Shannon avait été cueillit chez lui, alors qu'il rentrait du Mexique. Deux de ses anciens collègues de la Brigade Magique l'attendaient sur le pas de sa porte et il avait de suite senti le retour des problèmes. « Salut les mecs » les avait-il simplement salué avant d'apprendre qu'il devait les suivre tranquillement jusqu'au Ministère. Silencieux comme des tombes, les deux hommes n'avaient fait que faire monter l'agacement chez l'impétueux irlandais, qui estimait avoir le droit quand même de savoir la teneur d'une telle convocation. Mais apparemment, on ne faisait respecter la loi qu'aux autres, au Ministère. Encore une raison pour lui de se barrer sans ménagement de ce foutu pays, s'était-il dit.
On l'avait finalement enfermé tout seul dans une pièce particulièrement impersonnelle. Les cheveux en bataille, le visage légèrement cerné par le long voyage, Shannon n'avait qu'une seule envie, c'était d'aller dormir - malheureusement, il semblait que ça ne risquerait pas d'être le cas tout de suite. Le jeune homme ne comprenait pas pourquoi on le mettait là si on désirait simplement lui poser des questions, car oui, ce genre de pièces servaient surtout aux interrogatoires, il s'en rappelait très bien. Toutefois, à l'espoir de voir un visage agréable et connu apparaître, l'expression faciale de Shannon se renfrogna en voyant John Dawlish se pointer. « J'crois que c'est dans le code des sorciers de dire pourquoi on convoque quelqu'un au Ministère, non ? » demanda-t-il de son éclatante bonne humeur. Il fit glisser son regard sur le sorcier armé d'un dossier épais comme un gigot. Génial.

Contrairement à son habitude, John était d’une délicieuse humeur aujourd’hui. Il s’apprêtait à interroger Shannon O’Mahony, un sorcier qui se hissait bien haut dans sa liste de suspect. Il était à ce stade où le manque de sommeil était devenu un vecteur d’énergie qui frôlait un peu la folie et il était prêt à coller une droite au suspect à la moindre opportunité. En fait, il en mourrait d’envie et il en était venu à la conclusion que le Département n’avait tout simplement pas suffisamment d’effectif pour le remercier. Il était à cran, à vif, à tout ce que vous vouliez, et il n’avait pas du tout l’intention de respecter le silence ou les réserves que pourraient avoir son interrogé, comme il l’avait fait avec la blonde. Qu’il croyait toujours impliquée dans cette affaire, d’ailleurs, avec O’Mahony, pourquoi pas. L’épais dossier bien coincé sous le bras, l’auror Dawlish poussa la porte de la vieille pièce renforcée dans laquelle on avait fait amener l’autre sorcier déchu de sa baguette. Comme simple réponse au commentaire de l’arrogant sorcier, John lui offrit un sourire qui lui donna un air de maniaque. Il s’assied lourdement et pris le temps d’ouvrir son dossier – s’il avait fait dans le drama, il aurait pris une paire de lunette de lecture et l'aurait posée sur le bout de son nez. « Cette pile de parchemins » commença-t-il en la prenant entre son pouce et son index pour en montrer l’épaisseur « contient le détail de vos multiples visites chez le conseil de discipline du Département des jeux et des sports magiques » il lâcha la pile et pointa vers un autre document «  et ici, le rapport de renvoi du Tireur de Baguette d’élite O’Mahony contient les mentions « indiscipliné », « tête brûlé » et « contravention aux normes et codes mettant en danger la vie de ses collègues. Il y est même inscrit l’utilisation possible de Félix Felicis pour la passation de l’examen d’entrée…un tricheur, en plus. » L’auror Dawlish referma ce sous dossier puis en tira un autre dont l’épaisseur était tout aussi remarquable. « Avons-nous besoin de discuter du jeune Shannon et sa fâcheuse tendance à enfreindre toutes les règles de Poudlard? » Un autre sourire maniaque s’étira sur le visage de John. « Je ne suis pas particulièrement fan des codes non plus, O’Mahony. Du moins, pas quand on me présente un meurtrier. T’as une sale gueule d’ailleurs, tu dormirais mieux si tu ne t’afférais pas à errer entre minuit et 6h pour zigouiller le premier venu. » L’enquêteur remonta les manches de sa robe de sorcier pour les coincés derrière ses coudes, le jeu ne faisait que commencer. « Ça t’as fait quoi, quand Magdaleenjte Debusschere t’a échappé? Ça doit foutre une sacrée trouille, une crise de panique peut-être? » Le dossier d’O’Mahony était si fourni que la stratégie de John visait principalement à le pousser aux aveux plus qu’à tirer de l’information. Oh, d’ailleurs, l’auror avait bien massacré une fois de plus le nom de la seule survivante de l’Ombre.

