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| Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS | |
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Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Mer 22 Mai 2019 - 10:56 | |
| Pour un homme qui accordait tant de révérence au silence, le monde politique se révélait parfois bien tumultueux. Le tragique événement de la nouvelle année avait démarré par un cri strident qui avait donné, et donnerait durant bien des jours encore, un nouveau ton à la communauté. Le Ministère de la Magie était sur le pied de guerre cette nuit-là. La famille de Lucresia Londubat avait été informée de son décès et la Gazette en ferait ses choux gras dès le petit matin. Les aurors dormiraient plus tard, l’enquête avait débuté. Bartemius Croupton se trouvait au coeur de cette effervescence : au sein de son département, on lui demandait des instructions ; au-dessus de son département, on lui demandait déjà des comptes. Et les journalistes qui s’infiltraient partout pour l’assourdir et l’aveugler avec leurs flashs …
Le chant plus doux des premiers oiseaux du matin l’accueillit lorsqu’il rentra chez lui, une aube bleue et triste baignait la bibliothèque qu’il avait rejoint par la cheminée privée de son bureau. Il abandonna sa cravate sur le dossier d’un fauteuil mais ne rejoignit pas la chambre maritale. Cela faisait plusieurs années que cette pièce n’était devenue pour lui qu’un endroit de passage. Il se couchait toujours quand sa femme était endormie et se levait toujours avant qu’elle ne soit réveillée. Sans doute aurait-il pu la croiser ce matin pour une rare fois à l’heure où elle se réveillait à son tour, un curieux sentiment le retint pourtant dans cette bibliothèque. L’instant où il avait fendu la foule mort d’inquiétude à sa recherche, il l’avait déjà oublié maintenant qu’il la figurait se reposer en toute sécurité. Bartemius observa plutôt les ouvrages de leur riche bibliothèque, nombreux consacrés aux langues qu’il avait apprises lors de sa jeunesse. Hormis quelques livres de psychomagie qui appartenaient à son épouse, il les avait tous lus. Ce fut justement de l’un de ses ouvrages dont il finit par se saisir d’un geste mécanique pour en feuilleter quelques pages et n’apprendre qu’une seule chose : il ne savait plus lire comme sa tranquillité d’esprit l’avait abandonnée. Les yeux larmoyants de Winky brillèrent bientôt derrière le garde-corps de l’escalier. « Maître … » gémit-elle au bord des larmes car elle avait passé tout le reste de la nuit à s’inquiéter. « Prépare le petit-déjeuner » claqua-t-il en même temps qu’il referma l’ouvrage de son épouse. Le désir du sorcier était de ne se réveiller que d’une douche et d’un frugal petit-déjeuner avant de se cloîtrer au niveau deux. Le seul caprice luxueux qu’il s’adonnerait dans son emploi du temps de la matinée serait celui qu’il consacrerait à la taille de sa moustache.
Bartemius Croupton était devenu complètement dépendant au bruyant tumulte du Ministère.
Et tandis qu’il montait les premières marches des escaliers, il ordonna encore à son elfe déjà affairée : « Et met une nouvelle bûche à brûler dans la cheminée ». Son souci n’était absolument pas la température du foyer mais bien la perspective de pouvoir transplaner en un claquement de doigt une fois ses sommaires affaires sanitaires accomplies. L’homme pressé n’interrompit son pas de guerre que lorsque son regard croisa enfin, quelques marches au-dessus de lui dans l’escalier, son épouse. Ses traits paraissaient à peine moins tirés que les siens. |
| | | | Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Ven 24 Mai 2019 - 23:07 | |
| Les minutes s'étaient égrainées à la vitesse de la lumière au Ministère, et extrêmement lentement une fois qu'Artemis Croupton eut posé un pied chez elle, choquée, entraînée par une Winky fidèle à son seul maître. La rouquine était restée un moment à suivre du regard l'elfe de la famille de son époux s'affairer çà et là, sans qu'elle ne lui ait rien demandé. Au bout d'un temps interminable, elle l'avait dépassé en ignorant ses appels pour aller prendre un bain. Si l'eau bouillante lui procurait habituellement une sensation intense de relaxation et de confort, l'esprit de la psychomage se trouvait toujours tourné vers le lieu qu'elle venait de quitter. Elle entendait comme un bourdonnement incessant dans ses oreilles, les hurlements stridents de ceux qui avaient été les plus proches de Lucresia Londubat. L'éclair de lumière verte avait imprégné la rétine de la sorcière qui revoyait encore son éclat dans la mousse de son bain. Elle avait eut l'habitude de travailler avec des rescapés d'attentats, surtout ces dernières années. Elle ne s'était pourtant jamais imaginé pouvoir en être une. Et si l'éclair de lumière l'avait touché elle ? Elle ne serait même plus là pour se poser la question et serait dans une housse à la morgue de l'hôpital dans lequel elle travaillait. Cette pensée lui donna la nausée et elle secoua la tête. Les joues maintenant baignées de larmes de la sorcière faisaient peine à voir. Le contre-coup. Le soulagement de s'en être sortie. La culpabilité d'avoir survécu. La crainte de ce qu'elle pouvait encore perdre. L'esprit de la brillante sorcière se trouvait non seulement tourné sur le passé mais aussi sur l'avenir. Si la soirée la hantait, elle guettait, angoissée et perdue, la terrible nouvelle que viendrait lui porter son elfe pour lui signifier la mort de son époux. Une nouvelle crise de larmes sembla s'emparer de sa gorge et elle enfouit sa tête sous l'eau pour les faire disparaître. Le calme paisible du silence aquatique ne fit pas s'évaporer la boule qu'elle ressentait au creux du ventre ni les larmes qui s'agglutinaient contre ses paupières closes. Lorsqu'elle remonta à la surface et qu'elle rouvrit les yeux, sa crise de larmes reprit malheureusement de plus belle.
