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| Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Lun 6 Avr 2020 - 2:58 | |
| Edward Walter Addison Yaxley pris une livre moldu, l’Art de la guerre de Sun Tzu – c’était son péché mignon de lire la philosophie moldue, laquelle était bien souvent plus libertine et moins coincée dans un carcan conservateur que celle sorcière – et posa son fessier callipyge sur une chaise longue qui faisait face à l’océan. Sous l’ombre prodiguée par sa véranda, Addison lisait. Il s’abandonnait dans ce monde de lettres qu’il avait grandit pour apprécier, qui le détendait, le stimulait et lui offre une échappatoire de ses pensées parfois tumultueuses. La lecture lui offrait un répit, lui dictant le son qui devait occuper, pour un instant, son esprit et bloquant toute autre possibilité de pensées. Cela, tout en diversifiant et approfondissant ses connaissances. Détrompez-vous, Addison n’aurait jamais pu descendre de Rowena, il tenait trop de Salazar, son talent à déjouer – ou à fuir – les obstacles qui ne l’enchantait guère et à tirer sa baguette du jeu était presqu’incomparable, mais il aimait apprendre, philosopher et approfondir sa compréhension de l’économie, tout en tentant le plus possible de laisser les débats politiques de côté. C’était un plaisir personnel qu’il avait, un secret bien gardé sous son masque de parfait sang pur, hautain et arrogant.
Au bout de près d’une heure à stimuler son esprit, Addison étira ses long membres engourdis et fermi les yeux un bref instant, le temps de prendre une longue inspiration et de laisser l’air saline s’engouffrer dans ses poumons. C’était l’été, la fin du mois de mai, pour être exact, et Addison s’était réfugié à Penryn, perdu quelque part dans les Cornouailles, dans la maison d’été de la famille Yaxley, là ou plus personne ne venait, car trop loin de la guerre raciste qui faisait rage à Londres et ses environs. En effet, son père, son grand-père et son frère ne lâchaient plus les mocassins de leur Lord, sa sœur était heureusement mariée à un homme de la même espèce et sa mère gardait le manoir principal aussi chaleureux qu’il était possible venant de la part d’une épouse Yaxley. En bref, Addison avait la sainte paix et en était plus qu’heureux. Il devait certes poper de temps à autre à Londres pour gérer quelques dossiers chauds à l’entreprise, mais il arrivait à travailler de la demeure d’été, surtout depuis qu’il s’était nommé un bras droit. Il respirait enfin, ayant gagné à tort la confiance de son paternel, convaincu que son dévouement pour l’empire familiale était son seul empêchement à rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres. Addison aimait la gestion d’entreprise, il y était sincèrement intéressé, mais c’était loin d’être la seule raison qui expliquait son dédain à s’impliquer dans une cause aussi morbide : l’idée de participer à un génocide dirigé par une poignée d’insécures l’horripilait. (c’est qu’il avait une baguette de taille suffisante, de sorte qu’il peinait à comprendre tant d’insécurité chez l’homme)
Alors que ses paupières réouvrirent et que son regard se redirigea vers son livre, un éclair noir attira son attention vers la berge : une femme d’une beauté rarissime s’y promenait pieds nus, vêtue d’une simple robe lilas, aussi légère que la rosée matinale, si légère que le sorcier n’eut pas besoin de cligner des yeux pour être convaincu qu’elle ne portait pas de soutien-gorge. Bien élevé, il détourna brièvement le regard, juste avant de se rappeler que son appréciation de la femme prenait place avant toute coutume conservatrice. Sans lutter, mais malgré lui, son regard retourna sur sa silhouette hypnotisante et sa démarche féline : la jeune femme marchait avec une liberté qu’il ne saurait expliquer, mais qu’il envia sur le champ. Ses cheveux d’ébène volaient au vent et lui fouettait le visage, de sorte que le sorcier ne pouvait discerner ses traits. Ainsi, il les imagina. Il s’imagina qu’ils soient aussi doux que les plus grandes peintures qui fut longtemps la source de ses inspirations artistiques, car Addison, s’il avait été élevé dans une famille libertine et moldues, serait sans doute devenu peintre ou dessinateur et non pion actif du capitaliste. Poussez par une curiosité qui n’était pas sienne, il déposa machinalement son livre sur la table d’appoint et se leva tranquillement pour gagner la rambarde de sa terrasse, sans jamais quitter la jeune femme des yeux. S’il avait fait partie de ces gens spirituels, il aurait pensé qu’elle était une apparition.
