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| Autour d'un taco | ft. Neolina | |
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Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Autour d'un taco | ft. Neolina Lun 26 Oct 2020 - 13:04 | |
| L’établissement House of Mexican Taste avait ouvert ses portes en 1958 dans un des quartiers de l’East End londonien. Comme son nom l’indiquait, ce commerce servait de la nourriture mexicaine. A son ouverture, le restaurait était tenu par un homme latino entre deux âges à l’air débonnaire, parlant avec un fort accent hispanique. Cet homme veillait de près à la bonne ambiance du lieu, ne tolérant aucun écart de comportement de la part des employés et des clients – qui aurait fait fuir la clientèle. Les prix s’adaptaient à des bourses d’ouvriers très modestes qui constituaient la majeure partie des consommateurs. Très vite, House of Mexican Taste était devenu un lieu de rencontre et de rassemblement pour mes jeunes alentours et même au-delà car il y faisait bon vivre. Stubby, alors qu’il habitait encore chez ses parents, s’y rendait très régulièrement pour traîner avec ses amis et manger un bout. C’était l’un des seuls endroits dans lequel il se sentait serein grâce à la poigne de fer des gérants. Plus de dix ans plus tard, le lieu n’avait pratiquement pas changé. Le fils du gérant d’origine avait repris le contrôle de l’établissement. C’était un homme petit mais incroyablement baraqué qui avait le même âge environ que Stubby. Ce dernier aimait encore s’y rendre de temps à autre. Ce jour-là, il y avait invité Neolina. La roumaine était déjà venue plusieurs fois, toujours traînée par le chanteur alors qu’elle travaillait chez lui. Les deux amis s’étaient installés dans la salle au sous-sol. Comme c’était la fin de soirée, il n’y avait pas foule. Juste des groupes de jeunes venus manger quelque chose avant de partir en soirée. On vint rapidement prendre leur commande et le serveur s’éclipsa rapidement. « En ce moment, je mange n’importe comment. » se lamenta Stubby sans pour autant sembler éprouver de scrupule. « C’est le stress, ça. » La sortie du nouvel album des Croques-Mitaines était imminente et il y avait pourtant encore tant de choses à faire.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Lun 26 Oct 2020 - 13:53 | |
| Deux jours. Cela faisait deux jours que Neolina s’était pris de plein fouet les paroles de Razvan, et que son coeur déjà bien amoché peinait à s’en remettre. Sauf que voilà. Désormais, elle était en colère et rien ne valait cette émotion terrible, mais motrice, pour aller de l’avant. Aussi, l’invitation de Stubby était tombée à pic, et la roumaine s’était faite jolie pour ce rendez-vous dont elle se réjouissait. Toutefois, hors de question de mentionner son désastreux anniversaire à son ami chanteur. Nul doute qu’il n’aurait fait que juger Razvan plus sévèrement encore et à dire vrai, elle n’aurait cette fois pas eu envie de le contredire. Mais cela ne mènerait à rien. Il fallait avancer maintenant, avec ou sans Razvan à ses côtés.
Le petit restaurant mexicain était exactement comme dans ses souvenirs. Bien sûr, Neolina était arrivée en retard, comme à son habitude, la ponctualité ne faisant pas partie de ses plus grandes qualités. Il fallait dire que comme toujours, elle avait mis des plombes avant de se décider pour une tenue, et avait opté pour une robe en velours côtelé violine que ses soeurs lui avaient offerte il y avait de ça quelques années. Voir le visage de Stubby lui donna le sourire, et elle s’excusa de l’avoir fait attendre avant de commander, ce qui prit comme toujours avec elle une demie-éternité. L’ambiance ici était festive, un peu kitsch, mais c’était tout ce dont elle avait besoin en ce moment pour éviter de cogiter.
La remarque de Stubby l’amusa beaucoup. L’appétit de Neolina était lui même chaotique ces derniers temps, et elle se moquait bien de faire attention à ce qu’elle mangeait car manger était déjà en soi un exploit. Mais les petits tacos qu’ils avaient commandés lui avait ouvert l’appétit. « Tu as de la marge avant que cela ne se voit, tu sais. » s’amusa-t-elle en lui glissant un compliment au passage. Elle connaissait bien son ami et savait qu’il adorait ça, alors.à quoi bon se priver ? En même temps, c’était vrai. Stubby était d’une finesse telle, du moins physiquement. Pour le reste… Neo gardait toujours en tête son débordement sur le sujet Razvan, dont elle ne lui tenait toutefois pas rigueur. Stubby était comme ça, et elle le savait. Mais il y avait aussi eu un petit incident amusant qu’elle était bien prête à mettre sur le tapis rapidement pour tirer tout ça au clair.
« Qu’est-ce qui te stresse comme ça, dis-moi ? » Neolina était prête à écouter son ami, et à le rassurer si besoin était. Désormais, elle avait envie de prêter plus attention aux autres, après avoir passé l’été à se morfondre sur ses propres problèmes. « Si c’est parce que ce mystérieux Jacob ne t’a pas répondu, il va falloir m'en dire un peu plus… » ne put-elle s’empêcher de continuer avant de remercier le serveur qui leur avait apporté des cocktails drôlement colorés. Malicieuse, elle trinqua silencieusement avant de coincer la paille entre ses lèvres qui dessinaient un sourire amusé. Sa curiosité débordait, et elle entendait bien avoir quelques réponses à ses interrogations. Stubby avait été là quand elle avait abordé ses peines de coeur, elle avait envie de faire de même… bien qu’elle espérait très fort que son histoire à lui soit plus heureuse que la sienne ! |
| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Lun 26 Oct 2020 - 19:30 | |
| Stubby ne s’était jamais réellement préoccupé de son poids. Il faisait parti de ces gens chanceux qui n’avaient pas tendance à prendre du poids facilement mais qui, en revanche, peinaient à gagner en masse musculaire. Quand il était enfant et au début de son adolescence, il était très maigre comme beaucoup de gens à cette époque à cause du rationnement du à la guerre et de la pauvreté. Il lui avait fallu plusieurs années pour atteindre son poids de forme après la fin du rationnement et le mariage salutaire de sa mère. Cela expliquait éventuellement son amour pour les plats forts en calorie. Depuis qu’il avait passé la barrière des trente ans, on lui disait souvent de faire attention parce qu’il « n’avait plus vingt ans ». Comme si dès trente ans, on ne pouvait plus manger ce qu’on voulait sans risquer de prendre dix kilos à la moindre raclette et d’attraper du diabète ou du cholestérol. C’était des sottises ! « Oui, je sais. » répondit-il à la remarque flatteuse de Neolina. Apparemment, selon des analyses médicomagiques très fiables, les chevilles et la tête de Stubby représentaient 46% de sa masse corporelle.
