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La nuit peut encore être longue [Marius Draven]

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Elise Lerouge

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L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Sam 6 Juin 2020 - 22:39

Les douces soirées de la fin du printemps étaient là, le soleil se couchait tard, et la belle Lerouge aussi. Non pas qu’elle ait prêté attention au coucher du soleil pour se caler dessus, il était simplement plus agréable encore de flâner dans les rues avant la tombée de la nuit. Les nuits étaient plus courtes, une sorte d’énergie supplémentaire pouvait la tenir.

Le début de soirée s’était déjà montré assez agréable, assez active aussi, et plutôt en bonne compagnie. Mais surtout assez courte. Elise décidément en grande forme avait donc décidé de partir vagabonder sur le Chemin de Traverse. Une marche lente, douce, sans réel but au départ. Simplement profiter de ce début de nuit, alors que peu de monde traînait encore dans le coin. Assez appréciable. On entendait presque les grillons dans une pénombre pas encore très froide. En arrivant devant ce pub, Elise s’était souvenu les recommandations qu’on lui avait faites à son sujet. Un endroit calme en général, qui savait garder une forme de secret sur ce qu’il pouvait abriter. Et avec un nom charmant. Il fallait avouer que la montagne qui en gardait l’entrée risquait de ne pas inspirer ceux qui pourraient vouloir mettre une forme de désordre dans l’établissement. Après tout pourquoi pas? Sans accélérer son pas accompagné de sa désormais fidèle canne, la belle française finit par arriver à l’entrée du lieu au nom si charmant. On lui demanda de laisser sa baguette avant d’entrer. Si finalement elle se souvenait vaguement de ce détail, cela la fit tiquer un peu tout de même. Après avoir arqué un sourcil sans laisser passer sur son visage le moindre sourire ni une expression d’agacement, elle la céda à la montagne de garde. C’était vraiment parce qu’on avait été élogieux sur l’endroit…

Une fois la porte passée il est vrai que l’endroit avait un certain charme. Oh à cette heure, sans dire que c’était plein il y avait un peu d’animation. Mais la soirée, quoi qu’on pouvait parler de nuit finalement, était déjà avancée.  Elise s’installa donc au bar, ouvrant un peu sa cape au col en plume de coq noir, laissant dépasser sa jambe gauche de sa robe en la pliant, laissant l’autre retomber un peu pour la soulager. Un homme au bar ne tarda pas à lui demander ce qu’elle souhaitait. Dirigée une nouvelle fois par les compliments entendus sur l’endroit et commanda un cognac. Elise alluma une cigarette, pris une bonne bouffé, et profita du miroir derrière le bar pour observer relativement discrètement la salle. Il s’agissait de trouver quelqu’un d’intéressant, avec un minimum de classe, et d’encore assez réveillé… La recherche lancée pourrait prendre du temps, mais elle en avait encore un peu devant elle. Et souvent le jeu payait bien.
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Marius Draven

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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Dim 14 Juin 2020 - 16:02

- Je veux mon argent Pete, pas des excuses et je me contrefiche de repas gratuits ! Je veux mon argent...je te laisse une semaine de plus après...tu sais.

La voix était plus grave qu'à l'accoutumée et l'accent cockney ne suffisait pas à adoucir le ton de doucereuse menace de l’enregistrement. Marius termina sa beuglante, le papier se plia tout seul et prit une teinte rouge clair. Il nota l'adresse à la plume et regarda son hibou partir.  Le cracmol regarda sa montre à gousset, il était temps de se montrer dans la salle. Il dégaina le pistolet caché dans un holster d'épaule intégré à la veste, vérifia qu'il était chargé et en état de marche avant de le ranger à nouveau puis réajusta sa cravate devant le miroir.  Marius sortit de son bureau et perçut enfin pleinement le bruit du groupe de jazz qui jouait en bas. Son bureau était en partie insonorisé, aussi il n'entendait la plupart du temps que des sons étouffés. Il sourit en entendant des vieux morceaux qui lui rappelait sa jeunesse. L'espace de quelques secondes il eut la vision d'une soirée à Marseille peu après la libération de la ville et secoua la tête doucement pour la chasser. Il descendit tranquillement les escaliers pour accéder à ce qu'il appelait son piédestal, un petit balcon entre deux escaliers où il pouvait voir toute la salle. Les gens discutaient ou dansaient, Marius pouvait voir René servir au bar et le « pop » crépitant des téléportations des elfes pour servir les clients semblait faire partie de la musique. Ce soir, l'ambiance était loin de l'ambiance enfiévrée des soirées rock, celle où la proximité des corps dansant  faisait coller cheveux et chemises et où l'air apportait des effluves de bière et de cigarettes peu chères. Non ce soir était plus calme, presque plus distingué.

C'est là qu'il la vit entrer, sans qu'il ne sache comment ou pourquoi son subconscient avait décidé qu'elle était la plus belle femme qu'il ait jamais vu. En une fraction de seconde, elle avait éclipsé toutes les autres femmes de la salle, plus aucune ne semblait ne serait-ce qu'acceptable au yeux de Marius. Il resta là durant ce qui lui parut une éternité à regarder cette femme donner sa baguette à Doyle puis se diriger vers le comptoir. Marius détailla ses longs cheveux noirs qui se perdait dans les plumes de son manteau, ses grands yeux verts et ses lèvres pulpeuses rehaussé par le rouge à lèvre. Il admira sa façon de marcher avec sa canne, de cacher une faiblesse à la jambe avec élégance. Son maintien, droit et fier, lui coupa le souffle et c'est sans doute quand elle dévoila sans montrer une de ses jambes qu'il formula l'idée que cette femme serait à lui. Il ne voulait pas la posséder le temps d'une nuit comme tant d'autres, l'idée même ne semblait lui apporter aucune satisfaction. Une étrange chaleur l'envahit et alors que sa raison ne comprenait pas ce qu'il passait, une étrange chaleur l'envahit.
Il se retrouva à descendre d'un pas décidé les marches qui menait à la salle. Pour la première fois depuis très longtemps, il eut peur...une peur comme il n'avait jamais connu auparavant. Pas celle qui vous agrippe alors que l'enfer se déchaine autour de vous, pas celle de tout perdre...enfin si comme si tout était suspendu à un moment et que si ce moment passait alors le reste n'aurait plus aucune importance. Il passa derrière le comptoir, fit signe à René qu'il prenait la commande de la dame et prit une bouteille de cognac. Cette bouteille il ne la choisit pas au hasard, d'un coin de l’œil il regarda à nouveau la femme qui se tenait devant lui. Elle n'était pas comme les autres, elle ne méritait pas le même cognac que les autres et il servit un verre de la meilleure bouteille qu'il avait en stock. Le cracmol se retourna et tendit le verre à cette femme d'une incomparable beauté qui se tenait devant lui. L'expérience de barman lui servit à cacher le trouble qui l'habitait quand il lui adressa la parole :

- Un cognac pour vous madame, le meilleur de la maison. dit-il d'une voix où avait disparu toute accent populaire
Naturellement, il avait repris un ton plus calme, presque aristocratique. Soudain quelqu'un rentra dans le bar, apportant une bouffée d'air frais et Marius sentit une effluve lui chatouiller les narines. Une effluve d'ambre, intérieurement il vacilla et soudain compris d'où venait ce discret parfum féminin...non, était-ce possible ?
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Ven 19 Juin 2020 - 21:25

L’endroit était relativement calme. Il y passait une musique jazz tranquille qui sans mettre Elise dans un état de joie très intense savait se laisser écouter sans être désagréable. Elle n’y prêta à vrai dire finalement que très peu attention. Les conversations avaient également un ton très posé, quelques courageux tardifs dansaient. Une soirée plutôt calme au final, sans que la belle ne soit en mesure de savoir si c’était le ton habituel des soirées ici ou non. Mais au pire elle pourrait dire être bien tombée. Le lieu en lui-même en revanche était peut-être un peu plus classieux qu’elle ne l’aurait pensé au départ. Décoré sobrement mais avec un certain goût, il avait ce petit quelque chose de plutôt élégant qui pouvait plaire à la française.

Elle avait confié sa demande à un homme derrière le comptoir, mais clairement pas dans ce qu’elle pouvait rechercher. Trop vieux, trop marqué, et qui manquait à son sens d’élégance. Allumant une cigarette, elle avait donc détourné les yeux vers d’autres hommes peut-être plus intéressants à ses yeux. Cela ne dura pas bien longtemps avant qu’une nouvelle voix ne la sorte de sa recherche.

