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La fête est finie w/Razvan

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Athos Greyson

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MessageSujet: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Mer 23 Déc 2020 - 1:30

Enfin, Noël était passé. D’ordinaire, Athos se moquait bien des fêtes de fin d’année. C’était une période où on se retrouvait en famille, entre amis, autant dire que ça ne le concernait pas tellement. Envahi parfois d’une vague de nostalgie, le sorcier allait noyer son sentiment dans quelques verres, repartait souvent en compagnie d’une autre esseulée avec qui passer un bout de nuit. C’était sa tradition à lui, voilà. Mais cette année, il avait eu le droit aux décorations, aux cadeaux, aux repas qui s’éternisaient. Oui, cette année, il avait une famille et pour tout dire, même si le moment avait réchauffé son coeur glacé par les récents événements, cette excitation avait épuisé le solitaire qu’il était toujours au fond de lui.

Aussi, le 26 décembre, Athos avait déserté le cocon familial pour rejoindre un lieu qui était devenu, finalement, un espèce de refuge sans qu’il ne s’en rende compte. Mais cette fois, il n’avait pas transplané. Il ne le faisait plus depuis un moment, à l’époque pour préserver son petit, désormais parce qu’il n’avait plus besoin de prendre de précautions. Les souvenirs de sa dernière conversation avec Mihaela lui donnait toujours un petit coup au coeur quand il y repensait, avec sa promesse de petite fille et son expression déchirante de l’amour qu’elle ressentait pour son propre fils. La réciproque était si vraie. Lorsqu’il avait quitté l’appartement en expliquant à Magda qu’il allait chez Razvan, les yeux de Tobias s’étaient illuminés comme les loupiottes qui ornaient les murs. « Milaaaaaaaa ! » avait-il crié avec un grand sourire. Et Athos de devoir lui répondre « Pas cette fois, Toby. » Pas cette fois non, ni les prochaines d’ailleurs. Se reverraient-ils un jour ? Il avait été évasif sur la réponse à la petite, on ne savait jamais.

Frappant à la porte du roumain, Athos espérait le trouver dans un état plus frais que la dernière fois. Tout ça commençait à l’inquiéter un peu, sans qu’il ne se l’explique car d’habitude, il ne se préoccupait que de lui. Mais leurs conversations récentes, emplies de profondeur, avait créé un lien entre eux. Voilà pourquoi il venait aujourd’hui, chasser au moins un peu la solitude du père à qui sa fille manquait, lui apporter une once de réconfort peut-être. Qu’est-ce qu’il en savait ? Comme un écho à leur seconde rencontre, Athos cachait dans ses poches quelque chose, non, deux choses. Un présent, si on pouvait appeler ça comme ça, pour deux personnes qui comptaient désormais suffisamment à ses yeux pour qu'ils se soucient d'eux. Ca lui était venu sur le tard, mais l’idée lui semblait bonne. Et puis, c’était Noël. Et au fond, il se dit qu’il aurait aimé que quelqu’un fasse ça pour lui s’il avait du être séparé de son fils.

Les espoirs d’Athos fondirent comme neige au soleil lorsque le médicomage lui ouvrit la porte. Il avait l’air si peiné et fatigué. Merde. Bon. Malgré tout, Athos ne montra rien de son inquiétude, au contraire, et décida de minimiser la raison de sa visite. « Salut, c’est ici le refuge pour les gens qui font une overdose de Noël ? » Volontairement, il ne parla pas de sa famille, histoire de ne pas déclencher une peine plus grande chez l’âme terriblement solitaire qui lui faisait face. Une fois à l’intérieur, Athos accrocha son manteau tartan, cadeau de lui-même à lui-même, et se frotta les mains pour essayer de les réchauffer un peu. « J’espère que je ne te réveille pas. Tu étais de garde hier il me semble, non ? » Il lui avait parlé de ça lors de sa précédente visite. Et Athos avait retenu l’info, évidemment, trouvant que c’était une façon encore plus triste de passer les fêtes que celle qui avait été la sienne pendant de très longues années. Peut-être au moins n’avait-il pas trop eu le temps de penser à Mihaela, même si au fond, la chose paraissait impossible au plus jeune des deux papas. Car il savait que quoi qu’il fasse, quelque chose au fond d’un père s’inquiétait toujours pour son enfant.
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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Mer 23 Déc 2020 - 12:42

Depuis qu'il était arrivé au Royaume-Uni en février 1974, Razvan n'avait eu l'occasion que de passer un seul Noël "normal". Un Noël sans garde à l'hôpital, avec Mihaela. C'était bien avant que sa vie ne prenne un tour encore plus désastreux, qu'il ne passe de simple réfugié politique à réfugié terroriste. Quoiqu'il en soit, depuis que la petite fille était reparti vivre en Roumanie, le roumain avait pris l'habitude de ne pas refuser quand on lui demandait de faire des gardes dont personne ne voulait. Pour ses collègues à qui l'homme ne racontait presque pas sa vie, il était simplement quelqu'un ne parlant l'anglais qu'avec un accent épouvantablement fort, attaché à une alliance qui semblait vide de tout sens. On avait déjà fait des remarques indélicates à Razvan à ce sujet sans qu'il ne daigne s'énerver. En général, il répondait par un sobre "je ne souhaite pas en parler". Et c'était vrai, il ne souhaitait pas en parler, jamais. Il avait quitté la Roumanie en espérant laisser ses démons derrière lui. Le médicomage ne s'attendait pas à en rencontrer de pires une fois sur place. Quoiqu'il en soit, il avait passé la majeure partie de son vingt-cinq décembre à l'hôpital avant de laisser la place à deux autres collègues qui étaient d'une humeur parfaitement éclatante. Lui, s'était contenté de transplaner jusqu'à son appartement pour dormir une demi-journée, rien que ça. Pour autant, il manquait tellement de sommeil qu'il n'avait même pas l'impression de s'être reposé. Les cernes qu'il avait feraient reculer un mort de la même façon que son air terriblement fatigué et maladif. Si revoir Neolina avait allégé quelques peu son cœur, les mots qu'elle lui avait confié ne suffisaient pas à le sortir d'une dépression qui le rongeait lentement. L'homme, au contraire, devait faire face à cela, et difficilement. L'espoir de la revoir en janvier ne balayait pas, tristement, la raison du roumain qui se plaisait à lui rappeler que la revoir ne changerait rien. En janvier, sa situation n'aura pas évolué. Il serait toujours un mangemort, un tueur glacial au dessus de la tête duquel se trouvait une baguette de Damoclès. Il n'y pouvait rien, c'était ainsi. Subir sa vie était terrible, subir le chantage l'était d'autant plus.

