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| La caresse de l'aube w/Razvan | |
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Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: La caresse de l'aube w/Razvan Sam 4 Sep 2021 - 4:41 | |
| Il semblerait que le destin ait décidé que les étés de Neo et Razvan ne seraient pas tranquilles, du moins les deux derniers qu'ils avaient connus. Au moins cette année avaient-ils pu se soutenir l’un l’autre, là où l’année passée, ils avaient finalement été le tourment de l’autre. Mais l’été s’achevait enfin, et cette fois Neo espérait que le mois de septembre à venir serait plus heureux que celui où elle avait fêté son plus triste anniversaire. Ce n’était pourtant pas son genre que de ressasser le passé ou d’imaginer le futur, mais l’impact de la prise d’otage sur son moral l’avait rendue plus mélancolique. Razvan aussi avait eu un été compliqué, plus encore lorsque finalement la situation s’était enfin décantée et que Sainte-Mangouste avait été envahie d’âmes blessées et traumatisées par une telle expérience. Au moins Neo avait-elle retrouvé Stubby, Cecil et toutes ces autres connaissances qui avaient hanté ses pensées sous le timide soleil écossais. Et à côté d’eux, ses peurs étaient tristement dérisoires, et la roumaine se fustigeait souvent d’avoir de s’apitoyer un peu sur ces derniers mois quand elle avait eu le droit d’en jouir en toute liberté. Mais elle était comme ça, Neo, femme inquiète pour son prochain, si peu centrée sur elle que la peine des autres devenaient la sienne. Pas besoin d’être proche d'eux pour que son empathie ne se déclenche, c’était dire si le mois de juillet l’avait vue pleurer.
Ce matin-là pourtant, alors que l’aube nimbait encore leur petite maison, Neo souriait en préparant le petit-déjeuner. La roumaine avait réussi à s’extraire du lit sans réveiller son homme endormi, se retenant même de déposer un baiser sur sa peau rendue chaude par la nuit de peur que ce contact ne ruine un peu tous ses effets à venir. Cette nuit, il lui semblait qu’il n’avait pas fait de cauchemars. Depuis sa révélation, Neo les guettait plus encore que d’habitude. Dormait moins bien aussi, comme pour surveiller ses songes, ou tout simplement être là si ses cauchemars le réveillaient. Car depuis toujours, Neolina veillait sur Razvan, et c’était une chose qui ne changerait pas. Bien sûr, son esprit avait compris les implications de pareille révélation. La roumaine pouvait passer pour naïve parfois, mais elle n’était pas dupe. Nul doute que Razvan avait trempé dans des choses pas très nettes, mais son coeur avait décidé de faire l’impasse. Après tout, le passé appartenait au passé, et le simple fait qu’il ait eu le courage de lui en parler lui suffisait. Au moins maintenant savait-il qu’ils pouvaient affronter les problèmes ensemble, du moins, elle l’espérait. Mais son instinct protecteur ne pouvait s’empêcher de la réveiller en pleine nuit pour veiller sur les siennes. Comment avait-on pu oser lui faire une chose pareille ? Comment diable quelqu’un pouvait-il poser les yeux sur Razvan avec l’intention de lui faire du mal ? C’était une chose qu’elle ne tolérait que pour ses adversaires de boxe, parce que c’était là un affrontement consenti, soumis à des règles. Mais la sauvagerie des menaces, l’emprise malsaine sur un esprit aussi bon que le sien… Par Merlin, voilà qui lui en donnait à elle, des cauchemars.
Montant doucement les escaliers en priant pour que sa maladresse ne réveille par Razvan en sursaut, Neolina eut tout à coup un léger doute quant à son idée alors qu’elle posait les yeux sur le parchemin joliment roulé près du mug de café. Non, c’était une bonne idée. Du moins, c’était ce que son coeur lui dictait. Neo et son plateau arrivèrent miraculeusement en un morceau - deux, techniquement - à l’étage et lorsqu’elle poussa la porte, Razvan dormait encore. Le petit-déjeuner au lit n’était pas vraiment dans les habitudes de l’un ni de l’autre, mais c’était justement l’exception qui rendait ça agréable, non ? Posant le plateau sur la place qu’elle avait désertée une petite demie-heure plus tôt, Neo contourna le lit pour s’assoir près de Razvan et caressa délicatement une mèche de ses cheveux qui barrait son front. « On se réveille ? » C’était là un crève-coeur que de le sortir de son paisible sommeil, même de sa voix la plus douce, mais ils avaient prévu de passer le week-end en Roumanie, avec Mihaela. Du moins était-ce le plan initial. « Bonjour bel endormi. » dit-elle dans un sourire alors qu’il émergeait un peu des limbes. Comme tous les matins, elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres, puis ce matin-là, un autre juste après. « Café, oeufs brouillés et toast grillé. On est sur un petit déjeuner qui rime ! » plaisanta-t-elle avant de lui tendre le mug encore chaud. Le parchemin attendait tranquillement sur le bois, et le regard de Neo glissa dessus. D’abord, lui laisser un peu le temps de se réveiller. Et après seulement, le laisser découvrir sa petite idée. Qu’il trouverait bien mauvaise, elle le savait. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Mer 8 Sep 2021 - 22:23 | |
| Razvan rêvait souvent de la Roumanie, d'autant plus lorsqu'il était censé y aller. Cette nuit-là, ou plutôt en ce début de matinée, c'est ce à quoi il songea. Il grimpait souvent sur le toit de sa petite maison pour s'asseoir sur les tuiles. Il fumait généralement en regardant la forêt, insensible au fait que certains, avec une telle vue, rêveraient d'ailleurs. Cela n'avait jamais été son cas et regarder le paysage de son propre pays lui permettait de se contenter de ce qu'il avait là. Sa simplicité naturelle le gardait de tout rêve extravagant, sur l'étranger, l'ailleurs, le là-bas. Et jusque dans ses rêves, il songeait à ces larges forêts noires, ces brumes du petit matin. L'été avait été insupportablement long. La fin de la prise d'otage ne s'était pas réellement déroulée comme prévue. Razvan gardait une sensibilité insupportable à la cuisse, héritage du Diffindo assassin d'Hermes Nott. S'il faisait de son mieux pour ne pas penser à son odieux visage, le roumain ne savait pourtant l'empêcher de s'imposer dans son esprit, bien malgré lui. Il apparaissait dans ses rêves, pour l'y hanter, comme s'il ne le hantait pas déjà assez. Mais cette nuit-là, pas une apparition de ce mangemort. Des rêves dont il ne se souvenait plus vraiment, sauf peut-être sur la fin. Dans son demi-réveil, le roumain entendit vaguement des pas. Mais tout épuisé qu'il était, son esprit ne voulait pas le réveiller. Dormir sans cauchemarder était un luxe trop rare pour qu'il le gâche.
