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Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil

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Dexter Walsh

Dexter Walsh


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MessageSujet: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mar 1 Juin 2021 - 18:49

L’endroit était somme toute original. Assis sur une chaise trop petite pour lui, Dexter lançait un regard à l’horloge d’un rose criard toutes les quatorze secondes exactement, alors que son esprit commençait à émettre des doutes. Avait-il bien lu ? Le parchemin disait 16h30, il était 16h38 mais peut-être s’était-il trompé. Impossible. Dexter ne se trompait jamais, du moins, pas quand il s’agissait d’une lettre qu’il avait lue une bonne trentaine de fois. Dans chaque délié, chaque signe de ponctuation, il avait cherché des réponses aux questions qui le hantaient. L’Auror n’était pas tellement habitué à laisser ainsi planer le mystère et pourtant, il s’était fait violence. Ses pieds l’avaient mené aux archives la veille, et face à la documentaliste un peu revêche, Dexter avait fini par tourner les talons sans donner d’explications. Car c’était un fait sur lequel il ne transigeait pas : nul n’avait à connaître les détails de sa vie, à part lui. Et il aurait été bien malhonnête d’enfreindre cette règle absolue en cherchant des informations sur celui dont il ignorait tout alors que pourtant, la vie aurait voulu qu’ils partagent bien des choses. Mais une fois de plus, son père avait été une déception immense. Jusqu’à sa mort.

Car voilà que le monde pourtant parfaitement bien en ordre de Dexter avait été chamboulé deux semaines plus tôt. Une lettre pour lui annoncer la mort de son géniteur, car il ne méritait pas d’autre titre que celui-là. Une lettre qu’il faillit jeter au feu avant d’en terminer la lecture, si sa curiosité ne l’avait pas poussé à la lire jusqu’au bout. Et là, le chaos. L’explosion d’émotions jusqu’à l’overdose ou presque, lui qui avait pourtant le coeur bien accroché à force d’affronter chaque jour le pire. Mais le pire était toujours lié aux autres et cette fois, il s’agissait bien de lui. Mais pas que. Ainsi donc, celui qui lui avait donné son nom - et rien d’autre - avait eu un autre enfant. Cecil. Cecil Walsh. Voir ainsi un autre prénom que le sien accolé à son patronyme le perturba plus que de raison et comme souvent lorsque ses pensées étaient trop nombreuses, Dexter se métamorphosa sous son autre forme. L’animal, lui, ne réfléchissait jamais trop. La balade fut longue, jusqu’au petit matin, comme si son instinct canin lui faisait comprendre qu’il était trop tôt encore pour affronter et pourtant… Pourtant oui, il fallut bien prendre la décision de ne pas aller enterrer ce père qui n’en avait pas été un. De ne pas rencontrer ce demi-frère qui, en fait, n’était lié à lui que par le sang.

Mais sa mère, comme souvent, trouva les mots qu’il avait besoin d’entendre. Pouvait-il vivre en sachant qu’il avait peut-être un autre morceau de famille quelque part ? Lui l’enfant unique qui avait longtemps détesté l’être, n’était-ce pas l’occasion de voir les choses changer ? Dexter aimait trouver ses réponses dans des textes écrits par de grands hommes du passé, ou dans de grands principes. Mais cette fois, ça ne marchait pas. Quoiqu’à vrai dire, il y avait bien un principe. La famille avant tout. Mais la famille, il l’avait appris à ses dépens, c’était moins le sang que le simple fait d’être présent. Et si ce frère avait eu droit à tout ce dont lui avait manqué ? Et si à rechercher la vérité, il ne parvenait à découvrir qu’une terrible injustice ? Maintenant que la question était posée, il lui fallait une réponse. Aussi prit-il la plume pour écrire un mot tout aussi factuel que lui l’était dans bien des aspects de sa vie. J’aimerais vous rencontrer, disait la lettre en substance. Vous, oui, car cet homme n’était qu’un inconnu, après tout. Le resterait peut-être, d’ailleurs. Du moins, l’était resté jusqu’à cet après-midi chez Madame Pieddodu, endroit le plus incongru qui soit pour une première rencontre. Le nom aurait du lui mettre la puce à l’oreille, et le décorum réveillait son instinct de détective. Qui donc pouvait bien convier un frère caché dans pareil endroit ? L’énigme s’épaississait alors que Dexter en arrivait à se demander si le notaire n’avait pas fait erreur. Peut-être Cecil était en réalité une soeur. Toujours était-il que son habituelle confiance se transformait en une impatience teintée de stress alors que tout ici lui donnait l’impression de ne pas être à sa place. Son instinct lui dictait de fuir et pourtant, son honneur le forçait à rester. N’avait-il pas affronté des mages noirs ? Un simple rendez-vous dans un salon de thé, ça n’était rien à côté. Du moins était-ce les arguments raisonnables, car une pensée étrange lui parvint. Plutôt s’engager dans milles duels que de supporter dix minutes d’attente de plus dans cette atmosphère de maison de poupée.

Mais l’attente prit bientôt fin alors qu’une ridicule sonnette annonçait l’arrivée d’un nouveau client. L’endroit était si minuscule que l’homme lui donna l’illusion d’être un géant trop mince. Un bref instant, Dexter se dit que ça ne se pouvait pas. Rien en commun, rien. Ses yeux pourtant habitués à lever le voile des mystères le confortaient dans son idée alors qu’autre chose pourtant lui donnait tort. « Cecil ? » demanda-t-il finalement pour mettre fin au suspense en se levant tout à coup, dégommant au passage sa chaise qui avait du être celle d’un écolier. À sa hauteur ou presque, ses yeux ne cherchèrent une évidence qui ne venait pas. Pourtant, ne lui avait-on pas toujours dit qu’il ressemblait à sa mère, ce dont il s’était d’ailleurs longtemps félicité ? Comme si l’ADN de son imbécile de père ne pouvait décemment pas s’exprimer en lui. Peut-être en était-il de même pour Cecil. Ou peut-être pas.
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mar 1 Juin 2021 - 20:42

Cecil se sentait profondément triste. Pas triste au point de commettre l'irréparable, pas non plus une réelle tristesse de deuil. Tout aussi enfantin qu'il était, le jeune homme avait fait le deuil de son géniteur bien des années auparavant, comme il avait fait le deuil de sa propre mère. Car ces gens pouvaient-ils porter le nom de parents, quand ils laissaient leur enfant à quelqu'un chargé de l'élever pour eux ? Pire encore, pouvaient-ils être considérés comme tel en sachant que la dite personne chargée d'élever leur gamin était cruelle ? Cecil, tout aussi gentil fut-il, n'avait pas une once de pitié pour cet homme. Mais il restait un père, son géniteur avec qui il partageait des gènes et sa mort le rendait triste, comme une mélancolie, un spleen qui lui collait à la peau. Et lui qui n'avait jamais été très doué pour les décisions importantes dans sa vie se retrouvait naturellement de plus en plus isolé du monde. Il vivait un appartement d'une pièce à Birmingham parce que c'était moins cher que Londres. Assit sur la machine à laver qui tournait - Cecil n'étant pas un très bon mage, il fallait s'adapter avec la technologie moldue - il attendait qu'elle se finisse.

Son père était mort et la dernière fois qu'il l'avait vu remontait à... sa majorité. Cinq ans, donc. Quand il avait abandonné la fac au bout d'un mois pour essayer de trouver autre chose, jonglant entre petits jobs mal payés et où il était déconsidéré et vu comme un maboule. Le jeune homme triturait sa chemise pas repassée alors que dans le même coup, les vrombissements de la machine semblaient se calmer. Avant de repartir de plus belle. Il aurait juré avoir choisi le cycle court, pourtant. Car il avait une obligation ce jour-là. Peut-être que c'est un sursaut de sa conscience qui l'invita à regarder de plus près le post-it accroché sur le frigo juste à côté de lui. Rendez-vous chez Madame Pieddodu à 16h30. N'oublie pas. Il tourna son regard un peu hagard vers l'horloge, persuadé qu'il était treize heures. Il lu l'heure sans percuter, détourna le regard et soudain... « Oh non ! ». Le jeune homme sauta sur ses pieds pour quitter son perchoir, enfiler deux paires de chaussettes parce qu'il faisait frisquet dehors quand même. Il prit ses chaussures, les laça vaguement - il y avait environs 80% à 85% de chances qu'il s'étale sur le chemin de Pré-au-Lard - et se saisit de sa cape. Tant pis pour la machine, il oublierait ses vêtements dedans, allait devoir les relaver, il le savait. Transplanage.

Pré-au-Lard était toujours un peu plus calme l'hiver, allez savoir pourquoi. Le jeune homme passa devant plusieurs boutiques, dont une papeterie. Il s'arrêta un instant, comme s'il avait le temps, devant le panneau qui signifiait qu'elle était à vendre. Tiens donc... Il perdit cinq minutes de plus avant de trottiner jusqu'au salon de thé où il pénétra, sans bien réaliser que l'endroit n'était pas très à propos pour rencontrer un membre inconnu de sa famille. Ça aussi, ça lui avait fait un choc. Comme quoi, son père avait des choses à cacher. Pourquoi ne jamais en avoir parlé ? Allez savoir. Encore un exemple que cet homme n'était pas fait pour enfanter, puisqu'il n'était pas capable de s'occuper de ses propres enfants. Peut-être s'était-il disputé avec lui à l'âge adulte ? En fait, Cecil faisait des suppositions que son esprit imaginatif amplifiait très largement. Et c'est d'ailleurs ce potentiel frère qui creva le voile de ses songes en l'alpaguant par son prénom. L'homme était brun, plus petit que lui, un beau visage. Le jeune homme n'aurait jamais pu penser qu'un tel individu partage potentiellement 50% de ses propres gènes. Il s'approcha d'un air de gosse un peu timide et s'essaya à lui faire un sourire : « Bonjour... » - il marqua une pause qu'il regretta mais il était perturbé - « Dexter... ? ». On pouvait entendre les points de suspension dans sa voix douce alors qu'il lui tendait finalement la main par politesse. « Je m'appelle bien Cecil ». Oulalala, la situation était étrange, son problème social ne s'arrangeait pas. Gêné comme si on l'avait fait monté sur scène habillé comme un bouffon, l'irlandais retira sa cape pour la poser sur le dossier de la chaise minuscule, trop minuscule pour lui. « Je suis vraiment vraiment désolé du retard, je... » - j'attendais que ma lessive soit finie ? Non, il n'allait quand même pas dire ça. Il se racla la gorge, en posant ses mains sur la table, jugea finalement que c'était une position bizarre et les cacha sur ses genoux. Voilà. Il commanda un earl grey tout à fait banal et ajouta, comme si c'était à propos : « Drôle de circonstance pour se rencontrer, hein ? ».

