : une élève de serpentard n'aimait pas les nés-moldus ! Oh, la pouffy avait pleinement conscience qu'il s'agissait-là d'une chose plus que courante... mais un détail venait fausser la banalité du fait : cette personne, qui était en réalité une jeune fille, n'était autre qu'elle-même un produit 100% moldu. Tout comme l'était la demoiselle Catchlove. Cette dernière n'était pas du genre à s'en cacher tant elle ne comprenait pas l'impact que ses origines pouvaient avoir sur sa vie... Quelle naïve enfant elle était. Plus curieuse qu'autre chose, Greta s'était alors mis en tête d'aborder la verte et argent afin de comprendre, et surtout lui montrer que le potentiel des gens de leur genre n'était pas des moindres.

– Vous n'auriez pas vu Nkiru ? Demanda-t-elle à des élèves de la maison des serpents. Elle s'entendit répondre que l'intéressée se trouvait dans la salle de repos. Ni une ni deux, Greta fonça jusqu'à la dite pièce et trouva effectivement Nkiru attablée dans l'un des coins. Elle s'approcha doucement. – Heeeeeeeeeey. Coula-t-elle d'une voix qu'elle pensait mielleuse mais qui l'a rendait simplement étrange. T'as besoin d'aide avec tes devoirs ? Elle pointa du doigt les parchemins posés sur la table. Rien de telle qu'une conversation banale pour amorcer le sujet.

Il était des choses dont Nkiru n’était absolument pas fière. La couleur de son sang par exemple, était largement en tête dans ce classement, tout juste précédé de la façon dont cela avait été découvert par toute l’école ou presque… Enfin, toute l’école, oui bon d’accord c’était peut être un chouïa exagéré, mais connaissez-vous quelque chose de plus gros que l’égo d’un adolescent en pleine puberté ? Non, ne répondez pas, c’est une question rhétorique. Mais tout de même, elle s’était sentie bien stupide lorsque son walkman s’était échoué sur le sol du château, presque aux pieds de Bertha qui évidemment, ne s’était pas contenté de le lui rendre. Elle aurait d’ailleur pu faire n’importe quoi avec, le transformer en crapaud, le réduire définitivement au silence d’un impitoyable coup de talon, l’utiliser comme presse papier… Au fond n’importe quelle autre réaction aurait convenu à la jeune Serpentard. Mais non, il avait fallu que Bertha beugle dans toute l’école qu’elle avait trouvé un étrange objet et que les sangs-de-bourbes pointent du doigt celle qui méprisait plus que tout les né-moldus.
Depuis ce jour, elle avait fait mine de ne pas entendre les murmures des autres élèves qui s’étaient élevés dans son sillage. Elle savait que la meilleure façon d’éteindre une rumeur, c’était d’éviter de la nourrir. Et puis, Nkiru n’était pas le genre de personne qu’il était agréable de railler : sa capacité à accueillir silencieusement chaque remarque en faisait une cible bien peu attrayante. Finalement, la rumeur s’était propagé mais elle était persuadé que ses ennemis, si tant est qu’on puisse les appeler ainsi, en retiraient bien peu de bénéfices.

Les quolibets s’étant essoufflés d’eux même, la jeune élève pouvait poursuivre ses études comme si de rien était. Attablé dans la salle de repos, elle bûchait actuellement sur son devoir d’Histoire de la Magie. Autour d’elle, tout était soignement organisé : son livre d’Histoire ouvert, devant elle, un parchemin sur lequel elle prenait des notes à sa droite et à sa gauche, son devoir complété à la moitié. Elle pensait en finir assez rapidement lorsque..

-« Heyyyy ! T’as besoin d’aide avec tes devoirs ? »

Nkiru releva brusquement la tête. Greta Catchlove lui faisait face en souriant.
Elle connaissait assez peu cette élève et n’avait pas le souvenir de lui avoir déjà adressé la parole. Elle lui répondit cependant avec un sourire en coin :

-« A moins que tu ne connaisses en détail le rôle de l’Assemblée Médiévale des Sorciers Européens dans la Convention Internationale de Warlock en 1289 je crois que je pourrais m’en sortir seule… »

Voilà. Elle était lancée et ne devait plus décevoir Nkiru au risque d'enfoncer encore plus profondément la cause des nés-moldus dans le néant. Greta soutenait l'idée qu'ils devaient tous se serrer les coudes. Ils étaient bien trop peu pour se liguer les uns contre les autres et, si la poufsouffle n'avait pas saisi tous les enjeux, elle comptait bien mettre un poing d'honneur à redorer le blason de son sang.