Et il appréciait d'autant plus dormir comme cela pour être réveillé avec tant de tendresse. Ses yeux noirs s'ouvrirent pour papillonner un peu dans la pièce et tomber bien entendu sur sa roumaine, assise à côté de lui. Sa caresse sur ses cheveux lui arracha un sourire, sur lequel elle déposa avec tout le naturel qui était le sien deux baisers qui annonçaient une bonne journée. Ils devaient en effet aller en Roumanie et si les choses étaient toujours assez pénibles pour lui - Mihaela ne décolérant pas - au moins l'était-ce un peu moins pour Neo. Miha l'avait adoptée sans même qu'elle n'ait forcément à user de son croup. Tout le monde aimait Neo, non ? Les enfants encore plus... « Où trouves-tu de si bon matin cette envie de faire des œufs brouillés ? » demanda-t-il de sa voix encore endormie, alors qu'il se relevait sur ses mains pour s'asseoir correctement. Les cheveux sombres en bataille, il donnait davantage l'impression d'avoir dormi un siècle plutôt que quelques heures. Le roumain prit le mug entre ses doigts et le porta à ses lèvres pour souffler sur le café et ne pas se brûler la trachée. Lui-même n'avait généralement que le courage de boire un café au lait avant de partir pour Sainte-Mangouste. Et il était tout à fait au courant que le petit-déjeuné était le repas le plus important de la journée, mais... Non. Ça ne venait pas instinctivement le matin. Il fallait que ce soit rapide et efficace. Pour autant, il ne se ferait pas prier pour croquer dans un des toasts qu'elle avait fait. Razvan se saisit de la main de la jeune femme en lui faisant un sourire et la lui embrassa chastement pour lui dire : « Merci ». Il lui caressa le dos de la main en reprenant une gorgée et ajouta : « Quelle heure est-il ? ». C'est qu'ils ne pouvaient pas se permettre de rater leur portoloin. Ils n'étaient pas très courants, ceux qui partaient de Londres pour Bucarest, alors autant ne pas rater celui qui se présenterait à eux. En voulant prendre un toast qui était sur le plateau, le médicomage ne pu que remarquer qu'il y avait là un rouleau de parchemin, qui attendait sans doute sagement qu'on le prenne. « Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il avant de croquer dans sa tartine, sans néanmoins toucher au rouleau. Razvan se contenta, patiemment, de regarder Neolina d'un air un peu curieux.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Lun 13 Sep 2021 - 0:53 | |
| Depuis toute petite déjà, Neolina aimait le matin. Elle aimait ouvrir les yeux et se réveiller à la lueur du jour qui pointait ses rayons timidement, ou encore entendre le soupir de ses soeurs qui sortaient doucement du sommeil. Elle aimait l’odeur du café fraîchement moulu, les tartines trop grillées de sa mère, et même sa voix qui déchirait le calme pour les presser. Le matin avait toujours été cet étrange mélange de tranquillité et d’effervescence, parce que tout semblait tourner au ralenti et en même temps, le temps courait tout de même. Mais chaque matin était aussi un nouveau départ, le début d’une journée dont on ignorait encore tout et le fait était que Neo y voyait souvent là une forme d’espoir. Qu’importait la journée de la veille - quand elle n’avait pas eu son lot de souci - il était temps désormais d’écrire une nouvelle page. Jour, après jour, après jour.
Alors que dire maintenant que le matin lui apportait toujours la douce vision de Razvan à ses côtés ? Chaque jour, la roumaine ne se lassait pas de le contempler, que ce soit à la va-vite parce qu’il s’enfuyait bien tôt pour commencer une garde ou plus longtemps, quand elle se brossait les dents dans l’embrasure de la porte alors qu’il dormait encore. Bien sûr, ses moments préférés, c’était bien quand leurs horaires coïncidaient et qu’elle avait tout le loisir de l’admirer sous les draps qui laissaient filtrer un peu de lumière, alors qu’elle dévorait sa peau ou l’inverse, c’était selon. Ou alors les moments comme ça, où ils avaient le temps. Finalement, il était bien rare que leurs emplois du temps coïncident réellement. C’était dire si ce matin-là, ses yeux se délectèrent des traits encore à moitié endormis de son homme, qui lui parut être plus beau encore que la veille. Mais ça, c’était une vérité tout fait subjective qui lui apparaissait tous les jours. « Dans tes bras. » répondit-elle, un peu taquine, à la question rhétorique qu’il lui avait posée. C’était particulièrement paradoxal, car se réveiller dans ses bras lui donnait souvent l’envie de paresser encore un peu, tout autant que de se lever pour attaquer sa journée. Il était à la fois sa force et sa très avouable faiblesse. Rester au lit tout un week-end, par Merlin… depuis combien de temps cela ne leur était-il pas arrivé ?
En tout cas, cela ne leur arriverait pas ce week-end ci, et le pragmatisme de son roumain ressurgit bien vite pour un esprit à peine réveillé. Amusée, elle laissa filer quelques secondes avant de lui répondre. « L’heure de prendre un petit-déjeuner. » Ca n’était tellement pas dans ses habitudes de manger le matin, en espérant que ça ne lui retourne pas l’estomac quand viendrait le moment de prendre le portoloin. « Ne t’en fais pas, il nous reste une bonne heure avant de partir. » Disant ça, Neo déglutit un peu alors qu’elle anticipait déjà la question à venir qui ne tarda pas. Le morceau de parchemin était effectivement difficile à rater, et la roumaine regretta tout à coup d’avoir présenté les choses comme ça. Après tout, il n’était pas tout à fait trop tard pour changer ses plans… enfin, ça n’était pas vraiment son genre de ne pas s’en tenir à ce qu’elle avait prévu. S’éclaircissant la gorge, la petite blonde glissa sa jambe sur le rebord du lit pour s’y assoir en tailleur. Quand il fallait y aller… « C’est l’adresse d’une petite ferme à Cornățel. Des amis d’Iléana y habitent, et il parait que c’est vraiment très mignon. Il y a même des poneys, je suis sûre que Mihaela va adorer. » Habile tournure, Neolina, mais tu ne t’en sortiras pas comme ça… Ses yeux vinrent chercher ceux de Razvan, aussi noirs que le café qu’il n’avait pas encore bu. « Vous avez besoin de vous retrouver, Razvan. Mais pas chez tes beaux-parents, ou sous le vieux chêne, ni même… » La roumaine marqua une courte pause, posant délicatement sa main sur son poignet. « Ni même avec moi dans les parages. » Anticipant la réaction qu’elle sentait venir, Neo se mit à parler comme en accéléré. « Je sais, je sais, tu vas dire que c’est une mauvaise idée, je te connais mais crois-moi, c’est ce dont vous avez besoin. Tous les deux. » La vérité, c’était que Neolina aussi souffrait de sentir l’amour que lui renvoyait Mihaela alors qu’elle négligeait son père. D’autant plus depuis qu’il lui avait révélé son triste secret quelques semaines plus tôt. Et si elle pensait chaque mot qu’elle avait dit cette nuit là, si elle acceptait plus que jamais que cette enfant au sein de la famille qu’ils étaient en train de construire, elle savait aussi qu’il fallait parfois savoir se mettre en retrait. Oui, Neo rêvait bel et bien d’un week-end de tranquillité avec l’homme qu’elle aimait. Mais ce qu’elle voulait aussi, par-dessus tout, c’était qu’il soit heureux. Et tant qu’il n’aurait pas renoué quelques liens avec sa fille, elle savait bien que le bonheur qu’il affichait en façade cachait quelques fissures qui ne pouvaient se colmater sans moment comme celui qu’elle lui offrait ce matin-là. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Lun 13 Sep 2021 - 16:47 | |
| Les journées avaient au moins le mérite de bien commencer depuis qu'ils vivaient ensemble. Si Razvan passait parfois des nuits difficiles, entrecoupées de songes sombres et violents, le réveil était généralement au moins assez doux. Il appréciait les tendres baisers volés qu'ils se donnaient l'un l'autre lorsqu'il leur fallait se séparer. C'était au moins la promesse de se retrouver le soir et pas un autre jour de la semaine, au hasard du calendrier. Le médicomage avait oublié ce que c'était que de vivre avec quelqu'un - qui ne soit pas son enfant. C'était s'adapter à l'autre, à ses horaires, ses habitudes. Tous les deux étaient de toute façon assez flexibles et le roumain n'était guère très difficile à vivre. Les seules ombres au tableaux résidaient dans les quelques secrets qu'il n'osait pas lui dire, pour ne pas lui faire de peine, pour ne pas faire changer les choses. Peut-être avec la crainte qu'elle se détache de lui et ne l'aime plus tout à fait. La perspective de la perdre, maintenant qu'il l'avait déjà perdu une fois, lui paraissait si intolérable que la seule idée suffisait à le rendre malade. Mais Neolina n'était pas partie face à ce qu'il lui avait avoué dans cette salle de bain. Elle n'était pas partie, demeurait le soutien dont il avait besoin. Que ce soit chaque nuit, ou lors de ces journées où ils devaient aller retrouver Mihaela. C'était d'ailleurs l'une d'entre-elles. Une journée que Razvan attendait et redoutait à la fois - quoi de plus terrible que de redouter un jour de se retrouver face à sa propre fille ? Mais Miha le rejetait tellement que c'était une douleur insupportable que d'aller la voir. Douleur nécessaire car comme pour beaucoup de choses, le roumain préférait largement prendre sur lui pour limiter la casse. Et si à ses yeux, le mal était fait, sans doute essayait-il de se donner là bonne conscience. Quant à Neolina... Eh bien, il était sincèrement ravi que la gamine l'ait acceptée. Vraiment. Razvan aurait pu être jaloux de voir autant d'attention de la part de sa fille pour une femme qui était une étrangère pour elle quelques mois plus tôt. Mais ce n'était pas dans sa nature de l'être. Et de toute façon, il se persuadait qu'elle avait raison d'être aussi froide avec lui.
