En serdaigle digne de ce nom, Amelia aimait apprendre. Elle pouvait se plonger dans des livres des heures durant sans s'en rendre compte. La plupart du temps, elle restait à la bibliothèque ou dans son dortoir durant les heures qu'elle consacrait à l'étude. Mais certains domaines, tels que la botanique et les créatures magiques, exigeaient d'elle de pointer son nez dehors. Ce jour-ci, elle prévoyait de se rendre aux serres pour voir les plantes magiques de Poudlard. Bien qu'elle soit considérée comme une élève plus qu'acceptable en herbologie, certaines compétences lui échappaient, la vie et le système de certains végétaux demeuraient obscurs à sa compréhension. Ce qu'elle ne pouvait absolument pas accepter. Ses énormes lacunes en vol et tout ce qui avait trait au quidditch étaient une idée qu'elle pouvait tolérer. Elle ne considérait pas le sport comme une pièce maîtresse de la vie d'un sorcier, du moins pas la sienne. Toutefois, elle essayait de ne pas y penser, rien que de s'interroger sur les intérêts du quidditch lui donnaient des migraines. Ce jour-là ne faisait pas exception. Quand elle vit le balais d'une de ses camarades, elle détourna de suite le regard et se focalisa sur le matériel pour son excursion dans les serres. Elle n'était pas absolument certaine qu'elle les utiliserait, mais elle préférait être préparée.

Après avoir fini de tout rassembler dans son sac, elle entama sa descente vers le rez de chaussé. Les escaliers lui parurent raisonnables ces temps-ci - du moins, lorsqu'elle les prenait. Elle arriva rapidement dans le grand hall et elle jeta un coup d’œil à la grande horloge. Elle devait retrouver Jyn aux serres. Cela leur avait semblé le plus simple pour ne pas s'attendre quelque part d'autre ou peut-être était-ce pour d'autres raisons. Amelia ne souvenait pas exactement pourquoi bien qu'au bout du compte, ça n'importait peu. Une légère fraîcheur parvint jusqu'à elle. Elle serra un peu plus son écharpe autour de son cou et se faufila entre les élèves qui entraient et sortaient dans le château. Elle pressa ensuite le pas et se retrouva à sa destination en moins de deux. Elle chercha Jyn quelques instants avant de pouvoir la trouver. Elle était déjà en pleine observation d'une plante. Amelia ne saurait pas exactement dire si elle était amie avec la poufsouffle. Celle-ci lui avait d'abord apparu comme une personne assez méchante. Mais après avoir été forcée de travailler avec elle sur un devoir en soins aux créatures magiques, elle avait compris que ce n'était qu'une apparence. Leur passion commune pour les animaux et leur compassion pour les elfes de maison avaient grandement aidé les deux jeunes filles à développer une entente et également une forme de respect mutuel. Lorsque Jyn eut fini de regarder ce qui l'intéressait, Amy prit enfin la parole pour la saluer : “ Hey ! Je vois que je suis en retard. ” Dit-elle avec un sourire avant d'ajouter le plus honnêtement possible : “ J'en suis navrée. ” 

Elle laissa ses excuses faire leur effet - si effet il y avait - sur la jeune fille espérant voir une réaction positive. Elle ignorait parfois comment lui parler. Mais lorsqu'il s'agissait de plantes, tout semblait tout de suite plus aisé : “ Alors dis-moi, as-tu vu quelque chose qui tu souhaiterais me montrer ? Une plante fraîchement plantée peut-être ? Mon dernier cours de botanique remonte à quelques jours et notre professeur avait parlé de nouveaux spécimens.   ” Peut-être avaient-ils été mis en pots depuis. Entre les cours et l'approche des examens de fin d'année, elle n'avait pas encore eu le temps de s'informer sur la question. Elle imaginait que Jyn en savait plus. Cette dernière avait un lien tout particulier avec les plantes. Un lien qu'elle n'avait jamais observé chez les autres et qu'elle ne s'expliquait pas vraiment.  