Le vingt-six décembre, Razvan fut étonné d'entendre toquer à sa porte d'entrée. Emmitouflé dans un pull noir qui soulignait encore la couleur corbeau de ses propres cheveux, qui commençaient pourtant à laisser entendre une teinte plus poivre et sel, il afficha un air d'autant plus surprit lorsqu'il vit Athos. La phrase du jeune homme lui arracha un sourire un peu amusé et il s'effaça pour le laisser entrer : « Ça me fait plaisir de te voir » lui dit-il poliment alors que le britannique s'inquiétait de savoir s'il l'avait réveillé. « Oh non, ne t'en fais pas. J'ai l'habitude d'être de garde de toute manière». Il fallait bien dire que le roumain ne disait jamais non pour remplacer un collègue ou une collègue désirant passer du temps avec sa famille. Lui n'en avait pas, alors, c'était bien vite réglé. « Tu as passé un bon noël ? » lui demanda-t-il en passant une main à l'arrière de son crâne alors qu'ils s'asseyaient tous les deux dans le salon, une bière décapsulée devant l'Anglais. Razvan ne s'attendait pas à avoir de la visite et encore moins de la part d'Athos bien que cela soit pour lui une agréable surprise. La solitude en général ne le dérangeait pas, mais dans le contexte actuel, c'était la dernière chose qu'il lui fallait, il en était conscient. Pour autant, aller à contre-courant de l'expression profonde de son caractère casanier était compliqué. Mais bon, ce n'était pas comme si sa vie n'était pas compliquée de base, de toute façon.


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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Jeu 24 Déc 2020 - 2:05

L’accueil du roumain fut chaleureux, ce que ne présageait pourtant pas l’air grave qu’il avait affiché en ouvrant la porte. Ainsi donc, Razvan ne semblait pas prendre offense de son passage à l’improviste, voire même appréciait la démarche. Au fond de lui, Athos se félicita de l’initiative, qui était tout de même plutôt altruiste malgré ce que ses mots laissaient entendre. Certes, le calme olympien de l’appartement lui offrait une véritable soupape de décompression qui était plus que la bienvenue, mais c’était aussi et surtout un moyen pour lui de prendre des nouvelles du médicomage et lui offrir le temps d’une conversation l’occasion de parler d’autre chose que de maladie ou de mort, même - du moins, c’était comme ça qu’Athos se figurait l'ambiance à Sainte-Mangouste, surtout depuis ses dernières visites au chevet de Shannon. « Réparer les maladresses des fêtes… Tu mériterais une médaille. » Sans doute n’imaginait-il pas vraiment comme se passait une garde un soir de Noël, mais étant donné la quantité d’alcool que pouvaient s’enquiller une mère au foyer exténuée ou un père à bout de nerf pendant un dîner, il ne doutait pas que les récits improbables avaient dû se multiplier.

Mais voilà, Athos ne voulait pas parler de ça et replonger le slave dans son morne quotidien. Assis dans le fauteuil, sa bière à la main, l’anglais trinqua à distance avec son comparse qui démarra la conversation par une banalité, mais il ne lui en tint pas rigueur : après tout, il aurait sans doute fait de même. « Agréable, oui. Je suppose que c’est à ça que doit ressembler Noël, mais ça n’est pas tellement comme si j’avais des points de comparaison. » Son dernier vrai Noël remontait à ses 18 ans, et ressemblait en tout point aux 17 précédents. De longs repas de famille, entre silences pesants et remarques acerbes échangées autour de la trop grande table du salon familial. Autant dire qu’Athos n’avait jamais vraiment compris en quoi consistait l’esprit de Noël. Des cadeaux, à l’époque, il en avait sans avoir à attendre qu’on dresse un sapin pour les poser dessous. Pour lui, c’était un soir de mondanités comme un autre. Où on l’exposait comme une bête de foire.

Athos ne parlait pas tellement de ces choses là. Son passé était derrière lui, et il ne l’évoquait qu’à de rares occasions, et avec bien peu de personnes au courant de son histoire. Aussi passa-t’il une main dans ses cheveux que l’humidité avait légèrement fait onduler, haussant les épaules avec le plus de désinvolture possible. « Enfin, Magda et Tobias étaient heureux, alors c’est le principal. » Qu’importe que lui trouve cette overdose de nourriture indécente, ces lumières trop criardes, ces emballages de cadeau superflus. Sa famille passait désormais au premier plan, et évidemment, Athos ne retourna donc pas la question à Razvan qui était loin de la sienne.

Buvant une gorgée de bière, il réalisa que c’était sûrement le bon moment pour offrir ce qu’il avait ramené, et afficha l’expression de celui qui se rappelle tout à coup de quelque chose d’important. « Tiens, avant que j’oublie… » Se levant jusqu’à son manteau, il en sortit un petit paquet emballé d’une façon toute particulière, et un objet qu’il glissa dans la manche de son pull beige en maille, tel l'excellent tricheur de table de jeux qu'il était. Tendant le paquet à Razvan sans aucune solennité, il reposa ses fesses dans le fauteuil, sans oublier la cannette au passage. « C’est pour Mihaela. Tobias a voulu participer… » Effectivement, l’emballage était un parchemin froissé et bariolé de dessins assez abstraits, mais qui avaient sûrement un véritable sens dans la tête d’un gosse de 2 ans. « Ne me demande pas ce que ça représente, je n’en ai aucune idée. »

Mais ça n’était pas un simple cadeau de Noël. En réalité, quelle qu’aurait été la période de l’année, Athos aurait offert la même chose à la petite fille, et à son père. « Si tu te demandes ce qu’il y a dedans, tiens. » D’un geste habile, il sortit de sa manche un miroir de poche en argent vieilli, déniché avec son jumeau chez un antiquaire quelques jours auparavant, et le lui tendit pour qu’il s’en saisisse. « Je les ai enchantés pour que vous puissiez vous parler. Et vous voir. Communication intraçable par qui que ce soit, tu me connais. » Athos étant ce qu’il était, à savoir quelqu’un de mal à l’aise avec les émotions fortes, s’enfonça dans le moelleux du dossier en buvant une longue gorgée de bière et agit donc comme si tout ça était parfaitement normal, comme si c’était une extension du contrat, ou juste un acte normal de la part de deux personnes qui pourtant n’étaient pas si proches. Ou alors, peut-être était-ce justement la preuve que c’était tout l’inverse ?
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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Jeu 24 Déc 2020 - 16:18