Soudainement, la jeune femme éclata d’un rire cristallin et enchaina quelques pas irréguliers, ce qui suffis à sortir Addison de sa transe : c’était probablement une moldue qui quittait la fête du village, en était d’ébriété. Le sorcier poussa un long soupir, quelque part agacé entre le fait qu’elle s’aventure sur sa propriété privée et le fait qu’elle soit moldu, soit intouchable et inaccessible aux gens de sa sorte. D’un subtile coup de baguette il délassa donc ses mocassins, s’en libéra et descendit les marches qui donnaient à la plage, en appréciant à sa juste valeur la sensation du sable frais contre la plante de ses pieds. « Mademoiselle » commença-t-il en se rapprochant de la jeune femme si peu vêtue « vous êtes sur une propriété privée » termina-t-il sans trouver la motivation de lui demander directement de quitter les prémisses. Il était agacé par cette partie de lui qui souhaiterait l’admirer marcher et valser sur sa plage toute la soirée et toute la nuit. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Mer 8 Avr 2020 - 12:58 | |
| Les Cornouailles avaient cela de beau qu'elles possédaient dans leur atmosphère l'étrange magie que Maât recherchait toujours lorsqu'elle désirait se sentir bien. Ce petit quelque chose de mystique qui imprégnait jusqu'aux brins d'herbes les plus petits, et jusqu'aux animaux les plus insignifiants. En Égypte, la sorcière se promenait souvent sur les bords du Nil, elle sentait ses pieds frais entrer en contact avec l'eau chaude et elle prenait grand plaisir à sentir les légers torrents passer entre ses orteils. Ici, en Angleterre, la sensation était différente. Malgré la chaleur ambiante - qui n'avait rien de comparable toutefois à celle que l'on retrouvait à Alexandrie - l'eau de la Manche était congelée à son goût. Cela ne l'empêchait pas de se promener pieds nus sur une plage vierge de toute vie, avec une robe lilas qui constituait son seul habit. Les cheveux noirs de l'égyptienne tournoyaient au dessus de son visage avec la même poésie que l'herbe plus haut sur le rivage. La jeune femme releva un peu les pans de sa robe pour se promener davantage dans l'eau, qui lui arrivait au dessus des genoux. L'intense sensation de l'eau salée sur sa peau finit par la faire éclater de rire, c'était la plus belle sensation du monde que celle de ne faire qu'un avec la nature ambiante. Maât manqua de tomber, poussée par une vague revêche, mais cela la faisait rire, et elle marchait irrégulièrement dans l'eau claire qui se heurtait à la jolie plage de Penryn. Nul n'aurait pu penser que la sorcière était présente pour le travail. Bien au contraire, elle allait se jeter totalement à l'eau pour se laisser dériver sur le rivage, lorsqu'une voix d'homme l'interpella, pour faire cesser son rire. « Vraiment ? » fit-elle en se tournant totalement vers lui, le visage souriant, « je n'ai pas vu de panneau... ». Ou peut-être que si ? Peut-être avait-elle choisi d'ignorer le dit panneau. La nature selon elle, ne pouvait appartenir à personne d'autre qu'à tous les hommes de la terre et non pas à une poignée d'entre eux. « Je suis vraiment désolée de vous avoir importuné, Monsieur ...? » s'excusa-t-elle platement en se penchant légèrement. La couture de sa robe était mouillée par l'eau de mer et lui collait maintenant aux cuisses, tandis que ses breloques aux poignets teintaient joyeusement au gré des vagues qui les heurtaient. Elle profita de ce laps de temps de réponse du jeune homme pour l'observer plus profondément. Elle reconnu dans ses traits un caractère affirmé, quoiqu'enfermé. Maât eut cette impression étrange en raison de la forme de son nez. La jeune femme, toutefois, ne sortit pas de l'eau, elle continua à marcher dans la direction qu'elle avait emprunté, pour regagner la petite chambre qu'elle louait à un couple en vacance. A en juger par la charmante maison que ce garçon venait de quitter, et par la qualité des vêtements qu'il arborait, il avait bien plus d'argent que nécessaire pour vivre. Mais ce n'était guère ses affaires, elle, elle désirait simplement se baigner. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Dim 19 Avr 2020 - 5:20 | |
| Cette jeune femme était étrange. Intrigante. De loin, il l’avait imaginée jolie. De près, il ne pouvait que constater qu’elle était belle. Elle avait cet air qu’affichent les personnes égarées, mais ce regard qui dénotait une présence d’esprit bien plus enraciné que le commun des mortels, comme si, dans une certaine mesure, elle détenait un savoir puissant et rare. Mais ce qui attisa au plus haut point l’intérêt d’Addison Yaxley n’était pas l’étrange énergie magique qui remplissait l’air, mais bien ce délicieux accent des contrées lointaines – exotique à souhait – et cette robe, devenu presque transparente qui moulait effrontément ses cuisses. Après tout, il n’était qu’un homme. C’était loin d’être la première femme attirante que le sorcier croisait et pourtant, il dû déglutir avant de répondre à sa question. « Addison Yaxley » répondit-il d’un ton las, mais le regard brûlant.
Une vague vint lui chatouiller les orteils et le sorcier recula promptement d’un pas - comme si l’océan venait de le brûler – quittant momentanément la jeune femme des yeux pour adresser un regard courroucé à l’eau salée qui venait pourtant doucement se fracasser sur la berge. Le jeune homme appréciait la beauté et la puissance de l’océan dont l’odeur était partie des seuls arômes qui le détendait presqu’automatiquement. Or, l’ainée Yaxley n’appréciait pas qu’on entre dans sa bulle sans prévenir – qu’on s’impose tout court. Il préférait être en contrôle, dominer et provoquer lui-même une situation. Peut-être était-ce parce que sa bulle restreinte, sa personne physique, était le seul volet qui lui appartenait complètement. Naître dans une famille Sang Pûr était un état de fait empreint de privilèges, mais venait avec un carcan étouffant et inflexible.
« Vous ne m’importunez pas » reprit-il poliment en choisissant, cette fois-ci, d’immerger ses pieds dans l’eau. Instinctivement, ses mains agrippèrent les côtés de ses pantalons pour les retrousser un peu, de sorte que l’eau saline ne les atteignent pas. La fin de la soirée pointait de plus en plus le bout de son nez et le ciel de Cornouailles rougissait de minutes en minutes – signe que la journée du lendemain serait chaude – bientôt, le soleil se coucherait et la lune se tiendrait aussi haute que ronde dans le ciel qu’Addison espéra étoiler. C’était soir de pleine lune, la marée montante serait certainement forte. Son esprit de gestionnaire bifurqua un instant vers son superviseur de l’approvisionnement : la cueillette du sisymbre des elfes devait absolument être suffisante, le polynectar était très en demande en ce moment. « Il est simplement inhabituel de voir des visiteurs se promener dans l’eau glaciale. » Les Corouailles avaient certes leur charme, mais ce n’était pas la Sicile. « Vous allez prendre froid Mademoiselle…? » ajouta Addison, un brin paternaliste, en laissant planner la question tel qu’elle l’avait fait. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Jeu 23 Avr 2020 - 1:14 | |
