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Ce qui se cache en nous w/ Razvan

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Neolina Siankov

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MessageSujet: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Dim 21 Juin 2020 - 17:41

12 décembre 1971 - Quelque part entre Brașov et ailleurs.

Quelque chose ne tournait pas rond. Ou plutôt, restait désespérément plat. Posée tout contre Andrea, qui parlait pour deux en lui racontant les déboires de la semaine de sa boutique d’apothicaire, Neo mangeait une mèche des ses longs cheveux blonds sans l’écouter vraiment. Embarqué dans ses histoires, son mari ne prêta pas attention à ce signe évident de contrariété, comme elle ne prêtait aucune attention à ses histoires à lui. Voilà qui ne lui ressemblait pas vraiment. La neige tombait à gros flocons et obscurcissait les fenêtres de leur petit appartement éclairé par quelques bougies qui fondaient doucement, comme ses espoirs pensa-t-elle. Cela faisait maintenant un moment qu’elle repoussait l’instant, mais ce dimanche après-midi, Neo sentit en elle le besoin de savoir. « Il faut que je marche un peu. » Sa phrase avait coupé le monologue d’Andrea, qui lui répondit d’un simple signe de tête bienveillant. Il savait bien que sa femme était hantée par des pensées qui le travaillait lui-même, mais respectait sa pudeur et ne cherchait pas à s’y immiscer, bien que cela aurait mérité une conversation commune. Au lieu de ça, Neo se leva, enfila sa cape d’hiver chaude, qu’elle rapiéçait au fil des années car l’argent leur manquait trop pour en racheter une. L’instant d’après, elle avait disparu.

Le froid de la campagne roumaine lui fouetta les joues, tandis que la tempête l’accueillit à son atterrissage dans ce petit village moldu qu’elle ne visitait pas si souvent. Sa dernière visite remontait à quelques mois, quand elle était venue voir Razvan pour trouver des réponses à cette question qui tournait en boucle dans sa tête. Les rues étaient désertes, et elle eut toutes les peines du monde à retrouver son chemin depuis la petite ruelle discrète d’où elle avait transplané. Gauche, droite, tout droit ? Ou était-ce d’abord à droite ? Soupirant, elle marcha sous les flocons de longues minutes avant de retrouver la porte qu’elle cherchait. Aussitôt, l’angoisse lui tordit le ventre, et elle se figea sur place, prête à se transformer en bonhomme de neige. Était-elle prête à entendre des mots qu’elle redoutait depuis maintenant plusieurs mois ? Les flocons se déposaient sur sa cape tandis qu’elle grelottait. Mais était-ce le froid, ou la peur qui la faisait ainsi frissonner ? Courage, Neo, lui souffla une voix bienveillante et intérieure qui n’était pas la sienne. Les timbres de celle-ci lui rappelèrent son père, sans qu’elle ne sache pourquoi. Du courage, oui. Il allait lui en falloir.

Après de longues minutes, elle trouva finalement la force de frapper à la porte qui l’effrayait tant, alors qu’elle savait qu’un visage amical l’attendait derrière. Lorsqu’enfin elle s’ouvrit, ce ne fut pas la personne qu’elle espérait, et son coeur rata un battement tandis qu’elle accrocha son plus beau sourire à ses lèvres gelées. « Bonjour Mara. » La femme de son ami d’enfance rayonnait, tout simplement, et Neo savait bien pourquoi. Son regard descendit un peu jusqu’à son ventre qui ne laissait pas paraître qu’il abritait un petit être. Tandis qu’elle la faisait entrer, et que Neo se débarrassait de sa cape grise désormais blanche, elle fabriqua une phrase qui semblait de circonstance. « J’ai appris la merveilleuse nouvelle. Félicitations ! » Son enthousiasme était à moitié feint. En réalité, elle était réellement heureuse pour ce couple dont elle se sentait proche, et pourtant elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une pointe d’envie. Cela faisait plus de 3 ans qu’elle espérait elle aussi que pareille nouvelle ne vienne chambouler toute sa vie. Alors quand elle avait su, par le biais de son indiscrète mère, que Razvan et Mara attendaient un heureux événement, elle avait tout fait pour masquer les larmes qui s’étaient invitées dans ses yeux. Oh, elle savait bien pourquoi Razvan ne lui avait encore rien dit. Elle comprenait. Mara elle-même semblait un peu mal à l’aise en la remerciant, et Neo la prit dans ses bras avec précaution, comme pour ne pas casser ce qui grandissait dans son ventre.

Prenant toutes deux la direction du salon, Neo fut à la fois heureuse et angoissée d’y trouver Razvan. Aurait-elle préféré qu’il soit sorti, pour retarder l’échéance ? Peut-être. En tout cas, elle s’approcha de son grand ami avec un sourire tandis que Mara s’effaçait pour leur laisser un peu d’intimité. Sans dire un mot, elle cala sa tête contre lui et lui offrit une étreinte avec les quelques forces que la neige n’avaient pas ankylosées, son sourire s’effaçant temporairement maintenant qu’il ne pouvait pas voir son visage. Il savait pourquoi elle était venue. Cela faisait quelques semaines qu’il lui avait écrit pour lui dire qu’il avait les réponses. Quelques semaines qu’elle avait caché la lettre quelque part pour qu’Andrea ne sache pas. Elle reprit un air de circonstance en se détachant de lui, s’efforçant de cacher sa tristesse derrière un masque d’apparente joie. « Bonjour futur papa. » Razvan ferait un père formidable, elle le savait. Si seulement elle pouvait se sentir un peu plus heureuse pour lui… Qu’est-ce qu’elle s’en voulait de réagir comme ça, même si tout ça n’était qu’à l’intérieur, douleur invisible. « Tu te doutes bien que ma mère n’a pas pu tenir sa langue. » lâcha-t-elle avec un clin d’oeil. « On ne parle d’ailleurs que de ça à Sibiu ! » Il fallait dire qu’il ne s’y passait pas grand chose non plus. Raison pour laquelle elle n’y retournait pas tellement ces derniers temps. Surtout quand sa mère lui demandait avec insistance quand est-ce qu’elle pensait mettre la machine en route. Bientôt 30 ans ma fille, réveille-toi ! Si elle savait… D’ailleurs, c’était pour ça qu’elle était venue. Pour savoir. Mais maintenant qu’elle se tenait là, elle ignorait si elle était prête à encaisser ça. Mais faire demi-tour était impossible. De toute façon, elle n’était pas du genre à fuir devant l’adversité, surtout quand celle-ci prenait la forme d’un de ses plus chers amis.
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Dim 21 Juin 2020 - 20:57