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Dernière édition par Cecil Walsh le Mar 1 Juin 2021 - 22:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mar 1 Juin 2021 - 21:33

La première impression, disait-on, marquait souvent l’esprit de celui qui la ressentait. Alors que dire de la première impression de Dexter face à celui qui confirma bien être son frère ? Le jeune homme avait un sourire doux, gentil, et le regard qui semblait facilement se perdre dans ses propres pensées. La main qu’il lui tendit était beaucoup moins ferme que celle de Dexter, à tel point qu’il eut peur de lui briser un os en la serrant après avoir confirmé en aquiesçant qu'il était bien celui qu'il cherchait. Mais surtout, Cecil lui donnait l’impression d’être encore un adolescent coincé dans un corps beaucoup trop grand. Dexter ne s’était pas vraiment attendu à quelqu’un de si jeune, même s’il s’était forcé à ne s’attendre à rien. Quel âge avait-il, 20 ans ? Il en faisait presque 5 de moins, avec ses cheveux en désordre et ses bras ballants. Sa chemise était froissée, comme après un séjour en boule dans une valise. Sa voix timide, comme s’il s’excusait. Autant dire que le contraste était saisissant. Dexter, comme toujours, se tenait parfaitement droit et avait troqué sa tenue ministérielle pour une longue cape noire et sobre qu’il n’avait toujours pas ôtée. Comme prêt à partir à la moindre seconde. Et Dexter, comme toujours, affichait l’air fermé de celui qui n’accorde pas sa confiance en une phrase. Peut-être aurait-il dû sourire ? Peut-être, oui.

Après cet ersatz de présentation qui avait instauré un malaise, Dexter releva la minuscule chaise et s’y assit à nouveau, ôtant sa cape qu’il déposa soigneusement sur le dossier. En toute sincérité, il ne savait absolument pas quoi dire, car aucune situation de sa vie passée ne lui donnait le moindre indice sur le bon comportement à adopter. Cecil finalement brisa le silence en s’excusant de sa voix presque infantile, sans pourtant finir sa phrase. Se justifier sans même apporter la moindre justification, voilà qui avait de quoi perturber l’inébranlable Auror. « Ca ne fait rien. » Mieux valait couper court à la conversation qui ne lui apporterait rien, semblait-il. Pourtant, ce simple retard s’ajoutait à la liste des maigres éléments dont il disposait pour se forger un avis sur son curieux frère. Curieux dans le sens étrange, car il ne lui avait toujours pas posé la moindre question. La propriétaire vint mettre fin à l’échange bancal, et Dexter commanda un café noir, la seule boisson qu’il affectionnait tout particulièrement. Le silence s’installait alors qu’il cherchait ses mots. Ça n’était pourtant pas son genre. Et alors qu’il s’apprêtait à ouvrir les lèvres pour poser une question banale, Cecil essaya sans doute de détendre l’atmosphère avec une gentille phrase. Gentille oui, mais qui ne faisait rien avancer. « C’est le moins qu’on puisse dire. » approuva-t-il de son air peu aimable après avoir tout de même eu une ébauche de sourire. « Navré de ne pas être venu à l’enterrement. Je ne l’avais pas revu depuis plus de trente ans, autant dire que le deuil était déjà fait. » Enfoncé dans son dossier, Dexter avait croisé les bras sur sa poitrine dans la posture la plus fermée qui soit. Parler de son père lui faisait toujours cet effet là. « Ça explique qu’il ne m’ait jamais parlé de toi. » Le raisonnement était tout à fait cartésien, car il ne fallait pas être un savant en maths pour comprendre que la dernière fois que Dexter avait vu son père, Cecil n’était même pas encore né. Mais Cecil, lui, savait-il ? « Je suppose que tu ne savais pas non plus. Que j’existais. » Son ton ne trahissait aucunement les émotions qui se jouaient en lui, comme souvent. « Et que tu dois sans doute avoir autant de questions que moi. » C’était un fait, Dexter brûlait d’en apprendre plus sur ce garçon enrobé d’une chape de mystère. Pour l’instant, il n’arrivait pas à le considérer comme son frère, mais après tout, comment le blâmer ? « À toi l’honneur. » Habitué aux interrogatoires, Dexter craignait que la déformation professionnelle ne vienne braquer le jeune homme, qui semblait tout de même ne pas déborder de confiance en lui. Par Godric, quels dommages le comportement de son père avait-il infligé à ce pauvre garçon ?
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mar 1 Juin 2021 - 21:59

Cecil avait toujours été fils unique et ma foi, c'était comme ça. Pas de regret, pas forcément de joie. Comme souvent, il subissait les situations sans relever quoique ce soit. Le jeune homme ne savait pas quoi attendre d'une famille parce qu'il n'en avait jamais eu une. Il avait toujours été solitaire par la force des choses pour finalement s'enfermer dans un intérieur riche qu'il entretenait par la force des choses. C'était un défi pour lui que de trouver un emploi, de payer un loyer - on le relançait généralement une fois, puis deux, à la troisième on le menaçait d'expulsion et il se débrouillait pour ne pas oublier de payer ses créances. Avec ses vieilles converses mal lacées, il devait faire un peu peine à voir, mais ce n'est pas comme s'il n'avait pas l'habitude de faire peine à tout le monde. Rencontrer un membre de sa famille aussi proche que ça, ça le perturbait. Il n'avait pas été offensé qu'il ne vienne pas à ses obsèques, parce qu'après tout, il n'était pas du genre à juger. Lui-même ayant des relations tendues avec le géniteur qui fut le sien, comment en vouloir à un autre fils dont il n'avait jamais entendu parler ?

Faire la conversation n'était pas difficile en général pour Cecil mais Dexter l'intimidait. Il dégageait ce quelque chose que lui n'avait définitivement pas et qui s'appelait communément "caractère". Son demi-frère (quelle étrange dénomination !) semblait ne pas en manquer. Et ne sachant rien de ses réactions, il craignait de le braquer en disant un mot de travers. Le jeune homme se sentait dans un état un peu trop fragile pour essuyer un autre rejet. Oh, il ne s'attendait pas à ce qu'ils se prennent dans les bras à la fin de cet étrange moment, il n'était pas stupide. Mais ma foi, peut-être pourraient-ils s'arranger pour se connaître un peu mieux, si le courant passait ? Ils étaient tout de même différents jusqu'au type de boissons qu'ils commandaient. La brusque réalisation qu'il n'avait peut-être pas pris d'argent lui sauta à l'esprit - miracle, un peu d'autonomie ! - et il se mis à tâter les poches de sa cape et de son pantalon, discrètement, à la recherche de monnaie... Meh. C'est sans doute un peu troublé par sa propre honte qu'il eut le malheur de sortir la phrase qui était sans doute la plus maladroite qui soit. C'était "drôle", comme circonstance ? Il s'en rendit compte lorsqu'elle sortit de ses lèvres, les pinça en se priant intérieurement de la fermer. La réaction de Dexter était froide et les joues du rouquin prirent des couleurs, tout de même. Lorsque son interlocuteur s'excusa de ne pas être venu à l'enterrement, Cecil allait répondre mais il ne lui en laissa pas le temps et il l'écouta donc, dans un silence religieux, se perdant dans les mots qu'il prononçait jusqu'à ce qu'il l'invite à faire de même en lui posant des questions. Que, hein ? « Euh... » - il fut miraculeusement interrompu par l'arrivée de leurs boissons et l'ancien Poufsouffle enserra sa tasse avec sa main droite, cachant toujours la gauche sous la table. « Ne vous excusez pas pour l'enterrement. J'ai failli ne pas y aller non plus. Mm m'enfin... » - il se réfugia dans sa tasse pour prendre une gorgée, « je ne l'ai plus vu depuis mes dix-sept ans, il y a cinq ans, de toute façon. Alors ne plus le voir définitivement, bon, c'est quasiment pareil ». N'est-ce pas ? Il n'avait toujours pas répondu, posé de question, comme s'il était complètement à côté de la plaque. Breaking news, il était complètement à côté de ses pompes. « Je ne savais pas que vous existiez, au moins quelque chose qu'on a en commun ». C'était un petit lapsus qui voulait bien dire qu'il avait tout de même eu la clairvoyance de voir qu'ils étaient biens, biens différents. « Qu'est-ce que vous faîtes dans la vie ? Je suis sûre que vous avez une vie super palpitante » fit-il d'un ton intéressé tout de même. Parce que bon, la vie des autres, Cecil savait s'y intéresser, puisque la sienne ne valait pas trois kopecks.

