Chère Mademoiselle Desvages,

Je vous envoie cette missive pour me rappeler à vous. Votre nom est comme un souvenir bienheureux du passé. A coup d’encre noire et de parchemins de couleur ocre. J’avoue avoir été interloqué de voir apparaître un restaurant, au doux nom français. Patrie, qui est celle de votre cœur.
Et, dont j’ai aimé converser avec vous et vos quelques mots empreints de cette consonance française qui m’a tant plu.

Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi et notre correspondance, établie dans un but d’échanger sur les coutumes respectives de nos pays voisins. Afin d’en apprendre plus sur cette culture qui nous est méconnue. L’élégance à la française contre le flegme somme toute britannique.

Je dois avouer que vous lire, me manque. Et, que de comprendre votre parcours m’intéresse. Sincèrement. Comment vous portez vous alors ? Se peut-il qu’un jour, je puisse déjeuner en votre compagnie ? Répondez-moi, Celeste, je vous en prie. Que nous reprenions peut-être, où nous en sommes restés. Avec quelques années en plus certes, mais avec cette forme d’amitié, qui n’a pas changé. En ce qui me concerne, du moins.

Au plaisir de vous lire prochainement.

Avec toute mon amitié,
Corban Yaxley

Chère Mademoiselle Desvages,

Je pense que vous pouvez m’appeler plus facilement mon cher correspondant. Ou alors Corban, si cela vous facilite les choses. Pardonnez-moi, dans mon précédent courrier, je vous ai nommée par votre prénom sans vous en demander la permission. Cela est décidément très incommodant et inconvenant de ma part. Ne m’en tenez pas rigueur. Il en est de même pour moi, j’ai gardé toute notre correspondance du temps de Poudlard. Elle est précieusement cachée au regard de tous, comme un trésor.
Nous pourrions ensemble découvrir le Londres sorcier, si je me permets. Vous n’êtes bien évidemment pas obligée d’accepter. Le British Museum, est un lieu véritablement unique ! Et, pour répondre à vos interrogations concernant votre amie Sofia, je m’en souviens parfaitement bien.

Par Paracelse ! Cela doit vous changer de votre Sud de la France, natal. Je vous remercie par ailleurs de vous enquérir de ma santé mais je me porte assez bien. Par les temps qui courent.
Quelle merveilleuse nouvelle. Sachez, que je suis sincère qu’une telle entreprise ait pu voir le jour et que vous en soyez l’instigatrice. Je serai bien évidemment ravi de vous retrouver pour un déjeuner, lors de votre jour de repos. De mon côté, je pense pouvoir me libérer quelque peu de mes obligations. Là encore, vous m’enchantez par de tels propos. Et, je vous en remercie.

J’espère cependant ne pas vous décevoir, quand nous serons amenés à nous voir réellement.
Cependant, je partage ce même sentiment.

En espérant avoir de vos nouvelles.

Votre correspondant,
Corban Liam Yaxley

Ma chère correspondante,

Je suis ravi de lire de tels propos émanant de votre personne. Votre écriture m’a sensiblement manqué et voir votre délicieuse écriture couchée sur le papier, me satisfait amplement. J’en éprouve aussi de la nostalgie, mais cette dernière ne résonne pas comme quelque chose de négatif. Bien au contraire. Je me sens chanceux, d’avoir pareilles réponses de votre part. Et, conserver notre correspondance ainsi établie, me fait vraiment plaisir. Plaisir, qui se traduit encore par le fait que je peux employer votre charmant prénom, sans n’émettre aucune offense.

J’éprouve encore une certaine joie quand je comprends que mon idée vous plait. Celle de pouvoir visiter le Londres sorcier, en ma compagnie. Vous me dites quand vous êtes libre, et nous pourrons prévoir en conséquence. Je ne fais évidemment pas cela pour être récompensé. Cependant, j’avoue être curieux d’un potentiel dessert préparé par vos soins. Là encore, je vous ferais part de mon choix. Bien que j’aie déjà une petite idée en tête. J’ai une grande affection pour la Pavlova, quand cette dernière n’est pas trop sucrée. Sachez, que j’ai hâte, maintenant !

Vous êtes une personne admirable et ambitieuse. Mais cela a joué en votre faveur, en faisant en sorte de vous faire une place dans ce monde un peu trop masculin qu’est la cuisine de palace. J’en suis vraiment ravi pour vous. Car, vous méritez amplement ce succès qui vous est dû. J’espère en revanche, que vous parviendrez à vous faire aux rudes hivers londoniens, vous changeant irrémédiablement de ceux vécus dans votre France natale.

Cette vision que vous avez de moi, me sied. Car je me plais à croire que vous avez vu juste. Je travaille au Ministère de la Magie, sous l’autorité d’un Directeur à la fois compétent et magnanime. Qui m’a laissé la chance d’être son Assistant personnel et aussi, son directeur de campagne. Je dois vous certifier, que je suis assez occupé mais ce travail est une pépite. Voyez, j’aime ce sentiment d’être important et indispensable. Peut-être, l’avez-vous quand votre clientèle se réjouit à chacun de vos plats ? Et, qu’ils en redemandent ?

Celeste, je ne pense pas être un jour, déçu par vous. Vous m’avez plu par vos écrits alors je suis certain que quand je vous verrais devant moi, mes sentiments n’en seront pas affectés. Il y aura toujours cette appréhension avant de vous rencontrer, mais elle disparaitra bien vite. Soyez-en certaine. Parce qu’il y a quand même cette curiosité d’enfin vous connaître qui prend le dessus. Et, qui ne va pas disparaitre.

Avec toute mon amitié.