| Maât le regardait les yeux biens ouverts, passionnée par la façon qu'il avait de la regarder et de s'exprimer. La jeune femme le trouvait captivant, comme s'il ne pouvait que capter son regard. Et dans le sien, elle trouvait des éléments contradictoires, elle y voyait quelque chose de familier sans exactement savoir où elle avait déjà vu cette expression dans les yeux. Elle plissa un peu les siens, comme pour se souvenir, mais rien n'y faisait. Maât ne se rendait même pas compte que le regard de cet homme se portait vaguement sur ses cuisses, et encore moins que sa robe, de plus en plus mouillée, se voulait également de plus en plus transparente. De ce fait, lorsqu'il donna enfin son nom, la jolie sorcière s'écria simplement : « Oh ! Mais je connais votre nom ! ». Elle hésita, en essayant de replacer ses souvenirs, l'air hésitant, en ayant peur de dire une bêtise. « Vous êtes membre d'une grande famille sorcière ici ! » fit-elle joyeusement en se souvenant de ce qu'on lui avait dit sur ces familles - même si elle occulta TOTALEMENT le fait qu'ils étaient généralement et pour leur grande majorité, infréquentables. Elle afficha un sourire solaire au sorcier en face d'elle. Elle était contente d'en rencontrer un ici, à une heure pareille, dans la mer en plus. Maât était totalement comblée. Elle le regarda remonter le bas de son pantalon pour qu'il ne soit pas mouillé et s'amusa de ce contraste étrange entre eux : elle qui laissait sa robe se mouiller et lui qui prenait garde à rester au sec. Il lui confia son désarroi de croiser quelqu'un dans l'eau glaciale, tandis qu'elle continuait de lui sourire tendrement. Maât était comme cela avec tout le monde. Elle ne pouvait s'empêcher d'afficher un gentil visage, donner de beaux sourires, et regarder le monde avec des yeux d'enfants qui découvrent la vie. « Prendre froid ? » se mit-elle à rire, « sortir dehors dans ce pays suffit à me donner froid, alors... ». Elle continua de rire en s'avançant péniblement dans la direction qu'elle avait prise tout d'abord. « Je m'appelle Maât » informa-t-elle Addison gentiment, en lui tendant la main - ils faisaient bien comme cela, ici ? - « enchantée, Monsieur Addison ! ». |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Mar 5 Mai 2020 - 14:10 | |
| Addison se surpris à penser qu’il aurait pu l’écouter parler toute la journée, son accent était envoutant et sa voix était claire, mais chaude. Il aurait pu la regarder également, toute la journée, mais ça, c’était une évidence. Peut-être accepterait-elle de l’accompagner pour un verre s’il l’invitait à pénétrer son havre de paix? Cette moldue avait certainement des pouvoirs qu’elle ignorait : ils avaient échangé à peine trois mots et voilà qu’il pensait déjà à la prochaine étape. Si le soleil tapait pus fort dans les Cornouailles, Addison lui aurait fait porter le blâme. Alors que les vagues lui chatouillaient les orteils, le sorcier secoua doucement sa tête dans une tentative d’éclaircir ses idées, sans la quitter du regard, sa robe et elle. Contre toute attente, la belle exotique s’écria qu’elle le connaissait, ou plutôt que sa lignée lui sonnait une cloche. Le visage de l’héritier Yaxley se fendit d’un grand sourire lorsqu’il constata avec grande satisfaction que l’inconnu était, elle aussi, sorcière. Quel soulagement. Addison laissa même échapper un bref rire, ce qui était inhabituel de sa part. Il remercia son haïssable père de lui avoir légué son nom.
« En effet (merci de lire ‘Indeed’)…l’Angleterre n’est pas reconnue pour son climat tropical. Je suppose que vous avez connu des chaleurs plus délicieuses dans votre pays d’origine, Maât. » dit-il d’un ton plutôt affirmatif. Sans hésiter, Addison pris la main qu’elle lui tendait et la serra avec douceur, se délectant des nouvelles sonorités que la jeune femme donnait à son prénom et ignora son agacement lorsqu’il senti la mer mouiller le bas de sa patte de pantalon droite. « Le plaisir est partagé » répondit-il avant d’ajouter, avec un sourire plaisant « s’il-vous-plait, ‘’Monsieur’’ n’est pas nécessaire ». Le sorcier tenait toujours la main de la jeune Maât dans la sienne et transforma donc cette poignée de main en une main qu’il lui tendait, une invitation à le suivre, « accepteriez-vous d’entrer pour partager un verre en ma compagnie, Maât ? » lui demanda-t-il alors qu’il se sentait étrangement nerveux à l’idée qu’elle lui refuse sa présence. « Est-ce que je prononce bien votre prénom, Maât? » s’enquerra-t-il, soucieux de ne pas massacrer son nouveau nom préféré. Subtilement, il commença à tirer un peu sur la main de la jeune femme. Addison n’avait pas l’intention de la laisser à sa marche sur la grêve.
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| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Ven 8 Mai 2020 - 22:38 | |
| Maât avait toujours cette indescriptible façon de s'exprimer comme si toute chose valait la peine qu'on s'extasie dessus. Elle avait cet air passionné pour parler des hommes, des femmes, de la vie, des plantes, de l'eau, de toute chose qui captait son attention même le plus ridicule des grains de sable. Peut-être était-ce son talent de voyance qui la poussait à réagir ainsi, avec plus de passion que n'importe quelle autre personne. On l'avait souvent jugé à Alexandrie pour cela, allant même jusqu'à déclarer qu'elle ne pouvait qu'être "de mœurs légères" pour agir et penser de la sorte. Il n'était pas faite grande place pour l'originalité dans sa famille et si elle aimait tendrement ses parents, elle leur en voudrait toujours de l'avoir traité comme une folle destinée uniquement à un homme dont ils étaient attirés par la bourse pleine d'or. Finalement, partir s'était avérer être le choix le plus judicieux de sa vie. Là, dans l'eau glaciale qui lui mordait la peau, elle discutait paisiblement avec un homme qu'elle ne connaissait de nulle part même s'il lui semblait étrangement... Familier. Son regard avait quelque chose d'atypique qui lui plaisait, sa façon de parler également. Et il était d'une politesse rare, alors qu'il lui répondait. Pourtant, les joues de l'égyptienne ne s'empourprèrent guère. Elle continuait de le regarder de cette façon fascinée qu'elle avait de regarder toute chose. « Je vois que mon accent ne peut rien vous cacher » - elle s'esclaffa gentiment et ajouta « je viens d'Egypte ». Les teintes de sa peau mate laissaient en effet entrevoir un pays plus exotique aux yeux d'Addison, sans doute, que l'Angleterre. Mais pour elle qui ne venait pas de ce pays, il était exotique à ses yeux.