Vous ai-je déjà parlé du fait que Shannon déteste qu'on lui pose des questions et déteste y répondre ? Non, sans doute pas. C'est donc le moment rêvé pour rappeler combien le jeune homme a en horreur les interrogatoires. Il avait d'assez mauvais souvenirs - généralement lorsque son père lui mettait la main dessus après une journée à vagabonder - et savait qu'après les explications viendrait le coup de bâton. Là, en l'occurrence, ce n'était pas un bâton, c'était le Ministère. Et ça l'inquiétait d'autant plus.

L'Auror avait l'air d'être un parfait con.

Et c'en était un bien beau. Les paroles de l'homme firent virer les joues de Shannon cramoisies de colère. C'est qu'il était impulsif comme homme et que dès le départ, l'interrogateur tirait à sortilèges réels. Incrédule, parce qu'il ne savait pas bien à la base pourquoi on l'avait fait venir, il cru d'abord qu'on lui reprochait l'utilisation de Felix Felicis à l'examen d'entrée pour devenir tireur. Mais on accolait pas à cela la mention de meurtrier. Aux joues rouges de Shannon s'ajouta un sentiment de malaise et il déglutit. La mention de l'attaque de Magda lui retourna le ventre. « Magda était ma colloc à ce moment-là. Vous croyez pas que si j'avais voulu lui faire du mal, je l'aurais fait à l'appart, plutôt que dans la rue avec son gosse ? » demanda-t-il d'un ton hargneux. Shannon pouvait facilement être comparé à un chihuahua qui mordait facilement quiconque approchait trop près la main. « Et que je sache ma scolarité ne vous est pas nécessaire. Alors pourquoi vous me cassez les pieds avec ça ? » continua-t-il en zieutant la pile de parchemins énorme. Avaient-ils réellement tout cela sur lui ? Shannon était bien placé pour savoir qu'un dossier aussi épais n'était pas bon signe. Les joues toujours pimentées de rouge, il fixa dans les yeux l'Auror de son air de petit provocateur qu'il avait toujours eu depuis l'enfance. il n'allait pas céder d'un poil. La mention de la crise de panique l'agaça, parce qu'il ne supportait plus d'aller au Chemin de Traverse sans exploser. En tout cas, à l'époque des faits. Maintenant ça allait mieux. Un petit peu mieux, douloureusement, difficilement. Il avançait.

