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At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE

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Anselmus Spudmore

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MessageSujet: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Mar 19 Nov 2019 - 19:25

Cela faisait longtemps que Anselmus n’avait plus célébré noël avec les Spudmore. Il avait baragouiné quelques vagues excuses les premières années, et puis il avait arrêté, tout comme sa famille avait cessé de l’attendre. Il était amusant pour lui de constater que, malgré la décennie qui s’était écoulée depuis, absolument rien n’avait changé dans leur maison. Le faste sapin dressé dans le salon dissimulait le premier modèle de Feuopoudre accroché au mur. Des branches de sapin ensorcelées de petits filaments brillants détournaient partout l’attention des tableaux qui illustraient les parties de quidditch les plus épiques de l’histoire. Et des petits animaux en paille tressée par son aîné et lui quand ils étaient petits agrémentaient la tablette de la cheminée. Le foyer de cette dernière n’accompagnait plus les réflexions empiristes de leur père. Il devenait le théâtre des légendes que leur grand-mère leur contait en jetant la couronne de noël dans les flammes à l’époque. Comme celle des sorcières qui se déplaçaient dans le ciel, une grosse lanterne à la main accompagnant Odhinn Wotan, monté sur son Gronian à huit pattes, fendant les airs, entraînant derrière lui la troupe bruyante de la chasse sauvage … Les 24, 25 et 26 décembre étaient les trois seuls jours de l’année où vous pouviez avoir la chance de ne pas entendre parler affaires chez la famille qui renouait avec ses traditions familiales les plus bavaroises. Pour cette raison, ils avaient toujours été la période préférée de Anselmus.

Pour autant, son intention n’était pas de s’éterniser dans la maison familiale au cours de cette après-midi de réveillon, il espérait plutôt filer à l’anglaise après avoir déposé ses cadeaux pour le reste de la famille au pied du bel arbre rouge et or. Il ne revoyait sporadiquement ses parents, surtout sa mère, que depuis cette année et il restait encore prudent dans la manière d’aborder son retour parmi les siens. La nuit tomba au dehors, en même temps qu’une pierre au fond de son estomac, pour lui rappeler qu’il aurait dû partir plus tôt retrouver son spartiate appartement où ce qui se rapprochait le plus d’un sapin était la pyramide de bouteilles de bières dans son frigidaire. Le sorcier évita soigneusement le regard attristé de sa mère en remettant son cuir sur les épaules. « J’ai oublié d’allumer la dernière bougie de la couronne accrochée à la porte ! Ansel, tu pourrais … » l’empêcha-t-elle de transplaner in extremis « Ja mama, mais après je file ! » lui planta-t-il une bise sur sa pommette osseuse pour marquer son départ. Il n’offrit pas la pareille à son père en passant devant lui, lequel ne baissa pas plus son journal. Et ce fut d’un pas tranquille que le sorcier se dirigea vers le hall d’entrée, sans se douter que l’attendaient derrière la porte palière ceux qu’il était persuadé d’avoir si bien su éviter une nouvelle fois.

Son grand frère et sa belle-sœur se tenaient pourtant bien là, sur le paillasson, emmitouflés dans leurs vêtements d’hiver, le poing suspendu en l’air sans avoir eu l’occasion de toquer, l’air tout aussi surpris que lui. Une bourrasque de vent glacé se faufila par la porte grande ouverte et s’infiltra sous le blouson du plus jeune. Ses lèvres fines se tordirent dans un sourire sans joie lorsqu’il leur souhaita finalement « Joyeux Noël ! ».
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Randolf Spudmore

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MessageSujet: Re: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Dim 24 Nov 2019 - 18:56

