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Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Ven 22 Jan 2021 - 3:24 | |
| Ah ça, pour lutter, Neo luttait… D’habitude, avec son pantalon, il était vrai - comme si on pouvait déjà parler d’habitude, c’était dire si tout ça était bien naturel. Mais là en l’occurence, elle luttait contre l’envie irrésistible de retrouver les bras de Razvan alors qu’elle venait tout juste de les quitter. C’était indécent tout de même. Presque trop adolescent, inexplicable, comment aurait-elle pu justifier ça si ce n’était les élans fous de son coeur ? Elle lui lança un petit regard plein de défi, les mains sur les hanches, comme prête à l'affronter. « Tu oublies qu’il y a un obstacle entre toi et cette porte. » Un obstacle d’un mètre soixante et un, mais tout de même ! Qu’il essaye de quitter cette cuisine, tiens… Neo saurait trouver une parade pour le garder ici, bien au chaud. C’est qu’il fallait qu’ils mangent - entre autres. « La garder, l’enlever… Tu m’as l’air bien indécis ce que je devrais faire de cette chemise. » Oh bien sûr, elle jouait sur les mots. C’était amusant après tout, de le balader un peu, surtout qu’elle avait très bien compris ce qu’il voulait dire, et ça n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde ! Quand il faudrait partir - idée bien douloureuse - Neolina serait très certainement drapée dans cette même chemise qu’elle porterait sans nul doute la nuit pour avoir l’impression qu’il était avec elle. Romantique ? Elle aurait plutôt dit créative. Après tout, puisque s’endormir dans ses bras la rendait si heureuse, il faudrait bien innover quand elle ne les aurait pas à disposition.
Après l’interlude déclaration, assez hautement chargé en émotion, nos roumains finirent enfin par atteindre leur but initial, après une parenthèse oh combien agréable : manger ! Et avant qu’ils aient la bouche trop pleine pour parler, Razvan répliqua, encore, comme s’il voulait toujours avoir le dernier mot. Et bien, oui, fallait-il qu’elle l’admette, qu’elle aimait que sa bouche s’occupe d’elle plutôt que de croquer autre chose ? « Si tu attends de moi un aveu, tu peux toujours courir. Il y a des choses qui se disent, et des choses qui se vivent. » Ces derniers temps, ils avaient sans doute trop dit, mal dit même. Et désormais, ils vivaient. Et c’était tellement plus agréable. Rien qu’être là, posée dans la cuisine à dévorer sa petite omelette préparée avec amour, à juste échanger des regards et des sourires, c’était suffisant. C’était ça, la vie. En tout cas, celle qu’elle avait envie de mener. Et tandis que Razvan se tournait pour lui offrir la contemplation de son magnifique dos - et de ses magnifiques fesses, évidemment - Neolina se fit la remarque qu’elle pourrait le contempler sous tous les angles et le trouver toujours aussi beau. Ses mains lui rappelaient la sensation fantôme de ses muscles sous ses doigts, alors qu’elle terminait de manger tranquillement dans sa position presque enfantine. Mais ça n’était pas une enfant qui se tenait là, non. C’était une femme, dont le désir se réveilla au moment même où il prononça le mot douche. Un nouveau décor donc, pour une nouvelle étreinte. Ciel, y’aurait-il seulement une pièce de cet appartement où ils n’auraient pas fait l’amour quand la nuit tomberait ? « Je reconnais bien là ton pragmatisme… » se moqua-t’elle un peu en mangeant mine de rien un peu plus vite, pressée par l’invitation. Mais l’insolent se déroba - quelle honte ! - et elle le regarda s’éloigner sans en perdre une miette, déposant son assiette dans l’évier en se disant que la vaisselle pouvait bien attendre.
Et puis, sur la route de la salle de bain, Neo se dit que finalement, maintenant qu’ils avaient réussi à supporter plus d’un mètre de distance entre eux, c’était peut-être l’occasion de régler un souci qu’elle avait en tâche de fond dans sa tête. Filant dans la chambre, elle écrivit un mot sur un bout de parchemin à l’intention de la voisine, l’autorisant à prendre Gabi chez elle pour la nuit. Elle faisait passer ça pour une faveur alors qu’en réalité, elle lui rendait un fier service. Quelques minutes plus tard, le petit avion s’envolait et Neolina rejoignit enfin la salle d’eau, qui avait presque des allures de sauna tant la buée envahissait l’espace. « Désolée, je me suis perdue ! » lança-t’elle d’une voix effrontée. Il avait bien mérité son attente, lui qui l’avait abandonnée dans la cuisine ! « Et comment suis-je supposée te retrouver là-dedans ? » C’était une blague, à moitié. Connaissant sa maladresse, il était évident qu’elle avait une chance sur deux de se vautrer. Sans prendre la peine de se dévêtir, elle enjamba finalement ce qu’elle supposait être une petite marche - mais en fait, il n’y en avait pas - pour rejoindre Razvan, dont elle devinait la silhouette sous la vapeur. L’eau qui dévala en cascade sur elle chassa finalement la buée et elle put planter son regard bien droit dans le sien alors qu’elle l’enlaçait, ses mains liées autour de son cou. « Je me suis dit que cette chemise avait besoin d’un petit coup de frais. » Chemise qui, maintenant que l’eau avait trempé le tissu, épousait parfaitement les formes de son corps. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Ven 22 Jan 2021 - 15:46 | |
| Le temps dans l'appartement semblait avoir arrêté son cours. C'était comme si rien ne pouvait perturber la relation qu'ils redécouvraient, presque comme si rien ne saurait avoir une incidence sur ce qu'ils partageaient. Le naturel entre eux était désarmant et même Razvan ne comprenait pas comment l'un et l'autre pouvait ressentir si peu de gêne. Parce qu'il n'y avait pas de gêne, pas du tout, comme si c'était tout à fait normal qu'ils soient incapables de ne pas se toucher pendant cinq minutes alors qu'ils avaient passé vingt ans à s'ignorer, comme si c'était normal qu'ils ne se fassent pas l'amour sans arrêt alors qu'il leur avait fallu vingt ans aussi pour sauter le pas. Ça n'avait pas de sens, mais c'étaient parfois les situations les plus étranges qui menaient aux plus beaux moments. Cette matinée était la meilleure qu'il puisse espérer, bien meilleure que celle qu'il avait pourtant partagé avec elle en juillet. Les échanges de regard parlaient pour eux, leurs gestes affectueux aussi. Et leurs provocations également. « Je finirai par avoir mon aveu » promit-il d'un ton insolent, le tout suivi d'un sourire en coin. Oh que oui, il allait l'avoir son aveu. Neolina n'était pas au bout de ses peines. C'est peut-être avec cette idée en tête qu'il se déroba à sa présence, satisfait de lui-même pour aller à la douche.
Lorsque l'eau coula sur ses épaules, bouillante, elle détendit encore plus ses muscles qu'ils ne l'étaient déjà et l'homme poussa un soupir de contentement. Il se débarrassait et il le sentait, de toute la tension et du reste de transpiration qui reposait sur sa peau. Pour mieux recommencer après...? Il y avait fort à parier. Mais Neolina se faisait désirer de toute évidence. Douce vengeance s'il en était. La voix effrontée finit par percer le silence de l'eau et un sourire en coin s'invita sur les traits du roumain qui ne répondit même pas à ça. « Attention à la marche » se moqua-t-il doucement, alors qu'il n'y avait précisément pas de marche à enjamber. Il envoya sa main vers elle pour qu'elle s'y accroche et ne tombe pas les fesses par terre - c'est qu'elle était aussi maladroite qu'un poulain qui venait de naître, alors imaginez-là pieds nus dans une douche mouillée qu'elle ne connaissait pas. Il ne fallut pas moins de dix secondes pour mouiller entièrement la chemise que Neolina portait, au grand plaisir de son amant au cou duquel elle s'accrochait. Coup de froid ou coup de chaud, la question devrait être posée, mais le roumain ne dit rien, laissant au contraire, son regard se poser précisément sur ce que cette foutue chemise lui avait caché toute la sainte matinée. Etait-ce l'eau qui lui donnait aussi chaud ou autre chose...? Razvan fit glisser une main contre la joue de Neo, en replaçant une mèche de cheveux blonds qui commençait à s'humidifier à cause de la vapeur d'eau. « C'est très pragmatique de ta part » souffla-t-il avant de faire descendre ses mains beaucoup plus bas que son visage. Ses lèvres à quelques centimètres des siennes, il finit par attraper celle du bas pour la lui mordiller un peu avant de les prendre définitivement et passionnément.