D’un point de vu extérieur, il était plutôt intéressant d’observer ces deux êtres sanguins et valeureux s’opposer farouchement, tous deux excédés par l’autre avant même d’être entrés dans la pièce. Ils auraient, dans une autre vie – celle où l’un n’était pas soupçonné d’une série de meurtres sadiques – pu formé un duo intéressant. Les narines de l’auror s’écartèrent subtilement, O’Mahonny agissait exactement comme un arrogant petit gamin qui était bien agacé de s’être fait prendre la main dans le sac de patacitrouille. Pour John, soit on coopérait, soit on était coupable jusqu’aux dents. « O’Mahonny, je crois que tu es beaucoup trop intelligent pour attaquer quiconque chez toi. Autrement, tu te serais hissé au top 1 cinq mois plus tôt. » L’ainé Dawlish ne bluffait pas sur ce coup : il considérait l’irlandais tout à fait vif d’esprit, calculateur. Il n’y avait qu’à voir la vitesse à laquelle il avait réagit lorsque deux corps avaient flotté sous les feux d’artifices. « Oh, je me fou un peu de ton O en astronomie – John aimait bien sous-entendre qu’il en savait beaucoup – c’était une note introductive. Par contre j’aimerais bien que m’explique ta relation, ou plutôt, ton partenariat avec la blonde McKinnon. Elle a fait tout un chaudron de ne pas te mentionner comme étant l’intermédiaire l’ayant introduit à Miss Debusschere. Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur une partenaire dont la loyauté lui risque un outrage. C’est intriguant, surtout lorsqu’on considère qu’elle n’a que vingt ans. Certainement pas une vieille copine de Poudlard. » L’auror prit une très brève pause. La loyauté de Marlene McKinnon était un élément qui le troublait depuis qu’il avait appris de Magdalene l’identité de l’individu qui avait introduit la brune à la blonde. Comment ce sorcier et cette sorcière, que tout opposait, pouvait avoir un lien aussi fort? Si McKinnon avait craché le morceau sur le latino, elle ne serait plus dans sa liste de suspects. « J’ai plusieurs théories, la première étant que McKinnon, ayant un pied à terre sur le Chemin de Traverse et ayant pour clientes les sorcières les plus bavardes de Londres, te sert d’informatrice. Elle était là, le matin de l’attaque de Debusschere, aux petites heures du matin. Pour s’assurer que la voie était libre? » John Dawlish sorti sa baguette de sa robe et la posa sur la table avec nonchalance, bien en vue. « Alors, O’Mahonny, éclaire ma lanterne… toi et McKinnon? Comment ça marche? »

Beaucoup trop intelligent...? "C'est bien la première fois qu'on utilise cet adjectif pour me définir" fit-il d'un ton mauvais. Autant être honnête, Shannon n'était pas stupide, mais ce n'était sans doute pas la luciole la plus alerte. Son impulsivité l'empêchait fâcheusement de prendre les bonnes décisions les trois quarts du temps et hé, devinez quoi ? C'était exactement cette impulsivité qui lui avait fait dire cette bravade. L'irlandais écouta l'Auror lui déblatérer son raisonnement à trois noises, saupoudrant le tout de soupirs et de regards vers le plafond. Il aurait pu se mettre à ramper pour lui promettre qu'il n'y était pour rien, mais ce serait mal connaître le jeune homme qui, susceptible comme il était, était vexé qu'on puisse le soupçonner de faits divers pareils. Mais vraiment. La baguette qu'il posa sur le bureau fut une provocation supplémentaire et Shannon se visualisa très bien en train de lui péter les dents. "Comment ça marche ?!" reprit-il d'un ton moqueur, "Marlene a des vues sur moi, voilà ce qui marche". Shannon se mit à rire parce que le fait que Mcki ait vaguement des sentiments pour lui le faisait quand même rire. "J'sais pas ce que Marlene fait de ses nuits, ni de ses matinées, et tant mieux" continua-t-il alors que son pied tapait le sol parce que ça commençait à lui courir sur la baguette d'être enfermé ici. "Sérieux, moi j'apprécie bien Magda. C'est la copine de mon pote, quand même" - pas sûr que ça aide, tout compte fait...

