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Sujet: L'art de la conversation | ft. Sinistra Jeu 29 Aoû 2019 - 23:35
L'art de la conversation
Octavius avait tout prévu : ce soir, il était de sortie. Pas particulièrement pour le plaisir. Il avait une mission à réaliser. Devant son miroir, vêtu d'une tenue élégante mais dans laquelle il se sentait à l'aise, il s'occupait en vain d'arranger ses boucles qui, ce soir là, n'étaient pas très coopératives. Il finit par laisser tomber l'idée. Il s'aspergea d'eau de toilette à la senteur fraîche et boisée. Quand il fut prêt, ils transplana jusqu'à la galerie de son amie Claudia. Il y avait déjà été plusieurs fois. Il connaissait alors assez bien les œuvres exposées. En arrivant, il salua brièvement son amie italienne avant de la laisser à ses occupations. Il se mit alors à parcours l'exposition, gardant un œil sur tous les visages qu'il croisait. Il en cherchait un en particulier. Sinistra Lowe, 23 ans. Blonde, yeux bleus, port altier. La voilà. Face au Printemps de Botticelli. Il prit un verre de vin à la volée sur le buffet en s'approchant doucement, l'air de rien. Quand il fut au côté de la jeune femme face au tableau. Il regarda avec la plus grand attention l'œuvre qu'il connaissait déjà pendant quelques secondes. « C'est fascinant comment cette œuvre fait la transition entre l'art médiéval et celui dans la Renaissance. Ce mélange de figure chrétienne et païenne, ce flottement des corps et à la fois cette tentative de perspective... Vraiment intéressant. » Il but une gorgée de vin, se tourna vers Sinistra et lui adressa un sourire poli. « Vous aimez cette œuvre ? » En temps normal, Octavius n'aurait peut-être pas abordé cette femme, bien qu'elle était tout à fait plaisante à regarder. En fait, il ne serait même pas venu ici. Il avait un objectif bien précis qui était celui de se rapprocher de cette femme. Il était de notoriété publique qu'elle avait épousé un riche homme connu pour ses penchants politiques assez notables. Depuis quelque temps, l'Ordre du Phœnix l'avait dans le collimateur. Alors on avait chargé Octavius d'essayer d'en savoir plus. Et la technique la plus simple qu'avait trouver l'anthropomage était de ne pas se rapprocher de l'homme directement — trop suspect et risqué, vous imaginez bien — mais de son épouse.
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Jeu 29 Aoû 2019 - 23:58
Sinistra, contemplative, se tenait face à un tableau de Botticelli dans la nouvelle galerie d'art du Chemin de Traverse. C'était, pour ainsi dire, l'endroit dans lequel il valait mieux être vu, en comparaison du repère à rats qu'était le Chaudron Baveur. Pour elle, il ne faisait aucun doute que le vin des elfes servit ici valait mille fois mieux que la bierraubeurre périmée vendue par un bossu dans un pub sale. Pourtant, l'héritière Lowe n'avait aucune coupe dans sa main, elle en avait même poliment refusé une alors qu'un serveur l'interrompait dans sa contemplation perplexe de l'oeuvre italienne. Les lèvres légèrement pincées, le regard profond, Sinistra sentit bien vite que quelqu'un l'avait rejointe, mais elle ne montra absolument aucun intérêt.
Pourtant, l'individu semblait en avoir pour elle.
Une voix, visiblement connaisseuse, l'alpaguait sur ce qu'elle contemplait. Loin de détourner son regard de Mercure qui seul la captivait sur ce tableau, Sinistra laissa s'écouler une bonne minute sans rien dire, ni bouger. Elle se contentait de respirer, les mains croisées devant elle et le port droit, sans répondre, comme s'il n'avait pas été là. Finalement, elle inclina vaguement la tête vers sa gauche où l'inconnu se trouvait et répondit enfin d'une voix franche : « Pas particulièrement ». C'était vrai. Ce tableau ne lui faisait ni chaud ni froid, et pourtant l'auteure avait passé vingt bonne minutes à observer la toile dans l'espoir qu'elle ne déclenche une quelconque émotion chez elle. Cela ne fonctionna pas, bien au contraire. « La Renaissance italienne me touche assez peu pour être tout à fait honnête. Cette allégorie du printemps, néanmoins est intéressante mais non, elle ne me plaît pas » réitéra-t-elle sa réponse, « les goûts et les couleurs » enchaîna-t-elle en se tournant finalement vers l'inconnu pour découvrir un faciès charmant, de jolies joues et de beaux cheveux. Un dandy, de toute évidence. Sinistra ne décroisa pas ses mains, et se contentait d'analyser ses traits, pendant le vague silence qui s'était installé entre eux. « Les vanités ont plus de choses à nous raconter sur la vie... Sur la mort... Et sur notre raison d'être. Memento mori, souviens toi que tu vas mourir, ce temps qui passe discrètement, mais franchement pour laisser la mort nous envahir brutalement... Certains oublient trop cet adage, mais je vois que vous profitez largement du temps qu'il vous reste en vous désaltérant ainsi ». Légèrement moqueuse, Sinistra se détourna enfin pour s'éloigner dans une autre direction, vers une autre toile, Fresques de la Sainte Trinité. Elle plissa les lèvres imperceptiblement, de même que ses yeux, pour observer un homme dépeint pour l'éternité se faisant crucifier.