-Un cognac pour vous madame, le meilleur de la maison.


Un second homme était apparu. Plus fin, plus sophistiqué. Si il n’entrait toujours pas dans une tranche d’âge qui l’attirait ce soir, il avait le mérite de posséder cette élégance parlante. Il portait une barbe impeccable, et son ton presque aussi aristocratique que le sien avait fatalement titillé son oreille. Elise avait donc consenti à lui adresser ce sourire en coin un peu joueur alors qu’elle le détaillait plus ou moins discrètement.

-Il est plutôt ambitieux, Monsieur, d’annoncer de la sorte donner le meilleur. En cas de déception cela ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre.

Prenant soin de ne pas lui souffler sa fumée au visage, la belle pris le verre présenté pour le sentir dans un premier temps avant d’y tremper les lèvres. Bien que sans doute un peu trop sûr de lui, le charmant barman n’avait cependant pas sous-estimé son breuvage.

-Mais il semblerait que vous connaissiez les bons alcools, ou est-ce un coup de chance?

Un poil taquine elle finit par replier sa jambe droite pour croiser la gauche précédemment partiellement découverte dessus. Il ne verrait sans doute pas grand chose de derrière son bar, mais elle démontrait au moins une forme d’aisance. Un nouveau jeu semblait se lancer, mais pas celui qu’elle avait prévu au départ. A le regarde, Elise ne nourrissait pas de désir particulier pour lui. En fait, il l’intriguait d’une toute autre manière. Tirant une nouvelle bouffée bien vite ressortie de ses poumons (toujours en évitant soigneusement de lui renvoyer au visage, lui faisant ainsi porter la tête haute par moments), Elise avait légèrement plissé les yeux quelques instants. Il lui disait quelque chose, très nettement. Sa physionomie, la forme de son visage, ses yeux. Elle ne se souvenait sincèrement pas l’avoir déjà rencontré. Mais il lui disait quelque chose.

-Nous sommes-nous déjà rencontré? Votre visage m’est familier mais je ne parviens pas à retrouver le contexte d’une éventuelle entrevue…

Elle doutait très sérieusement avoir déjà passé la nuit en sa compagnie. Pour la simple raison qu’il n’était pas forcément dans ses critères habituels. Il n’était pas repoussant, loin de là. Simplement pas dans ses habitudes. Ou alors elle l’aurait oublié? Pas totalement exclu, mais peu probable. Elle pensait être capable de se souvenir de cet homme qui dégageait une assurance et une élégance qu’elle devrait bien admettre apprécier. Mais pour le moment, Elise était absolument incapable de savoir pourquoi ce sentiment de le connaître. Mais c’était persistant… Ne lâchant plus son petit sourire elle attendait donc sa réponse avec curiosité.
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Sam 5 Sep 2020 - 13:35

Le parfum lui flatta les narines l'espace d'un instant fugace mais il lui resta un moment en tête. Une fragrance forte mais discrète, prenante, qui sembla ouvrir un souvenir depuis longtemps enfoui au fin fond de la mémoire du vieux cracmol. Il avait à peine dix ans, sans doute moins il ne savait plus trop, dans la cuisine son frère révisait son cours de potion pour ses BUSES et avait laissé le chaudron sur le feu le temps d'aller soulager un besoin naturel. Marius était entré avec la première intention de chiper la marmelade d'orange dans le placard au-dessus de l'évier mais la douce odeur de la mixture sur le feu avait attiré son attention. Il s'était approché, reniflant à plein nez une mixture d'une couleur rose tirant sur le rouge. Son frère l'avait arrêté avant qu'il ne boive ce qu'il pensait être une nouvelle recette. Il venait de sentir pour la première et dernière fois de sa vie un philtre d'amour dont, son frère lui avait expliqué, l'odeur est unique à chacun. Il avait gravé ce mélange de feu de bois, de tarte au citron et d'autre chose qu'il n'arrivait pas à définir au plus profond de sa mémoire car il avait compris que ce qu'il avait senti était l'odeur du véritable amour, de la seule femme qu'il aimerait jusqu'au bout.
Toute sa vie, il avait cherché cette mystérieuse troisième odeur qu'il avait senti ce jour-là, sans jamais la trouver. Un moment, avec Morticia, la mère de sa fille, il avait cru trouver quelque chose et s'était dit que l'amortentia s'était trompée. Mais non, l'amortentia avait raison, Morticia ne devint jamais la femme de sa vie. Il avait fini par abandonner sa quête et se dire que ça n'était parce qu'il avait senti l'odeur de la femme qu'il serait amené à aimer qu'il allait forcément la rencontrer où même qu'elle existait. La vie qu'il menait l'avait amené à penser que le bonheur ne faisait pas partie des choses auquel il avait le droit.

Jusqu'à ce que le vent qui rentrait en soufflant dans le pub ne lui amène cette fragrance. Jamais il ne l'avait oublié et lorsqu'elle lui parvint aux narines, il la reconnut immédiatement. Marius se retourna, un sourire mystérieux sur le visage. Il avait compris ce qui s'était joué, que le destin s'était mis en marche, contrairement à ce qu'il pensait. La femme qui se tenait devant lui n'était pas n'importe laquelle, par ses gestes mesurés et son port droit et fier il devina qu'elle était de la haute société, probablement sang-pur étant donné que les deux allaient souvent ensemble dans le monde magique. Elle lui répondit par une boutade qui lui arracha un petit rire, elle avait un sourire charmeur qui lui plut instantanément. Il connaissait tous ses alcools sur le bout des doigts, et pouvait se vanter d'avoir suffisamment d'expérience dans ce bar pour savoir quoi servir à qui. Elle goûta, apprécia (mais il en était sûr) et reconnut qu'il avait raison avec malice. Pour toute réponse, Marius s'inclina légèrement comme un artiste remerciant son public à la fin de la représentation. Il répondit enfin d'une voix profonde, avec son accent naturel qu'il ne remarqua même pas :

- Mon père disait que ce qui différencie le barman du patron est la capacité à trouver le bon alcool pour le bon client à l'oeil...

Il la regarda dans les yeux, brillants comme des lanternes et magnifique à regarder. L'espace d'un instant il se dit que voir des yeux comme ça vous adresser des regards d'amour devait être la plus belle chose qu'il était donné de voir sur cette terre. L'instant d'après, son subconscient décida qu'il aurait la réponse un jour ou l'autre. Puis il regarda ses lèvres, descendit vers le cou et s'attarda ses les mains, constatant qu'il ne pouvait détacher son regard d'elle. Elle lui demanda s'ils s'étaient déjà rencontrés et pour la première fois depuis des décennies il réfléchit à donner sa vraie identité en espérant que cela les rapproche...Non, son nom d'origine (difficile même pour lui de savoir s'il était un Black ou un Draven) était plus souvent une constante source de problèmes. Mieux valait se présenter sous la meilleure identité, celle de Marius Draven, simple patron de pub.
S'était-il croisé ? Non, peu probable, il s'en serait souvenu. La belle avait peut-être un doute mais Marius savait qu'il se serait souvenu d'avoir croisé ce regard et ce parfum. Sur le moment, il ne lui vint même pas à l'esprit qu'il était le portrait craché de son père et avait la même façon de sourire que son frère.

- Je crains que non, je me serais souvenu de vous..., répondit-il en souriant à Elise.

Sans un mot, il se servit également un verre de cognac puis se retourna vers la femme qu'il ne pouvait s’empêcher d'admirer. Il sentait une sorte de stress, une boule au ventre et un sentiment étrange au cœur. Comme s'il se trouvait devant une porte qu'il n'osait pas ouvrir par peur de savoir ce qu'il y avait de l'autre côté, et en même temps il lui semblait que derrière cette porte il ne pouvait y avoir que le bonheur.

- Il n'est pas trop tard pour rattraper cette erreur, je m'appelle Draven...Marius Draven.