Le chanteur n’était pas un homme particulièrement stressé de nature. Ou, en tout cas, pas dans un sens négatif. Il était surtout soumis au « bon stress » qui était en fait de l’appréhension mêlée à de l’excitation. Typiquement lorsqu’il s’apprêtait à monter sur scène. Et c’était de ce stress là dont il s’agissait au moment présent. Neolina, en bonne amie, lui demanda quelle en était la source. Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle fit référence au hibou qu’elle avait reçu par erreur quelques jours auparavant. Stubby la fusilla du regard alors qu’elle affichait une mine malicieuse. Elle se moquait de lui ! « Ca n’a complètement rien à voir. » soutint-il. « Non. Il se passe que le nouvel album est sensé sortir d’ici quelque chose comme trois mois et que j’ai l’impression qu’absolument rien n’est prêt ! L’équipe graphique a pris un retard considérable. On a enregistré la dernière chanson juste hier. On a rien commencé en ce qui concerne la présentation sur scène à part les tenues. Encore que, avant-hier le tailleur était complètement à l’Ouest sur les mesures de mon costume. Il va devoir tout refaire. » Les Croque-Mitaines avaient toujours eu du mal à tenir les délais mais ils finissaient toujours par s’en sortir. Neolina n’avait pas à s’en faire pour eux. « Jacob n’a absolument rien à voir dans tout ça. C’est le cadet de mes soucis. » Il prit son cocktail pour en boire un peu. |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Mar 27 Oct 2020 - 11:31 | |
| La vanité de Stubby n’avait d’égal que sa gentillesse envers Neo. Et il l’aimait beaucoup Neo, alors c’était dire. Sa réaction fit sourire la jeune femme, qui grignota un chips triangle made in Mexico - ou du moins, c’était ainsi que c’était vendu - en le regardant se complaire. Stubby était un beau garçon, et il le savait. Il était talentueux, et il le savait. Surtout, il l’assumait. Pour certains, pareille attitude avait un peu de mal à passer, mais la roumaine avait toujours appris à prendre les gens comme ils venaient, et à les aimer comme ça, avec leurs défauts et leurs qualités. Elle même savait qu’elle n’était parfaite, alors à quoi bon fustiger qui que ce soit ?
Oula, visiblement, amener Jacob sur la table aussi tôt avait été une stratégie un peu trop brusque pour le chanteur. Stubby lui lança un regard noir qui la fit aussi se renfrogner, un peu déçue de n’avoir aucune information complémentaire alors qu’elle en mourrait d’envie. C’était que ce méli-mélo de hiboux l’avait beaucoup amusée, et attisé sa curiosité, évidemment. Stubby aurait-il donc un amant secret ? C’était terriblement excitant, et elle n’aurait su dire pourquoi. Peut-être parce qu’elle préférait entendre les histoires des autres plutôt que de se lamenter sur la sienne. D’ailleurs, quelle histoire ? Elle n’avait même pas eu le temps de commencer.
Aussi l’écouta-t-elle docilement fulminer sur un sujet qu’elle ne maitrisait absolument pas. Mais c’était qu’il se stressait pour pas grand chose, lui semblait-il. Bien sûr, Neo n’avait jamais été une femme du show-business, tout juste si elle avait des notions à travers ce que Stubby lui racontait. Mais rien de tout ça ne lui semblait dramatique, en réalité. Trois mois, cela lui semblait être une éternité ! La vie ne lui avait-elle pas appris qu'il pouvait s'en passer des choses, en trois mois. ? Alors de quoi se plaignait-il ? Mais elle sentait que son ami avait besoin d’une oreille attentive, aussi se prêta-t-elle au jeu, avec le calme et la douceur qui la caractérisait. Tout en sirotant ce délicieux cocktail sucré. Heureusement qu’elle avait choisi la version sans alcool, à la vitesse où elle le buvait !
« Trois mois Stubby, tu sais, c’est le temps d’une saison. » Il n’y avait bien qu’une fille qui avait vécu des années loin de la ville pour se permettre pareille métaphore. « Je suis sûre que tout ira bien. » Tout comme elle était sûre que cette râlerie n’était destinée qu’à le faire vider un peu son sac, et qu’il allait lui dire la même chose 2 secondes plus tard. Il allait falloir embrayer sur ce fameux cadet de ses soucis, car il était hors de question que Neo sorte de ce restaurant sans connaître le fin mot de l’histoire. Mais puisque la technique frontale ne fonctionnait pas, elle allait le laisser venir à lui. Pipelette comme il était, il mettrait forcément ça sur le tapis.
De justesse, Neolina se retint d’évoquer son anniversaire. Non, non, non, 8000 fois non ! Que Razvan sorte une bonne fois pour toute de sa tête bon sang ! « Je suis contente qu’on se voit, et ici en plus ! » Ambiance mariachi ringarde, idéal pour oublier ses soucis quotidiens à coup de musique kitsch. « Ça me change un peu les idées, parce que vraiment, mon patron est ho-rrible ! » Il fallait vraiment une personne odieuse pour que Neolina se permette de le juger ainsi aussi ouvertement. Mais Morfin Carrow était odieux. Elle s’arrangeait toujours pour ne pas le croiser dans les couloirs, mais le hasard semblait souvent en décider autrement. Neolina et le karma, une grande histoire d’amour… |
| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Mer 28 Oct 2020 - 21:09 | |
| Stubby faisait toujours passer sa carrière avant ses histoires de cœur. Savoir si le garçon dont il était épris l’aimait en retour lui semblait être un enjeu dérisoire à côté de celui du succès d’un album. D’autant plus qu’il ne croyait plus au Prince Charmant ni au grand amour. Au vu de comment s’étaient terminées ses deux seules relations amoureuses, il était très réticent à s’engager. Il aimait bien dire qu’il n’était marié et fidèle qu’à la scène. Il se contentait alors de simples « amitiés améliorées » - et assez peu de coup d’un soir finalement. Pas d’engagement, moins de prise de tête, moins chronophage. Certes moins romantique mais pas nécessairement moins de complicité avec la personne. « Mais c’est rien, une saison ! » Le stress rendait Stubby encore plus irritable et moins patient qu’à l’accoutumée. La veille, il avait failli renvoyer son tailleur, qu’il engageait depuis huit ans, pour une veste mal taillée. C’était un détail qu’il s’était bien gardé de dévoiler qui aurait été tout à fait outrée d’une réaction aussi excessive. Celle-ci tenta de la rassurer comme elle pouvait. « Bah ouais, on sera bien obligés. C’est pas comme si l’échec était une option. » C’était la perfection ou rien du tout. Il fallait l’un ou l’autre.