Malgré tout, ce n'était pas tant la perspective de passer une journée difficile qui lui prenait la tête pour l'instant, c'était le petit rouleau de parchemin qui était sur le plateau. Et tout curieux qu'il était, naturellement, il lui demanda ce que c'était. Sans se l'expliquer, il sentit une espèce de gêne émaner de Neo. Aussi ne détourna-t-il pas son regard, en finissant son toast quand même. Le roumain ne l'interrompit pas plus qu'il ne répondit à ses mots. La patience était une vertu. Mais lorsqu'elle posa sa main sur son poignet, tout comme lorsqu'elle finit sa tirade, Razvan la regarda d'un air interdit, en silence. Et il ne dit rien, de prime abord, pour boire une gorgée de café et se faire à l'idée. Bien évidemment, c'était une mauvaise idée. Une très très mauvaise idée. Néanmoins, il ne réagi pas au quart de tour et posa son mug sur le plateau avant de déposer sa main guérisseuse sur celle de sa roumaine qui caressait son poignet. « Je sais que tu veux bien faire, Neolina » commença-t-il d'une voix douce, « mais tu vois, Mihaela est contente de te voir. Toi ». Il regarda attentivement ses jolis yeux noisettes avant de poursuivre : « Et c'est toi avec qui elle s'attend à passer la journée ». Razvan insistait peut-être sans le vouloir sur ce qui dérangeait Neo. Mais puisque lui acceptait sans rien dire, eh bien, ça ne le choquait pas. « J'entends ce que tu dis, vraiment. Mais si j'emmène Miha ailleurs, poney ou non, elle va être focalisée sur le fait de m'en vouloir. Encore. Parce que je la prive de quelqu'un qu'elle veut voir ». Il n'avait rien contre l'idée de passer du temps avec sa fille. Mais plutôt un jour où il ne serait pas prévu que Neolina vienne. Pour qu'au moins, toute la déception de la petite fille ne soit pas focalisée sur lui. Le médicomage lui fit un sourire gentil et leva la main de sa petite amie jusqu'à sa bouche pour l'embrasser chastement : « Mais c'est gentil et l'attention me touche vraiment ».
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Mar 14 Sep 2021 - 3:05 | |
| Même si Neolina donnait souvent l’impression d’agir sous l’impulsion du moment, avec la spontanéité qui était la sienne, la roumaine était plutôt du genre à réfléchir pour les choses qui avaient de l’importance. Et ce qu’elle proposait là à Razvan, elle y avait longuement songé, sans pour autant lui partager sa réflexion avant qu’elle ne soit réellement actée. Ils n’étaient pas vraiment du genre à avoir des secrets l’un pour l’autre - du moins, c’était ce qu’elle croyait - mais pour autant, être en couple le signifiait pas devoir partager avec l’autre tout ce qui nous passait par la tête. Au début, Neo avait pensé, comme lui, que c’était une mauvaise idée. Qu’au-delà de ce rôle de mère de substitution qu’elle apprenait à endosser un peu plus à chaque visite, elle était aussi et surtout le maillon qui maintenait un peu la relation entre la fille et son père. Mais voilà, depuis qu’elle avait découvert les sacrifices que Razvan avait fait, depuis qu’elle savait pourquoi Mihaela était retenue prisonnière d’un pays où il désespérait de revenir, son opinion avait doucement évolué. Plus qu’un maillon, elle n’était en fait qu’une béquille, et peut-être qu’il était temps maintenant d’en finir avec ce soutien là, au moins le temps d’un week-end.
Elle avait pris le temps, sondé sa soeur sans lui dévoiler tous les détails bien sûr. C’était Iléana qui lui avait parlé de la fermette, lui avait suggéré d’offrir un peu de ce havre de paix à Razvan et Mihaela, tout en lui disant que peut-être ça n’était pas tout à fait la solution. Peut-être pas, certes, mais Neo se retrouvait coincée. Désormais, sachant ce qu’elle savait, elle ne pouvait rester sans rien faire, c’était comme ça. Elle qui pourtant n’aimait pas qu’on lui dicte ce qu’elle devait faire, voilà qu’elle essayait à sa manière de s’immiscer dans une relation qui se réparerait sans doute plus avec le temps qu’avec les petites actions auxquelles elle songeait. Mais le fait était qu’elle s’y était immiscée malgré elle depuis longtemps. Non, Razvan l’y avait immiscée et elle ne lui en voulait pas, surtout pas. Elle pensait bien chaque mot qu’elle avait prononcé cette nuit-là, mais sentir l’amour de cet enfant tout entier dirigé vers elle alors que l’homme qu’elle aimait en souffrait, c’était plus que ce qu’elle ne pouvait supporter.
