Arrrgh ! Moran faisait honte à tous ses aïeux, sur quinze générations ! Il perdait la bataille, Gardenia l'ennemie gagnait en puissance, et ils étaient actuellement en train de faire un remake des plus prestigieuses batailles historiques que l'on pouvait trouver entre l'Ecosse et l'Angleterre. Elle gagnait du terrain, la fourbe, elle s'approchait sans qu'il ne puisse la voir, la gueule toute enfarinée qu'il avait ! Il releva la tête au moment où la tomate s'écrasait sur son tee-shirt : « Aïe ! » feignit-il sa propre souffrance pour poser un regard brûlant sur sa femme qui bien entendu, riait aux larmes. Sale gamine ! Hélas, il n'avait guère plus rien sous la main, il était à la merci de Gardenia mais il ne comptait pas rendre les armes si tôt. Il s'approcha vivement d'elle pour l'attraper et coller son torse enfariné ET plein de tomate contre elle : « A la guerre comme à la guerre Gardenia ! ». Il pleurait de rire. Le jeune homme ne pensait pas avoir autant besoin de rire, mais c'était le cas, et cela lui faisait un bien fou.

Mourir de rire ? Qui avait bien pu créer cette expression qui convenait si bien au moment actuel ? A vrai dire elle remerciait autant celui-ci que l'inventeur du sort d'insonorisation et du babyphone, sincèrement, il s'agissait des trois choses qu'elle aimait le plus en ce moment même. Peut-être pas plus que son fils, mais tout de même elle n'en était pas loin, et que dire de son mari ? Elle ne pouvait absolument pas l'aimer, pas après cette attaque fourbe qui l'avait réduite à être pleine de farine et de tomates : ces propres attaques en somme. « La guerre ? Vous voulez la guerre, Monsieur Powell ? » riait-elle encore aux éclats malgré l'affront, elle n'arrivait pas à se calmer, et se rendre compte de la stupidité de la situation n'aidait en rien. Ils avait l'air bien beaux tout les deux comme ça. La jeune femme ne prit pas le temps d'essuyer leurs visages qu'elle claqua un baiser sur les lèvres de l'Ecossais. « Et bien ? N'aviez vous pas dit : "A la guerre comme à la guerre ? »