Cela lui faisait du bien de voir Neolina. Il voulait bien prendre du temps pour elle. Il ne la percevait pas comme chronophage. Et elle était patiente avec lui. C’était ce dont il avait besoin. Il était content de l’avoir invitée ici – bien sûr l’addition allait être pour lui. Elle aussi, elle l’était. Stubby prit une bouchée de tortilla au guacamole. « Si je le pouvais, je ferais ramener de la nourriture d’ici directement chez moi. » Il devait admettre qu’à la longue, la musique d’ambiance du restaurant devenait entêtante. La bande-son, d’une durée de quinze minutes, n’avait jamais changé et c’était la seule et unique que passait l’établissement. Elle jouait sans cesse en boucle. Même la RITM ne passait pas aussi souvent Papaya Split durant l’été 1965. Neolina se plaignit de son patron de façon plutôt virulente pour elle. Ce n’était pas la première fois. « Mais qu’est-ce qu’il a fait d’aussi horrible ce monsieur pour que tu t’en plaignes comme ça ? » Cela lui faisait penser à ce que les gens qui travaillaient avec / pour lui disaient de lui dans son dos. C’était peut-être un truc de patron. |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Ven 30 Oct 2020 - 6:36 | |
| Entre Stubby et Neolina, il aurait été facile de jouer aux jeux de sept différences. Quoi que sept soit un nombre bien bas quand on voyait les caractères de chacun. Neolina se souvenait d’ailleurs de certaines réactions lorsque son ami était venu à son mariage : Sibiu était bien trop conservatrice pour accueillir en son sein un homme tel que lui. Aussi, les langues n’avaient pas traîné à cracher des critiques - en roumain, fort heureusement - et Neolina avait été bien amusée de voir à quel point les gens ne comprenaient pas cette amitié si particulière qu’ils partageaient. C’était vrai, Stubby était l’exubérance incarnée, et son costume ce jour-là avait fait bien jaser ! Tout comme son attitude, ses manières… Mais ça, c’était stupide. On ne jugeait pas un grimoire à sa couverture, et Neolina avait pu, pendant son année chez les Ghazi, découvrir à quel point ce garçon qui jouait les durs cachait en face une sensibilité désarmante dans son coeur.
Et si donc bien des choses les différenciaient, ils avaient en commun une chose essentielle : l’envie et le besoin d’avancer, toujours, sans se retourner. Comme disait Stubby, l’échec n’était pas une option. S’il se présentait, il fallait encaisser, et puis avancer, voilà. C’était grâce cette détermination sans faille que Neo était parvenue à être la jeune femme qu’elle était aujourd’hui, divorcée mais heureuse, loin de son pays, mais à sa place pourtant. Evidemment, la vie semblait prendre un malin plaisir à placer des épreuves sur sa route, comme pour éprouver cette philosophie qui était sienne, mais elle se relevait toujours. Et elle avançait. Aussi adressa-t-elle un sourire tendre à Stubby lorsqu’elle l’entendit dévoiler toute la force de sa témérité de sorte. « J’ai hâte d’entendre tout ça. Je suis sûre que ça sera parfait. » Et même si, aux yeux des critiques et du public, il y avait des défauts - et il y en aurait - Neolina s’en moquait. Cet album serait parfait, parce qu’il correspondrait à un instant T à ce que les Croque-Mitaines, et leur leader par ailleurs, avaient envie d’offrir à la scène musicale. À leur public. Au monde, en quelque sorte.
Alors que Neo et Stubby avançaient donc, le restaurant semblait s’être figé dans le temps. Tout ici était resté en tout point identique à ses souvenirs de l’époque, comme si une faille dans l’espace temps avait empêché les choses de changer. La musique, la couleur des murs et bien sûr, la délicieuse nourriture qu’ils servaient. Certes, aller de l’avant, c’était bien. Mais pouvoir capitaliser sur des valeurs sûres et immuables, de temps à autre, c’était tout de même appréciable. « Hum, une star comme toi doit bien avoir le droit à une petite faveur non ? Si c’est ça, glisse mon nom, j’aimerais bien en profiter ! » Car même si elle adorait cuisiner, une petite facilité culinaire de temps à autre, quand la flemme se présentait, elle n’était pas contre !
Ainsi donc, elle avait mis sur la table le sujet Morfin Carrow. Ah, mais qu’il était désagréable ! En général, Neolina prenait les gens comme ils étaient, sans forcément leur trouver des excuses, mais en assumant que chacun avait son parcours de vie et ses épreuves, qui l’avait forgé. Mais voilà, Morfin Carrow était juste un homme cruel et méprisant, qui ne faisait aucun effort pour essayer de comprendre ce qui ne correspondait pas à ses standards. « Oh, rien de pire que ce que j’ai connu en Russie, mais… » Elle poussa un petit soupir, faisant voler une mèche sur son front qui retomba à l’exact même endroit où elle était une seconde avant. « Je pensais trouver un petit peu plus de sympathie côté hiérarchie ici. Je me suis trompée… J’ai l’impression qu’il prend un malin plaisir à menacer tout le monde d’être viré, moi y compris. » Elle savait qu’il ne pouvait, n’avait aucune raison de le faire, mais quand même. Sans être particulièrement inquiète, Neo craignait tout de même qu’il ne trouve une faille dans le système pour parvenir à la court-circuiter. Si c’était le cas, elle serait bien embêtée… Avec une tâche pareille dans son dossier, il lui serait difficile de retrouver un travail, et surtout, il faudrait qu’elle quitte l’Angleterre. Et c’est qu’elle s’y sentait bien, même si la dernière conversation avec Razvan lui avait donné envie, sur un coup de tête, de plier bagage et rentrer au pays. Apparemment, où qu’elle aille, le gouvernement ne serait aucunement accueillant de toute manière. Pensive, mais aussi un peu agacée, elle s’accouda à la table et déposa son menton dans sa paume, croquant une tortilla de sa main libre. « Et puis, il aime bien appuyer où ça fait mal. L’autre jour, ma collègue a passé l’après-midi à pleurer. » Ca avait été là la bande-son la plus triste pour une journée de travail. Elle préférait, et de loin, la douce voix de Stubby. |
| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Sam 31 Oct 2020 - 1:45 | |
| « Si je m’appelais John Lennon, peut-être que ça marcherait. » Stubby avait beau avoir fréquenté beaucoup de moldus dans sa vie, il se sentait infiniment plus proche avec le monde des sorciers. Il aurait pu essayer de se faire connaître sur la scène musicale moldue. Il aurait touché une encore plus large audience. Mais il avait préféré celle des sorciers par la liberté qu’elle pouvait lui offrir. L’absence de la télévision rendait son visage presque anonyme pour la plupart au profit de sa voix. Il pouvait entrer dans n’importe quel bar – gay – moldu et être un inconnu aux yeux de tous. Ce n’était pas rien. C’était énorme comme liberté. Une liberté que n’avait pas les plus grandes stars moldues.