Razvan lui opposa bien sûr un peu de résistance, avec douceur et finalement, elle s’était attendu à ce qu’il soit un peu plus vindicatif. Après tout, elle le mettait un peu devant le fait accompli, au petit matin, avec un toast et du café pour faire passer le goût un peu amer de la chose. Mais ce fut finalement elle qui aurait eu besoin de croquer dans un bout de pain tartiné de confiture pour adoucir un peu les mots qu’elle entendait. Une fois encore, Razvan la mettait au centre de l’attention de la petite, et ça la tuait de l’entendre dire ça. Elle avait beau l’aimer, plus qu’elle n’aurait jamais pensé aimer un enfant qu’elle ne pouvait avoir d’ailleurs, Mihaela n’était pas sa fille. Et c’était bien avec Razvan qu’elle aurait du vouloir passer du temps, pas elle. L’air un peu triste, elle l’écouta donc lui dire tout ça, tout ce qui lui semblait si dur à recevoir, et son coeur sursauta un peu lorsqu’il lui parla de la priver d’elle. C’était si fort tout ça, trop peut-être et alors qu’il l’embrassait tendrement, Neo cherchait ses mots car il était évident qu’elle n’était pas prête d’abdiquer. Pas du genre à baisser les armes si facilement, la roumaine, et elle s’était de toute manière préparée à devoir livrer bataille, même si tout ça se faisait avec la bienveillance qui les caractérisait tous les deux. « Tu n’imagines même pas ce que ça me fait de la peine, d’entendre ça. » lui répondit-elle après un court instant de silence, son pouce se promenant sur sa peau encore chaude. « Je ne veux pas qu’elle t’en veuille pour ça. Surtout pas. » corrigea-t-elle quand même, de peur qu’il ne croit qu’elle avait bâclé sa réflexion alors qu’en vérité, elle n’avait pas du tout considéré cet aspect là de la chose. « Je viendrais si tu veux. » commença-t-elle dans un léger soupir en songeant qu’il lui faudrait faire sa valise à la va-vite. « Pour qu’elle ne soit pas déçue, ou triste, je peux venir ce matin. Et c’est moi qui lui expliquerai que je ne peux pas rester. » Elle irait passer le week-end chez Iléana. Après tout, depuis combien de temps n’avait-elle pas vu ses neveux ? « Comme ça, c’est à moi qu’elle en voudra. » Elle savait que cette rancoeur là ne durerait pas. Pas comme celle plus profonde qu’elle avait à l’égard de son père, malheureusement. « Je suis sûre qu’elle appréciera que tu lui transmettes tes talents de cavalier. » plaisanta-t-elle quand même pour ramener un peu de gaieté au coeur de la conversation. Posant finalement sa main sur ses lèvres, elle les frôla doucement tout en sondant son regard sombre dans lequel passaient tout de même quelques nuages. « Je veux tellement te voir heureux… » Sa voix se brisa un peu alors qu’elle lui souriait. Bien sûr, Neo savait que leur couple le rendait heureux. Mais être en couple ne faisait pas tout, malheureusement. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Jeu 16 Sep 2021 - 21:52 | |
| La surprise de Neolina était finalement une surprise aigre-douce. C'était aigre parce que Razvan connaissait sa fille. Il la connaissait, même s'il n'avait pas le loisir de pouvoir l'élever. Il la connaissait, parce que Mihaela était un mélange de lui-même et de Mara et que sa femme, on pouvait dire qu'il l'avait bien connue. Le roumain reconnaissait énormément dans les attitudes de sa fille, celle de sa mère défunte. Il reconnaissait des attitudes, parfois les siennes il est vrai, mais elle avait son tempérament. Beaucoup moins résignée de toute évidence et il dirait volontiers que c'est quelque chose de bon, si tant est qu'il ne soit pas la victime de son caractère trop fort. Car Mihaela mettait à mal son cœur qu'elle faisait s'éclater dans sa poitrine à chaque rejet supplémentaire. La voir se coller à Neolina, comme elle le faisait avant avec lui, bien avant de lui avoir déclaré la guerre était autant quelque chose de beau qu'un crève-cœur. Miha était vindicative et il allait encore en faire les frais. Mais c'était aussi une surprise douce de la part de sa roumaine. Après tout, elle lui donnait peut-être là l'occasion de réparer un peu les pots cassés, bien qu'il sache pourtant tristement que ce n'était pas un petit week-end passé avec l'enfant qui allait changer quoique ce soit. Et si cela changeait les choses le temps de quelques heures, Razvan craignait quand même que la séparation n'en soit que plus violente encore. C'était après avoir pleuré une bonne heure dans ses bras que Mihaela avait accepté de le laisser partir. Et les fois qui avaient suivi, elle n'avait plus été pareille, à la petite fille câline avait succédé une enfant froide qui érigeait probablement un mur de protection sans le vouloir. Sans doute voulait-elle le punir un peu aussi pour son comportement et résigné, le médicomage acceptait. Il acceptait parce qu'il savait qu'il méritait d'être rejeté. Il ne méritait pas d'avoir un enfant alors que d'autres ne pouvaient pas en avoir. Après tout, il ne l'élevait même pas.
Neolina finalement lui enfonça sans le vouloir un couteau dans le cœur. Ça lui faisait mal d'entendre cela mais c'était pourtant la vérité. La simple et pure vérité. Neo n'avait jamais abandonné Mihaela, donc forcément, elle n'avait pas de griefs contre elle. Forcément. Miha voulait se faire aimer et savait le faire, mais son père savait qu'elle avait une affection toute particulière pour Neo. Peut-être parce qu'elle avait inconsciemment besoin d'une présence maternelle autre que sa grand-mère. La jeune femme lui proposa une espèce d'alternative qui le fit soupirer imperceptiblement. C'était sans doute toujours mieux que rien. De toute manière, Razvan savait qu'il ne servait à rien de tergiverser avec Neolina lorsqu'elle avait une idée en tête. Sans doute pensait-elle qu'elle pourrait aider à améliorer une relation mais ce n'était pas ce qui allait se passer. Mihaela allait passer un bon week-end. Elle allait lui demander encore de retourner en Angleterre et comme à chaque fois qu'elle le lui demandait, ça lui infligeait une peine immense. Alors il allait profiter de ces moments avec sa fille, mais à quel prix finalement ? Pour que les choses soient pires après ? Et pendant toutes ses paroles, le roumain ne pipa pas un mot. Il se contenta de regarder Neo et ses espoirs, sans oser lui dire qu'ils seraient vains. Elle était aussi optimiste qu'il était lui-même pessimiste, un cocktail détonant. Razvan détourna finalement le regard pour ne plus affronter celui de la jeune femme : « Je suis heureux ». Il n'ajouta rien de plus et se contenta de prendre son mug pour boire une gorgée et une seconde s'écoula, deux peut-être. Il était heureux d'être avec elle oui. Il n'avait pas la même détestation pour l’Écosse qu'il avait pour l'Angleterre. En bien des domaines, ce pays lui rappelait un peu le sien. Puis, il laissa s'échapper encore plusieurs secondes de silence en se passant la langue sur les dents : « Ne le prend pas mal » commença-t-il dangereusement, mais d'une voix toujours douce, « tu sais, si ça ne marche pas ». Et il savait, il savait que ça n'allait pas fonctionner. Il le savait tellement que c'était même inutile d'essayer mais que voulez-vous. « De toute façon, je ne te ferai pas changer d'avis, alors... ». Alors que lui dire ? Que lui dire sinon que Mihaela allait finir par lui dire des choses qui lui feraient mal et qu'elle ne disait pas quand Neolina était là ? Que lui dire sinon que sa présence détournait assez l'attention de la gosse pour que sa rancœur ne transparaisse pas dans ses mots ? Que lui dire sinon que cette journée qu'ils étaient censés passer et qui devait bien se dérouler, allait virer au cauchemar sur deux jours pour lui ? Que diable lui dire qui ne lui fasse pas de peine et qui ne la vexe pas ? Razvan n'avait pas la réponse à cette question. Et comme il n'avait pas la réponse à cette foutue question, il se contenta de glisser hors du lit non sans embrasser chastement le front de Neolina. Il disparu dans la salle de bain, en ferma la porte mais pas à clé, et se tint au lavabo, tête baissée, le regard pointé sur le siphon avant de finalement oser affronter son reflet morose.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Mar 28 Sep 2021 - 1:59 | |