En se présentant, il se redressa inconsciemment de toute son imposante stature et inclina légèrement la tête avec plus d'élégance et de droiture qu'il aurait voulu. Sans s'en rendre compte, son éducation Sang-Pur refaisait surface avec cette femme. S'il s'en était rendu compte, cela l'aurait sans nul doute étonné, lui qui faisait tout pour faire disparaître cette aspect de sa personnalité. Il tendit son verre à cette femme dans le but de trinquer et posa la première question qui lui brûlait les lèvres :

- Et vous ? A qui ai-je l'honneur ?

Il voulait tout savoir sur elle, son nom, sa vie, ses passions...Il se sentait obligé de calmer ce qui devait être le jeune amoureux transi en lui, celui qui voulait tout savoir et tout connaître maintenant et tout de suite. De son point de vue, il avait bien du mal à cacher le maelström d'émotions qui menaçait de le submerger mais c'était sans compter son habileté à cacher ce qu'il ressentait. Les années d'expérience à cacher ses sentiments marchait et il afficha un air d'intérêt poli et amusé quand il continua:

- Puis-je vous demander ce qui vous a fait pousser la porte de mon pub ?

Tout une faune étrange et bigarrée côtoyait le Gentleman Assoiffée, mais une femme comme elle ? Marius n'avait pas le souvenir d'en avoir croisé...
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Dim 20 Sep 2020 - 18:03

Venue comme souvent en quête d’une compagnie agréable ou au moins satisfaisante pour une petite fin de soirée, Elise avait passé les portes du pub sans s’attendre à une personne en particulier, sans chercher de visage précis. Elle était dans l’idée de se laisser porter par les évènements et au pire elle aurait passé un moment un peu plus calme. Pourquoi pas pris un bon verre, passant commande à celui qui se trouvait derrière le bar, curieuse de voir un peu ce que donnait concrètement cet endroit dont on lui avait parlé. Et heureusement qu’elle ne s’était attendu à rien de particulier puisque même quelque chose d’aussi simple qu’un verre ne semblait pas devoir se passer comme c’était prévisible au premier abord. C’était un autre qui lui avait apporté son verre, un homme bien plus charmant et distingué. Un peu vieux, mais charmant. Cigarette à la main, elle s’était lancé dans une conversation encore simple et joueuse, lui accordant son attention au lieu de la laisser se reporter sur la salle qui lui apporterait sans doute plus de divertissement pour la suite.

Le regard vif et brillant, Elise Lerouge avait détaillé son nouvel interlocuteur, cherchant rapidement à mettre le doigt sur les circonstances qui pourraient les avoir mis en contact par le passé, persuadée qu’il lui disait quelque chose. Elle n’en disait trop rien pour le moment, glissant une petite pique joueuse à l’affirmation de son hôte sur son alcool avant de reconnaître sa qualité.

-Mon père disait que ce qui différencie le barman du patron est la capacité à trouver le bon alcool pour le bon client à l'oeil...


Façon peu subtile mais classieuse de lui signifier qu’il n’était pas le barman des lieux, ou en tout cas pas uniquement. Une remarque qui lui donna un sourire amusé, le regard toujours joueur ceci dit. Tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette, la belle s’était ensuite un peu approché, s’appuyant d’un bras sur le bar, laissant à cet homme charmeur voir qu’il avait toute son attention.

-Dois-je en conclure que vous êtes le patron des lieux?


Prenant presque sans réellement le vouloir une voix suave et taquine, Elise plongeait son regard dans celui de son interlocuteur, curieuse de savoir où il pensait pouvoir en venir. Oh elle ne songeait pas aller bien loin, elle était simplement curieuse, joueuse surtout finalement.

-Et que dit votre oeil expert à mon sujet? Rien de bien désagréable j’espère.

Presque au bord de la provocation, elle pris une nouvelle gorgé d’un alcool définitivement plutôt bon, ses bagues tintant sur le verre. Mais son impression ne la quittait pas et cet homme lui disait quelque chose. C’était terriblement frustrant de ne pas savoir resituer les gens de la sorte, et la française n’avait pas su résister plus longtemps, posant la question de façon très simple et finalement assez honnête. Elise ne le lâchait pas du regard, cherchant presque à trouver ce petit détail qui saurait réveiller sa mémoire ou une attitude qui le trahirait. Il avait l’air d’avoir eu une éducation similaire à la sienne, ou en donnait l’impression. Elle doutait cela dit que le patron d’un pub en ait été capable, mais elle n’avait sans doute pas les détails de l’histoire. Chaque chose en son temps, et il allait peut-être l’éclairer par lui-même finalement.

-Je crains que non, je me serais souvenu de vous...

Elise ne dit rien dans un premier temps, inclinant simplement un peu la tête vers l’avant, le regard vif, un coin de la lèvre levé, formant un sourire entre satisfaction et une forme d’excitation face au jeu. Il était charmeur ce barman, une attitude qui amusait toujours la française, appréciant elle aussi ce genre de petits jeux. Après quelques instants elle avait même laissé son sourire s’élargir et découvrir un peu ses dents, toujours appuyée sur le bar.

-Et vous êtes ainsi charmeur avec toutes celles qui s’installent à ce bar ou simplement les inconnues?

La belle française pouvait se montrer assez directe, bien plus qu’elle ne l’était actuellement, mais elle appréciait aussi pouvoir montrer un peu de son caractère pas toujours simple. Elle le regarda se servir un verre, visiblement tenté de l’accompagner, quitte à délaisser le reste de sa clientèle. Forcément, cela l’amusait. Elle se sentait presque au défi de le retenir un maximum de temps, même si elle n’entendait pas forcément lui donner plus qu’une conversation probablement taquine. C’était plus pour le jeu, par fierté personnelle. Elle aimait retenir l’attention, c’était ainsi, presque plus fort qu’elle.

-Il n'est pas trop tard pour rattraper cette erreur, je m'appelle Draven...Marius Draven.

Il s’était redressé, très largement plus grand qu’elle (pas bien difficile diraient certains), d’une stature qui indiquait à la belle qu’il devait avoir été un homme tout à fait attirant à une autre époque. Il avait encore son charme mais elle se sentait moins sensible avec ce temps qui le marquait. Néanmoins comme par réflexe et comme une réponse, elle s’était redressé également, se tenant parfaitement droite, cherchant presque sans le vouloir à marquer une forme de domination alors qu’il s’inclinait face à elle dans sa présentation. Elle accepta de trinquer avec lui dans un fin sourire, sans rien ajouter pour le moment, le détaillant une nouvelle fois du regard. Il changeait encore un peu plus d’attitude, se faisant droit et fier comme on l’aurait appris à un homme de haut rang. Pourtant son nom ne lui disait rien, ne faisant pas parti de ces noms attachés à la haute société sorcière. Il avait réussi à l’intriguer, ne serait-ce qu’un peu.

-Et vous ? A qui ai-je l'honneur ?

Il y avait chez elle une forme de satisfaction à ce qu’elle lui ait fait poser la question plutôt que de prendre l’initiative de lui fournir une réponse d’elle-même. Reposant son verre dans un sourire satisfait, elle avait laissé un silence de quelques courtes secondes se faire avant de lui répondre.

-Elise Lerouge. Appelez-moi Elise si je peux vous appeler Marius, Mr Draven.

Toujours joueuse, elle n’avait pas tendu son verre dans sa direction, mais sa main. Tendant le bras avec délicatesse par-dessus le bar, la tête bien haute, elle attendait de voir quelle serait la réaction de son interlocuteur. Cela lui donnerait de nouvelles indications sur sa façon d’être et sans doute un peu de son éducation aussi. La serrer? La baiser? Ou simplement ignorer cette main tendue? Un test, la suite du jeu, rien de si impressionnant finalement. Mais amusant. Marius semblait avoir de nouvelles questions en tête ceci dit. Ce qui amusait encore Elise qui se donnait autant le droit de répondre ou non, par la vérité ou non, en bref n’avait pas que de louables intentions dans cette conversation qui la distrayait plus qu’autre chose. La belle avait donc inspiré une nouvelle bouffée de fumée avant de l’écraser dans un cendrier non loin de là, soufflant la dernière fumée sur le côté, se reportant un peu en arrière, prête à affronter les interrogations de son hôte dans un sourire taquin.

-Puis-je vous demander ce qui vous a fait pousser la porte de mon pub ?

Une question simple, mais la réponse pouvait en dire long, peut-être trop même pour certains. Elise ne laissa donc rien paraître de sa réflexion et préparait déjà une réponse, essayant de trouver le ton qui convenait au mieux. Elle ne se préoccuperait finalement pas tant que cela de ce qui pourrait faire la fin de la conversation. Elle n’avait jamais eu dans l’idée de se faire un allié de cet homme qui avait pourtant son attention pour le moment.