L'hiver relâchait son manteau neigeux sur la Roumanie et sur la Transylvanie. L'hiver était propice à la mort de la nature, à l'ensommeillement de ses êtres et de la vie. Razvan aimait beaucoup l'hiver en réalité. Il ressentait toujours à son approche, à la fin de l'automne, cette espèce d'étrange satisfaction intérieure. L'hiver, c'était le temps chaud en dedans, le temps froid en dehors, c'était l'apaisement des fureurs et des plus vives agitations. Son tempérament paisible le rendait bien entendu allergique à la vie dans les grandes villes et cela expliquait largement que lui et sa femme aient choisi de vivre dans un petit village complètement perdu en Roumanie. Quelques centaine d'âmes, à peine. C'était déjà assez. Mais l'esprit du roumain attendait néanmoins une visite, une visite qui se faisait attendre. Les jours et les semaines passaient sans que Neolina ne daigne passer le pas de sa porte pour lui demander confirmation de ce qu'il savait qu'elle connaissait déjà. Son amie d'enfance était assez clairvoyante pour connaître la vérité et il redoutait le moment de la lui annoncer plus sérieusement, pour mettre fin à ses plus jolies espérances. Il avait la sensation, une fois encore, que l'hiver allait mettre fin à cet espoir candide de former une famille pour elle, alors même que la sienne se préparait à s'agrandir encore. De ce fait avait-il tenu sa langue sur la bonne nouvelle. Il ne désirait pas lui faire du mal d'une quelconque façon que ce soit avec son propre bonheur. Neolina, il la connaissait depuis qu'il était gosse. Ils s'étaient quittés pour aller à l'école, qui n'était pas la même parce que les slaves avaient cette manie encore de séparer les garçons et les filles, mais cela ne les avait pas empêché en réalité, de se voir toujours joyeusement pendant les vacances. Leur lien ne s'était pas altéré, il s'était prolongé sans se transformer comme s'il eut été naturel qu'il en soit ainsi.

En entendant l'ouverture de la porte d'entrée, puis la voix de son amie d'enfance, Razvan, qui était dans le salon, se raidit. Il n'avait pas vraiment eut le temps de venir à sa rencontre que Mara avait eut la bonne idée de la conduire à lui, avant de s'éclipser discrètement. Naturellement, parce qu'ils se connaissaient depuis des lustres, elle le salua d'une étreinte brève. Lorsqu'elle se détacha de lui, alors qu'il essayait d'afficher une contenance qu'il n'avait pas, son amie le percuta d'un premier coup en lui faisant remarquer qu'elle était au courant. « Je comptais t'en parler bientôt » se sentit-il obligé de justifier son silence alors qu'elle lui avouait qu'elle le savait par sa bavarde de mère. Razvan lui prit sa cape pour l'abandonner sur une chaise et il l'invita à s'asseoir alors qu'il ajoutait : « Tu veux un thé ? ». Elle allait en avoir besoin, elle le savait, il le savait aussi, parce qu'il se déroulait dans ce salon une scène de non-dits et de secrets qui méritaient pourtant qu'on les avoue à voix haute.
Le roumain quoiqu'il en soit, était revenu de la cuisine avec une théière et deux tasses avant d'en poser une devant son amie. « Alors, comment vas-tu ? Ca me fait plaisir de te voir » - il était sincère, ils se voyaient peu depuis qu'ils n'habitaient plus dans la même ville et les longues discussions avec elle lui manquaient quelque peu. Il lui servit une tasse avant de s'en servir une. Il voulait autant éviter le moment de lui dire ce qu'elle attendait qu'il lui dise qu'elle avait attendu elle-même pour daigner venir. Comme quoi, dans leurs différences, Neolina et Razvan se ressemblaient pourtant plus qu'ils ne voudraient l'admettre.

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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Jeu 25 Juin 2020 - 21:05

Neolina savait bien pourquoi elle n’avait pas appris la nouvelle de la bouche de son ami. Cela ne faisait que confirmer ses craintes silencieuses, mais elle s’efforçait de ne pas surinterpréter les choses. Peut-être Razvan aurait préféré le lui dire de vive voix, peut-être avait-elle tout simplement gâché le suspense à sa façon maladroite, comme toujours ? Elle lui sourit gentiment, posant une main sur son bras. « Je le sais bien. Je suis si contente pour vous, Razvan. » Que les émotions qui la traversaient en ce moment étaient contradictoires… La joie se mêlait à la crainte, à l’envie, sans doute y avait-il un peu de colère aussi, entièrement dirigée contre elle. Sans qu’elle ne puisse expliquer pourquoi, Neolina sentait que c’était chez elle que quelque chose clochait. Pourtant, Andrea entrait aussi dans l’équation, c’était évident. Un bébé, ça se fabriquait quand même à deux. Mais l’instinct était une force puissante, une force qui rongeait doucement son caractère naturellement optimiste. Du moins, c’était ce que tout le monde pensait de Neo. Pourtant, par son travail, par la vie et ce qui se mettait face à elle, la jeune femme n’était pas une idéaliste, loin de là. Elle savait que la réalité pouvait être difficile, violente même, et que mieux valait ne pas se voiler la face. C’était la raison pour laquelle elle avait pris les devants en demandant des réponses aux questions qui la hantaient depuis trop longtemps.

Répondant à la gentille sollicitude de Razvan par un hochement de tête, elle s’assit sur un des fauteuils du salon, son regard se promenant distraitement sur l’intérieur de ce couple heureux. Mara y avait mis de sa chaleur et de sa belle personnalité, car il y avait fort à parier que Razvan ne s’était pas beaucoup impliqué dans la partie décorative. La chaleur de l’endroit lui mit un peu de baume au coeur qui pourtant était lourd dans sa poitrine. À l’instant, elle regretta qu’Andrea ne soit pas à ses côtés, pour serrer sa main en silence et partager un peu de sa peine. Elle ne s’expliquait pas pourquoi elle le tenait à l’écart de tout ça. C’était pourtant quelque chose qui le concernait tout autant mais, sans doute parce qu’elle sentait qu’elle était la cause du problème, elle avait besoin d’affronter ça seule. À chaque fois qu’Andrea tentait de la rassurer, de lui dire que le temps ferait son oeuvre, elle sentait qu’il voulait se montrer fort pour deux, et que l’inquiétude pointait dans sa voix. Lui aussi avait peur, elle le savait, mais il était déjà si difficile de tenir le coup… Alors, prendre de sa peine lui paraissait insurmontable. En général, la jolie roumaine détournait donc la conversation, ou sans un mot, assaillait son mari de baisers qui se transformaient en nouvelle tentative. Mais rien, toujours rien.

Razvan la sortit de ses pensées, et elle craignit qu’il n’ait aperçu son regard et son visage empreint de mélancolie. Elle mit d’ailleurs quelques secondes avant qu’une joie légèrement feinte n’y fasse à nouveau son apparition. « Oh, tu sais, la vie suit son cours. La boutique d’Andrea marche bien, et le secret magique est si souvent violé que je ne risque pas de me retrouver au chômage ! » Ces derniers temps, Neolina passait beaucoup de temps au travail, craignant de se retrouver seule dans son appartement. Andrea aussi se plongeait à corps perdu dans son affaire pour éviter sans doute de cogiter. « Je suis désolée de n’être pas venue avant… » La phrase resta un peu en suspend, car elle impliquait une tonne de choses qu’elle ne savait pas comment formuler exactement. Elle avait partagé sa crainte avec Razvan une première fois pourtant, mais se retrouver à nouveau là était difficile. Si bonne nouvelle il y avait eu, Razvan ne l’aurait-il pas dit dans sa lettre ?