Neolina se plaignit de son patron qui, selon ses dires, étaient un « horrible » personnage. Stubby se demandait bien pourquoi. Son expérience de « grand patron » lui avait appris que les employés en faisaient souvent tout un chaudron pour pas grand-chose. Mais peut-être était-il aussi un « horrible » patron. Dans une organisation, il fallait toujours qu’il en ait un pour passer le connard de service. « Techniquement, il n’a pas le droit ni le pouvoir de vous virer. » dit Stubby avec détachement avant de manger une tortilla. Il reprit quand il n’eut plus la bouche pleine. « Vous êtes au service du Ministère. Pour être viré, faut avoir fait une faute grave. Par contre, vous pouvez faire remonter vos plaintes sur son comportement. » Dans le privé, c’était une toute autre paire de manches. La menace du renvoi était réelle. Et Stubby en faisait abondamment usage dans ses excès de colère et d’irritation. Heureusement, il ne renvoyait que très rarement dans les faits. Neolina que son patron avait réussi à faire pleurer une employée pendant une après-midi entière. Ca, c’était triste. Surtout si la dame en question n’avait rien à se reprocher sur le plan professionnel. Autrement, certes c’était dur, mais il avait bien fallu mettre les points sur les i. Cependant, vu comment Neolina en parlait, cette attaque devait être totalement gratuite ou disproportionnée par rapport à la faute commise. Ca ressemblait à de la méchanceté gratuite. « Je vous dirais de déposer une plainte. Et, en attendant, laissez-le s’astiquer la baguette sur des pouvoirs qu’il n’a de toute façon pas. Si ça lui suffit à faire passer sa frustration. » Stubby n’avait été employé qu’une seule fois dans sa vie. Et comme son patron était un connard, juste avant de poser sa démission, il avait versé une fiole entière de potion laxative dans son thé. Peut-être était-ce de ça que le patron de Neolina avait besoin. Un serveur amena à leur table les tacos. Stubby le remercia avec un grand sourire. C’était un petit jeune, sûrement étudiant. Très mignon. Ou plus probablement lui souriait-il de la sorte parce qu’il avait faim et qu’il apportait de la nourriture. Indéterminé. |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Mar 3 Nov 2020 - 4:30 | |
| « John Le-quoi ? » Certes, pendant ses années passées à écouter de la musique avec Stubby, sa culture musicale moldue et sorcière s’était considérablement enrichie. En même temps, on partait de loin avec Neo, qui n’y connaissait… rien. Mais voilà, le temps avait fait son oeuvre, et la mémoire de la roumaine n’était pas très apte à retenir des informations comme ça. Elle supposa qu’il lui parlait là d’un chanteur probablement, mais se moquant de paraître inculte, elle posa la question pour éviter sans doute d’avoir l’air bête devant quelqu’un qui en aurait quelque chose à faire. En tout cas, peu importait l’aura de ce John truc, elle était persuadée que Stubby pourrait avoir ce qu’il voulait, non mais. C’était tout de même le chanteur des Croque-Mitaines, et ça ça n’était pas rien ! Non pas qu’elle s’en vantait à qui que ce soit, pas tellement le genre de la douce roumaine que d’étaler comme ça des connaissances. Et puis, elle voulait éviter de réveiller le côté groupie de certaines - certains ? - qui auraient pu chercher à s'attirer son amitié pour un autographe et ça, non merci !
C’était la première fois que Neolina parlait du cas Morfin Carrow à une tierce personne. Bien sûr, il y avait des bruits de couloir au Ministère, mais elle se gardait bien de les alimenter pour éviter que cela ne lui retombe sur le coin de son joli nez. Elle avait songé un temps l’évoquer à Razvan, mais les choses ayant été ce qu’elles avaient été, et puis la suite qu’on connaissait, le moment ne s’était jamais réellement présenté. Aussi, le soulagement fut quasi immédiat, bien qu’elle tut évidemment le nom de l’odieux car à Londres, les murs avaient des oreilles. Et Morfin était un nom bien connu du commun des sorciers, aussi, mieux valait éviter les bourdes. Surtout quand on les cumulait comme elle. « Je ne connais pas bien les lois d’ici, tu sais… » Mais la remarque de Stubby fit germer une idée dans son esprit. Il fallait qu’elle aille chercher de quoi se protéger parce que, eh bien, elle savait les entourloupes qui pouvaient se tramer dans un Ministère, surtout sur une nouvelle qui plus est étrangère. Il lui suffisait de trouver le département de la justice magique dans le dédale de ce bâtiment où elle se perdait tout le temps. Mais bon, avec de la détermination, on arrivait à tout. « Mais visiblement, pour ce monsieur, être gentil avec les gens, c’est une faute. Grave, je ne sais pas, mais c’est sanctionnable. » Elle n’en revenait pas de dire ça à voix haute. Le manque d’empathie de cet homme relevait presque de la pathologie.
Alors oui, il était bien mignon Stubby, avec ses propositions de plainte. En vérité, elle aurait pu, ça oui. Mais elle était une femme, étrangère, d’un pays communiste, dans les années 70. Déposer une plainte contre Morfin Carrow pour son comportement n’aurait aucune chance d’aboutir, car c’était sa parole, leurs paroles, contre la sienne. Il avait le bras long, cet homme. Et effectivement, la frustration semblait être son rayon. « Tu sais quoi ? Je n’ai pas envie de m’étendre sur la psychologie de ce type qui ne mérite pas que je gâche ma salive ! » Parlant de ça, les plats qui arrivaient la faisaient saliver rien qu’à l’odeur, et elle les dévora d’abord des yeux avant d’en attraper un et de se brûler les doigts. Autant dire qu’elle le reposa, et sa bouche pouvait lui dire merci ! Stubby lui, dévorait autre chose. Elle lâcha un rire amusé. « Bon, avant que je me brûle la langue, je te préviens tout de suite : je ne pars pas d’ici sans en savoir plus sur ton mic-mac de hibou. » Elle but une lampée de son cocktail à la paille, et le termina d’une traite - vive le sans alcool ! - avant de lui adresser un sourire malicieux dont elle avait le secret tandis qu’elle parlait à voix basse. « A moins que tu ne préfères qu’on parle du serveur ? » Elle avait l’impression d’avoir à nouveau 18 ans. C’était agréable. Ne pas s’appesantir sur ses histoires à elle, trop lourdes, et en aborder des plus légères dont elle ne serait que spectatrice. Enfin, à espérer que ce soit léger, hein ? |
| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Jeu 5 Nov 2020 - 22:36 | |
| « John Lennon ! Le gars des Beatles. » Stubby adorait les Beatles. Pendant quelques temps, il avait un petit faible pour Paul McCartney. Les amateurs de musique sorcière et moldue aimaient dire, dans les années 1960, que les Beatles étaient les Croque-Mitaines des moldus.