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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mar 1 Juin 2021 - 22:36

Dexter avait toujours fait preuve d’une sorte d’autorité naturelle. C’était un atout considérable dans son métier, mais bien plus un défaut en ce qui concernait ses autres relations. Sa présence, parfois, intimidait les autres et c’était tout à fait ce qu’il décelait à l’instant même chez son interlocuteur. L'oeil avisé de Dexter remarqua le rose à ses joues, sa main fébrile aussi. Mais ne se rendit pas vraiment compte qu’il avait, par ses propres mots, empêché le pauvre garçon d’en placer une. Le silence qui avait précédé étant trop lourd, Dexter l’avait comblé avec son argumentaire et ses justifications, comme pour poser les bases de son absence qu’il n’avait pourtant pas à justifier. La faute reposait toute entière sur les épaules de feu leur père. Mais alors qu’enfin il avait la parole, Cecil bredouilla comme faisaient parfois les prévenus quand l’Auror leur demandait d’avouer. Il ne s’agissait pourtant que d’une simple question, non ? Mais qu’il fallait poser à un homme qui arborait la froideur des glaciers du grand nord. Heureusement, l’arrivée de leur commande mit fin au moment étrange, et Dexter remercia la serveuse d’un signe de tête sans même toucher à sa tasse. Il aimait son café chaud, certes, mais la vapeur qui se dégageait du breuvage prouvait bien qu’il s’y brûlerait jusqu’aux doigts en touchant la porcelaine.

Cecil semblait avoir repris un peu d’aplomb et ce fut en l’entendant le vouvoyer que Dexter réalisa que lui-même était passé au tutoiement, machinalement. C’était qu’il le voyait comme un gosse, et par réflexe, avait dérogé à son habituelle politesse. Se fustigeant mentalement, il écouta toutefois le jeune homme lui raconter un bout de son histoire qui faisait tristement écho à la sienne. Était-ce réellement étonnant ? Leur géniteur semblait bien dépourvu d’instinct paternel, un miracle qu’il ait d’ailleurs été présent dix-sept ans dans la vie de quelqu’un. Mais Dexter ne l’enviait pas, non, car mieux valait qu’il l’ait rayé de sa vie tôt. Sans doute les dégâts avaient-ils été moins importants. En tout cas, Cecil avait raison, ils avaient au moins en commun ce père absent lamentable qui leur avait caché leur existence mutuelle. Mais sa tournure prouvait bien que lui aussi ne voyait rien en Dexter qui se rattachait ne serait-ce qu’un peu à lui. C’est qu’il aurait fallu être aveugle ou au contraire étrangement clairvoyant pour trouver un lien entre ces deux-là. Mais au moins cela eut-il le mérite de faire desserrer les dents de l’imperturbable anglais qui eut un rire comme étranglé, presque sarcastique.

Enfin donc vint la question, dont la formulation surpris un peu Dexter. Une vie super palpitante ? C’était indéniable, oui, du moins ne s’ennuyait-il pas, mais c’était là une drôle de façon d’amener les choses. Mais Cecil semblait être aussi original que l’endroit où il l’avait invité, alors… Il fallait sans doute juste le temps de s’y adapter. « Tout dépend de la définition du mot palpitant. » commença-t-il en se détendant un peu. Son métier faisait rêver certains, tendait bien des autres. Comme si faire face à un représentant de la loi les ramenait à leurs propres erreurs, pourtant souvent assez dérisoires. « Je suis Auror. » finit-il par dire avec la solennité que son titre semblait impliquer. « Personnellement, je trouve ça assez palpitant, mais j’ai bien peur que ça ne soit pas le cas de tout le monde. » Le simple fait de penser à ce torchon de Gazette du Sorcier lui fit serrer les dents. Maudits journalistes plus prompts à juger qu’à véritablement enquêter sur le terrain. « Mais rassure-toi, je n’ai fait aucune recherche sur toi. » dit-il d’une voix un peu plus détendue, presque amicale alors qu’il prenait sa tasse entre ses mains pour souffler sur son café lentement avant d’en boire une gorgée. Son autre main posée sur la table, il semblait bien plus prêt à avoir une réelle conversation dans cette position.  « Et toi… D’ailleurs, tu peux me tutoyer. » Le brusque déséquilibre lui sauta aux yeux tout à coup, et même si Dexter tenait beaucoup aux conventions sociales, lui-même les avait bafouées. Mieux valait donc revenir sur un pied d’égalité. « Où en étais-je ? Oui. Toi, que fais-tu dans la vie ? » Dexter essayait d’imaginer quel métier ce curieux personnage pouvait bien exercer, mais aucune vocation ne semblait lui convenir. Peut-être étudiait-il encore ? Il n’avait que 22 ans après tout. 22 ans… Par Merlin, la différence d’âge n’aidait pas à rendre la situation moins gênante. Si encore il n’y avait que l’âge…
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mar 1 Juin 2021 - 23:13

La maladresse de Cecil n'avait d'égal que son manque flagrant de sens des responsabilités. Le pauvre jeune homme avait été catapulté dans la vie sans l'avoir demandé et surtout, sans y avoir été préparé. Sans figure parentale, maltraité, il s'était naturellement réfugié dans sa vie intérieure pour avoir la paix. Bonne ou mauvaise idée ? Ah, ça... Hélas, il n'avait pas la réponse. Il vivait très bien en étant tout seul, juste que certaines choses de la vie, généralement ce qui nous définissait comme des adultes, tendaient à lui rendre l'existence difficile. Le ménage, la cuisine, les créances... Le pauvre jeune homme perdait ses emplois au bout de quelques semaines, soit parce qu'il oubliait qu'il devait travailler, ou parce qu'il arrivait en retard. Pas nécessairement parce qu'il faisait du mauvais travail. Tout attachant qu'il était, ses patrons avaient tendance à l'apprécier, avoir de la peine pour lui. Mais son manque d'assiduité le conduisait hélas à trouver la sortie. Alors forcément, avec une vie aussi décousue, quelle réaction pouvait-il donc avoir en sachant que son demi-frère était Auror ?

Le regard du jeune homme sembla comme allumée par une flamme enfantine de curiosité, une admiration sans pareille. « Whaou ! » - c'était complètement sortit naturellement, mais enfin. Un Auror, quoi ! Lui qui n'avait pas tenu un mois dans les études supérieures ne comprenait pas bien comment il était humainement possible d'encaisser les études réputées comme étant les plus difficiles de leur société. Lui qui n'était pas un bon sorcier, au point qu'il faisait ses tâches ménagères comme un moldu parce que ses sortilèges échouaient, imaginer que quelqu'un partageant la moitié de son sang soit aussi doué lui donnait, vraiment, des étoiles dans les yeux. On ne lui avait pas appris à avoir de l'ambition quand bien même il n'était pas trop mauvais avec les plantes. En fait, botaniste aurait pu être une option s'il avait été capable de suivre des cours correctement. Sa scolarité à Poudlard avait été entrecoupée d'heures de colles et de points retirés, tant et si bien que Poufsouffle n'avait jamais gagné la coupe des quatre maisons quand il était étudiant. Il faisait perdre des montagnes de points et nécessairement, s'attirait les foudres de ses camarades de maison. Ainsi donc, les Serpentards ne l'appréciaient pas, les Poufsouffles non plus. Les Serdaigles étaient souvent pédants avec lui et les Gryffondors sarcastiques. Super l'adolescence. Son frère essaya de le rassurer, comme s'il avait besoin de l'être, sur le fait qu'il n'avait pas fait de recherches sur lui. Ça suffit à le faire rire, de ce son un peu candide, alors qu'il dévoilait ses dents bien blanches. Pour lui, être un Auror, c'était être droit et classe, pourquoi faire donc des recherches sur des gens pour le plaisir d'être intrusif ? La confiance du jeune homme était absolue maintenant, comme si un métier pouvait simplement être le miroir de la personne qu'on était. C'était peut-être le cas pour Dexter, mais pour nombre des connaissances du jeune homme, ce n'était pas le cas. Et ça le conduisait souvent à se faire rouler. Mais il recommençait tout le temps avec la même naïveté, qui ressemblait drôlement à de la stupidité avec le temps. « Vous auriez pu, vous vous seriez vachement ennuyé ! » fit-il d'un ton tout à fait joyeux. Voilà, la pression était redescendue. La timidité commençait à laisser le pas sur sa personnalité enthousiaste. Dexter lui fit remarquer qu'il pouvait le tutoyer et Cecil acquiesça religieusement. Il risquait de continuer de le vouvoyer pendant quelques phrases encore, m'enfin, ça allait lui passer.

Face à un Auror, c'était tout de même ridicule de mentionner ce qu'il faisait dans la vie. Mais les normes sociales étant ce qu'elles étaient, son demi-frère lui renvoya la question alors que l'irlandais se brûlait les lèvres contre sa tasse de thé. Il avait oublié de mettre son sucre, et il prit le sucrier. Sans utiliser la petite cuillère dedans, au contraire, il la sortit, et vida une grosse lampée de sucre dans sa tasse. C'était une piètre tentative d'esquiver la conversation, mais comme Dexter ne le lançait pas sur un autre sujet, il dû bien répondre : « Ça dépend des moments... » - il détourna le regard pour le poser sur une femme qui se dandinait devant un beau jeune homme, « en ce moment je travaille dans la serre McIntosh Tentacula. Je m'occupe du rangement tout ça ». Il fit une pause, un sourire un peu gêné et ajouta : « mais je crois qu'ils m'ont dit que j'étais viré, je ne sais plus ». Il sembla se perdre un peu dans ses pensées pour s'en souvenir, même ça, ça ne le marquait pas, « boh, j'irai voir lundi, on verra ». Il accompagna sa phrase d'un haussement d'épaule, comme si perdre un emploi ce n'était pas bien grave. Cecil se disait qu'il pouvait bien tenter de travailler à la ménagerie magique pendant un temps, au moins pour payer son minuscule appartement et faire réparer les trous dans sa vieille cape. « Pourquoi Auror ? J'ai souvent l'impression que c'est une vocation, pas vraiment quelque chose qu'on fait parce qu'on est paumé » fit-il la conversation avant d'ajouter, « c'est vraiment cool ».