La nuit ne lui porta pas du tout conseil, bien au contraire. Artemis alternait entre soupirs désespérés et sanglots violents. Le sommeil ne semblait pas décidé à la prendre. Ce n'est qu'au petit matin que la sorcière se rendit compte qu'elle avait dormi quelques minutes en se réveillant en sursaut, sur le qui-vive, en entendant du bruit en bas. La psychomage hésita longtemps à descendre. Ses traits tirés montraient qu'elle avait pleuré et qu'elle n'avait que peu dormi. Toute son expression faciale et corporelle montrait sa fatigue. Mais il lui semblait que le véritable sommeil ne serait pas décidé à la prendre tant qu'elle ne serait pas rassurée. Finalement, emmitouflée dans un peignoir, elle ouvrit la porte de la chambre matrimoniale qu'elle semblait être bien la seule à habiter tant elle n'y croisait jamais son époux. Et c'est d'ailleurs hors de cette pièce qu'elle aperçu les traits tirés de Bartemius qui semblaient répondre aux siens à la sortie de la bibliothèque. Figée comme une statue de sel, la rouquine le regarda sans être capable d'esquisser un geste. Elle analysa son regard et son visage, pour constater qu'il était en bonne santé. Il allait bien. L'ironique scène qui se jouait, elle, désespérée et lui, apparemment flegmatique aurait pu l'amuser si la situation avait été plus gaie. Mais sa détresse lui donnait l'allure d'un inferi et Artemis, au lieux de se réfugier contre son époux, fit tout l'inverse. Elle remonta une marche, puis une deuxième, avant de remonter le reste en lui tournant le dos, sans un mot. Là était tout le drame de leur relation. S'ils furent proches un jour, la roulette du destin semblait depuis longtemps avoir décidé de leur en attribuer un confus, et obscur. Il fallait être aveugle pour ne pas voir que quelque chose clochait entre eux. Artemis, bien entendu, le voyait mais refusait d'y croire, comme si se tenir devant les ruines fumantes d'une relation, délicieuse auparavant, lui aurait brûlé les pieds comme des braises. Tourner le dos à Bartemius c'était aussi une manière triste pour elle de s'épargner la réalité, quitte à mettre à mal sa fierté.
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| | | Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Mer 26 Juin 2019 - 10:54 | |
| Bartemius désirait - et se faisait consumer par l’ardeur de ce désir - remettre de l’ordre dans leur communauté. Le jeu politique prenait parfois - et de plus en plus souvent - le pas sur ses bonnes intentions lorsque, avec une tape dans le dos, on lui faisait comprendre qu’il serait le futur ministre s’il sauvait leur communauté de cette interminable crise. La finalité au bout de son cap importait-elle vraiment ? Car son cap ne changeait pas en dépit de celle-ci : éliminer tous leurs ennemis. La plupart des sorciers, dont sa femme faisait partie, ne pouvait trouver le sommeil tant qu’ils n’étaient pas rassurés. Lui ne le trouverait pas tant qu’il n’aurait pas crassement résolu la situation. Et une partie de lui enviait parfois ces bienheureux pour qui il se trouvait plus facile d’oublier la tâche sur le plafond - d’apprendre à vivre avec même - plutôt que de la récurer à la sueur de leur baguette. Un intense sentiment de lassitude perça sa carapace de fer et lui fit courber le dos lorsque sa femme lui tourna le sien. Il se disait parfois que être à la tête de la justice magique était autrement plus facile que d’être à la tête de sa famille. « Arte … » grimpa-t-il d’un pas découragé les nouvelles marches qu’elle franchissait plus vite. Ils avaient assurément perdu leur vivacité de jeunes élèves qui se poursuivaient alors dans ceux de l’école, sans se soucier de reprendre leur souffle, pour la seule promesse d’un baiser. Et leur lente poursuite - comme s’ils évoluaient aujourd’hui dans de l’eau, incapables de s’entendre, incapables de se rattraper - le torturait en lui rappelant tout de sa présente impotence. Bartemius saisit enfin la main de son épouse pour qu’elle ne s’échappe pas plus loin.