Octavius Martens
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Ven 30 Aoû 2019 - 20:23
L'art de la conversation
La réponse franche et directe que Sinistra Lowe concernant l'œuvre italienne eut l'effet de surprendre Octavius qui ne s'attendait pas vraiment à cela. D'entrée de jeu, cela l'interpella et lui donnait envie de s'investir dans un échange point nécessaire pour sa mission. Il supposait comprendre pourquoi ce tableau n'engendrait chez elle aucune émotion. C'était une représentation très lisse, assez inexpressive. Enfin, ce n'était que l'opinion de l'anthropomage. « Qu'aimez-vous en art, donc ? » demanda-t-il avec curiosité en lui souriant aimablement tandis qu'elle tournait enfin son regard vers lui. La jeune femme avait des traits harmonieux. Il fut intrigué de l'entendre parler des célèbres allégories de la mort dans l'art : les vanités. C'était sinistre mais pas dénué d'intérêt. Une vision assez pessimiste de la vie puisqu'on n'en voit que la mort certaine. Avait-il affaire à une Lady Hamlet ? se demandait-il intérieurement, s'amusant honteusement de cette hypothèse. Mais au fond, ce n'était pas très drôle — n'oublions point les tendances suicidaires du fameux personnage de la pièce de Shakespeare. Il trouvait ça même inquiétant. En tout cas ce que disait son interlocutrice était intéressant. Elle finit en faisant une légère plaisanterie sur le choix de boisson de l'anthropomage. Il suivit Sinistra doucement qui se dirigeait vers la Sainte Trinité de Masaccio. Choix peu étonnant. « La vie est trop courte pour ne pas profiter à fond. » se défendit-il avec un petit sourire amusé. « J'imagine qu'il vaut mieux mettre à profit le temps que l'on passe à penser à notre mort prochaine pour vivre pleinement. La mort peut arriver par surprise. Avoir des regrets aux portes de la mort, c'est peut-être la pire chose qui puisse arriver. » Le meilleur moyen de ne pas être confronté à la mort était de la fuir, de ne pas y penser. La mort n'effrayait que parce qu'on ne savait pas ce qu'il y avait après. Alors autant ne pas se poser la question sans cesse. « Cela dit, c'est plus facile à dire qu'à faire, je le conçois. Je pense que toute personne finit par se poser des questions à un moment de sa vie. » Il regardait distraitement l'œuvre chrétienne en tapotant son verre du bout des doigts.
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Ven 30 Aoû 2019 - 21:04
Sinistra avait l'habitude d'être interpellée par n'importe qui, pour parler de n'importe quoi. Le temps, les peintures, l'art, le vin, tous les sujets de conversation semblaient bons, apparemment, pour engager une conversation avec elle. La sorcière avait relevé que son interlocuteur, au moins, avait choisi un bon sujet universitaire pour lancer la leur, et qu'il choisissait de rebondir sur ses propos, dans un premier temps, plutôt que de la reprendre pour ses goûts sans doute différents des siens. La Lowe n'égara pas bien longtemps ses yeux noisettes sur lui, et se contenta de rebondir, pour parler de ses goûts à elle. Car Sinistra aimait mener une conversation et que l'attention soit portée sur sa personne. Enfant devenue unique, elle avait aimé attirer les projecteurs et elle continuait de le faire. Les vanités avaient une philosophie qui lui plaisait malgré les sinistres présages qu'elles apportaient. Le temps passe partout, il est mesuré par tout : la musique, l'aiguille d'une montre, les rides sur un visage, une fleur qui se fane. Elle trouvait cela beau, bien plus beau finalement que cette allégorie du printemps qui paraissait si fade.
La trivialité de l'expression utilisée par son interlocuteur lui fit relever un sourcil pour lui faire revoir son appréciation de ce qu'il était : sans doute un homme se faisant passer pour un dandy. Le léger sourire ironique qui parcouru ses lèvres s'éteignit bien vite pour qu'elle ne se focalise à nouveau sur ses propos. Ne pas profiter à fond, alors ? Est-ce qu'elle profitait à fond ? Sans doute pas. Des souvenirs éparses de divers moments passés en compagnie de diverses personne lui revinrent en mémoire. Si Sinistra profitait réellement de la vie, elle n'aurait pas besoin d'adopter une telle trivialité. Mais l'inconnu aux boucles blondes n'avait pas besoin de le savoir. « Mmh » fit-elle en écho à ses paroles. Elle n'allait rien dire, jusqu'à ce qu'une phrase n'attire son attention. Des regrets aux portes de la mort malgré une mort surprise ? Elle se figurait assez mal la chose. « Vous n'avez guère le temps de penser à vos regrets si vous mourrez par surprise » s'amusa-t-elle donc à relever, amusée par ses mots. Sinistra ne serait pas Sinistra sans cette nature taquine qu'elle se plaisait à arborer avec la quasi-totalité de la société. Sans doute se serait-elle abstenue de l'être en face du Seigneur des Ténèbres. Sans doute. Maintenant devant la Sainte Trinité, la sorcière ressentait à peu près autant d'émotion que sur le tableau précédent, c'est-à-dire, le néant. Devant cette triste constatation, la sang-pure retint un soupir ennuyé et se contenta d'observer passivement ce qu'elle voyait. Sinistra, elle avait besoin de quelque chose qu'elle trouvait réellement beau pour apprécier. Elle avait besoin de plus de mouvement, de plus de perspective. Peut-être aussi de plus d'histoires à raconter. La crucifixion de ce moldu était beaucoup trop connue pour qu'elle n'en retire une quelconque passion. Rien ne surprenait. L'air désolé, le sang, la couronne d'épine. Tous les tableaux qui le présentaient montraient la même chose et il était assez terrible pensait-elle, que de telles œuvres d'un tel manque d'originalité coûtent si chères en argent moldu. Encore une preuve de leur bon sens limité. « Peut-être, peut-être pas » nuança-t-elle ses propos sans quitter le Christ des yeux, « certains sont trop têtus pour admettre ne pas avoir correctement profité de leur vie ». Elle n'ajouta pas que chacun était différent car elle n'en voyait pas l'intérêt devant la logique de la chose. « Vous paraissez plus intéressé par la renaissance italienne que je ne le suis » nota-t-elle avec un ton neutre, l'air calme « c'est une chance pour vous, cette galerie ». Moins pour elle, hélas. Sinistra avait l'habitude de visiter des galeries d'art pour se montrer et pour tuer le temps. Son oisiveté habituelle tendait à la tuer à petit feu et la sorcière cherchait désespérément à trouver une passion qui semblait s'être évaporée lorsqu'elle était sortie pour la dernière fois du Poudlard Express à King's Cross.