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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mer 2 Juin 2021 - 3:16

Rares étaient les gens qui s’extasiaient quand Dexter leur parlait de son métier. Parfois, il décelait une pointe d’admiration dans leur silence, ou leur regard, mais jamais de sa vie ne lui avait-on exprimé la chose de façon si claire. Cecil semblait réellement impressionné par ce titre, mais humble comme à son habitude, cela n’eut aucun impact sur l’ego de Dexter. Être Auror était sa vocation, sa raison d’être, et il n’en tirait absolument aucune vanité. Ce n’était pas forcément le cas de tous ses collègues, mais lui détestait se mettre en valeur en clamant à tout va qu’il était un chasseur de mages noirs. Il était utile, efficace, excellait dans son métier, c’était un fait dont il était parfaitement conscient. Mais cela le rendait-il meilleur que les autres ? Certainement pas. Son attitude était d’autant plus étonnante quand on savait les efforts qu’il avait du faire pour en arriver là, mais c’était là une fierté personnelle qui ne regardait que lui. Quand on savait dans quelles abysses tout ça l’avait plongé, après tout, il n’y avait pas tellement de quoi se vanter. Mais le résultat était là, et Cecil lui renvoyait un regard véritablement teinté d’admiration. Était-ce comme ça que les petits frères considéraient les grands ? Autant dire que sa boutade destinée à le rassurer était bien inutile, et révéla dans la réponse qu’il lui offrit ce qu’il craignait de découvrir, et qu’il avait déjà au fond compris. La vie de Cecil avait l’air, de l’avis de celui qui la vivait du moins, d’un ennui profond. Peut-être était-ce pour ça qu’il avait espéré que la sienne soit super palpitante, et il semblait d’ailleurs avoir répondu à ses attentes malgré lui. Mais il existait un tel fossé entre le contenu de ses paroles et son timbre de voix que Dexter en était décontenancé.

Pourtant, Dexter était réellement curieux par ce qui occupait les journées de celui dont il ignorait jusqu’à récemment l’existence. Mais le principal intéressé semblait préférer s’acheminer lentement mais sûrement sur la route du diabète, et l’anglais regarda d’un air perplexe ses grands doigts rendre son thé proprement imbuvable. C’était une tentative d’esquive, il le savait bien, mais muré dans le silence, Dexter attendait. La patience était une de ses vertus, aussi aurait-il pu attendre encore de longues minutes, mais la réponse lui parvint finalement. La façon dont Cecil détourna le regard en disait long sur la gêne qu’il ressentait, tout comme son sourire alors qu’il se perdait dans une explication que Dexter jugea totalement absurde. Pour la première fois peut-être, son visage se dérida un peu alors qu’il levait un sourcil interrogateur à son attention, essayant de capter son regard fuyant sans même y parvenir. Comment diable pouvait-on ne pas savoir si on était… viré ? C’était une notion que son esprit ne parvenait pas à comprendre, vraiment. Même en faisant l’effort. « Tu ne sais plus ? » demanda-t-il en miroir, moins pour l’enfoncer dans sa gêne que parce qu’il était réellement désarçonné. Peut-être Cecil souffrait-il de troubles de la mémoire après tout, il n’en savait rien. Aussi se reprit-il en essayant plutôt de l’amener à trouver la réponse, inconsciemment. « La question est : est-ce que tu as fait quelque chose qui aurait justifié qu’ils te virent ? » Justifier, toujours, c’était là un de ses mots préférés. Les patrons qui abusaient de leur pouvoir existaient en ce bas-monde, et si Dexter flairait ne serait-ce que l’ombre d’une injustice, son instinct protecteur se mettait machinalement en route, c’était comme ça. Mais il n’était pas impossible, au vu du caractère totalement lunaire du jeune homme, qu’il ait en effet commis une bévue. Et dans ce cas, le côté intraitable de Dexter ne pourrait qu’être d’accord avec la décision prise.

Mais visiblement, Cecil avait plutôt envie de revenir sur le début de la conversation. N’ayant pas particulièrement envie de le mettre mal à l’aise, Dexter écouta avec attention sa question qui n’était pas si bête - étonnant, se fit-il la remarque. Voilà qui dénotait un peu de l’image qu’il s’était déjà faite, sans doute trop vite, du jeune homme - même si le vraiment cool était peut-être un peu de trop. « Ce qui serait vraiment cool, ce serait que nous ne servions plus à rien. » commença-t-il, ses yeux plongés dans le noir de son café qui lui évoquait l’âme de ceux qu’il traquait. « Mais tu as raison. C’est une vocation. J’ai toujours profondément détesté l’injustice, depuis les bancs de Poudlard à vrai dire. » commença-t-il sans trop hésiter en fixant à nouveau Cecil avec assurance, bien que c’était là des choses dont il ne parlait que peu souvent. « Et j’ai grandi en me disant que plus tard, je serai du côté de la loi. Et aussi, du côté de ceux qui ne peuvent pas se défendre. » L’image de sa mère, lovée contre un coussin du canapé, sanglotant alors que la dépression la rongeait, lui parvint sans qu’il ne la contrôle. Peut-être était-ce là la plus grande injustice à laquelle il ait assisté. Peut-être que c’était son père, après tout, qui avait éveillé ça en lui. « Je savais, c’était comme ça. Mais je ne savais pas comment. Et puis, à l’époque, il y a eu cette histoire avec un partisan de Grindelwald qui avait pris en otage toute une famille, à Londres. On ne parlait plus tellement des mages noirs, mais ils étaient encore là. Et leurs idées aussi. Alors quand j’ai découvert qu’il existait des hommes dont la vie était vouée à empêcher ces gens-là de répandre le mal partout où ils passaient, j’ai su. Et j’ai tout fait pour devenir Auror. » À quel prix toutefois ? Volontairement, Dexter tut cette partie de l’histoire. « Au début, à chaque arrestation, je me disais qu’un jour, je serais à la retraite forcée. Et puis, tu vois, l’histoire m’a donné tort. Alors tout ce que je peux faire, c'est continuer à les arrêter. » Fin du monologue. Du moins, presque. Alors qu’il s’apprêtait à boire une nouvelle gorgée après avoir tant parlé, Dexter laissa échapper une dernière phrase, presque à voix basse. Presque comme s'il se parlait à lui seul. « Mais pas leurs idées. »
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mer 2 Juin 2021 - 3:51

Booon... S'épancher sur sa vie n'avait jamais été son fort. Cecil était plus quelqu'un qui écoutait que quelqu'un qui parlait de lui. S'il l'ouvrait, c'était souvent pour des choses sans importances, parce que le jeune homme avait tendance à être tout de même assez énigmatique. Mais pourquoi l'être alors qu'il était de toute façon face à quelqu'un qui aurait sans nul doute les moyens de vérifier les informations par lui-même ? De toute façon, il suffisait de parler à deux connaissances de son frère pour savoir qu'il était tête en l'air. C'était un miracle qu'il trouve des emplois d'ailleurs. La plupart du temps, il n'en laissait qu'un ou deux sur son curriculum vitae, gonflait les dates pour donner l'impression qu'il était constant. Une sacrée blague. Là, il était face à son antipode parfait. Dexter avait l'air d'être un homme stable, dans sa vie professionnelle en tout cas. Cecil n'était pas un assez fin psychologue pour savoir dès le départ s'il était, ou non, stable dans sa vie personnelle. Et puis de toute façon, leur conversation demeurait informelle, grattait seulement la surface. Quoi de plus normal, ils venaient de se rencontrer, alors qu'ils auraient dû se connaître depuis vingt-deux ans déjà.

La petite phrase de son frère, qui répéta ce qu'il venait de dire, lui fit lever les cheveux dans la nuque et il rougit de plus belle. Oui, il ne savait plus, parce qu'il n'écoutait plus vraiment quand on lui faisait des reproches. C'est que, c'était dur à encaisser, pour l'ego tout ça, et que Cecil vivait mieux sans écouter les autres se plaindre de ce qu'il faisait. Cela expliquait sans aucun doute pourquoi il était un si mauvais employé. A dire vrai, pour être tout à fait embauchable, il lui aurait fallu un boulot aux horaires absolument flexibles, et un job qui ne le mettait pas en danger et qui n'était pas au contact du public. Parce que les gens tendaient à s'agacer devant son air complètement perdu. Son emploi de deux semaines au magasin de Quidditch avait manqué de causer un infarctus au gérant de la boutique. Il s'était finalement prit un coup de balai au derrière en guise d'au revoir. La question de son frère était très bien vue et l'irlandais déglutit un peu. « Baaah... C'est pas compliqué de trouver une raison de me virer de toute façon ». Au moins était-il clairvoyant sur le genre d'employé qu'il était. Mieux aurait valu pour lui de naître dans une famille riche lui permettant d'avoir une rente sans avoir à bosser. « Mais il faut bien se nourrir, non ? Et payer le loyer » ajouta-t-il. C'était sans doute la chose la plus censée qu'il ait dite aujourd'hui. Il avait appris cette responsabilisation là par la force des choses. Même si pour le loyer, il le payait souvent très très en retard. Au moins habitait-il dans une ville où ce n'était pas trop cher. Londres était définitivement trop aisé pour sa minuscule bourse ne lui permettant même pas de se racheter une cape pour changer celle complètement rapiécée qu'il avait toujours sur le dos.