« Je suppose que tu ne passeras pas la nuit ici » dit Razvan quelques heures plus tard alors qu'ils avaient fini par s'assoupir de nouveau tous les deux. Le médicomage tenait Neolina dans ses bras depuis un moment, ils étaient éveillés mais ne parlaient pas. A quoi bon parler puisque le silence s'exprimait très bien pour eux. Ils partageaient là un moment doux, un moment dont ils avaient eu besoin pour se retrouver. Le roumain avait l'impression que plus d'une journée s'était écoulée depuis ce matin-là. Pourtant ce n'était pas le cas du tout. Même pas vingt-quatre heures, déjà tant de moments volés à la face du monde, l'un perdu dans les bras de l'autre. Il n'avait pas envie qu'elle s'en aille. Et pourtant, alors que le soleil commençait à décliner à l'horizon, il s'était sentit le besoin d'en faire la remarque. Sa main glissait tendrement sur son bras alors qu'il regardait la fenêtre qui donnait dehors. Il donnerait cher pour quelques heures encore dans ses bras.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Sam 23 Jan 2021 - 1:02 | |
| C’était un jour ordinaire. Du moins, c’était ce qu’un oeil extérieur aurait pu penser. Après tout, ils ne faisaient rien d’autre que laisser les heures filer, et les remplir avec les activités les plus banales qui soient. Dormir. Manger. Prendre une douche. Habitudes quotidiennes qui se retrouvaient pourtant chamboulées par le simple fait d’être deux. Parce que voilà. Dormir dans les bras l’un de l’autre. Manger après une toute autre gourmandise. Prendre une douche l’un contre l’autre jusqu’à ce que l’eau en devienne froide. C’étaient là de nouvelles habitudes qui semblaient s’installer en une simple journée, et que Neolina avait envie de reproduire jusqu’à la fin des temps. Elle était une femme douce, passionnée, elle l’avait toujours été. Mais là, c’était autre chose, et cette attitude fusionnelle ne lui ressemblait pas tellement pourtant. Elle n’avait jamais vraiment eu de peine à délaisser son amoureux quelques minutes pour satisfaire un autre besoin. Mais là, seul subsistait le besoin d’être auprès de lui.
Alors que l’homme pragmatique s’amusait de la voir emprunter le même chemin que lui, Neolina oublia complètement le but premier d’une douche. C’est que Razvan lui faisait à nouveau perdre tout sens commun, réveillant les autres au passage, et leurs bien langoureux baisers lui procuraient un tel bonheur qu’elle en oublia vite les désagréments d’être sous l’eau - genre, ne pas savoir ouvrir les yeux sans cligner quatre fois. Ce qu’elle fit tout de même, petite biche effarouchée, quand elle parvint à rompre le contact de leurs lèvres pour croiser son regard. « J’avoue que j’aime mieux quand tu les occupes comme ça… » lui glissa-t’elle alors qu’elle s’affairait à essayer de faire la même chose avec la fameuse chemise au centre de toutes leurs conversations. L’eau rendait l’exercice difficile, mais elle y parvint quand même, faisant une petite moue avant de rire et de se taire à nouveau, trop occupée à dévorer sa peau sur laquelle perlait l’eau. Il n’avait pas fallu longtemps avant qu’il l’ait, son aveu. Mais en vérité, il aurait pu lui demander n’importe quoi, elle aurait cédé à toutes ses demandes, comme elle le faisait avec toutes la moindre de ses avances. Comme elle le faisait maintenant.
Le sommeil s’était invité plusieurs fois pour les séparer, même si Neo restait si parfaitement calée dans les bras de Razvan qu’il semblait y avoir un sort d’attache entre eux. Un sort invisible, informulé, qui n’avait besoin d’aucune baguette pour être invoqué. Entre temps, quelques mots échangés, des étreintes, beaucoup, des débuts de choses peu chastes. Epuisés mais inépuisables. Les yeux clos, savourant l’instant, la jeune femme laissait son pouce glisser le long de son flanc, allers-retours qui ne s’arrêtaient pas. La voix de Razvan perça finalement le silence, et elle se dégagea un peu pour le regarder. « Tu ne penses quand même pas te débarrasser de moi si facilement ? » Elle fronça le nez, un peu moqueuse. Du Razvan tout craché ça, penser à la solution la moins agréable des deux. À moins qu’il n’ait envie qu’elle parte, comme elle le sous-entendait, et peut-être aurait-elle pu avoir un doute si elle ne le connaissait pas si bien, et si leur connexion n’était pas aussi forte. « Tes bras vont devoir m’accueillir pour la nuit, je crois… » Comme si c’était une corvée, vraiment. Neo attrapa la main qui lui caressait le bras, la chatouillait même un peu, et la porta à ses lèvres pour déposer un tendre baiser sur chacune de ses phalanges abîmées. Elle aurait le temps plus tard pour les questions dont elle connaissait déjà la réponse. « Il va tout de même falloir que vous sympathisiez, avec Gabi. » Ah oui, ça… aussi agréables soient les moments passés avec Razvan, chez Razvan pour l’instant, Neolina ne resterait pas éternellement éloignée de son petit amour à quatre pattes. « Même si, à mon avis, ça sera plutôt à lui de t’apprivoiser. » Elle savait qu’il ferait un effort, malgré sa phobie qui, comme bien des peurs, ne s’expliquait pas vraiment. Bien sûr, elle se souvenait de l’épisode un peu traumatisant qu’il avait vécu mais tout de même. Un grand type de plus de trente ans comme Razvan, effrayé par une petite bête, c’était assez cocasse ! Sans doute devrait-il prendre beaucoup sur lui pour cohabiter un peu avec son adorable Gabi. Mais après tout, aussi idyllique soit ce joli début, une relation était aussi faites de compromis. Neo savait qu’elle en aurait elle aussi à faire, mais ce n’était pas l’heure d’y penser. Le temps filait doucement, et elle ne voulait pas perdre une seule minute à se prendre la tête. C’était un jour ordinaire, oui, et elle avait bien l’intention qu’il s’achève tranquillement dans les bras de l’homme qu’elle aimait. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Sam 23 Jan 2021 - 11:48 | |
| Le calme paisible de l'appartement de Razvan ne laissait pas imaginer ce qui s'y passait depuis le début de matinée. Bien allongés dans le lit, Neolina et lui profitaient d'un moment tranquille, à s'enivrer de la présence de l'autre, de son souffle régulier, de sa chaleur aussi. C'était tout nouveau pour eux de s'apprivoiser comme ils le faisaient ou en tout cas, de se découvrir de cette manière. Longtemps amis, très proches, ils ne s'étaient jamais autorisés à passer la barrière de la bienséance et diable, ils auraient dû. Ils auraient dû écouter leurs corps plus tôt, ils auraient dû se laisser aller à leurs pulsions plutôt que d'écouter leurs consciences. Ou bien alors, devraient-ils écouter leurs consciences...? Razvan ne parvenait pas à regretter, en tout cas pour l'instant, la décision qu'il avait prise ce matin-là de répondre au spontané baiser de Neolina. Et maintenant qu'elle était allongée contre lui, son corps épousant curieusement les formes du sien, il ne voulait pas la laisser partir. La perspective de la nuit qui tombe lui laissait davantage un goût amer qu'autre chose. Car après la folle journée qu'ils avaient passée, entrecoupée de siestes et de moments d'amour, comment espérer embrasser le rythme normal du sommeil régulier ? Il n'y parviendrait pas, regarderait le plafond toute la nuit en regrettant qu'elle ne soit pas là. Mais voilà, comme si elle lisait dans ses pensées, le regard vif, Neo balaya ses angoisses d'un geste de la main avant de prendre la sienne pour lui embrasser tendrement ses phalanges qu'il martyrisait trois soirs par semaine. Il aurait pu objecter qu'elle avait un animal duquel elle devait s'occuper - il l'aurait fait s'il en avait eu quelque chose à faire de cette bestiole, mais ce n'était pas le cas. Égoïstement, il se disait que cet animal pouvait bien passer une nuit sans sa maîtresse, pour partager cette dernière avec son amant. Comme pour traduire ses pensées, le roumain la serra un peu plus dans ses bras, sans néanmoins la serrer trop fort de peur de lui faire mal. « Une nuit, ou plus, c'est bien toi qui décide » lui dit-il simplement. Elle aurait pu décider de squatter ad vitam aeternam que cela ne l'aurait pas dérangé. Comment cela aurait-il pu le déranger ?