| Le bonheur, elle le savait, était une chose complexe qu’aucune magie, aussi puissante soit-elle, ne pouvait reproduire. Certaines potions en donnaient l’illusion, mais les fondations d’une telle émotion ne pouvait pas être recréées sur le long terme. Neo était une habituée du bonheur, savourant toutes les petites joies de la vie, comme celle de se réveiller chaque matin auprès de l’homme qu’elle aimait, ou le simple plaisir d’une conversation agréable, un sourire échangé avec un inconnu, un baiser volé entre deux gardes… Et il y avait celui plus profond qui connaissait pourtant bien des variations. À cet instant, par exemple, Neo était heureuse du simple fait de partager un moment avec Razvan, et tout à la fois triste de ce qu’il lui disait. Il était heureux, certes, et au fond elle savait qu’il disait vrai. Elle savait le bien que leur relation lui apportait. Mais la douleur de l’absence, la force de ses remords, tout ça subsistait et ne lui éclatait que plus à la rétine quand il fuyait comme ça son regard. Inutile alors d’essayer de trouver les mots qu’il fallait, parce qu’ils n’existaient pas. Elle sourit donc en lui laissant un peu d’espace pour encaisser tout ça et profiter de son petit-déjeuner malgré tout avant qu’il ne laisse un peu plus s’exprimer son sempiternel pessimisme. Si ça ne marchait pas… Neolina ne s’attendait pas à un miracle. Un week-end de parenthèse ne viendrait pas soigner toutes les blessures ancrées depuis trop longtemps. Mais c’était mieux que rien. C’était mieux que de ne rien tenter. « Bien sûr. » répondit-elle de sa voix douce, aussi bien pour lui confirmer qu’elle ne le prendrait pas mal que pour confirmer ses dires. C’était un fait, sa décision était prise et oui, elle la lui imposait un peu. Mais elle était tout à fait prête à accepter ce tort là. Sans esquisser un mouvement, elle le laissa s’échapper hors du lit après lui avoir délicatement embrassé le front, hésitant un court instant à le suivre pour l’étreindre. Mais Razvan avait ses moments où il avait besoin d’être seul, et soupirant doucement, la roumaine entreprit d’ouvrir le lit pour l’aérer, veillant bien à ne pas renverser le plateau au passage, avant d’attraper sa baguette qu’elle tourna d’un geste un peu las. Quelques affaires au hasard vinrent se glisser dans une valise posée dans un coin, valise qu’elle n’utilisait plus depuis un moment car ils avaient maintenant l’habitude d’en préparer une pour deux. Cette simple constatation suffit à l’attrister un peu plus et finalement, elle alla à la fenêtre pour l’ouvrir en grand, comme si l’air frais allait suffire à chasser un peu de la morosité qui pesait dans la chambre. Finalement, la petite blonde prit la direction de la salle de bain, s’arrêtant devant la porte d’où ne s’échappait aucun son d’eau étouffé. Peut-être avait-il besoin d’un peu plus de temps. Ou peut-être avait-il besoin d’elle. Ouvrant la porte tout doucement, Neo le trouva face au miroir et se glissa contre son dos, ignorant la désagréable sensation du carrelage froid sous ses pieds. Cet endroit lui rappelait désormais la douloureuse conversation de l’autre nuit. À chaque fois. « Je t’aime. » murmura-t-elle d’une voix presque inaudible, ses lèvres posées entre ses omoplates alors que ses bras ceignaient sa taille. « Et je suis désolée. » continua-t-elle d’une voix plus basse encore. Pas désolée de la décision qu’elle avait prise, non. Mais désolée d’avoir eu à la prendre. Savoir si cette subtilité là lui apparaîtrait, c’était une autre histoire. « Viens, ne soyons pas en retard. » dit-elle plus fort après quelques secondes, ses doigts glissant contre sa peau pour aller chercher sa main et l’emmener dans la douche dans laquelle elle se déshabilla un peu gauchement avant de laisser l’eau couler sur eux, le rythme régulier des gouttes comblant le silence. Plongeant sa tête en arrière, Neo lissa ses cheveux désormais mouillés avant de chasser les gouttes de ses yeux pour venir retrouver le regard sombre de Razvan. Ses mains s’accrochèrent finalement à lui, dans le creux de ses reins, alors qu’elle savourait cette chaude étreinte qui n’avait pas grand chose à voir avec celles qu’ils partageaient souvent à ce même endroit. Mais qu’importait la forme que prenait la tendresse, Neo comptait bien prendre son temps pour la savourer un peu avant d’affronter le difficile instant qui l’attendait. Oui, ils avaient tout de même bien un peu de temps pour ça. - Spoiler:
Je te laisse ellipser to Romania ?
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| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Jeu 30 Sep 2021 - 16:56 | |
| Avec les épreuves que Razvan avait traversé dans sa vie, avec les remords qu'il devait porter sur ses épaules sans qu'elles ne soient jamais allégées, il n'était finalement pas si étonnant qu'il soit empreint d'une telle résilience. Les déconvenues s'empilaient toutes les unes sur les autres, et alors qu'il croisait son regard tourmenté dans le miroir, il se fit la réflexion que ce n'était pas très correct de la part de Neolina de le pousser ainsi dans ses retranchements, en sachant qu'il n'obtiendrait jamais gain de cause. Eux qui prenaient toujours soin de discuter les choses, se faire imposer une décision aussi brutale, au dernier moment, lui laissait en bouche un goût amer de trahison. Car le roumain savait que Mihaela allait ressentir la même chose. Il voyait bien comme son regard s'illuminait naturellement quand elle voyait Neo, comme elle était heureuse de se précipiter dans ses jambes pour lui faire un gros câlin. Quoiqu'elle lui dise pour expliquer sa décision, Miha allait passer le week-end à ressasser sa peine. Comment profiter d'un temps avec son père si elle ressentait toujours ce puissant sentiment d'abandon ? Ses pensées l'avaient finalement entraîné plus loin que prévu et il fut surprit de voir Neolina pénétrer dans la salle de bain pour se coller à lui. Sa phrase tendre suivie de son excuse, ne lui arrachèrent pas de réaction autre que celle de poser tendrement, toujours, sa grande main abîmée sur la sienne. Comment diable faisait-elle ? Comment diable faisait-elle pour l'aimer après les aveux terribles de l'autre soir ? Cette conversation tournait dans sa tête parce qu'il était à la fois soulagé et qu'il s'en voulait de ce qu'il avait déballé. Il avait déballé les choses comme si c'était fini et c'était ça le pire. Ça ne l'était pas, et le mensonge s'avouait plus pernicieux encore quand elle lui disait qu'elle l'aimait comme cela. Comment diable peux-tu m'aimer, Neolina ?La seconde d'après, elle l'avait entraîné dans la douche où il se déshabilla de façon purement mécanique, laissa l'eau lui couler dessus pour retirer toute la transpiration de la nuit passée. Il laissa glisser ses mains dans le dos de sa roumaine, tendrement, délicatement, comme si ces quelques gestes affectueux allaient chasser les noires pensées qui étaient les siennes. En posant le pied dans sa chère Roumanie, Razvan ne sut s'empêcher de fermer les yeux quelques secondes pour respirer l'air frais de son pays. Bucarest était une ville agitée, beaucoup plus que Pré-au-Lard, mais malheureusement, il n'existait pas de portoloin direct de Londres à Avrig. Aussi devaient-ils faire la deuxième partie du trajet en transplanant. Mais peu importait finalement que Bucarest soit une capitale, c'était la Roumanie. Et parce que c'était la Roumanie, Razvan se sentait enfin chez lui, dans ce pays où chantait une langue, sa langue, comme une comptine. De cette ville, il avait surtout été habitué aux caves malfamées où il allait boxer à cette époque où il était jeune veuf. Car ce n'était pas à Sibiu ou dans n'importe quelle autre petite ville qu'il connaissait qu'il pourrait autant se défouler. Mais ça, naturellement, il n'en avait jamais rien dit à personne. Arrivés à Avrig, le temps était particulièrement gris. Comme si une chape devait nécessairement tomber, la pluie se faisait annoncer. Pas de quoi décourager Mihaela d'enchaîner les roues dans le jardin de ses grands parents. Elle avait de toute évidence réussi à négocier pour avoir un pantalon et ses genoux étaient tâchés de terre. Que dire de ses petites mains ? Quand ses yeux ambres se posèrent sur eux, elle cessa naturellement ses jeux pour venir vers eux, un gros sourire sur le visage alors qu'elle se jetait dans les jambes de Neolina. Pour ne pas changer, elle ne calcula pas son père plus que cela, qui sortit du même coup une cigarette qu'il alluma. « Mihaela ? » - la voix de la grand-mère s'éleva et son visage ridé se fit voir à la fenêtre, « ah mes enfants ! ». Quelques secondes plus tard, elle était sortie en essuyant ses mains sur son tablier tâché de farine. Razvan recracha sa gorgée de nicotine loin du visage de sa belle-mère qui vint lui embrasser naturellement les joues. Finalement, il avait décidé de laisser de l'espace à Neo pour qu'elle règle les choses avec Mihaela toute seule. Jugeant que sa présence n'était pas nécessaire, il s'était reculé contre le mur de la maison des Ionescu, clope au bec : « Elle l'adore ». La voix grave de son beau père fit tourner le regard du médicomage sur l'homme qui sortait lui-même une cigarette pour se l'allumer avec sa baguette. « Je préfère largement ça plutôt qu'elle lui fasse la guerre ». Car Razvan savait combien Mihaela pouvait être dure quand il était question de la rancoeur de la petite fille. Ne l'avait-il pas, une fois encore, subie aujourd'hui ? « Neolina veut nous laisser du temps ensemble ce week-end » continua-t-il d'une voix pensive avant de porter son bâton de nicotine à ses lèvres, « je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne idée ou non ». Peut-être était-ce un trait de caractère des slaves, mais Jacek avait toujours eu un tempérament aussi taiseux que le sien. « Il n'y a pas de raison que ce ne soit pas une bonne idée » finit-il par répondre alors que son regard se posait sur elles. Agenouillée devant Mihaela, c'était sans doute un autre type de bataille que devait jouer Neolina. « J'ai pas envie que tu t'en ailles ». La voix pleine de ressentiments de la petite fille ne parvenait pas jusqu'aux oreilles des deux hommes, mais seulement à la personne vers qui la remarque était dirigée. Mihaela, qui avait tenue la main de Neo tout du long, l'avait finalement lâchée pour croiser les bras. « Tu m'abandonnes auffi ». La remarque était pernicieuse mais une enfant ne réaliserait sans doute pas la portée de mots pareils. Et s'ils seraient durs à entendre pour Neolina, inutile de dire combien ils avaient été durs à entendre pour son propre père... (1010) - Spoiler:
Je ne sais absolument pas ce que ça vaut. Si jamais tu as du mal à répondre, n'hésite pas à me le dire et je change l'organisation de la réponse !
