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Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan

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Neolina Siankov

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MessageSujet: Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan 129196351Mer 3 Nov 2021 - 23:53

Il y avait des jours comme ça, où même en s’étant levé du bon pied, en s’étant réveillé dans d’agréables bras, la vie n’était pas de cet avis là. Sur les coups de midi, Neo avait donc commencé à renifler toutes les minutes sans trop bien savoir pourquoi, la faute sûrement à ce maudit temps britannique tout humide. Ce qui avait eu le don d’énerver passablement quelques collègues dont elle partageait l’espace, pour la bonne et simple raison qu’ils étaient tous sur les nerfs à cause de leur charge de travail, de la guerre et du reste, surtout quand elle eut la merveilleuse idée de ne pas retenir un éternuement qui envoya valdinguer toute une pile de parchemins soigneusement triés. Non mais tout de même, sorciers comme ils étaient, rien n’était plus facile que de tout remettre en ordre, mais ça n’avait pas empêché tout ce beau monde de râler. Bref, Neolina avait fini son après-midi comme une malade de la dragoncelle, isolée dans un coin de son étage à griffonner des papiers sur lequel elle avait le droit d’éternuer à loisir. Et en reniflant toutes les vingt secondes cette fois. Décidément, si c’était un rhume, il progressait vite.

Ce soir-là donc, Neo avait été bien contente de retrouver son petit chez-elle où ne l’attendait pas Razvan, qui finissait un peu plus tard, mais un Gabi un peu trop en forme pour son niveau d’énergie. Lovée dans un énorme plaid dont elle ne laissait échapper que son nez et ses yeux pour bouquiner, la roumaine grelottait quand même malgré la présence de son croup qui lui chauffait copieusement les orteils, mais pas le reste. Non mais quand allait rentrer sa bouillotte humaine après tout ? D’un geste las de sa baguette, elle parvint à faire mollement voleter quelques bûches jusque dans la cheminée avant de tenter un Incendio à la portée, disons, relativement faible. Le sort échoua dans un bout de la couverture qui traînait au sol et l’embrasa, affolant par la même occasion Gabi qui hurla à la mort alors que Neo tapotait avec son pied sur la petite flamme pour l’éteindre aussi vite qu’elle était apparue - un Aguamenti, ça aurait été trop demander. Si cette petite aventure avait au moins eu le mérite de la réchauffer un peu, la sensation agréable ne fut que trop brève. Heureusement, le bouquin qu’elle lisait - les aventures de quatre sorciers des quatre maisons de Poudlard qui affrontaient moult épreuves, histoire pas du tout adaptée à un public de son âge soit dit en passant - la happa suffisamment pour qu’elle en oublie un peu le froid. Mais ça, ce fut avant le dernier coup du maudit karma.

Car comme dans les mauvais films d’horreur moldus, les flammes des quelques lampes alimentées par la magie de Neo qui vacillaient déjà de plus en plus au fil de ses reniflements s’éteignirent tout à coup quand elle éternua à en faire sursauter son Gabi endormi, la plongeant complètement dans le noir alors que le soleil s’était bel et bien définitivement couché. « Maiiiiiis… » ronchonna-t-elle pour elle-même, frustrée qu’elle était de ne pas pouvoir lire la suite, trop fatiguée pour tenter de rallumer tout ça du bout de sa baguette qui, de toute façon, avait l’air de ne pas avoir envie de lui obéir. Si elle avait été du genre diva, elle aurait pu frôler la petite plaque que lui avait offerte Razvan pour le voir rappliquer et la sauver des ténèbres, mais bon. Ce n’était qu’un rhume, pas la faucheuse qui la menaçait. Alors nichée dans son canapé, dans le noir complet, Neo attendit, toute blottie contre son poilu un chouia plus téméraire qu’elle. Non pas que la roumaine soit froussarde, mais quand même… Sans magie, elle se sentait un peu vulnérable. Et sans son Razvan aussi.
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan 129196351Dim 7 Nov 2021 - 16:16