Jouant avec la petite cuillère dans son thé, alors qu’elle n’y avait même pas glissé de sucre, Neolina laissa son regard se perdre un peu. Le courage lui manquait et pourtant, il allait bien falloir. « Je suis d’ailleurs navrée d’être passée à l’improviste. » Mais ça n’était pas vraiment une visite qu’elle aurait pu prévoir. Elle avait ressenti en elle le besoin de savoir, là, maintenant, tout de suite. « Quelles sont les nouvelles, Razvan ? » La question était volontairement floue, imprécise, et l'angoisse avait troublé légèrement sa voix. Parlait-elle de lui, de Mara, de sa vie… ou de ce qu’elle était venue chercher ici ?
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Sam 27 Juin 2020 - 9:36

Le malaise était incandescent. Dans d'autres circonstances, Razvan aurait été ravi d'apprendre à Neolina que lui et sa femme attendaient un enfant. Vraiment, elle aurait été parmi les premières au courant. Mais lui exposer son propre bonheur à la figure alors qu'il devait lui avouer qu'elle n'en aura jamais, c'était vraiment dérangeant. Surtout pour quelqu'un qui la connaissait depuis aussi longtemps, et qui la connaissait aussi bien. Tous les deux avaient quasiment grandi ensemble. Mara et lui n'avaient pas voulu avoir d'enfant avant un moment. Cela expliquait grandement qu'ils n'en aient pas à l'aube de leur vingt-sept ans. Pour autant tous les couples n'étaient pas comme eux, et il savait bien qu'il s'agissait-là d'un désir que Neolina avait depuis longtemps. Hélas, alors que lui aurait pu irradier de bonheur, elle, ne le connaîtra jamais. Et pour quelqu'un d'empathique comme Razvan, c'était assez difficile à annoncer. Il avait toujours eu du mal à garder cette distance nécessaire dans l'exercice de son propre métier, c'était un travers qu'il traînait et duquel il ne parvenait pas à se détacher. La présente situation ne faisait pas exception, à son grand désarroi. Il essaya néanmoins d'afficher un regard confiant, à défaut d'avoir un sourire de la même veine.
Le ton de la roumaine ne l'y trompait pas. Ils marchaient tous les deux sur des oeufs mais ne se l'avouaient pas. C'était complètement débile, mais peut-être entendaient-ils profiter d'une conversation plus légère avant de dériver vers quelque chose de plus difficile. Razvan attrapa sa tasse de thé pour en boire une gorgée, alors qu'elle lui avouait avoir beaucoup de travail. Une partie de lui en fut soulagée, puisque si elle travaillait beaucoup, au moins, elle ne pensait pas à son propre malheur. Cynique, non ? « Au moins tu ne t'ennuies pas » préféra-t-il une formulation plus pacifique à sa pensée horrible. Il afficha un gentil sourire avant de faire un geste inutile de la main pour lui signifier que ce n'était pas grave si elle n'était pas venue avant. Le geste signifiait plusieurs choses, selon ce que Neo souhaitait comprendre. Cela pouvait vouloir dire 'oh ce n'est pas grave, surtout que tu es très occupée' autant que 'tu peux prendre le temps qu'il te faut pour être prête à entendre ce que tu es venue entendre'. Le médicomage, toutefois, ne formula rien de tout cela à l'oral. Il était davantage un animal silencieux que très bavard. Surtout avec ce genre de circonstances et surtout avec son amie d'enfance. « Les nouvelles ? » s'esclaffa-t-il en choisissant de ne pas répondre à la question de la jeune femme par quelque chose qui pourrait pourrir l'ambiance, « la vieille voisine d'à côté m'a officiellement déclaré la guerre. Elle a essayé de me castrer avec sa canne pas plus tard que la semaine dernière ». Razvan affichait un sourire, somme toute, fort amusé. Il avait moins ri sur le coup. Madame Lupescu haïssait les hommes du plus profond de son âme, chose qu'il ne comprenait pas. Mais qu'y pouvait-il, lui, s'il n'était pas né dans le bon sexe pour lui plaire, hein ? Ah par contre, sa femme, elle l'a-do-rait. Et elle passait son temps à lui faire remarquer qu'elle préférait lorsque c'était ELLE qui faisait ses soins journaliers. « Vieille mégère, je suis sûre qu'elle t'adorerait. Vu que de toute manière, elle n'aime que les femmes ! » en rajouta-t-il une couche avant de reprendre une gorgée de thé. Cette entracte joyeuse permettrait, il l'espérait, de détendre un peu son amie.

Néanmoins, néanmoins, il ne pouvait pas traîner davantage, ne serait-ce que par respect pour Neolina. C'était déjà assez douloureux comme cela pour elle. « Bon... Je sais pourquoi tu es venue aujourd'hui, j'ai eu les résultats » commença-t-il d'une voix plus tendue que prévue, « et je ne préfère pas te donner de faux espoirs en tournant autour du pot... Mm, les résultats ne sont pas bons et ils sont sans appel, alors... ». Il ne finit pas sa phrase. Son amie d'enfance était assez intelligente pour comprendre le sens de ses mots, qui entérinaient avec eux son désir le plus profond de devenir une mère un jour.  Razvan lui attrapa la main pour la serrer dans la sienne. « Je suis vraiment désolé, Neo, mais je ne peux rien faire contre ça ».


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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Dim 28 Juin 2020 - 19:51

Le doux rire de Razvan envahit la pièce, apportant un peu de chaleur dans ce climat légèrement tendu. Neolina ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de son ami, ne sachant pas du tout sur quel type de réponse il allait partir. Elle lui adressa un rire miroir qui était un peu creux, étrange, tandis qu’il lui racontait une histoire qui en réalité, l’aurait beaucoup amusée en temps normal. Oui mais voilà, les temps étaient sombres, ses pensées aussi, et imaginer Razvan se faire martyriser par une petite vieille lui fut impossible. De plus, son choix de mots fut d’une maladresse digne de Neo elle même. En effet, faire référence à sa propre fertilité au démarrage de pareille conversation était un peu… Bref, elle essaya de chasser cette pensée et d’afficher un visage de circonstance, comme elle le faisait toujours. « Ca devait être quelque chose… » commenta-t-elle de la façon la plus vague qui soit. Son sourire revêtait une once de tristesse que seul un vieil ami comme Razvan saurait détecter. Elles étaient bien rares, ces fois où Razvan débordait de joie et où Neo non. Pourtant, cette fois-ci, elle avait un peu de mal à faire semblant. C’était trop dur, trop douloureux et pour une fois, elle laissait un peu tomber les barrières car elle avait en Razvan une confiance plus qu’aveugle. Elle avait pleuré sur son épaule ces quelques chagrins d’amour, plutôt qu’avec ses soeurs. Elle avait partagé avec lui sa tristesse d’être revenue en Roumanie et d’avoir laissé derrière elle un endroit qu’elle aimait à son retour de Londres. Elle lui avait même parlé de ses doutes quand le mariage l’angoissait. Razvan était bien plus qu’un simple ami, un ami qu’elle avait mis probablement dans l’embarras en lui demandant de répondre à sa question existentielle. Mais qui d’autre que lui, qui ? « Tu me la présenteras, je lui chanterai tes louanges si tu veux… » Et elle en avait un paquet en stock. Mais voilà, toutes ces réponses ne faisaient que repousser l’inexorable échéance qui ne faisait que grandir la boule sombre et nouée qui vivait dans son ventre, à défaut d’autre chose.

