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| La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Ven 22 Juin 2018 - 19:07 | |
| BAM ! Evan se prit les pieds dans le tisonnier et le renversa en sortant de l’âtre de la cheminée. Les épais rideaux du salon occultaient les clairs rayons de lune et plongeaient la pièce dans une épaisse obscurité. Aussi le sorcier fut-il contraint de tirer sa baguette pour vérifier qu’il ne s’était pas trompé d’adresse. Lumos. Ignatus Travers, l’oeil fermé et la respiration ronflante, somnolait conformément à ses souvenirs dans le cadre qui trônait au-dessus de la cheminée. Rosier passa une main sur une vieille console comme s’il s’était attendu à y trouver de la poussière. Cela faisait plus d’une année et demie qu’il n’avait pas mis un pied à Belfast. Le Manoir n’avait pas cessé de vivre en même temps que son vieil invité avait interrompu ses visites. Le jeune homme s’était longtemps senti plus chez lui ici que nulle part ailleurs mais n’était aujourd’hui pas plus le fiancé de l’héritière que le bienvenue chez elle. Le salon s’éclaira de la lueur de flammes vertes et son meilleur acolyte en sortit. « Tu es sûr que ta cousine est toute seule ce soir ? » demanda-t-il à Thomas Avery le regard vif et le sourire espiègle. Les ronflements de l’ancêtre de la belle s’étaient entretemps interrompus. Royal Flint Casino, plus tôt dans la soirée …
« Hé Rosier, sauf si t’as prévu de nous filer de l’élixir cérébral de baruffio, aucun de nous sera en état pour ton mariage demain ! » se fendit de rire un vieux camarade avant de retrouver les lèvres aguicheuses de la prostituée dont il s’était acoquinée. Le futur marié l’ignora pour assister au spectacle affligeant de son valet de trèfle en train de se faire souffler du tapis par la dédaigneuse reine de coeur. « Pour ça faudrait déjà qu’il soit pas à sec ! » s’amusa un autre. C’est que l’hôte de cette nuit déchue n’avait plus une seule carte dans sa manche. « Je vais prendre l’air » disparut-il vers le grand balcon après avoir vidé cul sec son verre de brandy, lequel par quelque incroyable sortilège, se remplit de nouveau dans l’instantanéité d’un fort liquide ambré. Le sorcier avait orchestré avec ses meilleurs amis une nuit de luxure pour conclure en grande pompe sa vie de garçon dissolue, il n’avait pourtant jamais eu l’air aussi esseulé et ennuyé. Il ne voulait plus s’amuser. Il ne voulait plus se marier. Il ne voulait plus recevoir la marque. Il ne voulait parler qu’à une seule personne. - dragées:
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| | | Thomas Avery CAPITAINE SERPENTARDMieux vaut ruse que force. | HIBOUX POSTÉS : 807 | AVATARS / CRÉDITS : D. Sharman (DUBLIN) | SANG : Pure fxcking blood.
| Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Lun 30 Juil 2018 - 15:21 | |
| Les flammes vertes caractéristiques des voyages par cheminée accueillirent le Serpentard qui se matérialisa dans l'âtre du salon Travers. Les mains au col de sa chemise qu'il reboutonnait, il avait du rouge à lèvres carmin sur le coin de la bouche et sur la joue jusque dans le cou. Le sourire qu'il arborait laissait deviner les verres d'Oldfire Whisky qu'il avait ingurgités, profitant de l'absence de son père pour enfreindre quelques petites règles. — Absolument certain, répondit-il en enjambant le tisonnier tombé au sol -plus facile à éviter grâce au Lumos lancée par la baguette d'Evan-, ils sont tous au seizième congrès du Front Sang-Pur, un de leurs cousins a posé sa candidature à la présidence du parti. Azelma m'a prévenu hier qu'elle n'irait pas.Thomas fit quelques pas dans la pièce, de la malice dans le regard. Il jeta un coup d'oeil au portrait endormi avant de se retourner vers Evan. Il se frotta les mains, un sourire vissé aux lèvres. — Toujours partant ? lui demanda-t-il avant de poursuivre sans attendre une réponse de sa part. Cache-toi dans la cuisine, tu connais le chemin ; je vais la ramener ici.Et le futur mangemort de s'éclipser du salon en manquant de faire tomber un vase lorsque sa hanche rencontra le coin d'une table-console. Il rattrapa ledit vase de justesse avant de poursuivre sa route pour se rendre au bas des escaliers menant à l'étage, dans l'entrée du manoir. Alors, de sa voix de Stentor alcoolisé, il beugla : — AZELMAAAAAAAAA !Puis il attendit. ////////// Dans un coin du grand balcon était assis Thomas, éclairé seulement par les rayons de la lune, une jeune femme bien plus mûre que lui sur les genoux. Il n'y avait pas que sur l'alcool que le garçon avait outrepassé les règles et il avait vu dans cette soirée de débauche une bien trop belle occasion de donner un coup de fouet à son inexpérience dû à son jeune âge. Il venait d'avoir 16 ans et l'adolescent bouillonnant en lui commençait à trouver le règlement de Poudlard beaucoup trop restrictif à son goût, sur beaucoup de points. Il détourna la tête des baisers de la demoiselle lorsqu'il vit apparaître sur le seuil du balcon l'homme de la soirée, son acolyte de Poudlard qui ne le serait plus à la rentrée. — On s'éclipse de sa propre fête, Rosier ? dit-il, dans l'ombre, un mince sourire étirant le coin de sa bouche. Le garçon sursauta sur sa chaise et partit dans un rire lorsque la prostituée lui mordilla le lobe de l'oreille alors qu'il ne s'y attendait pas. Pour se venger, il attrapa son visage fermement entre ses doigts et croqua si fort dans la naissance de sa mâchoire qu'elle se leva brusquement, le gifla par réflexe et rentra à l'intérieur du casino sous les rires du jeune homme qui se redressa pour venir rejoindre Evan contre la rambarde. Sa chemise était déboutonnée et ses cheveux en bataille. Dans sa main, son verre de Whisky qu'il avait ramassé près de sa chaise. Il le porta à ses lèvres. |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Ven 3 Aoû 2018 - 12:03 | |
| Avoir le manoir Travers pour sa seule personne était un bonheur bien assez rare pour qu'Azelma fasse des pieds et des mains pour l'obtenir : lorsque Forsyth Travers avait décrété, un beau matin, que l'ensemble de la famille devait se rendre à ce fichu congrès du Front pour soutenir la candidature de Cratus Travers à la présidence, immédiatement sa benjamine avait senti l'urgence qu'il y avait pour elle à trouver une parade pour jouir, ne serait-ce que pour un soir, de la quiétude inédite de son foyer. En période de vacances, ils étaient en effet sept Travers à vivre sous le même toit sans parler des elfes et des visiteurs en tous genres qui affluaient dans la bibliothèque du patriarche, autant dire que toutes les occasions étaient bonnes pour savourer sa solitude. A force de supplications et de menaces, Azelma était parvenue à arracher à Forsyth l'autorisation de se soustraire à cet événement mondain fort ennuyeux et à rester à Belfast, sous la surveillance des elfes de la maison toutefois. La Serpentard s'était fort docilement pliée à cette condition, qui n'en était pas vraiment une : elle n'avait aucune raison de craindre la surveillance des elfes, puisqu'elle n'escomptait pas, contrairement à la totalité probablement des étudiants de son âge, profiter de l'absence de ses parents pour réaliser quelque folie dûment prohibée. Elle ne rêvait de rien d'autre que d'une soirée passée à vaquer à des occupations futiles, tout cela dans le confort de sa maison familiale, et débarrassée de ses désagréables occupants.