Stubby n’enviait en aucun cas la situation professionnelle de Neolina. Travailler au Ministère ? Quel ennui ! En plus, si elle se coltinait un patron cruel et sans scrupule… Comme si le statut d’employé n’était pas déjà assez contraignant en lui-même. Valait mieux être son propre patron. « Tu devrais relire tes droits et tes devoirs. Puis tu les imprimes en milliers d’exemplaire et tu tapisses son bureau avec et tu lui fais bouffer ce qui reste de copies. » Cela n’allait pas servir à grand-chose. Mais ça faisait du bien. Stubby n’avait pas été le plus docile, en effet. On n’en attendait pas moins de lui. Neolina devait se montrer plus féroce et jouer avec les limites de l’acceptable. Défier ce chef despotique sans jamais commettre de faute valant un renvoi pour autant. C’était tout un art. La jeune femme mit fin au sujet. Dans le même temps, le beau serveur revint pour ramener leur commande. Tandis que celui-ci repartait, Stubby le suivait du regard. Cela n’échappa pas à l’œil attentif de Neolina qui affichait une mine malicieuse d’adolescente. Il redirigea le regard vers elle et haussa les épaules. « C’est vrai qu’il est joli garçon, ce serveur. » Ce n’était pas ce que voulait savoir la roumaine. Elle était surtout curieuse quand à ce hibou reçu par erreur adressé à un certain Jacob. Il le savait. Il haussa les épaules. « Ce n’est pas grand-chose. » commença-t-il avec autant de détachement que de réserve. « C’est juste un gars que j’ai rencontré cet été. Et puis voilà quoi, on a passé un peu de bon temps ensemble. C’est pas une grosse affaire, c’est courant lors d’un festival. Il n’était pas le seul. » Stubby n’avait jamais fait de coming-out. Son homosexualité était mutuellement admise entre lui et Neolina. Il s’étendait rarement sur le sujet, en règle générale. C’était paradoxal. D’un côté, il assumait relativement bien son attirance pour les hommes. Mais de l’autre, il n’était pas très à l’aise d’en parler. Comme si c’était une chose que l’on devait passer sous silence. Oh, il parlait bien de certaines choses. Tout en restant à la surface. Neolina n’avait certainement pas idée d’à quel point sa première relation amoureuse avait été désastreuse. Il n’aimait pas montrer des signes de faiblesse même s’il savait qu’il était en confiance avec son amie. « Il n’y aura jamais rien de plus entre nous. » |
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| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Mar 8 Déc 2020 - 19:56 | |
| Les Beatles ? Non mais franchement, qu’est-ce qu’ils avaient ces groupes de musiques avec leurs noms improbables à chaque fois ? En temps normal, vu que ça avait l’air d’être un peu connu, Neolina aurait sans doute fait semblant de connaître pour ne pas passer pour une idiote inculte - alors que bon, quand on avait vécu en Roumanie ET en Russie, c’était quand même normal de ne pas savoir ça - mais avec Stubby, elle s’en moquait bien. « Les scarabées ? Sérieusement ? » Elle pouffa doucement, c’était vraiment un nom ridicule. « Ils sont six, comme les six pattes ? »
La solution de Stubby face au cas de Morfin Carrow la dérida un peu. Elle ne s’imaginait quand même pas réagir comme ça, et se faire remarquer de la sorte. Déjà qu’elle était dans son viseur, ça n’était pas pour en rajouter une couche et passer pour une femme hystérique, ou elle ne savait quoi. Déjà qu’il se faisait un malin plaisir de la réduire à sa condition de femme alors qu’il savait parfaitement dans quelle situation elle se trouvait. Peu de gens savaient pour elle, et elle détestait que cet homme en fasse partie. Mais c’était ainsi, et tout ce qu’elle avait à faire, c’était de tenir bon, la tête haute, et de prouver qu’elle était tout aussi compétente que n’importe qui. « Franchement, ce serait gâcher du parchemin… » ironisa-t’elle et franchement, c‘était le cas. Tout comme elle gâchait son précieux temps en compagnie de son ami à parler d’un type qui n’en valait pas la peine. Non mais !
Evidemment, Stubby sauta sur l’occasion de parler du serveur - pas sur le serveur, Merlin merci ! - plutôt que de répondre à la question qui la turlupinait et elle reconnaissait bien là ses petite stratégies de diversion. Coulant vers lui un regard inquisiteur, elle mordillait sa paille histoire de ne pas se ruer sur la nourriture, et surtout, attendait qu’il lui en dise plus sur ce cher Jacob. Ce qu’il fit au bout de quelques secondes. C’était amusant d’entendre les histoires de Stubby, qui étaient finalement bien éloignées des siennes. Il fallait dire que Neo avait tout de même été mariée bien longtemps et qu’ensuite, ses histoires avaient été anecdotiques presque. Les hommes qu’elle avait fréquentés étaient gentils, et elle s’était un peu attachée à eux tout de même car elle n’était pas du genre à froisser les draps avec des gens dont elle se fichait éperdument. Mais c’était toujours elle qui avait mis fin quand les sentiments s’en mêlaient vraiment, et que ces messieurs attendaient d’elle un engagement profond. Et puis, il y avait Razvan et franchement, elle n’avait pas envie d’y penser. Pas maintenant.