Mais voilà, Razvan finit par aborder le douloureux sujet, et son corps entier eut envie de fuir en entendant le ton qu’il adopta. Il n’eut rien besoin de dire, rien que déjà, son coeur si sensible s’arrêta, comme s’il préférait abandonner que d’accepter la dure vérité. Mais la vie qu'elle n'était pas capable de fabriquer reprit son cours dans son propre corps. Stop, ne dis plus rien… Mais il fallait qu’elle l’entende, il le fallait. Fixant toujours sa tasse de thé à laquelle elle n’avait toujours pas touché, elle arrêta d’y faire tourner la cuillère et la porcelaine se troubla tandis que les larmes l’assaillaient, cachées dans ses grands yeux pour l’instant. Elle comprit à cet instant précis qu’elle avait toujours eu une once d’espoir, que la magie de Razvan pourrait la sauver, la soigner peut-être, mettre le doigt sur quelque chose de cassé pour le réparer. Mais il n’en était rien, visiblement. Sans appel… Son ami prit sa main dans un geste rassurant qui acheva de casser la digue qui retenait le flot de ses larmes. Ses sanglots ne furent pas bruyants, car la tristesse de Neo se faisait toujours bien discrète dans sa vie. La tasse de thé en fut toute déformée, et elle ne parvenait pas à regarder Razvan, c’était bien au dessus de ses forces. Si Neo était un petit rayon de soleil en temps normal, cette fois elle n’était plus qu’un nuage gris qui déversait une pluie battante. Une goutte tomba dans le liquide chaud tandis qu’elle n’essayait même pas de chercher à comprendre ce qui se passait dans sa tête, dans son coeur. Elle pleurait, juste, pour toutes ces fois où elle en avait eu envie et où elle se l’était interdit. Déjà épuisée depuis si longtemps, elle eut envie de dormir dix jours d’affilée, tout à coup, se poser dans le sofa cosy de Razvan, qui déposerait un plaid sur son corps tremblant de sanglots jusqu’à ce qu’elle s’endorme, exténuée. Mais son corps refusait d’obéir, comme sa voix qui pourtant cherchait à dire quelque chose, alors qu’en soit, il n’y avait rien à rajouter à ça. Au bout de quelques minutes alors, quand ses pleurs devinrent moins forts et que sa gorge se dénoua, elle posa finalement un regard étrangement déterminé sur le visage peiné de Razvan. L’empathie de son ami était au moins aussi forte que la sienne, c’était dire si l’ambiance était chargée. « Je veux que tu le dises Razvan. » Il avait utilisé son gentil langage de médecin pour lui dire, mais elle avait besoin de quelque chose de plus violent que ça pour achever de tuer la dernière touche d’espoir qui vivait encore un peu en elle. « J’ai besoin de l’entendre, s’il te plait… » Sa voix de cumulus mourut dans un souffle.
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Lun 29 Juin 2020 - 12:46

Razvan était d'un naturel avenant. Il était assez difficile de ne pas l'accepter un tant soit peu. Sans doute pouvait-on le trouver trop réservé, trop lisse. Pour autant, c'était quelqu'un d'intelligent, tourné vers les autres. Il était tourné vers Neolina et c'était pour cela qu'il ne lui avait pas dit que sa femme était enceinte. C'eut été indécent de le faire en lui exposant la joie d'un joyeux événement à venir alors qu'elle même ne sera jamais dans cette situation. Cela le faisait culpabiliser, en réalité, sur ce que ressentait Neolina. Aussi empathique fut-il, il ne pouvait pas comprendre réellement ce qu'elle ressentait. Il ne le pouvait pas, pour plusieurs raisons. Le fait qu'il était un homme et que tout ne se jouait pas dans son corps expliquait beaucoup de choses. Mais aussi le fait que c'était sa femme et non lui, qui avait posé le sujet sur la table. S'il avait toujours su qu'il désirait un enfant, le roumain savait surtout se montrer patient pour attendre qu'elle se décide elle-même à en parler. Sa femme avait assez de caractère comme cela pour le faire et il savait bien, de ce fait, que si elle n'avait pas évoqué le sujet avant c'était parce qu'elle ne se sentait pas prête à le faire. Docile, il avait attendu. Neolina n'était pas du tout face à la même situation. Des années de volonté pour se confronter toujours à des échecs plus difficiles à encaisser à chaque mois qui passaient. Qu'elle vienne le voir pour lui en parler n'était qu'une logique continuité. Razvan ne réalisa pas vraiment sa gaffe sur le moment mais davantage en confrontant le regard triste de son amie d'enfance. Toutes les insultes du monde ne seraient pas suffisantes pour se traiter d'imbécile. Mais le fait est : c'était sortit tout seul, comme s'ils se retrouvaient simplement tous les deux pour boire un thé et discuter du temps qui passait. Ce n'était pas pour ça qu'elle était là. Non et ses larmes le lui rappelèrent d'autant plus. Avec l'impuissance de la personne qui essaie de comprendre sans réellement y arriver, le roumain la regarda pleurer en lui tenant la main. Et le silence lourd de la pièce ne se trouvait ponctué que par les sanglots effrénés de son amie d'enfance.

Lorsqu'elle osa enfin reprendre la parole, elle l'assomma avec les siennes. Il fallut quelques secondes à Razvan pour accepter de lui faire cela. Il comprenait son besoin de l'entendre mais s'en voulait d'être celui qui enterrait ses dernières espérances. « Tu es stérile » dit-il néanmoins sans broncher. Il aurait voulu le répéter pour qu'elle l'accepte, avec cette impitoyable volonté de médecin, il aurait voulu ajouter que c'était définitif mais il était son ami. Et il ne se sentait pas capable de lui infliger cela en prime. Devant l'air de Neolina, le roumain se leva et la fit se lever à son tour, pour la prendre dans ses bras. S'il ne savait pas exactement ce qu'elle ressentait, il pouvait au moins l'imaginer à ses traits qui se déformaient par la tristesse et l'évaporation des derniers espoirs. Lui, comme elle, étaient des gens de l'Est. Des gens qui vivaient encore parfois, en 1971, dans certains carcans, où pour réussir sa vie, il fallait nécessairement se marier, travailler, enfanter. La vie ôtait à son amie la possibilité de la dernière option. Et il ne pouvait rien y faire d'autre que de l'écouter pleurer.  Il ne savait pas si lui proposer d'être la marraine de son enfant était une bonne idée. Peut-être qu'il le lui proposera. Plus tard. Lorsque ses plaies seraient guéries. Si elles pouvaient l'être.