Azelma avait ainsi passé la plus délicieuse des soirées à lire, écrire quelques lettres, rêvasser au mariage à venir de son amie Daisy Blackstone, et s'était finalement résolue à aller se coucher autour de minuit, naïvement convaincue que sa soirée allait se terminer sur une note paisible. Sauf qu'elle avait été réveillée en sursaut par un bruit de chute en provenance du salon, à une heure où même les elfes ne s'activaient plus. La jeune fille tendit l'oreille en jetant sa main en direction de sa table de chevet, sur laquelle sa baguette était posée... Mais le manoir avait replongé dans le silence, et plusieurs secondes passèrent qui suffirent à Azelma à se convaincre que c'était peut-être simplement l'un de ses idiots de frères qui rentrait plus tôt que prévu. Sauf que la voix qui s'éleva soudain depuis le rez-de-chaussée n'était pas celle sur laquelle elle aurait parié. Estomaquée, Azelma rejeta immédiatement les draps de soie qui paraient son lit pour se précipiter vers la porte de sa chambre sans même prendre la peine d'enfiler un peignoir pour masquer sa chemise de nuit. Son pas léger amorti par l'épaisse moquette de l'étage, la jeune fille atteignit en quelques secondes la rambarde qui donnait sur le hall d'entrée en contrebas, et une indicible surprise se peignit sur son visage lorsqu'elle avisa son cousin posté au milieu de la pièce, en équilibre instable. — Mais qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda-t-elle avec effarement sans même le saluer, t'as vu l'heure ? |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Mer 8 Aoû 2018 - 20:10 | |
| Ce n’était pas vraiment à ce type de comportements aventureux - pénétrer par effraction dans le manoir d’une belle endormie - que la jeunesse sang pure était éduquée. Et la singularité de toute cette situation semblait encore faire pousser des épines au Rosier. Ivre d’alcool et de passion, Evan s’empara du tisonnier pour flanquer un coup dans l’air et manquer de déchirer la toile d’un tableau lorsque Thomas s’enquit de sa motivation. « Évidemment, tu me confonds avec ce cognard mou de Servilus ou quoi ? » rit-il de bon coeur. Les deux garçons n’aimaient pas du tout les maraudeurs mais avaient malgré tout le mauvais goût d’employer entre eux le surnom dont la sale bande avait affublé leur dernière recrue.
Avery beugla alors le nom de son aimée - lequel sonnait d’un coup moins poétique que dans sa tête ! - et l’amant désespéré se précipita dans la cuisine pour déposer son oreille attentive contre sa porte. Thomas avait une réelle influence sur sa cousine, il la convaincrait bien de le pardonner. Jamais ses sentiments ne lui avaient paru plus clairs et il se lamentait d’une ultime chance de sa belle. Tout occupé à rêvasser qu’il était, il n’avait pas remarqué un elfe en train de faire léviter une poêle derrière sa tête.
Rosier lâcha un sourire amusé à l’adresse de Avery superbement occupé. A son camarade, il enviait une insouciance qu’il se trouvait près de perdre. « Elle n’a rien d’exceptionnel - jugea-t-il de son oeil insatisfait toute cette abondance de débauche qui ne le laissait habituellement pas si difficile - sinon d’être la dernière ». Mais parlait-il uniquement de cette soirée ? Les glaçons tintèrent dans le verre vide qu’il avait posé sur le rebord du balcon tandis que le sol s’était mis à trembler sous leurs pieds. En contrebas, une course de sombrals se déroulait sur la piste, leur croupe violemment cravachée par un cavalier. Chaque spectateur pariait même ceux qui ne pouvaient pas les voir. Les riches aimaient tous se vanter d’avoir vu une âme s’éteindre … alors c’était un bon business. Une partie de Rosier - une infime partie - regrettait de distinguer ces masses décharnées. Thomas avait tué le moldu en Transylvanie malgré son plus jeune âge. Il ne lui semblait pourtant pas soumis aux mêmes interrogations. « Tu sais comment ta cousine s’est remise de la Transylvanie ? » fit-il en claquant des doigts pour qu’on remplisse de nouveau son verre. Et le verre de nouveau plein d’alcool, il s’approcha de son plus jeune ami pour s’accouder à côté de lui contre la rambarde. Il n’avait plus parlé à Azelma Travers depuis ce jour - sinon superficiellement - et se souvenait l’avoir abandonnée dans un état frôlant l’hystérie. Il n’arrivait pas à se sortir de la tête sa première fiancée et ne pensait plus du tout à sa nouvelle ce soir … |
| | | Thomas Avery CAPITAINE SERPENTARDMieux vaut ruse que force. | HIBOUX POSTÉS : 807 | AVATARS / CRÉDITS : D. Sharman (DUBLIN) | SANG : Pure fxcking blood.
| Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Dim 19 Aoû 2018 - 17:26 | |
| Thomas ricana de sa tenue lorsque sa cousine apparut sur le palier. Il dut faire un effort considérable pour ne pas tomber à la renverse tandis qu'il levait la tête dans sa direction. — Eh bien, il va être servi, lâcha-t-il de son air énigmatique avant de s'adresser à Azelma, toujours perchée en haut de sa tour d'ivoire. Alors, c'est ainsi que l'on salue son cousin ? Et depuis quand il faut une heure pour entrer dans ce foutu manoir ?Il jeta un coup d'oeil autour de lui et se fit la réflexion que l'endroit était si lugubre qu'il aurait été plus approprié de toujours le visiter de nuit afin de n'en pas voir toutes les horreurs. Bien décidé à aller déloger sa cousine de tout là-haut, Thomas s'agrippa fermement à la rampe d'escalier et entreprit de gravir les premières marches. A la troisième marche, il s'emmêla les pieds et atterrit sur les genoux. Il poussa un juron, bien vite couvert par son propre rire, puis il leva la tête vers Azelma. — Bon, descends, tu veux ? lui dit-il avec une certaine résignation dans la voix. Je t'attends dans le salon.Et il descendit l'escalier et -insensé !- il sauta la dernière marche. La benjamine Travers le retrouva affalé dans le fond du canapé, les bras recouvrant le dossier de toute leur longueur et la cheville droite sur le genou gauche. — Je venais m'assurer que tout allait bien pour toi, lui dit-il, car n'est-ce pas ce qu'on fait dans cette famille ? Prendre soin les uns des autres ?Il laissa planer un silence avant d'annoncer à sa cousine la raison de sa venue sans passer par quatre cheminées. — Evan se marie demain, ça ne doit pas être facile pour toi...Il avait prononcé ses mots dans un sourire malsain. ////////// Thomas n'aurait su dire si Evan parlait de la fête ou de la prostituée, mais il ressentait chez son ami un spleen qui ne contrastait que trop avec cette soirée de démesure. Et les soupçons du garçon se confirmèrent lorsque le futur marié mentionna Azelma. Pouvait-elle donc être la raison de tout ce cirque ? — Tu me demandes comment elle s'est remise, répéta-t-il dans un rire sans joie tandis que son verre se remplissait à son tour, cela voudrait dire qu'elle s'en est remise, ce dont je doute.Il avala une longue gorgée d'Oldfire Whisky et le liquide ambré lui brûla la gorge alors qu'il essayait de donner à son visage un air impassible. Après un silence, il se tourna vers la lune qui surplombait l'hippodrome où s'affrontaient à la course des sombrals que le jeune homme pouvait voir, lui aussi. Pour autant, il ne s'y attarda pas. Il avait pris l'habitude de les voir et, un an après la mort du roumain, Thomas s'y était fait. Il faut croire que ce souvenir ne l'atteignait plus. — Azelma n'est pas celle qu'elle veut bien laisser paraître, ajouta-t-il en faisant tournoyer les glaçons dans son verre d'un mouvement du poignet. Si elle te semble forte à l'extérieur, elle est tout le contraire à l'intérieur. Mais ça, je suppose que tu le sais, sans quoi tu ne me poserais pas la question. Pas vrai ?Il détourna ses yeux du halo lumineux de la lune pour venir les river sur son acolyte qui commençait doucement à se dédoubler sous les effets de l'alcool. Thomas pouffa de rire dans son verre et s'avala une nouvelle gorgée. |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Jeu 23 Aoû 2018 - 14:21 | |
| Décontenancée par la situation, Azelma resta quelques instants à dévisager suspicieusement son cousin qui déblatérait des inepties d'une voix rendue pâteuse par l'abus manifeste de quelque substance illicite. La perspicace benjamine Travers voyait bien depuis quelques mois maintenant son bien-aimé cousin sombrer dans toutes sortes d'abus et de déviances, et hésitait encore sur la posture qu'elle devait adopter face à l'évolution de la situation... S'il lui fallait s'aligner de quelque manière que ce fût. Incapable de prendre la moindre décision à ce sujet, la jeune fille en attendant se gardait bien sagement d'y faire la moindre allusion d'aucune sorte. Ce soir était cependant la première fois qu'elle voyait Thomas aussi visiblement ivre et cela l'interpellait suffisamment pour qu'elle hésite un court instant à le rejoindre en bas, tant et si bien que son cousin manifesta bientôt l'intention de la rejoindre à l'étage. Fort heureusement pour elle, il s'étala à la quatrième marche, ce qui arracha automatiquement à Azelma un éclat de rire nerveux. — Depuis quand le grand Thomas Avery se lance-t-il dans le récurage d'escaliers, tu veux dire ! rétorqua-t-elle tandis que plus bas son cousin rigolait tout seul de sa chute. Ayant reconnu que sa quête était insensée, le Serpentard renonça à son ascension et lui annonça qu'il l'attendrait dans le salon avant de la laisser seule en haut de son escalier. Azelma n'hésita qu'une fraction de seconde avant de descendre de son perchoir : elle n'avait aucune raison de