Razvan avait toujours été un homme assez simple. En Roumanie, Noël avait toujours eu une saveur particulière. Bien que la politique commune soit que la religion était une mauvaise chose, l'opium du peuple, comme le disaient les slogans, en cachette, les gens ne pouvaient pas s'empêcher de le fêter avec une arrière pensée. Cela avait aussi toujours été son cas. L'homme avait fini par considérer que sa vie était trop malheureuse pour que Dieu existe réellement. Tout s'enchaînait comme s'il n'existait pas, lui et sa prétendue miséricorde. Depuis qu'il était veuf, Razvan le fêtait donc bien peu et au minimum, essentiellement pour Mihaela. Ses moyens ne lui permettaient pas réellement de la gâter comme c'était courant de le faire ici et de façon, ce n'était pas ses mœurs non plus. Le médicomage n'était pas assez matérialiste pour penser à une pile de présents là où lui y voyait surtout une fête religieuse. Et puis, loin de sa fille, pourquoi donc fêter correctement le vingt-cinq décembre...? Aussi fut-il particulièrement ravi qu'Athos passe le lendemain. Le vingt-six n'était qu'un jour comme un autre - vraiment comme un autre - sans connotation aucune, merlin merci.
Razvan l'écouta dans un silence de cathédrale lui dire que son Noël était agréable et que Tobias avait été ravi. Voir le sourire sur la visage d'un enfant n'avait pas de prix à ses yeux. Et le petit métamorphomage en avait un très joli, de sourire. Cette pensée attira un air étrange, entre attendrissement et tristesse, sur le visage fatigué du médicomage.

Il le regarda boire sa bière d'un air tranquille alors qu'il se levait pour se diriger vers son manteau. Il en revînt avec un paquet à l'attention de Mihaela et Razvan se sentit, de prime abord, gêné. Pour être tout à fait honnête, pour lui qui n'était pas un animal de noël, il n'avait pas pensé à Tobias. Prit dans des problèmes qui le dépassaient, c'était à peine s'il avait fait un cadeau à Mihaela et à Neolina. Prenant le paquet à l'emballage original entre ses doigts, le roumain leva finalement son regard vers Athos pour le remercier. Mais voilà, le britannique lui offrait en réalité quelque chose de symbolique en ce sens qu'il l'offrait à Noël. Mais ils valaient tellement plus que cela. Razvan écouta les explications d'un air légèrement sidéré, sidéré qu'il se soit donné autant de mal, sidéré qu'il ait eu pareille idée, également. « Je... » commença-t-il avant de faire une pause pour lever finalement son regard abyssal vers Athos, « je ne sais pas quoi te dire. Merci, Athos, ça signifie beaucoup pour moi ». Le roumain se sentait bête de n'avoir rien en retour pour lui, mais à sa décharge, il ne s'attendait pas à voir britannique de sitôt. Maintenant que Mihaela n'était plus là, le roumain s'était naïvement dit que le jeune homme ne viendrait que lorsqu'il aurait un soucis... Et il s'était visiblement trompé. « Je dois aller la voir en janvier, ça lui fera plaisir » - il fit une courte pause, avant d'afficher une légère grimace, « enfin, si elle a fini de bouder... Elle a vraiment la rancune tenace. Et je jure qu'elle ne tient pas ça de moi ». Elle ne tenait certainement pas ça de lui, non. Mara avait toujours été rancunière, c'était comme cela, personne n'était parfait. Razvan haussa les épaules comme pour mettre un terme à cette conversation.  Le roumain, qui avait décidé la capacité de discussion d'une cuillère à café, ne savait pas comment mettre un terme au léger silence. Les conversations futiles ne les concernaient pas vraiment. Son "activité" dont Athos connaissait vaguement la teneur les empêchait aussi de commencer certaines conversation. L'actualité qui faisait la une de la dernière Gazette donc, pouvait difficilement être discutée. « Tu passes le jour de l'an à Londres ?» choisit-il finalement un terrain plus neutre pour ne pas plomber la discussion. Lui, allait de nouveau être de garde au jour de l'an. Pour changer.


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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Dim 27 Déc 2020 - 14:49

Il n’était pas tellement dans les habitudes d’Athos d’offrir des cadeaux. Car pour cela, il fallait en général deux choses : des gens qui comptaient pour soi, et l’envie de faire un acte profondément désintéressé. Or, durant la majorité de sa vie d’adulte, le britannique avait été un grand solitaire égoïste, qui calculait la moindre de ses actions et ne réfléchissait à ses choix que dans un prisme et un seul : le sien. Son intérêt avant celui des autres, c’était ainsi. Même avec Shannon, on ne pouvait clairement pas dire qu’il faisait preuve d’une grosse capacité à être altruiste, et ce bien au-delà du matériel. Mais cette année avait vu son lot de bouleversements le faire changer, un peu, ou peut-être simplement révéler ce qui était depuis longtemps enfoui en lui.

Car Athos, au-delà du matérialisme évident qui le caractérisait, était une personne douée pour les cadeaux, pour la simple et bonne raison qu’il essayait toujours de leur donner un sens. Sans doute son esprit créatif était-il une aide précieuse en la matière, mais c’était aussi et surtout sa capacité à observer les autres, solutionner les problèmes, faire marcher son esprit pour taper juste. Cela valait pour une affaire comme pour le reste. Et cette fois-ci, il semblait que le jeune malfrat qui semblait de plus en plus se repentir avait tapé dans le mille. Oh, il ne faisait pas ça pour avoir des remerciements, ou parce qu’il attendait quoi que ce soit en retour - chose suffisamment rare pour être soulignée. Il faisait ça pour faire plaisir, et l’expression de Razvan le déconcerta un peu, bien qu’il n’en montra rien. Est-ce que vraiment, ça avait marché ? Ou est-ce qu’il n’avait fait que renforcer son impression de solitude extrême. Non, tout de même… Finalement, les mots du roumain lui prouvèrent le contraire, et il fit un geste empli de désinvolture, comme si tout ça n’était qu’un geste d’une banalité effroyable. « C’est la moindre des choses. » Non, ça n’était pas le cas. Razvan avait mis fin à l’accord tacite qui les unissait, donc en vérité, il ne lui devait plus rien, si on considérait le médicomage comme un client comme les autres. Avec n’importe qui, Athos aurait tourné les talons, estimé que les choses étaient faites, et bien faites, point final. Passons à autre chose. Mais non. « Si mes talents peuvent te servir encore un peu, alors c’est avec plaisir. » dit-il en espérant que ça achèverait le chapitre, buvant une nouvelle gorgée pour essayer de faire passer le goût pesant de l’instant chargé en quelque chose qui, sans le mettre mal à l’aise, n’était pas son terrain privilégié.