Razvan vivait seul depuis sept ans. Sept ans qu'il s'endormait en regardant le plafond, d'abord dans une maison qui n'était plus réchauffée de la présence de la seule personne qui n'était pas froide, puis dans cet appartement auquel le médicomage n'essayait même pas de s'attacher. Aussi peu matérialiste fut-il, l'endroit où il vivait comptait beaucoup pour le slave, qui en partant de sa maison minuscule en Roumanie avait presque ressenti un plus puissant crève-cœur que celui de quitter son pays. S'il ne s'attachait pas à cet endroit, plus facile ce serait pour lui de rentrer chez lui, si tant est qu'un jour ça arrive. La présence solaire de Neolina semblait donner un nouveau charme à l'endroit, comme si c'était ce qu'il attendait pour montrer son vrai potentiel. C'était surprenant, tout le pouvoir qui peut simplement résider dans une douce présence. Douce présence qui s'assombrit un peu quand elle mit sur la table le sujet de son croup de malheur : « Huuuumf... » répondit-il simplement. Sympathiser avec, sympathiser avec... Razvan restait persuadé que ce perfide animal finirait par le mordre, c'était comme ça. La queue qui frétille et le regard joueur, c'est pour mieux planter les crocs par derrière. Son aversion pour les croups était peut-être enfantine mais elle remontait à loin, à une époque où gamin, il avait vraiment cru qu'il allait se faire dévorer. Et à dire vrai, si la petite maison de sa tante n'était pas si proche, ce serait sans doute arrivé. « Il va avoir du travail » marmonna-t-il en faisant de son mieux pour ne pas avoir un ton désobligeant qui, il le savait, risquait de tendre leur moment, « je me porterai mieux s'il reste à un mètre de distance de moi ». Autant être honnête. Il ne comprenait même pas pourquoi elle avait un animal pareil - quel intérêt ? - ni pourquoi elle y était tant attachée. Les quelques animaux qu'il avait eu - des poules, principalement - avaient fini à la casserole parce que c'était à ça qu'elles servaient. L'inutilité de l'existence d'un croup, ça le dépassait. Razvan glissa sa main sur la joue de Neolina pour la lui caresser alors que le jour continuait de décliner à l'horizon. « Qu'est-ce qui t'a fait venir, ce matin ? ». Il avait besoin de savoir. Quelque chose avait dû arriver pour qu'elle ait pour réaction de venir le voir, si tôt le matin, et assumer ses sentiments envers lui après des mois et des mois de déchirement. Mais qui sait, peut-être ne voudrait-elle pas en parler non plus.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Sam 23 Jan 2021 - 18:58 | |
| Une nuit ou plus… L’idée était alléchante. Pour le moment, Neo se concentrait sur l’instant présent, préférant ne pas faire de plan sur la comète car réfléchir plus loin, c’était réfléchir, déjà, et elle n’en avait pas envie. Elle savait juste une chose, une évidence, c’était qu’ils étaient en train de vivre le début d’une histoire et que ni l’un ni l’autre n’avait envie qu’elle s’achève, pas comme ces autres fois où justement, en réfléchissant, ils avaient coupé court à tout espoir. Mais pour l’instant, demain était un autre jour, et il serait alors temps de se demander comme l’occuper. Alors oui, l’idée de passer chaque nuit dans ses bras était plaisante, car il saurait chasser le moindre de ses cauchemars, apaiser la moindre contariété, effacer les petits tracas de la journée. Et celle d’’aujourd’hui, pour la première fois depuis longtemps, n’en avait vu aucun venir entacher sa bien belle humeur. « C’est nous qui décidons. » le corrigea-t’elle avec douceur. Parce qu’ils étaient un nous, désormais.
Et autour de ce nous gravitait beaucoup de choses avec lesquelles il faudrait composer. Neolina essayait de ne pas penser à Mihaela, pour l’instant loin d’eux, mais elle savait au fond d’elle qu’un jour ou l’autre, il lui faudrait affronter la peur sourde qui lui plombait le ventre. Rencontrer la petite avait été une épreuve, qu’elle avait accepté de vivre pour lui. Elle savait qu’elle avait la force en elle pour pouvoir vivre avec ça, avec l’idée que cette enfant-là ferait partie de sa famille si tout se passait bien - et tout se passerait bien, pas vrai ? Mais elle qui avait si longtemps renoncé à en former une, c’était une idée difficile à imaginer. Pour l’instant, hein. Et seul comptait l’instant même si au fond, c’était elle qui avait mis le sujet de son croup sur le tapis. Mais voilà, il était une partie de sa famille, à elle. Incomparable avec un enfant, bien sûr, mais elle l’aimait et Razvan devrait faire avec. Sa réaction en onomatopée parla pour lui, et sa bougonnerie la fit sourire tant elle trouvait touchant le fait de voir cet homme si fort dévoiler une étonnante part de faiblesse, et ne même pas essayer de le lui cacher. « Je ne te demande pas de l’aimer. » le rassura-t’elle en caressant la paume de sa main avant d’y entrelacer ses doigts. « Je préfère que tu gardes cet amour pour moi. » termina-t’elle, déposa un baiser sur le bout de son nez avant de retourner se nicher dans le creux de son cou, caressant désormais sa paume de son pouce.
Le sujet du croup étant clos, Neo eut toutefois l'impressio, d’avoir ouvert une petite porte, et les courants d’air en forme de questionnement semblaient s’être frayés un chemin dans leur cocon. La question de Razvan la surprit un peu, la désarçonna même si on pouvait ainsi dire. Non pas qu’elle ne pouvait pas être honnête sur la question, non. Mais pour expliquer ça, et bien… Il fallait se replonger dans tout son cheminement de pensée qui l’avait drôlement tourmentée ces derniers temps. Il fallait peut-être aussi avouer à Razvan qu’il n’avait pas été le seul dans sa tête ces derniers mois. Et si elle se disait qu’elle pouvait en parler parce qu’après tout, elle n’avait rien à se reprocher, quelque chose au fond d’elle se sentait finalement un peu coupable. Même si le roumain avait mis fin à ses espoirs, engendrant une vague de douleur et de colère chez elle, elle s’était beaucoup reproché ces derniers temps de ne pas s’être battue, de ne pas avoir sauté le pas plus tôt alors que, voilà le résultat : une journée comme celle-là, et bien d’autres à venir. Mais à l’époque, elle n’était pas prête, et lui non plus sans doute. Pour autant, confier qu’un autre homme avait pris la place qu’il n’avait pas voulu occuper autrefois, c’était un aveu qu’elle réservait pour un autre moment. Heureusement, nichée contre lui, Razvan ne pouvait lire l’expression de son visage, qui s’apaisa un peu quand elle prit la parole. « J’ai suivi mon coeur… » admit-elle, paraphrasant ainsi les mots de sa soeur. Après tout, rien n’aurait pu être plus exact que ça. « Et les excellents conseils d’une personne bien plus sage que moi. » Après tout, il fallait rendre à Iléana ce qui était à Iléana. Son aînée semblait l’avoir toujours mieux connue qu’elle-même ne se connaissait et ce, malgré la distance et les épreuves qui auraient pu casser ce lien si fort qu’elles avaient. Comme celui qui liait Razvan et Neo, finalement. Loin de yeux, loin du coeur, disait-on. Jamais cette phrase n’avait été aussi fausse même si, à cet instant, leurs yeux comme leurs coeurs ne pouvaient pas être plus proches. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Sam 23 Jan 2021 - 23:30 | |
| Réapprendre à parler à la première personne du pluriel. L'exercice semblait titanesque pour deux âmes solitaires. Neolina était plus sociable que lui ne le sera jamais. Elle avait des amis, des gens sur qui compter, une famille aussi. Razvan n'avait qu'elle, n'avait eu qu'elle pendant des années, toutes ces années où il avait été seul, correspondant uniquement par courrier avec son amie d'enfance. Alors oui, pour un homme qui avait tant connu la solitude, parler d'un "nous" était difficile. Surtout qu'il était surtout du genre à s'effacer pour laisser la décision de l'autre prévaloir sur la sienne. Mais voilà, tous les deux étaient quand même sur la même longueur d'onde, non ? N'était-ce pas la base de leur relation après tout ? Ne pas avoir besoin de parler, en tout cas dans son cas, pour qu'elle le comprenne à la perfection ? N'était-ce pas comme cela qu'ils avaient toujours fait, lui se complaisant dans le silence pendant qu'elle parlait, lui la comprenant malgré l'avalanche de mots et elle le comprenant par son regard ? Tout cela suffisait. Et le roumain réalisait aussi qu'à ce moment-là, et peut-être pour toujours, il ferait toujours tout ce qui rendrait Neolina heureuse. Et croyez-le ou non, cela comptait également le croup. Le fameux croup de Neo que le médicomage détestait sans connaître, parce que tout ce qui ressemblait de près ou de loin à cette espèce lui faisait peur. Il aurait pu être ironique pour un mangemort d'avoir peur d'un gros chien mais après tout, ce n'était pas comme s'il était ravi d'en être un. Aussi ne répondit-il rien, car comme souvent, les silences parlaient pour lui-même. Il ne pouvait pas aimer pareille créature de toute façon. Il n'y avait aucun univers où ça arrivait, ou même où il laissait sa main traîner sur le pelage de cette chose. Alors Neo pouvait bien ne pas s'inquiéter. Il n'y avait aucune chance pour qu'un centième de l'amour qu'il ressentait pour elle soit dirigé vers... Babi ? Dadi ? Il avait déjà oublié le nom.