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Ven 1 Oct 2021 - 22:09 | |
| Revenir en Roumanie lui était désormais beaucoup moins pénible. Le simple fait que ses virées se fassent loin de la ville qui la jugeait à chaque coin de rue aidait beaucoup, et la présence de Razvan à ses côtés n’était sûrement pas étrangère non plus au soulagement qu'elle ressentait. Elle sentait chez lui ce léger bien-être lorsqu’il se retrouvait sur ses terres natales, là où elle se moquait parfaitement d’être entourée de personnes qui parlaient la langue qu’elle maîtrisait mieux que celle de Shakespeare. Un bien-être et une appréhension tout à fois, à l’idée de revoir sa fille qui allait le rejeter. Et ce jour-là d’ailleurs, Neo ressentait à peu près la même appréhension. Car elle savait bien que l’enfant n’allait pas lui faciliter les choses, mais aussi parce qu’elle allait passer le week-end à Sibiu - et elle priait fort pour que sa mère n’en sache rien. Iléana n’était pas au courant et à Bucarest, Neo fit un léger arrêt par une volière pour la prévenir par courrier, un courrier qui arriverait sans doute quelques minutes avant elle, mais soit. Sa soeur l’accueillerait, elle le savait, quelle que soit la journée, la situation. Et ses neveux sauteraient de joie, surtout de l’avoir pour eux seuls car la dernière fois, l’aîné avait éprouvé une légère pointe de jalousie en voyant que sa tante était au bras de quelqu’un.
L’accueil des beaux-parents de Razvan - elle n’avait pour l’instant pas trouvé d’autre façon de les qualifier - était comme toujours bienveillant et tendre. Aniela lui donnait toujours l’impression de faire partie de cette famille qu’elle avait si récemment intégrée, ne jugeant pas le moins du monde ce qui se passait, plutôt heureuse même semblait-il que Razvan ait trouvé quelqu’un. La roumaine l’étreignit avec chaleur alors que Mihaela s’agrippait à ses jambes, comme à chaque fois, délaissant son père, comme à chaque fois. « Vous avez l’air en forme Aniela. » la gratifia-t-elle avec un sourire alors que Mihaela s’efforçait d’attirer son attention, malgré le câlin qu’elle lui avait déjà délivré en arrivant. Mais l’instant fatidique arrivait, Neo avait insisté avant de prendre le portoloin pour que tout ça se fasse rapidement, pour ne pas laisser d’espoir à l'enfant. « Je peux te parler Miha ? » dit-elle finalement à la petite qui se réjouit d’être dans une forme de confidence avec elle, l’emmenant d’instinct loin de son père. Cette simple attitude lui brisa considérablement le coeur, mais il fallait tenir bon. Quelques minutes encore et après, hélas, Razvan serait le seul à ramasser les morceaux. Tout à coup, son idée lui parut tout à fait stupide et ridicule, mais voilà : sa décision était prise, le hibou envoyé à Iléana. Neolina ne reculerait pas.
La roumaine prit toutes les précautions du monde pour ne pas trop peiner la petite, mais fut suffisamment claire pour ne pas lui donner l’illusion qu’elle pourrait changer d’avis. Agenouillée près d’elle, elle parla de sa voix la plus douce, sans mensonge aucun. Il aurait été facile de prétexter n’importe quoi, mais Neolina ne voulait pas lui mentir. Pourquoi faire ? La pauvre vivait déjà trop dans un monde de non-dits. « Tu vas passer le week-end avec ton père, et je reviendrai avant de partir te faire un bisou, d’accord ? » conclut-elle après son petit monologue, sa main serrant tendrement celle de Mihaela qui la lui arracha bien vite. Les mots de la petite fusèrent et l’atteignirent de plein fouet. La petite Vacaresco était douée pour réussir à culpabiliser les autres, mais voilà : Neo était rôdée à ce genre de choses. Pire, l’emploi d’un mot aussi fort que celui d’abandon déclencha quelque chose chez elle qui ne lui plut pas. Pas du tout. Après tout, Mihaela n’était plus une petite fille, du moins n’était plus un bébé incapable de ne pas comprendre. Peut-être la roumaine manquait-elle d’expérience en matière de psychologique infantile - la faute à la vie et ses fatalités - mais que ce soit avec elle ou ses neveux, Neolina leur parlait toujours avec franchise, jugeant qu’ils étaient à même de comprendre bien des choses. Pourquoi elle ne vivait plus à Sibiu pour les enfants de ses soeurs - en occultant bien sûr les détails sordides - et pourquoi elle ne serait pas là ce week-end pour Mihaela. Et parce que tout ça n’était que trop malsain, la petite employa un mot qui n’avait rien à faire là-dedans. « Ce n’est pas juste, Mihaela. » commença-t-elle en se relevant, son ton s’étant légèrement durci. « Je ne serais pas là ce week-end, mais ça ne veut pas dire que je t’abandonnerai. » Désormais debout, la petite blonde croisa les bras. « Ca me fait beaucoup de peine que tu ne veuilles pas passer le week-end avec ton père. Parce que je t’aime beaucoup, et je l’aime aussi. » Son regard dériva jusqu’à Razvan, posté quelques mètres plus loin. Ca pour l’aimer, elle l'aimait. Son regard retrouva celui de Mihaela. « Je suis venue exprès pour t’expliquer. Mais si tu n’as pas envie de comprendre, alors tant pis. » Ca n’était pas tant le fait que la colère de la petite soit dirigée contre elle qui la faisait réagir de la sorte, au contraire. Elle aurait préféré cristalliser toute cette colère là si cela avait pu en exempter Razvan. Mais c’était le fait que ça ne changeait effectivement rien à ce qu’elle ressentait pour son père. Pour l’instant, se rassura-t-elle, mais peut-être avait-elle empiré les choses.