Sans s’appesantir sur le présent, Razvan parla de la petite qui manquait un peu à Londres, du moins à plusieurs de ses habitants. À travers ces quelques phrases, Athos ressentit toute la peine qui habitait le père qui supportait mal la distance qu’il avait lui-même imposée. « S’il y a bien une chose que je sais, c’est qu’on a la rancune tenace uniquement contre les gens qui le méritent. » Et au rayon rancune, Athos aurait pu écrire tout un essai sur le sujet tant elle l’habitait encore aujourd’hui. Comme un éclair, tous les actes de ceux qui l’avaient blessé resurgirent dans son esprit, et il les chassa en fermant les yeux une longue seconde, pas plus. Ça suffirait pour l’instant. « C’est juste son coeur de gosse qui est blessé. Mais ça passera. » Et si le miroir pouvait aider à accélérer le processus, et bien… Bref, mieux valait sans doute changer de sujet.

Ce que Razvan fit, sans aucune subtilité mais après tout, côté badinage, les deux semblaient à peu près au même niveau. En réalité, Athos et Razvan avaient bien plus de points communs qu’on aurait pu croire au premier abord. Le Jour de l’An, donc. « Non, je pars avec mon… » Pause, involontaire cette fois. Pas comme ces effets dramatiques qu’il faisait parfois pour ménager le suspense. En réalité, Athos était incapable de dire ce que Shannon représentait pour lui désormais, tant leur relation lui semblait érodée. Pourtant, il n’avait pas hésité une seconde à aller le voir à la sortie de son interrogatoire, pour recoller les morceaux. Il n’avait pas hésité lorsqu’il avait dit à Magda qu’il fêterait la nouvelle année sans elle, parce que c’était comme ça. Il n’avait même pas demandé la permission, non. C’était ainsi. Une sorte de tradition, qu’on ne faisait pour on ne savait plus quelle raison, mais qui existait. Un peu comme leur amitié, au fond. « Avec un ami. Merlin sait où le Portoloin qu’il va nous dégotter va nous emmener. » Il lâcha un rire sincère, repensant à leur dernière aventure qui s’était mal terminée, mais qui lui avait tout de même laissé un agréable souvenir. Avant l’engueulade, le drame, il y avait eu un vrai bon moment de connexion, et cela faisait longtemps que ça ne leur était pas arrivé. « Ça me fera du bien de quitter Londres, même si… » S’il allait s’inquiéter, bien sûr. Mais il allait mettre Gina et Wilda sur le coup, pour qu’elles veillent sur sa petite famille le temps de son absence. « … ça n’est sûrement pas le moment. Mais c’est ça ou je vais finir par devenir dingue. » Tout à coup, il eut la sensation d’être bien ingrat, surtout au vu de la situation de Razvan qui aurait sans doute tout donné pour inverser les rôles. Mais en même temps, qui mieux que le roumain pour comprendre que parfois, il valait mieux s’éloigner le temps de retrouver des forces ?
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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Dim 27 Déc 2020 - 15:40

Il était difficile, à ce stade de leur relation, de parvenir à définir ce que représentait Athos pour Razvan. Il était assurément quelqu'un pour qui il avait de l'affection. Hors du simple contrat qu'ils avaient conclu tous les deux, ce soir-là dans cette cave, le roumain comprenait les états d'âme du britannique autant que ce dernier semblait comprendre les siens. Tous les deux n'avaient pas des chemins de vie bien faciles, ils n'avaient pas eu tout ce qu'ils voulaient. La vie avait essayé de leur péter les dents mais ils avaient avancé, parce que c'est ce qu'on doit faire pour survivre. Peut-être au fond, que l'un se reconnaissait un peu dans l'autre. Leurs points communs, pas très évidents de prime abord, tendaient à être soulignés avec le temps qui passe et au fil des discussions. Leur paternité y jouait certes pour beaucoup, leur tempérament particulièrement paternel aussi. La douleur du médicomage, Athos pouvait la comprendre et la craindre également. Et croyez-le ou non, cela jouait beaucoup dans l'affection que peut porter un homme à un autre. Quoiqu'il en soit, le roumain ne rebondit pas franchement sur les paroles du jeune homme, parce que bon, il n'était pas très doué pour entretenir les conversations. Et c'était d'autant plus surprenant qu'il s'entende bien avec quelqu'un qui semblait un peu ravagé par le même mal. Razvan préférait se greffer à un groupe et écouter les discussions plutôt que d'y participer, ce qui rendait généralement les tête-à-tête avec lui particulièrement difficiles en raison du malaise qui finissait nécessairement par s'installer. Que dire, que dire, à telle ou telle personne ? Se sentir obligé de faire la conversation ne lui plaisait pas, mais il paraît que c'est bon pour les rapports humains. Comme s'il en avait quelque chose à faire, des rapports humains. S'il ne montra pas que sa phrase venait de le toucher, celle du jeune homme concernant la rancœur envers ceux qui le méritent lui fit mal. Razvan considérait qu'il méritait la rancœur de sa fille, Mihaela avait raison de lui en vouloir. Elle avait raison d'être mécontente d'être bringuebalée entre deux pays, sans père ni mère. Elle avait raison de ne pas être contente de son enfance atypique. Il se contenta donc d'un léger sourire. Lui-même avait de la colère contre sa propre résilience. Il avait de la colère contre son propre caractère. Comment en vouloir à une petite fille, dès lors ? Razvan la comprenait plus qu'elle ne le pensait. Et il savait très bien que le simple fait que ce soit Neolina qui aille voir Mihaela pour lui donner un cadeau de sa part allait alimenter cette colère. C'était d'ailleurs aujourd'hui qu'elle devait y aller. Le roumain se fit la réflexion qu'il était peut-être cruel pour lui d'avoir accepté la proposition. Miha ressemblait terriblement à sa mère. Encore un rappel, se fit-il tristement la réflexion, qu'elle, n'aurait jamais d'enfant.