Neolina bien collée contre lui, Razvan ferma les yeux en attendant - redoutant ? - sa réponse. Qu'est-ce qui avait bien pu la faire changer d'avis ? Il n'avait pas l'imagination bien fertile. Ce n'était pas le genre d'homme à fantasmer un monde meilleur, à avoir des rêves plein la tête. Ce n'était pas non plus le genre à se laisser aller à la divagation. Razvan avait un pied à terre, et bien enfoncé dans le sol. Se faire des films n'était pas son genre alors imaginer pourquoi Neo avait changé d'avis sur leur décision de juillet était impossible. Finalement, finalement, la réponse vînt. Concentré sur la douceur de ses mains, il s'écoula un petit silence. « Dois-je remercier ta soeur ? » fit-il d'un ton un peu amusé. Razvan disait ça comme ça, sans savoir qu'il tapait juste. Ce n'était pas un élan de perspicacité. Juste qu'il connaissait Neo. Il connaissait Iléana. Et il savait combien elles étaient proches, l'une et l'autre, il savait combien elle comptait pour elle. S'il devait envoyer un hibou jusqu'en Roumanie pour remercier sa soeur, il serait près à le faire. Car ce qu'il vivait là était fort, largement plus fort que ce qu'il aurait pu imaginer. Le médicomage embrassa le front de Neolina délicatement avant d'ajouter : « Qui que ce soit, je ne saurais assez le remercier » avoua-t-il doucement, « tu as pris une décision que j'étais incapable de prendre, car je suis incapable de prendre les bonnes décisions ». La fin de sa phrase lui avait un peu échappé mais elle était pensive et sincère. Razvan faisait toujours les plus mauvais choix et ces derniers commençaient à peser bien lourds sur ses épaules d'homme fatigué.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Lun 25 Jan 2021 - 3:56 | |
| La magie, dans le monde qui était le leur, pouvait expliquer bien des choses. Toutefois, le lien qui unissait Neo et Razvan dépassait largement les frontières de l’explicable. Dans un élan de pure honnêteté, Neolina avait admis que cette courageuse décision n’était pas de son seul fait, parce qu’elle n’en ressentait aucune gêne, aucune honte. Un esprit fier aurait sans doute pu se garder de dévoiler une telle confession, mais à quoi bon ? Iléana avait été le déclic que son coeur attendait. La voix de la sagesse et de la raison, comme souvent. Une voix qui l’avait presque toujours aidée à emprunter le chemin qu’elle savait pourtant déjà être le bon. Jamais elle ne lui avait fait une réelle révélation mais avec les bons mots, l’avait simplement encouragée avec bienveillance à assumer ses choix parfois douloureux. Sans elle, peut-être ne serait-elle pas mariée. Peut-être n’aurait-elle pas divorcé. Peut-être ne serait-elle pas venue à Londres. Derrière chaque grande décision qu’elle avait prise se tenait l’ombre rassurante de sa soeur.
Razvan le savait, et devina donc sans mal le nom qu’elle avait tu sans raison apparente, la pudeur peut-être ? C’était comme s’il lisait ses pensées, mais après tout, cela avait toujours été un peu le cas. Sauf à un moment où peut-être aurait-il pu lire entre les lignes l’amour qu’elle n’avait pas osé lui déclarer. Mais le mal était fait, et un peu réparé d’ailleurs. Elle sourit tendrement en entendant le nom de son aînée, du doux accent slave de Razvan, et acquiesça lentement tout contre lui. Et comme toujours, parce que Razvan était ainsi fait, il se fustigea encore pour un acte du passé. Et il avait tort qui plus est, terriblement tort. Il fallait qu’il l’entende. « Ne dis pas ça. » commença-t’elle en se dégageant un peu pour pouvoir le regarder. Elle retrouva dans ses prunelles brunes ce mélange de nostalgie et de tendresse qu’elle n’avait jamais vu que chez lui. « C’est vrai, j’ai décidé ce matin de venir. Parce que j'ai réalisé que ce que je ressentais pour toi était bien plus fort que les stupides raisons que j'invoquais pour ne pas risquer de te perdre. » Il y eut un petit silence. Elle n’expliciterait pas ces raisons. Qu’il ne le lui demande pas, pas pour l’instant. « Et j’ai décidé de t’embrasser, et j’étais morte de peur à l’idée de… » De subir un refus aussi violent qu’en septembre. Mais au lieu de parler, elle l’embrassa avec douceur, pour la millième fois de la journée certainement. Sa main s’était désormais invitée sur sa joue, plus rugueuse que ce matin là, lui rappelant que le temps passait. « Mais toi aussi, tu as décidé. Tu m’as embrassée comme jamais tu ne l’avais fait avant. Tu as décidé que c’était possible. » Parler de ça, réévoquer à demi-mots des souvenirs douloureux fit naître quelques larmes qui ne coulèrent pas. Son sourire vint finalement faire mentir ses yeux. « Tu as pris une décision. Et je suis intimement convaincue que c’est la bonne. »
Parler autant à coeur ouvert l’avait follement émue, mais elle n’avait pas envie de pleurer. Elle ne voulait pas gâcher un instant pareil avec ses larmes. Aussi l’embrassa-t’elle à nouveau, avec toute la fougue et la passion qui l’animait, liant ses doigts aux siens pour serrer sa main du plus fort qu’elle pouvait. Elle lui avait déjà dit qu’à ses côtés, le monde continuait de tourner, mais sans eux. C’était ce qu’elle ressentait à cet instant, un vertige fou alors qu’ils étaient immobiles, insouciants. « Je t’aime. » Comme si ce baiser n’était pas la preuve suffisante de son amour, Neo avait ressenti le besoin de le lui dire. Pour que plus jamais il ne pense qu’il ne savait pas prendre de décision qui puisse être bonne pour lui, alors qu’il venait de les rendre tous les deux profondément heureux. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Jeu 28 Jan 2021 - 9:55 | |
| Comment vivre constamment avec les regrets, et avec les regrets de quelqu'un d'autre ? C'était une réponse que Neo devrait trouver seule. En acceptant de faire ce premier pas qu'il était incapable de faire, Neolina acceptait tacitement tous les travers de la personnalité du roumain. Personne n'était parfait, certainement pas lui. Il ne se considérait pas comme tel par ailleurs. Razvan avait de gros défauts que le commun des mortels ne supportait pas : introversion, mutisme, austérité. De gros défauts qui ne semblaient pas la gêner elle qui le connaissait si bien et depuis tant d'années. Neo l'avait apprivoisé au fil des ans, elle savait ses réactions, connaissait ses silences. Quoi de plus beau pour lui que de trouver quelqu'un capable de les interpréter ? Parler pour ne rien dire n'était pas ce qu'il appréciait, les petites discussions inutiles ne l'intéressaient pas. Il avait toujours été un homme d'écoute et encore une fois, c'est de cette écoute dont il fit preuve, alors qu'elle essayait de lui faire comprendre qu'il avait tort. Mais avait-il vraiment tort ? Les obstacles inhérents à leur relation existaient toujours sans que ni l'un ni l'autre n'ose en parler enfin. Ce n'était peut-être pas le moment. Entacher leurs retrouvailles de discussions pareilles, qui ferait ça ? Ce serait bien quelque chose qu'il pourrait faire, tiens. Mais le doux contact de la main de Neo sur sa joue faisait s'évanouir ses envies de discussion. Et les mots de cette dernière, il les écoutait attentivement.