L’auror Dawlish s’étouffa avec sa salive alors qu’un rire amusé menaçait de passer le pas de ses lèvres : Marlene avait des vues sur lui. Il n’y avait rien de drôle dans la situation actuelle, si ce n’était que de voir l’accusé s’excité comme un pou d’inconfort. Quelque chose dans l’imaginaire de John lui donnait l’impression que le visage de l’autre sorcier pourrait gonfler tant il était agité et devenir rouge tomate et pourquoi pas explosé comme dans un dessin animé? BAM! L’enquêteur écrasa durement sa main contre la table, histoire de sortir de ce mauvais épisode des feux de l’amour. Le dossier McKinnon était clos, du moins pour le moment, il semblait bien que l’irlandais ne cracherait rien de pertinent. John le dévisageant un moment, le temps de considéré si O’Mahony aurait pu vouloir se débarrasser de la jeune néerlandaise par jalousie – il connaissait Athos Greyson, vu l’enquête, peut-être que Shannon avait des vus sur le père. Cela n’expliquait pas les autres meurtres. « La conjointe de votre ami…? » s’autorisa-t-il quand même à commenter. Peut-être O’Mahony avait des réserves face au bonheur des autres? Après tout, les victimes n’étaient-elles pas toutes intimement liées à des familles unies? Plusieurs mères, d’ailleurs. « Comment vas votre mère? » demanda-t-il sans pincette et en agitant sa baguette pour libérer les menottes qui limitait les mouvements de l’interrogé. Ce n’était pas par empathie, John n’était simplement pas fan des bagarres lâches. « Et votre père? »

La tension montait. « Avoir un fils alcoolique et instable doit être une amère déception. À ce qu’on dit, il n’est pas rare de vous voir en pilier de comptoir, puant le vieux whisky, on vous aurait même déjà vu cuver votre alcool dans une ruelle du Chemin de traverse, glorieux. » Les enquêteurs en avaient appris beaucoup sur cet homme au profil pourtant discret et secret. Ils savaient qu’il rentrait tard, très tôt le matin, buvait beaucoup, disparaissait parfois quelques temps.

Shannon n'avait pas vraiment prévu de questions plus personnelles. Son enfance et la manière dont il l'avait passée était quelque chose dont il parlait librement, sans s'épancher toutefois sur les problèmes qui en avaient découlé. Le jeune homme n'avait jamais connu sa mère pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait jamais essayé d'en savoir plus à son sujet. Grandir sans l'amour d'une mère avait assurément laissé plus de marques sur lui qu'il ne voudrait bien l'admettre. Les "mommy issues" n'étaient pas vraiment quelque chose dont on pouvait se vanter, en tout cas pensait-il. Quoiqu'il en soit, l'Auror lui asséna un double uppercut en parlant de sa mère ET de son père. Il eut dans un même temps une attitude très paradoxale puisqu'il lui libéra les mains... Oh ce n'était pas une bonne idée. "Mon père est aussi alcoolique que moi" répondit Shannon d'une voix glaciale, "et il en a bien rien à faire que j'existe. Il n'est même pas venu quand j'étais à l'hosto après l'attentat d'avril". Et oui, peut-être que ça le touchait plus qu'il ne voudrait bien l'admettre. "Ma mère je l'ai jamais connu. Ça règle le problème de la déception, non ?!". Et puis, si John n'avait jamais décuvé au Chemin de Traverse, il ne se rendait sans doute pas compte de l'agréable sensation que c'était. "J'passe plus trop dans les Allées sorcières. Des fois qu'on ait encore la brillante idée d'y faire péter des bombes" ajouta-t-il en se massant les poignets. Shannon n'ajouta pas que l'attentat l'avait empêché de dormir, qu'il devait souvent prendre l'air en pleine nuit pour se calmer, qu'il lui faisait faire des attaques de panique et qu'il avait dû aller voir une psychomage pour calmer ses nerfs qui avaient tendance à vriller. Parler seulement de l'attentat lui faisait mal, mais c'était souvent nécessaire.