craindre quoi que ce soit de son cousin (comment avait-elle pu en douter ne serait-ce qu'une seconde ?), et elle désirait ardemment connaître la raison de sa venue. Quelques secondes après que Thomas eut disparu dans le salon, Azelma l'y rejoignit et s'installa sur le petit banc du piano à queue du salon en tentant tant bien que mal de masquer sa curiosité. — T'assurer que tout va bien ? répéta-t-elle avec circonspection, tandis qu'un sourire moqueur s'étalait sur son joli minois. On s'assurait de beaucoup de choses, dans sa famille, mais décidément pas du bien-être de son prochain. Son sourire fondit comme neige au soleil lorsque Thomas fit allusion à la véritable raison de sa venue, et Azelma fusilla du regard son cousin qui la fixait d'un air goguenard, manifestement ravi de sa cruelle visite. — Je me disais aussi, tu n'as jamais donné dans le secours sorcier toi, lui rétorqua-t-elle d'une voix acide en secouant sa crinière brune comme un sombral en colère. Si c'est Evan qui t'envoie tu peux le rassurer, je n'ai pas l'intention de pleurer demain. S'il préfère ma nunuche coincée de cousine, grand bien lui fasse. C'est lui qui perd au change, pas moi. Azelma se rendit compte qu'elle avait craché tout cela sans reprendre une seule fois sa respiration, et que son rythme cardiaque s'était affolé en quelques secondes. Thomas était intelligent et perspicace, il savait que la journée de demain serait dure pour sa cousine, et entendait bien ce soir récolter de sa part quelques bribes de sa souffrance comme un carnivore se repaît de quelques morceaux de chair sanguinolente. Mais la jeune Travers n'était pas d'humeur à lui donner satisfaction. Sa douleur n'appartenait qu'à elle, et elle ne comptait pas la partager avec Thomas, ni avec personne. |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Lun 3 Sep 2018 - 22:18 | |
| L’oreille toujours collée contre la porte, le scotch dont l’héritier bon à marier était imbibé semblait battre jusque dans ses tempes pour le rendre sourd. Azelma n’avait assurément pas dit qu’il perdait au change ? C’est qu’il connaissait son caractère aussi bien qu’il ne connaissait pas un seul sorcier de leur monde capable de le supporter. Et pourtant, en cet instant, que n’aurait-il pas donné pour redevenir son fiancé. Pourquoi le destin avait-il voulu qu’il s’entiche d’une garce à ce point imbue de sa personne ? L’interrogation résonna douloureusement dans son crâne. BANG ! un elfe venait-il de lui flanquer un coup de poêle. Et notre héros - romantique et pathétique - se retourna d’un seul mouvement armé de son tisonnier plutôt que de sa baguette pour menacer la glotte de son ridicule ennemi acculé contre le garde-manger. Le regard du sorcier était menaçant et l’affreuse petite chose n’avait pas intérêt à se rebeller sans quoi il prendrait grand plaisir à l’embrocher. « Tu la fermes ! » souffla-t-il entre ses dents. Et l’elfe obéit malignement en ne faisant claquer que ses doigts magiques. Voilà maintenant qu’un tiroir de couverts s’ouvrait avec fracas et que cuillères, couteaux et fourchettes volaient dangereusement dans sa direction … Les alliances arrangées étaient nombreuses dans leur société et Azelma et Evan s’étaient longtemps vantés que la leur se trouvait différente et supérieure. A bien des égards la sorcière avait été sa meilleure amie quand lui avait été son confident. Il avait toutes les cartes en main et avait fait tapis. Perdant ou gagnant ? La roulette tournait aussi vite que ses pensées ce soir-là. Et la veille de sa vie de mari, il ne désirait parler qu’à elle. Il ne voulait plus lui jouer de vilains tours, se fiancer à sa cousine pour la faire pleurer, torturer un moldu pour la faire hurler. Ciel, l’alcool le rendait niais, il ne souhaitait que l’aimer et la chérir ! Il se massa les paupières avec son pouce et son index pour redevenir le monstre d’égoïsme qu’il était sobre mais ne fit pas mieux que éructer. « Qu’est-ce qu’ils ont mis dans mon verre … » parla-t-il d’une voix lourde et étouffée. Qu’on se le dise, Evan Rosier n’avait jamais été aussi arraché. Et il se trouva à peindre un portrait idéalisé d’amoureux avant même de s’être épanché d’une nouvelle lampée du contenu ambré de son verre. « Elle pourrait le devenir … ». Il égara un méchant regard vers leur ami commun de l’autre côté de la baie vitrée, Joseph Wilkes était en train d’amasser tout un pactole en pions et gallions. « Tous ces chiens qui la courtisent, elle n’a pas besoin d’eux ». Et il descendit cul sec ce nouveau verre avant de s’essuyer les lèvres contre le dos de sa main. « Je crèverais pour qu’elle s’en rende compte ».- dragées:
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Dernière édition par Evan Rosier le Jeu 6 Déc 2018 - 13:47, édité 2 fois |
| | | Thomas Avery CAPITAINE SERPENTARDMieux vaut ruse que force. | HIBOUX POSTÉS : 807 | AVATARS / CRÉDITS : D. Sharman (DUBLIN) | SANG : Pure fxcking blood.
| Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Mar 6 Nov 2018 - 11:12 | |
| Thomas sonda sa cousine de son regard pénétrant, cherchant à connaître l'étendue de ses sentiments derrière ses paroles qui sonnaient bien creuses. Gardant le silence, un sourire indéchiffrable étirant le coin de ses lèvres, il attendait qu'elle se livre d'elle-même -ce qu'elle n'aurait pas tardé à faire, il en était certain, si des bruits n'avaient pas attiré leur attention du côté de la cuisine du manoir. — Ton elfe est visiblement en train de martyriser pour toi celui qui va se marier demain à la nunuche coincée, dit-il d'une voix neutre, sans quitter Azelma du regard. Et si tu allais lui sauver la mise ? Pour sûr que lorsqu'il te verra en chemise de nuit, les cheveux ébourrifés, il se rendra compte à quel point il perd au change.Thomas se leva avec assurance -du moins lui sembla-t-il qu'il ne tanguait pas trop-, puis soupira en haussant les sourcils. — Vous devez avoir des choses à vous dire, lâcha-t-il en se dirigeant vers la cheminée sur le dessus de laquelle il attrapa une poignée de poudre verte qu'il soupesa dans la paume de sa main. Quant à moi, on m'attend pour terminer quelque chose...Il tourna la tête en direction de sa cousine à qui il adressa un clin d'oeil, puis il lança la poudre fine dans la cheminée. — Le Royal Flint Casino ! dit-il avant de s'engouffrer dans l'âtre et de disparaître dans un tourbillon de flammes vertes. ////////// Les divagations de l'héritier Rosier amusaient beaucoup le Serpentard qui le regardait les yeux rieurs. — Pourquoi ne vas-tu pas lui dire toi-même ? lui suggéra-t-il, puis il descendit le restant de son verre d'une traîte avant de le balancer sur la piste de courses sur laquelle il s'explosa en milliers de petits morceaux. Suis-moi.Et d'un mouvement de tête, il intima l'ordre à Evan de le suivre tandis qu'il quittait le balcon pour la salle de jeux dans laquelle la fête battait toujours son plein -enfin, question de point de vue, car la plupart des invités étaient trop imbibés d'alcool pour faire autre chose que lancer mollement des dés sur une table à laquelle ils étaient à moitié affalés. Thomas, son camarade sur ses talons, s'engouffra dans le hall du casino sur les murs duquel étaient alignées des cheminées en pierre stylisées. — C'est ta dernière soirée en tant que célibataire, dit Thomas en désignant l'une des cheminées sur le mur face à l'entrée du casino. Allons rendre visite à ma chère cousine ! J'ai entendu dire qu'elle était seule, en plus, ce soir.Et Thomas poussa Evan dans le dos, s'empara d'une poignée de poudre de cheminette qu'il jeta dans l'âtre en même temps qu'il ordonna aux flammes dansantes de conduire le futur marié jusqu'au Manoir Travers. |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Mer 5 Déc 2018 - 14:15 | |
| Un silence épais succéda à son persiflage, au cours duquel Thomas parut la jauger du regard, et évaluer les chances qu'il avait de la faire céder. Azelma connaissait bien ce regard et le craignait fortement, mais resta droite et digne dans sa colère, déterminée à vendre chèrement le moindre des aveux que Thomas ne manquerait pas de lui arracher. Elle était concentrée et prête à batailler durement pour garder ses secrets... C'est pourquoi le bruit sonore qui interrompit leur combat silencieux, s'il eut le don de la surprendre au point qu'elle se leva d'un bond de son siège, lui donna malgré tout un prétexte inespéré pour fuir une confrontation qu'elle était assurée de perdre. Elle ne savait pas dire non à son cousin, elle n'avait jamais su, mais elle tenait là une échappatoire, et comptait bien s'en saisir. — Qu'est-ce que ce bazar ? s'exclama-t-elle en faisant quelques pas en direction de la source du bruit, réalisant soudain avec exaspération qu'elle avait laissé sa baguette dans sa chambre. Sa colère fut de bien courte durée, car la tranquille réponse de Thomas eut le don de la clouer sur place, et Azelma après une seconde de stupeur se tourna vers celui qu'elle avait laissé derrière elle et qu'elle refusait de croire, la bouche bée. Comment, Evan Rosier était ici ? Thomas avait osé le ramener chez elle ? — Mais de quoi est-ce que tu parles, lâcha-t-elle d'une voix étranglée, toute dignité envolée. Tu n'es pas vraiment sérieux... Sa voix avait pris un ton suppliant tandis que Thomas se levait de son siège en lui rétorquant qu'ils devaient avoir des choses à se dire. Azelma avait soudain la tête qui tournait, et sentait monter en elle un malaise irrépressible tandis que l'idée même que son ancien fiancé soit chez elle commençait à frayer un chemin dans son esprit tourmenté. Le calme olympien de Thomas, ainsi que la résolution avec laquelle il se dirigeait vers la cheminée, acheva de la convaincre qu'il disait vrai : s'il s'était agi d'une blague, il serait resté pour profiter plus longuement de sa figure, et jouir de sa violente réaction, c'était une évidence. — Thomas reste ! lui ordonna-t-elle en retrouvant un semblant de lucidité et qu'après la tétanie, une vague de panique la gagnait à l'idée de se retrouver seule avec Evan. Ne me laisse pas, ne... Thomas ! s'écria-t-elle d'une voix suppliante tandis que son cousin disparaissait dans un nuage de fumée verte. Azelma se retrouva seule dans le salon, atterrée, avant qu'un nouveau fracas de métal n'achève de la convaincre que son damné cousin avait bien ramené quelqu'un. — Pooky ! s'écria-t-elle d'une voix quasiment hystérique, ramène-moi ma baguette, ordonna-t-elle à l'elfe qui venait de se matérialiser près d'elle. Elle n'avait pas le droit de s'en servir, n'étant pas encore âgée de 17 ans. Mais elle devait être en mesure de se défendre, et plaiderait à coup sûr la présence d'un intrus chez elle pour justifier l'utilisation de sa magie. Reste avec moi, ordonna-t-elle dans un éclair de génie lorsque l'elfe de maison lui eut ramené sa baguette d'aubépine. Lui pouvait faire de la magie, il la protégerait face à Evan si ce dernier décidait de l'importuner. Ou s'il ne s'agissait pas d'Evan mais de quelqu'un d'autre, peut-être de quelqu'un de dangereux. Un peu ragaillardie à cette idée, la benjamine Travers s'aventura jusqu'à la cuisine dont elle poussa la porte d'une main qui restait un peu tremblante. — Y'a quelqu'un ? Montrez-vous, exigea-t-elle d'une voix qu'elle espérait ferme. |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Jeu 6 Déc 2018 - 13:28 | |
| La bataille faisait rage dans la cuisine. Le fracas des couverts qui résonnait empêchait Evan d’entendre un traître mot de la tragédie familiale qui se jouait de l’autre côté. Et l’héritier ne se baissa que de justesse pour éviter de se faire tailler une nouvelle coupe par les couteaux à viande que l’elfe faisait voler dans sa direction. Lorsqu’il se releva, ce ne fut que pour contempler avec des yeux écarquillés de stupeur les lames qui vibraient encore dans le bois de la porte. « Mais qu’est-ce que … » hallucina-t-il avec une voix plus aigüe et certes moins virile qu’à l’accoutumée. Mais lorsqu’il tourna sa tête vers le dangereux elfe, celui-ci avait déjà disparu. Le sorcier retrouva un semblant de contenance en faisant quelques pas sur le carrelage et en se raclant un peu la gorge. Le silence épais de la nuit enveloppait de nouveau le manoir et la voix ni de son ami ni de son aimée ne résonnaient plus. Son hôtesse était-elle au courant de son intrusion et avait-elle ordonné à sa fidèle elfe qu'elle l’assassine à vue ? Il se sentait comme en geôle dans cette cuisine et se massa encore les paupières avec son pouce et son index. « Qu’est-ce que je fous là sérieux ? » essayait-il vainement de rappeler sa conscience avec une voix pâteuse.