« Tu es en sécurité et notre fils également - lui caressa-t-il le dos de sa main avec son pouce dans l’un des rares gestes d’intimité qui les unissait encore - et je ne laisserai jamais rien vous arriver » asséna-t-il chaque mot avec conviction à la recherche de son regard vert et brillant. La vérité était que l’homme de loi - plus que d’action - n’avait jamais eu aussi peur que lors de cette nuit. La lueur verte avait pétrifié leur visage dans la terreur à tous. Il avait entendu des gens hurler d’incompréhensibles propos à propos d’une rousse. La recherche de son épouse dans cette masse écrasante, il ne s’en souvenait que par bribes à la manière d’un affreux cauchemar. Inviter son épouse à cette triste mondanité avait été une erreur qu’il ne reproduirait plus. Leur communauté pourrait bien jaser de ne plus voir le doux faciès de son épouse à ses côtés, et cette dernière protester. Il s’agissait de sa première décision - pour une fois non politique - qu’il avait pris à l’instant où il l’avait retrouvée. L’idée de la perdre lui était insupportable. Et ses détracteurs nombreux à souhaiter le tourmenter. Et en ce rare instant de lucidité, ce n'était ni à sa carrière ni à la communauté qu'il avait pensé, mais uniquement à la femme qui partageait sa vie. « Je mettrai fin à cette guerre, je deviendrai Ministre et nous serons heureux comme avant ». La seule chose certaine était qu’il n’était plus l’adolescent passionné de gobelbabil qu’il était à l’école, celui qui rêvait de comprendre toutes les langues comme autant de clés pour comprendre leur monde. Ce dernier se trouvait finalement plus simpliste et manichéen que dans tous ses fantasmes.
Dernière édition par Bartemius Croupton Sr le Sam 9 Nov 2019 - 16:25, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Mar 2 Juil 2019 - 15:21 | |
| L'appel de son époux ne lui fit pas ralentir la cadence. Qu'il parle ou qu'il se taise, cela ne changerait rien. Artemis avait compris depuis bien longtemps que la plupart des conversations qu'elle entretenait avec Bartemius Croupton étaient stériles, et sans conséquences. De ce fait, la sorcière ne se plaignait plus, et ravalait ses mots dans le silence pesant dans lequel se déroulaient toujours les dîners qu'ils passaient ensemble. Ils étaient rares. La famille Croupton, d'apparence si unie, voyait les liens en son sein se défaire un à un, comme un chemisier que l'on détricote méthodiquement et avec soin. La psychomage voyait cette déconstruction sans pour autant réagir. Elle y avait souvent songé, mais comment le pourrait-elle ? L'absence irraisonnée de son époux ne pouvait pas être combattue. Elle était dans tous ses mots, dans tous ses combats. L'homme qu'elle avait épousé et qui avait tant changé depuis leur cérémonie d'union, ne semblait se préoccuper que de la sécurité des autres, avant la leur. Et Artemis, fière mais compréhensive, ne trouvait pas le moyen de lui en vouloir. Elle ne le tenait responsable ni de son absence, ni de ses silences assourdissants dont il les créditait tout le temps. Junior, lorsqu'il était là, n'aidait guère à placer un peu de joie dans cette maison. Tout semblait aller à contre-courant de ce que la sorcière désirait, même son propre fils. Aussi les mots du patriarche, même s'ils trouvèrent le moyen de la rassurer parce qu'il osait les prononcer, ne lui arrachèrent ni soulagement, ni sourire. Bien qu'il eut la présence d'esprit de les unir d'un maigre contact physique, la sorcière n'eut pas le courage de garder sa main dans la sienne et pour une fois, elle rompit le contact entre eux. C'était lui qui le faisait toujours et c'était pourtant aujourd'hui elle qui le faisait. Comme si elle mettait elle-même la main à la tâche pour détricoter ce qu'ils avaient pu construire ensemble lorsque la guerre n'était pas encore arrivée. « Tu ne peux pas en être sûr » lui fit-elle vivement savoir ses pensées, « tout comme tu ne peux pas être sûr que rien n'arrive à la communauté ». Car elle savait combien cette dernière était importante pour lui. Peut-être autant, sinon plus importante que sa propre sécurité à elle et à leur fils. Artemis voyait comment Bartemius traitait son fils, et