Parler du jour de l'an était davantage un terrain neutre, en tout cas pensait-il. Le regard lointain de son interlocuteur pourtant lui donna l'impression qu'il avait gaffé - bravo Razvan, vraiment. Le médicomage suivit sans réellement le pouvoir le cheminement de pensées d'Athos dans ses yeux bruns. Il y lut de l'incertitude sans savoir pourquoi, s'étonna à la suite de sa phrase d'apprendre qu'il ne passerait pas le jour de l'An avec sa famille. « Ça te fera du bien de partir de Londres, voire d'Angleterre » se voulut-il rassurant, « enfin, j'espère pour toi que vous n'irez pas dans un endroit trop exotique quand même ». Ce serait dommage de finir l'année par un accident. Sans le savoir, Razvan formulait mentalement quelque chose qui avait de fortes chances d'arriver. « C'est toujours le moment de partir quelques temps pour souffler et respirer » répondit le roumain en le regardant tranquillement, « et c'est bien de connaître ses propres limites. Attendre de les passer, ce n'est bon pour personne. Et surtout pas pour toi ». Et il en connaissait un rayon, un sacré rayon de limites qu'il avait dépassé, malgré lui, parce qu'il n'avait pas le choix. L'homme le regarda quelques secondes supplémentaires comme s'il jaugeait lui-même la suite à donner à ses propres paroles : « J'ai souvent fait l'erreur de croire que je ne franchirais pas la limite et je peux te garantir que je l'ai regretté longtemps après ça ». Et il le regrettait encore. Mais bon, autant ne pas en parler.


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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Dim 27 Déc 2020 - 22:58

Partir, ne serait-ce qu’un jour ou deux, lui ferait autant de bien qu’il lui causerait d’inquiétude. Et ça le rongeait, clairement. L’an dernier encore, il avait suivi Shannon sans se retourner, destination une petite ville d’Italie où ils avaient cuvé pendant 3 jours et 4 nuits, sans se soucier des conséquences. Parce qu’une âme solitaire pouvait bien se permettre tous les excès, toutes les conneries, ça n’avait d’importance que pour elle, et sa compagne temporaire à la rigueur. Mais Shannon et Athos survivaient toujours à leurs étranges aventures, c’était ainsi. Et là, malheureusement, il savait que le lendemain, une fois l’alcool évaporé de ses veines, une fois la gueule de bois entamée, Athos n’aurait de cesse de penser à son petit, à sa moldue, parce qu’ils lui manqueraient et aussi parce qu’il serait foutrement inquiet. C’était là tout le problème de cette situation, qui lui apportait autant de bien-être que de douleur. Chaque chose avait son pendant, tout yin avait son yang, l’équilibre semblait devoir être maintenu à tout prix. Comme si Athos ne pouvait pas se contenter, tout simplement, de profiter d’un peu de bonheur dans sa vie qui pourtant en avait longtemps été dénuée.

La destination donc semblait questionner Razvan, et Athos lâcha un rire qui ressemblait plus à un râle qu’autre chose. « Nos aventures seront sans doute plus exotiques que notre destination. » En général, pour la Saint-Sylvestre, les deux comparses se limitaient à l’Europe, pour il ne savait trop quelle raison d’ailleurs. « Pas impossible que je débarque chez toi avec un truc cassé ou de travers à mon retour. » lui dit-il d’un air amusé, alors qu’il savait pertinemment que ça risquait réellement d’arriver. La dernière fois, ils s’étaient salement fait rosser, et avaient surtout fini avec une trace indélébile sur le bras, alors… Qu’est-ce que ça serait lors de la plus grosse soirée de l’année ? L’avenir n’allait pas tarder à nous le dire.

Et alors qu’Athos se projetait dans une perspective qui le mettait en joie, la conversation prit à nouveau une tournure plus mélancolique, voire un peu dramatique. Pourtant, les mots de Razvan étaient avisés, rassurants même. Chacun avait en effet ses limites, ses failles. Et malgré ce qu’il se plaisait à laisser croire à tout le monde, même lui, Athos Greyson, le tristement premier et probablement dernier du nom, en avait. Surtout lui d’ailleurs, en ce moment. Surtout pas pour toi. Les mots le tapèrent fort, sans qu’il ne sache vraiment l’expliquer. Pourquoi Razvan avait-il dit ça ? Intrigué, ses sourcils trahirent clairement son étonnement. Incapable d’interpréter correctement, Athos laissa filer le silence avant que le roumain ne reprenne, comparant avec sa propre expérience, mais l’anglais restait bloqué, oui bloqué sur ce qu’il avait dit. « J’ai toujours connu mes limites. » dit-il finalement au bout de quelques secondes qui parurent une éternité. C’était vrai. Autrefois. Aujourd’hui, il lui semblait ne même plus se connaître tant que ça, en fait. De là à dire qu’Athos Greyson était en pleine crise identitaire… Il y avait un peu de ça. Et pourtant, on parlait tout de même d’un garçon qui avait réellement vu son identité changer, officiellement du moins. « Mais parfois, on a juste pas d’autre choix que de les franchir. » Depuis des mois, Athos avait clairement franchi la barrière de ce qu’il pouvait supporter. Toute sa vie avait radicalement changé. Et il l’aimait, sa vie d’avant. Certes, c’était spécial comme façon d’être, mais ça lui allait, merde. Il n’avait rien demandé à personne. À 26 ans, il était devenu un nom connu dans ce milieu si particulier qui était le sien, tout en conservant sa précieuse discrétion et en respectant ses propres valeurs. Et puis tout était parti en vrille, tout oui, à tel point qu’une virée alcoolisée avec son meilleur ami était l’une des choses qu’il attendait avec le plus d’impatience. Mais Athos n’avait pas le droit de se plaindre, pas devant Razvan, de sa vie telle qu’elle était aujourd’hui. Son regard se perdit dans le vague, à travers la fenêtre sur laquelle venait taper quelques gouttes de pluie drues. « Qu’est-ce que tu voulais dire ? » finit-il par lâcher après une énième gorgée, où il n’avait finalement presque pas ingurgité de liquide cette fois. « Par surtout pas pour toi ? » Ses yeux se focalisèrent à nouveau sur le visage fatigué du médicomage. Son ton n’était pas colérique, ni vexé, rien de ça. Juste, ça le travaillait, et il avait envie de savoir ce que Razvan entendait par là. Peut-être aussi pour se faire une idée de l’image qu’il renvoyait en ce moment, au moins auprès du roumain. Peut-être parce que ça comptait, finalement.
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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Mar 29 Déc 2020 - 20:11

