Tente d’être charismatique – immature – complexé – rêveur – généreux – dévoué – candide – drôle – maladroit – peu de tact – amoureux – insécure – dragueur quérulant et maladroit

Reginald est le petit frère d’Amos Diggory. Le beau, le brillant, le si intelligent Amos Diggory. Celui dont tous les mecs veulent être l’ami et dont toutes les filles roucoulent à son passage. Du moins c’est la vision qu’en fait son cadet. Reginald vie très mal le fait d’être le frère d’un jeune homme aussi incroyable, d’autant plus qu’il adore son satané de frère. Il l’idolâtre un peu, lui aussi, espérant un jour être aussi doué et cool que ce golden boy. Il l’admire probablement autant, sinon plus que ses cocottes roucouleuses. Il en fait carrément une obsession. Autant qu’il n’en peut plus des « Amos ci, Amos ça, ouhlalaa Ammmoooos », autant il est le premier à y croire. Comment pourrait-il en être autrement lorsque toute sa vie durant on lui chante les beaux yeux de son aîné, et lui rabroue ses propres faiblesses en les comparant aux victoires de son frangin ? Il a cette impression étouffante de ne pas être à la hauteur, de décevoir constamment ses parents et ses professeurs, convaincue que ceux-ci attendent encore le moment où il deviendra enfin à la hauteur. En se comparant autant et en se diminuant ainsi, Reginald struggle à trouver son identité propre. Qui est-il ? Il n’en sait pas grand-chose.

«Mouais, maman, vraiment pas besoin de déranger toute la famille…on sait pas, on aura peut-être rien à fêter, probablement pas. Je serai jamais nommé Préfet, je suis pas Amos maman…». Voilà au moins ce qu’il sait. Il n’est pas Amos.

Il n’a pas non plus été nommé préfet, évidemment. Dumbledore est un homme fêlé, mais pas à ce point. Reginald n’est pas suffisamment responsable pour assumer un tel poste, le pauvre arrive à peine à se rappeler qu’il doit aller en classe du lundi au vendredi, il ne faudrait pas trop lui en demander. D’ailleurs, l’adolescent n’a pas le temps d’être préfet. Alors qu’il ne dirait pas non à se prélasser dans l’énorme bain que son frère lui a vanté, il a besoin de chacune de ses précieuses minutes pour étudier. Reggie n’est pas très intelligent, selon lui du moins, quoique son T en métamorphose l’an dernier milite en faveurs de cette thèse. Il bosse dur, surement plus dur que certains serdaigles, il passe souvent ses nuits à étudier dans une salle de classe abandonné, à la lumière de sa baguette. Malgré son dévouement et ses bonnes intentions, ses heures d’études semblent lui causer plus d’ennuis que d’autres choses : il manque trop souvent son cadran et fait chuter le sablier de sa maison en arrivant en retard en cours ou en manquant carrément ses premières périodes. Sa dédication à ses études est bien évidemment connu d’à peu près personne, car être studieux, eh bien, c’est pas très cool.

Voilà ce qui nous apporte au prochain point : être cool. Reggie n’est pas « pas cool », mais il n’est pas aussi cool qu’Amos. Les autres l’aiment bien en général. C’est un bon vivant, un rigolo à l’humour tordu, mais un rigolo tout de même. C’est un bon ami aussi, fidèle et supporteur, présent et à l’écoute, bien qu’extrêmement maladroit. Surtout avec les filles. Ah les filles, probablement sa deuxième obsession. Il a 15 ans et jamais eu une copine. Pourquoi donc? Il est mignon non? Bon il n’a pas la mâchoire ni la stature d’Amos, mais il n’a pas l’air de snivellus non plus! Et puis, il serait le meilleur petit-copain du monde : romantique et dédié, prêt à tout pour lui plaire. Le problème est que ses techniques de dragues se classes parmi les meilleurs de Stiffler d’American Pie. Bien maladroites et de mauvais goûts! C’est plus fort que lui, il est convaincu que pour être attrayant il faut avoir l’air d’avoir de l’expérience et être un peu con.

Reggie est un p’tit con, quand même, un p’tit con au bon fond. En d’autres mots, un grand immature. Prêt pour une bagarre de papier mâcher en potion ou à faire preuve d’un humour déplacé envers autrui pour faire rigoler ses potes. Un public gagné le fait sentir aimé des autres, même si ça le laisse bien trop souvent pris d’insomnie à ressasser le moment et à ne pas s’aimer lui-même.

En bref, Reginald c’est un bon Pouff, aux prises avec mille et uns complexes et remises en question et ayant grand besoin de murir un peu. Aveugle de ses qualités et obnubilé par ses faiblesses. Pas « aussi tout » qu’Amos, mais pas rien non plus. En espérant que ses trois dernières années à Poudlard seront charnière dans sa quête identitaire. On lui souhaite de grandir, de laisser tomber les images et d’apprendre enfin à s’aimer. Il n’est peut-être pas le crayon le plus aiguisé de la boite, mais il est le plus vaillant de tous. Il n’est peut-être pas le plus sportif, mais il donne tout. Il n’est peut-être pas le plus cool, mais il est le meilleur ami à avoir.

Ouvre les yeux Reggie, il est grand temps. T'as pas besoin d'être Amos pour qu'on t'aime.