La réaction de la serpentard inquiéta quelques peu Greta. Elle, qui pensait s'être approchée en douceur, réalisa qu'elle n'avait toujours pas la maîtrise totale de sa sociabilité. Mais la suite délia le noeud de son estomac. Elle pouffa de rire n'ayant quasiment rien compris du sujet des devoirs de la serpentard qui lui faisait face. – Eh bah ! C'est dans quel cours cet horrible chapitre ? Histoire de la Magie ? Tenta-t-elle de deviner sans se départir de son grand sourire. Elle tira l'une des chaises disponibles et s'y installa sans gêne. Allez, elle se débarrassait vite fait bien fait de cette convention avant de passer au niveau supérieur.

Outre le soudain élan de générosité de Greta, ce qui fit grandir une certaine méfiance dans l’esprit de la Serpentarde était simplement le fait que celle ci n’avait jamais montré de réel intérêt à son égard auparavant. Alors, pourquoi maintenant ?
Nkiru ne savait rien de leurs origines moldues communes, elle ne tenait pas une liste tous les sang-de-bourbe de l’école. C’était une piste qui ne lui venait même pas à l’esprit alors qu’elle essayait de percer à jours les intentions de la jeune Poufsouffle. Elle se demandait d’ailleurs toujours quelle mouche l’avait piqué alors que celle ci commença à s’installer à côtés, prête à l’aider. Mais sa précédente réplique aurait dû avoir pour effet de la faire détaler comme un lièvre blanc qui prétexterait être en retard ou avoir d’autres hiboux à fouetter…
Mais que nenni, elle s’asseyait à ses côtés comme si elle avait réellement l’intention de l’aider. En posant la question la plus stupide du monde aux yeux d’Nkiru, qui hésita franchement à répondre de façon sarcastique. A la place de quoi, elle se risqua à lui demander :

« Ca ira merci, j’ai presque fini de toute façon, je n’ai plus qu’à rédiger… Dis moi, est-ce que tu as, par hasard, quelque chose à me demander ? »

Son ton de voix laissait clairement transparaître ses soupçons.

Spoiler:

Greta ne savait plus comment s'y prendre. Elle sentait un certain malaise dans l'atmosphère mais ne pouvait se résoudre à laisser tomber. Les nés-moldus méritaient que l'on se batte pour eux, peut-être même encore plus que ceux qui avaient eu l'opportunité d'être renseigné sur la magie avant leur entrée à Poudlard. La poufsouffle - bien que trop peu à l'aise - ne perdit pas son sourire lorsqu'elle s'installa à côté de la serpentarde.  Sa question n'était certes pas très bien dirigé mais elle ne faisait que servir d'amorce. Une amorce qui s'annonçait plus difficile que prévu. – Oh. Fut tout ce que Greta trouva à répondre lorsque Nkiru lui fit gentiment - ? - part de son unique manque de rédaction. Il s'agissait-là d'une des rares fois où Greta ne sut que répliquer. Pire encore, c'est Nkiru elle-même qui poursuivit la conversation en incitant ouvertement son aînée à s'exprimer. – En fait oui, commença-t-elle, je... j'ai... - l'une des premières fois où elle bégayait en abordant quelqu'un - j'ai entendu dire... voilà... on m'a dit que tu n'aimais pas les nés-moldus. Elle fit la moue tout en regardant la serpentarde dans les yeux comme si elle avait pu lire quoi que ce soit dans son regard. Alors que tu es née-moldue. S'enfonça-t-elle encore un peu plus. Je voulais juste savoir pourquoi. Elle n'aurait que l'occasion d'apprendre à se mêler de ses affaires. Plus tard. Demain, peut-être.

A présent, Greta lui paraissait déstabilisée. Visiblement, la conversation ne passait pas selon ses plans mais Nkriu n’en était même pas réellement consciente. A cette époque, elle était encore trop immature sur le plan social et elle ne savait pas que son attitude et son esprit perçant allait bientôt la desservir…
Greta hésitait, mais elle fini par lâcher le morceau. Au fur et à mesure qu’elle parlait, Nkiru défronçait les sourcils et semblait de plus en plus impassible.


-Ah.