Elle avait toujours été plus douée d'optimisme que lui, c'était un fait. Razvan n'était pas particulièrement optimiste, il était même sans doute tout l'inverse. Mais voilà, comme s'ils n'étaient pas assez opposés l'un à l'autre, fallait-il qu'ils se soient entichés d'une personne qui, en tout point, ne leur ressemblait pas. Il aurait voulu qu'elle le blâme et qu'elle lui en veuille - ne le méritait-il pas ? Sa tendance fâcheuse à se flageller en permanence lui en voulait de ne pas poser des mots sur son comportement honteux. Il s'était déjà excusé, certes, mais était-ce suffisant après tout le mal qui en avait découlé ? Le roumain avait, en quelque sorte, orchestré sa propre dépression. Ce n'était pas elle qui l'avait repoussé mais lui, rongé pour une fois par une colère qui n'explosait pourtant jamais. Les belles paroles de la sorcière se heurtaient à un mur mental qui se déconstruirait peut-être avec le temps. Le médicomage, dont le regard s'était perdu dans celui chocolat de Neo, saisit les larmes qui perlaient dans ses yeux, larmes qui étaient là par sa faute. Regrets. Regrets. Regrets. Il ne savait pas s'en empêcher. Néanmoins, elle lui arracha un long et profond baiser dans lequel semblait perler tous les remords de l'un et de l'autre. Razvan savait qu'il n'était pas temps pour lui de s'excuser encore ou de parler de ces raisons honteuses qui l'avaient poussées à la repousser avec tant de violence. Il le savait bien. Pourtant, pourtant, les ignorer trop longtemps pourrait leur faire plus de mal que de bien.
Avait-il réellement besoin de répondre aux mots d'amour qu'elle lui soufflait entre deux baisers ? Le roumain n'était pas nécessairement avare de ce genre de démonstrations verbales quand bien même il savait les dire. Il préférait montrer - alors même qu'il l'avait si piteusement fait en septembre. Piteusement. Razvan fit descendre sa main jusqu'à la cuisse de Neolina pour la faire passer au dessus de ses jambes. Pensivement, il faisait doucement glisser le bout de ses doigts dessus comme s'il était incapable de s'empêcher d'avoir un geste tendre envers elle. Peut-être était-ce le cas. Il avait toujours besoin de caresser sa peau, ses joues, ses cuisses, son dos, lui remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille ou essuyer des larmes dont il aurait provoqué le torrent. Le roumain savait consoler sans être capable de se consoler lui-même. « Le jour tombe et il va me falloir sérieusement trouver une excuse pour le reste de la semaine » souffla-t-il entre les mèches de ses cheveux blonds, après avoir interrompu un baiser qui ne pourrait mener qu'à une seule chose s'il ne le prenait pas à temps, « comme ça, une fois la lettre envoyée, je suis tout à toi ». Malgré tout, le roumain n'arrivait pas à trouver la même force que ce matin pour s'arracher à sa réconfortante présence. Au contraire, ses doigts caressaient toujours sa peau nue comme s'ils ne pourraient jamais s'en lasser un jour et c'était d'ailleurs peut-être le cas également. Razvan avait le coeur qui se serrait devant le débordement de ses sentiments. Il y avait tellement de choses qu'il aurait voulu lui dire, parler à coeur ouvert comme elle l'avait fait. Mais il ne s'en sentait pas le courage, peut-être ne trouvera-t-il jamais le courage d'ailleurs de lui avouer qu'elle représentait pour lui une intense bouffée d'air frais dans l'air monotone et sale du Londres sorciers.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Ven 29 Jan 2021 - 19:31 | |
| Les mots sortaient toujours si naturellement de la bouche de Neo, parfois sans même qu’elle ne réfléchisse. Mais les déclarations, c’était tout autre chose. Ca n’était pas vraiment dans ses habitudes parce que... eh bien, il fallait le dire, elle n’était plus tellement habituée à aimer. Aimer comme ça, tout du moins, aussi fort, avec ce besoin de l’exprimer. C’était qu’après l’élan de leurs corps, c’était maintenant à leurs coeurs de parler, alors que les esprits commençaient à cogiter. Razvan avait toujours été comme ça après tout, à réfléchir, à trop penser… à s’en vouloir. Neo savait bien qu’il était empli de ces regrets dont elle-même ne voulait pas s’encombrer. Il était comme ça, et on n’aimait pas quelqu’un pour le changer. Pour rien au monde d’ailleurs, elle n’aurait voulu qu’il soit différent. Et si cela impliquait d’avoir à le rassurer, soit. N’était-ce pas ce qu’elle avait toujours fait, à sa manière ?
Razvan ne lui répondit pas mais après tout, elle n’attendait rien en retour, sinon ce baiser fougueux échangé, sans doute la plus belle façon de clore cette conversation. Ses larmes eurent le temps de sécher alors que le temps filait toujours sans qu’il ne s’en aperçoivent, trop occupés qu’ils étaient à s’abandonner dans ces retrouvailles qui n’avaient pas de fin. Razvan l’attira un peu plus à elle, touchait sa peau jusqu’à l’électriser. Neolina était épuisée, mais heureuse, incapable donc de raisonner ce corps qui n’avait qu’une envie : retrouver encore, et encore, et encore le sien. Épuisée oui, mais ça n’avait pas d’importance. L’amour lui réveillait des sensations presque adolescentes, lointaines et si proches, et l’énergie de l’époque semblait aller de pair avec tout ça. Sur sa faim, portée par sa gourmandise qui prenait naissance un peu plus bas que son estomac, Neo eut envie de mordiller cette bouche qui se dérobait à elle, et prononçait des paroles bien raisonnables. Le jour tombait oui, et la nuit allait sans doute révéler d’autres choses encore. D’autres lumières sur ce corps qu’elle voulait connaître par coeur. Mais les mots raisonnables le devinrent bien moins sur la fin, et à défaut d’attraper les siennes, Neolina se mordit la lèvre inférieure avec envie. « Tout à moi, hein ? » Sa voix un peu rauque devint tout à coup très enthousiaste - et joueuse. « Qu’attendons-nous alors ? »
Avec un regain d’énergie inattendu, Neo se redressa avant de se pencher sans gêne aucune sur Razvan pour attraper du bout de doigts sa baguette qui avait atterri par terre - oui, ils avaient fait un léger détour sur le bureau, à un moment donné. Hors de question de quitter le lit, et puis quoi encore ? Un peu gauchement, elle parvint à revenir vraiment entre les draps, et s’adossa au bois de la tête de lit, un oreiller dans le creux des reins. Sous l’effet d’un Accio, plume et parchemin lui parvinrent. Elle posa la feuille sur ses jambes fléchies recouvertes par le drap, et fit mine de réfléchir en tapotant la plume ivoire sous son menton. « Voyons… » Après quelques secondes, l’illumination ! Enfin, ce qui semblait l’être, parce qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle allait écrire. Oh, après tout, elle verrait. Sa voix épousait le rythme de son écriture, prononçant les mots qu’elle couchait sur le papier. « Suite à une activité physique trop intense… votre confrère Razvan Vacaresco est dans l’obligation de… garder le lit. Il en va de sa santé et de celle… de son coeur. Ne prenez pas la peine de vous… déplacer, je vous assure qu’il est entre d’excellentes… » Elle fit une pause démesurément longue en lui jetant un regard en coin. « … mains. » Elle griffonna à la va-vite une signature qui n’était pas la sienne, et souffla sur l’encre fraîche avant de lui tendre le parchemin, avec un regard facétieux et, il fallait bien l’avouer, un peu provocant. « Voilà ! » |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Dim 31 Jan 2021 - 14:19 | |
| La facilité avec laquelle Neolina s'exprimait n'était que d'autant plus flagrante avec le mutisme naturel de Razvan. Il avait écouté ses paroles, n'avait pas su quoi y répondre. Il avait sincère tantôt dans la cuisine. Il lui avait avoué, peut-être sans réellement le vouloir, quelque chose qu'il avait réalisé depuis longtemps. Et maintenant qu'ils ne parvenaient pas à se décoller l'un de l'autre, peut-être finalement que l'évidence était d'autant plus belle pour lui. Il n'était pas du genre à dire des "je t'aime" à tout bout de champ, surtout pas dans un lit où ils étaient, l'un comme l'autre, soumis à l'euphorie du plaisir de leurs corps. Cela ne voulait pas dire pourtant que son regard ne disait pas ces mots doux, au contraire. Bien au contraire. Au terme de cette journée de découvertes, peut-être le roumain pourrait-il se targuer de commencer à connaître ce corps qu'il aimait et peut-être pourrait-elle se vanter de la même chose. La nuit qui tombait sur leurs épaules laisserait sans doute entrevoir d'autres choses, d'autres moments qui quelques mois auparavant, étaient inimaginables pour tous les deux. Ils avaient mis fin à des sentiments naissants pour se protéger l'un et l'autre, ils n'avaient sans doute pas assez de volonté aussi pour se battre. Maintenant qu'ils en avaient trouvé une source, pourtant, il semblait que l'un comme l'autre ne serait plus jamais capable de se détacher. Ils étaient collés, indécemment collés, rendus ivres par leurs hormones et les sentiments auxquels ils étaient soumis.