Il eut le couard réflexe de se dissimuler derrière l’âtre d’un fourneau lorsque la porte de la cuisine grinça de nouveau. Dur de dire qui il redoutait le plus de trouver entre l’habitante ou son elfe. La voix claire et ferme de la sorcière qui passa la porte la première se chargea pour lui de répondre à cette interrogation. Et il poussa un profond soupir pour chasser de son âme toute trace de faiblesse avant de surgir de sa cachette. « Surprise ! » ses lèvres s’étirèrent en un sourire joyeux et aviné qu’on ne lui trouvait que peu souvent. Il avança précautionneusement - l’alcool le forçait surtout à la lenteur - de sa belle tandis que les yeux globuleux de son elfe étaient plissés à l’affut du moindre faux pas de sa part. « Je ne crois pas que la présence de ta chaperonne soit nécessaire » plaisanta-t-il gentiment. L’elfe sans doute l’entendait-elle différemment de sa grande oreille car ses petits poings se resserrèrent lorsque le sorcier poursuivit en agitant sa baguette. L’innocent sortilège informulé ne fit pourtant sortir du bout de bois qu’une gerbe de roses argentées - sa couleur préférée - qu’il lui tendit lorsqu’il se trouva proche d’elle. « C’est … pour toi ! » énonça-t-il l’évidence. Il avait mille autres mots à lui adresser moins placides que ces quatre là. Mais tandis qu’il lui faisait face, tous se trouvaient bloqués dans sa poitrine. Et Merlin savait que ce n’était pas dans les habitudes de l’héritier de manquer de propos doucereux pour gagner le tendre coeur des femmes qu’il entendait séduire. - dragées:
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| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Lun 10 Déc 2018 - 12:56 | |
| Seul le silence répondit d'abord à la question bravement formulée par la benjamine Travers, avant finalement que Rosier n'apparaisse dans le rayon de lumière qui filtrait par l'embrasure de la porte de la cuisine, un sourire contrit aux lèvres. A la vue du jeune homme, Azelma, agitée d'émotions contradictoires, eut un mouvement de recul qui, loin de devoir être interprété comme une marque de dégoût envers celui qu'elle aimait toujours aussi terriblement, n'était en fait que le seul moyen qu'elle avait trouvé pour combattre l'envie dévorante qu'elle avait de se réfugier contre lui. La Serpentard tentait désespérément de garder la tête froide et d'ignorer les appels lancinants de son cœur qui la suppliait d'arrêter de réfléchir, de se poser des questions, et de rendre son sourire à Evan Rosier. De se réjouir complètement de sa présence dans sa cuisine, qu'elle qu'en fût la raison. La raison n'importait pas, il était là. Avec elle, son ancienne fiancée, et ce la veille de son mariage avec une autre. Comment pouvait-elle avoir besoin d'une raison, alors que la présence même d'Evan chez elle représentait une telle preuve ? Oui, mais une preuve de quoi, et surtout, pourquoi était-elle à ce point tétanisée alors qu'il s'approchait lentement d'elle ? — Je ne crois pas que cela soit à toi de juger, répliqua-t-elle d'une voix tremblante à l'invitation d'Evan à se débarrasser de Pooky. Azelma se souvenait trop bien de sa dernière entrevue avec lui, de la manière dont il l'avait désarmée et menacée de sa propre baguette. Elle n'était pas de taille face à lui, d'autant plus maintenant qu'il faisait partie des Mangemorts... Un léger cri de terreur lui échappa lorsque Rosier lança un rapide sortilège informulé et l'elfe de maison s'interposa immédiatement entre les deux sorciers, les poings serrés et les oreilles rabattues sur le crâne en signe de colère, mais seul un innocent bouquet de roses argentées se matérialisa dans la pièce. Azelma déglutit difficilement, menaçant de fondre en larmes du fait de tant de pression, lorsque Rosier le lui tendit avec une désarmante simplicité. — Je... hésita-t-elle, les yeux rivés sur la merveilleuse gerbe de fleurs dont elle n'osait pas se saisir, qu'est-ce que tu fais ici, Evan ? lui demanda-t-elle en tentant de reprendre ses esprits pour fixer ses yeux pleins de larmes sur le visage du jeune homme, comme pour mieux le supplier de la laisser en paix. |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Mar 11 Déc 2018 - 16:10 | |
| Azelma ne se saisit pas du bouquet et Evan laissa mollement retomber le bras porteur de sa maigre offrande contre son flanc. Maintenant que le sorcier faisait face à celle qu’il aimait, il savait pourquoi il se trouvait dans sa cuisine. La transparence du regard qu’elle portait sur lui répondait indubitablement à celle de ses sentiments. Ses lèvres lui refusaient pourtant tout pardon. Et comme le pur feu n’avait pas fait oublier à l’héritier le comportement odieux qu’il avait eu avec sa fiancée et meilleure amie, ses folles aspirations renfermaient son seul doute. Il se haïssait d’avoir renoncé à la seule personne, découvrait-il trop tard, dont la confiance lui avait jamais importée. Et le regard par lequel il lui répondit en appuyant son épaule puis sa tempe défaites contre le bois de la porte se trouvait, sans doute pour la première fois de sa vie, celui d'un triste perdant. « Je ne me sens heureux que lorsque je suis avec toi … » finit-il par lui avouer un peu groggy. Et l’héritier de relever son bouquet, en même temps que de soustraire son regard, pour l’enjoliver de sa magie. Les pétales argentées gonflèrent doucement avant d’éclore pour dévoiler en leur coeur des pistils étincelants. D’un nouveau coup de baguette, les grains de pollen flottèrent comme autant de lucioles autour d’eux et les pétales s'envolèrent comme autant d'oiseaux argentés. Et l’héritier se plut à observer la tendre lumière qu’ils projetaient sur le visage en porcelaine de sa belle. « Tu me rends meilleur » continua-t-il dans un état d’alcoolémie tel qu’il lui ferait assurément soit tout oublier soit tout nier de son comportement affectueux dès le lendemain. Et cette pensée lui arracha un petit rire complètement niais.