Parler de la vie de Dexter lui paraissait être plus intéressant. La sienne était l'équivalent du vide sidéral d'un poisson rouge, ils allaient vite tourner en rond dans leur aquarium. Alors que son interlocuteur, lui, devait en avoir des choses à dire ! Après tout, être Auror c'était l'aventure ! Car oui, bon, Cecil ne considérait absolument pas le volet enquête et paperasse derrière. Alors, il l'écouta avec cette espèce de passion dans le regard de vivre par procuration. Il en oublia tout, Madame Pieddodu, son thé qu'il adorait pourtant, l'environnement pittoresque. Comme si Dexter était sur une scène dans un théâtre plongé dans le noir, illuminé par un seul Lumos. Presque s'il n'appuyait pas son menton sur sa main. Les paroles qu'il confiait avait du sens et Cecil l'enviait d'avoir trouvé une passion si tôt, d'avoir travaillé pour atteindre son but. Il trouvait cela merveilleux, il admirait cette capacité qu'il n'avait jamais eue. « Vous avez de la chance » - il se coupa comme s'il était frappé d'un avada - « enfin, je veux dire, tu as de la chance, d'avoir toujours su l'évidence et ne pas te tromper de chemin ». Il hocha la tête positivement pour se donner de la contenance. « J'admire ton abnégation » ajouta-t-il en se forçant à ne pas énumérer ce qu'il commençait à admirer chez lui sans le faire exprès, « j'ai entendu dire que c'était de plus en plus délicat au Ministère. Il manque de candidats, pas vrai ? ». Cecil n'en savait rien, mais c'étaient les on-dit, alors mieux valait sans doute avoir la confirmation de la part d'une personne réellement impliquée dans cette histoire. Il admirait cette volonté de faire le bien quitte à en perdre la vie. Lui, il était un poltron qui se mettrait à pleurer si on le mettait en joue. « J'ai jamais été un bon sorcier à l'école » avoua le jeune homme comme s'il parlait d'une vérité générale, du style, la circonférence du soleil, « mais enfin, je suppose qu'il faut des bons et des mauvais sorciers pour faire tout un monde ». Il s'esclaffa un peu comme si ce n'était rien de grave - et au fond, ça ne l'était pas. Après tout, l'irlandais ne faisait de mal à personne. Il vivait sa petite vie en se laissant porter par elle, sans rien dire ni faire de foncièrement terrible à l'encontre des autres. Il continua de boire son thé comme s'il se rappelait qu'il l'avait sous le nez, pour se délecter de ce léger goût sucré sur ses papilles.

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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mer 2 Juin 2021 - 5:00

S’il fallait une preuve supplémentaire que Cecil et Dexter étaient les personnes les plus opposées qui soient, l’aplomb avec lequel le plus jeune des deux avoua être un piètre employé faisait parfaitement l’affaire. Pour Dexter, qui était si parfaitement soumis à l’autorité que la moindre erreur qu'il commettait le glaçait au point de ne pas en dormir, entendre quelqu’un admettre être aussi mauvais dans un travail tout de même peu complexe le choquait, profondément. Non pas qu’il jugeait les autres professions, après tout il n’y avait pas de sots métiers. Mais tout de même, il fallait être sacrément peu doué pour causer des problèmes dans une serre - quoi que les souvenirs de botanique de Dexter étaient trop flous pour qu’il se rappelle la dangerosité d’une mandragore. Mais c’était sa désinvolture qui réellement le surprenait, comme si tout ça n’avait absolument pas la moindre importance. Comme si la vie était faite de moments éphémères, et qu’il suffisait de claquer des doigts pour retrouver un travail. N’était-ce pas ce qu’il sous-entendait ? Dexter préféra donc ne rien répondre, bien que son poing s’était légèrement serré sur la table. Au moins le jeune homme avait-il un peu le sens des responsabilités, ou alors il avait ajouté cette phrase pour en donner l’illusion. « C’est effectivement deux raisons de travailler. » Voilà qui fit une parfaite transition avec la suite de conversation, car Dexter en effet avait du mal à comprendre ceux qui ne faisaient qu’un travail alimentaire. Comment faisaient-ils pour trouver la force de se lever le matin, si c’était pour consacrer la moitié de leur journée à faire quelque chose qui ne leur plaisait pas ? Son côté un chouia moralisateur eut bien envie de lui dire qu’il se ferait peut-être moins virer s’il trouvait une troisième vraie raison, mais fort heureusement, la conversation se recentra sur lui.

Dexter n’était pourtant pas un grand bavard. Il parlait juste ce qu’il fallait pour se faire parfaitement comprendre, sauf peut-être quand il se lançait dans une grande diatribe pour sermonner quelqu’un. Ce qui arrivait, il fallait le dire, assez souvent. Mais cette fois, l’Auror se laissa aller à expliquer des choses profondes, du moins pour lui qui souvent éludait les conversations au profit de l’action. Les bavardages près de la cafetière du Ministère l’agaçaient toujours, puisqu’en plus, cela créait une queue devant son précieux breuvage noir dont il avait besoin pour fonctionner. Et pour ça, pas besoin de savoir que Martha avait perdu son fléreur, merci bien. Mais voilà, peut-être parce que le sujet l’intéressait réellement, peut-être parce qu’il craignait que le silence ne revienne, ou peut-être simplement parce que c’était à son frère qu’il s’adressait - même un frère qu’il ne connaissait pas - Dexter se livra un peu. Rien d’extrêmement personnel, en vérité, et une vilaine oreille aurait pu les écouter que rien n’aurait pu être honteusement déformé contre lui. Quoique, ne jamais sous-estimer la presse. Toutefois, la fin de son monologue était teinté d’un certain pessimisme, et il fallut bien tout l’enthousiasme de Cecil qui n’avait pas perdu un mot de ce qu’il avait dit pour relever un peu l’ambiance. Il y eut même un compliment et Dexter, habitué à en recevoir, haussa simplement les épaules. « C’est une qualité nécessaire pour être Auror. » répondit-il, comme si cela ne faisait que mieux expliquer encore pourquoi il avait choisi de devenir ce qu’il était. Comme si, d’ailleurs, il n’avait pas choisi.

Sa remarque d’après, en revanche, le tendit franchement. S’il avait tenu un gobelet dans sa main plutôt qu’une tasse, sans doute l’aurait-il un peu écrasée sans le vouloir. Les ragots… Voilà un sujet qui ne lui plaisait pas, homme de faits qu’il était. « Il ne faut jamais baser son avis sur des on-dits. » Sa voix était sèche, coupante presque, et son regard s’était légèrement obscurci. Toutefois, l’air doux de Cecil le calma assez rapidement pour qu’il recouvre son sang-froid. « Les gens parlent mais surtout, les gens mentent. Et le Ministère se porte bien moins mal que ce que racontent ces fameux gens. » À chaque parution, Dexter se disait qu’il ne lirait pas. Et chaque fois, il ne s’y pliait pas. Connaître son ennemi, après tout, n’était-ce pas ce qu’on lui avait appris ? « Excuse-moi. C’est que, c’est réellement fatiguant d’entendre sans arrêt ces bruits de couloir. Et crois-moi, les rumeurs font plus de mal que de bien. » Les rumeurs détruisaient les carrières. Certaines avaient couru, d’ailleurs, durant son absence longue-durée. Mais aucune n’avait été aussi destructrice que ce que la vérité aurait pu engendrer.

Après cet enchaînement de grandes phrases toutes faites, auxquelles Dexter croyait sincèrement, le sujet devint plus léger. Enfin, presque. Une fois encore, l’Auror fut réellement déconcerté en écoutant avec quelle désinvolture Cecil se dévalorisait. C’était proprement incroyable et parce que c’était la seule information dont il disposait, Dexter sauta peut-être un peu vite aux conclusions. « C’est lui qui te disait ça ? » Derrière ce lui se cachait un nom qu’il refusait de prononcer. Dans sa voix grondait comme une colère froide. Sa mère lui avait confié, une fois, qu’il était comme ça. À rabaisser les autres. Au moins n’avait-il pas eu le temps de le faire avec lui. « Est-ce que c’est à cause de lui que tu penses être un mauvais sorcier ? » Dexter avait beau juger facilement les gens, jamais il ne le faisait dans le but de se sentir supérieur. Et concernant les compétences des autres, il avait tendance à croire, peut-être naïvement, que tout le monde avait quelque chose à apporter. Même sans produire le plus puissant des sortilèges. « Tout le monde est bon dans quelque chose. » Même le plus noir des mages, finalement, excellait dans l’art de la cruauté. « Tu n‘as juste pas encore trouvé quoi. » acheva-t-il en s’adoucissant un peu. Sa tasse était désormais vide, et d’un geste, il en recommanda une autre sans même avoir à ouvrir la bouche. Autorité naturelle, disait-on.
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mer 2 Juin 2021 - 12:53

Pour certains, le travail était un moteur. Pour d'autres, une simple nécessité. Cecil n'étant pas calibré comme les autres, ne pas aimer son métier ne le dérangeait pas foncièrement. Car en effet, il aurait surtout fallu savoir, dès lors, ce qui l'intéressait. Et en l'espèce, il ne savait pas vraiment. Il avait toujours été bon avec les plantes, sans doute parce qu'il ne fallait pas leur faire la discussion. Mais est-ce que cela justifiait qu'il en fasse son métier ? C'était encore autre chose. Le jeune homme n'était de toute façon pas fait pour les études et le monde faisait qu'aujourd'hui, pour être botaniste, il fallait justement en faire, des études. Il s'était adapté, parce que c'était ce qu'on attendait de lui, pour se réfugier dans une vie plus simple, pas très compliquée, où on trouvait petits boulots à la pelle et à la pelle. Ce n'était ni bien payé ni bien considéré. Alors on finissait toujours par trouver là-dedans, parce que personne d'autre ne voulait s'y coller. Et quand on a besoin de manger...
La conversation sur Dexter appelait à d'autres aboutissants. Après tout, il était un peu un justicier, en des termes simples. Il était là pour protéger la société des mages noirs, il faisait partie de cette Grande Institution qu'était le Ministère. Le jeune homme n'avait pas de mauvaises opinions dessus, ni sur leur gouvernement. Il aurait été mal placé pour parler alors qu'il ne comprendrait pas vraiment 50% de ce qui se jouait là-dedans, que ce fut au département de régulation des créatures magiques ou au département des mystères. Pourtant, sa question qu'il jugeait innocente et surtout en terrain sécurisé ne semblait pas l'être. Sans réellement comprendre pourquoi, il sentit son interlocuteur se tendre un peu, Cecil jugea donc qu'il avait été stupide et que ce n'était pas le moment de braquer quelqu'un qu'il venait de rencontrer. Et il semblait rapetisser quand même sur sa chaise, quand bien même son frère s'excusa d'avoir été sec. « Non c'est moi qui suis désolé » répondit-il, « j'en parlerai plus ». Comme quoi, il fallait parfois un coup de canne pour faire marcher au pas.