Le jeune homme lui serra la main et Maât vit avec délicatesse et appréciation que le contact ne se rompait pas. Son regard brun se posa étrangement sur leurs mains entremêlées et elle y vit là le début d'un chemin qu'elle était ravie d'emprunter. Aussi, lorsqu'il lui proposa de le suivre, la jeune femme illumina son visage d'un sourire gracieux, et sincère et elle hocha gentiment la tête en l'accompagnant pour sortir de l'eau. Ses doigts s'enfoncèrent dans le sable tiède. Brusquement, Addison la tira de ses pensées en lui demandant s'il prononçait bien son prénom. La jeune femme afficha un sourire amusé, mais compréhensif et répondit : « Vous êtes le premier à vous en inquiéter » - elle baissa la tête un instant avant de la relever pour croiser de nouveau son regard clair - « et c'est très plaisant. J'aime la façon dont vous le prononcez, et ne vous reprendrai pas si vous le faîtes mal ». |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Mar 12 Mai 2020 - 1:54 | |
| Addison sourit sincèrement et sans retenu lorsque l’égyptienne acquiesça à sa demande, laquelle était essentiellement de suivre un parfait inconnu pour pénétrer son immense manoir et consommer une boisson alcoolisée, ou plusieurs. Bien que la partie conservatrice de son être eût envie de la réprimander de suivre un homme qu’elle ne connaissait ni de Merlin ni de Morgane, il se garda bien de le faire, autrement, il n’aurait rien de bon pour lui. Il recula de quelques pas, gardant sa délicate main froide dans la sienne, il aurait probablement dû la lâché – il n’était pas un grand romantique – mais il n’en avait aucune envie, tout simplement. « N’hésitez surtout pas à me reprendre, c’est la moindre des choses qu’on prononce votre prénom tel qu’il se doit » dit-il alors qu’une ombre passa sur son visage. Jeune, Addison avait eu beaucoup de difficulté avec la relation qu’il attribuait au prénom et à l’identité d’une personne. Encore aujourd’hui il entretenait une amertume à l’égard de sa lignée paternelle qui s’était plue à le prénommer selon les noms de son père, son grand-père et son arrière-grand-père. Aucun de ces noms n’appartenaient qu’à lui et il ne pouvait être plus différent qu’Edward et Walter, fondamentalement. Il avait donc toujours ressenti une étrange pointe de jalousie à l’égard des sorciers dont l’identité était définie par un terme qui leur été dévolue exclusivement. C’est pourquoi, en plus d’avoir été élevé en vertu des plus hauts standards, qu’il lui importait autant de bien prononcé le prénom de sa charmante invitée. Or, il n’insistait pas plus, pour le moment et continua le trajet en silence.
De sa main libre, il poussa la porte de sa verrière, puis du manoir et la guida vers le salon où il lui fit signe de s’assoir et lui lâcha finalement la main. Rapidement, il sorti sa baguette afin d’enflammer magiquement l’antre de sa cheminée – peut importe ce qu’elle en dise, Addison était convaincu qu’elle allait attraper froid, trempée et simplement vêtue de cette délicieuse robe transparente. « Je reviens » dit-il alors qu’il repassait près d’elle et lui effleura brièvement le menton comme pour s’assurer qu’elle le regardait bien – elle avait parfois un air un peu absent, avait-il noté. Sa peau était douce, nota-t-il également. L’hôte du manoir s’engouffra dans la pièce voisine dans laquelle il avait déposé son cardigan sur un des dossiers des chaises. « Pommette » appela-t-il, « tu voudrais bien me préparer deux Old-Fashionned, s’il-vous-plait? Ne prends pas la bouteille de Pûr feu du vaisselier, mais le Whisky américain de père, dans le coffre au pied de son lit » demanda-t-il à l’elfe qui apparut aussitôt. Son ton était poli, mais ferme de façon à ce qu’elle ne conteste pas son autorité de maître de la maison et vole la très chère bouteille que son géniteur gardait précieusement. ‘Cher papa’, pensa-t-il sans plaisir. Il regagna le salon et ne put qu’admirer le galbe parfait du fessier de Maât, qu’il distinguait sans aucune difficulté sous sa robe qui lui collait à la peau, alors qu’elle était dos à lui, légèrement penchée à observer je ne sais quoi. Aussitôt il senti la chaleur du feu lui montée à la figure, ou était-ce une chaleur tout autre? « Tiens » murmura-t-il d’une voix rauque en déposant son cardigan sur ses épaules nues, puis en glissant ses grandes mains le long de ses bras pour placer le cardigan, la réchauffer, mais surtout pour profiter de cette excuse et la toucher. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Jeu 14 Mai 2020 - 18:53 | |
| Le sourire qu'affichait le jeune homme avait le don de la transporter dans un sentiment étrangement euphorique. Elle ne comprenait pas très bien pourquoi, ni comment un simple étirement sur les traits d'un visage pouvait lui produire autant d'effet. Pour être tout à fait honnête, Maât, si elle était très ouverte, n'avait jamais ressenti ce genre de prédispositions avec personne. Il avait l'air heureux de la conduire jusqu'à sa demeure et s'il était heureux, elle se sentait heureuse de la même manière, sans être capable de l'expliquer. Sa main chaude sur la sienne était douce, agréable, et pour rien au monde la sorcière ne désirait la lâcher. De manière plus métaphorique, elle la prenait pour la bouée qui l'avait tiré de l'océan. Lorsqu'il la lâcha pourtant, un vague sentiment de déception l'envahit et elle le regarda longuement comme si la seule force de son regard allait le faire revenir. Il lui confia qu'il reviendrait et elle l'espérait bien. L'égyptienne avait bien senti que sa main avait effleurée son menton et elle ne sut réprimer un frisson violent qui lui embrasa les membres. Elle se promena un peu dans la pièce, ses pieds asséchés par le sable de la plage qu'ils venaient de traverser, laissait quelques traces par-ci par-là. La pièce était décorée avec un goût tout britannique, la sorcière sourit à cette idée. Il était aussi anglais qu'elle-même était égyptienne et le contraste de leurs physiques autant que de leurs demeures ne pouvait amener qu'un amusement certains sur les traits fins de Maât Kazareh. La jeune femme ne savait pas comment il était possible qu'elle soit si à l'aise avec un homme qu'elle ne connaissait pas, mais elle avait l'étrange sentiment d'avoir déjà senti son regard quelque part, ailleurs. Il lui semblait étrangement familier, autant qu'agréable. De la même façon, elle sentit ses yeux verrouillés sur son dos - ou sur ses fesses - et elle se retourna vers lui en affichant toujours autant son air béat de femme satisfaite. Maât sentit le contact du cardigan sur sa peau et elle le resserra sur ses épaules. Ses joues à elle commençaient à devenir chaudes alors même qu'elle sortait simplement de la mer. Lorsqu'il la toucha de nouveau, avec cette délicatesse particulière, elle releva ses yeux dans sa direction en murmurant : « Je suis persuadée de vous connaître tout en sachant que nous ne nous sommes jamais vus » lui avoua-t-elle ses mystérieuses pensées, « avez-vous le même sentiment ? ». Elle le scruta longuement, ne trouva rien à redire à l'harmonie de ses traits. Elle ne sut pas vraiment combien de temps cela dura, une éternité, peut-être. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Dim 17 Mai 2020 - 3:25 | |
