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[Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson)

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Marius Draven

Marius Draven


CRACMOL
Ce n'est pas la magie qui fait qu'un être est magique.

CRACMOLCe n'est pas la magie qui fait qu'un être est magique.
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MessageSujet: [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) 129196351Mar 27 Oct 2020 - 18:23

Aux heures du déjeuner, le Gentleman Assoiffé n'était pas le havre de calme et de tranquillité auquel  certains clients en dehors de ses heures étaient habitués. Avec un menu n'excédant pas les trois gallions pour une formule complète : entrée+plat+dessert et la première boisson offerte, le pub affichait complet tous les midis. Marius était assez fier d'avoir réussi à concilier son exigence d'une cuisine de qualité avec l'idée que le Gentleman Assoiffée devait garder une cuisine simple et abordable pour toutes les bourses du Chemin de Traverse. Il régnait donc un ambiance de ruche où s’entremêlaient les conversations des clients, les tintements des couverts et des verres, le « pop » crépitant des elfes de maisons, les commandes des serveurs  humains à la cuisine et la musique traditionnelle qui passait en léger fond. Le vieux cracmol était dans son élément naturel, il avait grandi en louvoyant entre les tables pour servir les plats et les pintes de bières bien trop lourdes pour lui avant de passer en cuisine. Marius et René se partageait la caisse et le comptoir, le patron ne servant comme à son habitude que les anciens et ses proches.  Certains avaient connu le pub à l'époque de Marcellus, d'autres venait là depuis que Marius avait repris l'affaire mais il les connaissait tous par leur prénom et leur demandait des nouvelles comme à des vieux amis.

Marius encaissa l'addition d'une sorcière de petite taille avec un immense chapeau à fourrure vert sombre qui se secouait dans tous les sens à chaque pas. Derrière lui, il entendit un cuisinier humain lui dire de servir la commande de la table 22. Un serveur, nouveau visiblement, s'avança mais le patron lui fit signe qu'il s'en occupait. La table 22 faisait partie de celles dont il s'occupait lui-même,   il prit l'assiette contenant une tourte à la viande avec des frites et une poêlée de champignons aux herbes pour la poser sur un plateau avec un grand verre d'une boissons pétillante dont la couleur semblait changer à chaque « pschiit » et quitta le comptoir. Il louvoya entre les tables et les allées et venues avec l'aisance de l'homme qui a grandi entre ses tables (son crâne se souvenait encore du coin de la table 36) pour déposer à Soyle Hoover son repas. Il lui adressa un clin d'oeil, lui souhaita bon appétit et retourna derrière son comptoir pour prendre la commande d'un sandwich et d'une bouteille de bière.

Le cracmol était en train de servir le client quand il remarqua le jeune homme qui rentrait dans le pub, il reconnut immédiatement Athos Greyson. Marius remarqua immédiatement que le jeune détective n'était pas au mieux de sa forme, il avait l'air épuisé, le regard troublé et une partie de sa tenue ne correspondait pas à ses habitudes. Le vieux cracmol était en général bien informé de tout ce qui se passait et sur ses collaborateurs mais Athos avait le talent de savoir garder ses secrets, tout au plus Marius connaissait-il une partie du passé du jeune homme et ses sources lui avait signalé qu'il n'était plus célibataire...et sans doute papa. Rien de sûr toutefois, jamais aucun des indics de Marius n'avait été capable de rapporter un fait sûr et établi sur le jeune détective. Cela avait le don de fasciner le cracmol qui se revoyait plus jeune mais paradoxalement de l'énerver car il n'aimait pas ne pas savoir à qui il avait vraiment affaire. Sans doute que pour le jeune homme, Marius en savait suffisamment pour lui confier des boulots régulièrement et le parrain se dit qu'il aurait fait la même chose à son âge. C'est justement pour lui confier un travail que Marius l'avait invité à « manger », la situation dans le monde criminel l'inquiétait au plus haut point et en plus de ses canaux habituels de renseignement, il s'était dit qu'il avait besoin des services et des tuyaux que pourrait avoir un électron libre comme Athos. Ils se captèrent du regard, Marius lui indiqua d'attendre près des escaliers. Le cracmol finit la commande avant de laisser le comptoir à rené et un serveur. Il salua Athos et lui serra la main avant d'accompagner le jeune homme vers le bureau. Les deux gorilles à l'entrée saluèrent les deux hommes puis refermèrent derrière Athos.  Il y avait encore deux hommes de main à l'intérieur qui montaient la garde.

- Assieds-toi, dit-il  sur un ton amical en désignant les fauteuils devant son bureau. Tu veux boire ou manger quelque chose ?

Il interrogea du regard ses gardes du corps qui refusèrent en silence et se dirigea vers le petit meuble où étaient les alcools et servit lui-même les boissons.