Randolf, assit dans un fauteuil voltaire en lisant attentivement un journal, était prêt depuis vingt minutes à aller chez ses parents pour Noël. Mais si lui était prêt, ce n'était certainement pas le cas d'Alizea. Au bout du deuxième appel sans réponse, l'allemand avait laissé tomber l'idée d'être pile à l'heure et il s'en était désintéressé en lisant un article de la gazette. Il ne sut au bout de combien de temps elle émergea enfin et il la regarda par dessus son journal, sans faire de commentaire. Plus le temps allait, et plus Randolf ressemblait malheureusement à son père. Mais il le remarquait alors en se levant, il prit la main de sa femme pour l'embrasser et lui signifier gentiment : « Cela vaut toujours le coup de t'attendre ma chère ». Il lui afficha un sourire ravi en prenant sa cape ainsi qu'une écharpe et tendit son bras à son épouse pour qu'elle le prenne et qu'ils transplanent ensemble. « Prête ? ». Dans la minute qui suivait, ils avaient transplané.
Dans la poche de Randolf se trouvait une pochette miniaturisée et élargie pour contenir les cadeaux pour ses parents. Il posa sa main dessus pour vérifier qu'il ne l'avait pas oublié - on n'était pas à l'abri d'un accident... - et leva le poing pour toquer à la porte. Il faillit s'étouffer en voyant Anselmus leur souhaiter sans entrain un Joyeux Noël. La gorge de l'aîné était nouée par la surprise et il jeta un regard prudent à Alizea, comme si elle allait réagir avec autant de distance que son époux.
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MessageSujet: Re: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Sam 11 Jan 2020 - 19:20

La noire, ou la bleu marine ? Ou peut-être la vert émeraude ?
Alizea, que Merlin en soit témoin, avait passé la majeure partie de sa vie à plutôt être du genre garçon manqué que grande Lady. Cependant, les années passant, et l'âge aidant, la coquetterie l'avait peu à peu amadouée, plus encore depuis son mariage et son intégration à la famille Spudmore. Elle le savait fort bien, et si jamais il lui prenait l'envie de l'oublier, elle pouvait toujours compter sur ses beaux-parents pour le lui rappeler ; elle était la pièce rapportée de cette famille. Et pour y trouver sa place, rectification, pour y gagner sa place, elle devait le mériter, et ne ménageait pas ses efforts. Cela passait, en outre, par être irréprochable, tant dans son comportement que dans son apparence physique.
« Okay, la blanche », finit-elle par trancher au bout d'un temps interminable, se sentant terriblement coupable vis-à-vis de son mari, qui l'attendait patiemment en bas. Du moins... L'attendait-il seulement encore ? Elle tendit l'oreille, sans entendre le moindre bruit. La sournoise idée qu'il soit parti sans l'attendre lui étreignit furtivement le cœur, avant qu'elle ne se gifle mentalement et ne se reprenne. Idiota. Alizea connaissait parfaitement son mari, et était bien consciente de son caractère. Certes, il n'était pas démonstratif. Mais il l'aimait, tout comme elle l'aimait en retour, et elle le savait sans aucun doute. Souriant à son reflet dans le miroir sans être convaincue, elle descendit à la hâte en accrochant ses boucles d'oreilles, rejoignant son cher et tendre, dont le compliment la rassura. « J'espère que tes parents penseront la même chose », souffla-t-elle en enfilant les vêtements chauds que Randolf lui tendait délicatement. Le blanc, c'était virginal, cela les mettrait dans de bonnes dispositions... N'est-ce pas ? Elle s'enroula amoureusement autour de son bras, et hocha la tête en souriant. « Prête ». Avec lui, toujours.