Aussi, forcément, papillonner comme le faisait Stubby la rendait un peu admirative, pour la bonne et simple raison qu’elle en était incapable. Ca ne la faisait pas vraiment rêver, mais elle ne se figurait pas comment on pouvait parvenir à passer du bon temps, comme il disait, et puis hop, se trouver un autre amant, voire plusieurs en même temps. C’était commun, disait-il. Après tout, sur le festival, elle avait vu bien des gens flirter, alors peut-être mais… Oui mais voilà, il y avait eu ce hibou, et on n’envoyait pas un hibou comme ça à un mec lambda. Neo n’était pas né de la dernière pluie, quand même ! Et malheureusement pour Stubby, elle avait une excellente mémoire. « Tu avais pourtant l’air d’avoir envie de revoir monsieur le professeur après l’été… » le taquina-t’elle un peu, avant de réaliser que peut-être… Oh, non, quand même ? Elle en fit tomber le taco qu’elle s’apprêtait à croquer. « Ne me dis pas que c’est lui qui n’a pas voulu ! » Non, vraiment, elle avait du mal à imaginer quelqu’un résister au charme ravageur de Stubby. « Il serait bien bête… » dit-elle en rattrapant son taco et en mordant dedans avec entrain. |
| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Ven 11 Déc 2020 - 11:18 | |
| « Attends, je ne t’ai vraiment pas fait écouter les Beatles ? Tu es sûre sûre que tu ne les as jamais entendus quelque part ? » s’inquiétait-il. « Tu sais, ça fait… » Il chantonna Let It Be quelques secondes, une des plus fameuse du groupe britannique. Il s’étonnait de ne lui avoir jamais fait écouter… Il avait tous les albums chez lui ! On les avait entendus absolument partout chez les moldus. Quelle honte s’il avait oublié de lui faire connaître !
Ils passèrent rapidement sur le sujet du patron. Stubby n’aurait pas voulu fâcher Neolina. Parler des garçons paraissait plus intéressant. Il ressortait que Stubby avait quelques problèmes avec l’engagement. Neolina ne l’avait plus vu avec un petit-ami depuis des lustres, ni même amoureux. Alors, imaginez sa réaction en recevant ce hibou enflammé qui ne lui était pas destiné ! Elle le taquinait malicieusement, demandant toujours plus d’information à un Stubby un peu gêné. Ce dernier lui lança un regard profondément outré qu’elle suppose qu’il se soit fait éconduire par Jacob. « Il ne m’a pas rejeté. » nia-t-il aussitôt, plus dans un souci de fierté que pour satisfaire la curiosité de son amie. « Je ne lui pas renvoyé le hibou. Ecoute, j’étais ivre quand j’ai rédigé cette lettre. Tu sais ce que c’est quand on boit trop… » Il essayait de se dédouaner. Mais l’ivresse ne justifiait pas tout, voyez-vous. Surtout d’un homme qui, à haut niveau d’alcoolémie, perdait tout filtre. Et si vous voulez savoir, ça ne s’était pas prodigieusement bien passé avec son partenaire de fin de soirée. Assez pour que Stubby ait l’idée de rédiger un hibou à un autre homme alors que son partenaire n’était pas encore parti. Pire encore : le parchemin appuyé sur son dos. « Peut-être que je lui enverrai un autre hibou. » Il croisa les bras sur la table, une moue soucieuse. « Mais je pense pas que ça ira au-delà de ce qu’on a déjà. Il est vraiment très gentil, cultivé… beau, aussi. Mais, bon… » Il haussa les épaules d’un air mutique. Il n’osait pas dire ce qui le freinait vraiment, au-delà des raisons que Neolina connaissait déjà. Et ça se voyait. Il prit un taco pour le manger pour avoir une excuse pour se murer dans le silence. On ne parlait pas la bouche pleine. C’était malpoli. Ce mutisme n’était pas habituel. D’habitude, Stubby n’avait aucune hésitation à énumérer tout ce qui n’allait pas chez un gars pour justifier son refus de sortir avec lui. |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Lun 11 Jan 2021 - 22:31 | |
| L’ignorance de la roumaine eut au moins un avantage : celui de faire pousser la chansonnette à Stubby. Il avait l’air profondément choqué qu’elle ne connaisse pas les scarabées, et Neo avait beau chercher, ça ne lui disait rien. Enchantée par la douce voix de son ami, elle l’écouta en posant son menton dans sa paume de main, dodelinant de la tête au rythme de la mélodie. Que c’était joli ! Et ça lui disait un vague truc, mais bon, presque 20 ans s’étaient tout de même écoulés, il ne fallait pas l’oublier. Et Neolina n’avait pas emporté beaucoup de souvenirs matériels de sa vie londonienne, cela faisait un peu tâche dans une société communiste d’avoir un tourne-disque, encore plus un vinyle d’un groupe moldu qui lui aurait sans doute valu d’être jugée et peut-être chassée de Sibiu pour un motif très xénophobe en l’occurence. La Mère Patrie n’aimait pas trop la langue de Shakespeare, ni les idées qui allaient avec. Alors les chansons… « Une autre, une autre ! » dit-elle dans un rire à demi-contenu alors que Stubby se taisait déjà. Elle aurait pu l’écouter chanter toute la nuit. « Je me souviens plus d’Elvy Prasley que de tes petits scarabées. » continua-t’elle avec une innocence toute neolinienne.
L’attitude dramatique de Stubby était tellement drôle que Neo faillit pouffer de rire. Il était si théâtral, et elle si naturelle, c’en était parfois étonnant qu’ils s’entendent si bien. Et pourtant, elle aimait tellement son Stubby. Il ne put bien sûr s’empêcher de la corriger. Ainsi donc, le professeur en question en lui-même n’était pas le problème, et la justification de son ami l’amusa. Effectivement, que cette lettre ait été écrit un soir d’ivresse ne la surprenait pas. « Tu sais ce qu’on dit… L’alcool révèle souvent ce qu’on pense vraiment. » Neolina n‘était ni une experte en amour, ni une experte en cuite, mais elle avait souvent assisté aux deux choses d’un oeil extérieur et en général, ça ne faisait pas toujours bon ménage.