- Avant de rentrer dans le vif du sujet, ça va Athos ? T'as l'air épuisé, dit-il en mettant un vinyle d'Otis Redding.

Il n'y avait aucune animosité dans la voix de Marius et son regard montrait à défaut d'une réelle inquiétude au moins un début d'empathie et de curiosité, sans doute intéressé. La musique se répandit dans la pièce, renforçant les sortilèges qui évitait aux curieux de savoir ce qui se disait dans le bureau du patron.
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MessageSujet: Re: [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) 129196351Mer 28 Oct 2020 - 4:52

Les rayons du soleil étaient parvenus à transpercer les lourds nuages londoniens et inondaient l’appartement de leur lueur douce alors que la matinée s’achevait tranquillement. Magda était partie faire il ne savait quoi avec une copine, et bien qu’une légère inquiétude persistait dans son for intérieur, il se sentait bien mieux depuis qu’il lui avait offert ce bijou rassurant. Tandis qu’il profitait d’une matinée de répit avec son fils, qui retournait l’appartement comme à son habitude, Athos ne pouvait s’empêcher de jeter à la bague qui ornait son annulaire droit des coups d’oeil réguliers, on ne savait jamais. Le reste de son attention était entièrement focalisée sur son métamorphomage de gosse, qui avait littéralement sorti tous les jouets de son coffre qu’Athos avait dû agrandir avec un sort tant il ne pouvait s’empêcher de le gâter. Le salon était un champ de bataille, et pourtant le jeune sang-pur se sentait bien, fait rare ces derniers temps. Le spectre de la jeune femme qu’il avait retrouvée il y avait de ça quelques semaines rôdait toujours dans son esprit, mais Tobias le chassait à grand coup de sourire. Sa famille était désormais sa force, même si la conversation qu’il avait eue avec Shannon, plus que jamais son frère de coeur, avait aussi beaucoup contribué à le faire se sentir mieux.

Comme le dieu de son immense royaume fait de peluches, figurines et autres jouets magiques ou non, Tobias manipulait ce qui lui tombait sous la main avec une brutalité propre aux enfants, sans déranger son père qui grattait distraitement les cordes de sa vieille guitare désormais dépoussiérée. Athos s’amusait à jouer des airs qui collaient avec ce que Tobias faisait, tantôt western quand un bonhomme en dégommait un autre, tantôt doux quand son Kelpy favori emmenait une sorte de princesse dans ce qui était le ciel de leur petit monde. Compositeur du film que son fils créait, Athos vivait là un moment de plénitude intense, qui le déconnectait complètement du monde réel et de ses atrocités.

Aussi, lorsque Magda rentra, les doigts d’Athos étaient en pleine cavalcade intense contre le bois de son instrument tandis que Tobias faisait se battre un dragon contre une cuillère, dans une logique infantile totalement incompréhensible aux yeux des grands. Ravi de voir sa moldue de compagne sur ses deux jambes - il y avait des traumatismes qui peinaient à disparaître - Athos l’accueillit d’un long et langoureux baiser. Mais son retour lui rappela quelque chose que les jeux d’enfant avaient mis en arrière-plan dans son esprit. Un coup d’oeil à l’horloge lui confirma son doute. « Mer…lin, je dois filer. » lâcha-t-il en se reprenant de justesse pour éviter que son perroquet de fils ne répète une insulte anglaise. Magda l’aurait tué pour ça. Trop en retard pour se permettre une quelconque coquetterie, Athos enfila une veste pendue dans l’entrée qui surmonta son t-shirt gris chiné floqué du logo d’un obscur groupe moldu qu’il avait un jour vu en concert avec sa néerlandaise, quand il était en exil. L’ensemble était parfaitement assorti, malgré le haut qui dénotait de son style habituel, car tout de même, une chemise aurait été plus adéquate. Mais Athos détestait être en retard, et la trotteuse filait à un rythme qui l’angoissait. « Je reviens après le déjeuner. » promit-il en claquant une bise rapide à Magda avant de transplaner.