Pour l'animal silencieux et solitaire qu'était Razvan, il ne pouvait pas vraiment dire qu'il avait eut de compère avec qui voyager, et s'amuser, spécialement pour la Saint-Sylvestre. Et puis, de toute façon, ce n'était pas non plus comme s'il était avare de découvertes. Il avait toujours été particulièrement casanier et hostile aux curiosités du monde. Un manque flagrant de curiosité qui était finalement assez étonnant lorsque l'on savait qu'il était toujours très intéressé par les nouveautés en médicomagie. L'homme sélectionnait avec soin ses sujets favoris. Tout comme ses amis. Ainsi, la seule personne de qui il était assez proche étant Neolina, cela limitait considérablement ce qu'il s'autorisait, ou non. Tout particulièrement dans le contexte qui les liait tous les deux maintenant. Si Athos avait quelqu'un avec qui passer un joyeux Nouvel An, c'était sa chance. Bien que les termes employés par le britannique demeuraient obscurs au roumain - non pas parce qu'il n'en comprenait pas le sens, mais davantage parce qu'il ne pouvait pas saisir ce qui se cachait réellement derrière ses mots - le médicomage hocha tranquillement la tête. « Fais attention, si tu débarques ici en pleine nuit tu vas trouver porte close. Je serai aussi à l'hôpital » préféra-t-il le prévenir, des fois qu'il se blesse réellement et qu'il doive réellement le rafistoler en urgence. Il n'excluait pas l'idée. Avec le jeune homme, il ne savait jamais vraiment à quoi s'attendre. N'était-il pas venu chez lui touché d'un sortilège de confusion ? Oh que si. Et si ce n'était pas grand chose, ni pas bien grave et même, particulièrement courant, le roumain ne s'était juste pas attendu à ça.

Il semblait néanmoins que toutes les conversations avec Razvan avaient pour vocation à tourner à la mélancolie douloureuse. Sans doute un peu parce que c'était dans son caractère profond. Il était tourné vers le passé, on le lui avait souvent dit, même avant que lui-même ne le réalise. Peut-être parce qu'il aimait avoir les situations en main et que nécessairement, ces dernières lui échappaient toujours un peu.
Le roumain lui avait dit des mots qu'il ne saurait s'expliquer. Il ne saurait dire pourquoi il avait présenté la chose comme, cela, ni pourquoi c'était tout simplement sorti de sa bouche. Lui qui tournait sa langue toujours sept fois avant de parler, était prit de court par sa propre erreur. Et c'est bien évidemment dessus qu'Athos rebondit. Le médicomage le regarda un moment, il arrêta ses yeux noirs sur ses traits fatigués, sur ses traits vieillis, aussi. Lorsqu'il l'avait rencontré, il n'était pas encore père. Athos était toujours un jeune homme qui faisait affaire dans une cave désaffectée pas très accueillante, dangereuse même. Peut-être même avait-il les mains sales, Razvan n'en savait rien. Quoiqu'il en soit, il savait pour être lui-même passé par-là, combien la paternité pouvait changer un homme. Et peut-être minimisait-il l'impact que cela avait eut pour lui, le médicomage savait. Il savait très bien l'ampleur de la différence, l'ampleur de l'angoisse que l'on ressentait nécessairement pour sa propre progéniture, il savait très bien que tout cela était terrifiant. On devenait une autre personne et on se voyait changer. N'était-ce pas terrible ? Etait-ce enviable ? Il n'en savait rien. Le roumain n'avait pas assez de recul pour le savoir. La paternité lui avait tristement apporté énormément de malheur et de solitude. Et s'il n'en avait jamais voulu à sa propre fille - comment pourrait-il lui en vouloir ? - les faits étaient pourtant là. C'est à sa naissance que son épouse était morte. C'était parce qu'elle existait qu'on lui faisait du chantage. Alors, la paternité est-elle réellement enviable ? Deux faces différentes d'une même pièce qui peuvent changer totalement le cours des choses. « Je veux dire que la paternité change tout dans la vie de quelqu'un » lui dit-il d'une voix particulièrement douce, « je veux dire que ça t'a fait passer par des étapes, par des émotions et que personne ne peut supporter lorsque "trop, c'est trop" ». Razvan fit une pause de quelques secondes : « Passer ses limites c'est faire mal aux autres. Mais c'est surtout se faire mal à soi-même. On ne s'en rend juste pas forcément compte tout de suite ». L'homme détourna finalement le regard. Les limites d'Athos, il ne les connaissait pas, tous les deux n'étaient pas assez proches. Mais s'il pouvait le préserver d'une chute qui arriverait nécessairement, alors il était prêt à le prévenir. L’atterrissage était douloureux et violent et pour l'avoir vécu, il savait que personne ne voudrait de cela.


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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Jeu 31 Déc 2020 - 18:49

Cette année avait été particulièrement intense, et avait bousculé la vie déjà bien mouvementée d’Athos. Pourtant, on parlait là d’un jeune homme que rien n’avait réellement épargné, et qui avait connu son lot d’emmerdes et d’obstacles. Pas de raison qu’il ne surmonte pas ceux-là, évidemment. Il allait y arriver. Mais quand même, il avait sacrément cumulé les changements, sans avoir eu le temps de se remettre du précédent que déjà, il lui fallait s’adapter à un autre. Ca avait commencé par la paternité, oui. Puis, le retour de ses sentiments pour Magda, la cohabitation. La voir partir, puis revenir, manquer la perdre. Imaginez les remous dans un coeur qui avait pourtant jeté l’ancre depuis trop longtemps dans un océan isolé. Il y avait eu des retours de fantômes de son passé. Il y avait eu des fantômes tout court, aussi. Une famille reconstruite sur les cendres de l’ancienne, cendres qu’il pensait refroidies alors que…

