Depuis une semaine, le Chemin de Traverse était étrangement calme. Les événements du weekend de Pâques avaient calmé les ardeurs des sorciers qui sortaient moins depuis que les explosions causées par les œufs avaient fait plusieurs dizaines de blessés et quelques morts. C’était une question de jours, de semaines au pire, était convaincue Ava : nombre de sorciers étaient assez bornés pour se dire, une fois les blessures pansées et les corps enterrés, qu’il ne fallait pas remettre en cause leurs manières de vivre pour autant. De son côté, s’il y avait moins de clients qui venaient à la boutique, Ava ne se faisait aucun souci pour son activité, le plus gros de son chiffre d’affaires venant des clients qui commandaient par hibou des potions qu’elle faisait expressément à leur attention.
Quelques clients arrivaient de temps en temps, transplanant directement devant la porte et repartaient aussitôt par le même moyen, une fois leurs potions achetées. Certains osaient encore se promener, mais on était loin des foules habituelles qui pouvaient se bousculer sur le Chemin de Traverse alors que les beaux jours arrivaient. La journée avait donc été calme, faite de peu de clients, ce qui laissait à Ava le temps de réorganiser ses étagères, de lister les potions qu’elle devrait refaire, de faire le point sur les ingrédients qui lui restaient.
Quand le tintement de la porte se fit une nouvelle fois entendre, Ava prit quelques instants pour finir de noter, de son écriture fine et élégante, les chiffres de l’activité de la boutique lors des dernières semaines. Elle leva les yeux pour découvrir le visiteur et son visage s’illumina soudainement devant la vision de Callum Barrow.
« Monsieur Barrow. Très bon jour, en effet. » répondit-elle avec un sourire sincère. Elle se remémorait de leur dernière rencontre, la seconde, comme si elle avait eu lieu quelques jours auparavant seulement et en même temps, elle s’était languie de le revoir avec une hâte qu’elle ne pouvait partager avec personne. Elle se mordait encore les doigts de ne pas avoir pu profiter de cette soirée plus amplement à ses côtés et n’avait pu se rattraper qu’en lui proposant de se revoir, à sa boutique. « Merci. Je suis ravie de vous y accueillir… » fit-elle en se penchant au-dessus du comptoir, plongeant dans son regard. « Je craignais vous avoir définitivement déçu au cours de la soirée du professeur Slughorn. »