L’instant d’après, Athos était sur le seuil du Gentleman Assoiffé. Réalisant que ça faisait des heures qu’il ne s’était pas grillé une cigarette, il eut envie de le faire au coeur du froid qui s’abattait sur la ville, mais son retard lui imposait de rentrer, et maintenant. Certes, Marius n’avait pas donné d’heure précise, mais midi était largement passé. Aussi pénétra-t-il dans le pub, essayant de se départir de sa nervosité que son départ précipité avait fait naître. L’ambiance du lieu le cueillit, et Athos se fit la remarque que cela faisait des lunes qu’il n’y avait pas mis les pieds. Pourtant, il aimait cet endroit, sans savoir expliquer pourquoi. Marius était une figure de sa vie qu’il appréciait, sans pour autant lui vouer une confiance aveugle. L’inverse était tout aussi vrai, car question confiance, ce bon vieux Marius était l’exemple type du paranoïaque invétéré. Oh bien sûr, Athos n’allait pas le blâmer pour ça. La discrétion était un credo auquel il était fidèle depuis bien des années, et quand on savait les activités auxquelles s’adonnait le propriétaire des lieux, pas étonnant qu’il fasse de même. Le repérant au loin, Athos lui fit un signe de tête discret et patienta tranquillement au pied des escaliers, regrettant de n’avoir pas pris le temps de fumer sa clope tandis que son regard se promenait sur la foule des clients. Un couple qui s'apprêtait à rompre - elle était sur le point de pleurer, il ne fallait pas être un génie pour le remarquer. Une femme seule qui n’attendait qu’une chose, qu’on vienne interrompre son monotone repas. Des hommes qui parlaient affaire de façon si bruyante qu’ils semblaient avoir envie que tout le monde soit au courant. Finalement, Marius interrompit sa contemplation silencieuse et il lui serra la main avant de le suivre dans son bureau à la sécurité bien renforcée. Ah, ce bon vieux Marius.

Lorsqu’il avait reçu la lettre de la main de Morty, la semaine passée, un sourire en coin s’était dessiné sur le visage du sang-pur. Cet argot si particulier, ces précautions inutiles alors que ce message ne contenait aucune information importante… Revoir Marius lui ferait plaisir. Depuis qu’Athos n’était plus l’associé et fils spirituel de Phil Crook, et qu’il était revenu d’exil, leur relation avait doucement évolué et s’il n’était pas bien fan des méthodes du cracmol, il lui vouait un profond respect. Il fallait un sacré caractère, et un talent certain pour le banditisme pour se faire une telle place dans le monde des sorciers sans être doté de magie. Aussi, Athos lui louait-il ses services de temps à autre, sans trop poser de questions, dans un échange de bons procédés qui convenait aux deux parties. Pas très à l’aise à l’idée que 2 types soient présents le temps de la conversation, Athos décida de les ignorer et s’enfonça dans le fauteuil aussitôt qu’il y fut invité. « Je boirai avec plaisir un de tes trésors ambrés, je te remercie. » lui lâcha-t-il dans un sourire assuré, tandis qu’il fouillait déjà dans ses poches pour en tirer une cigarette. Non pas qu’il n’avait pas faim, mais Athos n’était pas homme à faire affaire autour d’une assiette. C’était distrayant, et ça retirait un peu de sérieux, et il ne fallait pas se leurrer : Marius ne l’avait pas convié pour partager un plat de pâtes ensemble. Allumant sa clope avec une désinvolture certaine, Athos souffla sa première bouffée avec un certain plaisir. La sollicitude de Marius aurait pu être touchante, s’il en avait quelque chose à faire de l’empathie à son égard. Au contraire, il se fit la remarque mentale qu’il devait avoir une sacrée sale tronche pour recevoir pareille question. Normal, quand on dormait 2 heures par nuit à cause d’un fantôme. « Comment ne pas être épuisé quand on élève un gosse ? » lui lâcha-t-il. Athos n’aimait pas qu’on connaisse trop sa vie personnelle, mais voilà. Sa récente paternité était encore relativement secrète, mais il ne se faisait pas d’illusions : Marius devait être au courant, ne serait-ce que parce que la nounou officieuse de son fils arc-en-ciel résidait à la Red House. « Eh oui, les choses changent, les gens aussi, Athos Greyson père de famille, qui aurait cru ? » plaisanta-t-il en soufflant sa seconde bouffée dans un rire franc. « Du coup, désolé de ne plus faire partie de tes habitués. Et toi, comment vont les affaires ? La vie ? » Lui retourna-t-il poliment. Les choses marchaient bien pour Marius, il le savait par indic interposé. Eh oui, ce bon vieux Marius n’était pas le seul à avoir des yeux à travers toute la ville. « Je suppose que tu as appris pour Da Valle. » Dans les bas-fonds de cette ville, tous les hommes qui avaient de la poigne, et des hommes à leur service, se connaissaient. Athos aussi, bien sûr, car comment évoluer dans ce monde là en ignorant qui en tirait les ficelles ? Pourtant, et c’était là sa volonté depuis que la mafia l’avait condamné trois ans de sa vie à l’exil, Athos s’en tenait farouchement éloigné. La solitude le protégeait, et il était désormais plus clair que jamais sur ses intentions : il faisait cavalier seul, toujours. Et à jamais.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) 129196351Sam 14 Nov 2020 - 18:17

Marius se dirigea vers le meuble à alcool dans un coin de la pièce, près de son bureau. Ce meuble était sa réserve personnelle où le vieux cracmol gardait ses alcools favoris, presque tous de grande qualité et hors de prix. Dessus il y avait un service en cristal où se côtoyaient les différents types de verres pour tous les types d'alcool, Marius sortit une bouteille d'un whisky dont il se souvenait que le jeune détective raffolait et servit plutôt généreusement les deux verres. Il se tourna et tout en s'asseyant il tendit à Athos un verre et trinqua avec lui.