Razvan, qui était légèrement assit, regarda son numéro d'équilibriste avec une certaine délectation, ne pouvant empêcher une main d'enserrer son poignet pour qu'elle ne glisse pas pour finir les fesses au sol. C'est qu'avec le temps, il anticipait généralement très bien la maladresse légendaire de la sorcière. Neo avait toujours le don de glisser quand il ne le fallait pas, de finir dans les flaques d'eau, de se casser n'importe quel membre, n'importe comment, parce qu'après tout, on pouvait se casser un rien presque simplement en respirant. Cette maladresse l'avait toujours faite sourire un peu tendrement finalement, et c'était maintenant d'un sourire tendre qu'il la regardait s'asseoir à côté de lui, armée de sa baguette pour rédiger le mot qui lui vaudrait de passer quelques jours de plus dans ses bras. Quelques rires épars s'échappèrent de ses lèvres alors qu'il l'écoutait rédiger avec application sa lettre d'absence. « C'est probablement très symbolique que tu écrives cette lettre avec la plume que tu m'as offerte » lui dit-il d'un ton amusé, le regard toujours absolument tranquille. Ses yeux ne quittaient pas ses doigts qui écrivaient et qui finirent par arrêter leur danse sur le papier. Une fois en main, il le relu d'un air amusé avant de le plier en secouant la tête pour le poser sur la table de chevet, sur un bouquin qu'il avait commencé il y a trop longtemps pour que ce soit raisonnable. « J'aime te voir comme ça » dit-il alors qu'il se remettait dans sa position normale, en faisant glisser sa main sur la cuisse la plus proche de lui pour la dévêtir doucement, « heureuse... » - il fit une légère pause en faisant remonter sa main doucement, toujours sans la regarder dans les yeux - « et taquine ». Comme avant. Un petit sourire mi-amusé mi-tendre installé sur ses lèvres, il releva finalement ses yeux noirs vers son visage, « mais pas sûr que ton excuse m'exonère de mes journées de travail ». Razvan lui vola un baiser avant de lui prendre la plume des mains, pour se détourner d'elle. Armé de son bouquin et du parchemin à moitié utilisé de Neolina, il entreprit de l'utiliser comme brouillon. Il l'écrira au propre dans la nuit, quand elle dormira. Dos tourné à elle, le roumain écrivait tranquillement - et félicita mentalement la jeune femme de lui avoir offerte une plume avec un cachet d'encre à l'intérieur pour ne pas avoir à utiliser de pot. « J'ai prétendu avoir été en contact avec quelqu'un ayant eu la dragoncelle » fit-il simplement, « ça devrait suffire pour me maintenir à l'écart de Sainte-Mangouste pour une bonne semaine ».
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Mar 2 Fév 2021 - 14:02 | |
| L’ambiance était aussi légère que la plume qui virevoltait sur le parchemin. Légère, oui, et cela faisait un bien fou après toute la peine qu’ils avaient ressentie ces derniers temps. Effectivement, il y avait comme une forme de pied de nez à la vie, à la voir utiliser ce cadeau offert un mois plus tôt, pour garder au moins un peu le lien avec lui à travers des écrits. Tout ça semblait si loin aujourd’hui. Il fallait les voir maintenant, comme deux adolescents à s’inventer des excuses pour passer plus de temps ensemble. Eux qui avaient été adultes si jeunes, elle en quittant son pays pour en découvrir un autre, lui en embrassant une carrière d’un sérieux absolu. Mariés la vingtaine à peine passée, occupés à des responsabilités que bien des jeunes gens de l’Occident n’avaient pas connus. Si Neolina n’avait jamais vraiment eu l’impression de sacrifier son adolescence, oscillant en permanence entre son côté adulte et femme enfant, dans un équilibre aussi instable que celui qu’elle avait tenu quelques minutes plus tôt, Razvan, lui, c’était autre chose. Parfois, il semblait porter sur ses traits le poids d’années qu’il n’avait même pas encore vécues. Mais aujourd’hui, c’était différent. Elle aussi aimait le voir comme ça. Détendu, dans le présent, laissant au moins un peu de côté les spectres de son passé. Taquin aussi, car avec ses gestes bien placés, elle pouvait lui retourner la remarque. Elle croisa son regard et pour toute réponse, lui rendit un sourire qui ne faisait que confirmer ses dires. Elle était heureuse, oui. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Alors que monsieur osait mettre en doute son excuse et lui tournait le dos pour en trouver une meilleure, Neo ne lui en tint pas rigueur, cherchant plutôt à le déconcentrer en déposant le long de son dos une myriade de baisers « Comment oses-tu…remettre en cause… ma crédibilité ? » s’amusa-t’elle entre deux tendresses, avant de caler sa tête sur son épaule pour lire ce qu’il avait écrit. Mais trop tard, elle dut se contenter de son explication. « La dragoncelle ? » Elle rit doucement. « Très sexy ça comme maladie ! » Mais après tout, peu importait l’excuse. Ce qui comptait, c’était la vérité de ce qui se passait là, maintenant. « Je suppose qu’il va falloir refaire un tour dans la cuisine ? » Pauvres mortels qu’ils étaient, il fallait bien manger. Mais cela attendrait. Collée ainsi contre sa peau, Neo ne pouvait se résoudre à quitter la chaleur réconfortante du lit, la sienne surtout, et glissa doucement ses doigts le long de son flanc. « Mais as-tu de la volonté ? » lui murmura-t’elle bien bas avant de mordiller le lobe de son oreille, prête à se laisser à nouveau envahir par un autre appétit.