combien toutes ses plus belles paroles ne l'empêchaient pas de lui donner une éducation dure sans préoccupation de ses sentiments. Elle voyait tout cela, et se sentait incapable de faire changer les choses. Pourtant, elle était psychomage. Et son métier ne la sauvait en rien du délabrement de sa relation de couple, comme celle de mère de famille. C'était peut-être le métier de son époux d'assurer la sécurité de tous, mais parfois, on était incapable. Incapable de mieux faire, ou incapable de faire quelque chose. Elle l'avait accepté au bout d'un moment mais craignait que la leçon ne soit plus difficile à apprendre pour lui qui, pourtant, n'avait jamais eu de difficultés pour en réciter une par cœur. Une fois encore, il fit passer le travail avant tout le reste et Artemis en retira une expression blasée en se retournant réellement vers lui, pour le regarder de son air revêche. « Tu n'as que la politique à la bouche et ça te ronge plus que tu ne l'admettras jamais » lui dit-elle, sans pourtant être provocante ou en colère - Artemis était simplement blasée par ce qu'elle voyait, « tu ne raisonnes que par ta carrière. Tu ne sais pas si tu deviendras Ministre parce que tu ne connais pas le futur, Bartemius ». Il avait de l'ambition et pour rien au monde elle ne voulait le couper de cela. La rouquine l'avait toujours épaulé du mieux qu'elle le pouvait. Elle l'avait soutenu autant que faire se peu. Mais maintenant elle était fatiguée de n'être plus que le pilier d'une vieille maison délabrée par l'ambition, la politique, et l'avarice. « Continue à raisonner en politique, mais apprend au moins à raisonner en famille » lui dit-elle finalement. Elle regretta de s'être séparée de la main de son époux et la fixa vaguement avant de joindre les siennes. Leur éloignement se faisait pesant, et lourd, et aucun des deux Croupton, de toute évidence, n'étaient capable de franchir la distance qui s'était installée depuis longtemps entre eux.
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| | | Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Sam 9 Nov 2019 - 16:25 | |
| Artemis ne rompit pas seulement le dernier contact intime qui existait entre eux mais désavoua la confiance qu’elle plaçait en son époux. Avant de la connaître, Bartemius n’avait jamais douté de rien et certainement pas de sa capacité à modeler le monde selon sa meilleure volonté. Mais depuis qu’il s’était lié à cette jeune griffonne qu’il était fier d’appeler son épouse, la vanité qui pulsait dans ses veines (comme la même maladie puriste qui unissait le reste de sa famille derrière un mage noir) ne lui suffisait plus. Il avait besoin de l’amour et de la confiance de sa nouvelle famille, uniquement incarné à ses yeux par la grâce de cette épouse, pour avancer dans l’obscurité. Et lui qui regardait toujours ses interlocuteurs dans les yeux pour mieux y déceler la vérité échoua momentanément à soutenir celui désabusé de la femme qu’il aimait. Les propos qu’il avait maintes fois ignorés de la part de ses adversaires politiques, il souffrait de les entendre dans sa bouche. « La politique ne me ronge pas » souhaita-t-il la rassurer, lui mentant à elle autant qu’il se mentait à lui-même, en montant une autre marche. Et malgré le geste d’affection qu’elle avait rejeté, il lui reprit doucement sa main pour la caresser encore. « Et je deviendrai Ministre de la Magie - la corrigea-t-il tendrement en cherchant son regard comme un assoiffé cherche de l’eau dans le désert - Je deviendrais Ministre de la Magie si tu as confiance en moi » ajouta-t-il avant de déposer un baiser amoureux sur le dos de sa main. Il s’était rarement trouvé si fébrile en la regardant, il restait difficile pour lui de lui exposer ses blessures de la vie quotidienne. Senior croyait néanmoins aussi fermement en sa politique qu’en sa famille malgré les défaites essuyées. Et il était bien dur de déterminer si cette démence qui l'animait se trouvait sa plus grande force ou sa plus grande faiblesse. « J’ai besoin de toi et de ta confiance Artemis, et pas parce qu’il n’y a qu’avec toi que je peux y arriver. Mais parce que je t’aime et qu’il n’y a qu’avec toi que je veux y arriver ».