Se délectant de son taco autant que de la conversation, la jeune femme écouta le chanteur avec attention alors qu’il semblait plus se parler à lui-même qu’à elle. Décidément… Il y avait hibou sous gravillon ! Elle aurait mis sa main à couper que Stubby ne lui disait pas tout, et qu’il y avait quelque chose derrière cette histoire. Quelque chose qui n’avait rien à voir avec ses amants habituels, dont il lui parlait peu mais, que voulez-vous. Une amie sentait ce genre de choses. Ce mais bon n’annonçait rien de bon, justement ! Qu’est-ce qui pouvait bien expliquer que Stubby freine des quatre fers comme ça ? La peur de s’engager ? Oh, ça n’était pas elle qui critiquerait. Mais tout de même… On n’écrivait pas ce genre de choses à quelqu’un dont on se moquait. Profitant qu’il avait la bouche pleine, Neolina essaya de creuser le sujet. « Je vois… C’est vrai que les hommes comme ça, on a clairement pas envie de les voir trop souvent ! » dit-elle avec une ironie évidente, soupirant même sur la fin en secouant la tête. Oh, elle était mal placée pour parler, la Neo, alors qu’elle ne voyait même pas qu’un séduisant professeur qui répondait à peu près aux mêmes critères s’intéressait à elle. « Et si tu me donnais la vraie raison, hein ? » dit-elle d’un air gentil et concerné, arrêtant là les moqueries car elle savait bien qu’elle n’obtiendrait rien comme ça. Stubby était Stubby après tout, et c’était que l’anglais avait sa petite fierté…
Dernière édition par Neolina Siankov le Ven 29 Jan 2021 - 19:43, édité 1 fois |
| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Jeu 21 Jan 2021 - 16:13 | |
| S’il n’y avait qu’un nom à connaître de la musique anglaise, c’était les Beatles. Désolé les Rolling Stones, Elton John, David Bowie, Queen… Les Beatles l’emportaient. Neolina n’avait pas vécu en Roumanie pour ne pas les connaître. Mais sur une autre planète très très loin de la Terre ! Tandis qu’elle réclamait une autre musique, Stubby chantonna le refrain de Yellow Submarine dans l’espoir qu’elle reconnaisse l’air entraînant. Elle sembla tout aussi ignorante. Alors le chanteur s’arrêta et soupira avec excès. « C’est Elvis Presley. Je te passerai quelques disques des Beatles pour que tu les écoutes religieusement. » Son ignorance des Beatles l’inquiétait sur l’étendue de sa culture musicale anglaise et américaine. Et si elle ne connaissait pas Queen ? Ou The Doors ? Il allait falloir lui prêter l’ensemble de sa discothèque pour refaire sa culture.
Cela faisait très longtemps que Stubby n’avait pas ressenti les prémisses d’un sentiment amoureux – un crush en d’autres termes. C’était électrisant. Cela lui procurait des éclats de joie. Mais il savait très bien qu’il s’agissait d’une baguette à double embout. Le plus sûr était d’étouffer le sentiment dans l’œuf pour l’empêcher de se développer et de causer des dommages. Cela commençait par nier son existence et par ne pas lui accorder d’importance. Le fait qu’il ne puisse pas voir Jacob toute l’année aidait un peu. Loin des yeux, loin du cœur, disait-on. Et c’était une juste distance pour entretenir un désir – non pas dévorant – qu’il pouvait satisfaire de façon occasionnelle. Sur le papier, ça fonctionnait bien. Il ne voulait pas être comme toutes ces personnes qui voyaient l’iceberg en face d’elles qui mais décidaient de continuer leur route jusqu’à le percuter. Pour ensuite faire mine qu’elles ne l’avaient pas vu. Lui, il le voyait l’iceberg et pensait qu’il valait mieux pour lui de le contourner quand il en était encore temps. Si seulement il ne maniait pas un paquebot avec un tout petit gouvernail ! Neolina essayait de creuser les réelles raisons pour lesquelles Stubby ne voulait rien de plus avec cet amant. Jacob était un homme si gentil, selon les dires de son ami, que la jeune femme ne comprenait pas sa position. « C’est vrai que nous on aime les connards qui nous font pleins de promesses, qui éventuellement nous sautent pour les moins pires, avant de nous laisser tomber. » répliqua-t-il avec la même ironie que Neolina tandis qu’il venait de finir sa bouchée. Stubby les visualisait très bien, ces gars-là. Et Jacob n’en faisait pas parti, évidemment. Il soupira en posant ses deux coudes sur la table en rivant un regard presque désespéré vers les tacos. Au bout de quelques secondes, il releva la tête vers Neolina. « Il ne se passera rien de plus parce qu’il est en fauteuil roulant. Voilà pourquoi. » Il se sentit soudainement très honteux. Il croisa les bras en détournant le regard. On n’aurait pas dit comme ça, mais Stubby avait scrupules et même des valeurs. Il savait pertinemment que c’était injuste d’évincer quelqu’un sous prétexte d’une infirmité que celui-ci n’avait évidemment pas choisi. Pas la peine de lui rappeler. Mais c’était tellement plus facile de faire la morale que de le vivre soi-même, ne pouvait-il pas s’empêcher de se dire. Il avait l’impression d’avoir jeté un froid. « Ne me juge pas. » Il ne voulait pas passer pour une horrible personne auprès de Neolina. « Qu’est-ce que tu ferais, toi ? Je ne peux pas m’engager dans une telle relation. Je ne suis même pas sûr de le vouloir. » C’était ça, son iceberg à lui : le handicap de Jacob. Il avait très bien su le gérer le temps de quelques agréables moments estivaux. Il pouvait le supporter de façon occasionnelle, même. Mais après ? Si ça devenait plus sérieux ? « Il va le garder toute sa vie, son fauteuil. Et je ne me sens pas prêt à m’engager à ça. » Il se connaissait suffisamment pour supposer d’avance que cette relation allait les rendre tous les deux malheureux si elle devenait plus que ce qu’elle n’était en l’état actuel. |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Ven 29 Jan 2021 - 21:10 | |
| Elvis Presley, mais oui ! Ça lui revenait maintenant, un peu comme la mélodie qu’il venait de fredonner et qui parlait d’un sous-marin jaune. Ces anglais, non mais vraiment… Ils avaient toujours des paroles loufoques, qui l’avaient pas mal étonnée à son arrivée dans la capitale. Stubby s’était à l’époque chargé de sa culture musicale, au moins un peu, mais les années avaient effacé semblait-il tous ses efforts. Mais voilà, comme il le disait si bien, la musique, c’était une religion pour lui. Et s’il voulait la convertir, eh bien, Neo le laisserait lui prêter tous les disques qu’il voulait. Elle en possédait bien peu, même si évidemment, elle avait toute la discographie de son ami ! « Je préfère quand même quand c’est toi qui chantes. » le flatta-t’elle sans faire vraiment exprès parce qu’après tout, c’était ce qu’elle pensait.
Les amours de Stubby monopolisaient donc la conversation désormais. Enfin, les amours… S’il avait su qu’elle avait pensé ça, pas de doute qu’il se serait défendu en disant que non, l’amour n’avait rien à voir là-dedans. Mais Neo savait bien qu’on ne se tourmentait pas de la sorte pour quelqu’un qui ne comptait pas. Oh ça oui, elle était terriblement bien placée pour le savoir… Mais ça n’était pas le moment de penser à ses problèmes à elle. Elle était venue ici avec la ferme intention de penser à autre chose, de passer à autre chose même. Après tout, avait-elle le choix ? Et d’ailleurs, pour l’instant, c’était Stubby avait besoin d’elle, et pas l’inverse. Bien sûr, il répondit à sa remarque ironique sur le même ton, et Neo souffla un petit rire étouffé. Des connards, comme il disait, elle n’en avait pas connu tant que ça finalement. Ou peut-être les avait-elle éconduit sans le vouloir ? C’était bien son genre. Et puis, personne ne lui avait jamais fait de promesses, finalement. À part Andrea, à l’époque, mais elle lui avait fait la même et au final, ça n’était pas lui qui l’avait brisée. Son coeur se serra à cette pensée, mais elle préféra la balayer pour chercher à comprendre pourquoi son ami était si hésitant. S’occuper des autres plutôt que d’elle, c’était sa façon d’avancer.