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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Lun 29 Juin 2020 - 13:29

Les mots avaient de biens étranges pouvoirs. Celui de définir les choses par exemple, et il y en avait beaucoup pour qualifier Neolina. Douce, solaire, souriante, maladroite, éponge à émotions, indécise, bavarde, et autres choses qui définissaient son caractère. Chaque étape de la vie ne faisait que rallonger la liste, car c’était là toute la beauté des épreuves et des célébrations qui la jalonnaient : apprendre à se connaître, se découvrir, se reconstruire. Elle était donc devenue bilingue, amoureuse, responsable, épouse, réaliste. Et parfois aussi, souvent, les mots blessaient, détruisaient quelque chose en à peine quelques sons, quelques lettres. Des mots qui s’ajoutaient péniblement à la liste. Stérile. Voilà donc un adjectif de plus qui lui collerait à la peau, à jamais, définissant sa propre incapacité à former une famille. Bloquant ainsi l’entrée d’un nouveau mot dans son vocabulaire. Mère.

Même si Razvan avait mis du temps, le mot avait été prononcé, ayant l’effet cruel et définitif d’un sortilège impardonnable sur son coeur. Étrangement toutefois, Neolina laissa encore quelques larmes couler mais la sentence n’accentua pas ses sanglots. Au contraire, elle sentit la boule dans son ventre s’évaporer, cet espoir nocif qui la rongeait depuis longtemps et la faisait se sentir si mal. C’était là le symbole de son incertitude, qui désormais n’était plus là. Se sentir à la fois soulagée et prisonnière, à bout de souffle tout en sentant l’air entrer plus librement dans ses poumons… La situation était emplie de confusion, et ce qui se passait dans sa tête était incompréhensible. Son regard ne lâchait pas Razvan, qui lui ne lâchait pas sa main. Dévoiler ainsi ses émotions n’étaient pas une habitude pour elle, pas plus pour lui d’ailleurs qui semblait particulièrement dévasté par l’annonce de cette nouvelle, mais c’était Razvan. Elle n’avait pas peur, pas honte. Elle avait la sensation que lui mieux que personne pouvait comprendre, parce qu’il était la personne qui la connaissait le mieux au monde. Dans un moment étrange, elle s’en voulut presque de lui avoir imposé ça, d’être celui par qui elle apprenait la nouvelle dévastatrice. Et pourtant, qui d’autre ? Elle n’aurait sûrement pas autant accepté la chose si quelqu’un d’autre le lui avait dit. Sans doute se serait-elle même empêchée de réagir, préférant la pudeur d’un moment intime pour laisser ses larmes couler.

Il la connaissait d’ailleurs si besoin qu’il quitta sa chaise pour l’inviter à venir trouver refuge dans ses bras. Docile, chamboulée aussi, elle se laissa faire et étreignit son ami avec l’énergie du désespoir. Ainsi posée contre son torse réconfortant, sa chaleur l’enveloppant sans qu’il n’ait besoin de parler, elle se laissa aller à de nouveaux sanglots qui humidifièrent un peu sa chemise. De par son métier et son intérêt pour les gens, Neolina était familière des étapes du deuil. Elle savait déjà que la phase de déni était passée, c’était bien pour ça qu’elle était venue aujourd’hui. Cela faisait trop longtemps qu’elle y était, qu’Andrea et elle s’y étaient enfermés. La colère allait venir, mais se mettre en colère contre qui ? Contre la vie, la génétique, elle-même ? Elle choisirait bientôt la troisième option, mais l’ignorait encore. Elle hésita à chercher une dernière once d’espoir, en demandant si la magie pourrait faire de nouvelles découvertes, mais n’en dit rien. Ça ne servait plus à rien. Elle vivait dans un monde où on pouvait réparer des os en une fraction de secondes, mais pas soigner son corps malade, cette plaie invisible.

« Andrea… » Entre deux larmes, Neolina trouva la force de prononcer ce simple nom qui acheva de lui faire plus de mal encore. Incapable de penser à elle avant les autres, elle savait que cette annonce détruirait son mari peut-être encore plus qu’elle. C’était lui qui voulait désespérément cet enfant, lui qui se voyait père depuis presque leur premier baiser. Il avait toujours imaginé sa vie avec elle, 3 enfants et un croup, les gamins mettant le souk dans sa boutique d’apothicaire. Andrea avait toujours eu cette facilité à se projeter, s’imaginant que la vie lui donnerait ce qu’il voulait s’il y mettait de la volonté. Mais on ne pouvait pas toujours prévoir les choses, c’était ce qu’elle ne cessait de lui répéter. La réalité lui donnait affreusement raison. Pourtant, elle le voyait déjà lui parler adoption, ou lui dire que ça n’était pas grave. Elle l’entendait presque. L’optimisme de son mari était parfois un vrai poids dans sa vie. Le fait qu’elle l’ait exclue de sa propre démarche n’était pas anodin. Elle agrippa la chemise de Razvan sans s’en rendre compte, de ses petits poings fébriles, comme si elle voulait qu’il reste près d’elle lors de ce moment qui pourtant ne regardait qu’eux deux. Ce moment où elle devrait lui dire et le condamner à ne pas partager son ADN avec un petit être. « Je ne… Comment… Je n’aurais jamais le courage... » finit-elle par lâcher dans un souffle qui traduisait son épuisement. Blottie dans les grands bras de son ami, elle réalisa qu’à cet instant, il n’y avait pas d’autres endroits où elle aurait aimé être.
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Lun 29 Juin 2020 - 22:27