Les plantes magiques cachaient toujours quelques secrets, et Amelia les considérait souvent comme de meilleure compagnie que certains être humains qu'elle avait eu le malheur de croiser. Jyn lui avait paru au début comme désagréable, mais après avoir pris le temps de discuter avec elle, elle s'était ravisé. Cette dernière se montrait parfois un peu bourrue, mais maintenant, elle comprenait pourquoi. Elle afficha un léger sourire lorsque cette dernière lui répondit. Il s'agissait d'une remarque sarcastique, mais Amelia ne s'en offusqua pas.   “ Sait-on jamais. Elles pourraient s'enfuir si on ne fait pas attention.   ” Son humour laissait quelque peu à désirer, mais elle s'essayait de s'améliorer. Combien de fois ses frères l'avaient embêtée avec des "tu n'es pas drôle Amy" ou "rigole un peu, ça ne mange pas de pain !" ? Ses amis au contraire n'étaient pas dérangé par cette lacune évidente. Ils la comprenaient et l'aimaient pour ce qu'elle était. Ses frères ne l'avaient pas choisie, ses amis oui. Du moins, c'est ce qu'elle se disait  lorsqu'elle constatait la différence.

Des mandragores à remporter ? Très bien, songea t-elle. Alors qu'elle s’apprêtait à prendre ces charmantes créatures, Jyn lui posa une question. Les traits trahissaient certainement la surprise qu'elle ressentit. S'évanouir ? Elle ? Cela pourrait très bien arriver face à des lutins de Cornouailles - secret qu'elle gardait tant bien que mal - ou après avoir essayé de voler sur un balais pendant plus de cinq minutes - il fallait dire que dès que ses pieds ne touchait plus le sol, elle paniquait. Mais à cause d'une mandragore, certainement pas.  “ Tu me poses la question parce que tu crois que cela aurait vraiment pu m'arriver ?  ” Demanda t-elle finalement en arquant un sourcil. Puis elle ajouta rapidement : “ Non, il s'agissait d'une certaine Pandora. Elle est en troisième ou quatrième année, il me semble. ” Tout comme Jyn, Amelia n'avait pas des informations particulièrement précises sur cet événement. Bien qu'elle n'éprouvait pas de difficulté à discuter, elle n'était pas forcément une personne très sociale non plus. Elle retenait les noms de personnes qui l'intéressaient ou qui avaient marqué l'une de ses journées. Elle savait associer les noms des personnes de son année à des visages et même des maisons. Mais il ne fallait certainement pas lui en demander davantage.

Après avoir rapporté les différentes mandragores, elle revint près de Jyn pour lui poser une question : “ Je ne t'ai jamais demandé. Mais as-tu la même passion pour les plantes non magiques ? ” Elle vivait dans un village semi-magique, en conséquence, elle passait beaucoup de temps auprès des moldus et de ce qu'ils appelaient des fleuristes. Les orchidées lui paraissaient fort jolies par exemple. Si le traitement était des plantes magiques ou non était similaire de bien des façons, il y avait cependant des différences, Amy ne pouvait le nier. “ Tu es probablement l'une des seules personnes que je connaisse qui aime la botanique autant que moi. A vrai dire, je dirais que tu les connais bien mieux que moi. ” Peu accordaient de l'importance aux créatures magiques et encore moins aux plantes. Ils les trouvaient certes utiles, mais pas d'un intérêt direct. Mais les deux jeunes filles ne comptaient pas parmi ces sorciers fort heureusement.  

Se rappeler du nom de Pandora n'avait pas été une mince affaire, maintenant voilà que Jyn lui parlait de la personnalité de cette dernière. Amelia prenait grand soin de se souvenir ceux auxquels elle apportait son aide. Elle notait toujours mentalement les noms des gens qu'elle croisait et connaissait suffisamment pour qu'elle ait envie de les revoir. “ Il me semble bien que tu ais raison. Elle m'a toujours paru un peu perdue et rêveuse.  ” Ce qui n'était pas entièrement impossible pour une élève de serdaigle. Ils avaient beau être intelligents, l'originalité demeurait l'une des principales qualités des serdaigle. Avoir la tête dans les nuages, s'intéresser à des sujets que beaucoup jugeraient excentriques, passer du temps à étudier la lévitation et la pratiquer soi même étaient monnaie courante dans sa maison. A côté, elle était bien ordinaire. A moins que vous considériez une passion pour la couture comme quelque d'étrange, mais soit. Dans tous les cas, Amelia ne passait pas pour la personne la plus fantasque du monde, bien au contraire, et dans un sens, ça la satisfaisait. La situation lui permettait de passer inaperçue.