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Octavius Martens
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Ven 30 Aoû 2019 - 21:48
L'art de la conversation
Alors qu'il argumentait, Sinistra releva l'une de ses paroles qui pouvaient paraître incohérente. Cela fit sourire Octavius qui constata par cette intervention qu'elle était attentive. « Je vois d'avantage le regret comme un sentiment qui survient d'un coup bref. Et qui vous dit qu'il n'y a pas une vie après la mort dans laquelle nous aurions toujours une conscience des choses ? Les fantômes ne sont-ils pas conscients ? Peut-être qu'ils n'ont juste pas traversé la barrière qui sépare le monde des vivants de celui des morts. » supposa-t-il avant de lâcher un léger rire. « Seigneur, il n'y a même pas deux minutes j'ai dit qu'il mieux ne pas trop penser à la mort. A quel point suis-je contradictoire ? » Il s'amusait de lui-même mais démontrait ses propres propos : il était quasi-impossible pour un être humain de ne pas réfléchir sur la mort. Alors, il en tira la conclusion suivante : c'était plus facile à dire qu'à faire tandis qu'ils se dirigeaient vers la Sainte Trinité. Sinistra prit un soin particulier à nuancer ses propos. Etait-ce un dialogue qui se déroulait ainsi ? Octavius ne put qu'acquiescer à la remarque pertinente de la jeune femme. Ils ne parlaient que depuis quelques petites minutes et l'anthropomage trouvait déjà à la sang-pure un esprit vif. Elle ne se contentait pas d'écouter et d'acquiescer en battant des cils. Elle savait exprimer son point de vue à elle. C'était quelque chose d'appréciable. Cependant, il ne perdait pas de vue son objectif premier. Il trouvait ça simplement profitable de mêler l'utile à l'agréable. Sinistra fit justement remarquer qu'il avait l'air intéressé par la Renaissance Italienne plus qu'elle. « Vous avez raison. » admit-il, toujours le sourire aux lèvres — a-t-on encore besoin de le préciser ? Volontairement, il ne mentionna pas le fait que la personne qui tenait cette galerie était l'une de ses amies. « Bien que je pense que tous les arts sont intéressants. Voire même toutes les productions humaines qui sont témoin d'une époque dans un lieu donné. » Octavius avait toujours aimé l'histoire. Pour autant, il ne s'était pas penché sur l'art avant un certain âge. Une des premières notions à laquelle il s'était vraiment familiarisée avait été l'Art Italien de la Renaissance quand il avait tout juste 20 ans. Il s'était alors rendu compte que ce sujet l'intéressait beaucoup plus qu'il n'y aurait songé. Il détourna son regard de l'œuvre pour le reposer sur Sinistra. « J'y pense, je ne me suis pas présenté. Octavius Martens. Je suis anthropomage, au cas où vous vous posiez la question. » Il anticipait. On lui demandait trop souvent ce qu'il faisait dans la vie pour ne pas le voir venir.
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Ven 30 Aoû 2019 - 22:24
Sinistra était une femme de laquelle il fallait captiver l'attention. Cela pouvait se faire de différente manières : par l'esprit, ou grâce au physique. Boucle d'or était un charmant jeune homme, à n'en point douter. Mais il semblait aussi vif d'esprit et cultivé. Autant dire que c'étaient là des qualités qui seules l'autorisaient encore à lui parler. En d'autres circonstances, elle aurait déjà prit congé. Là, bien au contraire, la sorcière rebondissait sur ses propos, les approfondissait, les nuançait. Ils avaient tous les deux, somme toute, une conversation intelligente dans un lieu culturel. Merveilleux. Le garçon dialoguait presque sur le sens de la mort tout seul, alors que Sinistra conservait la même posture droite, les mains croisées devant elle, le regard non pas sur le charmant sourire de ce jeune homme mais bien sur la toile. Pourtant, et sans aucun doute, elle apprécierait davantage de le regarder lui que la crucifixion d'un homme. Abraham Lowe, son grand-père, lui avait bien dispensé d'une leçon pleine d'esprit avant de trépasser : il disait toujours que le contact des yeux en disait beaucoup plus que le contact physique. Et Sinistra croyait fermement en ces paroles des années après les avoir entendu. Les yeux donnaient trop facilement des réponses aux autres. Avec le temps, elle avait décidé que le sourire jouait également un tel rôle. Et là, elle ne souriait pas plus qu'elle le regardait. Sinistra se contentait juste de l'écouter parler. « Je crois que vous êtes un homme complexe » formula-t-elle simplement son avis, « même s'il est dur de ne pas penser à la mort alors qu'elle est tout autour de nous ». Les fleurs se fanaient et tombaient, les insectes se dévoraient, des arbres pourrissaient, des cimetières un peu partout, étaient érigés. Le mythe mortel avait envahi toutes les sociétés comme il coupait le lien entre ceux qui s'aiment et ceux qui se détestent. « Regardez ces fleurs » l'invita-t-elle d'un mouvement gracieux du poignet alors qu'elle déliait enfin ses mains pour désigner un pot dans lequel étaient coupées des fleurs rouges, « elles sont mortes, bien qu'elles paraissent en vie ». Et c'était pour cela que la sorcière aimait tant les vanités.
Ce regard de l'Homme sur la Mort n'avait jamais réellement changé. Bête noire de tout être sensible, elle se tenait dans les plus jolies contes et les plus dégoûtantes légendes. Sinistra en avait entendu beaucoup sur son île. Elle en avait cauchemardé longtemps d'ailleurs. Mais les choses n'avaient pas vraiment changé. Aussi était-il intéressant de voir si selon les cultures, les choses avaient bougé et évolué. Les paroles suivantes d'Octavius trouvèrent de ce fait écho dans les pensées de la sang-pure qui tourna enfin sa tête totalement vers lui. « Les similarités et ressemblances sont en effet ce qui nous permet d'en savoir le plus sur l'Homme » répondit-elle sagement en saisissant une coupe de vin blanc au passage. La sorcière l'inspecta d'un œil expert en s'amusant un peu avec son verre pour en regarder la texture et l'opacité. Du bon vin. Pas excellent mais correct en soit. Brusquement, Boucle d'Or interrompit son inspection en se présentant à elle. Sinistra ne montra pas sa surprise à l'entente de son prénom, bien sorcier, bien sang-pur et se contenta de boire à sa coupe sans rien dire tout d'abord. Légères effluves de framboise. Étonnant. « Je ne me la posais pas » répondit-elle de but en blanc en s'humectant les lèvres pour y goûter encore le goût du vin qui s'était égaré sur elles, « cela dit, l'anthropomagie est un domaine d'étude fort intéressant mais largement trop méconnu ». C'était vrai. Ce devait être intéressant d'étudier les autres civilisations sorcières si l'on s'y intéressait. Elle consentit enfin à afficher un sourire plus large en se présentant elle-même : « Sinistra Demeter Lowe ».