Razvan éclaircit donc un peu le fond de sa pensée, et Athos trouvait un écho dans ses mots emplis de sens, profonds même. Il savait bien tout ce qu’il disait là. Mais encore une fois, il était bon de les entendre prononcés par quelqu’un d’autre que sa propre voix intérieure. Toutefois, Razvan ne connaissait qu’un élément, un seul. Athos ne s’était jamais appesanti sur l’agression de Magda, bien que le médicomage était au courant puisqu’il avait été le messager, l’annonciateur de la mauvaise nouvelle. Mais chacun sa vie, chacun ses problèmes. Et le roumain semblait en avoir un sacré paquet déjà sur le dos. « Si seulement il n’y avait eu que ça… » répondit-il, énigmatique sans le vouloir pour une fois. « Tobias est ce qu’il m’est arrivé de mieux cette année. » Le gamin et ses cheveux colorés étaient une bouffée d’air frais dans son quotidien angoissant, et lui faisait se poser moins de questions que sa relation avec Magda. Ca avait merdé une fois, pourquoi pas encore, hein ? Car oui, Athos ne s’était jamais pardonné, ne le ferait sûrement jamais d’ailleurs, son attitude d’il y avait un peu de plus de 2 ans maintenant. Ne pas avoir aidé Magda pendant sa grossesse, ne pas avoir vu son ventre qui s’arrondissait. Ne même pas avoir connu les premiers mois de la vie de son fils. C’était un constat difficile, un poids qu’il ne parvenait pas à alléger malgré tout ce qu’elle lui disait. On ne refaisait pas le passé, Athos le savait, lui qui aimait tant aller de l’avant. Mais certaines choses étaient toujours là, en arrière-plan. « Et comme tu dis, trop c’est trop. Je n’ai pas l’habitude, de… » Il hésita, vraiment. Parce qu’il savait ce que Razvan traversait. Parce qu’il n’aimait pas non plus rouvrir cette plaie là. Mais tant pis, les mots franchirent tout de même la barrière de ses lèvres qui le censuraient sur ce sujet. « D’avoir une famille. » Ce mot là signifiait tellement, tellement oui. Sa famille, celle qui l’avait élevé, si on pouvait dire ça, était à l’origine d’un rejet si violent qu’il avait fait de lui l’être allergique à l’attachement qu’il était. Pourtant, au fond de lui, Athos n’était pas comme ça. Preuve en était, sa moldue était tout de même parvenue à lui faire lâcher les 3 mots fatidiques, à coup de patience d’ange. Car même les loups avaient besoin d’une meute. Où était celle de Razvan ? « Tu dois me trouver putain d’ingrat, et tu aurais raison. Je ne devrais pas te parler de ça, excuse-moi. » finit-il par dire au roumain avec une pointe de compassion dans la voix, tandis qu’il levait à nouveau le coude pour porter à ses lèvres une bière désormais vide. Razvan aurait sûrement tout donné pour être à sa place, et lui ne savait pas apprécier. Il aurait pu se mettre une claque, mais s’abstint. La vie s’en chargeait déjà pour lui…
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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Ven 1 Jan 2021 - 16:48

La famille de Razvan avait éclaté méthodiquement, mais ce n'était pas pour autant que le sujet était tabou chez lui. S'il devait être sensible à tout ce qui lui était arrivé de près ou de loin, le roumain ne parlerait guère plus de rien. Et taillé dans le roc de cette Europe d'un autre âge, l'homme encaissait généralement les coups durs avec courage. Et en silence. Il ne s'était jamais confié de près ou de loin sur le pourquoi il était à Londres, le pourquoi il élevait une enfant seule. Athos ne pouvait se satisfaire que de sa propre déduction. Cela relevait surtout de la vie privée du médicomage, vie privée dont il ne distillait les informations qu'au compte-gouttes, et avec du temps et de la patience. Si le britannique lui posait des questions toutefois, il y aurait fort à parier qu'il lui répondrait simplement, parce qu'il l'appréciait et que s'était développée entre eux une confiance qu'il ne pouvait pas nier. Écouter les autres était davantage son dada. Il aurait pu dire au jeune homme que s'il voulait lui parler, il le pouvait. Mais d'une certaine façon, le roumain considérait que c'était tellement évident qu'il n'avait même pas besoin de le lui dire. Il considérait que la chose était un accord tacite entre eux, qu'ils se comprenaient après tout plus qu'ils ne l'avaient eux-même prévus. Razvan n'avait pas anticipé cette relation et ces étranges bases amicales qui se développaient entre eux. C'est parfois de façon la plus surprenante que la vie nous sourit et nous soutient. L'aveu suivant lui arracha un petit sourire compréhensif. Pour un homme solitaire, c'était difficile de laisser entrer certaines personnes dans notre vie. Le roumain avait toujours été assez solitaire, quoiqu'avec un cercle assez proche de connaissances. La vie avait fait éclater ce cercle et il était devenu plus seul que jamais. Laisser entrer de nouvelles personnes dans une vie si merdique, c'était compliqué. Sans doute était-ce ce qu'Athos redoutait et ce qu'il ressentait. Comment faire de la place à d'autres dans un cœur qui ne sait plus aimer ? Razvan le voyait bien avec Neolina. Certes, il avait une centaine de raisons de la repousser. Peut-être n'était-il pas prêt non plus à se battre pour cela. Parce que voilà, la résignation était plus forte que le besoin de laisser entrer quelqu'un dans sa vie. Et quand on s'en voulait autant que cet homme s'en voulait, on faisait attention à ce que l'on se permettait. « Ne t'excuse pas. Je n'ai pas besoin d'être ménagé, tu sais » lui dit-il d'un ton doux. Le roumain avait dit une phrase similaire à son amie d'enfance lorsque son épouse était décédée. Il la pensait toujours aujourd'hui. « Ce n'est pas ingrat que de ne pas savoir si on peut laisser quelqu'un entrer dans son affection » continua-t-il un peu maladroitement, « mais c'est assurément les conséquences d'une vie trop seule. Elle a autant ses qualités que ses défauts ». Autant de qualités que de défauts, oui. Être seul c'était se ménager et ménager les autres. Mais c'était aussi manquer de tellement de bonheur.