Quelle éloquence.
En réalité, elle ne savait pas quoi répondre.
La vérité ? Non, surement pas. Pourquoi dévoilerait-elle ses faiblesses à une fille qu’elle ne connaissait pas ? On ne savait jamais dans quelle oreille cela pouvait tomber et l’incident du walkman avec Bertha lui avait enseigné la prudence. De même, elle ne réagirait pas avec agressivité, car seule elle se sentait vulnérable.
A la place de quoi, elle enroula son parchemin, referma son livre et lance à son intention, un sourire en coin, tout en se levant de sa chaise :


-Quel dommage alors, car ça, tu ne le sauras probablement jamais…

Probablement, oui. On ne sait jamais ce qui pouvait arriver, Nkiru préférait ne pas être trop catégorique. Elle espérait cependant que Greta n’aurait jamais le talent ni l’idée de concocter un veritaserum et de le glisser dans son jus de citrouille matinal…

Si elle n'était pas vraiment du genre à en avoir quelque chose à faire de l'avis des autres, Greta apprendrait avec l'expérience et l'âge à ne plus ressentir l'espèce de malaise qui l'envahissait actuellement. Elle aurait assez vite l'occasion de se rendre compte qu'il fallait avancer, oser, essayer et ce même dans les situations à première vue gênante. Plus elle parlait à Nkiru de sa présence dans la salle de repos, moins elle avait l'impression que celle-ci était légitime. Le manque de réponse de la serpentarde la conforta un peu plus dans son envie de déguerpir sur le champ et faire comme si de rien était jusqu'à la fin de leur scolarité à Poudlard. Mais ce n'était pas Greta et, lorsque sa cadette fit mine de ranger ses affaires et se lever de sa chaise, elle en fit de même. Nkiru la taquinait, du moins la poufsouffle pensait les choses ainsi. – Veux-tu le parier ? Répondit-elle à sa phrase mystérieuse. Cette dernière lui donnait plus envie d'en savoir sur l'histoire de la jeune fille qui lui faisait face. Elle tendit la main droite afin de pouvoir sceller un éventuel pari entre elles. En tout cas, au-delà de tes raisons, je vais te faire apprécier la présence des nés-moldus, tu vas voir ! Car déjà la Catchlove dressait dans sa tête une liste de tous les avantages qu'elle trouvait à être une sang-de-bourbe.

A nouveau, elle s’était attendu à ce qu’au mieux, Greta déguerpisse ou qu’au pire elle reste planté là, pantelante.
Mais il n’en était rien.

- Veux-tu le parier ?

Lanca la jaune en lui tendant la main. Nkiru jeta un bref coup d’oeil à sa paume, alors que son rictus s’étirait légèrement.

- Hum, c’est tout ? Rendons les choses plus... intéressantes. Commença t-elle avec un air malicieux. « Un secret contre un autre. » Poursuit-elle sur le même ton. « Et je découvrirai le tient bien avant que tu tiennes ne serait-ce qu’une piste sur le mien… » Finit-elle en serrant sa main avec assurance.

Car après tout, chacun avait ses propres cachoteries. Et elle était convaincu que la Pouffesouffle n’y faisait pas exception. Elle se demandait quelle était la pire honte de la jeune fille qui lui faisait face, quelle était sa plus grande peur, sa plus grande perte… Les idées sombres se bousculaient déja dans son esprit, au même moment où son interlocutrice listait mentalement tous les points positifs qu’il y avait à être né de parents moldus. C’était vraisemblablement ces deux facettes différentes d’un même prisme qui éloignaient les deux élèves autant qu’elles les liaient. L’une respirant la joie et la positivité, tandis que méfiance et ombre émanait de l’autre…

- En tout cas, au-delà de tes raisons, je vais te faire apprécier la présence des nés-moldus, tu vas voir !

- Sur ce point, tu peux toujours essayer… Mais laisse moi te dire que, là encore, tu as perdu d’avance. Finit-elle, à nouveau bien plus sûre d’elle qu’elle ne l’était en réalité.

Greta n'était pas au bout de ses peines en lançant spontanément un pari. Elle n'avait pas retenu les mots et sa langue avait été plus rapide que sa raison. Lorsque Nkiru parla d'échanger leur secret, la Poufsouffle resta bête. Elle n'était pas certaine d'avoir quoi que ce soit d'assez intéressant à partager avec celle qu'elle considérait comme sa nouvelle camarade. Pourtant, lorsque celle-ci serra sa main, Greta afficha un grand sourire, elle n'avait rien à cacher donc, par conséquent, que très peu de chance de perdre. – Très bien, conclut-elle, satisfaite d'avoir une enquête à mener. Elle comptait bien percer à jour le secret de la serpentarde quitte à faire entrer Bertha Jorkins - la plus grand commère de Poudlard, ça ne se refusait pas - dans la boucle. Après tout, c'était déjà la gryffondor qui l'avait mené jusqu'à elle.