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Octavius Martens
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Sam 31 Aoû 2019 - 13:30
L'art de la conversation
Octavius pouvait en raconter un rayon sur la mort. Ce n'était pas cela qui avait manqué dans sa vie. L'exemple de la fleur morte que donna Sinistra lui rappelait même une anecdote de son enfance. Alors qu'il avait quatre ans, son grand-père avait voulu lui faire s'occuper de ses propres fleurs. C'était des jonquilles, il s'en souvenait encore. Tout content, la petit garçon qu'il était avait grand pris soin de ces plantes de leur état de graine à leur état de fleur. Mais un matin, alors qu'il avait beaucoup plu les jours précédents, il avait retrouvé ses jonquilles toutes fanées. Il en avait tellement pleuré. C'était peut-être le souvenir le plus antérieur qu'il avait de la mort. Depuis, il y avait été énormément confronté. On apprenait à vivre avec. Il suffisait de ne pas la regarder. Et si elle s'imposait, l'accepter.
En bon anthropomage qu'il était, Octavius avait un avis éclairé au sujet de l'effet que la mort avait sur l'esprit humain. Et l'expérience lui avait appris qu'il n'y avait pas qu'une seule façon de la voir. Les vanités en art ne représentaient pas une vision universelle. « Hélas, l'humain n'a tendance à ne se focaliser que sur les différences de ses semblables par rapport à lui. Bien évidemment, ces différences sont aussi intéressantes que les ressemblances mais elles ont tendance à les éclipser. Si vous allez au Japon dans une zone encore très rurale et traditionnelle, vous ne vous demanderez pas pourquoi il y a aussi la notion de mariage parce que ça vous semblera évident. Par contre, vous vous demanderez sûrement pourquoi ils s'assoient par terre pour manger à table. » Soudain, il prit conscience qu'il ne s'était pas présenté dans les formes. Ce qu'il fit alors aussitôt précisant alors sa profession à titre préventif tandis que Sinistra sirotait un verre de vin blanc qu'elle venait tout juste d'attraper. Après s'être humecté les lèvres — geste qu'Octavius n'avait absolument pas relevé — elle répondit de but en blanc qu'elle ne s'était même pas posé la question. Mais l'anthropomage savait qu'elle aurait fini par s'imposer. Peut-être pas ce jour là, certes. Octavius releva quelque chose d'intéressant. Sinistra ne lui posait pas de question sur ses voyages ou ne lui disait pas qu'elle avait de la chance. Ce qui était assez inhabituel puisqu'il s'agissait des remarques habituelles quand on apprenait sa profession. A vrai dire, il trouvait cela assez appréciable. Il n'avait ainsi pas l'impression d'être un perroquet qui devait répéter pour la énième fois le même discours. Non pas qu'il n'aimait pas parler de ses expériences, mais les conversations finissaient souvent par se ressembler un peu. « Il est vrai que l'anthropomagie est encore une voie de niche. En même temps, c'est un champ d'étude qui dans sa globalité requière d'être à la fois au four et au moulin. Je comprends que ça puisse en freiner certains. » Un anthropomage devait avoir des connaissances autant en histoire, qu'en linguistique, qu'en anatomie, qu'en sociomagie et pleins d'autres sujets relatifs à l'humain. A moins qu'on ne veuille se spécialiser. Enfin, avec un grand sourire — le premier depuis le début de la conversation — Sinistra se présenta. Bien qu'elle n'en aurait point eu besoin. Octavius acquiesça. « C'est un plaisir de faire votre connaissance. Je peux vous tutoyer, si cela ne vous dérange pas ? » Il n'était pas particulièrement un adepte du vouvoiement dans ce genre de situation qui n'était pas professionnelle ou officielle. Il ne parlait pas au Ministre de la Magie, à Dumbledore ou encore à cette vieille Madame Lupescu.
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Sam 31 Aoû 2019 - 14:17
L'intérêt que Sinistra portait pour l'étude de l'anthropomagie se heurtait franchement à ses idéaux racistes. Tous pareils, disaient-ils. Précisément, non. La jeune femme voyait en l'anthropomagie l'apogée de la différence des Hommes voire la preuve de la domination de certains. La violence de ses pensées ne se traduisit cependant pas par la violence des mots puisque la sorcière garda les lèvres closes alors qu'Octavius reprenait la parole. La frontière entre l'être et le paraître ne semblait pas pouvoir être aussi fine. Et pourtant, elle l'était, entre ce qu'elle disait et ce qu'elle pensait en son fort intérieur. La sang-pure avait apprit à ne pas sortir toutes ses cartes au même moment. Et cet inconnu ne méritait pas de connaître ses plus profonds points de vus. Mais ne se convainquait-elle pas de penser ainsi ? Cette part qui se persuade de telles pensées et qui expliquerait sans doute qu'à l'oral, elle donne raison à ce jeune homme qui se permettait de lui parler au beau milieu d'une galerie d'art et qui se permettait d'autant plus de la suivre de toiles en toiles. « L'on ne retient souvent que les différences... Pour des raisons que certains jugent louables » se contenta-t-elle de commenter sans donner son avis intrinsèque. Sinistra n'avait même pas fait attention au monologue du garçon, elle s'était contentée d'écouter ce qu'il avait à dire comme cela lui paraissait pertinent. Après tout, il connaissait son sujet. Et il était toujours beaucoup plus intéressant de converser avec quelqu'un capable de ne pas dire d'âneries plutôt qu'avec l'ignare du coin qui prétendait tout savoir sur tout. Cela dit, cet inconnu avait au moins le mérite de ne pas se pavaner avec ses connaissances, ce qui était en soit plutôt agréable. Sinistra, en effet, ne fréquentait que trop des hommes qui jugeaient bon de se gausser de la moindre petite originalité. « Par politesse et coutume » répondit la sorcière avec légèreté au sujet des habitudes japonaises de manger au sol, « même si plusieurs positions existent voire même des aménagements pour les anciens ou les personnes blessées ». Loin d'elle l'envie de paraître snob, mais elle se sentait piquée que l'on puisse imaginer qu'elle ne le sache pas.
Occupée à évaluer son vin, elle l'écouta se présenter avec un certain amusement. « Il n'est point étonnant que les ressemblances et différences vous intéressent tant » commenta-t-elle à l'entente du métier qu'il exerçait, et après lui avoir fait confié trouver cela intéressant. La plupart des jeunes étudiants ne désiraient pas quelque chose de compliqué... Ce qui était bien dommage. Les études les plus complexes permettaient de vivre mieux, davantage cultivé, davantage investi et sans doute, davantage passionné. « C'est un domaine d'étude qui je pense, demande de la maturité. La maturité du voyage, la maturité de l'étude, et la maturité pour accepter que c'est un domaine qui nous occupe toute notre vie et non pas simplement quelques années » ajouta Sinistra avant de reporter son verre à ses lèvres. Brusquement et sans qu'elle ne s'y attende - apparemment Octavius Martens se plaisait à la surprendre - il lui demanda ouvertement s'il pouvait la tutoyer, elle. « Faîtes donc » répondit-elle après un instant de réflexion, sans lui retourner le tutoiement. Elle avait décidé de l'embêter un peu et comptait continuer à le vouvoyer pendant quelques temps... Juste histoire d'évaluer sa réaction.
