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| [Amelia] Saint-Davids, Pays de Galle - Deuxième Round | |
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Auteur | Message |
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Amelia Bones COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 688 | AVATARS / CRÉDITS : Sophie Turner /bambieeyes/magma signature | SANG : Rouge sang
| Sujet: Re: [Amelia] Saint-Davids, Pays de Galle - Deuxième Round Dim 27 Sep 2020 - 18:44 | |
| La chambre de Gauwain était ancienne, mais tout de même fort jolie. Elle trouvait le lit à baldaquin un peu désuet - dans un chateau comme Poudlard pourquoi pas ? - mais le sortilège créé par le grand-père de Gauwain était fascinant. Elle se demandait si elle était curieuse davantage à propos de la confection d'un tel enchantement, ou la beauté du résultat. Probablement les deux. Dans tous les cas, ce n'était très certainement pas facile à bricoler. “ C'est gentil de sa part. ” Elle ne connaissait pas encore l'homme, et franchement, rien que pour ce sortilège, elle était à peu près certaine qu'elle aurait des choses à lui raconter. Enfin sauf si cela portait préjudice à Gauwain avec ses parents. Des parents qu'elle n'avait pas totalement oublié malgré tout. Elle se sentait plus apaisée. “ Je n'ai jamais été punie. ” Amelia avait toujours été sage, peu prompt à causer des ennuis à ses parents ou ses frères ainés. Edgar avait davantage eu le caractère pour obtenir des "punitions". Non pas seulement parce qu'il était plus joueur qu'elle, mais aussi parce qu'avec sa tête d'ange, Samuel n'avait jamais été réellement soupçonné. Quelque chose qui avait toujours été particulièrement intéressant aux yeux d'Amelia, même si à l'époque, elle n'avait pas compris. Mais en tout cas, sa mère n'avait jamais eu à la gronder, pas vraiment. Quant à son père, même s'il s'était intéressé à l'éducation de ses trois enfants, n'avait jamais eu rien à redire sur son comportement. Déjà à dix ans, elle était plus polie et courtoise que son propre père l'avait jamais été. Pas qu'il se conduisait comme un animal. Loin de là. Mais elle maitrisait mieux ce genre de manières que lui. Une force tranquille.
“ La pauvre. ” Dit-elle avec une pointe de compassion dans la voix. Elle se l'imaginait très bien crier de la cuisine ou la salle à manger pour prévenir que le souper était prêt. Vu comment la maison était grande, elle ne doutait pas une seule seconde que la pauvre femme s'égosillait et voyait sa voix se casser. “ Hmm... ” Ce qu'elle voulait faire ? Très franchement, elle n'en savait strictement rien. Elle partirait bien de cette maison, mais pour Gauwain, elle voulait faire un effort - même si elle trouvait qu'elle en avait fourni beaucoup en l'espace de quelques minutes. La décision s'imposa à elle très rapidement. “ On pourrait aller chercher ta tante. Où vit-elle ? Et comment est-elle ? ” Elle avait tout un tas de questions à propos de cette femme, visiblement atypique pour un homme traditionnaliste, puis s'ils allaient prendre l'air, elle ne dirait pas non. Cette maison ne lui inspirait pas forcément plus de sympathie que ses occupants. Elle se mordit la lèvre inférieure au "compliment de son petit ami. Elle ne savait pas vraiment comment le recevoir. Cela signifiait-il que son père se conduisait ainsi avec tout le monde ? “ Il m'en faut plus pour perdre mon calme. Ce n'est pas si compliqué tu sais ? ” Car l'amour, ça vous faisait pousser des ailes... ou presque. Elle était prête à supporter beaucoup si elle jugeait que ça en valait la peine. “ Allons chercher ta tante. Je suis curieuse de la rencontrer. ” Il s'agissait d'une artiste. Une bien meilleure qu'elle à n'en pas douter. |
| | | | Sujet: Re: [Amelia] Saint-Davids, Pays de Galle - Deuxième Round Jeu 1 Oct 2020 - 13:41 | |
| L’idée qu’elle n’aie jamais été punie, quand elle était môme, le fit sourire ; il imaginait sans peine une petite Amelia sage comme une image moldue, raisonnable plus que les autres enfants de son âge, obéissante et tranquille. Pas le genre de petites filles garçons manqués qui seraient allées courir dans la boue, pour participer à des jeux de sauvageon. Plus douce et féminine, ce qui faisait sans doute qu’elle portait un regard tellement différent sur le quotidien de la mère de Gauwain : ce simple « la pauvre » le désarçonna ; il n’avait jamais vraiment remis en question le fait que sa mère allait crier pour les avertir, c’était… c’était normal ? Habituel ? Ce n’était pas la première fois qu’elle émettait une remarque, ici empathique, qui prenait le jeune homme de court, l’amenait à se demander s’il comprenait vraiment sa mère correctement, et si, en filigrane, il la traitait comme elle le méritait.