- Comment ne pas être épuisé quand on élève un gosse ?

Ainsi donc Athos confirmait à Marius les dires de ses sources, il était papa.  Le parrain du crime n'était pas suffisamment un proche du jeune sorcier pour affirmer bien le connaître mais il fallait admettre que cela le surprenait et qu'il ne le voyait pas forcément en père. Il pensa alors qu'on avait sûrement dit la même chose de lui quand Eupraxia était arrivé dans sa vie. Un sourire à la fois paternel et amusé apparut sur le visage de Marius qui répondit à Athos en gardant son accent cockney qu'il prenait naturellement quand il discutait avec des voyous :

- Ma gamine faisait pas ses nuits, j'ai rapidement repris l'habitude des micro-siestes crois-moi, il but une gorgée de whisky, je vais enterrer tes espoirs mais en grandissant ils dorment mais continuent de te causer des insomnies.

Il conclut en riant, ses souvenirs repassant à très grande vitesse la vie de sa fille dans sa tête. L'espace d'un instant, il se revit berçant Eupraxia dans ses bras pour l'endormir quand elle n'était pas plus grande que son avant-bras puis attendant anxieusement qu'elle manifeste ses pouvoirs, terrorisé à l'idée que sa fille soit une cracmolle comme lui. Un fil de pensée qui l'amena naturellement à maintenant et lui faisant les cent pas en attendant que sa fille de 14 ans ne revienne de ses virées entre copines. Et encore, Eupie était plutôt une bonne élève discipliné à Poudlard, Morticia comme Marius s'épargnait non seulement les bulletins catastrophiques mais aussi les lettres de notifications des heures de colles, tout au plus quelques notifications de problèmes de langage...difficile de dire qui de la mère ou du père avait déteint...sans doute les deux. Athos enchaina :

- Eh oui, les choses changent, les gens aussi, Athos Greyson père de famille, qui aurait cru ? Du coup, désolé de ne plus faire partie de tes habitués. Et toi, comment vont les affaires ? La vie ?
- Je vais être honnête, je t'imaginais pas avec un marmot dans les pattes mais bon...je crois que c'était aussi mon cas quand elle est née donc on peut dire que je suis mal placé pour me payer ta bille.

Marius se reposa dans son fauteuil, il n'avait jamais ni donné aucune information sur sa fille ni sur la mère. Il ne le ferait jamais tant qu'Athos resterait dans ses relations de travail, stricte séparation des cercles de vies qui reflétait la traditionnelle méfiance du cracmol mais pas que. Il ne pensait pas qu'Athos vendrait ses informations au plus offrant mais il était plutôt bien placé pour savoir que le Milieu avait un éventail très large de techniques pour te faire cracher les informations que tu ne veux pas donner. Inutile de mentir, « cuisiner » les gens c'était même la spécialité de Marius. Il se dit cependant que le fait que Marius et Morticia, la patronne du Red House, se fréquentait régulièrement pouvait être connu d'un fouineur doublé d'un habitué des lieux comme Athos.  Il trempa ses lèvres dans le whisky en souriant et continua :

- Le business va pas mal compte tenu de la conjoncture, plus les gens ont peur plus ils ont besoin de se sentir en vie et c'est là que la Sainte-Trinité que tu connais revient en force...

Tout en finissant sa phrase, Marius fit un cercle avec un de ses doigts. Le sourire avait disparu au profit de l'air de l'homme d'affaires qui énoncerait presque la base de l'économie. Ce que Marius appelait la Sainte-Trinité n'avait rien à voir le Père, le Fils & Saint-Esprit mais bien les trois mamelles de l'économie, parallèle ou non, où la demande était perpétuelle : le sexe, l'alcool  (et/ou la drogue) et la musique. La Trinité avait ça que la demande restait tout le temps stable et ne pouvait que connaître des pics. Les gens étaient heureux ? Pic de consommation des trois, les gens étaient tristes ? La même, avec peut-être même plus de force encore. Un sourire mystérieux, entre amusé et carnassier réapparut sur son visage tandis qu'il continuait

- Et tu me connais, si les affaires vont alors la vie va bien, forcément.