Il osa déposer sur ses lèvres fermées un simple baiser et lui releva doucement le menton désireux qu’elle y lise sa sincérité et lui rende en juste retour sa confiance. « J’ai conscience de ne pas avoir été suffisamment présent pour vous ces derniers mois - remporta-t-il la palme de l'euphémisme de l’année - mais mon premier souci sera toujours votre sécurité ». Les tendres propos qu’il avait pour son épouse n’étaient pas dénués de sincérité mais visaient malgré tout à lui annoncer une décision qu’il avait prise et qui ne réjouirait certainement pas l’intéressée. « C’est pour cette raison que je souhaite que tu cesses d’assister aux évènements organisées par notre Ministère » arriva-t-il enfin au bout de sa pensée. Ces moments où ils apparaissaient publiquement ensemble étaient les seuls où ils se voyaient encore. Bartemius n’avait plus le temps d’avoir une vie familiale et privée. Il n’était plus qu’un personnage public. Demander à son épouse de disparaître de cette sphère revenait à lui demander de disparaître de sa vie. Il s’agissait néanmoins d’une condition qui paraissait nécessaire à sa sécurité à elle, et à sa sérénité à lui dans l’exercice de ses fonctions. |
| | | | Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Mer 13 Nov 2019 - 16:06 | |
| Artemis se tenait sur les marches des escaliers comme un ange au milieu des débris de la guerre. Cette guerre qui faisait rage hors de chez eux tout en les épargnant pour l'instant, elle ne la supportait guère. Le tempérament de la sorcière, paisible et aimant, se trouvait confronté à la dure réalité du monde qui dévorait, malheureusement, sa tranquillité et sa famille. Bartemius se trouvait rongé par son travail sans même s'en rendre compte et la Potter ne savait que trop bien qu'aucune de ses paroles ne saurait le faire accepter une si rude vérité. Il s'employait au contraire à renvoyer ses balles comme s'il ne l'écoutait pas. Si la politique ne le rongeait pas, pourquoi évoquait-il le poste qu'il briguait dans la phrase d'après ? Elle n'eut pas même la force d'un soupir et la nuit blanche qu'elle avait passé, angoissée à l'idée de perdre ce qui avait fais son foyer, s'abattait plus violemment sur elle par une vague de fatigue passagère. Artemis était fatiguée de la guerre tout comme elle était fatiguée de sa solitude et de l'attitude de son époux. Elle regarda, sceptique pour la première fois, la main du sorcier prendre la sienne. La psychomage n'était jamais celle qui le repoussait et pourtant elle s'en sentait aujourd'hui le besoin. Mais elle ne se sentait pas le courage, pourtant, de le repousser à nouveau. Leurs moments ensemble étaient aussi rares que les rires qui étaient permis chez eux. L'austérité de Bartemius la frappait d'autant plus que dans les escaliers, il faisait sombre. Ce n'était pas en pleine lumière du jour qu'ils se voyaient mais bien dans l'ombre, comme si toute leur relation n'était marquée que du sceau de la sévérité, et de la noirceur. Cette dernière que prônait plus ardemment les partisans du Mage Noir n'avait-elle pas envahit leur maison à eux ? Les cheveux roux de la sorcière paraissaient d'autant plus pâles qu'elle était épuisée par tout cela. « J'ai toujours eu confiance en toi » soupira-t-elle en entrelaçant ses doigts aux siens, un peu malgré elle, « si tu n'es même plus certain de cela, c'est que tu ne me connais plus ». Ne lui avait-elle pas dit, un beau jour, que sa baguette était faite du bois de tilleul ? Ne lui avait-elle pas dit, justement, au détour d'un couloir sombre lorsqu'il avait faillit lui enflammer la tête, qu'elle était aussi loyale que son arme de sorcière ? Bartemius devait savoir qu'elle serait toujours loyale au nom qui avait remplacé le sien. Pourtant, même de cela, il n'en semblait plus certain, et tous les doutes qui l'agressaient tout le temps lui revinrent à la figure. La déclaration de son époux ne lui arracha pas un sourire tranquille mais un soupir résigné.