Ce pour quoi elle était moins prête, en revanche, c'était ce moment de gêne qu'ils étaient en train de vivre. Si elle n'était pas aussi surprise et tendue, Alizea aurait sans aucun doute éclaté de rire. Il faut dire que la scène était cocasse. Randolf le poing en l'air devant une porte grande ouverte sur un Ansel aux yeux aussi ronds que des chaudrons, et elle, prête à gober des mouches avec sa bouche stupidement ouverte sur une réponse qui ne venait pas.
Ces quelques secondes d'embarras lui semblèrent être des heures, mais chacun finit par se ressaisir, à commencer par elle, qui répondit prudemment au joyeux noël de son beau-frère.
« Ansel... » Sa voix croassait légèrement, comme si elle venait de très loin. « Quelle bonne surprise de te voir. Joyeux Noël à toi aussi ! » Elle sourit, très sincèrement, et coula un regard en biais à son mari, dont elle pressa le bras légèrement, puisque le sien était toujours enroué autour, pour qu'il se décide à dire quelque chose.

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MessageSujet: Re: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Mar 14 Jan 2020 - 14:11

Anselmus imita le mutisme de son grand frère et se poussa tout simplement contre le mur. Son bras était toujours tendu vers la porte, et sa main accrochée à la poignée, comme si c’était sa planche de salut. Il ne s’entendait pas vraiment leur proposer d’entrer, Randolf et Alizea étaient ici chez eux et pas lui. Il se sentait donc un peu comme l’elfe en train de faire le portier pour le couple royal, et l’absence d’habits de fête sur ses épaules renforçait tout à fait cette impression. Son regard s’égara plus volontiers sur le minois de sa belle-sœur que sur celui de son chiant-frère lorsqu’ils lui passèrent devant. Les parents endossèrent heureusement à point leur rôle de bons hôtes dans le hall pour discuter avec leurs invités en même temps que leur elfe disparaissait sous les manteaux et écharpes. Able, qui n’avait pas daigné levé le nez de son journal le temps que la visite du cadet avait duré, s’était enfin avancé pour gratifier l’aîné d’une franche pression paternelle sur l’épaule. Et ce fut sur cette vision un peu triste que l’intrus, les deux pieds sur le paillasson, referma discrètement la porte sur lui. Il pouvait entendre de l’autre côté les premiers éclats joyeux de sa mère résonner et, se rappelant enfin de sa demande, pointa le bout de sa baguette vers la couronne pour allumer la quatrième bougie. Noël était officiellement arrivé chez les Spudmore. Lui n’en était plus un. Il descendait les marches du porche une cigarette coincée entre les lèvres, finalement pas si pressé de retrouver son spartiate appartement, lorsque la porte se rouvrit derrière lui. « Ne sois pas dumm Ansel, reviens ! ». La tête que sa mère avait glissée sous la marquise avait parlé. Un sourire aussi fin que éphémère traversa les lèvres du fils lorsqu’il rangea finalement sa clope. Sa baguette lui soufflait de toute façon que, après cette soirée, il aurait besoin de quelque chose de plus fort !

Ce fut donc vêtu d’un pull tressé beige et de son vieux jean, un peu élimé au niveau des genoux, que Spud rejoignit cette insensée fête dans le salon, comme s’il ne l’avait jamais quittée il y a dix ans. Tooky avait retrouvé son regard sombre des vieux jours (« C’est moi qui ouvre les portes ici, Monsieur ! » distilla-t-elle son venin en même temps qu’elle lui servit une coupe, comme s’il avait sérieusement envisagé de briguer son esclavage). Le regard bleu du sorcier, lui, trahissait souvent son intérêt vers Alizea, non seulement parce qu’elle était sublime dans sa robe blanche, mais également parce qu’il était curieux de l’observer évoluer dans sa nouvelle famille. Aucun de ses parents n'avait encore trahi le secret de ses dernières visites, et c'était tant mieux ! Ansel eut l’impression que Randolf grilla l’un de ses regards et il lui adressa en retour un sourire carrément faux-jeton. Les deux frères n’avaient plus échangé le moindre mot depuis l’attaque des détraqueurs et le faciès tendu de son aîné ne lui semblait pourtant pas s'être beaucoup déridé depuis. « Je ne suis pas le cadeau de noël que tu attendais ? ».