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Octavius Martens
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Sam 31 Aoû 2019 - 22:40
L'art de la conversation
« Oui mais ces affirmations n'expliquent rien. Et une est assez incorrecte. » fit remarquer Octavius à propos de la tradition japonaise. « A vrai dire une grande partie des japonais se sont mis à la mode occidentale et mangent donc assis sur une chaise. Cela voudrait-il donc dire que ces japonais d'aujourd'hui sont moins polis que ceux d'avant ? Je ne crois pas. De plus, il existe des façons impolies de s'asseoir par terre. » Une façon subtile de dire que le choix d'assise japonais n'avait rien à voir avec une quelconque question de politesse. Par contre, il s'était déjà fait réprimander parce qu'il ne s'était pas assis de manière appropriée lors de ses premières semaines là-bas. Autant dire que c'était difficile au début de se faire aux usages de ce pays. Cela l'avait bouffé mentalement. Malheureusement, son plus grand tort était de ne pas pouvoir se fondre dans la masse.
Après quelques minutes de conversation, Octavius se présenta enfin avec un grand sourire. Il devait avouer que parler d'anthropomagie était son petit pêché mignon. Et Sinistra semblait s'y intéresser un peu. Cela lui faisait plaisir. Elle fit une remarque qui était tout à fait vrai. En tout cas pour lui. « C'est vrai. » affirma-t-il en acquiesçant. « Je ne pense pas qu'à 18 ans j'y aurais véritablement songé. C'est venu assez progressivement. Le problème étant qu'il n'y a pas vraiment d'études pour devenir anthropomage. » Il y avait aussi ce souci des débouchés professionnels qui étaient... quasi-inexistants. Ecris des livres, enseigne ou meurs. C'était comme ça que ça fonctionnait, concrètement. L'enseignement sorcier formait d'avantage pour des métiers que des domaines d'étude. Quand il était étudiant, il n'y avait pas de telle filière. Sinon, c'était certain qu'il serait parti là-dedans au lieu du commerce magique international. Sa vie aurait sûrement été fondamentalement différente. Mais il ne regrettait absolument rien. De but en blanc, il demanda à Sinistra l'autorisation de la tutoyer. Il ne parvenait pas à se figurer de la vouvoyer tout le long de la conversation. Il estimait que le vouvoiement de politesse que l'on utilisait avec un étranger n'était plus nécessaire. La jeune femme sembla considérer la demande pendant quelques secondes. « Parfait. » dit-il simplement en entendant la réponse positive de Sinistra avant de boire une petite gorgée de vin rouge. « Tu peux me tutoyer aussi. » Il avait bien remarqué qu'elle ne l'avait pas tutoyé en retour. Trop polie, peut-être ? « Sinon, et toi ? Si tu ne t'intéresses pas vraiment à la Renaissance Italienne, quels sont tes centres d'intérêt ? » demanda-t-il, affichant toujours un beau sourire. Il montrait qu'il s'intéressait à elle, qu'il essayait de la connaître. Il préférait rester sur un terrain facile pour l'instant. Il ne voulait pas s'aventurer sur des sujets sensibles. Sinon cela pouvait devenir difficile de nouer un lien avec elle et sa mission aurait été fichue avant même qu'elle n'ait vraiment commencé. N'était-ce pas un peu horrible de raisonner de cette façon ? De d'avantage prendre en considération le fait qu'elle représentait une mission et non pas une belle rencontre potentielle ? Oh si. Très horrible. Mais il ne voulait éviter de s'attacher. Même si elle avait l'air très charmante et intéressante. Il craignait qu'elle ait les mêmes pensées que son époux.
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Sam 31 Aoû 2019 - 23:23
Sinistra, qui avait toujours cet air concentré en observant la sainte Trinité, se trouva pourtant, une nouvelle fois, prise au vol par Octavius qui se permit de la contredire. Elle plissa les lèvres pour s'empêcher de le reprendre. Elle ne pouvait pas le faire en public. La sorcière avait, pour ainsi dire, une assez haute estime d'elle-même, et être contredite avec si peu de politesse et de délicatesse avait heurté ses tympans. Elle avait davantage l'habitude des hypocrisies et des faux-semblants. Voir là autant d'honnêteté, la déstabilisait. Pourtant, elle avait déjà côtoyé des gens honnêtes. L'image terrible du visage de Janus se superposa à celui d'Octavius qui lui faisait face. La sang-pure y retrouvait sans forcer des ressemblances qui la dérangeaient, elle qui faisait tout pour oublier cette jeune adolescente amoureuse qu'elle avait été. Janus la hantait toujours des années après leur dernière discussion. Et ce garçon, aux boucles si blondes, au sourire si ingénu, ne lui rappelait que trop le visage aux traits pourtant d'adolescents de ce garçon qu'elle avait aimé follement pendant sa scolarité à Poudlard. Aussi se tut-elle pendant de longs instants, alors qu'il continuait sa presque humiliation. Sinistra était à deux doigts de lui répondre qu'il n'avait peur de rien à la reprendre ainsi, lorsqu'un mouvement à sa gauche attira son attention. Une femme avait reculé brusquement pour bousculer un serveur qui venait de s'étaler au sol avec des dizaines de flûtes de champagne. La sorcière afficha un léger sourire moqueur qui avait au moins le mérite de lui faire oublier ses ressentiments.