Sans même avoir un geste tendre envers Mihaela, Neo retourna auprès de Razvan qu’elle embrassa délicatement sur la joue. « Désolée. » lui murmura-t-elle à l’oreille, laissant sa joue collée contre la sienne de longues secondes. « Peut-être ai-je fait pire que mieux. » Peut-être oui, mais Neolina n’avait jamais été du genre à ne pas assumer ses actes. Les au revoir faits aux grands-parents de Mina, la roumaine prit sa valise et ne se retourna même pas jusqu’à arriver à une rue parallèle dans laquelle elle transplana, le coeur bien plus lourd que le bagage qu’elle portait. Sa soeur saurait sans nul doute trouver les mots pour la réconforter, même si elle garderait tout le week-end une pointe de tristesse à l'idée de ce que Razvan devait affronter, par sa faute. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Ven 1 Oct 2021 - 23:22 | |
| La caresse de l'air roumain sur le visage de Razvan ne l'empêchait pas d'avoir une boule au fond de la gorge. Parce qu'il ne pouvait empêcher ce qui allait se passer et d'une façon très étrange, ça le ramena des années en arrières, à cette époque où sa femme allait accoucher. Il ne se sentait pas bien ce matin-là, pas du tout bien. Il avait passé une nuit épouvantable, n'avait quasiment pas dormi pour affronter la journée avec des cernes concernées et fatiguées. Et la sentence en forme de deuil lui était tombée sur la figure. Il le savait, il l'avait su parce que son cœur voulait désespérément le protéger de ce qui serait un des plus gros traumatisme de sa vie. Et là, un peu de la même façon, il attendait. Il attendait la réaction de Mihaela, posté un peu plus loin avec sa cigarette. Comme si avoir l'air détendu lui permettait réellement de l'être. Jacek avait fini par rentrer dans la maison, parce que c'était là une situation qui ne le regardait pas. Razvan l'avait brièvement suivi du regard, lui qu'on ne pouvait manquer avec sa chemise à carreaux rouges avant de reporter ses yeux noirs sur les deux personnes les plus importantes de sa vie. Lorsqu'il vit la petite fille retirer sa main de celle de Neo, il comprit vite qu'elle avait très mal reçu la nouvelle. Sixième sens de père ou juste un homme qui connait bien sa progéniture ? Sans doute un peu des deux. Il eut envie de venir calmer les choses, comme si sa présence allait changer quoique ce soit, mais jugea bon de ne pas intervenir. Non pas qu'il ne voulait pas aider Neo, mais il ne désirait pas se montrer intrusif. Provoquer encore plus la petite fille avec sa présence serait contreproductif. Aussi attendit-il patiemment que la séparation se fasse et il regarda Neolina venir vers lui. Derrière elle, il vit sa fille essuyer ses yeux et il eut comme seule envie d'aller la prendre dans ses bras pour sécher avec ses pouces les sillons salés sur son visage. Razvan aurait dû en vouloir à toute personne qui provoquerait ses larmes, mais sa roumaine pensait bien faire les choses. Et parce qu'elle pensait bien faire les choses, pour l'aider de surcroît, il ne pouvait pas la blâmer, quoique fut le résultat. Quand elle l'eut rejoint et qu'elle eut posé sa joue contre la sienne, le médicomage laissa une main tranquille se glisser dans son dos pendant quelques secondes, dans un geste purement tendre et réconfortant. Neolina était une personne optimiste, comment dès lors pouvait-il lui en vouloir de désirer bien faire les choses ? Il valait mieux avoir cette qualité que le défaut qui était le sien. Car le pessimisme était un élément dangereux dans la vie d'un homme, surtout d'un homme torturé comme lui. Mais peu importait, après tout, car de toute manière, rien ne pouvait guère être pire que ce qu'il vivait à chaque fois qu'il venait voir sa fille, non ? Que Mihaela soit un peu plus ou un peu moins en colère n'y changeait fondamentalement pas grand chose. Tout au plus devrait-il se montrer sévère pour qu'elle arrête d'être sèche et elle le détesterait un peu plus - super. « Je t'aime » glissa-t-il quand même tout contre elle alors qu'elle se décollait finalement. Oui, ça lui semblait important qu'elle l'entende. Quoique sa fille lui ait dit, il ne voulait pas que ça la bouleverse trop non plus. Car qu'elle s'acharne sur lui était une chose, mais il refusait qu'elle s'en prenne gratuitement à Neo alors qu'elle portait, question famille, un bagage particulièrement lourd.
Le week-end s'étira si lentement qu'il lui paru durer une semaine plutôt que deux jours. Mihaela lui avait fait l'effet d'un cheval sauvage qu'il était impossible de caresser sans risquer de se prendre un coup de sabot. Toutes ses tentatives pour que les choses s'apaisent avec elle s'étaient soldées par un échec, à l'exception de deux moments, brefs, pendant ces journées. La petite fille avait finalement craqué une fois en demandant à haute voix pourquoi personne ne l'aimait et Razvan s'était bien vite rendu compte que ce n'était pas là une phrase destinée à le torturer davantage. Il suffisait de voir la souffrance réelle dans les pupilles de la gamine, qui traînait, déjà si jeune, un lourd passé à ce sujet. Bringuebalée plusieurs fois entre la Roumanie et l'Angleterre, orpheline d'une maman et fille d'un père qui devait jongler entre son travail, sa fille et la boxe, sans frères ni sœurs, ni amis, Mihaela avait eu un début de vie difficile. Et quoi de pire que d'être finalement séparée de son père définitivement à ce qu'elle avait compris ? Pour être chez ses grands-parents, qu'elle aimait, mais qui n'étaient pas ses parents ? Quand son père lui avait finalement présenté cette dame aux cheveux blonds, Mihaela s'était sans doute figurée qu'une personne à l'allure si gentille ne pouvait que l'aimer. Et en exagérant peut-être, elle avait l'impression que ce n'était plus trop le cas, comme elle ne passait pas le week-end avec elle et qu'elle partait sans lui faire de bisou, en plus de cela. Et la chose avait tourmenté la gamine, plus encore que n'importe quelle phrase qu'elle aurait pu dire à son père et qui aurait pu le blesser davantage encore. Le gros câlin de son père et le baiser tendre contre sa tête n'avait rien changé à ce qu'elle ressentait, car ce n'était pas une plaie que l'on refermait avec un pansement simple. Il y avait des blessures, surtout faites si jeunes, qui devaient impérativement se soigner sur la durée. Et qui sait combien de temps cela prendrait ? La deuxième fois avait surtout résidé dans le fait que toute épuisée qu'elle était, la petite fille s'était finalement endormie dans ses bras. Cela faisait des lustres que ce n'était pas arrivé, comme s'il était incapable de la réconforter ou de lui apporter quelque chose de bon. Le simple fait qu'elle ressente assez de confiance en lui pour s'assoupir, la joue contre sa clavicule, suffisait à lui donner une mince lueur d'espoir. Peut-être que tout, finalement, n'était pas perdu ?
C'est vers seize heures qu'il transplana avec elle en lui tenant la main dans le jardin de ses beaux-parents. Sitôt arrivée, Mihaela lâcha la main de Razvan pour se précipiter dans la maison et se jeter, à ce qu'il entendit au rire d'homme, sur les jambes de son grand-père. Sans se l'expliquer, il ne se sentit pas le bienvenu dans ce moment de joie simplement partagé, et ne sachant pas si Neolina était déjà arrivée, il préféra rester dehors pour s'asseoir simplement sur les marches devant l'entrée. Le nez levé vers le ciel toujours laiteux, il profitait des derniers instants qu'il lui restait dans son pays.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Sam 2 Oct 2021 - 0:38 | |
| Le week-end passa si vite que Neo déjà devait affronter les étreintes en forme d’adieux dans les bras de ses neveux. Iléana posait sur elle son regard de mère attendrie, de soeur aimante, suffisamment en retrait pour laisser ses petits profiter encore un peu de leur tante, mais suffisamment proche pour que Neo sente s’étendre sur elle l’aura d’amour qui émanait toujours d’elle. Chaque fois, elle se disait qu’Iléana manquait cruellement à sa vie, mais son aînée facilitait toujours les adieux avec son sourire et ses mots qui appelaient à se revoir. « Venez avec Mihaela la prochaine fois. » lui dit-elle avec douceur. Sa soeur avait tout à fait deviné ce qui lui occupait l’esprit à présent, des adieux qui appelaient d’autres retrouvailles qui la peinaient par avance. Des retrouvailles pour se séparer trop vite, peut-être. Iléana et elle avaient beaucoup parlé de la situation, le soir sous le porche malgré l’air frais de la nuit, alors que la petite blonde fumait une cigarette presque en cachette, du moins des petits qui n’avaient pas besoin d’un si piteux exemple. Leur dynamique de famille naissante souffrait de bien des déséquilibres, et le fait de n’être que trois parfois n’aidait peut-être pas. Aussi lui avait-elle proposé de faire de ses fils des cousins de substitution pour Miha, et Neo avait aimé l’idée. Neo aimait toujours les idées de son aînée. N’était-ce pas elle qui l’avait poussée à embrasser les sentiments qu’elle avait pour Razvan ? « Avec plaisir, suriorara. » lui répondit-elle avec une pointe d’émotion dans la voix avant de devoir les quitter pour retrouver d'autres âmes roumaines qui avaient une place de choix dans son coeur.