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MessageSujet: Re: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Sam 18 Jan 2020 - 22:20

« Tu n'as pas de comptes à leur rendre » répondit tranquillement Randolf à la réponse d'Alizea sur ses parents. Qu'ils apprécient ou non sa robe, ce n'était pas le problème de sa femme. L'aîné Spudmore était assez clairvoyant pour voir que ses parents n'appréciaient pas sa femme, sans qu'il ne puisse mettre de raisons particulières sur le problème. Elle faisait des efforts, elle était patiente autant que charmante. En soit, elle était la parfaite belle-fille, probablement la parfaite femme aussi. Sans doute que cette pensée avait aussi effleurée l'esprit d'Anselmus, mais son frère ne le savait pas. Comment aurait-il pu l'imaginer ? Et comment aurait-il pu imaginer qu'il se trouve également dans la maison de leurs parents ? La mine déconfite de Randolf était d'autant plus soulignée par la fausse joie de son benjamin et par le sourire sincère - trop sincère - d'Alizea. Son époux avait l'impression d'avaler de travers quelque chose qui le poussait à s'étouffer. Il ne sut répondre un « joyeux Noël ! » et se contenta d'un affreux silence pour toute réponse. L'aparté à King's Cross était très loin dans son esprit qui ne gardait en tête que l'échec que son frère était devenu. Et maintenant, il était le bienvenu dans la demeure familiale ? La logique de ses parents lui échappait, et comme toute chose qui l'interrogeait, Randolf avait maintenant envie de s'enfermer quelque part pour résolver le problème. Il n'en avait hélas pas l'occasion puisqu'il dû bien entrer à la suite de sa femme.

« Ah !  Enfin vous êtes là ! » s'écria la mère de famille en enlaçant son fils aîné avant de gracieusement embrasser sa belle-fille sur la joue. Ils n'étaient en effet pas particulièrement à l'heure, et l'humeur ombrageuse de l'aîné commença à se dissiper lorsqu'il vit son frère partir. Le poids qu'il ressentait en lui s'évapora alors qu'il saluait son paternel, qui consentit à baisser son journal. La posture du patriarche lui sauta aux yeux comme elle était identique à la sienne. L'aîné n'eut pas le temps de s’appesantir dessus puisqu'il suivit du regard sa mère rattraper son frère. Son mutisme devînt plus profond, et il se contenta de sourire à ses parents, répondre à des banalités par d'autres sans intérêt, en ignorant sciemment Anselmus. La main fermement accrochée à son bras d'Alizea ne semblait pas avoir le pouvoir de le tirer de son humeur morose. Le peu d'intérêt que Randolf portait pour son petit-frère faisait qu'il n'avait même pas noté son ridicule accoutrement. Pour la première fois de sa vie, assit dans un fauteuil, un verre entre les mains, l'ancien Serdaigle ne se sentit pas chez lui, maison usurpée par une compagnie désagréable qui trouva son point de chute en la bravade du plus jeune à son égard. Il n'avait pas manqué de notifier les coups d’œils appuyés envers sa femme. Le regard dur de Randolf se posa sur le benjamin et il répondit sèchement : « Comment t'espérer alors que tu ne viens jamais ? ». Il aurait pu ajouter, s'ils avaient été tous les deux, qu'il n'était pas plus à sa place ici qu'à la manufacture, mais c'aurait été une provocation que ni Alizea, ni sa mère, ni peut-être même son père, n'auraient pu tolérer. Il ne sentait pas le courage en ce réveillon de Noël, de leur gâcher la soirée. Cette dernière s'annonçait déjà suffisamment épicée.