Il fallait donc toujours attendre la crise pour entendre de pareilles sonorités dans la bouche de Bartemius. Elle n'eut pas l'occasion de lui rendre la pareille puisqu'il posait ses lèvres sur les siennes. Artemis voulu se laisser aller à cette reconnexion charnelle, mais il rompit leur étreinte et elle se pinça les lèvres. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas eu pareille intimité ? La tête de la sorcière n'était qu'une succession de questions, toutes liées entre elles par le fil rouge de leur éloignement progressif mais profond. Elle cru - elle y cru profondément - qu'il était réellement conscient de ses mots jusqu'au couperet final qui lui fit l'effet d'une lame sur le cou d'un guillotiné. Résignée face à ces paroles de presque assignation à résidence, cette fois-ci, elle lâcha sa main pour s'éloigner avant de replacer derrière son oreille une mèche rebelle qui n'était malheureusement guère plus à son image de sorcière enflammée. « Comme tu veux » fit-elle malgré elle, résignée, vaincue, fatiguée par toutes ces bousculades et tous ces combats, « tu seras le seul à blâmer lorsque tu réaliseras que ce n'est pas nous qui provoquons la mort mais elle qui vient nous chercher ». Ses mots glacials auraient pu se comprendre comme un funeste appel mais il n'en était rien. La laisser ici ou la laisser sortir ne changeait rien à un destin, mais il ne croyait pas en ces choses-là. Bartemius était plus réaliste qu'elle ne le sera jamais, et elle ajouta, toujours froide : « Cesse de t'excuser pour un éloignement que tu amplifies d'autant plus... Ne fais pas comme si cela comptait pour toi ». Artemis était mauvaise, mais elle se sentait en colère et c'était à ce moment, le seul moyen qu'elle trouvait de faire passer sa rage. Il la condamnait à rester dans l'ombre sans même se soucier de savoir ce qu'elle en pensait. Il continuait de ne rentrer que tard pour partir tôt et ne pas la voir mais prétendait encore qu'il était désolé pour tout cela. « Les paroles de politicien, cela ne marche pas sur moi et tu devrais le savoir mieux que personne » conclu-t-elle calmement, « mais soit. Tu veux que je reste ici, je resterai ».
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| | | Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Jeu 14 Nov 2019 - 11:56 | |
| Bartemius, suspendu aux lèvres de son épouse et à la libération qu’elles pourraient lui offrir, ferma paisiblement les yeux. J'ai toujours eu confiance en toi. Il ne se rendit compte du besoin qu’il avait eu d’entendre cet aveu que lorsqu’il lui caressa les oreilles. Il avait besoin que Artemis le rende plus fort, après la terrible nuit de l’attentat, pour affronter ce nouveau jour qui venait de se lever et les suivants. Son soupir de soulagement se mêla à celui de résignation de la magnifique sorcière avant qu’il ne l’embrasse. Il ne voyait pas que ce rare instant d’éclat et d’intimité qui les unissait dans ce monde en ruines, la rousse n’y croyait plus. Le présent ne les unissait pas, l’un ne vivant plus que dans l’illusion du futur, l’une ne vivant plus que dans le regret du passé. Et alors que le coeur de la future première dame enrageait, sans toutefois parvenir à briser avec éclat sa carapace résolue, lui ne pouvait s’empêcher de sourire à nouveau. Comme tu veux.
Artemis s’était de nouveau éloignée, retrouvant la hauteur d’une nouvelle marche en même temps que professant une malédiction insensée. Son époux ne la voyait pas s’éloigner, ignorait sciemment les ténèbres qui les séparait. Il répondit à la froideur de ses mots par un reniflement interdit et ne prit aucune peine d’y répondre. Le fou la trouvait un peu folle. Il l’avait toujours trouvée un peu folle depuis qu’il l’avait vue en train de dessiner l’esquisse d’un dessin. Tout comme elle lui avait trouvé cet air étrange tandis qu’il apprenait par coeur son livre de gobelbabil. Le serpent et la lionne étaient instantanément tombés amoureux de leurs différences sous couvert de leur première dispute, n’était-ce pas un fait qu’ils acceptaient tous deux aujourd’hui ? Il monta encore une marche de plus pour se rapprocher physiquement d’elle quand c’était un tout autre éloignement, bien plus profond, qu’elle lui reprochait à raison. « Tu comptes pour moi, plus que personne - souhaita-t-il