Ce qui n'était pas loin d'être la vérité quand on connaissait le personnage public du cracmol, tant que les affaires allaient, Marius allait bien. Sur les autres plans il n'avait pas à se plaindre, enfin à part le fait qu'il avait rencontré cette femme, Elise Lerouge et que quoi qu'il fasse il l'avait dans la peau mais que cela n'était pas réciproque...pour le moment tout du moins. Marius restait un soldat, un combattant qui avait tout pris à la force de ses poings et de son caractère et n'avait pas forcément l'habitude qu'on lui résiste. Athos le sortit de ses pensées en évoquant Da Valle, Marius s'assombrit aussitôt à l'évocation de la mort du patron des Siciliens. Il n'aimait pas cet affaire, Da Valle n'était pas un ami alors de ce point de vue il s'en fichait pas mal mais il n'aimait pas le trop grand nombre d'inconnus qui entourait ce meurtre. Il s'en ouvrit à Athos :

- Ouais et je te cache pas que ce perçage me les brise pas mal. J'ai mis tous mes oiseaux sur le coup mais pour le moment la forêt est silencieuse...à part que le décompte a augmenté. Tu as des pistes, Sherlock ?

Marius repensa fugacement à Amelia Bones qu'il avait rencontré il y a peu et le visage empli de tristesse et de désespoir le prit aux tripes. Trouver qui avait refroidi Don Da Valle était aux départ une question de business, sa mort avait ravivé les tensions que l'accession au pouvoir de Marius avait calmé, une nouvelle guerre des gangs était évoqué un peu comme un grand méchant loup. Arès avoir rencontré Amelia, Marius y avait rajouté une raison personnelle en voulant redonner de l'espoir à la gamine...et pourquoi pas lui offrir la justice ?
Définitivement, Athos était un atout non négligeable à avoir avec soi dans la partie qui se jouait en ce moment même. Marius n'avait aucune intention de se moquer du jeune détective en l'appelant par le prénom du plus grand détective de fiction moldu. C'était une marque de respect, le parrain du crime savait qu'Athos bossait bien et il comptait bien l'avoir dans sa poche si par hasard l'assassinat venait du Milieu ou non...
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MessageSujet: Re: [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) 129196351Dim 27 Déc 2020 - 19:10

Au premier abord, on pouvait qualifier Athos de beaucoup de choses. Mais certainement pas de père. Et d’ailleurs, lui-même n’aurait jamais imaginé avoir une conversation sur ce sujet avec Marius Draven, homme implacable et froid. Bien sûr, Athos savait qu’il avait une fille, même si le sujet était obscur et de toute manière, il était bien trop intelligent pour se frotter à pareille figure londonienne. Aussi, cette information ne lui servait à rien, si ce n’était se protéger au cas où. Après avoir trinqué et s’être délecté d’une première gorgée délicieuse, qui se mariait à merveille avec la nicotine, Athos écouta calmement les conseils du vieux briscard qui ne fit que confirmer les doutes déjà fortement ancrés en lui. Depuis que Tobias avait débarqué dans sa vie, le jeune papa ne faisait que ça, s’inquiéter. En permanence. Et quelque chose en son coeur lui soufflait que ce sentiment ne s’évanouirait probablement jamais. En tout cas, Athos était bel et bien en proie à des insomnies sévères en ce moment, mais il en tut les raisons, évidemment. Balancer à Marius qu’il était hanté par un cadavre qu’il avait trouvé, voilà qui le ferait passer pour quelqu’un de faible. Et face à un homme comme le puissant cracmol, il était hors de question de montrer la moindre faille. Confiance, ou pas.

« Nous n’avons jamais été hommes très prévisibles… » répondit-il avec un sourire entendu, et légèrement complice, tandis que Marius se posait dans son fauteuil qui faisait presque office de trône derrière son imposant bureau. Le parrain était ici maître absolu en sa demeure, et Athos savait bien qu’il n’était qu’un invité, un invité qui se devait de respecter les règles en vigueur dans pareil endroit. Jamais il ne se serait permis une once de condescendance ici. Jamais il n’aurait osé manquer un tant soit peu de respect à cet homme qui l’avait gagné à la sueur de son front. En cela, Athos se reconnaissait un peu en lui. Rien ne les prédestinait à leurs carrières respectives, et pourtant, ils semblaient plus que jamais parfaitement à leur place. Comme si l’ordre du monde était tout à fait respecté.

Ainsi donc Marius aborda son sujet de prédilection, qu’Athos avait volontairement mis sur le tapis car il n’était pas venu ici pour chercher une oreille attentive à ses problèmes de paternité. La théâtralité du tôlier lui arracha un sourire, et il suivit son doigt du regard tandis que le whisky frôlait ses lèvres une seconde fois. Putain, une pure merveille. « Le malheur des uns… » commença-t’il, laissant volontairement la phrase en suspens. Effectivement, la fameuse Sainte-Trinité était ce qui faisait tourner le monde, en tout cas, leur monde à eux. Athos était lui-même un fervent croyant d’ailleurs, même si ses récentes retrouvailles avec la musique n’étaient pas des plus rock’n roll, et que la boisson imbibait un peu moins ses veines dans lesquelles coulaient habituellement un mélange de sang et de whisky pur. « De toute manière, Londres pourrait être en ruines que je ne serais pas inquiet pour toi. » C’était là la plus stricte vérité. Il y avait des gens comme lui, comme eux, qui parvenaient toujours à s’en sortir. À survivre. À retourner les situations terribles pour qu’elles soient à leur avantage. Certes, ces derniers temps, Athos galérait un peu. Mais ça, Marius n’avait pas à le savoir.