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MessageSujet: Re: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Jeu 23 Jan 2020 - 19:31

Passés la froideur et le mutisme de cet échange pour le moins malaisant, chacun tâcha de faire bonne figure, et le cours normal des choses, si seulement dans cette famille y en avait-il un, reprit.  Leurs hôtes mirent fin au terriblement embarrassant silence entre les deux frères et à cette joute oculaire muette en venant les saluer. La bise de Mrs Spudmore semblait sincère, quoique manquant de chaleur, tandis que la jeune épouse complimentait sa belle-mère sur sa jolie tenue festive.
De dehors, quiconque aurait regardé par la fenêtre aurait trouvé cette scène familiale on ne peut plus chaleureuse. Mais lorsqu’Alizea tourna la tête en arrière vers Anselmus, elle ne vit que son dos, sa silhouette s’éloignant et déjà prête à repartir, visiblement peu désireux de rester parmi eux, parmi sa famille, ce qui la chagrinait beaucoup tandis qu’elle baissait la tête vers ses pieds, resserrant son étreinte sur le bras de Randolf.
Chacun prit place dans le salon autour du foyer, et, n’y tenant plus, la matriarche de la famille s’éclipsa pour rappeler à l’ordre et à l’intérieur son cadet, pour le plus grand bonheur de la sorcière. Le savoir seul, pour les fêtes, ou bien dans un bar avec des inconnus l’attristait plus que de raison, et elle préférait le savoir auprès des siens, même si les choses étaient loin d’être évidentes…

Les festivités de Weihnachten étaient officiellement lancées, pour autant, il régnait dans la maison une drôle de sensation de flottement avec cette tendance qu’en avaient les membres de prétendre que tout était normal, tout en se regardant en chien de fusil. « Trinquons aux festivités ! », tenta Mrs Spudmore tandis que l’elfe de maison, celui-là même qui ne cessait de regarder Anselmus de travers, apportait des coupes. « J’ai préparé l'Apfelwein, pour qui en voudra », précisa-t-elle dans un sourire, et malgré l’amertume qu’Alizea pouvait parfois ressentir à son égard, elle eut un élan d’amitié pour cette femme qui, de toute évidence, était tout autant peinée qu’elle de la situation générale et faisait tout pour préserver une certaine harmonie familiale. Si seulement cela pouvait marcher, se surprit-elle à penser, tandis qu’elle attrapait la coupe qu’Able lui tendait, sans une once de sympathie.
Occupée à faire la conversation avec sa belle-mère, la sorcière ne remarqua pas les coups d’œil que son ancien ami de toujours lui lançait, mais surprit des bribes de la conversation qu’échangeaient les deux frères, assis non loin de là où elle était, et à nouveau, le ton montait. Angoissée que les choses ne dérapent de trop, elle posa sa coupe tout en félicitant leur hôtesse sur la qualité de ses amuse-bouches – « le saumon fumé est délicieux, comme toujours ! », puis se leva pour venir se percher sur l’accoudoir du fauteuil dans lequel était assis son époux, frêle petit oiseau anxieux, désireux de sauver l’ambiance de la soirée. « En parlant de cadeaux, Randy, n’as-tu pas quelques petites choses à déposer au pied de l’arbre ? » questionna-t-elle son époux dans un sourire irréprochable, mais les yeux l’implorant d’une prière silencieuse de mettre sa rancœur de côté pour quelques instants encore, bien qu’elle eut conscience de lui en demander beaucoup…
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MessageSujet: Re: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Ven 31 Jan 2020 - 20:25

Le ton badin de Anselmus, Randolf y répondit avec sévérité. Et aussi simplement que cela, le cadet retrouva son statut de second face à l’aîné. Il n’y avait pas que le fameux apfelwein qui serait servi aigre ce soir … L’invité impromptu en but une gorgée faute d’avoir une réponse appropriée à formuler. Mieux valait réserver pour le dîner son voeu de réintégrer la famille et leurs affaires. Randolf semblait s’être confortablement complu dans le trou, aussi discret soit-il, laissé par son absence. L’oublié ne s’était jamais attendu à ce que la tâche de son retour soit facile mais il se trouvait présentement comme un alpiniste qui, après avoir longtemps observé une montagne sur une carte, arrivait à son pied à l’aube de sa grimpée. L’intervention de la dernière membre à avoir rejoint la famille intervint comme une corde lancée à ses pieds et il se trouva soulagé que sa demande déloge implicitement son époux. Anselmus n’avait plus parlé à Alizea depuis son échappée à Southbank mais curieusement, il ne se trouva pas gêné de lui refaire face. La sorcière savait toujours d’un simple regard obliger sa nature. « Je n’avais pas prévu de rester avec vous ce soir, simplement de déposer les cadeaux - il éclaira un peu penaud l’embarrassante situation de sa venue et de sa tenue en même temps - mais je suis content de te revoir ».