Tous les deux avaient toujours eu une relation qui les avait conduit à se parler de tout, sans faux-semblants ni soupçons de honte. Razvan n'avait que très peu de secrets pour elle et la réciproque était tout aussi vraie. Le fait est que tous les deux se connaissaient bien trop bien. Tout tombait sous le coup de l'évidence. Ils se connaissaient maintenant depuis des décennies pouvait-on dire. Ils ne s'étaient jamais jugés, toujours bien entendus. C'était une amie chère à son coeur et lui annoncer sa stérilité, indéniable considérant ses résultats d'examens, lui avait paru être une chose épouvantable à faire. Être sans doute une des personnes qui appréciait le plus Neolina pour être aussi celle qui brisait ses rêves. Ainsi accrochée à sa chemise, le roumain ne sut pas quoi lui dire et se contenta de la serrer dans ses bras. Le soutient passait parfois davantage par les étreintes que par les mots, il en était bien conscient. Le prénom de l'époux de son amie d'enfance fut prononcé par celle-ci et encore une fois, il ne sut que dire. Comment aider alors qu'il n'était pas dans sa situation ? Comment aider alors qu'il ne parvenait pas à imaginer ce qu'elle vivait ? Comment pouvait-il être un ami digne de ce nom ? Et les mots suivants de la sorcière le laissèrent tout aussi impuissant. « Tu le trouveras le moment venu » affirma-t-il sans la lâcher néanmoins, « pense à toi, Neo et attend d'être prête à le lui dire pour le faire ». Les mots du roumain auraient pu paraître épouvantables et sans doute l'étaient-ils. Ils avaient tous les deux exclus de l'équation une tierce personne, afin de satisfaire la sérénité de la jeune femme. Ce n'était peut-être pas très joli, surtout lorsque cette tierce personne était justement l'époux de Neolina. Mais Andrea comprendrait, Razvan le savait. Mais elle ? Rien ne lui semblait moins sûr et il se sentit obligé d'ajouter : « Tu sais ce que tu vas faire ? ». La question n'était pas anodine. Il savait qu'elle savait depuis plus longtemps que cela, et que c'était pour cela qu'elle lui avait demandé des réponses. Il lui paraissait donc évident qu'elle avait nécessairement pensé à cette possibilité, celle de savoir sa réaction en cas de mauvaise nouvelle. Peut-être se trompait-il. Peut-être pas. Andrea était une part non négligeable de l'équation, pourtant à cet instant, c'était comme s'il n'existait pas. Neo en parlait, certes. Mais Razvan n'était pas là pour Andrea, il était là pour elle. Parce qu'elle était son amie, pas nécessairement lui. Et en la sentant pleurer ainsi devant lui, le médicomage avait la terrible impression qu'il y aurait un vide immense que personne ne saurait combler chez elle. Pas même Andrea.
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Lun 29 Juin 2020 - 23:17

La valeur d’une amitié ne se mesurait pas dans les bons moments, bien au contraire. Comme il était facile d’être là pour quelqu’un quand tout allait bien, échanger quelques moments de bonheur ensemble. C’était agréable, évidemment, et important d’être là pour illuminer mutuellement les moments passés avec l’autre. Mais c’était aussi et surtout dans les périodes difficiles, les épreuves et les plus grandes déceptions que l’on savait si la base d’une amitié était faite pour résister. Et si besoin était de le prouver, Razvan montrait une fois de plus, dans la période la plus importante peut-être, combien il était pour Neolina un ami précieux. Ne serait-ce que parce qu’il avait trouvé le cran de lui annoncer tout ça, sans fioritures, sans craindre de la blesser, c’était là sans doute la plus belle preuve d’amitié qu’il pouvait lui offrir. Surtout de la part d’un être aussi empathique, qui aurait sans doute préféré éprouver la peine à sa place, comme elle même le ressentait souvent.

Connaissant ainsi le plus grand défaut de Neolina, Razvan l’invita à penser à elle, à ce qu’elle ressentait, et à être en accord avec ses propres sentiments avant d’affronter la seconde épreuve de sa journée. Oui, de sa journée, car Neo était bien incapable de retourner dans la chaleur de son appartement et de faire comme si de rien n’était après avoir appris pareille chose. Andrea saurait à l’instant même où elle pousserait la porte que quelque chose n’allait pas. Il fallait donc préparer un plan, quelque chose, se projeter comme lui savait bien le faire. Mais voilà, comment imaginer qu’on allait blesser la personne qu’on aimait le plus au monde ? Anéantir ses rêves, ses espoirs, dévoiler une faiblesse physique qui en fait, n’était qu’un malheureux hasard. Sans doute un brin d’ADN cassé, rien de plus. Mais aussi, le hasard de leur rencontre, de leur choix de s’aimer, même si certains pensaient que ça ne se décidait pas. Si Andrea avait rencontré une autre, alors peut-être qu’il serait déjà père. Leur mariage n’avait peut-être été qu’une perte de temps. La voilà la colère, qui apparaissait doucement, la colère envers ce corps qu’elle ressentait comme celui d’une étrangère désormais. « Il mérite de savoir. » Sa voix était à peine inaudible. Andrea nourrissait bien plus d’espoir qu’elle, elle le savait. La claque n’en serait que plus violente. Les forces lui manquaient pour continuer sa phrase. Maintenant. Il fallait qu’il sache au plus vite, tuer son optimisme sans tarder. Elle sentait qu'elle le lui devait.

Razvan la serrait plus fort encore, peut-être pour l’empêcher de tomber car c’était en réalité un miracle qu’elle tienne encore debout. Il lui posa alors la question, la terrible question qu’elle craignait car elle offrait un champ des possibles si large et effrayant qu’il lui avait volé bien des heures de sommeil. Le futur lui apparaissait bien sombre en tout cas, car elle savait au fond d’elle-même le chemin qu’elle lui ferait peut-être prendre. L’idée avait germé quelques semaines plus tôt, sans qu’elle n’explique pourquoi. Terrifiante, définitive, elle exigeait de la jeune femme un sacrifice et une force de caractère, mais elle ignorait si elle avait ça en elle. Reniflant pour essayer de ravaler les larmes qui avaient débordées, l’odeur entêtante et familière de Razvan la rassura sans qu’elle ne sache pourquoi. C’était peut-être celui d’Andrea qu’elle sentait dans l’Amortentia, mais s’il existait une potion de l’amitié, ça serait celle-là qui s'en émanerait.

Pour pouvoir le voir un peu, se raccrochant à ses grands yeux comme on tient la main de quelqu’un au bord d’un précipice, elle se détacha un peu de lui, ses poings continuant pourtant à froisser sa chemin. Peut-être lui offrait-elle une vision douloureuse, mais elle en avait besoin. « J’ai retourné la question dans ma tête des milliers de fois Razvan, mais… » Mais quoi ? Tant que la réponse n’était pas sûre, tout ça n’avait été que des hypothèses que son esprit avait exploré, sans prendre aucune décision. « Toutes les réponses sont des impasses. » Toutes ? Non. Il en existait une, celle qui faisait peur, qui avait des airs de route qui se perdait à l’horizon. Mais était-elle prête à prendre ce chemin-là ? Sans qu’elle ne puisse rien y faire, maintenant qu’elle s’était détachée du corps de son ami qui la soutenait, dans tous les sens du terme, ses jambes la lâchèrent. Et pour une fois, ce n’était pas à mettre sur le compte de la maladresse. Juste du fait que pour la première fois depuis longtemps, elle s’autorisait quelques faiblesses.
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Mer 1 Juil 2020 - 21:55

