Les vacances d’été étaient arrivées plutôt rapidement, pour le plus grand bonheur du professeur Orion Greengrass, qui avait passé une fin d’année mouvementée et qui commençait à être fatigué. En effet, Louisa Hurley, une jeune élève de Serpentard, l’avait embrassé par surprise, et Adam Chester, un autre élèvre mais de Serdaigle celui-ci, l’avait surpris en train de sortir du dortoir des serpents alors que le blondinet voulait se venger de la petite chipie… En bref, il avait eu beaucoup de sueur froide durant cette année, de problème qu’il ne voulait pas vouloir s’ébruiter, en plus de ceux qu’il avait le soir en rentrant chez lui. Il espérait donc que l’été lui permettrait de se reposer, autant mentalement que physiquement, mais c’était sans compter la maladie de son père qui avait encore évoluée, le rendant plus dépendant que jamais. Magnus Greengrass était un vieil homme plein de bonne humeur, la plupart du temps, et son fils l’aimait d’un amour tendre et sincère, mais Orion était au bout du rouleau. Il ne dormait plus que quelques heures par nuit à cause des crises de plus en plus rapprochées de son paternel. Les médicaments venaient à manquer, comme d’habitude, et le professeur d’arithmancie n’avait pas assez d’argent pour en acheter autant qu’il en faudrait. Il se serrait donc la ceinture, ne mangeant que des pommes de terre à l’eau et en faible quantité afin que son père puisse avoir de bons repas. Orion avait également repris ses petits vols par-ci, par-là, mais rien qui n’ait assez de valeur pour les substances dont avait besoin Magnus.
Malgré cela, Orion avait réussi à mettre un peu de côté pour pouvoir sortir avec Flora, la belle et douce Flora, qu’il fréquentait depuis quelques temps et qui, il l’espérait, pourrait l’aider. Ils s’étaient donc donné rendez-vous au Crabe Croustillant, le restaurant qui faisait partie du cirque qui était arrivé en ville pour la période estivale. Le jeune Greengrass avait passé une chemise à manches courtes bleu, qui faisait ressortir ses yeux, et un pantalon blanc, un look tout à fait propice à l’été donc. Il était arrivé quelques minutes avant l’heure de rendez-vous et s’était donc installé à une table, attendant que la jolie brune arrive. Le professeur, qui appréciait de plus en plus la jeune femme, ne se demandait pas vraiment ce qui se passait entre eux, n’étant pas du genre à se poser des questions. Il avait l’habitude de profiter de la compagnie des femmes sans réfléchir au comment du pourquoi et, même si c’était peu habituel pour lui de ne fréquenter qu’une femme à la fois, il appréciait passer du temps avec Flora et n’avait plus vraiment envie d’en voir d’autre pour le moment.
Le jeune homme avait donc commandé un verre de bourbon en attendant l’arrivée de celle qu’il attendait.

Orion était installé à une table non loin de l’entrée. Lorsque la petite tornade brune le salua tout en déposant un baiser sur sa joue et en s’essayant à côté de lui, il eut juste le temps de lui sourire. Habillée d’une jolie robe d’été et de petites basket, Fora était, comme toujours, très belle. Le blondinet hocha doucement le tête lorsqu’elle déclara que le bourbon était fait pour les gens heureux. « Tu as raison, je suis fatigué mais heureux ! » eut-il à peine le temps de glisser avant qu’elle ouvre de nouveau la bouche pour s’excuser de son retard. Orion lui aurait bien répondu que ce n’était pas grave, qu’il avait tout juste eut le temps de commander un verre qu’elle était arrivée, mais il se contenta de secouer la tête et de faire un geste de la main, comme s’il balayait ce minuscule détail sans importance. Il se fichait bien des quelques toutes petites minutes pendant lesquelles il l’avait attendue au bar. Maintenant qu’elle était là, il pouvait souffler. Il avait l’impression de pouvoir se reposer, tout simplement. Ses soucis et ses préoccupations étaient loin, maintenant. Il pouvait se concentrer sur elle, et sur lui. Magnus été actuellement accompagné par une infirmière, les copies qu’il devait corrigé étaient bien cachées dans un tiroir de bureau, les cours qu’il devait préparer étaient bien loin de ses pensées à ce moment-même. Il sirotait un excellent bourbon en compagnie d’une jolie et intéressante brunette : là, c’était vraiment des vacances !
Comme elle le regardait, il la détailla avec plaisir. Son sourire, ses joues, son petit nez, ses yeux… Tout chez elle était ravissant, il devait bien l’admettre. Même s’il adorait John, il ne pouvait rien contre le charme fou de la petit soeur de son ami. Orion remarqua néanmoins quelque chose : les yeux de la jeune femme semblaient légèrement rouges et humides… Quelque chose devait l’avoir fait pleurer, ou au moins avoir fait s’embuer son regard. Avec tout le tact possible, le professeur demanda : « Et toi, comment vas-tu ? ». Son père, quand il était encore assez vif d’esprit, lui avait appris à ne jamais faire remarquer à une femme que son visage semblait indiquer qu’elle avait pleuré : elles n’appréciaient jamais de savoir que leurs yeux étaient gonflés et leurs joues rosies par les larmes.
Un serveur leur apporta une carte du restaurant, et c’est à ce moment précis que l’estomac du beau blond se mit à gargouiller. Il mourrait de faim, les patates à l’eau n’étant clairement pas suffisantes pour un homme avec son gabarit et sa masse musculaire. « Je rêve de manger du crabe depuis qu’on a parlé de venir ici ! » confia-t-il avec un petit rire.