Leur hôtesse revint de la cuisine avec un nouveau plateau d’amuse-bouches (l’elfe lui tirait désespérément sur le pan de la robe comme un enfant boudeur). « C’est très moderne de servir à la manière moldue, non ? ». Son plus jeune fils, amusé malgré lui par ce joyeux numéro, consentit à alléger son plateau d’un petit four à la saint-jacques avant qu’elle ne le dépose sur le buffet. Il sentit alors sa nuque se raidir et sut, avant de la tourner vers son père, que ce dernier était en train de l’observer depuis son fauteuil. Si leur maison ne s’était jamais bâtie sur la pureté du sang, le mode de vie du plus jeune constituait tout de même quelque curiosité. Il ne fumait pas seulement comme un moldu, il levait aussi le coude dans leurs pubs, draguait parfois aussi des filles qu’il y rencontrait. Cela lui permettait au moins de savoir pourquoi il rejetait complétement l’idéologie qui menaçait leur communauté. Pour autant, il n’avait absolument rien à dire à son père (ni sur les moldus ni sur la modernité) et ce dernier finit naturellement par détourner sa meilleure attention vers son premier né. « Puisque nous sommes finalement cinq ce soir, tu présideras notre table mon fils ». L’annonce, si elle était supposée le contrarier, eut l’effet tout contraire sur le plus jeune qui se sentait plus à l’aise à côté de son amie et en face de sa mère, plutôt que coincé en bout de table à côté du patriarche. Le dos appuyé contre le chambranle d’une porte, la coupe de nouveau pleine, il y alla de son petit commentaire. « Au cas où on aurait risqué de s'étouffer avec trop de modernité d'un seul coup … ».
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MessageSujet: Re: At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE At Christmas, all roads lead home | SPUDMORE 129196351Sam 22 Fév 2020 - 17:37

Une guerre silencieuse venait de voir le jour dans la maison Spudmore, les tranchées étaient creusées, les camps formés et parmi ceux-ci se trouvaient néanmoins des éléments qui auraient pu se trouver dans le camp d'en face. Tel était le cas d'Alizea, qui semblait écartelée entre son époux et le frère de celui-ci, qui se regardaient en chien de faïence, prêts à s'entre-tuer s'il le fallait. Randolf n'hésiterait pas à écraser de tout son poids son cadet. Car ce cadet avait eu le toupet de partir sans au revoir, du jour au lendemain, enchaînant scandales sur scandales ce qui avait failli donner à son aîné des crises de nerfs incontrôlables. La santé mentale de Randolf se trouvait grandi du départ de son frère, et peut-être qu'aux tréfonds de sa conscience il était ravi d'avoir pu calmer les vagues soupçons qu'il nourrissait vis-à-vis des sentiments que pouvait ressentir Anselmus pour Alizea. Mais quoiqu'il en soit, c'était avec une stupéfaction qu'il n'avait pu feindre qu'il avait retrouvé son jeune frère sur le pas de la porte de leurs parents, avec leur mère aux anges et leur père, comme toujours, flegmatique semblant se délecter de cette quasi guerre fratricide qu'il avait lui-même alimenté depuis leur enfance. Mais bref, Randolf n'était pas ravi de la présence d'Anselmus tout comme ce dernier ne semblait pas ravi d'avoir été saisi la main dans le sac dans leur maison d'enfance. L'aîné de fratrie n'était pas franchement étonné d'apprendre si brutalement qu'Anselmus voyait encore leurs parents. A dire vrai, il avait compris son éloignement davantage sur le fond que sur la forme et il avait toujours été persuadé que des liens demeuraient entre leurs géniteurs et lui. Cela ne signifiait pas qu'il s'attendait à le voir pour Noël. La bonhomie affichée de la matriarche n'attira à son fils aîné aucun sourire ni aucune expression faciale chaleureuse. Peut-être que la rancœur de Randolf était plus profonde qu'il ne l'avait lui-même soupçonnée, et sa réponse sèche à son benjamin lui fit réaliser, en même temps qu'Alizea venait éteindre le feu, qu'il réagissait peut-être avec un peu trop de brutalité. La violence bestiale des mots du fabricant de balais ne se trouvait pas être totalement inhabituelle pour son jeune frère. Sans un mot toutefois, ni pour sa femme, ni pour Ansel, Randolf se leva pour aller à sa cape sortir de la poche de celle-ci ce qu'ils avaient tous les deux achetés pour Noël.