Les choses étaient différentes concernant son père. Amelia avait beau faire la modeste, il imaginait clairement le self-contrôle que cette rencontre avait pu lui demander. Il y avait en elle toutes les aspirations à la liberté qui déclenchaient chez son père des crispations instantanées. Ce ne fut pas totalement une surprise, de fait, qu’elle opte pour un changement d’air, en se lançant sur la piste d’une femme dont son père avait dressé un portrait peu flatteur. Les questions de la jeune femme, en revanche, le déroutèrent.
« Tantine ? »
Il fut le premier étonné de constater que la réponse à cette question était moins aisée qu’il y paraissait.
« Je dirais qu’elle est… un peu sauvage. »
C’était un qualificatif qui la définissait bien et que, s’il ne s’y trompait pas, elle n’aurait pas renié. Il imaginait d’ici le petit éclat de fierté satisfaite qui aurait éclairé ses yeux, si elle l’avait entendu.
« Tante Blodwen est un peu- C’est une rebelle. Elle ne parle pas beaucoup mais elle fait les choses à sa manière. Elle est pas mariée. Elle peint. »
Ces deux éléments arrivèrent dans un second temps, comme pour illustrer à quel point sa tante se comportait d’une façon à part. Résolument libre.
« Mon père ne l’aime pas beaucoup, mais elle est coole. Enfin tu verras. Si on a de la chance, on la trouvera en train de travailler à l’atelier. »
Autant laisser à Amelia le soin de se faire une idée. Il se redressa sans effort, écarta les rideaux du lit à baldaquin et se releva souplement, abandonnant leur refuge temporaire (non sans lui avoir volé au passage un baiser). Il lui offrit sa main pour la guider dans la maison, pas réellement par crainte qu’elle s’y perde, mais pour garder un lien tangible avec elle.
A sa mère, affairée à la cuisine, il jeta un « on est à l’atelier ! » avant d’entraîner Amelia dehors, avec la rapidité d’un Vif d’Or se dérobant aux attrapeurs comme aux remarques désobligeantes.
L’Atelier avait été aménagé dans l’ancienne grange ayant servi durant des générations comme lieu de stockage, avant qu’on ne fasse l’acquisition d’un cellier sans fond. C’était un endroit frais en été, froid en hiver, hormis quand le poêle fonctionnait. La lumière tombait de fenêtres hautes, en voiles dorés translucides où venaient danser des poussières. Tantine y avait aménagé, en mezzanine, un logement exigu mais bien équipé. Tout le reste de l’espace, immense, était dédié à son art. Du matériel de peinture envahissait chaque recoin libre : pigments, pinceaux, mortiers, onguents, palettes, tubes de peinture à l’huile et fusains. Près de fauteuils usés, des ouvrages, parfois anciens, théorisaient en détail de l’art d’insuffler la vie dans la matière inerte. Partout, des esquisses, essais, croquis détaillés et nuanciers, photographies conservées pour servir de référence. Et, bien sûr, des toiles. Des dizaines de toiles, la plupart figurant des paysages, multiples vues du Pays de Galle au rythme des saisons. De très rares portraits étaient présents ici et là, comme celui sur lequel elle œuvrait actuellement.
Au final, Tante Blodwen n’avait pas été si difficile que ça à trouver. Elle leva vers eux ses yeux couleur d’orage, ne chercha même pas à recoiffer sa crinière emmêlée, à reposer son pinceau ou à ôter son tablier tâché de traces multicolores.
Elle eut un sourire imperceptible et lâcha simplement, dans un anglais aux lourds accents gallois :
« Tu dois être la fameuse Amelia ? Ei anwylyd, hm ? »
Sa bien-aimée. Ce dernier mot, prononcé à destination de Gauwain, de façon un peu amusée, fit rougir le jeune homme, qui sourit malgré tout, avec un hochement de tête silencieux.