Le sujet Da Valle fut lui aussi mis sur la table, et par Athos lui-même. Le sang-pur était allé à l’enterrement du parrain de la branche sicilienne, très en retrait, et un peu à contre-coeur. Mais c’était important pour Gina, lui semblait-il, alors il avait fait l’effort. Savoir que son amie d’enfance, sa première petite amie d’ailleurs - qui occupait donc une place particulière dans son coeur - allait reprendre les rênes du clan l’inquiétait pas mal. Pour elle. Mais il n’avait plus tellement de place dans son cerveau encombré pour ça, aussi temporisait-il en se disant qu’il verrait, si besoin. En attendant, il se disait surtout, un peu égoïstement, qu’elle était au moins de son côté, et que ça lui épargnerait peut-être quelques problèmes à l’avenir. Même si le fait que son père ait été assassiné ne présageait rien de bon, et le vieux cracmol semblait s’en inquiéter, de façon assez légitime d’ailleurs. Si quelqu’un osait s’en prendre aux grandes figures du monde de la pègre, alors personne n’était en sécurité. Et pour quelqu’un d’aussi paranoïaque que Marius, voilà qui n’allait pas arranger son caractère. « Non pas que ça ne m’intéresse pas, mais j’ai eu quelques autres priorités ces derniers temps. » Il avait été vigilant, bien sûr, mais le serial killer qui sévissait en ce moment l’accaparait bien plus car c’était là une affaire bien plus personnelle que la mort de Da Valle, bien que ce soit le père d’une amie assez chère. Et aucune piste, d’aucun côté de toute manière. La seule qu’il ait trouvée lui avait fait faire des cauchemars. À cette pensée, il retint in extremis un frisson. « Mais au vu de la mise en scène, et du modus operandi, je pense qu’un petit malin a profité de la tendance du Ministère et de la presse aux raccourcis pour camoufler son méfait. » Pas une seule seconde Athos n’avait considéré que l’ombre meurtrière pouvait en être à l’origine. Et en général, même s’il n’enquêtait pas tellement sur des histoires aussi sordides, l’instinct holmsien d’Athos - il reçut le compliment avec une forme de fierté certaine - ne le trompait que rarement. Pourquoi le tueur, qui s’attaquait à des personnes en pleine rue, à coup de Diffindo, aurait été faire un tel coup d’éclat pendant le Festi’Witch ? Ca n’avait pas de sens. « M’est avis que la mafia réclamait du sang neuf. Et qu’elle l’a obtenue. » Nouvelle gorgée de whisky qui, au lieu de lui embrumer les sens, sembla les lui affuter. « Mais je peux me renseigner. » Comme toujours, Athos était prêt à louer ses services à Marius, moyennant finances ou autres types de services en retour. Et si en plus, cela lui permettait de fournir à Gina un moyen de se venger, et de laver l’honneur de sa famille.- chose précieuse pour les italiens - alors ce serait une merveilleuse occasion de faire d’une pierre, deux coups. Comme quoi, même épuisé, Athos Greyson ne perdait jamais vraiment le nord.
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MessageSujet: Re: [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) [Gentleman Assoiffé] Discutons affaires et artiches...(Athos Greyson) 129196351Dim 21 Fév 2021 - 17:56

Les deux hommes continuèrent une petite conversation, comme deux personnes qui se connaissent bien et papotent autour d 'un verre mais aucun n'était dupe et ne se faisait d'idées. Il y avait du respect entre eux, sans doute un début d'amitié peu assumée mais il restait deux hommes en  discussion d'affaires. Aussi Marius restait cet homme cordial et affable mais dont le port de tête indiquait le pouvoir et le regard la froideur dont il était capable. Marius répondit par l'affirmative quand Athos dit qu'aucun des deux n'avait jamais été prévisibles, il avait raison et le vieux cracmol se retrouvait dans le jeune détective. Il ne le dirait pas mais il pensait sincèrement qu'Athos n'avait que deux choix qui s'offrait à lui : Trahir le Milieu pour tenter de devenir clean ou tomber les deux pieds dedans et s'il faisait le deuxième alors le vieux cracmol était convaincu qu'Athos finirait à sa place. Il rit à la remarque du jeune homme sur son adaptabilité, un rire de gorge un peu inquiétant. Marius se rappela qu'il avait effectivement commencé sa carrière criminel dans une ville qui finissait sa reconstruction et fugacement revint quelques souvenirs des camps de prisonniers Viet-Minh auquel il avait également survécu. Athos avait raison plus que ce qu'il pensait et que Marius lui-même croyait. Une certaine fierté l'envahit quand il se dit que certains jeunes dans le Milieu le voyait comme le jeune détective semblait le dire. Il but une gorgée de whisky pour se donner une contenance et son esprit repartit sur l'affaire qui l'inéquiétait.