Et bizarrement, il fut bien gêné de voir qu'ils n'avaient, bien entendu puisqu'il n'était pas attendu, de cadeau pour Anselmus. La gêne apparu en une seconde et disparu dans la suivante alors qu'il déposait ce qu'ils avaient amené de manière totalement mécanique près de la cheminée. Il s'approcha du buffet pour se saisir d'un petit-four, le dos tourné à sa famille alors qu'il écoutait d'une oreille lointaine les conversations se tenir. Randolf reçut la phrase de son père, curieusement, comme un coup de poignard. Mais comme toujours avec lui, il ne trouvait rien à redire et ne se sentait pas le cœur à la rébellion ce soir. Il hocha silencieusement la tête en guise d'acceptation et mangea son petit-four, vaincu. Il n'avait jamais su rien dire à Able Spudmore, et il ne saurait probablement jamais lui dire "non". Il était programmé pour être l'enfant prodige, celui qui obéit et qui réussi, par opposition certaine à l'autre petit génie de la famille quoique beaucoup plus original que le premier né. La plaisanterie gauche de son frère lui attira un regard mal-à-l'aise de leur mère, qui postée non loin de lui car ravie de le voir rester pour la soirée, s'étouffa avec sa saint-jacques. Randolf, toujours médusé par l'atmosphère étrange qu'avait ramené Anselmus ce soir, s'assit simplement à la place désignée par son père. Able le rejoignit bien assez tôt et Randolf déglutit. Il avait dans la gorge un étrange sentiment de trahison, qu'il dirigeait davantage vers son père que vers toute autre personne. On l'avait toujours mêlé aux affaires et aujourd'hui il comprenait difficilement ce qui valait à son frère de venir faire un tour à la maison familiale pour Noël. Il avait l'impression, désagréable, qu'il se tramait quelque chose dans son dos et ne sachant pas ce que c'était - et n'ayant aucune chance de l'apprendre ce soir - il se sentait trahi. Et seul. Ainsi en bout de table, Alizea loin de lui, il était enfermé aux côtés de son père pour le meilleur et pour le pire. A la grande surprise de l'aîné, c'est sa mère qui reprit la parole pour leur confier avec une émotion qu'elle ne créait pas de toute pièce : « Vous n'avez pas idée combien je suis ravie de tous vous voir ici ce soir... Vraiment ». L'émotion n'était certainement pas la même pour son fils aîné qui dans une tentative de sourire afficha une grimace. « L'émotion est partagée, Ma' » confia faussement son fils aîné pour lui faire plaisir. Le regard qu'il jeta à son père valait néanmoins tous les mensonges, et après quelques derniers petits fours avalés, ils se mirent définitivement à table.


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Année 1977-1978
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