La fin de son travail à Sainte-Mangouste approchant, Razvan était curieusement de meilleure humeur. Au fil des semaines, sans aller jusqu'à dire qu'il y avait une transformation flagrante dans sa manière d'être, il sentait qu'il subissait moins ses journées. Une journée de moins était une journée plus proche de sa future liberté. Préférant ne pas s'installer à Pré-au-Lard pour garder sa tranquillité une fois la nuit tombée avec Neolina, le roumain avait décidé de ramener sa bonne âme dans le village gallois où ils avaient été tous les deux. Et les gens avaient plutôt bien accueillis la nouvelle, ravis qu'ils étaient d'avoir ENFIN un médicomage pour s'occuper d'eux. De quoi renouer avec ce qu'il avait l'habitude de faire auparavant, tout en préservant une vie familiale tranquille - ce qui n'était pas son cas lorsqu'il vivait en Roumanie et qu'on venait toquer chez lui à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Étonnante résolution pour un homme qui vouait ainsi sa vie à son métier. Mais voilà, Razvan n'était plus cet homme qui vivait seul et qui n'avait pas de raison de rentrer chez lui.

Aussi ce jour-là plia-t-il bagages à l'heure précisée par son emploi du temps, avec cinq minutes de retard quand même parce qu'on ne se refait pas. Il fit un signe à son supérieur qui le regarda sortir de l'hôpital d'un air désolé, parce qu'il n'était définitivement pas fan de la version de son médicomage qui ne faisait pas d'heures supplémentaires non rémunérées. Une fois dehors dans l'air glacial londonien, Razvan sortit son briquet tout à fait moldu, ses cigarettes et s'en alluma une pour remonter la rue passante. Il y avait foule, la faute à noël qui approchait et la fâcheuse tendance capitaliste de ces britanniques qui ne pensaient qu'à dépenser leurs livres dans mille et un cadeau. Le roumain était de ceux qui considéraient qu'un seul cadeau, d'une grande valeur pécuniaire ou non, mais surtout d'une grande valeur sentimentale valait bien plus que tout ce qu'ils pouvaient vouloir s'offrir avec leurs salaires. Mais c'était sans doute l'héritage de son éducation sous le joug communiste et peut-être aussi l'héritage de son caractère désespérément traditionnel et simple. Quoiqu'il en soit, il déboucha dans le Chemin de Traverse sans trop savoir pourquoi, alors qu'il aurait bien pu transplaner depuis l'hôpital pour Pré-au-Lard. Mais nos pieds nous portent parfois ailleurs. Le côté sorcier ne désemplissait pas du tout non plus et en passant devant l'animalerie magique, son regard accrocha une muselière qu'il eut envie d'acheter pour être certain que l'animal de malheur de Neolina n'ait jamais dans l'idée de lui croquer une fesse. Mais il connaissait sa roumaine, savait qu'elle allait être contre et se contenta de tirer une dernière taffe pour jeter avec négligence son mégot au sol en remontant la rue. En passant devant une boutique, il vit quelque chose qui ferait peut-être un joli cadeau de noël mais pour l'heure, il avait surtout envie de rentrer chez lui. Au croisement d'une rue, Razvan transplana simplement.

Quelle ne fut pas sa surprise de débouler chez lui pour voir toutes les lumières éteintes ! Un coup de baguette plus tard, le croup sautait du canapé pour lui foncer dessus et il se recula machinalement dans le coin de l'entrée, comme d'habitude, comme tous les jours : « Ouste ! » lança-t-il à l'animal qui semblait définitivement doué d'un cerveau plus gros que ce qu'il aurait pu imaginer. Le regard du médicomage se leva vers le canapé pour voir Neolina en boule, sous une grosse couverture bien chaude. Son nez rouge parlait pour elle et un petit sourire se glissa sur les traits de Razvan parce que voilà que la trentenaire était elle aussi victime de la crève d'hiver. Il s'avança vers elle et s'assit sur un bout de canapé libre : « Je vois que tu es aussi malade » dit-il en lui faisant un petit sourire pour poser sa main sur ce qu'il savait être sa cuisse recouverte par son plaid : « Les écharpes, c'est à partir de mi-octobre qu'il faut les mettre ». Sa petite plaisanterie était accompagnée d'une douce caresse sur sa jambe avant qu'il ne se penche finalement pour lui embrasser le front. « Je vais te donner de quoi te soigner, va ». La main sur le cœur, cet homme, vraiment. Razvan disparu dans la cuisine sans faire attention si Neolina acceptait ou non qu'il s'éloigne d'elle - ce n'était pas comme s'il n'allait pas vite revenir bien vite de toute manière. Et il se dépêcha, parce qu'il était l'exemple même de l'efficacité roumaine. Une tisane à la main parce qu'il n'y a parfois que ça de vrai, il la lui tendit alors qu'elle était encore fumante. « Pas de la médicomagie classique, mais recette de ma tante qui a toujours fait ses preuves et n'a jamais déçu ».