Le savoir est le pouvoir et Marius n'aimait pas ne pas savoir. Il devait sa réputation dans le Milieu à deux choses, son absence presque totale de pitié et sa capacité à tout savoir à tout les niveaux et à pouvoir intervenir quand bon lui semble à l'échelon qui lui semble. Marius Draven était ce genre de bourreau de travail qui se couchait tard, se levait tôt et se consacrait presque exclusivement à son travail, particulièrement depuis qu'il était divorcé et que sa fille était à Poudlard la moitié de l'année.  Dans le Milieu, les histoires du Cuisinier venant régler certaines affaires en personne ou recevoir un simple dealer pour l'écouter était monnaie courante. La mort de Don Da Valle n'était pas un événement en soi dans le sens où les forces en présence n'était pas modifié mais elle avait soufflé un vent d'incertitude et de méfiance et instauré un climat de tension, comme si le Milieu était dans un chaudron prêt à exploser. Le vieux cracmol ne savait pas qui l'avait fait et pourquoi et si lui ne savait pas cela menaçait sa réputation sur laquelle était basé son pouvoir.

Il avait son propre réseau d'informateurs mais il ne lui donnait rien, c'est pour ça qu'il comptait sur Athos Greyson. Le jeune détective était fiable, enfin aussi fiable que pouvait l'être une personne qui n'était pas du gang du vieux cracmol. Il donna d'ailleurs sa théorie à Marius qui acquiesça en buvant lentement son whisky. Il devait reconnaître qu'elle tenait la route, il avait lui-même pensé à une trahison interne aux Sicilien, un scénario qui convenait pas mal au Parrain de Londres. Si cette idée s'avérait la bonne, elle avait le mérite de calmer les tensions du Milieu, Marius prendrait soin de tenir tous les gangs londoniens à une stricte neutralité et on allait laisser les ritals se dessouder dans leur coin pour leurs affaires au pays. Seulement voilà, sans preuve cette théorie n'était qu'un exercice mental sans intérêt, Marius avait besoin de concret et d'informations solides pour agir et éviter un bain de sang comme il y avait eu dans les décennies précédentes.

- J'ai pensé à la même chose que toi mais certaines choses ne collent pas et ça me perturbe. J'ai besoin d'informations solides et concrètes.

L'énorme point de doute du vieux mafieux dans cette affaire était que Marius ne comprenait ce que les corps faisait dans une zone d'eau où se déroulait un festival de musique. Il était plus efficace que les autres mais tout le monde faisait pareil : on fait disparaître toujours disparaître les corps, façon crevette Bigeard pour lui (entre autres choses) , façon Sweeney Todd pour Artibeus (prétendumment, le principal intéressé s'en était toujours défendue) ou comme tu voulais mais pas de corps découvert valait mieux qu'un corps découvert. Laisser le corps comme ça ou en tout cas le cacher aussi mal, on était loin des tueurs entraînés de la mafia, sicilienne encore plus que les autres. Marius posa son verre sur son bureau et claqua des doigts, un des gorilles se leva et prépara un cigare à son patron avant de le lui donner, Marius désigna son jeune interlocuteur de la main et le solide gaillard en costume demanda à Athos s'il en voulait un également.. Pendant ce temps, Marius sortit d'un tiroir une belle bourse contenant plusieurs centaines de gallions qu'il posa devant lui. Tout en continuant, il alluma consciencieusement son cigare puis reprit la parole :

- Je veux que tu enquêtes, que tu me valides ou non ton idée. Cette bourse est la première partie du paiement, dit-il en posant la bourse devant Athos, une deuxième t'attend quand tu auras fini le job, même somme je te donne ma parole. Il y a un supplément pour la primeur de toutes les infos que tu glaneras sur cette affaire, ca te va comme deal ?