Elle avait posé une question personnelle à Jyn et ne s'attendait pas vraiment à une réponse. Ou alors peut-être bien que si vue qu'il s'agissait tout de même d'un sujet assez commun et qu'elle savait peu embarrassant. Les plantes, elle ne pensait pas s’entraîner sur une pente particulièrement sensible. Et la manière dont Jyn dit la chose lui parut à la fois très "normale", mais aussi étrange. “ Ce n'est pas de l'herbologie banale. ” Se surprit-elle à dire. Non ça ne l'était pas. Mais elle fronça les sourcils quand elle réalisa ce qu'elle venait de dire. Elle reprit finalement sur un ton plus clair : “ C'est juste différent. Et il n'y a rien de mal à la différence. ” La différence n'était un problème que pour les personnes qui ne pouvaient pas regarder plus loin que le bout de leur nez. Puis Jyn sortit quelque chose de son sac. De la racine de valériane rouge ! Elle saurait pas la reconnaître assez facilement. Mais elle devait avouer qu'elle se fiait davantage au philtre de paix dont elle connaissait la recette absolument par cœur. Mais Jyn devait avoir entendu parler de son anxiété. Car ces racines permettaient des nuits sans rêve et réparatrices. Et autant vous dire que l’anxiété l'empêchait parfois de dormir à son aise. “ Merci.  ” Elle les prit précautionneusement pour les mettre dans mon sac. “ Ce me sera fort utile. ”

Jyn s'éloigna d'elle, armée de ses gants et se dirigea vers le fond de la serre. Amy la suivit d'un pas lent mais assuré pour lui montrer qu'elle était là si la jeune poufsouffle avait besoin d'elle. Le père de Jyn était de lignée druidique ? Elle n'avait jamais entendu parler de ça. En même temps, ça ne la surprenait qu'à moitié. Jyn était quelqu'un de secret, peut-être bien plus qu'elle. “ Oui, c'est sensé.  ” Reconnut-elle d'un hochement de tête. Puis sa cadette ajouta quelque chose d'autre qui faisait sens avec tout le reste du personnage qu'elle apprenait à connaitre au fil des rencontres. “ Je le promets. Mais en échange, tu ne diras à personne que j'ai un humour à faire pleurer des cadavres, n'est-ce pas ?  ” Elle s'en fichait bien que tout le monde sache qu'elle avait un humour de zéro. Tout le monde pouvait se rendre compte de l'ennui mortel de sa personnalité. Elle était aussi intéressante que la pluie. Trouvez-vous la pluie intéressante vous ? Bien sûr que non, alors voilà. “ Je vois que ces plantes n'ont pas été assez soignées.   ” Dit-elle en en enfilant des gants à son tour : “ Il est temps que nous intervenions.  ” Ajouta t-elle avec une certaine tristesse. Elle imaginait que le professeur Chourave n'avait pas le temps de tout gérer. Mais cela l'attristait tout de même.   

Elle aimait parler de botanique, des plantes. Et elle se révélait curieuse sur bien des sujets. Cela pouvait être aussi bien une qualité qu'un défaut. Et lorsque Jyn lui parla de l'herbologie moldue elle se demanda si ce trait était une malédiction ou un bienfait. Elle paraissait assez timide sur le sujet, ou du moins sur ce qui pouvait y être associé. Elle se mordit la lèvre inférieure quand la jeune poufsouffle lui lança une remarque qu'elle n'avait pas pensé entendre. Du moins pas à ce moment. Elle avait imaginé que dire que la différence n'était pas un problème serait mieux accueillie que cela. Elle se contenta seulement d'un hochement de tête, préférant ne pas l'embêter davantage. Amelia prit gracieusement les gélules de valériane, bien trop heureuse que cette dernière ne lui en veuille pas et accepte de continuer cette discussion.

Elle fut quelque peu surprise quand Jyn lui demanda de ne pas parler de ses origines druidiques. Elle n'avait pas compté en discuter avec qui que ce soit. C'était quelque chose de très personnel. Mais elle se doutait qu'elle cachait quelque chose de plus derrière cette demande. Ce à quoi elle répondit une petite blague à propos de son humour qui ferait pleurer des morts. Elle avait le chic pour trouver des expressions appropriées et surtout des exagérations. Ses petites facéties ne pouvaient pas être aussi terribles qu'elle le prétendait. Si ? En tout cas, Jyn ne semblait pas le penser.  “ Eh bien, disons que nous sommes deux dans ce cas-là.   ” Dit-elle finalement avec un haussement d'épaules, se lançant à son tour dans le désherbage. Elle attrapa une mauvaise herbe et l'arracha du mieux qu'elle put. Ce n'était pas très amusant de les enlever. Qui ne préférait pas se contenter de prendre soin d'une plante et la regarder pousser ? Mais parfois, il fallait en effet en passer par là. La mauvaise herbe pousse, les petites bestioles friandes de certaines plantes les attaquaient aussi avec joie. Et les fleurs flânaient également malgré tous les efforts du monde. Ainsi allait la vie. Et le désherbage était une des activités nécessaires du jardinage.