encore la rassurer et les réconcilier avant de la laisser conclure ses propos - et je souhaite également que nous nous retrouvions, mais pas dans le monde que nos ennemis veulent nous imposer ». Il était soulagé qu’elle accepte son souhait de l’éloigner de la vie publique. Sa sécurité à elle, avant celle de tout autre sorcier de leur communauté, serait toujours sa priorité. Le plus grand mystère pour notre homme de raison était bien d’aimer cette femme de manière si irrationnelle. Il lui avait dit un jour que les émotions aveuglaient les hommes et les éloignaient de la vérité, et il accomplissait au moins pour lui ce grave précepte. Elle n’avait pas été d’accord quand il lui avait expliqué qu’on voyait plus souvent les hommes guidés par les émotions que par la raison commettre des atrocités, que lui aurait-elle répondu aujourd’hui ? Il ne lui imposa pas une troisième fois le contact de sa main qu’elle paraissait déterminer à fuir ; mais confronta d’autant plus intensément son regard. « Ce jour peut paraître lointain, inatteignable après une nuit comme celle-là, mais j’y arriverai, je te promets d’y arriver. Laisse moi remporter cette guerre, ramener la paix, la liberté, la justice et la sécurité pour toi et j’aurai plus de pouvoir qu’aucun Ministre de la Magie n’en a jamais eu avant moi ». L’obscurité les entourait mais dans son oeil brillait pourtant un drôle d’éclat. « Souviens toi de ce monde idéal dont nous parlions à l’école, enfermés dans la bibliothèque, imagine seulement que ce monde ne soit plus un fantasme ! ». |
| | | | Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Mer 20 Nov 2019 - 13:07 | |
| Artemis était lasse. Comment une personnalité comme la sienne pouvait-elle le devenir ? Cette question la hantait depuis des mois, des années même, et maintenant que la sorcière se tenait devant son époux, une réponse égaya finalement sombrement son esprit brillant : « Tu es lasse parce que tu t'es mariée à lui ». Elle ne savait pas très bien si les tréfonds de sa conscience étaient à l'origine de pareille affirmation, ou bien si au contraire, elle pensait cela parce qu'elle était fatiguée et en colère. Une part d'elle était persuadée d'avoir raison, et c'était celle-ci qui la poussait ainsi à abandonner la bataille qu'elle ne saurait gagner contre un homme qui était habitué à en livrer une chaque jour. Elle ne comprenait pas comment tout avait pu lui filer entre les doigts et elle se surprit, alors qu'il l'embrassait, à se demander quelle vie elle aurait pu mener avec quelqu'un d'autre, comme Baldr. Elle n'aimait pas Baldr, elle aimait Bartemius, mais plus que jamais, la Potter regrettait d'avoir ainsi pris le parti de choisir l'amour au lieu de la raison. Elle qui avait tout fait pour prouver à son époux que non vraiment, elle avait raison, si humaniste qu'elle était, devait bien admettre que la raison de son époux lui aurait évité une telle mélancolie et une telle lassitude. Une fois encore, les paroles que Bartemius croyaient réconfortantes ne l'étaient que pour lui. Elle se demanda, sans doute à raison, qui il essayait de rassurer sans oser le formuler à voix haute comme elle n'osait pas raviver entre eux le feu de la discorde. Ils étaient déjà suffisamment loin l'un de l'autre. Auparavant, Artemis avait adoré débattre avec lui, elle s'était épanouit dans une relation intellectuelle qui finalement, l'avait aidé à ne pas sombrer dans l'ennui. Maintenant que cette relation était perdue, avalée par le Ministère, que lui restait-il, sinon un fils qui ne ressemblait que trop à son père ? Il reprit sa main qu'une fois encore, elle n'eut pas à cœur de fuir. Le regard intense du patriarche bouleversa la rouquine avec une force démesurée, et toute la tension de ses muscles angoissés par la soirée de la veille, se relâcha, et toute la force qu'elle avait voulu se donner sembla s'évaporer. Artemis, en l'entendant ainsi lui parler, en l'entendant raviver un peu plus tout ce qu'elle détestait chez lui, se mit à pleurer. Et comme une adolescente éplorée par un amour brisé, elle se réfugia contre son époux en commençant à lui frapper le torse, avec la force du désespoir et la faiblesse des larmes, tout en répétant comme une scandaleuse litanie : « Tu ne comprends rien, Bartemius. Tu ne comprends rien ! ».