Le soleil perçait doucement les voilages et Neo, doucement, émergeait d’un sommeil sans rêve. Le bord du lit était dangereusement proche, et il y avait fort à parier qu’elle avait encore lutté contre un ennemi invisible toute la nuit. C’est que la trêve avait été de courte durée. Mais les bras rassurants de Razvan l’entouraient toujours et par réflexe, encore dans un demi-sommeil, elle s’y blottit plus encore en attrapant une de ses mains, qu’elle porta à ses lèvres pour y déposer un baiser. Quand elle aurait un peu de force, et reprit pied avec la réalité, il serait temps de se retourner mais pour l’instant, sa posture de petite cuillère lui allait bien. « Bonjour vous… » souffla-t’elle, encore un peu endormie, sans même savoir s’il l’entendrait. Son pouce balayait la peau marquée près de ses doigts qu’elle embrassa doucement, phalange par phalange, avant d’y entrelacer à nouveau les siens. Par Merlin, était-il sorcièrement possible de se sentir aussi bien ? |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Mar 2 Fév 2021 - 20:07 | |
| Neolina et Razvan avaient peut-être trente ans passés, il n'empêche qu'ils agissaient comme deux adolescents, ou tout au plus deux jeunes adultes. Peut-être que ces années de jeunesse qu'ils avaient passé dans leur pays si austère les avait privé de ces moments d'insouciance qu'ils s'accordaient enfin. Neo avait toujours été plus légère que lui, toujours prête à s'amuser là où il fallait généralement le traîner. C'était elle qui l'avait traîné à cette fameuse soirée adolescente qui s'était finie par un baiser. Pourtant là, ce n'était pas forcément elle qui insistait, ils forçaient tous les deux, prenaient une journée, deux, trois, plusieurs pour le simple besoin de se toucher et de profiter de la présence de l'autre comme s'ils n'avaient pas assez profité d'eux. Rédiger quelques mots pour rattraper des années de temps perdu, était-ce trop ? Peut-être que ça n'était même pas assez, au final. Les quelques baisers en tout cas, qu'elle déposait dans son dos lui faisait penser cela. Le médicomage avait l'impression que chaque parcelle de peau était d'une sensibilité décuplée tant il sentait avec précision ses lèvres, essayant d'anticiper l'endroit où elles se poseraient pour être toujours surpris. Mais malgré tout ce qui se jouait à l'arrière de son esprit, Razvan au moins, réussi à finir sa lettre. Il la reposa avec le livre et la petite plume sur la table de chevet alors qu'elle laissait sa main glisser sur son flan, accompagnée d'une petite provocation bien à elle. Sans pouvoir s'en empêcher, il se pinça la lèvre. « J'en ai moins que ce midi » avoua-t-il sans détour d'une voix aussi basse que celle que Neolina avait eut. Il tourna la tête vers elle pour croiser ses yeux chocolats avant de lui voler une nouvelle fois ses lèvres.
Mille fois. Deux mille fois. Trente mille fois peut-être ! Qui pourrait tenir le compte des baisers qu'ils s'étaient si volontairement échangés au cours de la nuit dernière ? La nuit de sommeil, entrecoupée de tendres moments, fut pourtant l'une des nuits les plus réparatrices qu'il ait eu depuis longtemps. Ce n'est pas lui qui s'extirpa le premier du sommeil mais la façon dont il fut réveillé, par un tendre baiser sur sa main, précédant plusieurs autres et le doux contact avec les doigts de Neo, était probablement une merveilleuse façon de commencer la journée. « Bonjour » fut tout ce qu'il fut capable de dire sur l'instant. Razvan serra sa main dans la sienne avant d'enfouir son nez dans ses cheveux blonds. Comme une nécessité insupportable, il adorait sentir son odeur, témoin de sa présence entre ses bras, comme pour lui certifier que non, ce n'était pas un rêve. Ce n'était pas un rêve sur le modèle de ceux qu'il avait enduré les mois précédents. Ce n'était pas un rêve que de la sentir collée contre son corps, épousant chaque relief de sa peau. Il réalisa, sans savoir si c'était soudain, qu'il avait chaud. « Mmh, tu tiens bien bien chaud » - ce n'était sans doute pas non plus désagréable, parce que la chaleur de sa peau attestait de sa présence. Ce n'était pas un tour sadique de son imagination. Razvan extirpa sa main de la sienne pour la faire glisser sur son ventre et la tourner doucement dans son sens. Il lui embrassa machinalement le front avant de poser sa joue contre, sa main maintenant réfugiée dans son dos, occupée comme souvent, à caresser délicatement sa peau.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Mer 3 Fév 2021 - 0:29 | |
| Vingt-quatre heures dans la peau d’une femme comblée, heureuse. Amoureuse. Peut-être cela faisait-il plus longtemps d’ailleurs, comment savoir quand le temps semblait ne plus avoir aucune prise sur eux ? C’était à peine s’ils avaient passé plus de 5 minutes éloignés l’un de l’autre, comme si leurs corps n’acceptaient pas la séparation, comme s’ils avaient peur de se perdre en se trouvant dans une pièce différente. Est-ce que tout ça avait un sens ? Pas le moindre. Est-ce que ça devait en avoir un ? Absolument pas. Quand on aimait comme ça, plus rien n’avait de sens.
La voix demie-éveillée de Razvan lui arracha un sourire alors qu’elle calait ses pieds contre lui. Le moindre centimètre carré de son corps qui pouvait être collé à lui l’était, c’était indéniable. Et s’ils ne s’étaient pas tant épuisés la veille, sans doute le seraient-ils plus encore. Mais Neo laissait doucement ses sens se reconnecter à la réalité, et c’était là la façon la plus agréable qui soit de le faire. Elle sentait son souffle balayer ses cheveux, sa main serrer un peu la sienne. Le sens du toucher s’éveillait bien oui. C’était vrai, il faisait drôlement chaud sous ces draps. Et ça n’était pas la faute des draps… Ni réellement celle de Neo d’ailleurs. Alors qu’elle se laissait doucement manipuler pour lui faire face, sa main accompagna son mouvement et glissa le long de son bras pour aller se ficher dans ses cheveux d’ébène. « C’est la fameuse fièvre qui me cloue au lit ça… » s’amusa-t’elle, les yeux clos alors qu’il embrassait son front brûlant. Ses autres sens s’éveillaient aussi, son odeur l’enveloppant dans un cocon rassurant, son souffle comme un métronome qui tapait contre sa peau. Finalement, Neo décolla un peu son visage, levant ses yeux qu’elle ouvrait enfin pour qu’il soit la première chose qu’elle verrait ce jour-là. Et bien d’autres jours, elle l’espérait. Il était si merveilleusement beau, presque plus que la veille, avec la marque de l’oreiller qui se devinait sur sa joue et son sourire paisible. Elle eut comme un petit coup au coeur, comme si lui aussi s’extirpait d’un sommeil et accélérait un peu en réalisant que oui, c’était Razvan. Ce qui s’était passé hier allait se poursuivre aujourd’hui, et cette semaine, et les jours qui suivraient. Une semaine. Par Merlin, elle ne réalisa qu’à cet instant le bonheur que cela lui procurait.
Ses doigts s’amusaient avec quelques mèches ébouriffées, le décoiffant plus encore tandis qu’elle louchait à moitié pour observer ce qu’elle faisait. L’ébène prenait une toute autre teinte dans la lumière matinale, et ça la fascinait. Le redécouvrir comme ça, alors qu’elle pensait le connaître par coeur, la fascinait. « Tu m’as poursuivie jusqu’au bout du lit on dirait… » dit-elle finalement après un temps infini, accrochant son regard en remontant un peu pour être face à lui, et à ses lèvres qu’elle avait envie de goûter. « Tu avais peur que je tombe ? » Comment faisait-elle pour ne pas l’embrasser ? Elle ne faisait pas, voilà, car dans un sourire, elle avait cédé. Dans ce baiser se cachait peut-être son premier je t’aime de la journée, bien qu’il ne soit pas prononcé. Mais ils n’avaient jamais réellement eu besoin de mots pour se comprendre, pas vrai ? |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Mer 3 Fév 2021 - 16:59 | |
| Aucune idée de l'heure c'est comme si le temps n'avait guère plus d'emprise sur eux. En avait-il déjà eu, de l'emprise ? Neolina et Razvan avaient traversé ensemble les décennies et rétrospectivement, il avait maintenant l'impression que toutes ces années, tous ces moments, étaient simplement passés en un claquement de doigt. La réflexion, la roumaine se l'était faite, déjà, elle lui en avait parlé, déjà. Mais le sens de ses paroles ne semblait que s'imprimer maintenant dans son esprit, lui qui s'éveillait à peine d'une longue nuit méritée après une agréable quoique fatigante journée. Ces quelques heures de sommeil glanées étaient-elles suffisantes ? Aucune idée. Il le découvrirait bien assez tôt de toute façon. Les démons qui l'assaillaient tout le temps semblaient se heurter à la barrière que Neo avait construite dans son esprit, en tout cas pour l'instant. Toujours perdu dans la brume du sommeil, il n'était pas assez réveillé pour penser. Pas encore, en tout cas. Les pieds de la sorcière le réveillèrent un peu - toutes les femmes avaient-elles les pieds constamment congelés ?! - mais c'est la plaisanterie de la jeune femme qui lui tira un sourire un peu endormi. La fameuse fièvre qui la clouait au lit semblait l'avoir touché aussi. Razvan regardait un point dans le vide lorsque Neo releva un peu la tête pour le regarder, caressant agréablement ses cheveux noirs pour le réveiller totalement. Il leva une main pour se gratter le coin de l'oeil avant qu'elle ne se fende d'une phrase de plus avant de lui arracher un chaste baiser. Le roumain se laissa faire sans en demander plus, l'esprit ailleurs, avant que leurs bouches ne se décollent un peu pour qu'il puisse lui répondre : « Un accident est vite arrivé, tu le sais ». Ou bien alors avait-il eu inconsciemment peur qu'elle s'en aille, qu'il la perde à nouveau, comme incapable de la garder auprès de lui plus d'une journée et d'une nuit. Parce que le médicomage ne voulait pas qu'elle s'en aille, en tout cas pas encore, le cœur soumis à des sentiments adolescents qui lui serraient l'organe vital avec tellement de virulence qu'il aurait pu penser faire un arrêt cardiaque. Mais au delà de ces doux sentiments qui s'élevaient dans les hautes sphères de sa conscience, se trouvait également cette angoisse d'arrière-plan qui semblait regarder tout cela pour attendre de sortir de nouveau. La petite phrase de Neolina finalement, faisait bien sourire cette angoisse, la nourrissait peut-être un peu aussi.