-On m’avait parlé de l’endroit comme étant certes agréable mais avec, parait-il, l’avantage de savoir garder pour lui bon nombre de choses. La discrétion a ses bons côtés, elle est même confortable.

Elise Lerouge avait ses travers, et des gros. Si elle assumait plutôt bien un caractère déplorable, il était assez évident qu’étaler son goût pour le sang et la violence ou encore sa forte attirance pour de trop nombreux hommes, cela déplairait à beaucoup de monde. Si elle n’avait aucune intention de faire des victimes dans ce pub, au niveau des hommes c’était encore différent. Et si l’endroit savait effectivement s’entourer d’une forme de secret, elle ne mentait pas en affirmant la trouver tout à fait agréable.

-J’avais également pensé pouvoir y trouver une agréable compagnie pour la soirée. Vous pensez cela possible Marius?

Ne laissant cette fois pas trop percer son amusement dans cette petite provocations, elle était curieuse de savoir quelle serait la réaction de son interlocuteur. Son regard perçant se posait donc sur lui avec une forme d’insistance, portant son verre à ses lèvres rougies par le maquillage. Elise avait ensuite laissé glisser sa cape de ses épaules, découvrant ses épaules et une robe plutôt flatteuse, passant au passage ses longs cheveux sur une épaule avant de se replacer devant ce bar et reporter son regard sur Marius à nouveau, un léger sourire sur les lèvres.
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Dim 11 Oct 2020 - 18:10

Marius répondit par l'affirmative, c'était lui le patron de ce pub, répondit-il sur un ton modeste. Il regarda à nouveau la sculpturale brune qui se trouvait en face de lui, vit le mouvement de lèvre indiquant qu'elle se prenait au jeu qui était en train de de dérouler. Marius lui-même ne savait pas si c'était un jeu de séduction ou de taquinerie et ne savait pas plus qui menait la danse, elle ou lui ? Un peu des deux probablement...ou alors elle parce que des sentiments oubliés perturbaient le vieux cracmol.

- Et que dit votre oeil expert à mon sujet? Rien de bien désagréable j’espère
- Que vous appréciez un cognac Napoléon dont vous n'avez pas demandé le prix plutôt qu'une pinte de bière à trois mornilles...

Il termina sa phrase par un de ses sourires taquin et séducteur. Il répondit à la question suivante de son interlocutrice en plongeant son regard bleu pétillant de malice dans le regard vert d'Elise Lerouge...elle s'appelait Elise Lerouge. Elise, c'était un joli prénom et il retint avec difficulté l'envie de le murmurer, comme un chocolat qu'on laisserait fondre dans sa bouche pour en garder plus longtemps la saveur. A sa façon parfaite de se présenter, sans l'accent anglais, il conclut qu'elle était française,  il s'était dit plus tôt qu'il connaissait ce léger accent caractéristique qu'il avait déjà entendu. C'était celui des français, avec toujours du mal à prononcer les « H », il le connaissait bien. Ainsi, le destin l'avait fait tomber amoureux d'une française...il rit intérieurement de cette ironie dont cette force naturelle était coutumière.
Ses connaissances sur les Sang-Pur commençait à dater et il n'avait pas chercher à les étendre plus avant mais sa mémoire se remit en marche. Il n'avait pas appris par cœur les noms des Sang-Pur et les liens mais il connaissait toujours sur le bout des doigts sa famille, même ceux arrivés après qu'on l'ait chassé. Il croyait bien avoir entendu parler des Lerouge dans les ancêtres de Druella Rosier, la femme de Cygnus, le cave qui lui servait de neveu. En cherchant un peu plus dans sa mémoire, il se souvint avoir entendu parler d'un mariage entre une jeune française de sang-pur et un Talbott il y a quelques années de ça...Une française de sang-pur, c'était fortement probable qu'il s'agisse de la femme qui se trouvait devant lui. Le destin avait poussé l'ironie de la blague très loin. Il avait passé sa vie à renier le concept de pureté de sang, vomissant le cave qui avait crée ce fameux « registre des Sang-Pur » et se moquant de ceux qui étaient fier de figurer sur la liste des plus riches péquenauds à faire ça en famille comme René avait l'habitude de le dire. Pour autant, quand il la voyait là devant lui, il se dit qu'il s'en fichait pas mal. La boule au ventre était toujours là, il ne pouvait s'empêcher de sentir une chaleur qui lui envahissait le corps.

Elle trinqua avec lui  puis lui tendit la main dans un geste typique de la haute société, emprunt d'une élégance hautaine. Il afficha un sourire amusé, revoyant fugacement sa sœur et sa mère avoir un geste similaire face aux hommes. Chez les Black, il était fait de manière froide et autoritaire. Pas avec Elise Lerouge qui teintait son geste de charme et de grâce, il se trouva effroyablement stupide de trouver ce simple geste fait par elle d'une sublime beauté, plus qu'avec toute autre femme qu'il avait rencontré jusque là. Il ne réfléchit pas longtemps et posa son verre sur le comptoir. Il s'inclina les jambes serrées, prit avec une rudesse mal contenue la petite main tendue et l'effleura du bout du menton sans l'embrasser. Il se surprit à refaire ce geste qu'il croyait avoir oublié depuis longtemps, le baisemain n'est pas l'apanage des militaires et des voyous...Peut-être était-il plus influencé par sa famille de sang que ce qu'il croyait. Par-dessus tout, le contact de cette main blanche et douce, légèrement froide à cause du froid dehors rafraîchit les mains calleuses du cracmol et le parfum lui emplit plus que jamais les narines et, se mêlant au tabac d'Elise l'électrisa. Il sentit une décharge remonter jusqu'à son cerveau et parcourir tout son corps, il se releva prestement et avec élégance pour à nouveau regarder la femme qui tenait devant lui. Même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu regarder ailleurs tant il était attiré par elle comme du métal sur un aimant. Il aimait le jeu de séduction teintée de mystère qu'elle déroulait, son élégante assurance qu'elle affichait et qui la mettait à part de tous les clients du bar. Elle promettait tout et rien à la fois, semblait proie et chasseuse en même temps...Elle excitait tous les sens de Marius en même temps que sa curiosité.
A sa question, elle vanta une réputation de pub agréable et secret, une chose qui ne pouvait que le flatter car c'est ce qu'il s'évertuait à créer tout autant que perpétuer depuis vingt ans qu'il le dirigeait et il hocha la tête en signe de remerciement. La discrétion était confortable oui, Marius aimait la discrétion qui permet de faire ses affaires sans que personne ne vienne vous embêter. Dans une période troublée comme celle que le monde magique vivait, elle permettait à un petit pub d'être un îlot où chacun venait sans peur de mal finir (où était-ce aussi à cause de la réputation du propriétaire?). Tout en l'écoutant, il ouvrit un des nombreux tiroirs du comptoir et passa sa main sur plusieurs en boites en bois.

- J’avais également pensé pouvoir y trouver une agréable compagnie pour la soirée. Vous pensez cela possible Marius?

Le sourire de Marius se fit joueur, ses yeux s'illuminèrent de la lueur de l'homme qui accepte de se prendre au jeu du chat et de la souris. Décidément, il était happé par cette mystérieuse séductrice qui promettait tout et rien dans sa discussion. Il ouvrit une boite et en sortit un cigare, coupant l'extrémité avec un couteau dans un geste sûr et maîtrisé. Il laissa volontairement un silence de quelques secondes s'installer alors qu'il sentait la cape du cigare, le dégustait à cru puis enfin l'alluma avec une allumette. Il laissa exhaler un épais nuage de fumée, elle était joueuse, lui aussi et pour la première fois depuis longtemps il ne se lançait pas dans une séduction pour la soirée. Il voulait Elise pour compagne, il la voulait pour femme. Il répondit sur un ton équivalent à celui de madame Lerouge :

- Le destin vous a déjà fait pousser les portes de mon pub Elise, il accentua volontairement le prénom de la française pour lui signifier qu'il rentrait volontairement dans le jeu, tout est possible ici...et cela peut ne jamais sortir de ces murs si vous le désirez...ou pas.