C'est que pour le débutant qu'il était, le Ministère était une organisation sacrément nébuleuse. Ses quelques semaines de travail passées à trouver des excuses aux moldus ne lui avaient pas permis de comprendre réellement l'envers du décor. Pour lui, c'était surtout beaucoup de paperasse inutile ! Mais bon, il aurait mieux fait de tenir sa langue voilà. C'est tout. C'était tout à fait naturellement qu'il en était venu à se dénigrer. En fait, Cecil se jugeait plutôt très clairvoyant sur la question. Il n'avait jamais été un sorcier très flamboyant. Bon en potion et en botanique, le reste, c'est sauve qui peut ! Sa nullité en venait même à le faire sourire, parce que bon, après tout comme il l'avait dit, il faisait des boulots plutôt tranquilles. Pas de quoi se retrouver sur un champ de bataille, quand bien même en fait, le champ de bataille risquait surtout de venir à lui... Dexter l'étonna encore par sa réaction et le jeune homme lui jeta un regard un peu déconfit. « Pas que lui... » souffla-t-il entre ses dents, sans donner plus de précisions sur la question. Son père, sa mère, les élèves de Poudlard, certains professeurs même, d'autres employeurs encore. Comme si la nullité de ce pauvre garçon ne pouvait qu'éclater aux yeux du monde. « Tu sais, il ne m'a pas élevé » se confia le jeune homme, « j'ai été vite vite confié à quelqu'un d'autre ». Aurait-il mieux fallu que ce soient ses parents qui l'élèvent ? Il l'ignorait. Les paroles suivantes de son frère l'empêchèrent d'en rajouter une couche sur son enfance difficile et c'était tant mieux : « Oh je ne suis pas mauvais avec les plantes, j'ai la main verte » - il eut un léger rire parce que l'expression l'avait toujours fait rire en fait - « et je dessine. Beaucoup ». Il aimait tellement dessiner les autres Cecil, c'en était maladif : « Je pourrais même faire un portrait de toi si tu veux ». Sans réaliser sans doute que son frère devait s'imaginer un gribouillage d'enfant de cinq ans, la proposition du jeune homme était toute sincère. Les portraits étaient intéressants parce que chacun étaient unique. Dessiner une personne à vingt ans puis à quarante, ce n'était pas le même rendu, parce que la vie était passée par là. C'était tout de même beau de retracer ce genre d'évolutions à travers un dessin. Il porta sa tasse à ses lèvres et ajouta : « M'enfin, pas de quoi en vivre ».


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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Jeu 3 Juin 2021 - 0:04

L’intransigeance de Dexter était parfois un poids dans sa relation avec les autres. Enfin, surtout pour les autres, car drapé dans ses belles valeurs, il ne réalisait pas toujours que cette droiture pouvait heurter, et couper court à la conversation. Parfois même, ça l’arrangeait. Il remarqua toutefois que son ton avait peut-être un peu blessé le jeune homme, d’où l’excuse. Dexter ne s’excusait que quand il estimait avoir fait une faute, autant dire que c’était rare, et empli de sens. Mais Cecil ne le connaissait pas assez pour le savoir. Peu de gens, en vérité, le connaissait vraiment. Habitué à résoudre des mystères, lui-même en était un pour bon nombre de ses concitoyens, ou de ses collègues. Même sa propre mère ignorait des pans entiers de sa vie. Aussi, il valait sans doute mieux que Cecil n’insiste pas en effet sur le terrain glissant des rumeurs, car il n’avait pas réellement envie de donner cette image là de lui, bien qu’elle dépeignait la réalité de qui il était.

Son instinct l’emmena donc sur un tout autre terrain, et quelque chose en lui sentait qu’il avait flairé quelque chose. Que leur pitoyable géniteur avait bel et bien laissé une mauvaise empreinte sur ce frère qu’il découvrait. Mais la vérité était bien pire, et Dexter ne put masquer l’agacement profond qu’il ressentait alors que Cecil lui confiait avoir été entouré de personnes qui n’avaient fait que le dénigrer. C’était proprement honteux. Scandaleux, même. Entendre n’importe lui dire ça l’aurait fait réagir de toute façon, mais le fait que ce soit quelqu’un de son sang, peut-être, amplifia son ressentiment. Cecil avait certes l’air particulier, et c’était peut-être sa différence qui avait amené les autres à réagir comme ça. Dexter n’était pourtant pas un monstre de tolérance, mais ne comprenait pas qu’on puisse ainsi amener quelqu’un à se déprécier, pour la simple raison qu’il ne rentrait pas dans les cases. C’était tout à fait paradoxal car Dexter aimait au fond les cases, mais avait lui-même souffert à l’époque du jugement professoral qui l’estimait incapable de réussir. Ils avaient eu tort. Le chemin avait été long, difficile, empli de sacrifices, mais il avait réussi. Et sa mère était en partie responsable de cet accomplissement, elle si aimante. Elle qui croyait en lui. Mais Cecil, lui, n’avait pas eu cette chance. « Confié… » Le choix de mot était intéressant, et le fit tiquer, évidemment. « La moindre des choses aurait été de te rendre cette confiance. » La sentence était sévère, peut-être injuste mais Dexter n’en démordrait pas. Élever un enfant en lui disant qu’il ne valait rien, en le confortant dans l’idée qu’il était un mauvais sorcier, c’était plus qu’il n’en fallait pour le choquer. Et c’était pourtant quelqu’un qui n’avait même pas l’intention d’être père qui disait ça. Pourtant, Dexter aurait aimé ça, être père. Mais c’était un privilège, et un honneur, qu’il s’interdisait au service de sa bien noble cause.

Bien que son discours précédent ait été teinté de pessimisme, Dexter décida, peut-être inconsciemment, d’apporter une touche plus optimiste dans le quotidien de ce garçon joyeux qui cachait, il le sentait, une facette bien triste de sa vie. Cecil était bon dans quelque chose, il ne savait juste pas quoi. Ainsi donc découvrit-il son amour pour la botanique - son emploi presque actuel lui avait donné un indice - mais aussi et surtout un autre talent qui l‘intrigua plus que de raison. Dexter n’était pas l’homme le plus fantaisiste qui soit, loin de là. Il suffisait de voir la décoration plus qu’épurée - à vrai dire, inexistante - de son appartement pour s’en rendre compte. Pourtant, le dessin était une partie importante de sa vie, que la majorité des gens ignoraient. Aussi haussa-t-il un sourcil intrigué à la proposition de Cecil alors que Madame Pieddodu lui apportait son second café. « Pourquoi tu ne pourrais pas en vivre ? » répliqua-t-il du tac-au-tac, détendu tout à coup. Posant le plat de sa main sur la table, il releva d’un geste la manche de son pull, dévoilant ainsi sa peau et, dans le creux de son coude, un dessin encré dans sa peau. C’était une patte de chien extrêmement fidèle, et pour cause - c’était la sienne. « Il y en a bien qui y arrivent. » Dexter ne montrait jamais trop ses tatouages, à part à ses conquêtes ou dans les vestiaires du Ministère parfois. Et surtout, il ne répondait jamais aux questions qu’on lui posait à ce propos. Mais allez savoir, ce garçon avait l’air tellement perdu qu’il se sentait d’humeur à laisser un peu fondre la barrière de glace derrière laquelle il se cachait toujours. Sa manche fut rabaissée quelques secondes plus tard, et l’Auror ignora à nouveau la tasse brûlante pour faire glisser sur la table une petite serviette en papier ridiculement violette, sur laquelle il posa une plume d’un gris sobre qu’il avait sorti de sa poche. Oui, Dexter avait toujours de quoi écrire sur lui. « Vas-y. Montre-moi tes talents. » dit-il en se renfonçant dans son dossier, un mince sourire sur les lèvres. Un dessin en disait parfois bien plus long sur celui qui le créait que sur ce qu’il dessinait, en vérité. Quoiqu’il serait intéressant de voir la perception que Cecil avait de lui, même sous forme de traits.
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Jeu 3 Juin 2021 - 15:27

Il y avait bien des choses dans le passé de Cecil qui expliquaient pourquoi il était tel qu'il était aujourd'hui. Il ne connaissait cependant pas assez son frère pour en parler davantage. L'homme qui les réunissait sous un même amas de gènes n'était plus là, et c'était la seule raison pour laquelle ils étaient l'un en face de l'autre. Sinon, l'irlandais serait encore assit sur sa machine à laver qui le ferait vibrer pendant quinze minutes supplémentaires. Leur géniteur n'avait pas été exceptionnel, ni avec l'un, ni avec l'autre. Sans doute qu'ils en portaient tous les deux les traces pour se construire, avec plus ou moins de réussite. Il n'était pas très difficile de voir que le plus jeune était assurément pâle à côté de son frère. On ne pouvait même pas dire que c'était une pâle copie, puisqu'ils ne se ressemblaient pas. Il était juste incroyablement simple, sans intérêt même. Il ne répondit pas à la phrase pourtant très juste de son aîné. Il aurait dû lui rendre cette confiance oui, mais il ne le blâmait pas simplement lui. Cecil avait coupé les ponts avec ses deux parents quand il avait abandonné l'Université. Il avait compris et c'était peut-être d'ailleurs la chose la plus mature qu'il ait faite, qu'il ne pourrait jamais compter sur eux, qu'ils continueraient à lui pourrir la vie en étant dans la sienne. Il fit un sourire simple, mais ne répondit pas.

