La fin, banale, d’un cours d’histoire de la magie.
La remise, banale, des notes d’un examen.
Le sermon, banal, d’un professeur déçu de ses élèves parce qu’il en attendait peut-être trop d’eux ou parce qu’il voulait les réveiller alors que le brevet universel de sorcellerie élémentaire approchait à grand pas.
Le tout dans le cadre le plus extravagant et fantasmagorique qu’il soit.
Mais, quand petit toujours, l’on avait été élevé à l’entende de légendes millénaires et du rugissement féroce de dragons, même le plus magique des châteaux paraissait être d’une banalité affligeante.
Ici, il n’y avait ni les embruns furieux de la mer des Hébrides, ni le vol tempétueux de quelque grand ver au-dessus des chaos rocailleux. Il n’y avait que les vastes landes qui ne s’assombrissaient qu’à la venue d’un nuage orageux et non d’une immense paire d’ailes membraneuses. Le château de Poudlard bruissait comme une immense fourmilière. Les élèves comme les professeurs s’y affairaient sans cesse, comme autant d’insectes ouvriers. Cependant, les insectes n’étaient rien pour un dragon. La moindre de ses flammèches suffisait à les réduire en cendres. Nathair était un dragon. Et il étouffait dans ce trou humide et austère qui, pas même, ne pouvait lui rappeler Mullach et son antique château tant il le détestait.
D’une humeur exécrable malgré une note plus que correcte au devoir de Binns, Nathair avait quitté en vitesse la tour du château. Profitant de l’interclasse mais aussi bien désireux d’arriver le plus en retard possible à son prochain cours, il fit un détour par les toilettes du deuxième étage. Peut-être n’aurait-il pas dû prendre tant de temps pour accomplir sa petite affaire car qui ne croisa-t-il pas en allant se laver les mains ? Son si cher cousin, et héritier du clan, Elmyr. Faisant d’abord mine de l’ignorer, Nathair ouvrit le robinet d’eau. Cependant, l’envie de pimenter légèrement cette journée insupportable était plus forte que l’idée, plus sage, d’ignorer cet idiot. Et cela tombait bien, Nathair avait exactement les moyens de piquer sévèrement son cousin. L’image d’un sorcier clanique dardant une pique pour tenir à distance un furieux Noir des Hébrides lui apparut alors et le fit sourire. Il n’allait certainement pas titiller son cousin ainsi. Plus il le vexerait et provoquerait sa colère, plus il serait heureux.
Il leva alors le nez et interpella la pauvre bête bientôt victime de son envie irrépressible de divertissement, ses yeux d’un violet lilas le dardant furieusement et vicieusement à travers le miroir.
«
Alors, cousin, comme ça, on n’est pas calé sur l’histoire de notre patrie ? »
Un sourire satisfait sur le visage, Nathair faisait directement référence à l’examen que Binns venait de leur rendre, une dissertation au sujet du rôle des sorciers dans les invasions scandinaves sur les Hébrides au IXème siècle. Le sujet était complexe et plutôt lointain. Raison pour laquelle la plupart des élèves avait récolté une note exécrable. Mais ce qui faisait tant sourire Nathair était que son cousin faisait partie du lot, lui qui, pourtant, était appelé à devenir le chef d’un, si ce n’est le, plus puissant clan sorcier des Hébrides, un clan remontant à bien avant les dites-invasions nordiques. Il était amusant de voir que l’attitude isolationniste d’Elmyr lui jouait pour une fois un tour. Et Nathair ne ratait pas l’occasion de s’en gausser.
- Citation :
- Ok donc clairement c'est à chier parce que j'arrive plus à écrire mais bon, j'espère que ça te conviendra quand même
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