« Cette grande saucisse prétend que tu as la patience de le supporter. Et que tu étudies le Droit. »
Il grogna un peu, embarrassé. C’était un surnom classique, en gallois, mais ça ne sonnait vraiment pas pareil en anglais. Tante Blodwen en fit peu de cas ; son regard était fixé sur Amelia, qu’elle détaillait avec l'intensité de celle dont le regard perçoit d'infimes détails. Son pinceau avait cessé de bouger. |
| | | Amelia Bones COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 688 | AVATARS / CRÉDITS : Sophie Turner /bambieeyes/magma signature | SANG : Rouge sang
| Sujet: Re: [Amelia] Saint-Davids, Pays de Galle - Deuxième Round Sam 3 Oct 2020 - 12:39 | |
| Elle couta la description que Gauwain lui fit de sa tante avec attention. Elle ne savait pas vraiment à quoi elle s'était attendue. Une description physique ? Morale ? Son métier ? Sa vie en général peut-être. Sauvage que Gauwain lui répondit, ce qui venait corroborer les propos du père, mais pourquoi employer ce mot en particulier ? Elle vivait dans la nature et se prenait pour un gorille ou quoi ? Elle comprenait le sens du mot pourtant, celui que son père entendait également. Sauvage : pas dans les normes. Pas mariée. Indomptable. Qui avait décidé de faire sa vie et grandir comme il lui semblait. Une rebelle. Une peintre. Une artiste. Tous ces mots résonnaient en elle comme un bon début, un début prometteur. Elle devait être bien différente de sa sœur alors. Mais qui y avait-il de mal à cela ? “ Il ne l'aime pas parce qu'elle n'est pas mariée et qu'elle a décidé de se construire elle-même ? ” Ce n'était pas réellement une question pourtant. Vu la manière dont il se comportait à l'égard de son épouse, elle aux fourneaux, mettre la table, tant que lui et son fils faisaient ce qu'ils voulaient. Il devait penser que la place d'une femme se trouvait en cuisine ou dans des activités "féminines". Mais vous voyez. Ce que Amelia avait remarqué, c'était que malgré le fait que la cuisine était considérée comme un travail féminin, les cuisiniers célèbres étaient des hommes. De même pour la couture ou les soins. Les infirmières : des femmes pour la plupart. Mais les grands médicomages et guérisseurs en chef ? Des hommes pour la plupart. Alors la tantine peintre, non mariée, gagnant son propre argent et par dessus le marché, emmerdant fortement le beau-frère, elle avait hâte de la rencontrer en effet.
Elle le suivit sans rien dire, se laissant guider à travers les pièces jusqu'au dit atelier. Dans une grange. Elle aimait déjà l'endroit. Elle prévoyait bien entendu de se créer un espace pour sa couture, sa broderie et son dessin. Comme dans sa chambre chez ses parents. On voyait bien l'art de la tante en question à travers tous les objets disposés sur place. Dormait-elle ici également ? Elle supposait que oui. Amelia, elle voulait vivre à Londres dans un petit appartement ou une maison peu lui importait. La grande ville la faisait rêver. La campagne ne l'intéressait pas beaucoup. Elle aimerait à tout jamais la maison de ses parents dans un petit village semi-magique dans les Cornouailles. Cependant, ces envies de grandeurs ne l'empêchaient en aucune façon d'apprécier cet atelier et son originalité, d'admirer les peintures, palettes. A vrai dire, peut-être passait-elle plus de temps à observer cette pièce que les personnes qui habitaient dans la maison. Elle ignorait si elle éprouvait un quelconque intérêt pour les parents de Gauwain. Ils lui paraissaient quelque peu ennuyeux, enfermés dans une routine. Alors Blodwen était forcément plus fascinante... ne serait-ce que par son métier. “ Oui, je suis Amelia et enchantée de vous rencontrer. ” Les courtoisies ne la quittaient jamais, même face à une personne qui ne s'encombrait pas d'autant de politesses et fioritures. Elle s'adressait à elle comme si elle avait été quelqu'un quelle connaissait depuis longtemps et faisait des "blagues" qu'elle ne comprenait pas. Amelia ne parlait pas le gallois et ne saisissait pas le sens du mot qu'elle venait de prononcer. Elle ne pompa pas un mot, préférant garder le silence là-dessus. S'ils avaient une complicité et se comprenaient, qui était-elle pour les déranger et se mettre au travers ?