Nkiru ne connaissait pas assez bien Greta si elle pensait qu'elle perdrait sur ce point. La repousser ne donnait qu'encore plus envie à la jeune fille de lui coller aux baskets et lui faire partager le quotidien d'une née-moldue, et, mieux encore, d'une née-moldue dans le monde de la magie. – Fais moi penser à te rapporter du chocolat de chez moi, la prochaine fois, tu verras que celui des sorciers n'a rien à voir à côté. Car oui, la gourmandise de Greta Catchlove n'avait pas de limites et, après avoir gouté à toutes sortes de produits chocolatés dans les deux mondes elle pouvait l'assurer : celui des moldus était meilleur. Les non nés-moldus n'avaient pas la chance de pouvoir le prétendre.

En réalité, Nkiru ne prenait pas réellement ce pari au sérieux. Elle pensait simplement avoir de quoi occuper suffisamment Greta pour avoir la paix et poursuivre sa rédaction. Comme un enfant à qui on donnerait un coloriage… Or, les enfants ne se contentent jamais de rester sagement dans leur coin en s’appliquant pour ne pas dépasser et Nkiru ne réalisait pas encore ce que ce pari impliquait, en vérité.

-Fais moi penser à te rapporter du chocolat de chez moi, la prochaine fois, tu verras que celui des sorciers n'a rien à voir à côté.

Nkiru ricana : « Tu ne crois quand même pas que je vais te donner des armes contre moi ? Ne compte pas sur moi pour te rappeler quoique ce soit… »

Et puis quoi, encore ?
Greta voulait peut être lui faire accepter voir même apprécier les nés moldus mais Nkiru n’avait elle rien à lui prouver. A part peut être qu’elle était le genre de personne contre qui elle allait regretter d’avoir voulu jouer ? Même si pour l’heure la Serpentard ne prenait rien de tout ça très au sérieux et qu’elle réagissait avec un humour assez personnel et sans être réellement méchante : il s’agissait plus d’un simple jeu.

Nkiru ne devait pas avoir conscience qu’en repoussant Greta elle ne faisait que l’attirer un peu plus à elle. Jamais ô grand jamais la poufsouffle ne lâcherait l’affaire ! Surtout si elles avaient désormais un pari, elle n’allait pas perdre son objectif de vue.
Oh ! Nkiru elle-même semblait impliquée dans cette histoire et la jaune n’en fut qu’un peu plus satisfaite. Elle sourit face à la réponse de la verte. Elle ne faisait qu’attiser un peu plus son envie de la conquérir et de lui faire apprécier la merveilleuse vie des nés-moldus qui l’entouraient. Comme elle n’avait pas dit son dernier mot - et qu’elle risquait fortement d’oublier - elle se permit sans même demander à Nkiru, de lui piquer un parchemin et une plume afin de se faire un petit pense-bête. – Et voilà le travail ! Ne put-elle que s’exclamer tout en rendant le matériel à la jeune fille. Tu rentrais dans ta salle commune ? Elles avaient la chance de toutes les deux crécher dans les sous-sols du château. Je te raccompagne ! Elle pourrait ainsi commencer à la cuisiner sur son animosité concernant les gens comme elles.

Si elle même ne prenait pas vraiment tout ça très à cœur, c’était loin d’être le cas de son interlocutrice et Nkiru ne réalisait vraisemblablement pas dans quoi elle venait de s’embarquer. Une partie d’elle même nourrissait secrètement l’envie d’’envoyer paître Greta sur le champ, tandis qu’une autre lui susurrait qu’il était toujours utile de s’entourer, même de faux amis, juste comme ça, au cas où… Mais avec une rapidité qui coupa court à toute tentatives de réactions de la Serpentard, Greta s’empara d’une parchemin ainsi que de l’une de ses plumes dans ses affaires. Nkiru n’avait pas d’autres choix que de la regarder faire, tout en lâchant sur un ton blasé :

-Ben voyons, sers-toi, ne te gêne surtout pas.