Il but une gorgée de cognac, laissa le goût imprégner son palais, avala et reposa le verre. Il sentait qu'Elise jouait avec lui mais il n'arrivait pas à percer son masque. L'amoureux transi laissa sa place à l'homme séducteur, à celui qui veut découvrir la vérité et percer ce masque...mais cette fois pour découvrir qui se cachait derrière. Il s'approcha de la française, éloignant au passage la fumée qui s'échappait du cigare et continua dans un français teinté d'un fort accent anglais :
 
-  Alors, que désirez-vous Elise ?
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Mar 20 Oct 2020 - 20:10

Il était relativement rare que la belle Lerouge n’aille se trainer dans un endroit pareil. Un pub qui n’avait ni expression d’un certain luxe, ni un fort standing. Au final, la chose la plus distinguée ici semblait être le maître des lieux. Cet homme avait sa part de mystères mais un certain talent pour les belles paroles aussi. Il y avait quelque chose de tout à fait amusant et satisfaisant dans ce petit jeu qui s’était mis en place. Ils échangeaient des petites piques entre le charme et la provocation depuis le début de la conversation.

Elise avait l’habitude de se présenter ainsi. Une forme de classe, un air distingué et des yeux expressifs. Ils brillaient de curiosité et sans doute d’envie quelque part. Un bon verre, une cigarette sur sa fin, et une conversation intéressante. Voilà qui avait l’art de lui donner ce petit début de sourire amusé.

-Que vous appréciez un cognac Napoléon dont vous n'avez pas demandé le prix plutôt qu'une pinte de bière à trois mornilles...

Il était amusé lui aussi. Il souriait, la regardait avec une certaine intensité. Une réponse intéressante aussi. Bien que la française ne se pensait pas si difficile à repérer. Par son regard droit, son air fier, sa robe délicate parfaitement ajustée et ornée, ou le travail de précision porté sur sa canne… Il n’y avait sans doute pas à chercher bien loin pour se douter qu’elle n’était pas du genre à se laisser tenter par l’entrée de gamme ou faire attention à ses dépenses. C’était en tout cas sa vision de la chose. Prétentieuse sans doute, mais cela ne la dérangeait pas outre mesure. Voire même on pouvait dire qu’elle s’en moquait. On pourrait même pousser jusqu’à dire que par moments cela l’amusait.

-A quoi pourrait bien servir de vouloir se procurer de belles choses sans en avoir les moyens? C’est comme ne pas savoir ce que l’on veut, une grande et bien triste perte de temps.

Au moins si il en avait encore des doutes, ce cher patron de pub devait savoir à qui il avait affaire. Même si Elise se trouvait assez claire dès le départ et cet homme ne semblait pas un idiot.

La conversation se poursuivait, des présentations un peu plus précises furent faites. Son nom fut prononcé, il avait eu l’air d’y penser. Est-ce qu’il la connaissait mieux qu’elle ne le faisait? Son nom à elle faisait-elle résonance à ses oreilles à lui? Il n’en laissait pas assez passer pour qu’elle puisse le savoir. La brune avait donc tenté une nouvelle chose, un nouveau petit test pour lui permettre de mieux savoir qui était Marius Draven. Lui tendre la main était un geste simple. Sa réponse à lui en revanche saurait en dire beaucoup. Il avait commencé par sourire, lui indiquant qu’il savait parfaitement quoi faire de cette main délicatement tendue. Soudainement bien droit, presque raide, il s’était incliné avec grâce pour prendre sa main et lui offrir un baisemain digne des salons de la haute société sorcière de France. Elise avait redressé la tête, lui adressant un sourire satisfait et un oeil vif. Ses mains étaient chaudes et rudes, bien plus grandes que celles de la taquine française. Malgré tout il ne manquait pas d’une certaine délicatesse. Elle avait finit par récupérer sa main, la posant avec grâce sur son autre main sur le bar, son sourire se faisant aussi amusé que celui de son interlocuteur. Il confirmait une éducation d’un certain niveau. Personne ne savait être aussi précisément instruit par pur hasard.

Ils n’avaient pourtant pas passé le reste de la soirée à s’admirer, bien que Marius semblait en être capable. Ce qui poussait la délicieuse française à poursuivre le jeu encore un peu plus. Est-ce qu’elle avait le moindre projet concret pour Marius? Absolument aucun. Et alors? Est-ce que ça devait l’empêcher de jouer? Elle fut donc un peu plus directe, plus provocante, se découvrant même physiquement, marquant son intention de garder ses fesses vissées sur ce tabouret encore un peu.

Lui en revanche, il n’avait pas l’air d’avoir envie de répondre immédiatement. Marius avait pris le temps de se prendre un cigare et l’allumer, tranquillement. La faire mariner? Intéressant. Elise restait donc droite, fière, le regardait faire. Elle repris une gorgé de son cognac, passant ensuite son doigt sur le rebord du verre dans un geste circulaire, semblant presque perdre patience. Dans ce genre de jeux, il fallait savoir tenir son rôle. Cela ne serait pas elle qui romprait le silence pourtant, cela serait sans intérêt. Alors elle avait détourné le regard de lui, laissant ses yeux se poser sur l’assistance dans un air un peu agacé. Calculé bien entendu. Marius s’il voulait poursuivre le jeu saurait certainement quoi faire.

-Le destin vous a déjà fait pousser les portes de mon pub Elise,

Bien, il poursuivait. Elise lui accordait donc à nouveau toute son attention, laissant à nouveau un léger sourire se placer sur son visage. Elle repris en main son verre, le portant à hauteur de son visage sans boire pour le moment, attendant la suite.

-tout est possible ici...et cela peut ne jamais sortir de ces murs si vous le désirez...ou pas.

Voilà qui était plus direct également. Il avait mordu, elle pouvait poursuivre le jeu, il était déjà pris visiblement. Sans bouger la tête, Elise avait baissé son regard vers le contenu de son verre avant d’en boire un peu plus, un sourire plus franc sur les lèvres. C’était à elle de laisser un petit silence. Il but également, offrant à la belle l’occasion de s’approcher un peu pour répondre, un peu plus provocante encore, mais tout en subtilité.

-Vous voilà à nouveau bien ambitieux Marius, et bien sûr de vous. Certaines promesses sont plus délicates à tenir que d’autres. Et si j’étais déçue?

Loin de donner dans la menace, Elise se contentait de le titiller un peu, juste pour voir. Il n’avait pas l’air désarçonné. Marius s’était approché à son tour, prenant soin d’éloigner la fumé de la belle femme en face de lui. Il se retrouvaient assez proches, joueurs, et séparés par ce bar sur lequel elle s’appuyait.

-[Fr] Alors, que désirez-vous Elise ?

Voilà qui rendait cet homme plus surprenant encore. Il parlait français. Avec un très fort accent, certes, mais de façon très compréhensible. Elise avait commencé par lever un sourcil, élargissant son sourire jusqu’à découvrir ses dents blanches, se redressant sur son siège avant de lâcher un très court et très léger rire.

-[Fr] Vous parlez français? Vous êtes décidément plein de surprises Marius.

Il est vrai que c’était quelque chose que la belle n’avait pas vu venir de la part d’un propriétaire de pub. Un anglais à l’éducation visiblement impeccable, aux manières assez raffinées, le voilà qui parlait une langue étrangère. Sa langue. Elle lui répondait donc dans cette même langue, d’un français qui avait fini par se teinter d’un très léger reste anglais avec le temps passé à le parler, mais qui ne laissait plus le moindre doute sur ses origines déjà bien marquées par son nom.

-Quand à ce que je désire… qu’est-ce que votre oeil vous dit à ce sujet? Vous qui en vantez la précision. Qu’est-ce que je pourrais bien apprécier cette fois?