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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan 129196351Mar 14 Déc 2021 - 0:21

Le froid commençait vraiment à s’insinuer entre les fibres de laine du plaid qui pourtant ne l’avait jamais trahie avant, et Neolina grelottait comme si c’était le premier hiver qu’elle s’apprêtait à affronter. Décidément, ce rhume la paralysait vraiment trop, à tel point que la simple idée de se traîner en dehors du canapé lui paraissait impensable. Impensable oui, vraiment ! La roumaine avait beau être du genre à en faire souvent des caisses, ça n’était pourtant pas tellement dans ses habitudes d’être aussi démunie que ça. Alors que ses pensées semblaient un peu se geler aussi, lui vint à l’esprit une réflexion bizarre, à se demander comment elle aurait fait ne serait-ce que l’an dernier, quand Razvan n’était pas à ses côtés pour la soigner. Au-delà de son simple aspect médicomagique, juste avoir quelqu’un pour prendre soin d’elle, voilà des années que ça n’était pas arrivé. Des années pendant lesquelles elle s’était d’ailleurs très débrouillée, alors quoi ? Est-ce que compter sur quelqu’un d’autre la ramollissait ? C’était là un niveau de réflexion un peu trop avancée pour son état mental, et Neo se perdit dans ce méli-mélo mélancolique en somnolant à moitié, sans même réellement entendre la serrure cliqueter.

Ce fut donc bien le bond de son agité de croup, plus que la réapparition de la lumière, qui la fit émerger d’un coup et d’un seul, et tandis qu’elle s’extrayait doucement de la brume où se mêlait sommeil et confusion, elle entendit un grognement qui n’avait rien d’animal, et qui la fit légèrement sourire alors qu’elle bougeait un peu, rongée par des courbatures qui s’ajoutaient tout à coup à la liste des symptômes. « Razvan… » laissa-t-elle échapper d’une voix plaintive de petite fille qui ne se serait pas mouchée de la journée, alors que son fiancé la rejoignait pour lui adresser une petite caresse tendre. Elle aurait bien aimé avoir la force de se blottir tout contre lui pour retrouver un peu de chaleur, mais son dos lui fit défaut - l’insolent ! - et aussitôt le geste entamé pour se redresser, Neo abandonna la chose pour s’enfoncer mollement dans les coussins tassés par son propre poids, plume pourtant. Le roumain lui dégaina une phrase qui avait sûrement quelque chose de drôle quand on était habitué à soigner bien pire, mais la petite blonde balaya son conseil d’un petit râle congestionné qui voulait tout dire : pas de leçons s’il te plait, juste des câlins, merci. La sensation de ses lèvres sur son front, fraîches comme l’aurait été un baiser de bonhomme de neige, lui fit réaliser à quel point elle était elle-même brûlante. Mince, est-ce que tout ça n’était vraiment qu’un rhume ? Et alors qu’elle ronchonnait de le voir s’éloigner, Neolina remercia silencieusement cette démarche car elle put enfin prendre un temps infini pour se redresser à peu près correctement sur le canapé, ses jambes ramenées vers elle alors que le plaid la recouvrait presque intégralement.