La présentation d'Octavius eut le mérite de faire rebondir leur sujet sur un terrain plus neutre sans que Sinistra ne se sente agressée. Il avait l'air ravi de pouvoir parler de ce qu'il faisait et cela dénotait d'un certain égoïsme qu'elle se trouvait ravie de trouver chez cet inconnu aux boucles d'or. L'égoïsme était un vilain défaut décrié par tout le monde, mais très souvent présent chez tout le monde. Amusant donc de voir quelqu'un montrer ainsi son intérêt pour lui même avec autant de facilité. Elle l'écoutait cependant parler, patiente, guère ennuyée, même amusée par le personnage qui se trouvait devant elle, une main empoignant sa coupe de vin avec une infime délicatesse et légèreté. « Les études sont excessivement limitées » fustigea-t-elle naturellement ce qui la surprit elle-même, « il est nécessaire d'entrer dans un moule ordonné par le Ministère... Pour travailler pour le Ministère ». N'aurait-elle pas rêvé de travailler au Ministère ? A vrai dire, non. La sorcière n'aimait pas l'oisiveté mais elle ne serait sans doute pas plût au Ministère de la Magie. Trop de monde, trop d'idiotie mêlée à un même endroit, elle ne saurait le supporter. Rien ne semblait lui convenir à part l'écriture, activité à laquelle elle appréciait grandement de s'adonner. Le jeune homme lui confia qu'elle pouvait le tutoyer et elle se contenta de sourire malicieusement en répondant tout naturellement : « Oh, non ». Son sourire s'élargit avant qu'elle ne boive la dernière gorgée de sa coupe de vin. Sinistra s'éloigna dans une nouvelle rangée, les mains croisées sur son torse. Attentive aux paroles d'Octavius qui semblait être capable d'alimenter la conversation en permanence, la sorcière s'amusa de sa question et lui répondit à brûle pourpoint : « Pourquoi être venu me parler ce soir, Monsieur Martens ? ». Elle éclata naturellement de rire devant sa propre réplique, non pas moqueuse, simplement amusée par son propre tempérament impétueux.
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Octavius Martens
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Jeu 5 Sep 2019 - 0:21
L'art de la conversation
Ce qu'on ne pouvait pas retirer à Octavius, c'était qu'il avait le contact facile avec les gens. Il parvenait toujours à trouver un sujet de conversation, à rebondir sur ce que l'autre disait. Il arrivait également à bien s'adapter à son interlocuteur même s'il y avait quelques ratés. Quoi ? Comment aurait-il pu savoir que Sinistra allait être contrariée de se faire contredire comme il venait de le faire ? Heureusement, il revint rapidement sur une conversation plus générale qui, on espérait, allait causer moins de contrariété de la part de la jeune femme. Il se présenta à elle et elle fit de même. Octavius était un individu très pris par sa passion. Il adorait la partager avec quiconque voulait bien l'écouter. Si on ne l'arrêtait pas, il pouvait parler des heures ainsi. Les personnes qui avaient été amenées à le côtoyer ne connaissaient que trop bien cet aspect de sa personnalité. C'était l'une des principales choses que l'on retenait sur lui avec son sourire et son exceptionnelle gentillesse. On pouvait le prendre pour un niais si l'on en avait envie. Il disait souvent qu'il préférait avoir l'air d'un niais heureux que d'un légume dépressif. « C'est dommage qu'une grande partie de la communauté magique soit aussi renfermée dans ce noyau qu'est le Ministère de la Magie alors qu'il y a tellement d'autres terrains à explorer. Mais j'imagine que les sorciers britanniques sont beaucoup trop pragmatiques. » Il pensait notamment au monde moldu et au domaine des arts qui étaient vraiment mis de côté. Il avait toujours regretté de ne pas avoir pu pratiquer une activité artistique à Poudlard. Avec le recul, cela lui paraissait aberrant qu'on ne donne pas cette possibilité aux élèves.
Poliment, il demanda à Sinistra l'autorisation de la tutoyer. Il fut surpris que la jeune femme refuse de le tutoyer en retour avec un sourire malicieux. Octavius lâcha un petit rire confus en baissant le regard, ne s'attendant pas du tout à ce rejet incongru. « Alors ce sera "vous". » concéda-t-il en suivant Sinistra, regardant le sol. Voilà quelque chose qui allait le perturber. Ainsi soit-il. Il acceptait son sort. La conversation devait continuer. Il la relança donc en lui demanda quels étaient ses centres d'intérêt à elle. Cela l'intéressait vraiment. Ce n'était pas que pour parler ou pour instaurer un climat sympathique qui aurait favorisé l'acquisition de sa confiance. Cependant, elle ne répondit pas à sa question. Au contraire. Elle lui posa une autre question qui lui arracha de nouveau un petit rire — d'avantage nerveux cette fois-ci. Après l'avoir posé, Sinistra eut un rire cristallin. Il devait rapidement trouver quelque chose à répondre. « Pardon ? » fit-il comme s'il avait mal entendu la question pour gagner quelques secondes. Il finit par secouer légèrement la tête. « Je ne sais pas. Tu étais seule devant ce tableau. Je n'ai pas vraiment réfléchi. Je suppose que c'est une mauvaise habitude que j'ai d'aller un peu vers tout le monde. On m'a appris à ne pas parler à des inconnus quand j'étais petit, pourtant. » Il continuait à se demander comment il avait survécu à la petite enfance. Il avait été un enfant très naïf. Là était le moment de trouver quelque chose à rajouter pour ne pas donner l'impression qu'il était venu la voir de façon parfaitement random. « Puis c'est difficile à expliquer. Tu dégages quelque chose que j'apprécie. » Oui, elle dégageait quelque chose qu'il ne trouvait pas déplaisant. Mais ce n'était certainement pas pour cela qu'il était venu à elle. Ce n'était même pas pour admirer les œuvres qu'il était venu à cette galerie une énième fois. Tout était calculé. Seule la conversation se déroulant à ce moment là était spontanée et remise aux mains du hasard.