Elise reprenait sa place penchée en avant, appuyant ses coudes sur le bar, joignant ses mains proches de lui finalement, le regard assuré planté dans le sien, le sourire taquin. Le niveau montait encore un peu. Elise voulait le pousser, voir où il irait, et si il irait où elle le voulait.
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Jeu 5 Nov 2020 - 13:16

Difficile de savoir ce qu'Elise Lerouge voulait réellement, Marius se doutait bien que cette belle femme était habitué à évoluer dans un monde où on ne dit pas forcément ce qu'on pense et inversement. Il avait vu le regard agacé tourné vers les gens quand il avait pris le temps d'allumer son cigare et il était presque persuadé qu'il s'agissait d'un mouvement calculé. La partie la plus rationnelle de son esprit ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle devait sûrement le mener en bateau mais les sentiments qui l'étreignaient le poussait à continuer le jeu. Il y avait des chances qu'il soit le dindon de la farce mais Marius se jetait à l'eau en acceptant le risque et ne pouvait s'empêcher de se dire que s'il y avait ne serait-ce qu'une seule chance que cette conversation aboutisse à quelque chose alors il la prendrait.
Le jeu était différent des centaines d'autres fois, de ses séductions que l'on fait pour ne pas passer la nuit seul ou par simple désir. Cette fois il ne cherchait pas à assouvir un désir corporel et cette fois il savait qu'à long terme elle serait avec lui. Ça n'était pas lui qui formulait cette affirmation mais la potion d'armotentia il y avait déjà plusieurs décennies de ça et on disait que la potion ne mentait jamais. Cette donnée totalement nouvelle changeait profondément ses sentiments, une étrange excitation doublé d'une assurance comme jamais il n'en avait connu l'envahissait.

- Vous voilà à nouveau bien ambitieux Marius, et bien sûr de vous. Certaines promesses sont plus délicates à tenir que d’autres. Et si j’étais déçue?

Marius but avec un grand calme une gorgée de cognac en arborant un énigmatique sourire. Pour le coup, il était presque déçu de la façon qu'avait choisi Elise de le titiller en refaisant le coup de la possible déception. C'était facile, trop facile pour elle et manquant d'imagination, ce qui transforma son sourire énigmatique en un petit rire non pas moqueur mais amusé. Il lui répondit en écartant la possibilité d'un revers de main presque négligeant, comme si la question ne posait même pas. Il n'en dirait pas plus mais le secret était sacré dans le pub de Marius

Sa réaction quand il lui parla français fut celle escompté, d'abord elle leva un sourcil en guise d'interrogation puis un large sourire et un petit rire. Il l'avait surpris sur un terrain qu'elle n'attendait pas et comme il ne comptait pas révéler tout de suite où il avait appris le français il restait en partie mystérieux auprès de son interlocutrice. Il n'avait nullement l'intention de jouer l'homme ténébreux entouré de mystères à Elise mais dans le jeu qui se jouait entre eux il gardait ses cartes secrètes pour mieux l'attirer où il voulait. La réponse de la française lui arracha un sourire amusé alors que son regard sembla pétiller de malice :

- [Fr] Vous parlez français? Vous êtes décidément plein de surprises Marius.
- [Fr] Vous n'avez encore rien vu...

Marius était décidé à entretenir le mystère sur lui-même, rien que pour aiguiser la curiosité de son interlocutrice. Ne pas lui donner une victoire facile ni trop d'informations rapidement pour éviter que le jeu ne perde sa saveur et pour que si rien ne se passait ce soir, ce qui était probable quand Marius analysait la femme en face de lui en détail, elle le garde dans un coin de sa tête et continue de penser à lui. Lui, en tout cas sentait qu'il l'avait dans la peau et qu'il ne la lâcherait pas. Le destin avait mis Elise sur sa route et il n'était pas homme à refuser son destin, au contraire il l'embrassait pleinement et riait intérieurement au défi que le destin lui lançait. Obtenir l'amour d'Elise Lerouge valait bien le difficile chemin qui se dessinait. Elle continua sur un ton joueur, s'accoudant au bar et rapprochant ses mains si proches des siennes qu'il sentait presque leur douceur à nouveau :

- Quand à ce que je désire… qu’est-ce que votre œil vous dit à ce sujet? Vous qui en vantez la précision. Qu’est-ce que je pourrais bien apprécier cette fois?

Son parfum emplit encore les narines du vieux cracmol pour aller jusqu'au plus profond de son être, son rythme cardiaque s'accéléra. La fumée du cigare sortit en épaisse volutes de la bouche de Marius, cachant l'espace de quelques secondes son visage à la française et lui permettant de reprendre une contenance. Il ne savait pas exactement où la belle voulait aller mais il avait senti le piège rhétorique qui lui était tendu. Une foule de réponses se bousculèrent dans sa tête mais il les retint. Elle semblait être venu pour séduire et Marius déduisit de son attitude et ses paroles qu'elle cherchait une galante compagnie seulement pour la nuit. La belle était également aventureuse et aimant le risque car une femme de la haute société n'avait pas le moins du monde besoin d'aller dans un pub pour trouver de la galante compagnie. Il lui suffisait de piocher autour d'elle ou d'envoyer son elfe de maison à la Red House chercher un des solides gaillards sur place et le ramener à la maison (ou pas). Elise voulait séduire, plaire à quelqu'un...pourquoi ? Il n'avait pas la réponse mais il savait que cette réponse était la clé. Il avait plongé ses yeux dans ceux d'Elise et son regard se faisant perçant, ce regard qui pouvait glacer  ses interlocuteurs et leur donner le sentiment d'être à nue. Lorsqu'il répondit, il avait un air mystérieux et impénétrable et ses yeux n'avait pas quitté ceux d'Elise, Merlin qu'elle avait de beaux yeux...

-[Fr] Elle a dans ses beaux yeux l'amour et son empire,
Aussi tout s‘ennoblit sous son regard charmeur ;
Devant une telle grâce on se retourne et l‘admire ;
Quand elle vous regarde on sent trembler son cœur.


Il avait soufflé ses quelques vers avec malice, Marius n'avait pas cherché à impressionner Elise. Ses vers de Dante lui étaient venus en tête comme le meilleur moyen de répondre sans répondre aux deux questions que lui posait la française tout en continuant le jeu. Pas question de lui céder ni de rentrer complètement dans son piège, il fallait continuer encore un peu ce jeu où chacun tentait de prendre l'avantage sur l'autre...
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Ven 6 Nov 2020 - 21:48

Le challenge faisait partie de la vie, en toutes circonstances ou presque. Ce n’était pas nécessairement une mauvaise chose, cela rythmait une vie, lui donnait de la saveur. Il arrivait que la belle française ne sache pas précisément si elle avait envie de se lancer ou non dans un défi. Ce soir faisait partie de ces hésitations. Il y avait un certain nombre de points qui faisaient que le mystérieux mais fameux Marius Draven n’était pas une option véritablement intéressante. Son nom lui était inconnu, n’indiquant sans doute pas une lignée bien prestigieuse, un argument souvent important aux yeux de la belle française. Second point, il était plus que clair qu’ils n’avaient pas du tout le même âge. Et pour le coup ce n’était pas à son avantage à lui. Si dans sa prime jeunesse la belle avait effectivement entretenu quelques relations avec des hommes plus âgés voire bien plus âgés, à l’heure actuelle sa préférence allait vers la jeunesse. Marius n’en faisait donc pas partie. Et pourtant, cet homme entrait dans son jeu, semblait même plutôt réceptif. Il avait également l’air assez sûr de lui, indiquant sans doute quelques capacités pour être aussi assuré. Devrait-elle ainsi lui laisser le doute? Devrait-elle jouer le jeu jusqu’au bout si il poursuivait lui aussi sur cette voie?

Elise avait donc à nouveau douté de l’assurance de son interlocuteur. Une répétition presque, un acharnement, un doute persistant bien que pas si important en soi. Il semblerait que Marius ne l’entende pas ainsi, riant même à cette remarque. Son revers de main presque plein de dédain l’avait un peu piqué en revanche. Il semblait rejeter l’idée mais avec une manière qui lui déplaisait un peu. Quel manque de classe pour cette fois… De quoi la détourner de son idée première. C’était la seconde fois ce soir déjà et elle n’était du genre ni patiente ni souple. Possible qu’elle finisse par changer ses plans de jeu si il continuait à le prendre de cette façon. Une nouvelle petite mine agacée était passée rapidement sur son visage, finissant par pincer un peu ses lèvres.

Son intérêt en revanche était bien vite revenu alors qu’elle avait entendu quelques mots qu’elle connaissait bien. Entendre quelques mots de français dans sa bouche à lui était une bien grande surprise. Mais fatalement, cela lui donna le sourire, la poussant à lui accorder à nouveau tout son intérêt. Il était plein de surprises, de belles surprises. Ce qu’elle lui avait indiqué dans son français si apprécié.

-[Fr] Vous n'avez encore rien vu...