Razvan revint avec une tasse fumante qu’elle crut d’abord remplie d’une mixture dégoûtante, mais efficace, dont il aurait le secret, avant de comprendre qu’il lui administrait un remède de grand-mère. Enfin, de tantine pour être précis. « Z’est ça le plus efficace ? » demanda-t-elle d’un air un peu circonspect en attrapant maladroitement la tasse en évitant de se brûler - ce qui aurait causé des dégâts qu’elle n’était pas prête à encaisser. « Les lumières sont malades aussi. » parvint-elle miraculeusement à articuler avec les bonnes syllabes alors qu’elle soufflait sur le liquide dont l’odeur lui sembla fichtrement désagréable. Elle qui pourtant raffolait des thés et tisanes en tout genre, elle qui n’était difficile d’aucune façon que ce soit, fronça le nez en reniflant ce qui pourtant semblait évoquer les pins de leur Transylvanie natale. Mais pas question de vexer son fier roumain et ses traditions familiales, Neo plongea ses lèvres dans la tisane et en avala une lampée qu’elle faillit recracher tant le goût lui parut infect. Mais qu’est-ce que c’était que ça ? Tant bien que mal, elle avala le tout, mais éloigna la tasse comme s’il s’était agi d’un objet de magie noire. « Du veux m’achever, c’est ça ? » lâcha-t-elle sans tact aucun. Ca n’était pas la premier fois ces derniers jours que Neo faisait la fine bouche, et la roumaine mettait ce changement soudain sur le fait que son palais était chamboulé par la maladie. Malgré tout, elle eut un petit haut-le-coeur qui trahissait bien un état de fait : ça n’était pas que dans sa tête, c’était bien son corps qui n’aimait pas ça. Quant à savoir pourquoi… Eh bien elle, elle n’était pas médicomage.
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan 129196351Sam 18 Déc 2021 - 19:33

Serait-ce finalement un petit rhume qui maintiendrait Neolina et Razvan séparés pour ce soir ? Difficile à dire, difficile à croire d'ailleurs. C'est que le roumain la trouvait tellement mignonne malgré tout, avec son nez rouge et son air fatigué qu'il n'y avait pas à dire : il était amoureux d'elle. Après tout c'est aux moments difficiles que l'on reconnait le véritable amour. Et si l'on ne pouvait pas dire qu'elle était aux portes de la mort, d'aucun aurait pu être fatigué de quitter des patients pour en retrouver une chez eux. Mais ce n'était pas comme si Razvan n'était pas médicomage jusque dans son coeur, par vocation et depuis toujours. Tendre la main avait toujours été sa plus belle qualité, c'était d'ailleurs celle-là qui lui avait faite rencontrer Neolina, quand ils étaient enfants. Ils seraient peut-être passés l'un à côté de l'autre s'il ne l'avait pas simplement aidé à se relever après une bête chute, résultat de la maladresse légendaire de la jeune femme. « C'est efficace » tempéra-t-il simplement en lui tendant la tasse. On ne remet jamais en cause un remède de grand-mère ! Surtout que les sorciers étaient peut-être très bons pour faire repousser des membres, quand on s'attaquait à plus simple, il n'y avait plus grand chose. Pour la bonne et simple raison qu'un virus non-magique leur paraissait trop inoffensif - et inintéressant - pour être traité par une potion magique. Peut-être que faire des recherches sur le sujet lui vaudrait de figurer sur une carte chocogrenouilles, mais heureusement, Razvan n'était pas médicomage pour la gloire. S'il ne comprit pas sa réflexion sur les lumières, cela n'empêcha certainement pas un sourire tendre de fendre sur son visage alors qu'il se posait doucement à côté d'elle, les jambes serrées, les mains entre ses genoux pour les réchauffer.

Le roumain vit bien vite qu'elle manqua de tout recracher et il pinça ses lèvres pour ne pas sourire trop franchement. Il allait lui dire une plaisanterie avant qu'elle n'enchaîne toute seule pour le faire finalement rire : « Je sais que tu étais habituée aux très bons plats de ma tante, mais quand il s'agit de remèdes, ça ne peut qu'être infect ». Sa justification était bancale mais pourtant bien réelle. Mais pour un rhume, enfin... Quoiqu'elle était bien chaude pour un rhume tout de même. L'air de rien, les yeux noirs du médicommage se promenèrent sur le visage de sa fiancée, comme en quête d'indications supplémentaires : « Tu es comme ça depuis que je suis parti ? » lui demanda-t-il en envoyant doucement sa main pour la poser sur son front, qu'il trouva bouillant. Vu la montagne de couvertures sous laquelle elle se trouvait, ce n'était cependant pas fondamentalement étonnant. « D'autres symptômes particuliers ? ». Il fit glisser doucement le dos de son index contre sa joue avant d'ajouter : « Tu me fais une place sous ton plaid ? je parie que je te tiendrais plus chaud ». Et pour cause, elle lui avait suffisamment fait de réflexions comme cela sur le fait qu'il était toujours bouillant. A quoi bon avoir un chauffage et des couvertures quand on possède un Razvan ? Et une fois glissé dessous, il la laissa naturellement se glisser contre lui en lui offrant un chaste mais très doux baiser sur les cheveux, comme d'habitude.