Elle arqua un sourcil quand elle entendit l'expression "grande saucisse". C'était bien la première fois qu'elle entendait de tels termes dans une conversation surtout à l'encontre d'une personne qu'on aimait. Mais à voir l'absence de réaction choquée ou vexée de son petit ami, elle imaginait qu'il s'agissait là d'un surnom affectueux. Après tout pourquoi pas ? “ Oui. ” Aux deux hypothèses et affirmations, elle imaginait. Elle décida de se concentrer sur la dernière partie de ses paroles. Celle qu'elle comprenait entièrement. “ Je vais étudier le droit magique à l'ESM à la rentrée pour entrer au magenmagot. J'aimerais devenir juge. ” Ambitieuse, ça elle l'était. Courageuse également. Mais elle ignorait ce que tata Blodwen voulait réellement savoir en disant cela. Probablement quelque chose d'important. Mais cette famille lui paraissait si différente de la sienne et étrange qu'elle préférait rester sur ses gardes et répondre mécaniquement et poliment ce qui lui venait à l'esprit. Au moins, on ne pourrait pas l'accuser d'être imprudente. |
| | | | Sujet: Re: [Amelia] Saint-Davids, Pays de Galle - Deuxième Round Mer 7 Oct 2020 - 16:27 | |
| Le jeune homme observa les deux femmes se jauger, avec l’impression curieuse d’avoir été placé sur le côté. Tantine paraissait dominer silencieusement l’échange, avec son calme silencieux, sa façon de décortiquer les gens jusqu’à la moelle, mais aussi parce qu’elle était sur un terrain qui lui appartenait. L’atelier était son monde. En face, Amelia demeurait attentive, comme dans l’expectative ; pas exactement sur la défensive mais prudente malgré tout, avançant avec réserve sur les cases d’un intangible échiquier.
Tante Blodwen parut parvenir à une conclusion : elle reposa son pinceau sur un support. Gauwain vit à peine ses lèvres bouger lorsqu’elle lança le Tergeo qui assurerait la durabilité de son instrument ; la baguette courte disparut dans un pli de manche. A gestes efficaces et précis, sa tante ôta son tablier, le jeta sur un tabouret de travail.
Enfin, elle s’avança, pour tendre à Amelia une main qu’elle venait d’essuyer sur son pantalon de velours.
« Le plaisir est partagé, Amelia. J’ai un peu entendu parler de toi, ces derniers mois. »
Encore une fois, elle avait glissé une plaisanterie aux dépens de son neveu ; Merlin savait qu’elle avait entendu parler de la jeune femme à chaque fois que le jeune homme avait débarqué dans son atelier cet été, ou presque. Et est-ce que Tantine pouvait le dépanner d’un peu d’argent pour qu’il puisse sortir avec sa copine ? Et où est-ce qu’il pouvait amener Amelia pour qu’elle tombe amoureuse du Pembrokeshire ? Et c’est quand, le prochain Eisteddfod moldu, au fait ? parce qu’Amelia avait pas l’air contre essayer les festivals gallois, alors- …à sa décharge, il n’aurait pas vraiment eu le même accueil en soumettant ces questions à ses parents. Quoi qu’il en soit, Tante Blodwen ne paraissait pas vraiment fâchée. Elle avait seulement laissé transparaître la plaisanterie plus clairement, via un sourire rusé, qui avait accompagné le terme « un peu ».
« Un choix intéressant pour une jeune femme. Mais… La justice des hommes est comme la mer. …Pourquoi désires-tu rentrer au Magenmagot ? »
Ouhla. L’entretien d’évaluation n’était manifestement pas fini. Ou le commentaire de Tante Blodwen était philosophique. Il lança un regard à Amelia ; sa petite amie avait l’esprit vif, nul doute qu’elle trouverait un bon angle pour aborder cette question.
Dans l’intervalle, sa tante avait ressorti sa baguette. Trois verres flottèrent dans leur direction. Elle sortit une bouteille d’on ne savait où, la déboucha :
« Du cidre ? Fait maison. Il te faudra bien ça si tu as décidé de dîner ici. »
A nouveau, Tantine s’adressait uniquement à Amelia. Sauf que cette fois, Gauwain grimaça en comprenant l’implication ; sans réfléchir, il se mêla à la conversation pour implorer :
« Tu mangeras pas avec nous ce soir ? …S’il te plait, c’est- ce serait plus sympa, non ? »
Par « sympa », il voulait dire « ça limitera la casse et on apprécierait d’avoir du soutien » ; au vu du regard peu amusé qu’elle lui lança, la Galloise avait bien compris, et n’allait pas se laisser infléchir pour autant. Il n’y avait plus qu’à espérer que Grampu soit là, lui. |
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