Le jeune homme savait bien qu'il n'était pas nul dans absolument tout, bien que la liste était tout de même longue, allant de la magie dans son sens le plus stricte, à la concentration, en passant par l'autonomie et les responsabilités, sans oublier au passage les relations sociales dans leur sens tout aussi large. Cecil finissait tranquillement son thé avec son air toujours un peu absent alors qu'il se confiait un peu sur ses dits talents. Il était bon avec les plantes et en dessin oui, au moins une fierté. Il faisait également de la calligraphie, parce que ça le détendait, mais les gens considéraient souvent cela comme étant particulièrement inutile, alors... Son aîné avait pourtant l'air intrigué, ce qui eut le don d'étonner un peu le jeune homme qui pensait, honnêtement, que ses passe-temps ne l'intéresseraient pas. C'est qu'il ne connaissait pas encore cet homme qui partageait pourtant en partie ses gènes. Comment dès lors prévoir, ne serait-ce qu'un peu, sa réaction ? Pour Dexter, il semblait que tout soit possible. Pour Cecil, il semblait que rien ne l'était. Vivre du dessin lui paraissait risible, mais c'était probablement parce que c'étaient les idées de son tuteur qui lui avaient pénétrées violemment le crâne. Ce petit garçon à qui on avait empêché de développer l'imagination avait dû faire autrement, donc. Son interlocuteur releva la manche de son pull pour dévoiler un très beau tatouage. Cecil avait toujours cet air de gosse un peu émerveillé quand le sujet était sur la table. C'est qu'il n'avait jamais envisagé d'être tatoueur un jour mais qu'il admirait tout de même toute la dextérité des gens qui faisaient de ce métier leur vie. Il rabaissa sa manche et l'irlandais ne lui demanda pas ce que cela signifiait. Parce que c'était personnel, un tatouage et qu'il ne se sentait pas d'être intrusif à ce point dans la vie d'un homme qu'il ne connaissait pas. « C'est délicat d'être le dessinateur de l'intimité des gens, non ? Un visage, c'est intime, mais c'est l'intimité de la personne qui le voit. D'autres verront d'autres aspects, et tout reste tout de même abstrait. Je ne sais pas si je serais capable de retranscrire ce genre de choses, qui plus est sur une peau. Mais il est très beau ! » conclut-il d'un ton tout joyeux.

Mais apparemment, il avait titillé la bête. La preuve en était, il lui tendit une serviette de papier, accompagnée d'une plume pour le mettre au défi, là comme ça, de dessiner. Cecil cru d'abord à une plaisanterie et il eut un rire affable avant de réaliser, un peu en retard que non, ce n'était pas une blague. Bon. Il se racla la gorge, un peu mal-à-l'aise, pour prendre la plume et dessiner ce qu'il avait sous les yeux. A savoir un homme de quarante ans, aux traits qui commençaient à vieillir, le regard qui semblait tranchant comme une lame de rasoir. A quelques endroits, hélas, la feuille de papier s'était légèrement trop gonflée d'encre mais le résultat était plutôt très fidèle à la réalité. Il avait l'air d'une carte postale, avec des coups nets et précis, comme on en attendrait pas forcément venant d'un homme fantasque comme Cecil. Il se redressa finalement, les joues plus roses que ce qu'il aurait voulu et poussa un peu timidement son oeuvre vers son frère en faisant un sourire un peu gêné : « Il... Il a un peu bavé à quelques endroits, mais j'ai pas l'habitude de dessiner sur serviette de papier violette » dit-il en essayant de dégager un peu sa gêne. En fait, en lui proposant de le dessiner, il pensait surtout rentrer et s'y coller, lui envoyer un hibou et voilà. Voir la réaction directement de quelqu'un juste en face, ça c'était dur. « Ce sera mieux que ça sur papier dessin, juré ».


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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Jeu 3 Juin 2021 - 20:25

Étonnamment, Cecil ne posa aucune question indiscrète sur l’encrage que Dexter lui avait dévoilé. Il s’était pourtant préparé à trouver une phrase pour éluder la question. Mais non, rien. Certes, il avait toujours cet air d’enfant au pied d’un sapin de Noël, et Dexter se disait que c’était peut-être tout simplement son expression naturelle. Et au lieu d’être curieux, donc, Cecil préféra soliloquer sur l’art du tatouage en lui-même, et avait une réflexion beaucoup plus poussée que celui qui en possédait pourtant quelques dizaines disséminés sur le corps. Chacun de ses dessins avait un sens, bien sûr, et Dexter avait veillé à ce que chacun soit le reflet tout à fait exact de ce qu’il avait en tête, tout en laissant à son tatoueur attitré le loisir d’exprimer sa créativité. Pourquoi pas, après tout. Car bien sûr, l’Auror ne faisait confiance qu’à une personne, et une seule, pour marquer de son art sa peau. Mais jamais il n’avait réellement réfléchi aux tenants et aboutissants de la démarche, voire même de la profession. À vrai dire, il ne se souvenait même pas de l'expérience de son premier tatouage, qu’il avait fait dans un état de demi-conscience, à l’époque où les potions abrutissaient partiellement ses sens. Un, puis deux, puis quatre. C’était devenu une addiction, plus saine toutefois que celles qu’il avait combattues. Celle-là, il l'avait pourtant conservée là où il s’était débarrassé de toutes les autres. Sauf le café. Surtout pas le café. Une addiction, donc, et aussi une façon pour lui de se souvenir de ce qui méritait de l’être. Sa mémoire était pourtant sans failles, mais il savait que ça ne serait pas toujours le cas. Alors même si le compliment de Cecil était somme toute sincère, Dexter ne le releva même pas. Pour lui, il était bien moins important que le dessin soit beau que fidèle au sens qu’il lui donnait. « Ce n’était qu’un exemple. » balaya-t-il en rabaissant sa manche alors qu’il avait l’impression que Cecil avait trop vite sauté aux conclusions concernant le message qu’il lui renvoyait. Si le jeune homme était aussi prompt aux bavures qu’il le sous-entendait, il était sans doute dangereux de lui mettre une aiguille entre les mains pour laisser une marque indélébile sur qui que ce soit.

Mais Dexter était curieux quand à ses fameux talents en dessin. Et puis, s’il était mauvais, il s’agirait juste d’afficher un air aimable, de trouver au moins une qualité au dessin, et voilà qui suffirait. Car oui, mentir pour conforter les autres dans leurs illusions, ça n’était pas tellement le genre de l’implacable anglais. Aussi attendit-il, imperturbable, tandis que Cecil s’exécutait aussi docilement que si Dexter avait été un professeur en art. Quelle étrange image, d’ailleurs ! Lui qui ne savait dessiner que des lettres sur un parchemin, voilà qui aurait été inapproprié. Le temps fila, donc, et Dexter laissa son regard se promener sur les autres buveurs de thé, repérant ça et là des moments de vie qu’il lui semblait ne jamais avoir vécu. Le travail était toute sa vie, alors les rendez-vous galants n’étaient pas vraiment dans ses habitudes. Et c’était en grande majorité des couples qui visiblement se retrouvaient ici. Autant dire qu’il était vraiment cocasse qu’il soit ici, en présence d’un frère qui jouait les caricaturistes, car déjà dans son esprit, il imaginait des traits qui viendraient amplifier certaines caractéristiques de son visage. C’est dire s’il fut surpris, agréablement surpris, de découvrir le résultat. Bien moins d’entendre Cecil se dépatouiller avec des justifications qui visaient à dénigrer son propre travail, pourtant de très belle qualité. Sans faire face à une parfaite photographie, Dexter contemplait là un portrait plutôt fidèle de la réalité, sa réalité. Il avait l’air sévère, le menton légèrement relevé et le regard acéré. C’était absolument remarquable de réussir à retranscrire l’intensité d’un regard via une plume, même si en l’état, son regard était étrangement violet. « C’est excellent. » Sa voix était teintée de sincérité, et d’une pointe de surprise aussi. « Tu as un trait très assuré. » enchaîna-t-il comme s’il était critique d’art, alors que c’était tout de même loin de ses fonctions. C’était surtout qu’il s’était attendu à un style bien plus candide de la part de quelqu’un qu’il jugeait comme tel. « Tu pourrais devenir portraitiste si tu voulais. » dit-il en reposant précautionneusement le portrait improvisé sur la table. Voilà que Dexter repartait dans ses travers, à savoir réfléchir à des solutions pour des problèmes qu’on ne lui avait pas demandé de résoudre. Mais c’était plus fort que lui, toujours. « Il faut beaucoup de talent pour savoir représenter la réalité si fidèlement. Et le Ministère est toujours à la recherche de talents. » La vérité, c’était que les portraits robots n’aidaient presque jamais à attraper qui que ce soit, mais c’était un travail. Stable. Honnête. « Nous n’avons souvent que des descriptifs vagues de nos suspects, et les souvenirs des gens ne nous sont pas toujours accessibles. Légalement, je veux dire. » Et tout ce qui n’était pas légal n’était pas recevable, évidemment. Et surtout, tout à fait hors de question pour Dexter, intransigeant Dexter. « Et au moins, là-bas, on ne t’obligerait pas à dessiner sur une ridicule serviette violette. » Son trait d’humour lui arracha peut-être son premier vrai sourire depuis le début de cette étrange entrevue, mais ne fut pas tellement du goût de l’imposante maîtresse des lieux qui laissa échapper un raclement de gorge bruyant en passant à côté d’eux. Preuve s’il en était que Dexter et la délicatesse, ça faisait deux.
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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Lun 7 Juin 2021 - 16:03