Marius avait donné sa parole, il ne reviendrait pas dessus. La bourse contenait 500 gallions, Athos aurait la même somme à la fin du boulot et sans doute une prime de risque. Le vieux cracmol avait conscience que enquêter sur la mort d'un parrain de la mafia sicilienne, était dangereux, surtout s'il agissait d'une guerre, qu'elle soit interne ou non, aussi Athos mériterait un bonus. D'autres que le vieux briscard aurait sans doute menacé le jeune détective et sa famille des pires tourments s'il venait à le doubler ou trahir mais pas Marius. Non qu'il n'avait pas l'habitude de le faire de temps à autre mais c'était inutile avec le jeune homme, réglo de nature et trop intelligent pour doubler l'un des hommes les plus puissants de Londres. Ce dernier crapota son cigare en attendant la réponse d'Athos et s'il acceptait, un serrage de mains ferait office de contrat de travail...  
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Les accointances avec la mafia n’étaient pas tellement dans les habitudes du sang-pur renié. C’était que le jeune homme qu’il avait été avait appris la leçon, et son exil forcé loin de sa ville de coeur l’avait profondément marqué, et à raison. Athos n’était pas homme allergique au changement, ayant compris dès son plus jeune âge via les coups durs de la vie qu’il ne fallait jamais rien prendre pour acquis. Mais Londres était son terrain de jeu et il aimait cette ville pour ce qu’elle était. Il aimait son côté lumineux aussi bien que sa partie la plus sombre, celle dont il était devenu l’un des maîtres invisibles d’ailleurs. Car c’était bien dans l’ombre qu’on pouvait le plus se fondre et disparaître, après tout. Mais à l’époque, trop jeune, trop fougueux, trop inexpérimenté, ses talents n’avaient pas suffi et il avait fallu qu’il passe trois ans de sa vie loin de l’endroit où il avait laissé son coeur, bien qu’il en ait aussi laissé un morceau en Scandinavie en y revenant. Mais voilà, le fait était qu’Athos était indissociable de Londres et quoi qu’on dise, malgré le fait qu’une bonne partie de la population l’ignorait - et à raison - Athos faisait partie intégrante de cette ville.

Aussi, lorsqu’il était revenu, Athos avait salement fait profil bas avec la mafia, et s’était tenu fort éloigné de tous ces sujets. Londres était bien assez grand pour vivre en périphérie de ces sphères malsaines qu’Athos répugnait au plus haut point, tout en ayant évidemment un oeil avisé sur ce qui se passait. La clé dans leur milieu était de savoir ce qui se passait, et en la matière, Athos était devenu un maître. Ne plus se laisser surprendre, jamais. La maturité lui avait au moins appris à rester en retrait, et devenir plus observateur qu’acteur. Aussi n’avait-il pas mis son nez dans les affaires de la mafia depuis un bon moment, et n’en avait d’ailleurs pas tellement l’intention jusqu’à très récemment. Mais voilà, la donne avait changé depuis que le père Da Valle était mort et que Gina avait repris la boutique. Savoir que son amie était désormais affiliée à ce genre de choses le dérangeait, bien qu’il soit extrêmement mal placé pour donner des conseils sur les choix de vie. Pour autant, s’il fallait résoudre un mystère pour protéger à minima quelqu’un qui avait compté dans sa vie, alors Athos était prêt à le faire. Il y avait réfléchi, bien sûr, à la minute même où il avait reçu la note de Marius. Le taulier pensait peut-être faire figure d’énigme, mais ses intentions étaient tout ce qu’il y avait de plus transparentes et le Serpentard avait bien évidemment pesé les pour et les contre avant de venir à sa rencontre. Honnêtement, ça n’était pas le moment pour lui. Mais y avait-il seulement un bon moment pour ça ? Il lui faudrait redoubler de vigilance pour protéger les siens, mais la mission lui semblait jouable, quoique modérément risquée. Athos n’était plus le jeune gamin à bouclettes qui prenait parfois d’inutiles risques pour se forger une place dans le métier. Son réseau était désormais suffisamment fourni et sa discrétion plus légendaire que jamais, alors il était prêt. Acquiesçant à la remarque pragmatique du cracmol, Athos accepta le cigare qu’on lui proposait et tira dessus avec une délectation toute théâtrale. « Logique. » ponctua-t-il, laconique, alors qu’une bourse conséquente lui faisait maintenant face. Habitué à ce genre de paiement, Athos savait à peu près estimer le contenu sans même avoir à l’ouvrir et ses derniers freins se levèrent à la minute où il fit le calcul. Voilà qui pourrait le mettre à l’abri du besoin un paquet de mois, sans compter que ça ne représentait que la moitié du paiement. « Voilà une offre bien généreuse. » Son sourire en disait long sur sa réponse avant même qu’il ne la prononce. Sans précipitation aucune, il tira donc une nouvelle fois sur son cigare qui conférait à la scène une atmosphère bien particulière. « Nous avons donc un deal, cher Marius. » conclut-il en se penchant pour lui serrer la main d’une poigne de fer, mais tout de même moins forte que celle du cracmol, par respect sans doute. Les poignées de main en disaient long sur la hiérarchie des relations. « Je te tiendrai informé dans la plus grande des discrétions, sois-en assuré. » La paranoïa de Marius était tout à fait justifiée pour ce genre de sujets, aussi Athos passerait par les moyens de prédilection du cracmol, parchemin ensorcelé remis en main propre et compagnie. Et rapport à la fin de l’enquête. « C’est toujours un plaisir de faire affaire avec toi. » Le sujet était clos, et voilà qu’ils pouvaient désormais bavarder de choses sans importance et prétendre qu'ils étaient des hommes comme les autres, le temps que leurs cigares respectifs se consumment.

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