Razvan ne savait pas ce qu'il ferait en pareille situation, en fait. Le fait est qu'il remerciait le ciel de ne pas l'être. Mais Neolina avait l'impression sans doute d'être coupable de ce qui lui arrivait, alors que ce n'était de la faute de personne, sinon de ses gènes et que ses gènes n'étaient pas des gens, mais des pièces dans son corps. La sorcière ne pouvait rien faire contre son mal, car aucune plante, aucun onguent ne saurait guérir ce genre de problèmes, quoiqu'en disent les vieilles croyances. Et lui ne pouvait rien faire pour elle d'après les avancées actuelles de la science, sorcière et moldue. Razvan n'y pouvait rien. Rien de rien. Et tout ce qu'il devait faire, c'était la regarder pleurer à chaudes larmes en sachant qu'elle n'aura jamais de descendance. Et Neolina voyait peut-être ce temps où sans le vouloir elle finirait seule, abandonnée peut-être, dans un coin en Roumanie, sans Andrea, sans enfants, sans personne. Le roumain y songea alors qu'elle pleurait contre lui, mais jamais il n'aurait formulé cela à voix haute. Ce que Neolina pouvait ressentir, elle avait l'occasion de le lui partager. Et son époux méritait aussi de savoir ce qu'elle ressentait, et méritait de savoir la vérité, elle avait raison. Mais avoir raison et avoir le courage de le faire, c'étaient deux choses différentes. « Rien ne te pousse à le faire directement en rentrant » se voulut-il tempérant. Son amie d'enfance était peut-être pleine de colère, il n'en savait trop rien. Quoiqu'il en soit, ce n'était pas quelque chose de simple. Tuer les espoirs dans l'oeuf, regarder se désagréger les volontés les plus profondes de quelqu'un. C'était ce qu'il venait le faire et cela avait été un crève-coeur, alors même qu'il se préparait à le faire depuis qu'il avait posé les yeux sur ses résultats. Ses discussions à ce sujet avec sa femme ne l'avaient pas aidé à appréhender la chose plus sereinement. En voyant Neolina devant lui aujourd'hui, le battement de son coeur avait raté une cadence. Comment réagirait celui de son amie en annonçant la chose à son propre mari ?

Elle se détacha un peu de lui, et sa voix semblait avoir acquis cette résolution nouvelle des gens qui se savent condamnés. C'était assez glaçant, à dire vrai. Razvan ne le vit pas venir mais Neolina s'effondra par terre, et il lâcha un juron bien roumain dans sa surprise en s'agenouillant devant elle. Le roumain ne savait pas quoi faire, vraiment. Il ne savait pas quoi lui dire, il ne savait pas quels mots employer. Il n'en avait aucune foutue idée. Parce qu'il n'y avait pas de solution à son problème et il ne pouvait pas comprendre, et ne comprendra jamais. « Je... » - je ne sais pas quoi dire ? - « tu vas peut-être me trouver odieux, Neo, surtout dans ma position mais avoir un enfant ne conditionne pas toute une vie. Ni tout un couple ». Razvan la regardait calmement, en laissant ses yeux bruns s'égarer sur les joues mouillées par les pleurs de la sorcière. Il lui disait cela mais au fond, le pensait-il vraiment ?


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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Mer 1 Juil 2020 - 22:41

Ses genoux tapèrent le sol presque doucement, tant son poids plume ne faisait pas de bruit quand il se heurtait à une surface plane. Désormais assise sur ses fesses, les jambes repliées sur le côté, appuyée sur une main pour éviter de rejoindre une bonne fois pour toute le sol et ne jamais trouver la force de se relever. La tête basse, ses longs cheveux blonds cachaient désormais son visage sur laquelle on pouvait lire une mystérieuse expression. Razvan avait juré, n’ayant pas anticipé la faille de la jeune femme, habituellement si forte. Il la rejoint un peu plus bas, mais elle ne balaya pas les mèches qui les séparaient de lui. Elle avait de toute manière l’impression que désormais, une barrière la séparait un peu du monde des vivants, des gens normaux en quelque sorte, même si la normalité était une chose bien difficile à définir. Par terre, n’ayant plus Razvan à qui se raccrocher, elle ressentit le poids de la solitude l’accabler. Car c’était à ça que l’avait condamnée Razvan en quelques mots. Ce problème était le sien, à elle, et personne ne pourrait comprendre ce qu’elle ressentait. Oh bien sûr, ils essayeraient, ces quelques initiés à qui elle partagerait ce lourd secret. Mais les deux auxquels elle pensait étaient des hommes. Alors comment, comment leur expliquer ce que ressentait une femme qui ne pouvait pas être mère ?

À sa façon, Razvan essayait de trouver les mots pour la consoler, peut-être. Mais elle aurait préféré qu’il se taise. Qu’il garde pour lui ces paroles de mâle, pardon, mais qui d’autre pour dire ça ? Neo n’avait pas pour seule ambition que d’avoir un enfant, c’était ridicule. Mais c’en était une, et elle n’y aurait jamais droit. C’était comme dire : ça n’est rien, tu pourras adopter. Ça n’est rien, tu prendras un chien. Et puis quoi, après ? La colère grandissait dans sa poitrine, et il semblait que Razvan lui offrait l’opportunité d’en devenir la cible, alors que c’était la dernière chose qu’elle souhaitait. Doucement, elle releva son visage vers lui, posant sur ce visage si familier un regard différent et difficile à qualifier. « C’est la phrase la plus cruelle que tu m’aies dite aujourd’hui. » Et pourtant, il y en avait eu d’autres. Mais les autres étaient des informations, froides. Là, c’était une opinion, et c’était pire. Aussitôt, son expression se radoucit, et elle posa une main tremblante sur sa cuisse. « Pardon, je… » Tout était si confus, si difficile. C’était injuste qu’il subisse le courroux qu’elle ressentait. « Je ne m’attends pas à ce que tu comprennes. » C’était vrai, cruellement vrai, même si ce genre de phrases pouvait blesser à jamais un empathique comme lui. « C’est que… » Plus de larmes, moins un trouble évident dans sa voix qu’elle n’arrivait pas à cacher. « Sais-tu qu’Andrea m’a parlé d’enfant après notre premier baiser ? » Son regard se perdit dans ce souvenir lointain et heureux, un sourire flou traversant son visage quelques secondes. Une larme orpheline coula sur sa joue. « Je crois qu’il a déjà choisi les prénoms d’ailleurs. » Non, pire, elle le savait. Mais y penser était douloureux. « Ne pas être mère ne conditionnera pas ma vie, comme tu dis. Mais mon couple… » La suite était si difficile à prononcer qu’elle ne sut où elle trouva la force. « … n’y survivra pas Razvan. » Ainsi réalisa-t-elle que l’affreuse décision avait déjà été choisie, ou presque, par son coeur. Qui se brisa pour la seconde fois de cette journée si amère.
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Jeu 2 Juil 2020 - 10:59