Elise eut un nouveau sourire, de ceux qu’elle n’avait que très rarement. Une sorte d’amusement finalement. On ne pourrait pas parler de complicité, mais il y avait quelque chose de relativement proche tout de même. Ce n’était pas si souvent qu’elle avait l’occasion de croiser un inconnu qui lui parlait français. Cette volonté de garder une part de mystère était amusante et titillait sa curiosité. Il faut admettre qu’il avait là marqué quelques points. Elise tenta une nouvelle manipulation, s’approchant de lui au point que leurs mains se frôlaient presque. Elle avait volontairement choisi de ne pas les toucher, mais tout aussi volontairement décidé de les approcher à ce point. Une nouvelle phrase, une nouvelle provocation, et il lui en dirait peut-être plus, serait peut-être plus clair. Peut-être plus confiant sur ses intentions à lui. La belle ne savait pas vraiment encore ce qu’elle comptait faire. Il faut avouer qu’il semblait y mettre une certaine application. Elle avait donc décidé de laisser les choses se faire pour le moment. Marius la regardait droit dans les yeux, la forçant presque naturellement à faire de même. Elise n’avait pas bronché, soutenant ce regard, lui rendant presque à sa manière. Un regard charmeur, curieux, et très à l’aise il semblerait. En réalité elle ne l’était pas totalement, se demandant ce qu’il pouvait chercher ainsi dans son regard.

-[Fr] Elle a dans ses beaux yeux l'amour et son empire,
Aussi tout s‘ennoblit sous son regard charmeur ;
Devant une telle grâce on se retourne et l‘admire ;
Quand elle vous regarde on sent trembler son cœur.


Il avait décidément un accent très marqué, certainement peu habitué à parler cette langue de façon courante ou pas très souvent. Nul besoin d’être experte pour se rendre compte qu’il récitait là une part de poème. Lequel? Aucune idée, Elise n’avait jamais entendu ces vers. Elle pensait cependant y lire une part de réponse. Devrait-elle y voir une forme d’invitation? Se sentait-il perturbé finalement par ce regard? Bonne question, mais Elise ne la poserait pas, ou certainement pas directement. Cela briserait une part du jeu.

-Vous me pensez poète pour vous lancer dans cette récitation?

La belle Lerouge porta son verre à ses lèvres avant de le reposer sur ce bar, replaçant consciencieusement sa main à côté de l’autre, ses longs ongles faisant un petit bruit au moment de toucher le bar, bougeant distraitement son majeur sur la surface lisse. Elle posa ensuite le menton au creux de l’une de ses mains, reposant son coude sur le bar. Un fin sourire s’étirait toujours sur ses lèvres.

-[FR] Quels autres talents cachés pourriez-vous me  montrer maintenant? A condition qu’il y en ait.

La tête légèrement inclinée en avant, ses yeux se levaient vers les siens, décidée à jouer sur le même ton que lui. Elise ne ne lâchait plus, arrêtant même le geste de son doigt, semblant attendre la réponse avec curiosité. Elle avait bien sûr sa petite idée, aurait-il la même? Elle voulait le pousser, voulait voir jusqu’où il irait, laissant sa main à porté et un sourire charmeur sur ses lèvres. Est-ce qu’il répondrait? Est-ce qu’il serait à côté en le faisant? Ou serait-il trop gentleman pour oser foncer de cette façon? Quoi qu’il en soit cela promettait d’être intéressant.
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Sam 21 Nov 2020 - 19:53

« Séduire une femme c'est comme sauter dans une piscine sans regarder s'il y a de l'eau ou pas, soit tu t'amuses soit tu t'éclates au fond » disait un de ses amis aujourd'hui décédé. Marius avait souvent vérifié cette adage et jusqu'à quel point il était vrai. Là, maintenant à cet instant précis il découvrait une nouvelle variante de l'adage, celle où tu te tiens au bord et que tu vérifies mais que tu n'arrives pas à devenir s'il y a de l'eau ou pas. Elise Lerouge était juste en face de lui, il ne sentait plus son parfum via les effluves apportés par les entrées  et sorties  du pub mais juste par la proximité de cette femme et cela l'enivrait. Il avait tenu cette fine main entre les siennes et savait que sa peau était douce, son esprit vagabonda l'espace de quelques secondes sur les images impliquant ses mains. Il la regardait  sans en avoir en s'arrêtant sur son énigmatique regard, qui l'empêchaient de lire en elle aussi facilement qu'il l'aurait fait avec d'autres conquêtes, elle avait un beau sourire. Le reste de son corps semblait à l'image de son visage et il imaginait qu'il était magnifique. Son sourire quand il parlait français témoignait, ou en tout cas pouvait témoigner que cela l'avait touché plus ce qu'il avait pensé. Encore une fois, il était très dur de savoir si Elise se jouait de lui où si elle était séduite par le vieux cracmol.
Il avait pensé que ses quelques vers de Dante collait plutôt bien à la beauté en face de lui. Elle avait des yeux superbes et Marius sentait une douce chaleur et un désir profond l'envahir toujours plus alors que la française ne le quittait pas des yeux. Elle avait capté son attention comme personne avant, rendant peu digne d'intérêt toutes les femmes présente dans le pub ce soir-là. Pourtant, derrière l'attitude séductrice et élégamment hautaine il décelait autre chose, quelque chose de plus profond mais il n'arrivait à dire exactement quoi.

- Vous me pensez poète pour vous lancer dans cette récitation?
- Poète ? Je ne sais pas, que vous sachiez apprécier la poésie, oui par contre. Que vous soyez digne d'être célébrée en vers ? Sans nul doute.

Ne disait-on pas que l'amour fait les plus beaux poèmes ? Marius regarda Elise boire son verre, ne détachant pas ses yeux du moindre mouvement de la française. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti ce genre de choses pour une femme. Il repensa à Morticia et comprit soudain que ce qu'il avait ressenti pour elle et ressentait toujours était différent de ce qu'Elise lui évoquait. Dans son esprit, c'était un sentiment clair comme de l'eau de roche mais sur lequel mettre des mots était compliqué voire impossible. Sans lui laisser le temps de continuer, Elise reprit la parole :

- [FR] Quels autres talents cachés pourriez-vous me montrer maintenant? A condition qu’il y en ait.

Marius ne répondit rien sur le moment, un large sourire apparut sur son visage alors que son regard joueur ne l'avait pas quitté. Ça y est, le jeu était terminé, maintenant il était temps de mettre carte sur table et de voir qui avait gagné quoi.  Une fois que le jeu était terminé, il ne restait que l'action et Marius restait un homme qui aimait pousser sa chance. Il était temps de jeter à l'eau et tant pis s'il se vautrait dans une piscine vide, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Il finit son verre de cognac d'une seule traite et le posa dans l'évier puis posa son cigare sur un cendrier. Il fit le tour du comptoir pour rejoindre la française. Il plongea une dernière fois son regard dans celui d'Elise puis tout en l'enlaçant il lui fit un baiser fougueux et passionné. Il passa quelques secondes à attendre une gifle où à être repoussé d'une quelconque manière mais rien ne se passa. La sensation de ses lèvres pulpeuses sur les siennes, son haleine chargé du cognac et la sensation ses hanches voluptueuses entre ses mains électrisa le vieux cracmol. Il sentit l'électricité parcourir ton son corps et le désir brûlant en réchauffer chaque parcelle d'un sentiment plus intense que tout ce qu'il avait jamais connu jusqu'à présent. Son cœur se mit à battre la chamade alors qu'il sentait les mains de cette femme sublime sur son corps, lui donnant la chair de poule à travers les vêtements. Après le baiser, il darda sur elle un regard où se mêlait le désir et l'amusement. A travers ce regard, il invitait Elise à poursuivre le jeu dans une autre dimension, un autre domaine où d'autres règles à découvrir s'appliqueraient.

- [FR] Cet aperçu d'un de mes talents vous plaît ?

Il se redressa de toute sa stature et tout en faisant quelques pas en arrière, il continua :

- [FR]Me montrerez-vous vos talents cachés ?