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Jeu 5 Sep 2019 - 13:32
Même si Sinistra n'avait pas franchement eu le choix quand à son orientation professionnelle - entendez qu'elle n'en avait pas eu du tout - elle se sentait malgré tout concernée par ce qui se faisait à Poudlard et au Ministère. Car la sorcière rêvait parfois de ce qu'elle aurait pu faire si elle n'était pas née Lowe. Oh, ne vous méprenez pas, elle était fière de sa famille, fière de son nom, et de son sang. Mais l'esprit malgré tout moderne de la sang-pure se heurtait à certaines traditions qu'elle trouvait stupides autant que dégradantes. Ainsi, sa seule tentative revêche avait été d'écrire un livre, que Warren avait accepté qu'elle publie. Le sujet l'avait intéressé et il l'avait même complimenté pour son écriture. Tout allait bien. Il fallait bien admettre que la plume de Madame Travers était agréable à lire, c'était un fait. Même si tout le monde ne pouvait être d'accord avec ses idées. Elle lui était reconnaissante en tout cas de lui laisser cette liberté là. Mais c'était tout ce qu'elle avait pu faire. Pas d'études supérieures pour elle, pas d'emploi au Ministère, ou à la Banque des Sorciers. Jamais ! « Je crois surtout que les Anglais aiment rester sur leurs acquis, parfois » se moqua-t-elle malicieusement du manque d'originalité de la plupart des sorciers d'ici qui ne désiraient pas travailler ailleurs que pour l'institution sorcière, « c'est d'ailleurs fascinant que l'on trouve un poste pour tout le monde... ». Fascinant, autant que curieux. Enfin, ce n'était pas comme s'il n'y avait pas de corruption au Ministère, après tout. Il y en avait même trop. Souvent du fait de sorciers comme Sinistra qui pouvaient acheter tout, même la loyauté d'un Homme, avec une parcelle de leur chambre forte à Gringotts. Ces sorciers-là avaient une haute estime d'eux-même. Ils savaient ce qu'ils voulaient et comment l'obtenir. Que ce soit par l'argent, la menace, le chantage, ou même le mariage, selon les individus. Un sourire ironique empreignit le visage de la sorcière qui s'avançait dans une nouvelle allée, suivie par Octavius qui lui proposait le tutoiement. Ce qu'elle refusa poliment pour sa part. Ils n'étaient pas du même monde, c'était un fait. Sa façon de s'habiller certes élégante se heurtait à des manières qui apparaissaient presque comme triviales à la sorcière. En réalité, elles ne l'étaient pas. Il était poli, courtois. Tout à fait charmant, somme toute. Mais Sinistra décelait les failles d'une bonne éducation. Failles qu'on ne pouvait retrouver dans une famille de sang-purs qui se respectent réellement. Alors, comme pour profiter d'un avantage qu'elle s'était elle-même créée dans la tête, la sorcière se permit une pique, avant d'éclater de rire. Comment retomberait-il sur ses pattes, ce matou-là ? La pirouette qu'il lui offrit la fit sourire malicieusement avant qu'elle ne mime un "Ah !" surprit, sans aucun bruit. « C'est ce qu'on dit souvent » répondit la Lowe, ravie qu'on lui attribue ce qu'elle prenait comme un compliment, « je crois que ce dont vous parlez s'appelle, la confiance en soi ». Dama armiño, Leonard de Vinci. Sinistra haussa brièvement les sourcils en regardant la toile. Une femme et une hermine. Splendide. Elle se dit, de manière fort cynique, que l'animal aurait davantage sa place en tant qu'écharpe, mais elle ne le formula pas à voix haute et préféra, au contraire, s'adresser une nouvelle fois à Octavius : « Vous avez également confiance en vous. Sinon, vous ne seriez pas venu me parler ce soir, ne croyez-vous pas ? ».
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Octavius Martens
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Dim 8 Sep 2019 - 0:02
L'art de la conversation
Octavius avait toujours eu du mal à s'imaginer travailler au Ministère de la Magie. Même quand il était à Poudlard, il trouvait cette éventualité encore plus déprimante que sa vie. Dans son état d'esprit, il peinait à comprendre les motivations des sorciers ayant fait ce choix si, par hasard, elles étaient autre que simplement pécuniaire. « J'imagine que la majorité qui ne trouve pas de place au Ministère s'oriente vers le commerce. » Ministère et commerce. Octavius se demandait ce qui lui était passé par la tête en se dirigeant vers des études étant le parfait entre deux. Commerce magique international. Il ne regrettait absolument pas d'avoir abandonné à peine commencé. L'anthropomage n'était pas de ceux qui voyaient l'aspect pratique des choses. Il était de ceux qui privilégiaient le facteur épanouissement. Il préférait gagner peu avec un métier qu'il aimait et lui convenait que beaucoup avec un métier qui l'ennuyait à mourir. Une chose dont il était sûr, c'était qu'il n'allait jamais faire parti de ce monde de riches sorciers cherchant le pouvoir par la corruption ou d'autres moyens peu louables. Il ne voulait pas en faire parti de toute façon. La manière qu'ils avaient à regarder les gens de haut, à se montrer dédaigneux envers les personnes qu'ils estimaient inférieures. Pour Octavius, cela relevait d'un cruel manque de bonne éducation. Ils étaient rudes. C'était un fait. L'anthropomage avait grandi dans une famille respectable avec des valeurs, point dans le besoin mais point riche pour autant. Et il jugeait sans prétention aucune avoir reçu une meilleure éducation que tous les gens de cette haute société qui n'étaient parfois même pas fichus de dire « bonjour ».
Sinistra ne semblait pas avoir l'habitude de se faire tutoyer par un inconnu de la sorte. Elle avait eu l'air surprise quand il avait fait la requête. En fait, elle paraissait intriguée d'une manière générale. Elle n'hésita pas à lui demander pourquoi il l'avait approché, accentuant sa question d'un rire. Après un très court instant de réflexion, Octavius répondit à sa question. Non sans sourire, la jeune femme plaça un mot sur ce qu'elle dégageait. « Aaaah donc cette chose a un nom... ! » fit-il avec humour en feintant la surprise. Il jeta un œil au tableau devant lequel Sinistra s'était arrêté. Il reconnut un De Vinci. Alors que son regard s'était perdu sur un des détails de l'habillement du sujet représenté, Sinistra suppose, à raison, qu'il devait avoir confiance en lui pour oser l'aborder de la sorte. Il esquissa un léger sourire en retournant son regard vers son interlocutrice. « Tu as raison. » admit-il. « Je serais sûrement encore en train d'hésiter à venir te parler, envisageant un éventuel rejet. » Fidèle portrait de lui en tant qu'adolescent. C'était toujours plus simple quand les filles venaient l'aborder. Mais si l'on voulait quelque chose, il fallait y aller et pas attendre que cela nous tombe dessus comme par miracle dû à l'alignement des astres. « Pour tout t'avouer, et si ça peut te rassurer, je ne fais pas ça tous les jours bien que j'apprécie ça. Ça permet d'apprendre à connaître des personnes à qui tu n'aurais jamais parlé autrement. C'est très enrichissant. » Il n'abordait que très rarement des femmes sans raison. Et quand il le faisait, c'était la plupart du temps dans une démarche de séduction — qui était souvent maladroite en plus. Il dissimulait rarement les raisons qui le poussait à aborder une femme. Avec Sinistra, le contexte était différent, bien sûr.