Razvan se rendit compte qu'il aurait clairement mieux fait de se taire lorsque la phrase de Neolina claqua dans la pièce. Il eut, involontairement, un mouvement de recul. Il avait hésité à l'ouvrir pour parler et il avait eu raison de penser que ce n'était pas la meilleure idée. La maladresse de son réconfort était pitoyable et douloureux, et le roumain se retrouvait à ne pas savoir exactement quoi dire. Il ne pouvait rien dire car rien ne serait légitime. Il était un roumain de vingt-six ans, bientôt vingt-sept. Il avait suivi à la lettre le chemin ouvert de la tradition de son propre pays et il avait l'esprit façonné par elle. Et pourtant, on pourrait presque dire qu'à l'aube de l'année mille neuf cent soixante et douze, il était un homme progressif. La religion avait une emprise toute limitée sur lui. Quant au reste, il vivait bien trop reculé pour s'en soucier un tant soit peu. Trois cent âmes dans le patelin où il avait sa baraque, trois cent. Pas plus, pas moins, c'était déjà assez. Les gens d'ici étaient simples, leur vie l'était tout autant, leurs moeurs néanmoins étaient toujours très fortes. Lorsqu'elle commença à s'excuser, il la coupa : « Je me suis mal exprimé » dit-il d'une voix tendue, « je suis désolé ». C'était sincère. Vraiment. Il ne voulait pas la rendre plus triste encore avec ses phrases idiotes. Il opta donc pour le silence, alors qu'elle continuait de livrer ses  ressentiments. Lorsqu'elle lui affirma que sa relation avec son époux n'y survivrait pas, Razvan ne réagit pas. Encore une fois, il ne savait pas quoi lui répondre. Comment lui dire qu'elle parlait peut-être sous le coup de l'émotion, ou qu'elle se faisait des montagnes "pour pas grand chose" ? Elle lui mettrait une gifle pour une telle parole. Ce n'était pas dans l'attitude de son amie de se laisser aller à pareilles violences, mais le fait est qu'elle n'était pas véritablement dans son état normal à l'heure actuelle. A dire vrai, il préférait l'écouter parler plutôt que de répondre. Mais là, le silence s'étendait et il ne trouvait pas quoi dire. « Parle en avec lui, déjà » préféra-t-il le conseil plus sage, « mais je ne sais pas quoi te dire Neolina, vraiment ». Il se sentait impuissant. Il aurait pu lui dire de ne pas se prendre la tête, mais il venait de lui annoncer quelque chose qui venait de détruire ses plus beaux rêves. Pourtant le jeune homme repensait encore à la phrase qu'il lui avait dite. En réalité, il n'avait pas foncièrement tort. Un enfant ne devait pas déterminer toute une vie. C'était plutôt même progressiste de lui dire cela, sans que cela ne soit très... Disons... Adroit. Et il ne comprenait pas vraiment où était le problème vis-à-vis de son couple. Andrea était quelqu'un de sympathique et optimiste. Pourquoi la quitterait-il, alors qu'il l'aimait ? La psychologie féminine, ce n'était clairement pas son truc et agenouillé en face de son amie, le roumain aurait bien voulu avoir lui-même sa femme avec lui pour encadrer ses propres paroles.
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MessageSujet: Re: Ce qui se cache en nous w/ Razvan Ce qui se cache en nous w/ Razvan 129196351Lun 6 Juil 2020 - 18:49

Razvan était désolé, et elle savait que cette confession était parfaitement sincère. Elle savait que son ami n’avait aucune intention de la blesser, mais elle savait tout autant qu’il était brut de décoffrage, et pas toujours armé du meilleur tact qui soit. Un instant, Neo craignit qu’il lui propose d’en parler avec Mara, mais ça aurait été clairement la pire idée du siècle. Une femme enceinte ne pouvait consoler celle qui n’aurait jamais d’enfants en son sein. Les lois du karma ne pouvait être si cruelles. Mais heureusement, Razvan se contenta de l’écouter. Cela semblait n’être rien, mais c’était déjà tant pour elle. Ce n’était pas de la compréhension qu’elle cherchait, juste, quelqu’un qui était là, à ses côtés, sans la juger ni la brusquer. Qu’il parle ou non n’avait aucune importance, parce qu’à cet instant, rien n’en avait vraiment.

Aussi se contenta-t-il finalement de banalités. N’était-ce pas mieux comme ça ? Admettre sa propre impuissance devait lui être bien douloureux mais à l’instant, elle ne pensait malheureusement qu’à sa propre souffrance. Celle qui transformait doucement sa vie, à coup de petites aiguilles qui lui transperçaient le ventre, terre aride. « Je pense qu’il n’y a rien à dire de plus. » À quoi bon commenter une telle chose ? Bien sûr qu’elle allait en parler avec Andrea. Bien sûr qu’il détecterait en une seconde le mal-être de sa femme, qui s’effondrerait très probablement à peine le pas de la porte passé. Mais en attendant, cette discussion n’était même pas envisageable. Pas tout de suite, pas tant que la plaie était aussi béante, une plaie que même un médicomage expert ne pouvait recoudre de ses mots. Doucement, comme un petit flocon fragile, elle se releva, sentant ses genoux un peu douloureux malgré tout, mais ça n’était rien. Rien de dramatique, tout du moins. Elle s’était appuyée sur l’épaule de Razvan, et sa carrure de chêne centenaire ou presque, tout du moins c’était le ressenti quand on était un petit roseau comme elle. Que disait la fable déjà ? Elle jeta un coup d’oeil à sa tasse de thé sur la table, dont s’échappait encore une mince fumée. Machinalement, elle le but d’une traite, comme si c’était normal, comme si ça allait la rendre normale et soigner ses maux. Ce ne fut pas le cas, mais au moins, elle avait eu la politesse de finir sa tasse. « J’ai besoin d’être seule, je crois. » Elle aurait aimé que cette phrase soit une affirmation, mais elle n’en savait rien. Si elle tombait, dehors, dans le froid, allait-elle se laisser mourrir parce qu’elle ne trouverait pas la force de se relever ? Mais en même temps, rester ici n’amenait rien de bon. Il lui fallait du temps, c’était tout. Pour digérer la nouvelle incroyablement amère, et se décider. Personne ne pourrait le faire à sa place. Pardon, à leur place ? Elle ne savait pas encore qu’elle allait être la seule à choisir, pourtant.  

Sans réfléchir, elle se dirigea vers sa cape qui n’avait pas encore eu le temps de sécher tout à fait, alors qu’un sort aurait pu le faire. Mais à quoi bon ? Le blizzard dehors la mouillerait à nouveau en quelques secondes. Une flaque d’eau au sol ne la fit pourtant pas tomber, et elle étreignit Razvan une si courte seconde que ça ne lui ressemblait pas. « On se voit très vite. Quand je serai… » Prête ? Elle savait qu’il lui faudrait venir rencontrer l’enfant de son ami. Cette épreuve serait si difficile. Elle ignorait alors quel drame se préparait en coulisses, et disparut sans un bruit dans la tempête de neige qui serait le théâtre de ses pensées troubles quelques heures durant.
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