Il fit alors demi-tour, invitant du regard Elise à monter avec lui et laissant juste ce qu'il faut d'espace pour qu'elle lui prenne le bras...
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Elise Lerouge

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MANGEMORT
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MessageSujet: Re: La nuit peut encore être longue [Marius Draven] La nuit peut encore être longue [Marius Draven] 129196351Mar 24 Nov 2020 - 22:29

Marius, notamment par son âge, ne devait pas en être à sa première fois. Il n’était pas dans son premier jeu de séduction, il n’était pas un amateur. L’absence d’alliance à son doigt ainsi que sa volonté presque immédiate de venir vers elle laissaient penser à la française qu’il devait sans doute même en avoir fait une habitude. Elle-même n’avait jamais été particulièrement perturbée par le fait d’être une femme parmi d’autres. Elise n’avait jamais ignoré que certains de ses amants ne lui étaient pas plus fidèles qu’à leur épouse. Le fait que Marius ait donc plus d’une femme dans ses draps n’était pas un frein en soi. Non, pour le coup il y avait d’autres détails pour la refroidir. Il n’était d’abord pas de première fraîcheur, il faut dire ce qui est. Même si il savait faire preuve d’un certain charme, restait un léger doute quand à ses capacités. Car après tout c’était là bien la finalité de la chose. Restait ensuite le doute sur son sang. La belle restait une femme à l’esprit étroit pour qui ces choses-là avaient de l’importance. Si il avait visiblement du goût pour les bons alcool, il restait à ses yeux le patron d’un pub londonien. Pas de quoi faire rêver. A cela pourtant, avec la proximité, la belle pouvait opposer un certain goût vestimentaire et probablement un grand soin dans le choix de son habillement. Il ne portait visiblement pas un costume de seconde main et ce dernier était parfaitement coupé et ajusté. De là elle pouvait également exclure la tendance bedonnante des hommes de son âge qu’elle pouvait croiser. Son défunt mari n’avait pas fait exception malgré l’attention qu’il avait tenté de conserver à ce sujet.

Doucement donc, l’un comme l’autre s’étaient approché, ils se jaugeaient, s’observaient, et tentaient chacun de jouer quelques coups. Elise s’était largement laissé surprendre par les quelques mots de français qu’il avait prononcé. Surprise mais plus attentive, la belle l’avait donc titillé à son tour. De quoi les pousser une fois de plus à se rapprocher un peu. La belle laissait stratégiquement ses mains proches de celles de Marius. Un petit écart seulement et ils se toucheraient. Son petit doigt était proche d’attraper le sien. Hors de question pour elle cependant de faire un tel geste, cela serait presque lui faire un cadeau. Non, la belle française préférait encore le taquiner en se servant de ces vers inconnus qu’il lui avait servi.

-Poète ? Je ne sais pas, que vous sachiez apprécier la poésie, oui par contre. Que vous soyez digne d'être célébrée en vers ? Sans nul doute.

Elise n’était pas poète. Elle avait comme beaucoup tenté d’écrire quelques vers, sans grand succès. La belle s’était trouvée bien meilleure danseuse et musicienne que poète. Et là encore rien ne saurait égaler les longues cavalcades si libératrices qu’elle prenait toujours plaisir à faire. Donc la poésie, décidément, à écouter simplement. Mais il avait plutôt raison. La française savait apprécier quelques belles paroles bien tournées. Quand à servir de muse, comment refuser. Sa haute estime d’elle-même ne pourrait qu’apprécier la chose.

-Est-ce une proposition? Vous sentez-vous en manque de muses?

Un air presque détaché, comme si la réponse n’avait finalement pas la moindre importance. Et finalement elle n’en avait aucune. La belle ne faisait que le provoquer, le taquiner pour le pousser toujours plus loin. Jusqu’à cette nouvelle provocation, les yeux plongé dans les siens, dans un regard plus profond encore qu’elle ne lui en avait jamais accordé. Sans dire un mot, Marius avait lui aussi changé de comportement. Il avait un sourire très large, très lumineux. La belle ne savait pas vraiment si cela le rendait soudainement presque ridicule ou si finalement cela lui apportait un petit quelque chose. Peu importe. Que préparait ce sourire, voilà ce qui intéressait bien plus la belle charmeuse. Le verre, le cigare, le voilà qui semblait faire le tour de son comptoir. Elise elle s’était redressé, droite et fière sur son assise, décroisant les jambes alors qu’il semblait venir vers elle. Jusqu’où irait-il suite à sa provocation?

Le voilà devant elle, la française décidant de se lever pour se tenir devant lui, bien droite, le regard droit dans le sien. Il était bien plus grand qu’elle, plus massif forcément. Est-ce qu’il essayait de la troubler par sa présence? Si c’était le cas, il ne savait pas à qui il avait affaire. Non, Elise avait tenu tête à bien plus coriace et plus proche d’elle. Il semblerait que ce n’était pourtant pas l’idée du patron de pub. La belle le laissa l’enlacer doucement, un air neutre sur le visage, le laissant douter quelques instants de plus. Mais ses yeux brillaient, presque encrés dans les siens. Il avait finalement osé et posé ses lèvre sur les siennes. Toute cette provocation pour voir si il en arriverait là, si il saurait sauter le pas, si il pourrait tenter sa chance. Quelques instants elle avait hésité, douté. Il n’était selon elle pas trop tard pour changer de cap et passer à une cible plus intéressante. Le sentir si sûr de lui, tenant ses hanches avec fermeté, lui offrant un baiser aussi ardent que passionné, tout cela la rendait définitivement curieuse quand à la suite. La française s’était donc laissé porter, répondant à ce baiser, passant finalement ses mains sur lui, une se plaquant sur sa hanche et l’autre sur un torse qu’elle s’était surprise à trouver plus ferme qu’elle ne l’aurait pensé. Poussée par une plus grande curiosité et finalement une forme de désir, la belle passant la main au niveau de la hanche de sa cible sous sa veste, cherchant un contact plus direct encore, plaquant sa chemise contre sa peau. Le contact fut finalement rompu, Elise tardant à ouvrir à nouveau les yeux, les lèvres entre-ouvertes. Il souriait, son regard visiblement enflammé par d’autres réjouissances possibles à venir.

-[FR] Cet aperçu d'un de mes talents vous plaît ?

Si il se sentait assez vaillant pourquoi pas finalement. Elle ne risquait pas grand chose après tout si ce n’est une possible déception en cette fin de nuit. Elise accorda donc un sourire plein de malice à cet homme si entreprenant qui saurait peut-être la surprendre avec un peu de chance.

-[Fr] Un aperçu qui peut être convainquant si la suite est au même niveau. Oserai-je même en demander un peu plus…

Elise définitivement joueuse se mordit la lèvre inférieure, remontant une main délicate le long du torse de son interlocuteur. Ce dernier s’était finalement reculé, elle ne bougeant pas d’un pouce, le regardant simplement s’éloigner un peu, se redressant à son tour comme elle l’avait fait plusieurs fois déjà.

-[FR]Me montrerez-vous vos talents cachés ?


Elle? Des talents cachés? Oh ça pouvait peut-être se chercher. Elise eut un petit rire, très profond, de ceux qui viennent de la gorge. Marius s’était retourné, l’invitant visiblement à le suivre. Pourquoi pas? Pourquoi ne pas lui laisser une chance de la surprendre. Il avait du goût, de l’éducation, saurait-il se montrer aussi assuré dans ce domaine? La belle déposa sur le comptoir ce qu’elle pensait être une somme suffisante pour couvrir sa consommation ainsi qu’un petit plus pour le serveur écarté rapidement au début de cette histoire. Reprenant en main sa canne, posant sa cape sur son avant-bras, saisissant le bras qui lui était proposé.

-[Fr] Qu’est-ce qui vous fait croire que j’en ai?

Cachant au possible la gêne qu’elle pouvait avoir à monter les marches jusqu’au bureau d’où il était sorti plus tôt, elle s’était laissé guider jusqu’à ce que la porte se referme sur eux. Laissant de côté sa cape une nouvelle fois, la belle fit quelques pas, allant abandonner sa canne contre le bureau. Elise s’était ensuite glissé sur ce bureau, assise en donnant une impression d’aisance. Bientôt, elle fut dans une pose presque un peu lascive sur ce bureau  où elle ne regardait que distraitement ce qui s’y trouvait. Cette fois, ce fut un regard ouvertement charmeur et provocateur.

-[Fr] Et bien Mr Draven, que pensez-vous pouvoir me montrer maintenant?
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La nuit peut encore être longue [Marius Draven]

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