John aurait haïs qu’on lui parle de ses parents. Un père alcoolique et une mère qui s’est fait la malle, il y avait là matériel pour un bon traumatisme bien ancrée. Il constata que l’interviewé et lui-même avait trop en commun, quoique l’auror n’en ferait pas le motif d’un killing spree pour autant. Malgré toute la haine qu’il éprouvait en ce moment pour O’Mahonny, le sorcier ne put s’empêcher une certaine admiration pour son self-control : l’auror Dawlish aurait certainement décocher une droite si on lui avait poser de telles questions sur un ton aussi arrogant. Cette constations l’amusa. « Ça règle effectivement la question de la déception… » il fit mine de penser « c’est plutôt cohérent aussi. Abandon, parents absents, négligents, c’est typique des meurtriers qui s’attaquent exclusivement aux parents. C’est curieux, par contre, comme vous avez une préférence pour les mères…soit vous recherchez à propager votre souffrance, soit vous en voulez vraiment à cette salope qui vous a rendu tous deux alcooliques, votre père et vous. » John Dawlish se comportait comme un vrai bouffon. Les doigts de ses mains lui picotaient. Il avait envie de provoquer, pour mieux décocher. Shannon avait la parfaite gueule du mec coupable, et le background aussi, mais par-dessous tout, l’arbitre avait posé une action tout à fait brillante et bien incompatible avec un homme qui prétendait être trop trouillard pour circuler dans les rues ‘dangereuses’ du Londres sorciers. L’auror se leva brusquement, puis rangea sa baguette. « Épargnez-moi cette comédie! Vous êtes certes minable, mais vous n’êtes pas un trouillard : autrement expliquez-moi comment et pourquoi votre premier réflexe a été de vous jeter dans le danger, cette soirée-là, au Festi’Witch. C’était brillant, de vous élancer en héro dans le lac et contaminer la scène de crime de vos empruntes. La prochaine fois restez y jusqu’à l’arrivée des secours, ça fera encore moins suspect. » John Dawlish était désormais convaincu que Shannon O’Mahonny avait délibérément contaminé la scène de crime histoire que les médicomage-légistes puissent expliquer la présence de ses empruntes un peu partout sur le cadavre de la jeune mère.

La main droite de l’auror se referma en un poing.

Shannon était sur le cul. Mais vraiment. On ne lui avait pas aussi mal parlé depuis la dernière fois qu'il s'était pris une cuite dans un port moldu, et ça commençait à dater. L'Auror semblait toujours trouver de nouvelles stupidités à déblatérer, sans doute pour le faire sortir de ses gonds, ce qu'il parvenait tout à fait à faire. Quelqu'un de plus tempéré aurait vu toute la tactique du bad cop. Mais à cet instant, peu importait dans l'esprit de Shannon ce qu'il avait fait, le pourquoi il était là, sa culpabilité, sa vie de merde. Les paroles de l'homme le touchaient, sans doute plus qu'elles ne l'auraient dû. Shannon n'avait jamais su qui était sa mère, sinon qu'elle était colombienne, sans doute tristement une fille de joie. Mais que cet individu l'insulte aussi sèchement, ça lui paraissait tellement gratuit que même lui en était scandalisé.
Et les paroles suivantes coulaient dans ses oreilles sans même qu'il ne les entende, lui, debout comme un piquet. Le sang semblait s'agglutiner dans ses doigts qu'il voulait refermer autour de sa gorge pour lui faire cracher des excuses qu'il lui paraissait mériter. Et finalement, c'est lorsque l'imbécile eut finit sa tirade que le coup parti brusquement, triste illustration de l'impulsivité de Shannon. Bim, dans les dents.

John Dawlish accueilli le poing de l’accusé contre ses dents avec un plaisir malsain. Il esquissa même un sourire qui dévoila une jolie rangée de dents blanches recouvertes de sang. Il n’attendit pas plus avant de décoché à son tour son poing déjà fermé. Self-defense, dirait-il. Le craquement sonore qui suivi le fracassement de sa main contre le nez d’O’Mahonny rappela à l’auror ses étés à erré dans les rues les moins fréquentables de Manchester. Shannon ne le déçu pas et ces deux hommes aussi similaires que différents échangèrent des coups d’une force remarquable. L’histoire ne dit pas s’ils se sont frappés sur la gueule jusqu’à ce qu’ils soient trop fatigués pour continuer, ou alors si la brigade, alerté par le bruit d’une chaise qui roula, vint séparer ces deux spécimens sanguins. Chose était sur : l’un des deux passa une nuit dans une froide cellule, alors que l’autre rempli une déposition après qu’on lui ait nettoyé le visage et étendu une bonne couche d’essence de dictame.