Razvan avait toujours été assez indépendant, se débrouiller seul, il en était capable, vivre seul aussi, encaisser les pertes, il avait donné merci. Il était capable de supporter la distance, il était tout, tout, sauf envahissant. Pourtant son inconscience semblait se réveiller pour laisser s'affirmer des craintes dont il ne se rendait pas spécifiquement compte. Et dans l'ombre, l'angoisse se nourrissait de tout ce qui se jouait à l'intérieur de lui. Le regard donc un peu voilé par ce que son propre esprit faisait, Razvan la détaillait, il la trouvait belle, encore plus belle peut-être au petit matin, avec ses cheveux qui avaient subi l'affront de la nuit et son visage marqué encore de rouge parce qu'elle avait dormi sur sa joue. Comme pour effacer la marque, il laissa glisser sa main sur celle-ci, tendrement, doucement. Le roumain était fatigué, fatigué mais content, heureux comme il l'avait rarement été, en tout cas en surface. « Tu sais, je ne suis pas sûr qu'il me reste grand chose à manger » avoua-t-il en affichant un léger sourire plus réveillé, « combien de temps pensez-vous pouvoir tenir sans vous sustenter, Miss Siankov ? ». La Roumanie leur avait apprise à se contenter de ce qu'ils avaient, l'abondance de l'ouest était quelque chose que Razvan trouvait toujours curieux, bizarre. Pas recommandable aussi. Pourquoi tant d'abondance pour en gaspiller les trois quarts...? La main meurtrie de l'homme glissait toujours sur la joue pâle de Neolina et il la laissa glisser un peu vers le bas de son visage, son pouce passa sur ses lèvres douces, s'arrêta sur celle inférieure, provocante et délicate. Le médicomage laissa les siennes se rapprocher de celles de Neo pour les lui prendre encore, parce qu'il semblait qu'à cet instant-là, c'était bien la seule chose qui soit capable de combler totalement la faim qui grandissait dans son ventre.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan Jeu 4 Fév 2021 - 1:16 | |
| Oh ça, les accidents, c’était un sujet qu’elle maîtrisait. Neolina était sans doute plus tombée dans sa vie que toutes ses soeurs et sa mère réunies. Personne n’avait jamais compris d’où venait une telle maladresse, les médicomages même s’étaient penchés un temps sur la question. Mais rien, non rien, si ce n’était sa terrible inattention et son centre de gravité probablement de traviole. Parfois, Domenica s’amusait à lui dire qu’elle aurait mieux fait d’épouser le sol plutôt qu’Andrea. Ça la faisait rire, avant. Mais pourtant, bizarrement, malgré ses bagarres nocturnes contre un ennemi invisible, jamais de ses nuits Neo n’était plus jamais tombée de son matelas depuis qu’elle s’était cassée les 2 poignets en chutant de son lit superposé, à Sibiu. Comme si son corps s’était souvenu qu’elle était passée à deux doigts du coma, car sa tête avait dangereusement frôlé un coin de meuble. Toujours était-il que malgré l’absence de danger, les bras protecteurs de Razvan étaient les bienvenus. « C’est fou les économies en frais médicomagiques que je vais faire… » répondit-elle avec malice, un peu plus réveillée cette fois. Il était amusant que Razvan ait choisi cette vocation, comme si elle était née de ces nombreux moments auxquels il avait assisté autrefois, comme si ainsi, il pouvait la réparer. Ça ne venait certainement pas de là et d’ailleurs, le moment où il avait eu son diplôme avait étrangement coïncidé avec celui où ils s’étaient physiquement éloignés. Les coïncidences, parfois… Hormis sa récente mésaventure, le seul diagnostic qu’il lui avait posé avait été pour une blessure que personne ne voyait. Et, sans qu’elle ne le sache encore, c’était un réel soulagement de partager la vie de quelqu’un qui était au courant.
Même si leurs lèvres étaient parvenues, par miracle, à s’éloigner un peu, Neolina ne parvenait pas à décrocher ses doigts de ses cheveux. C’était nouveau ça, elle n’avait jamais tellement été du genre à avoir une obsession physique. Cela ne s’expliquait pas, sans doute. Sous les douces caresses de Razvan, elle ferma les yeux, acceptant un court instant de le perdre de vue si ce n'était que pour quelques secondes. Et puis, le pragmatisme, ce fameux pragmatisme tout à fait razvanien, refit surface, doublé toutefois de ce vouvoiement provocant qui fit son petit effet sur la douce roumaine. Elle n’avait pourtant pas souvenir qu’il soit aussi absorbé par la nourriture, que lui arrivait-il ? Peut-être était-ce pour compenser le fait qu’elle n’y pensait pas du tout, étrangement. « Hum, je dirai… » Bien que la question ait été rhétorique en soit, elle avait bien l’intention de répondre, mais n’en eut pas tellement l’occasion. Déjà, Razvan la faisait taire d’un baiser et tout était dit. Manger, pourquoi faire quand on pouvait goûter à cela ? Sa main la plus libre de ses mouvements délaissa ses mèches brunes pour courir le long de son dos et griffer un peu sa peau au passage, sans faire vraiment exprès - ou alors, au contraire… « Je dompterai mon estomac plus facilement que tes ardeurs. » souffla-t’elle quand elle eut enfin la force de se détacher de lui, déposant tout de même un baiser taquin au coin de ses lèvres. Délicatement, elle écarta une mèche de ses propres cheveux qui lui barrait les yeux et ça, non ! Elle voulait le voir tout entier. Elle le voulait tout entier. Et, peut-être était-il temps de l’admettre, ses désirs étaient devenus réalité.
Neolina réussit finalement à étirer un peu ses muscles endoloris tout en restant parfaitement collée à son bel amour. Et tout ça, sans lui faire mal. Un petit gémissement, entre l’épuisement et le contentement, franchit la barrière de ses lèvres sans même qu’elle ne les bouge. Ventriloquie de la flemme. « Hum… C’est décidé, maintenant, j’habite dans ce lit ! » Elle n’avait pas tellement envie d’en sortir, et il fallait la comprendre. Il aurait fallu au moins un incendie pour la déloger d’ici, ou alors une autre excellente raison. La faim en deviendrait une, peut-être. « Même s’il faudrait sûrement que je repasse chez moi pour prendre quelques affaires. Quoique… » Elle lui lança un de ces regards en coin, un peu filou, dont elle avait le secret. « Je n’en ai pas tellement besoin. » Son sourire en disait long. C'est qu'elle ne s’était pas réellement rhabillée depuis qu’elle avait franchi la porte de cet appartement, la veille. Et au besoin, les chemises de Razvan lui allaient comme un gant, alors… |
| | | | Sujet: Re: Enfin, le début w/Razvan | |
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