| Si on lui avait dit que c’était jour de canicule dans les Cornouailles, Addison l’aurait cru, sans s’obstiner un instant. Il avait déjà tout oublié des vagues glaciales qui avaient léché ses pieds quelques instants auparavant. L’héritier Yaxley avait dévoré des yeux la jeune femme lorsqu’elle était simplement vêtue de sa légère robe lilas. Or, à présent qu’elle portait son cardigan, elle était encore plus attirante que si elle avait été complètement nue, à la lueur du feu qui crépitait dans l’antre. Ce devait être son côté possessif - qu'il se découvrait tout juste - mais il était plus que ravie de la voir ainsi, d’autant plus qu’elle lui faisait désormais face et lui offrait ce regard un peu nonchalant et intriguée à la fois, les sourcils légèrement levés. Elle était belle. Le fait qu’elle ouvre la bouche pour s’adresser à lui l’empêcha sûrement de la plaquer contre un mur pour l’assaillir d’un fougueux baiser qu’elle ne souhaitait probablement pas. Le questionnement de la jeune femme fraya son chemin dans l’esprit d’Addison, qui prit un moment pour y penser et pour perdre son regard dans le siens. Est-ce qu’il partageait son sentiment de la connaitre tout en étant profondément certain qu’il ne l’avait jamais rencontré? Peut-être? Il était vrai qu’il était rarement aussi naturel et agréable avec une femme qu’il rencontrait pour la première fois, en vrai, il ne l’avait jamais été. Il était également vrai qu’il ne lui était pas souvent arrivé de ressentir une attirance envers une femme aussi puissante qu’il se sente un brin déstabilisé, presqu’effrayé qu’elle ne le repousse et qu’il ne la revoie plus jamais. « Je n’ai jamais rencontré une femme telle que vous » avoua-t-il finalement en se sentant niais, ce qui n’était commun chez un Yaxley, « mais votre énergie m’est également familière » ajouta-t-il bien qu’il n’était pas fervent de ce qui touchait de près ou de loin les énergies. Il se senti ridicule et masqua son malaise en s’éclaircissant la gorge juste au moment où pommette apparue avec deux old fashions sur un joli plateau d’argent. Quelle elfe parfaite cette pommette! « Merci pommette » la congédia-t-il simplement en s’afférant à tendre le deuxième verre à son invitée, profitant de la distraction pour replacer ses esprits. Addison Yaxley n’était pas un romantique, mais un homme arrogant et sur de lui-même. Que Merlin lui permette de se reprendre. Il afficha donc un sourire charmant, aux tonalités un peu carnassières, tel un chasseur guêtant sa proie, puis replaça derrière l’oreille de Maât une mèche de sa chevelure déjà parfaitement à sa place, s’incrustant une fois de plus dans cette bulle qui n’appartenait qu’à elle, et qui lui était si difficile de rester à distance. Il ne se rappelait pas être aussi tactile. « Qu’est-ce qui vous amène à Penryn, Maât? » demanda-t-il en changeant de sujet. L’Égyptienne avait raison, elle lui était terriblement familière et le sentiment de confort et de bien-être qu’elle provoquait en lui était si puissant qu’il préférait l’ignorer, ou du moins, ne pas en discuter plus amplement de vive voix. Il s’agissait là de l’un des traits typiques d’Addison, lequel avait une fâcheuse tendance à balayer du revers de sa baguette toute émotion trop forte, de peur qu’elle devienne ne contradictoire avec son inflexible réalité. Il porta enfin son verre à ses lèvres. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Lun 18 Mai 2020 - 23:35 | |
| La voix d'Addison roulait dans sa bouche comme dans les oreilles à qui étaient destinés ses mots. Maât tremblait presque de l'entendre parler, elle le trouvait beau, captivant. Sa voix aux tonalités si particulières pour elle qui ne parlait pas comme première langue l'anglais, l’ensorcelait. Quel sortilège existait donc chez cet homme ? Les mots qu'il employa renversèrent l'égyptienne. Il sentait donc son énergie, lui aussi ? La jeune femme était sur le point de défaillir, parce que lorsqu'elle parlait d'énergie aux autres personnes, ces dernières la jugeaient, la rejetaient, et se moquaient d'elle. Pour autant, elle revenait à la charge avec son sourire tranquille mais là... Il en parlait de lui-même. « Puis-je vous poser une question un peu indiscrète, Addison ? » formula-t-elle poliment sa demande. Elle avait besoin de savoir, la question lui incendiait la gorge comme un alcool aigre, ou trop fort. Sa vision lui avait montré quelque chose d'intense et d'étrange. Pourtant, elle avait besoin de savoir si elle était destinée à le rencontrer, ou non. Elle le fixait donc de manière profonde, ses grands yeux noirs plongés dans les siens qui semblaient-ils avaient la couleur de l'océan. « Est-ce que... Votre patronus est un cygne ? ». Elle attendait la réponse autant qu'elle la redoutait à cet instant. La seule vue de l'elfe de maison parvint à la tirer de son admiration et de son attente... Pour faire tomber un gros caillou dans son ventre : « Vous avez un elfe... ? » - rhétorique question que voilà - « un esclave ? ». Bien que renversée par la vue de ce petit être au doux nom de "Pommette", elle recroisa le regard d'Addison et se sentit faible sous ses yeux. Il était beau à tomber au sol, mais il avait un esclave... Comment pouvait-il tolérer cela ? « Oh » fit-elle rêveusement pourtant à la question du jeune homme, « je suis apothicaire, entre autre. Il y a un festival non loin d'ici où je peux vendre aux non-magiques des amulettes, talismans... Ou leur tirer les cartes ». Le verre entre les mains ne bougeait pas, comme si une partie d'elle n'osait pas le mettre à sa bouche. Elle se sentait tristement complice de l'équivalent d'un génocide dans son coeur. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Mar 19 Mai 2020 - 5:04 | |