En réalité, elle aurait pu l’en empêcher, mais la situation l’amusait plus qu’autre chose. Elle se demandait également de quoi la jaune serait capable et jusqu’où elle irait pour gagner son pari. Car oui, aux yeux d’Nkiru c’était tout ce qui importait. Elle ignorait d’ailleurs totalement le véritable but de Greta : lui faire apprécier les sang de bourbe. Un défi osé, s’il en était…
Lorsqu’elle eu finit de gribouiller son mot, ponctué par un long soupir de la Verte, Greta proposa de la raccompagner jusqu’à sa salle commune. Enfin, proposa… Elle lui imposa plutôt sa présence, à vrai dire ! Alors elle roula les yeux au ciel en se mettant en chemin, se sachant accompagné de Greta, quoiqu’il en soit.

-Au moins, la troisième année semble plus facile que la deuxième : tu sembles avoir beaucoup de temps libre…

Subtile façon de ne pas lui demander directement si elle n’avait rien de mieux à faire.

Le savoir vivre n'était pas l'une des plus grandes qualités de Greta. Au contraire, dans son environnement familiale, elle n'avait pas l'habitude de s'encombrer de manières. Elle ne manquait pas de se prendre réflexions sur réflexions quant à son manque de politesse. Surtout dans un endroit comme Poudlard où régnait en masse cette image de perfection façonnée par les clichés. Nkiru - qui n'appartenait pourtant pas à ce dernier genre - ne rata pas l'occasion de le lui faire remarquer. – Merci à toi. Répondit la poufsouffle d'un air innocent préférant prendre au premier degré la pique de sa camarade. Elle ne faisait pas gagner de points à la cause des nés moldus certes mais tester le personnage qui lui faisait face n'était pas du temps perdu. Il lui fallait avoir le plus de cartes en main possible pour faire de la verte une nouvelle alliée.

Justement, l'occasion de poursuivre cette conversation dans le couloir était trop belle pour que la blonde ne la saisisse pas. Greta, qui ne voulait pas devenir trop familière après si peu de temps, se retint d'attraper le bras de sa camarade pour l'accompagner vers sa salle commune. – Oh tu sais, il suffit simplement d'être bien organisée. Commenta Greta comme si elle n'avait pas des tonnes et des tonnes de parchemins à écrire et à rendre pour les cours suivants. Si jamais tu as besoin de mes notes de l'année dernière, n'hésite pas. C'est ça aussi être nés moldus, se serrer les coudes dans toutes les situations, hein ? Lâcha-t-elle lourdement tout en souriant de toutes ses dents à sa cadette.

Citation :

Des millions d'excuses pour ce retard et cette réponse...

Greta sur ses talons, Nkiru obliquait vers le chemin le plus court en direction des cachots, lieu salvateur s’il en était. La situation lui rappelait ce jeu auquel jouait les enfants moldus. Si elle avait davantage été portée sur l’humour, Nkiru se serait surement jetée sur le palier de sa salle commune en hurlant “Cabane !” comme une dégénérée. Ce qu’elle n’était pas. Ou plus.
A la place de quoi, elle se coltinait la présence d’une fille qui n’était ni préfère ni sang-pur et devait en plus supporter son prosélytisme pro sang de bourbe…

« Si ça peut te faire plaisir… » Grommela t-elle sans conviction. Puis d’ajouter : « C’est donc pour ça que tu me suis partout en me graissant les bottes ? Tu espères que je fasses de même quand tu seras dans le besoin ? »

Une recherche d’alliés, en somme ?
Dans la tête de la Serpentarde, tout n’était que calculs : l’altruisme désintéressé ? Une notion malhonnête. La gentillesse pure ? Juste une façon de camoufler son égoïsme latent. Alors, sous prétexte de vouloir s'entre aider entre nées moldues, Greta ne serait-elle pas simplement en train de chercher des alliés ? Une noble cause, ceci dit : une belle façon de dépêtrer les nés moldus de  tous les clichés qui leur collaient à la peau.
Oui mais…
Nkiru ne voulait pas en être. Tout comme certains ne voudrait pa que l’on les définissent par leur couleur de peau ou leur genre, elle, elle souhaitait que l’on arrête de la voir uniquement comme une née-moldue. En ce sens, le comportement de Greta l’agaçait au plus haut point, car il faisait saillir un aspect d’elle même qu’elle s’échinait à enfouir du mieux qu’elle le pouvait. C’est à dire en graissant elle même les pattes des tous les sang pur qu’elle pouvait. Elle cherchait simplement à bien s’entourer, à se faire remarquer et apprécier d’eux pour une raison réellement valable et sur laquelle elle avait une emprise. Et tant pis si cela devait passer pour une forme consentante d'asservissement.

Citation :

Pas de soucis, on a tous des périodes comme ça !
J'espère surtout que tu vas mieux