Jyn paraissait tout aussi surprise qu'elle que le professeur Chourave ait laissé une invasion près de ces plantes. Il devait y avoir une explication, une raison cohérente. La plus simple fut de penser qu'elle s'était laissée déborder à cause d'empêchements. Leur professeure semblait vivre pour son métier, mais comme tout être humain, elle n'était pas infaillible. Elle eut un sourire quand elle entendit la théorie de son amie. “ C'est possible qu'elle veuille nous piéger. Qui sait ? ” Fit-elle avec un moment de réflexion. Après tout, peut-être qu'en dessous de ses sourires et gentilles remarques, se cachait une horrible personne. Oh bien sûr, elle n'y croyait pas une seconde. Mais c'était amusant d'imaginer des choses. “ Soyons prudentes, nous pourrions être en très grand danger.   ” Elle retira ses mains des plantes et se pencha en avant comme pour chercher quelque chose. “ Rien à signaler ici.  ” Elle avait lu ça dans un roman qu'une amie lui avait conseillé. Si l'histoire l'avait laissée de marbre, certains mots utilisés étaient restés dans sa mémoire à tout jamais. “ Vérifie par ici si tu peux. ” Lui dit-elle sur un ton mi-sérieux mi-amusé.  

Après avoir observé les différents endroits entourant ces plantes, Amelia ne trouva au final pas grand-chose de dangereux, à part des vers peu ragoûtant. “ Au final, je crois que le professeur Chourave a simplement eu beaucoup de responsabilités ces dernières semaines qui l'ont empêché de s'occuper de ces plantes aussi bien qu'elle l'aurait voulu.  ” Elle haussa les épaules. Tout au fond d'elle, elle était presque déçue. Elle s'attendait certainement à une raison moins banale. Mais qu'importe. “ Mais la bonne nouvelle, c'est que nous sommes en sécurité.   ” Ajouta t-elle finalement en arrachant à nouveau une mauvaise herbe.      

Amelia Bones aimait toute sorte de créature - sauf les lutins de Cornouailles - sur cette terre. Mais elle préférait quand même garder ses doigts intacts. Elle n'avait aucune envie de se faire mordre par une tentacula. Un événement qui l'enverrait certainement à l'infirmerie. Et si elle pouvait éviter une visite là-bas, elle s'en porterait bien mieux. Elle fut quelque peu amusée par la réaction de Jyn. “ On n'a pas toujours ce qu'on veut.   ” Fit-elle en haussant les épaules. Elle ne prenait pas beaucoup de risques dans la vie, sauf lorsqu'il s'agissait de régler des injustices ou de répondre aux questions des professeurs. Elle se sentait plus que ravie d'être en sécurité. Jyn désigna finalement une herbe, annonçant par la même occasion qu'elle filait de l'urticaire, et avant même que la serdaigle puisse dire ou faire quelque chose, cette dernière l'arracha.

Parler du métier de professeur avec Jyn Dawkins ne lui était jamais apparu comme une possibilité. Cependant, elle devait lui accorder ça. Enseigner à des adolescents boutonneux, bruyants et très souvent peu motivés toute l'année lui paraissait fort peu intéressant. Elle appréciait le fait de donner des cours personnalisés. Du tutorat, c'était quand même plus sympathique. Mais y dédier sa vie, Amelia Bones ne le ferait certainement jamais. “ Pour tout te dire, comme ma mère travaille à la maison, j'ai été scolarisée chez moi. Mes frères aussi. Donc je ne peux guère comparer avec des professeurs d'autres écoles. ” Dit-elle en arquant un sourcil. Elle n'était pas mécontente de n'avoir jamais été à l'école avant Poudlard. Chez les sorciers, certains enfants allaient à l'école moldue et d'autres recevaient une éducation à domicile. Les enfants Bones faisaient partie de ceux-là. Ils avaient pourtant reçu un enseignement exemplaire et faisaient des sorciers tout à fait responsables. “ Mais tu marques un point cela dit. Je n'aimerais pas être prof. Tu imagines passer ta vie dans une école à enseigner les mêmes choses année après année à des enfants que tu ne reverras peut-être jamais ? ” Alors qu'elle disait cela, elle arracha une énième mauvaise herbe. Il devait bien y avoir un miracle ou deux de temps en temps. “ Ah non, très peu pour moi. ”