| L’égyptienne le regardait avec tellement d’intensité que l’anglais avait de plus en plus de difficulté à faire violence aux idées sauvages qui assaillaient son cerveau et à l’irréductible envie qu’il avait de la toucher, ses cheveux, sa joue, son épaule, sa taille… Addison enfouis donc ses mains dans les poches de ses capris, c’était plus sécuritaire ainsi. Triste, mais sécuritaire. L’éclat qui enflamma les yeux de Maât lorsqu’il lui confirma que sa magie ne lui était pas inconnue causa son estomac de faire un bond et il abandonna toute tentative de réprimer un franc sourire qui s’inspirait du siens, si contagieux. Jamais au cours de sa courte vie s’était-il senti de la sorte en présence d’une autre personne, homme et femme confondus. Le sorcier avait l’impression qu’une onde magique zigzaguait dans ses veines, laquelle engourdissait et éveillait à la fois tous ses membres. Lorsqu’elle lui demanda une permission, le sorcier lui offrit son plus sincère « bien sûr » avant même qu’elle n’eut complété sa demande. Les paroles prononcées par son invitée le troublèrent profondément et ce trouble gagna son regard toujours plongé dans le siens. Comment une pure inconnue pouvait-elle connaître très exactement la forme de son patronus, cette expression de magie si personnel au tempérament d’un sorcier et, dans une certaine mesure, à son chemin. Décontenancé, Addison fit un pas en arrière, une partie de lui redoutant qu’on lui tende un piège, alors que l’autre était fermement encré dans la certitude qu’il n’y avait pas une once de menace en l’être qui se tenait devant lui. « Oui. » lâcha-t-il au bout d’un moment. Les explications qu’il souhaitait silencieusement allaient attendre, car l’égyptienne choisi cet exact moment pour s’indigner de la présence de Pommette. Il était au tour de Maât de laisser entrevoir le trouble dans son regard. L’océan aurait pu se déchainer et le frapper de plein fouet d’une vague si puissante qui aurait brisée les fenêtres de sa demeure et il en serait sortie tout de même moins affecté que par l’énorme vague de culpabilité et de mal-être qui le submergea lorsqu’elle prononça à haute vois la réalité peinte des elfes de maison. Ils étaient des êtres d’une magie puissante et unique, qui étaient réduits à l’esclavage par une poignée de sorciers égoïstes. Addison le savait bien, mais il s’était convaincu que ce n’était pas si simple, que son elfe était heureuse et il se faisait un devoir d’être d’une politesse irréprochable avec elle. Il réalisa durement que l’approbation de cette femme lui importait profondément, aussi étrange que cela pouvait l’être, et à présent, il la décevait. « Elle s’appelle Pommette, elle fait partie de ma famille. » lui dit-il bien qu’elle venât de lui expliquer ce qui l’amenait à Penryn. « Ce n’est pas une esclave » ajouta-t-il en détournant enfin ses yeux des siens pour fixer un point au sol. « Je vous en prépare un autre » dit-il sèchement – comme tout bon homme privilégié, il n’aimait pas être dans le tort et son regret se teintait de notes plus agressives que repenties. Il n’attendit pas qu’elle lui réponde et lui pris le verre des mains avant de tourner les talons et de regagner la cuisine. Addison était agacé par lui-même, par sa famille, par ses origines et par ses habitudes non-songées. Il était probablement bien trop affecté par la situation, mais il semblait que tout était si fort avec Maât ici sous son toit : un rien lui enflammait le cœur, autant positivement que négativement. En ce moment, il avait l’impression d’avoir tout gâché et n’aurait pas été surpris d’entendre la porte de la véranda claquer. L’homme vida le verre intouché de la belle – repoussant l’image de son père qui comptait les gallions qui s’écoulaient à présent dans le tuyau de l’évier. Prenant appuie de ses deux mains contre le rebord du lavabo, Addison observait l’alcool disparaitre, la tête baissée, alors que l’image de son patronus lui revint à l’esprit. « Elle joue dans ta tête » se dit-il à lui-même. - HJ:
Ok tu ,e dis si ça ne te convient pas sa réaction...je suis pas vendue à 100%, il peut réagir autrement
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| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Mer 20 Mai 2020 - 2:28 | |
| Maât ressentait cet étrange besoin de lui poser cette fatidique question, la question toute personnelle du patronus. C'était sans doute impoli, profondément farouche, mais un doute subsistait dans son esprit que peut-être, le songe qu'elle avait eu concernait Yaxley. Pourquoi ? Comment ? Elle n'en avait aucune espèce d'idée, l'égyptienne avait eut une vision d'un cygne qui la survolait et qui la regardait avec un regard profond, mais également dédaigneux sans qu'elle ne sache pourquoi. Cette vision aurait pu l'inquiéter, mais au contraire, elle avait ressenti une forme de calme intérieur qu'elle retrouvait maintenant auprès de cet étrange jeune homme avec lequel elle discutait, enroulée dans un cardigan qui n'était pas le sien et qui, semblait-il, lui donnait bizarrement chaud alors qu'elle sortait d'une eau glaciale. Lorsqu'il répondit par la positive, les joues de la jeune femme s'enflammèrent : « Oh, comme c'est étrange... » - sa voix embrumée par ses propres pensées, Maât détourna enfin son regard du visage de l'anglais pour continuer sur sa pensive lancée - « j'ai eu une vision, d'un... D'un cygne il n'y a pas longtemps. J'ai eu la certitude, à peine, que c'était vous ». Loin de se douter qu'elle avait une attitude épouvantablement glauque, la jeune femme afficha un sourire solaire et ajouta : « Nous étions donc fait pour nous rencontrer ! ». Elle était ravie, véritablement ravie, de savoir qu'ils devaient tenir cette conversation, là, en Cornouailles. « Le mien est un fennec, si vous voulez savoir » - Maât agita le bout de ses doigts fins pour faire apparaître par terre la petite créature aux longues oreilles qui les regardait d'un air ravi, presque souriant comme elle. Le sortilège disparu brusquement en éparpillant ses poussières, lorsque la jeune femme aperçut l'esclave. Une douche froide violente venait de lui rappeler qu'elle n'avait pas chaud, mais froid, bien froid terriblement froid dans cette maison qui tolérait le travail d'êtres qui n'étaient pas inférieurs aux Hommes mais qui pourtant considérés comme tel. Addison sembla gêné, Maât le fut de la même manière de le gêner et c'était là tristement l'image d'un long serpent qui se mordait la queue. Il lui arracha son verre des mains et disparu, elle ne comprit pas, le regarda partir, prise au dépourvu, les joues écarlates de honte et de... Peur ? Pourquoi avoir peur de quitter un inconnu ? Comment avait-elle pu accepter de le suivre, il pouvait être n'importe qui... Et pourtant... Elle le suivit, en faisant tomber de ses épaules mattes son cardigan : « Attendez... » - elle envoya la main trop tard, il avait disparu, mais elle s'aventura malgré tout à sa suite pour le voir penché au dessus d'un lavabo. Elle ne saisit pas ce qu'il se murmura à lui-même et elle formula timidement son excuse qu'elle ne pensait pourtant pas - pourquoi la dire, sinon pour obtenir de lui de nouveau ses faveurs ? « Je suis désolée de vous avoir vexé je... » - elle fit une pause pour le regarder, les lèvres pincées - « je suis juste... Ça me touche de voir des êtres destinés à travailler pour d'autres, c'est tout ».