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Sam 14 Sep 2019 - 10:33
Le Ministère était un endroit étouffant, le petit peuple se réunissait en masse avec l'espoir fou au fond de la tête de gravir les marches de la gloire pour s'approcher toujours plus près des sphères du pouvoir. Hélas, ceux qui travaillaient au service de régulation des balais n'avaient pas franchement de chance pour devenir conseillers du Ministre. Mais il y avait des exceptions, cela dit. Malheureusement pour eux, les places prisées du monde des sorciers restaient entre les mains de ceux biens-nés. Ce qui amusait franchement Sinistra qui écoutait souvent de loin les conversation moqueuses de Warren à ce sujet. Elle tourna pensivement son alliance en écoutant Octavius parler et se mordit la lèvre. Elle ne pouvait pas franchement lui dire que ce n'était pas du tout la même perspective de carrière entre celle au Ministère ou dans un petit commerce du chemin de Traverse sans passer pour une carriériste hautaine. De ce fait, elle ne dit rien, car la sorcière pressentait que le jeune homme ne partagerait pas son point de vue. Parce qu'après tout, l'anthropomagie ne rendait riche que par la culture qu'elle apportait et non pas selon les deniers que l'on pouvait espérer retrouver dans son coffre fort à Gringotts. Pourtant, elle ne manquait pas de confiance en elle pour assumer ses pensées les plus sombres. N'était-ce pas elle qui allait publier un livre, sous peu ? Peut-importe que l'on soit d'accord avec elle, Sinistra était ravie de pouvoir évacuer sa rage par les lettres accumulées sur une page. Le commun des mortels ne se rendait sans doute pas compte de la consécration que cela représentait pour elle. Une sorcière de sang-pur, qui peut publier un livre avec l'accord de son époux ? Narcissa Malefoy, si tant est qu'elle sache écrire, n'aurait jamais cette chance unique que Warren Travers lui avait offert. La jeune femme étira un sourire ravi face à la fausse exclamation du britannique. Il fut sincère face à sa question, enfin, supposa-t-elle. Elle formula un "ah" muet avant de lui lancer : « Un rejet ? » fit-elle mine d'être outragée, « je ne suis pas si rude ». C'était... A moitié vrai. Si elle ne désirait pas parler à quelqu'un, elle le faisait simplement comprendre, parfois sèchement. Mais Octaius titillait sa curiosité plus que la plupart des gens. Sa manière de s'habiller, après tout, avait le mérite incroyable d'être traditionnelle tout en sortant de l'ordinaire. Et elle adorait cela. Il disait que c'était enrichissant mais elle n'était pas certaine que discuter avec elle le soit tant que cela. Alors, elle était sceptique. « Enrichissant pour un anthropomage » formula-t-elle narquoisement. Elle reporta toute son attention sur le portrait et sur l'hermine qui décidément, lui tapait dans l’œil. Cette petite créature morte depuis des siècles était encore aujourd'hui admirée et volait même la vedette à sa maîtresse : « Malo mori quam foedari » se souvînt-elle de cet adage de l'ordre de chevalerie du roi de Naples - représenté par une hermine ! - qu'elle avait étudié dans son enfance en même temps que la langue de Dante, « les peintres italiens en ont toujours fait des tonnes avec les symboles et les honneurs ».
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Octavius Martens
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra Sam 21 Sep 2019 - 14:45
L'art de la conversation
La confiance en soi était quelque chose de difficile à acquérir. Pendant très longtemps, Octavius avait désespérément essayé. Il avait des fois essayé de faire semblant d'avoir confiance en lui. Cela n'avait jamais été très convainquant. Il s'était cru incapable de faire beaucoup de choses alors il n'avait même pas essayé de les faire par peur de l'échec certain qui allait en résulter. Ce ne fut que quand il s'était mis à arrêter de penser à tout ça qu'il osa. Et ainsi, peu à peu, il gagnait en confiance en soi. Bien sûr, il y avait eu des échecs mais aujourd'hui il pouvait aisément en rire pour la plupart. Il ne voulait plus laisser ses craintes infondées brimer sa liberté. A l'époque, il n'aurait jamais pu aborder Sinistra n'aurait-ce été que pour lui demander l'heure. Ce qui aurait été très embêtant. « Bien sûr que non. Je te trouve même fort aimable. » Pas la femme la plus aimable qui lui avait été donné de rencontrer, certes. Mais il admirait sa poigne. Il fut un peu surprise que Sinistra le contredise un peu sur le caractère enrichissant du dialogue. Ce qu'elle disait était faux ! De toute évidence, elle n'avait pas bien considéré la question. Et il ne pensait pas seulement parce qu'il était anthropomage — enfin un peu quand même. « Enrichissant pour tout le monde. Se confronter à des points de vue qui peuvent différer des nôtres est très enrichissant car cela agrandit notre éventail de perspective sur un sujet donné. » On espérait que Sinistra aimait se faire contredire. Peut-être aurait-ce été plus malin de la part d'Octavius de toujours aller dans le sens de la jeune femme afin d'être sûr que la conversation se fasse sans accroc. Mais il n'était pas comme ça et préférait être aussi honnête que le contexte lui permettait. Et puis, si elle était assez observatrice, elle aurait vu qu'il se forçait à se taire. En général, l'anthropomage ne contredisait pas la personne quand il sentait que celle-ci allait le prendre mal pour une raison ou pour une autre. Ou quand c'était extrêmement mal venu. Par exemple, qui était-il pour critiquer l'éducation qu'un parent donnait à son enfant alors qu'il ne le connaissait qu'à peine ?
Comme Sinistra, Octavius reportait son attention sur le tableau. La jeune femme fit un petit commentaire. « Je ne vais pas te contredire. » Pour une fois ! Il eut un long moment de silence pendant lequel l'anthropomage ne faisait que regarder l'œuvre en détail. « L'œuvre aurait mieux rendu dans son environnement d'origine. » finit-il par commenter. Il pensait qu'il était mieux qu'un objet d'art reste là où était sa place à l'origine dans la mesure du possible. Observer une œuvre sur un mur blanc avait beaucoup moins de sens. Un objet était le témoin d'une société. Sans contexte pour l'analyser, il devenait difficile à comprendre. Ce pourquoi Octavius n'avait jamais ramené d'objets de ses voyages pour les exposer si ce n'était des livres, des vêtements ou d'autres petites choses de la sorte. Pourquoi aurait-il ramené un masque africain, par exemple ? Qu'en aurait-il fait ?
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Dernière édition par Professeur Martens le Jeu 14 Nov 2019 - 19:13, édité 1 fois
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Sujet: Re: L'art de la conversation | ft. Sinistra