Il y eut un silence, et Stubby sembla perdre la belle confiance en lui qu’il affichait pourtant en presque toute circonstance. Mais Neo n’avait pas peur des silences, et le laissa s’installer jusqu’à la confidence. Et à dire vrai, elle ne s’attendait pas vraiment à ça. Son expression montra un peu de son étonnement, furtivement, avant qu’elle n’essaye de capter son regard qui la fuyait. Oh, Stubby… Il fallait être courageux pour un tel aveu, c’était indéniable. Et prendre son temps pour y répondre, bien sûr, pour éviter de froisser son ami, et de dire des bêtises sous le coup de l’empressement. Neo continua donc à laisser le silence planer, pas pour le mettre mal à l’aise non. Mais parce qu’il avait besoin de parler, d’exprimer le pourquoi du comment de ce problème de fauteuil roulant. Elle ressentit sa honte, forte, présente, la comprenait même. Mais ne la jugeait pas, malgré ce qu’il disait. D’un geste doux, elle posa sa main sur la sienne, juste à côté de l’assiette où les tacos refroidissaient parce que la bouche de Stubby était occupée à parler, et qu’il aurait bien malpoli de l’écouter en mastiquant. Et elle l’écoutait, ça oui, laissant son avis se faire au fur et à mesure alors qu’il lui demandait ce qu’elle ferait, elle. Oh, et bien… C’était une question sacrément compliquée. Déjà, parce que son coeur était trop meurtri pour ne serait-ce que s’imaginer une relation fictive. Et aussi parce que c’était là une question à laquelle on n’avait la réponse que quand on y était confronté. « C’est normal d’avoir peur, Stubby. » On avait toujours peur de ce qu’on ne connaissait pas, de sortir de sa zone de confort. Même le plus brave des Gryffondor avait peur, c’était un fait. « En toute honnêteté, je ne sais pas ce que je ferais. Ce que je sais, en revanche… » Elle serra sa main de la sienne, qui paraissait minuscule sur ses grands doigts de pianiste. « C’est que c’est avec lui que tu devrais en parler. » L’honnêteté payait toujours, elle en était sincèrement convaincue. Après tout, n’était-ce pas de mystérieuses raisons qui avait créé le drame de l’escalier quelques jours plus tôt ? Ce n’est pas parce qu’on ne parlait pas des choses qu’elles n’existaient pas. Et elles resurgissaient toujours, sous une forme ou une autre. « Parce que si tu ne te sens pas prêt à t’engager, c’est au moins que tu y as pensé, non ? » Oh, si. On ne répondait jamais à des questions qu’on ne se posait pas et ça, elle en était la preuve vivante. Mais hélas, Neo était plus bien douée pour donner des conseils que pour les suivre elle-même... |
| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina Dim 7 Fév 2021 - 13:24 | |
| Stubby n’était pas amoureux de Jacob. Il insistait sur ce point-là. Accorder de l’importance à ce sentiment léger à peine naissant allait le mener sur une pente glissante. Il avait plein de raisons pour ne pas vouloir prendre le risque. Et le handicap se trouvait certainement en tête de liste. Vous me direz… on ne peut pas contrôler ses sentiments (sinon Stubby n’aurait pas ressenti de béguin du tout à l’égard de Jacob). C’est vrai. Mais rien ne nous empêche d’essayer. Il fit part de ce facteur déterminant à Neolina. Stubby ressentit tout le poids escompté des convenances et de la morale peser sur ses épaules et l’accabler de honte. Il réentendait sa mère lui expliquer de ne pas se moquer des mutilés de guerre (et des handicapés, par extension) car c’était des gens comme les autres et qu’ils n’avaient juste pas eu de chance. Il agissait injustement envers Jacob sur base de quelque chose qu’il n’avait pas choisi et qu’en plus il subissait. Il se souvenait également du petit gosse du quartier mis à l’écart par les autres enfants parce qu’il était « retardé ». C’était dur, c’était méchant. Stubby se sentait comme ces gosses-là avec la conscience de faire quelque chose de mal. Cependant, Neolina fut douce et compréhensive. Elle prit délicatement sa main entre ses petits doigts de poupée. Parler de ça à Jacob ? Jamais ! Stubby secoua la tête en signe de refus. « Impossible. Nous n’en sommes clairement pas là dans notre relation. C’est un coup à le faire fuir, ça. » Ils ne se connaissaient que depuis quelques mois. Ils avaient passé quelques plaisants et agréables moments pendant et même après le Festi’Witch. Cette envie de revoir Jacob même ne le sachant pas aux alentours avait beaucoup surpris Stubby qui ne voyait en lui qu’un partenaire de sensualité éphémère, à la base. Il avait été séduit pas sa manière d’être et sa conversation. Leur lien n’était plus autant rattaché au rapport physique qu’au tout début – mais il demeurait très présent, ne nous faisons pas d’illusions. Stubby s’était vraiment attaché à Jacob. Et ce n’était pas bon signe. « Pas vraiment… je ne veux juste pas me sentir obligé de devoir gérer son handicap si notre relation devient plus que ce qu’elle n’est. » Sans avoir passé une seule journée entière avec Jacob, il avait très bien vu qu’il fallait faire quelques arrangements pour s’adapter à son handicap. Cela ne l’avait pas dérangé. Mais il craignait qu’à la longue, cela devienne pesant. « De toute manière, je ne pense pas qu’il me voit comme plus… à peine comme un ami. » Quand il y réfléchissait, c’était presque toujours lui qui faisait le premier pas et non pas Jacob. Il pouvait bien être timide. Mais y avait-il vraiment encore lieu d’être timide ? Ce n’était pas la timidité qui le paralysait au pieu, pourtant. Depuis qu’il était à Poudlard, il ne lui avait pas envoyé une seule lettre. Pas une seule ! Ce fait contrariait Stubby plus qu’il ne l’aurait jamais avoué. Il ne courrait pas après les gens. C’était eux qui lui courraient après ! Franchement, le chanteur ne s’embarrassait pas à discuter avec les hommes si ce n’était que physique – ces relations ne faisaient jamais long feu, d’ailleurs. |
| | | | Sujet: Re: Autour d'un taco | ft. Neolina | |
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| | | | Autour d'un taco | ft. Neolina | |
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