Votre correspondant,
Corban Liam Yaxley

Ma chère correspondante,

Sachez que je ne vous en tiens nullement rigueur et je comprends parfaitement. Moi-même ayant été soumis à quelques obligations de mon côté. Cependant, c’est avec un ravissement certain que j’ai reçu votre courrier. Ainsi donc, vous vous adonniez à la formation d’un nouveau commis de cuisine ? Celui-ci étant alors capable de reproduire votre mousse au chocolat, à la perfection ? Cela attise ma gourmandise, n’étant pourtant pas friand de chocolat. Mais, je reste néanmoins curieux quant à la dégustation de votre dessert cacaoté. Si, vous me le permettez, bien évidemment. Par de tels propos, vous m’enchantez très chère, et je partage ce même avis. Cette correspondance épistolaire a été le point d’orgue pour une entente des plus enivrantes. Je ne regrette en rien, d’avoir entamé ce tel processus avec vous. Pour tout vous avouer, je ne souhaite nullement une autre correspondante.

Les deux dates me conviennent. Pour ce qui est du vingt-cinq, je suis moi aussi attendu à la grande tablée des Yaxley. Ne vous en formalisez pas. Je vous remercie par avance pour la Pavlova et pour le fait que vous respectiez mes goûts. J’ai l’impression que quand un entremets est trop sucré, il en perd paradoxalement de sa saveur. Ce qui le gâche, inexorablement. J’ai eu à loisir de tester quelques fantasques mets créés par des cuisiniers allant de pair, et j’ai trouvé cela outrageant. Comme vous le dites si bien, la créativité est un atout, mais elle doit être utilisée avec parcimonie.

Je vous reconnais bien là, ma chère correspondante. Fuir à la première difficulté n’est pas dans votre personnalité et là encore, je vous rejoins là-dessus. Je suis ravi, si une de vos nouvelles amies se porte garante de votre santé londonienne. Soyez assurée, que vous voir disparaitre à cause de cette chère Londres et de ses frimas, ne m’enchanterait guère.

Cela me fait sourire également, car je nous concède encore quelques différences somme toute délicieuses. Et, je pense que vous avez raison : nos départements se soustraient à vos bureaux, et inversement. En ce qui me concerne, je travaille donc au Département des Accidents et Catastrophes Magiques. Vous me flattez, par vos palabres et soyez certaine qu’elles me saisissent d’une sensation particulière. Je vous en remercie. Pour ce faire, j’ai grande hâte de vous complimenter, car je suis certain que chacun de vos plats doit être un enchantement pour le palais.

Malgré l’appréhension qui m’étreint quant à vous voir en personne, je suis impatient. Impatient de mettre un doux visage sur ces mots délicats.

Avec toute mon amitié.

Votre correspondant,
Corban Liam Yaxley

Ma chère correspondante,

Je n’en doute nullement, chère Celeste. Je serais tellement honoré de la goûter et de voir ainsi, votre talent de mes propres yeux. Si ma demande vous semble modeste, il se peut que j’en vienne à demander plus. Mais, cela est bien évidemment à prendre sur le ton de l’humour. Je suis déjà très heureux que vous me fassiez tester ce mets délicieux, dont vous êtes la préparatrice.

Nous partageons décidément, les mêmes sentiments. Et tout comme vous, je ressens une vive émotion à la lecture de ces mots. Et, de ce que vous pouvez alors penser de moi. Là encore, j’en suis définitivement flatté.

Sachez ma chère correspondante, qu’il en est de même pour moi. J’ai envie de vous voir, aussi vite que possible. Afin que je puisse enfin, mettre un visage sur votre plume exquise. Je vous pardonne votre entrain, le mien étant sensiblement identique. Pour ce qui est de ce chef des plus fantasques, ce dernier a voulu faire œuvre de créativité en associant des saveurs délicates qui après un certain recul, n’allaient définitivement pas ensemble. Ce fut un fiasco total. Je pense très chère Celeste, que vous pourrez réussir un tel prodige. Aisément. Car, j’ai une certaine confiance en vous et j’estime ne pas me tromper.

Puis-je encore, si vous me le permettez, vous faire un jour découvrir notre Ministère de la Magie ? Comme cela, vous pourrez vous rendre compte de nos petites et légères différences. Qui sont réellement plaisantes, vous pouvez me croire. Votre ignorance n’en est pas une, elle soulève un questionnement des plus intéressants. Je souhaite, dans un avenir assez proche devenir le Directeur du Département de la Justice Magique. Cela est mon ambition prochaine. Et, j’estime y arriver. Être Assistant personnel, est ma foi, un merveilleux tremplin pour débuter. Vous possédez toute ma confiance, chère Celeste.

Nous sommes sensiblement du même avis. J’ai grande hâte de vous rencontrer.

Avec toute mon amitié.

Votre correspondant,
Corban Liam Yaxley

Celeste Darling,

Je t'envoie ces quelques mots, pour te remercier de ta charmante lettre, et de tes somptueux cadeaux. Ils m'ont touchée droit au cœur, j'avoue avoir été extrêmement émue.

Tu as un goût exquis, et je ne doutais pas que tu trouves les présents, qui font déjà mon bonheur. Je les porteraient la prochaine fois que l'on se verra.

Une table dans ton restaurant ? Je ne m'attendais pas à cette délicate attention. J'accepte avec une immense joie, à condition que tu m'accompagnes. Notre amitié est pour moi, une chose que je chéris plus que tout, et qui je l'espère, sera éternelle.

Je te souhaites du courage, pour ton service.
J'ai hâte de te revoir,
Je t'embrasse.

Ton amie très chère, Selena Stomby..