Mais les lucioles et oiseaux finirent de se consumer en étincelles rougeoyantes et le bouquet ne fut plus qu'un tas de cendres. Seule la faible lumière du chandelier que l’elfe portait à bout de bras continua à éclairer les deux sorciers. « Depuis que tu n’es plus là, tout est tellement … » se redressa-t-il d'un coup en retrouvant la gravité de sa voix. La marque des ténèbres qu’il venait de recevoir lui brûlait le bras pour lui rappeler l’abjecte mission par laquelle il avait rejoint les rangs du lord. Il poussa un grognement et se passa frénétiquement les mains, dont celle qui tenait encore sa baguette magique, dans les cheveux comme pour repousser la démence qui le gangrénait. Le bois de boulot illustra tout à fait sa perte de contrôle en envoyant une gerbe de paillettes vertes vers une étagère de fines vaisselles qui s’écroula dans un horrible tintamarre. Et Pooky de tirer ses longues oreilles pour les protéger du bruit devant l'ampleur de la catastrophe qui se déroulait au sein de sa maison. Ce chahut - fait de cris et de pétarades de baguettes - était parfois tout ce que le nouveau mangemort entendait. « C’est comme si j’étais soit trop plein soit trop vide ! » expia-t-il douloureusement le fonds de ses sentiments. - dragées:
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| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Mer 12 Déc 2018 - 15:28 | |
| Azelma se trouvait dans l'incapacité la plus totale de bouger, et Evan laissa retomber le bras qui tenait le bouquet d'un air si misérable qu'elle sentit son cœur se fissurer un peu plus sous l'effet de la culpabilité. Ses doutes, ses peurs, son fol espoir aussi, la tétanisaient et l'empêchaient de décider lucidement de la marche à suivre, que celle-ci consiste à s'enfuir ou au contraire à se diriger droit sur celui qui, face à elle, semblait éprouver les tourments les plus violents. Jamais de sa vie Azelma ne l'avait vu ainsi, si vulnérable, si misérable, lui qu'elle ne connaissait que victorieux et flamboyant. Elle ne l'avait jamais vu ainsi, et à cet instant ne l'en aima que plus fort, malgré tout le mal qu'il avait pu lui faire et continuait de lui faire chaque jour depuis qu'il avait décidé qu'ils suivraient des chemins séparés. Sans qu'elle ne le réalise, de grosses larmes avaient commencé à mouiller ses cils et à dévaler ses joues tandis que l'adonis torturé en face d'elle prononçait des mots qu'elle n'avait jamais rêvé d'entendre un jour sortir de sa bouche. Il était malheureux sans elle, il n'était plus lui-même, et il le disait avec une souffrance si manifeste que la benjamine Travers ne pouvait que le croire, incapable d'imaginer ne serait-ce que l'espace d'une seconde qu'il puisse une nouvelle fois chercher à la manipuler. Il ne lui avait pas échappé que son aimé était complètement ivre, enveloppé comme il l'était dans de puissants effluves d'alcool qui lui avaient d'abord fait plisser du nez : mais ne disait-on pas que l'alcool amenait toujours les sorciers à dire la vérité la plus nue ? Un sanglot s'échappa de la poitrine d'Azelma quand Rosier recommença à s'agiter devant elle, mais ce dernier fut assourdi par le vacarme de la vaisselle qui explosa sur le sol en milliers de morceaux, à l'image de sa vie qui avait volé en éclats lorsqu'il lui avait annoncé qu'il ne l'épouserait pas. La jeune fille ne résista pas plus longtemps et se jeta contre Rosier pour l'entourer de ses bras, incapable de supporter une seconde de plus cette distance entre eux, eux que rien d'autre qu'eux-même ne pouvait séparer. — Oh Evan, hoqueta-t-elle tout contre la poitrine du jeune homme, mais qu'est-ce que tu as fait, comment as-tu pu... balbutia-t-elle sans parvenir à terminer ses phrases, comment oses-tu venir ici ! Sa lamentation se noya dans un nouveau sanglot, et Azelma donna un coup de son poing sur la poitrine de Rosier, à l'emplacement où devait se trouver son cœur de pierre. |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Ven 28 Déc 2018 - 12:54 | |
| « La Transylvanie n’était qu’un jeu d’enfants … » souffla la dernière recrue des mangemorts dans les cheveux châtains de la sorcière qui l’enlaçait. Il recouvrait son équilibre en respirant le parfum familier de son shampoing lui qui avait craint, depuis son premier meurtre, ne plus être capable de sentir - et d’apprécier - une autre odeur que celle âcre du sang. La magie noire déchirait petit à petit son âme en peau de chagrin. Et l’amour qu’il éprouvait pour l’héritière semblait en être l’unique remède. Les sanglots de la belle faisaient écho à ceux du soldat silencieux et il la serra doucement contre lui pour les étouffer. Evan se trouvait soudainement muet quant aux horreurs de la guerre et redoutait que Azelma ne les connaisse un jour à son tour. Son frère était un mangemort. Son cousin le deviendrait. Son futur mari également ? Elle le repoussa alors violemment en même temps que son étreinte insidieuse. Son parfum lui rappelait le goût de ses lèvres dont il se rapprochait dangereusement.