L’air frais du village lui mordit les joues lorsqu’elle atterrit non loin du chêne. Neolina avait volontairement étiré son séjour pour laisser le temps à Razvan de revenir avant elle, et la roumaine ressentait une appréhension certaine à l’idée de devoir les retrouver tous les deux. Comment s’était passé ce week-end ? A quel point les mots qu’elle avait dit à Mihaela avaient-ils laissé une trace ? Le court trajet jusqu’à la petite maison lui laissa le temps de cogiter, et la silhouette qu’elle connaissait par coeur lui arracha toutefois un sourire. Certes, elle était bien capable de passer 2 jours loin de lui, mais Razvan lui avait manqué. Luttant contre l’envie qu’elle avait de courir comme une adolescente vers lui, Neolina marcha d’un pas tranquille jusqu’aux marches où elle s’assit délicatement avant d’attirer sa bouche à la sienne pour lui délivrer un long et tendre baiser. Lorsqu’elle trouva enfin la force de se détacher de lui, un peu à bout de souffle, sa joue se posa contre l’épaule de son homme alors que sa main cherchait la sienne dans le silence. « Je suis si contente de te revoir. » Toute la force de son amour transparaissait dans cette simple phrase. Mihaela comptait, peut-être, mais Razvan comptait toujours plus. « J’espère qu’elle ne m’en veut pas trop. » continua-t-elle tout de même d’une voix moins assurée. Elle entendait les éclats de voix de la petite dans la maison, et s’y sentait moins la bienvenue que d’habitude, sans se l’expliquer pourtant. Quoique, peut-être était-ce la culpabilité. « Je n’aurais pas dû agir comme ça. J’aurais dû t’en parler. » Son pouce caressait lentement sa peau légèrement abîmée. « Tu me pardonnes ? » demanda-t-elle en connaissant très bien la réponse, alors qu’elle se nichait dans le creux de son cou où son odeur si réconfortante lui donna l’impression, plus que jamais, d’être à sa place. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: La caresse de l'aube w/Razvan Sam 2 Oct 2021 - 9:31 | |
| Le week-end avait été pénible, dire le contraire serait mentir. C'était à la fois terrible parce qu'il avait sincèrement espéré, dans l'espoir fou d'un homme qui se sent bien dans ses bottes de parent mais détesté par sa progéniture, que Mihaela allait un peu s'adoucir avec lui. Mais en même temps, la rancoeur qu'elle lui portait était trop forte. Et si le fond de sa confiance était toujours présent, si son père ne lui faisait pas peur et si elle savait qu'elle ne risquait rien avec lui, cela ne comblait hélas pas ses ressentiments. A plusieurs reprises, devant le regard sombre de la petite fille qui avait pourtant les yeux si clairs, le roumain avait failli lui dire que c'était lui qui avait insisté pour passer le week-end avec elle. Pour qu'elle soit en colère contre lui et non pas contre Neolina d'abord. Mais aussi pour qu'elle n'ait pas cette impression que plus personne ne l'aimait. Mais Razvan avait manqua de courage pour lui mentir si éhontément. Et si un parent devait mentir pour protéger son enfant, le roumain avait trouvé l'approche superflue. La colère de la petite fille pour Neo restait artificielle et sitôt rentrée elle lui sauterait dessus comme si rien n'était. Peut-être que son cœur serait un peu fissuré, mais rien que la douceur de la femme qu'il aimait ne pouvait réparer. Car elle arrivait à bander ses plus terribles peines à lui, alors pourquoi les infantiles craintes d'une petite fille lui résisteraient-elles ?
Assit sur les marches de l'entrée, Razvan préféra ne pas fumer. Il n'avait pas fumé du week-end, pour que Mihaela ne voit pas trop cette habitude-là - elle qui avait pourtant l'habitude avec son grand-père qui, comme tous les hommes roumains, fumait comme un pompier. Mais elle était trop garçon manqué et il la soupçonnait de vouloir faire comme son papy alors autant ne pas lui donner envie de faire en prime comme son père - comme si ça allait arriver... Faire d'elle une fumeuse passive n'était pas ce qu'il désirait et puis de toute façon, il n'était pas accro au point de vriller complètement pour deux jours loin de la nicotine. Deux jours loin de Neolina, par contre...
Tous les deux avaient été, depuis le début de leur relation, un beau couple indépendant. C'était l'un des plus grands soulagement de Razvan, qui avait passé des années marié mais surtout, des années totalement seul. Totalement, totalement seul. Sans femme pour égayer son foyer, s'inquiéter de ses allez-venues et lui-même, sans poser de questions à personne. L'intimité de l'autre était chère pour un homme si attaché à la pudeur. Mais pour autant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir un vide quand elle n'était pas les parages, quand elle ne s'endormait pas contre lui, ou lui contre elle. Après les émotions au travers desquelles il était passé ce week-end, le roumain ne désirait que retrouvait la chaleur réconfortante qui était la sienne. Penser à autre chose qu'à ces moments difficiles, alors même qu'elle les avait au moins un peu provoqué, ces moments difficiles. Mais il ne lui en voulait pas, il ne lui en voudrait jamais de se montrer optimiste et de vouloir aider. C'était ainsi. Lorsque sa silhouette se découpa un peu devant lui, un fin sourire s'étira sur le visage éprouvé de l'homme qui la laissa venir vers lui, s'asseoir à côté, l'embrasser avec toute la force qui définissait leur relation. Razvan laissa poser sa tête contre la sienne en regardant l'arbre devant lequel elle avait atterri. Elle dit en écho, sans le savoir, des mots qu'il pensait lui-même et il ne répondit rien d'autre que le silence, en serrant un peu plus sa main dans la sienne. Cela valait toutes les réponses, non ? Le médicomage la laissa parler, s'inquiéter de savoir si Mihaela lui en voulait. Puis là, comme ça, elle lui avoua son erreur, s'enquit de savoir s'il lui pardonnerait. Razvan porta sa main à sa bouche pour la lui embrasser chastement et répondit, la voix un peu rauque : « Pour te pardonner de quelque chose, encore faut-il que je t'en veuille. Et ce n'est pas le cas ». Il ne lui en voulait pas, comment le pouvait-il ? Neolina était simplement désespérée de sa situation et elle ne connaissait pas encore assez sa fille pour comprendre un peu les conséquences de la décision qu'elle avait prise. Ce n'était pas sa faute, simplement une erreur de parcours. Et il avait lui-même sa part de responsabilité parce qu'il aurait au moins dû lutter un peu plus contre cette décision qu'elle lui avait imposée. Mais au moins avait-elle compris qu'il valait mieux lui parler de ce genre de choses plutôt que de faire cavalier seul, en prenant le risque d'arriver à un résultat opposé de celui qu'elle voulait. La leçon était apprise, en tout cas l'espérait-il. Il lui embrassa la tête avant de s'écarter pour se lever et lui tendit les mains pour qu'elle se mette debout à son tour : « Allez, on rentre chez nous ».
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