Le professeur Chourave... Eh bien, à la réflexion, elle n'avait jamais pensé à cela. Elle avait un peu l'impression que cette dernière avait dédié sa vie à la botanique et l'enseignement et que rien d'autre comptait. “ Un joli pot de fleur, j'espère. ” Rit-elle à son tour. Elle n'osait que très rarement parler en mal de ses professeurs. Mais ce n'était pas bien méchant non plus. Ce n'était quand même pas comme si elle avait fait un commentaire dédaigneux sur son apparence ou sa manière de parler. “ Et la bibliothécaire alors ? Madame Pince. ” Lâcha t-elle à son tour. Cette femme était effrayante, plus sévère que le professeure McGonagall. Et dès qu'un élève disait un mot plus haut que l'autre, elle levait les yeux au ciel et prononçait un "chut" encore plus dérangeant que le mot en question. “ Elle me filerait presque la chair de poule. Elle doit être mariée à un manuel de 10000 pages tellement elle est ennuyeuse. ” Et elle ne regrettait pas ses paroles... C'était pas comme si c'était un mensonge. Elle n'avait jamais vu personne plus désagréable. Elle comprenait honnêtement pourquoi certains fuyaient la bibliothèque.   

Parler de son enfance avec Jyn était arrivé assez naturellement et  la poufsouffle sembla étonnée. Pas vraiment qu'elles discutent de ce sujet, mais plutôt que la serdaigle n'ait pas été à l'école. Chez les sorciers, les enfants allaient soit à l'école moldue soit ils étaient scolarisés à la maison. Bien sûr les familles les plus riches pouvaient payer des tuteurs pour leurs enfants. C'était bien pratique. Ah les privilèges ! “ Eh bien disons que j'ai quand même grandi avec d'autres enfants. Je les voyais les week-end ou les vacances. Mais c'est vrai qu'aller à l'école et voir plein de personnes de son âge doit être enrichissant.  ” Elle n'avait jamais regretté d'avoir été éduquée à la maison. Sa mère était une bonne pédagogue et lui avait appris tout ce qu'elle savait. Aujourd'hui, Amelia était une sorcière accomplie en grande partie grâce à elle. Mais maintenant qu'elle y réfléchissait, peut-être qu'elle aurait aimé aller à l'école. Ça aurait certainement été sympathique, mais pas au point non plus d'en vouloir à ses parents pour cela.

Les professeurs à Poudlard ne semblaient pas avoir une vie sociale. Du moins les plus âgés. Elle n'avait jamais vu Chourave, McGonagall ou Flitwick en dehors des cours, se promenant à Pré au Lard voire Londres. Ils semblaient tous focalisés sur l'enseignement. Seul le professeur Slughorn semblait avoir une vie privée. Elle l'avait déjà vu sortit des trois balais un peu pompette. Mais Mrs Pince... eh bien c'était la pire. Avec tout le respect qu'elle lui devait, elle l'avait trouvé fort ennuyeuse. Et il fallait vraiment le faire pour qu'une fille comme Amelia Bones pense cela.  “ Très probablement. Elle ne doit supporter que la présence des livres. C'est terrible. ” Après quelques paroles échangées, et de la mauvaise arrachée, Jyn réalisa qu'elle allait bientôt avoir son entrainement de quidditch. Cette dernière enleva ses gants et lui souhaita une bonne fin d'après midi. Ce quoi à quoi Amelia lui répondit :  “ A toi aussi. Et bon courage. ” Gérer une équipe ne devait pas être facile. Surtout quand on ne semblait pas particulièrement intéressé par la chose. Elle regarda Jyn s'en aller et décida de ranger avant de quitter la serre à son tour. Elle avait un livre qui l'attendait dans son dortoir. Elle le lirait sans nul doute en attendant le souper. Et elle avait hâte de pouvoir manger auprès de ses camarades de serdaigle. Après avoir tout nettoyé, elle enleva ses gants également et partit à son tour tout en s'assurant de fermer la porte derrière elle.