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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan 129196351Jeu 6 Jan 2022 - 23:19

Efficace ou pas, le remède tout à fait moldu proposé par Razvan était tout bonnement impossible à avaler. Aussi gamine soit Neolina parfois, elle savait pourtant être raisonnable quand il s’agissait de se soigner - surtout quand on savait le nombre de potions qu’elle avait ingurgitées pour réparer nombre de ses os cassés. Sauf que là, non vraiment, le coeur n’y était pas, et la simple odeur de cette mixture lui donnait envie de rendre le peu de chose qu’elle avait réussi à manger le midi. D’ailleurs, quand Razvan évoqua les bons petits plats roumains de sa tante, Neo ne put cacher une grimace de dégoût, elle qui pourtant raffolait de ces moments où elle pouvait se goinfrer sans craindre pour sa ligne - ça n’avait jamais été un réel problème pour elle. « Berci, mais non berci. » répondit-elle donc en lui rendant son remède miraculeusement répugnant. Soigner un mal pour s’en déclencher un autre, pas la peine finalement. S’enfonçant dans son plaid, Neo crevait d’envie de se coller contre Razvan, mais n’avait pas non plus envie de lui refiler ce qu’elle avait. C’était là une vraie lutte intérieure, car comment résister à l’envie de se caler contre son adorable fiancé et venir profiter de sa chaleur, de son odeur, de sa simple présence ?

En tout cas, Razvan ne semblait pas effrayé à l’idée de contracter ce elle-ne-savait-quoi qui la rendait toute mal, et elle reconnut tout de suite sa gestuelle et sa voix de médicomage qui s’enquérait d’une patiente. Calant son front contre sa main glacée, elle savoura un peu la sensation avant de répondre à sa question. Elle était comme ça depuis ce matin, oui, même si à bien y réfléchir, ça faisait bien deux jours qu’elle se sentait patraque. « Faire fuir bes collègues, c’est un symptôme ça ? » demanda-t-elle dans une tentative d’humour un peu foireux avant d’accueillir sa proposition avec un petit sourire. Était-ce vraiment bien raisonnable de lui faire une place dans l’antre des microbes ? Oh et puis après tout, c’était lui le professionnel, il savait quels risques il encourait, non ? « C’est moi qui vais de réchauffer pour une fois. » ajouta-t-elle, parce qu’elle sentait bien qu’il était bien plus gelé qu’elle alors que pourtant, elle se sentait transie de froid - les joies de la fièvre. Naturellement, son corps vint se lover contre le sien et Neo se sentit sombrer dans une sorte de demi-coma sans qu’elle ne puisse trop rien maîtriser, comme si sa simple présence lui faisait assez de bien pour qu’elle puisse arrêter un peu la lutte contre ce truc qui la mettait KO. En même temps, elle avait envie de profiter un peu de lui plutôt que dormir, et ce petit paradoxe la fatigua encore un peu plus. « Tu as passé une bonne journée avec des autres malades ? » l’interrogea-t-elle d’une petite voix faiblarde alors que sa main agrippait sans force aucune son pull au niveau de son torse, son nez calé contre son cou qui lui sembla plus froid qu’il ne l’avait jamais été. Malgré tout, son ennivrante odeur ne parvenait pas à masquer celle de pin qui lui était restée dans le nez semblait-il. Quoique la tasse n’était pas très loin, peut-être. En tout cas, Neo avait l’impression d’être au milieu de la Transylvanie, mais comme si la forêt entière avait pourri. « Bais qu’est-ce qu’il a dans cette tisane qui sent comme ça ? » Son nez se renfrogna un peu alors qu’elle l’enfouissait un peu plus contre lui, toute recroquevillée comme un petit animal blessé. Elle se retenait de renifler dans cette position, ce qui n’aurait rien eu de glamour ni d’agréable pour Razvan, qu’on se le dise. « J’ai bal partout. » avoua-t-elle finalement, détendant un peu ses muscles tout contractés, comme elle s’en rendit compte en les relâchant, se donnant l’impression d’être une poupée de chiffon dans les grands bras forts de Razvan. Mais elle était entre de bonnes mains, elle le savait. Tant qu’elle était avec Razvan, rien ne pourrait lui arriver car après tout, que ne sauraient-ils pas affronter à deux ?
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MessageSujet: Re: Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan Jusqu'à ce que le rhume vous sépare w/Razvan 129196351Sam 29 Jan 2022 - 15:28