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| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Mar 2 Juin 2020 - 14:09 | |
| Toujours face à l’évier, lequel était orné d’une fenêtre qui laissait à présent entrer les chaudes couleurs d’un soleil couchant, l’ainé Yaxley renifla. « Vous ne devriez pas vous excuser de mettre en évidence la vérité pure » ou plutôt pour dénoncer sa réalité de famille puriste. On dénotait dans la déclaration d’Addison une pointe de reproche que lui seul savait être à sa propre adresse. « C’est vous qui avez raison et c’est moi qui aie tort – commença-t-il dans un élan de franchise qui lui était aussi rare que de croiser un metamorphomage. Il décida de se retourner au milieu de sa phrase pour mieux redécouvrir l’adorable petit bout de femme qui l’avait suivi dans son manoir…et le regretta aussitôt – ou plutôt l’apprécia trop – puisque son regard ne put que retomber sur les mâtes épaules de son invitée, puis débouler un peu plus bas détaillant bien malgré lui cette robe trop légère, ou le corps qu’elle ne cachait pas. Elle avait retiré le cardigan qu’il lui avait prêté. C'est la seule réalité que je connais, on ne me le reproche pas suffisamment. » compléta-t-il à présent distrait tout en maudissant le fait qu’il discutait d’elfes et d’esclaves alors qu’une magnifique femme si peu vêtue se trouvait dans sa cuisine. Dans un effort sur-sorcier, l’homme rapporta son regard enflammé sur le visage de la sorcière, ce qui fut une erreur : ses délicats traits et son expression innocente le chatouillait encore plus que tout le reste. L’égyptienne le rendait fou. Jamais ne s’était-il senti aussi attiré par une femme. Ce qu’il vivait n’avait rien de naturel. Pouvait-elle l’avoir ensorcelé? Non – il jeta un autre coup d’œil à son corps frêle – cela n’en serait pas plus une explication rationnelle. Insidieusement, l’étrange vision mentionnée par la jeune femme ressurgie dans son esprit et Addison se demanda, l’instant d’un bref moment, s’il se pouvait que Merlin l’ait mis sur son chemin. Mis à part lui donner une porte de sortie facile pour expliquer son trouble, cela ne faisait aucun sens et le jeune Yaxley n’était pas un homme d’énergies et de divination. Il secoua donc doucement la tête puis la contourna – en passant encore trop près d’elle, incapable de garder ses distances – pour ouvrir les portes de verre italien du vaisselier. D’un geste agile, le sorcier en sorti une bouteille de vin rouge poussiéreuse. Ce n’était pas le whisky haute gamme de son cher père, mais ça en restait un alcool appréciable. « Il faudra que j’apprenne à concocter un Old fashion…dans l’intervalle, puis-je vous offrir un verre de vin rouge? » demanda-t-il en retrouvant son sourire et en espérant qu’il n’était pas en train de faire un autre faux pas. Indirectement, son offrande prenait également le double sens d’un mea culpa, lançant même un accio pour dégainer un linge afin de nettoyer coupe et bouteille – chose qu’il n’avait jamais fait de sa magique vie. Addison remercia son ignoble arrière-grand-mère d’avoir agencée la pièce de manière à y mettre un ilot entre le lavabo et le vaisselier, de cette manière si le sorcier perdait la bataille contre ses envies profondes de la soulever au-dessus de l’évier pour mieux l’embrasser et découvrir ses douces jambes qui s’enrouleraient autour de sa taille, alors il devrait au moins passer par-dessus cet ilot avant d’arriver à ses fins, ce qui arriverait peut-être à le refroidir. Prudent, il poussa la coupe vers l’extrémité opposée de l’ilot pour que la jeune sorcière s’en saisisse si bon lui semblait. « Vous dites avoir eu une vision » ne put-il s’empêcher d’explorer cette avenue « qu’est-ce qui vous donne la certitude que j’en était l’objet? » |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Ven 5 Juin 2020 - 13:55 | |
| Maât regardait Addison dans l'encadrement de la porte sans oser, pour l'instant, pénétrer davantage dans la pièce pour s'approcher de lui. Elle le regardait comme l'animal que l'on voulait toujours caresser mais qui envoyait les crocs s'il se sentait agressé. La jeune femme, qui avait un tempérament doux, et tendre, avait parfois du mal à comprendre ce genre de caractère emporté. Mais elle ne le jugeait pas. Sa fuite, il l'avait mis en œuvre pour ne pas s'énerver contre elle, pensait-elle et c'était une chose, somme toute, très louable de sa part. Elle détestait les gens qui s'énervaient, qui hurlaient et qui ne savaient pas contrôler le flux de leurs émotions et de leur magie. Lorsqu'il avoua, au plus grand plaisir de son ego, qu'elle avait raison, elle haussa un sourcil surprit. Vraiment ? Il pensait donc comme elle ? Mais c'était merveilleux ! « Oh » fit-elle en passant ses doigts fins sur ses bras nus, « je n'entends pas juger vos moeurs de toute manière... ». En tout cas, pas à voix haute. Mais la sorcière fut parcourue d'un violent frisson lorsqu'il s'approcha d'elle. Elle ne pouvait retenir le rougissement violent de ses joues, lorsqu'elle réalisa, intriguée par l'expression qui brûlait dans la rétine d'Addison que sa robe était... Disons... Assez transparente. Oups ?