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| | | Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Ven 29 Nov 2019 - 10:54 | |
| La force de Bartemius s’accroissait tandis que celle de Artemis déclinait. Son ambition, sa faim de pouvoir, consumait l’air ambiant, étouffait la flamme de son plus proche entourage. Il devenait un fou aveuglé et avait passé le point d’être raisonné. Et alors qu’il pensait avoir transmis à son épouse son enthousiasme et son effervescence - alimentés par cette rage de vaincre qui le caractérisait - elle s’effondra contre lui pour mieux le repousser de ses dernières forces. L’homme fronça les sourcils d’abord par perplexité, puis par contrariété. Il la trouvait présentement si complexe à déchiffrer qu’il reconnaissait à peine la femme qu’il avait épousée. Sa pâleur d’ordinaire diaphane et lumineuse lui semblait transparente et malade en cet instant. Et cette vision, enfin et l’espace de quelques secondes, fit vaciller le siège inébranlable de sa passion dévorante. Est-ce qu’il était ce monstre dont souffrait sa famille ? La pensée fugace disparut en même temps qu’elle naquit. Il se trouva piteux devant les rebuffades désespérées et les réprimandes suppliantes de son épouse. Il ne l’avait jamais vue si fragile et avait peur de reculer, de lui saisir les poignées. Il lui paraissait qu’un rien aurait pu la briser en cet instant. « Tu es bouleversée - souffla-t-il enfin d’une voix rocailleuse - et tu es fatiguée … » ajouta-t-il en portant sa main derrière ses cheveux, sur sa nuque qui lui semblait froide. C’était pourtant elle qu’il accusait et non lui qu’il jugeait. La remise en cause de ses actions, dans lesquelles il s’était profondément enfoncé, n’était plus possible. Il se sentait terriblement mal à l’aise en cet instant, entre ces murs qui avaient été ceux de sa mère, entre ses tapisseries sombres, écrasé sous ce plafond. Il se sentait incapable dans ses devoirs de père et d’époux et son bureau, depuis lequel il avait l’impression d’avoir une certaine maîtrise du monde, lui manquait comme un refuge en cet instant. « Tu devrais te reposer ». Il déposa un baiser furtif sur son front et disparut enfin dans l’obscurité en montant les dernières marches de l'escalier.
Il s’enferma dans la salle de bains et, parvenant devant son miroir, ce dernier semblait lui dire que c’était lui qui était bouleversé, fatigué, méritant repos. Son front soucieux écrasait sous le poids de ses réflexions ses épais sourcils, son visage tout entier semblait s’affaisser. Il se passa plusieurs gerbes d’eau glacées sur le visage pour chasser la terrible vision des deux spectres qu’ils devenaient sous le linceul de leur mariage. Lorsqu’il eut terminé de faire sa toilette, d’enfiler des vêtements propres et de tailler sa moustache, il redescendit enfin les escaliers qui grinçaient et tremblaient sous les talons de son pas de guerre. Winky l’attendait en bas des marches en tenant son chapeau fédora et sa mallette et notre homme lui transmit de nouvelles instructions. « Veille sur ta maîtresse et assure toi qu’elle se repose et reprenne des forces. Préviens Sainte-Mangouste qu’elle ne travaillera pas aujourd’hui ». |
| | | | Sujet: Re: Combat is my sleep, sleep is my enemy | ARTEMIS Mer 4 Déc 2019 - 16:42 | |
| Bartemius et Artemis étaient assurément des êtres pleins de contradictions, tous les deux très différents l'un de l'autre. Cela passait du détail le moins important mais pourtant le plus visible - comme leur couleur de cheveux - pour s'échouer finalement dans leurs êtres. L'ambition de Bartemius se heurtait à la stabilité de la psychomage, qui, si elle fut ambitieuse un jour, avait tout laissé de côté par la suite pour se consacrer à sa famille. Là où elle épousait son rôle de mère et d'épouse, son mari le rejetait en bloc, en érigeant un mur qui les séparait déraisonnablement. L'effondrement psychologique de la sorcière en conséquence de l'horrible nuit qu'elle avait passé, ne sembla pas émouvoir plus que cela son époux qui lui dit remarquer, avec son bon sens, qu'elle était fatiguée.
C'était le mot, sans doute.
Fatiguée, bouleversée, lassée, désespérée. Artemis sentait étrangement le poids de sa volonté vaciller un peu plus chaque jours qu'elle passait à manger seule, et à vivre seule dans cette demeure qui n'était devenue la sienne qu'avec son mariage. L'austérité de l'endroit ne parvenait pas à la rendre ainsi, mais elle contribuait à la rendre fade. Comme aidée par son légitime propriétaire, cette demeure semblait devenir un froid cercueil dont elle ne se sentait pas capable de se tirer. L'injonction qu'il lui fit avant de se séparer d'elle la laissa d'autant plus pantoise qu'elle ne s'attendait pas à n'être plus soutenue que par le vide. Artemis retrouva néanmoins un équilibre physique qui n'allait pas de pair avec son équilibre psychologique alors que les larmes continuaient de franchir la triste barrière de ses paupières. Le regard hagard, elle le suivit des yeux alors qu'il allait s'enfermer dans la salle de bain. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer. Elle n'avait même pas senti qu'il lui avait embrassé le front. La sorcière recula, avant de rentrer dans leur chambre pour s'enfermer à clé et se réfugier sur le rebord de la fenêtre pour regarder le dehors, au travers de ses larmes salées encore et toujours provoquées par sa sensibilité démesurée au contact de l'ambition dévorante de l'homme qui partageait sa vie. |
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