L'avantage d'avoir un médicomage à la maison, c'est qu'il pouvait, normalement, tout soigner. Enfin, "tout" restait une notion fort relative et Razvan lui-même l'avait appris à ses dépends. De la mort on ne pouvait se soigner, pas encore toutefois. Sauf avec la pierre de résurrection si on était le chanceux - ou malchanceux - à posséder celle de la légende. Heureusement que lui-même ne la possédait pas, d'ailleurs, il se serait perdu sans doute à la tenir trop longtemps dans sa main. Mais il était sorti de sa spirale endeuillée, qui avait duré des années. Maintenant, il allait un peu mieux, quoique le fond de ses problèmes finalement, n'était pas réglé. Si son seul soucis était de trouver Neolina enrhumée, il serait sans doute le plus heureux des hommes. La vie n'était cependant pas si clémente avec le pauvre homme. Mais l'hiver s'avançait de plus en plus et avec lui sa décision de quitter enfin l'hôpital une bonne fois pour toutes. En janvier il ne serait plus un médicomage de cette grande institution britannique, mais bien médicomage libéral, parce que c'était ce qu'il voulait plus que tout au monde. La tentative d'humour de la sorcière lui arracha un petit sourire mais pas un rire. Il avait toujours eu l'habitude de prendre des risques pour des gens à soigner, ce n'était pas un rhume qui lui faisait vraiment peur. Après tout, elle n'avait pas la dragoncelle non plus !

Razvan l'enveloppa tranquillement de ses bras, parce que parfois, la tendresse était le meilleur des remèdes. Pas forcément quelque chose de recommandé par la fédération internationale des médicomages. Mais on guérissait toujours mieux dans des bras aimants, peut-être était-ce une question d'hormones, il n'en savait rien. Les gens seuls ne faisaient pas vraiment long feu. « Une journée classique tu sais » répondit-il sans s'épancher. Il n'aimait jamais trop parler de Sainte-Mangouste de toute façon, pour la bonne et simple raison que les journées se ressemblaient toutes. Comme s'il y avait un schéma répétitif de ses journées. Rares étaient celles qui étaient calmes et l'atmosphère y était trop désagréable pour qu'il veuille que son travail le poursuive chez lui. Il préférait encore s'épancher sur ses recherches annexes, sans guère parler des hurluberlus qu'il avait croisé ici et là. Neolina ramena son attention vers la tisane qui avait un tout autre effet que celui escompté et il retint un petit rire. « Du romarin notamment et du miel » l'informa-t-il de son ton factuel, « le miel était une option que j'ai ajouté pour que tu ne t'étouffes pas complètement avec ». Et c'était raté semblait-il. Enfin, ce n'était pas si terrible comme préparation ! Etait-ce l'habitude qui l'avait rendu imperméable ou bien elle qui avait autre chose qu'un petit rhume ? « C'est curieux quand même que ça te fasse cet effet... Ce n'est pas si terrible ». Les sourcils froncés, il l'écouta se plaindre d'avoir mal de partout : « Tu as des nausées ? ». Pas qu'il s'inquiétait de quoique ce soit qui ne soit naturellement pas possible dans l'état de Neolina, mais parfois, les symptômes se bousculaient tellement au balcon qu'on avait du mal à déterminer une ligne pertinente. « Je peux demander à un collègue de te faire un certificat si tu ne veux pas que tes collègues te fuient encore demain... » - étant donné qu'il ne pouvait plus rien signer pour elle vu qu'ils habitaient ensemble - « tu risques d'être encore dans cet état pendant quelques jours... ou en tout cas, fatiguée ». A ses yeux, ce n'étaient que des petits maux sans gravité, rien de magique ne semblait particulièrement impliqué. Mais elle était si pâle que cela lui faisait mal au coeur.


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