Maât aurait pu se sentir prise au piège sous le regard de cet homme mais ce n'était pas le cas. Cette cuisine lui paru par ailleurs, fort accueillante et elle s'y sentit étrangement en sécurité. Elle acquiesça silencieusement lorsqu'il lui proposa du vin - Maât adorait le vin, vraiment - et elle le regarda, hypnotisée par ses gestes, s'occuper de la bouteille. Sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, elle pénétra un peu plus dans la pièce jusqu'à rejoindre l'îlot qui les séparait malheureusement tous les deux. « Il fait vraiment chaud, vous ne trouvez pas ? » demanda-t-elle avec sa voix complètement lunaire alors qu'elle suivait ses gestes. Ou alors, c'était lui qui lui donnait chaud ? Elle n'en savait rien du tout. Le monde aurait pu s'écrouler autour d'eux que la sorcière n'aurait rien remarqué du tout. L'égyptienne enroula ses doigts autour de la coupe avant de faire danser le vin dans celle-ci, pensivement. Quelle étrange beauté que de voir tout ce maillage de jus de raisin se promener dans le verre. Elle releva la tête finalement pour croiser son regard alors qu'il la relançait sur le sujet bien sérieux de sa vision. Maât cligna des yeux comme s'il la sortait d'un songe. « C'est un ressenti très étrange... J'ai eu une étrange sensation en le voyant en rêve et j'ai retrouvé la même sensation en vous parlant » - une honnêteté déconcertante - « et puis, si votre patronus est un cygne, alors... ». Le lien n'était-il pas naturel à faire ? Elle porta sa coupe à ses lèvres et fit glisser sa langue dessus pour se les humecter davantage. « Nous étions sans doute fait pour nous rencontrer ! » affirma la sorcière en souriant de toutes ses dents. Son regard, à la fois lunaire et solaire, envoyait des signaux de confiance totale à cet homme qui l'avait invité chez lui alors même qu'elle était dans une tenue affolante de légèreté.
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| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât Lun 8 Juin 2020 - 18:46 | |
| Addison ne put retenir un petit rire : il faisait effectivement chaud, trop chaud pour que la faute repose entièrement sur le climat estival de l’Angleterre. Afin de s’empêcher de répondre par des propos déplacés, il porta son verre à ses lèvres et ne pu s’empêcher de se délecter de la qualité du Whisky qu’il avait impunément volé à Edward Yaxley. Qui donc était cette étrange femme qui se tenait aussi bien que nue dans sa cuisine en admirant la robe de son vin – bien plus opaque que la sienne – tourbillonner au sein de sa coupe, sous son regard presque fasciné. Le sorcier passa une main dans ses cheveux. Il faisait chaud, elle avait raison sur ce point et il regretta le feu qu’il avait démarrer dans l’âtre du salon. S’il avait été seul, il aurait retiré sa chemise de lin. Sachant qu’il était à ce point tendu que le retrait d’un vêtement en entrainerait un autre, Addison se résigna tristement à endurer cette chaleur. Pensant brièvement à un des plus grand fou rire qu’il avait partagé avec Athos White, l’hôte agita sa baguette avec grâce pour faire apparaitre son patronus argenté qui semblait la fasciner tant. Le cygne reproduisait à la perfection la stature de son maître, se tenant haut et droit, étiré de tout son long avec le menton naturellement relevé. L’héritier Yaxley ne savait pas trop s’il partageait le raisonnement un peu simplet de l’égyptienne concernant leur rencontre prévue par les étoiles, toutefois, l’exécution de son patronus était une distraction qui lui permettait de conserver son savoir vivre pour quelques minutes encore. Sous l’éclat argenté que produisait le reflet de son esprit, Addison se rendit compte que c'était une erreur. Maât lui paraissait encore plus belle, plus divine. Addison du cligné des yeux quelques fois tant il eut l’impression de voir une vision d’un être qui ne pouvait être qu’irréel. Il n’avait qu’une seule envie : s’approcher d’elle et déposer ses grandes mains sur ses bras, pour commencer. Le sorcier soupira en secouant la tête, se sentant complètement impuissant face à cette jeune femme au regard perdu. « C’est ce cygne que vous avez vu en rêve? » demanda-t-il d’une voix basse, à présent hypnotisé par les lèvres humectées de sa séduisante invitée. Perdant le contrôle de lui-même, le sorcier s’avança vers la jeune femme, contournant doucement l’ilot en lequel il avait pourtant mis tant d’espoir. Avec une douceur qu’il lui était rare, il glissa sa main droite sur la joue de Maât « vous êtes la plus belle femme que je n’ai jamais rencontrée » souffla-t-il, trop prêt. Addison en oublia son patronus qui brillait encore sur l’ilot de quartz de la cuisine. Dévoré par un désir profond, les iris du jeune homme s’assombrirent d’une manière presque menaçante. Il était faible, mais il n’en était plus au stade de se demander quel sort elle lui avait jeté. « Maât, j’ai envie de vous soulever de terre pour vous arracher ce transparent vêtement et vous faire l’amour sur cet ilot » dit-il alors que sa deuxième main venait se poser sur sa délicate taille pour l’attirer un peu plus vers son corps. Il fermi les yeux, puis la lâcha soudainement, comme si elle l’avait brûlée, au même moment où son patronus se dispersa avant de disparaître. Addison fit un pas en arrière et détourna le regard vers la fenêtre au-dessus de l’évier « vous devriez remettre mon cardigan » ordonna-t-il avec autorité tout en sachant très bien que ça ne changerait rien à ses envies. Ce qu’il vivait était irréel. |
| | | | Sujet: Re: Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât | |
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| | | | Penryn, Cournouailles | Quand les esprits se rencontrent | Maât | |
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