Par ce simple geste la sorcière rappela à sa conscience les raisons qui l’avait poussé, lui le premier, à se séparer d’elle. La réalité - de son appartenance aux mangemorts avant son union avec sa cousine - n'avait toujours offert à leur union qu'un terreau stérile. Mais l’alcool rendait également le jeune homme moins sensé et plus égoïste cette nuit-là. Et lui saisissant vigoureusement le poignet, il la ramena contre le coeur de pierre qu’elle entendait brusquer. « On s’en va ! - commanda-t-il avant de lui attraper le menton de son autre main pour forcer son regard - Juste toi et moi ! ». La peur obscurcissait ses pupilles mais la démence flamboyait dans ses rétines claires. « Je n’ai besoin de rien et ne veux être avec personne si ce n’est pas avec toi ! » lui asséna-t-il encore. « On se barre loin de toute cette folie ! ». Il était pourtant absurde de penser pour quiconque avait déjà fait face au lord que la fuite était une moindre possibilité dans ses rangs serrés. Et le sorcier, non content de forcer le regard de sa belle, d’obliger à son tour ses lèvres douces et charnues en les capturant entre les siennes âpres des tanins de l’alcool. Le désir était trop puissant que leur union fleurisse au moins dans les mensonges et la tromperie. « Cette nuit ! ». |
| | | | Sujet: Re: La reine de coeur et le valet de trèfle | THOMAS & AZELMA Mar 5 Mar 2019 - 12:41 | |
| Azelma se laissa envelopper dans l'étreinte de celui qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer, redécouvrant avec une indicible émotion la chaleur de sa poitrine et la facilité avec laquelle sa tête trouvait à se loger juste au-dessus de son cœur. La tendresse n'avait pas souvent été de mise entre eux, car il n'appartenait ni à son caractère ni à celui de Rosier de se laisser aller à de tels déballages d'affection, ni en public ni dans le domaine privé. Sans cesse en représentation, élevés dans des carcans familiaux rigides dans lesquels toute forme de tendresse est vue comme une marque de faiblesse, tous deux étaient de purs produits de ce que la société pouvait faire de plus triste et froid. Et pourtant ils étaient là, étroitement enlacés dans l'obscurité de l'entrée de la cuisine du manoir Travers, comme deux âmes en peine épuisées de masquer ce profond désespoir qu'ils partageaient et qui menaçait de les avaler tous les deux en entier. Ce désespoir qui, pour Azelma, avait trouvé racine dans la terre meuble du parc de la demeure familiale transylvaine, quasiment deux ans plus tôt, lors de ce premier été passé à ne plus savoir qui elle était et ce qu'elle allait devenir. Cruel jeu d'enfants, en réalité, auquel Rosier avait été le seul à s'adonner ! Car Azelma à aucun moment n'avait eu le sentiment d'avoir été conviée à jouer à cette partie dont elle n'avait jamais pleinement saisi les règles étriquées, ce qui pourtant ne l'avait pas empêchée de tout perdre au cours de cet été maudit.
Si Evan la laissa sans protester lui cogner la poitrine de son poing, il refusa tout net de la laisser rompre le contact entre eux et lui saisit fermement le poignet pour la ramener prestement contre lui : il ne serait de toute façon jamais venu à l'esprit d'Azelma de se séparer de lui, ni maintenant ni jamais. Grisée par sa présence et ses mots, la Serpentard au contraire avait le sentiment, à cet instant précis, qu'elle ne serait pas en mesure de survivre à un autre rejet de la part de celui auquel elle vouait toutes ses pensées depuis tant de temps. La rupture de leurs fiançailles l'avait déjà plongée dans une profonde dépression qui avait duré de longs mois, et l'avait changée jusqu'aux tréfonds de son âme : la benjamine Travers avait perdu une grande partie de son entrain naturel et de son piquant au profit d'un visage plus calme et triste loin de lui desservir, mais bien pâle en comparaison avec la copie d'origine. Cette transformation de physique et de caractère avait été le meilleur indicateur du pouvoir que Rosier avait sur elle, mais à aucun moment Azelma n'avait cherché à le dissimuler, et nul n'aurait su dire s'il s'agissait d'une stratégie de l'héritière pour récupérer son ancien fiancé contrit, ou juste d'un chagrin si profond que même la reine des faux-semblants ne parvenait pas à le masquer. Rosier faisait partie des rares personnes à voir à travers elle et déchirer sans peine tous les masques qu'Azelma arborait à longueur de journée, et leur échange de ce soir ne devait pas faire exception à la règle : la jeune fille sentit ses yeux s'écarquiller de stupeur lorsqu'il lui saisit le menton pour lui faire la proposition la plus indécente et la plus délicieuse qu'il ne lui fit jamais. Azelma resta quelques secondes muette, incapable d'articuler le moindre son, tandis que Rosier, le regard fébrile, déployait devant eux un avenir auquel elle n'osait même plus rêver puis conclut en posant sur ses lèvres un baiser brûlant auquel la jeune fille ne pouvait résister. Ses deux mains avides glissèrent autour du cou du Mangemort, et ce baiser au goût de promesse se prolongea de longues secondes. — Tout ce que tu voudras, murmura-t-elle d'une voix éblouie tout contre la bouche de Rosier après avoir séparé leurs lèvres. Je suis à toi, Evan. Je l'ai toujours été, et le serai toujours. Son murmure calme et confiant tranchait étrangement avec la peur fébrile qu'elle décelait chez son compagnon et qu'elle ne comprenait pas, inconsciente des tourments qui agitaient l'âme de celui qu'elle ne côtoyait plus depuis sa sortie de Poudlard. Nous n'avons même pas besoin de partir, il te suffit d'annuler ce mariage de malheur ! ajouta-t-elle avec le sourire triomphant de celle qui pense détenir la solution magique à tous leurs malheurs. Après tout, Evan Rosier n'avait-il pas déjà prouvé au monde qu'il était tout à fait compétent en matière de rupture de fiançailles ?
Dernière édition par Azelma R. Travers le Lun 1 Avr 2019 - 15:13, édité 1 fois |
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