Le commun des mortels considérait souvent Cecil comme étant un imbécile et ses tendances naturelles avaient souvent le malheur de corroborer ce genre de pensées. Pourtant, il n'était ni stupide, ni retardé, ni tout autre chose qu'on aurait pu lui trouver. Il avait simplement un naturel très enfantin, qui ne s'embarrassait pas de faux semblants. Les autres calquaient leurs réactions sur ce que la société attendait d'eux, ce n'était pas son cas à lui. Pourquoi cacher la personne qu'il était ? Pour faire plaisir et rentrer dans un moule ? Il n'était jamais rentré dans le moule de personne sans pourtant avoir nécessairement envie de faire son rebelle. C'était simplement son naturel que de ne pas chercher à se conformer et son je m'en foutisme légendaire l'aidait à ne même pas écouter quand on le réprimandait. Pour l'heure, le jeune homme faisait pourtant bien attention à ne pas braquer son demi-frère, qui lui paraissait être le genre de poisson à donner un bon gros coup de nageoire s'il lui cassait les écailles. Et puisqu'il s'agissait du seul membre de sa famille avec qui il avait un lien - certes, encore au stade de fœtus, mais tout de même - autant essayer de la jouer fine. C'est aussi pour cela qu'il ne questionna pas le sens caché du tatouage que Dexter avait sur le bras, maintenant recouvert de sa manche. Les gens avaient ce paradoxe que celui d'afficher un message sur leur peau sans souvent vouloir s'épancher dessus. C'était proprement curieux et c'était également une logique qu'il ne comprenait pas. Encore une fois, Cecil, le moule, le monde.
Et pour en rajouter une couche, voilà que les talents de l'irlandais étaient un peu particuliers. Enfin, rien d'époustouflant, les gens avec la fibre artistique courraient les rues, tout de même. Mais enfin, ses lubies le poussaient parfois à se mettre aussi à l'écart. Ça lui aurait sans doute fait du bien de fréquenter des cercles d'artistes amateurs, mais encore fallait-il en trouver. Fonder tout seul une association qu'il ne saurait gérer et où personne ne s'inscrirait, merci mais non merci. Aussi gardait-il ses talents pour les feuilles de papier violettes de Madame Pieddodu. Le regard des autres faisait toujours peur à Cecil qui s'était mangé assez de remarques en vingt-deux ans de vie pour ne pas en mériter davantage. Mais aucune remarque ne vînt, comme si Dexter se distinguait encore une fois de leur ancêtre commun. Il fut même gentil, le complimenta. « C'est vrai ? » demanda-t-il bêtement la confirmation après qu'il lui eut dit qu'il avait un trait assuré. Il n'y avait jamais fondamentalement fait attention, pour être honnête. Puis là, les choses s'emballèrent un peu.

Son frère lui suggéra de devenir portraitiste et en fait, Cecil ne savait même pas ce que c'était. Il se figurait quelqu'un qui peignait les visages sur les marchés, sans réellement savoir si c'était ce dont il parlait - et il en doutait. Il noya son doute dans un sourire qu'il voulait intéressé. Puis il évoqua le Ministère et le rouquin se demanda s'il y avait un marché au Ministère où on faisait des portraits, avant de juger que non, ce n'était sans doute pas ça. Et puis, la réponse finale : Ah ! Oui, c'était un choix de carrière très intéressant. Qui aurait pu être fort pertinent s'il n'avait pas eu quelques déboires avec le Ministère... Et ohlala, son image allait en prendre un coup, même si en réalité, il ne savait même pas ce qu'il pensait de lui. Dexter le prenait peut-être pour un demeuré en étant trop poli pour le lui dire frontalement. Ou peut-être était-il simplement gentil en voulant l'aider et allait tomber de haut parce que bon... « Je ne peux plus travailler au Ministère » dit-il avec une franchise époustouflante, teintée d'un peu d'innocence quand même, « j'ai travaillé pendant... » - il fit une pause pour compter sur ses doigts, comme un gosse - « Quatre ou cinq mois au comité d'excuses pour moldus, enfin, je ne sais plus le nom précis du bureau mais voilà ». Voilà, il n'avait pas quitté son job, on l'avait renvoyé, mais il n'osa pas le formuler ainsi. C'était assez clair de toute manière. « J'ai remarqué que la boutique de papeterie de Poudlard était à vendre » continua-t-il d'un ton tranquille. Cecil donnait l'impression de sauter du coq à l'âne, mais en fait, pas tant que ça. « Ça me plairait bien de vendre des plumes et des parchemins, surtout dans ce village ». Oui, sauf que le jeune homme oubliait de préciser qu'il n'avait pas un rond, qu'il vivait un appartement minuscule et miteux aussi pour cette raison et que, par extension, cette envie allait rester au stade de rêve. Il haussa les épaules : « J'aimais bien venir à Pré-au-Lard quand j'étais étudiant. Pas toi ? ».

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MessageSujet: Re: Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil Le frère que je n'ai jamais eu w/Cecil 129196351Mar 8 Juin 2021 - 12:39

Est-ce que le compliment de Dexter envers l’oeuvre de Cecil était sincère ? Evidemment. Quiconque le connaissait un minimum savait qu’il ne mentait jamais, sauf parfois par omission. C’était un principe moral auquel il tenait, et qui avait tendance à ne pas forcément plaire. C’était que toute vérité n’était pas bonne à entendre et pourtant, l’Auror n’en avait souvent pas grand chose à faire. Mais Cecil n’en fit pas les frais - pas encore - car la vérité était cette fois agréable. Son étonnement faisait presque peine, révélant une fois encore qu’il était bien peu habitué à ce qu’on complimente la moindre chose qu’il faisait. Dexter acquiesça donc, sans relever particulièrement, continuant plutôt à évoquer une carrière que ce frère fraîchement découvert pouvait emprunter. Cecil avait l’air un peu paumé, de base, mais aussi et surtout face à ce métier qu’il ne devait pas connaître. Aussi Dexter s’efforça-t-il d’être clair, et peut-être n’aurait-il pas dû aller aussi loin dans les perspectives car sans doute serait-il tombé de moins haut. « Ah. » laissa-t-il échapper en entendant que son relatif était personae non grata dans l’institution que lui-même portait aux nues. Curieux, évidemment, Dexter rongea son frein et écouta l’explication bien vague du jeune homme concernant son ancienne expérience dans un bureau qu’il connaissait assez peu, mais respectait toutefois car, eh bien, c’était un service ministériel, tout simplement. Un service relativement complémentaire du sien, bien que moins habitué au terrain, et Dexter se demandait très sincèrement comment il était possible de se faire remercier de pareil endroit. « Je vois. » conclut-il, d’une voix aussi fermée que sa posture alors qu’il avait à nouveau croisé les bras, jugeant assez sévèrement l’information qu’il venait de recevoir. Il aurait pu trouver la coïncidence curieuse, d’avoir travaillé au même endroit que ce frère caché sans se souvenir de son visage, mais s’enfermait plutôt dans son jugement implacable.

Le Ministère savait-il, pour leur lien ? Egoïstement, Dexter se demanda même si cela aurait un quelconque impact sur sa réputation, et rata donc un morceau du changement de conversation qui semblait ne plus l’intéresser. Mais il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre ce que sous-entendait le garçon, et Dexter le considéra d’un air qui pouvait paraître un chouia hautain. Comment diable pouvait-on se penser capable de tenir une boutique alors qu’on était incapable de garder un emploi plus de six mois ? Décidément, l’immaturité du cadet Walsh semblait n’avoir aucune limite. Peut-être était-ce simplement de la naïveté ? Mais une fois encore, cette attitude révélait bien son manque de confiance en ses capacités : vendre les fournitures qu’il aurait pu utiliser pour mettre en valeur son talent, voilà qui se passait de commentaires. « C’est une idée. » Encore une fois, ne pas mentir, jamais. Mais ne pas non plus confronter directement quelqu’un dont il aurait du être proche, et qui ne l’était pourtant pas. Mieux valait changer de sujet, vraiment, plutôt que continuer cet ersatz d’entretien d’orientation qui ne faisait que révéler les différences flagrantes entre l’homme de vocation et celui qui n’avait pas encore trouvé la sienne.

Pré-Au-Lard, donc. Dexter eut un haussement d’épaules machinalement, comme si tout ça ne valait pas réellement la peine qu’on en parle. Pourtant, ça n’était pas comme si l’Auror n’était pas un minimum en lien avec ce dont il parlait. « Je vis ici. » Ses phrases se faisaient étonnamment courtes désormais, exprimant sans le vouloir la déception qu’il avait ressenti à l’égard de quelqu’un qu’il ne connaissait que depuis vingt minutes. « Mais pas près de l’artère principale. J’aime le calme. » Depuis qu’il était sevré, Dexter avait décidé de prendre ses distances avec un Londres trop tentateur, trop bruyant. Trop, tout simplement. Il y passait pourtant sa vie, mais sa vie professionnelle, disons. Et sa forme animale appréciait les espaces verts alentours, mais il se garda bien d’en parler. « Je ne connaissais pas cet endroit. » poursuivit-il, révélant ainsi sans le vouloir à quel point il ne s’intégrait pas vraiment à cette communauté qui aurait dû être la sienne. Mieux valait pour eux, d’ailleurs. « Je pense que ça n’existait pas quand j’étais étudiant. » Voilà un sacré paquet d’années, donc. Et pourquoi venir ici une fois passé l’adolescence ? C’était une question qui se posait, et qu’il posa, donc. « C’est un choix curieux, d’ailleurs. Pourquoi ici ? » La tournure n’était pas neutre, mais peu importait. Ainsi était Dexter, juge pas toujours si silencieux des lieux, et surtout des autres.


Dernière édition par Dexter Walsh le Sam 3 Juil 2021 - 20:28, édité 2 fois
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