Apprivoiser pourtant un homme qui avait passé des années à ne compter que sur lui-même, c'était difficile, c'était un travail de longue haleine. Un peu comme un animal, il fallait ne pas faire de faux pas. Il savait qu'avec lui, il ne fallait pas en faire de toute façon. Athos et Razvan se ressemblaient de bien des façons. Il comprenait le besoin de solitude, quoiqu'il en soit et ne jugeait pas cela. Le médicomage, d'une certaine façon, n'enviait pas vraiment Athos non plus. Pour envier quelqu'un il fallait regretter des choses et il ne regrettait pas franchement d'avoir eu sa fille, bien qu'il regrettait les conséquences de sa naissance. Razvan n'avait jamais été envieux. Si le jeune homme en face de lui avait une famille, il était content pour lui. Tout simplement.


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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Mar 12 Jan 2021 - 23:56

Les gens ne lui donnaient jamais le bon âge. Le miracle de la génétique faisait que sa peau ne marquait pas, malgré les soucis, mais la vie en elle-même lui avait donné la maturité d’un bon trentenaire passé. Mais l’expérience résidait dans le fait qu’elle s’acquérait sur les sujets auxquels on était confrontés, laissant alors tout un pan d’ignorance sur d’autres aspects de la vie. Et en matière de famille comme d’amitié, Athos avait de sévères lacunes. Et comme il en avait chié au début de sa vie de misère, après son déshonneur, il apprenait sur le tas, en faisant tellement d’erreurs que son estime de lui en prenait un coup, heureusement compensé par son excès de confiance. Mais voilà, Athos sentait bien au fond de lui qu’il lui manquait des trucs, des clés pour déverrouiller certaines portes. Des codes sociaux, même, parfois. Et s’il pensait que c’était son attitude habituellement secrète qui le poussait à ne pas questionner Razvan - parce que ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse - il s’agissait bien plus en réalité de pudeur. Il appréciait trop Razvan pour risquer de le braquer avec une curiosité à la con, là où il n’avait pas pareille considération avec Shannon. Mais ils se connaissaient depuis milles ans, presque par coeur d’ailleurs, ça n’était pas pareil. C’était la compréhension qui bloquait. Et avec le roumain, c’était l’inverse.

Athos avait enfin l’impression que quelqu’un sur cette foutue terre le comprenait. Derrière leurs mystères respectifs, les deux sorciers se comprenaient, parlaient la même langue, et leurs mots trouvaient une résonance dans ceux de l’autre. De sa vie, Athos n’avait jamais réellement connu ça, et cette révélation le frappa à cet instant précis, brutalement. Toute sa vie, il n’avait fait que s’adapter pour faire tenir une relation, ou demandé aux autres de le faire, sans le vouloir. C’était bizarre, dur à décrire, troublant même, et putain l’alcool manquait pour qu’il encaisse. Les émotions, ça n’était pas son truc. Il ne savait pas gérer ça, pas du tout. Sans être tout à fait mal à l’aise, il ressentit une sorte de gêne, sans doute la faute de cette maudite pudeur, et tout à la fois un soulagement profond et intense. Merci Razvan. « Tu as déjà eu l’impression d’être deux personnes à la fois ? » lui demanda-t’il un peu de but en blanc, se sentant probablement suffisamment en confiance pour le faire. Il ressentit toutefois le besoin d'expliciter, le regard allant du médicomage au mur, et inversement de temps en temps. « Il y a le nouveau Athos, le père, le compagnon. L’homme responsable, du moins qui essaye, et qui est content de rentrer chez lui tous les soirs. » C’était une part de lui qui n’avait peut-être attendu que ça de s’exprimer, mais c’était tellement nouveau, vraiment. Terrifiant. « Et il y a l’ancien Athos, celui qui a envie de partir à l’autre bout du monde avec son pote quand il veut, qui peut prendre des risques puisque ça ne regarde que lui. Le type qui vit la nuit et gère sa vie comme bon lui semble. » Soupir. C’était la première fois qu’il admettait ça à voix haute. Si parler de lui à la troisième personne donnait sans doute l’impression qu’il était d’une vanité sans borne, ça n’avait rien à voir. Ça permettait juste de prendre de la hauteur, du recul sur un sujet qui le submergeait. « J’essaye de faire cohabiter les deux, vraiment j’essaye mais… » Mais c’était impossible. Incompatible. L’ancien Athos ne pouvait être un bon père, un bon conjoint. L’ancien Athos n’existait que parce que le monde l’avait rejeté, et ne pouvait continuer à vivre qu’en restant rivé à sa solitude. Mais c’était le nouveau qu’il devait être, pour le bien de Tobias, de Magda, son bien à lui, même. Et pourtant, lequel était venu frapper à la porte de Razvan aujourd’hui ?
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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Mer 13 Jan 2021 - 0:46

Razvan avait toujours été doté d'une formidable dose d'empathie. Cela l'aidait autant que ça lui mettait des bâtons dans les roues, cela lui avait autant apporté que pris. Il lui en était arrivé des mésaventures parce qu'il avait été trop empathique. Mais il ne les regrettait pas - pour une fois qu'il ne regrettait pas quelque chose, un véritable miracle. Malgré toute la meilleure empathie du monde, il y avait pourtant des gens qu'il ne comprenait pas, des gens qu'il ne voulait pas essayer de comprendre d'ailleurs. Cela le différenciait sans doute des psychomages et ce n'était pas étonnant, dès lors, qu'il n'en ait pas fait sa vocation. Non, la psychomagie ne l'intéressait pas vraiment quand bien même aider les autres l'intéressait. Paradoxal ? Sans doute un peu. Razvan préférait aider la psychologie dans la vie privée et aider la physionomie dans la vie professionnelle, c'était ainsi. Athos, le roumain le connaissait depuis même pas un an. Pourtant voilà, le jeune homme le touchait à sa manière, pas uniquement parce qu'il l'avait aidé avec Mihaela, pas uniquement non plus parce qu'il appréciait sa petite fille. Non, Athos le touchait par ce qu'il semblait avoir en lui, par sa fermeté autant que sa compréhension, au fond. Le médicomage avait été honnête avec lui - honnêteté certes limitée parce qu'il ne pouvait pas trop en dire - et cela n'avait pas changé les termes de leur accord. L'anglais avait accepté de faire quelque chose qui aurait pu lui coûter très cher si cela s'était su. Mais il l'avait fait quand même. Et Razvan n'oubliait pas cela.

Athos se fendit d'une interrogation que l'homme n'attendait pas. Perplexe quelques instants, il le laissa continuer, patiemment, poliment. Les explications avaient du sens autant que ce qu'elles traduisaient, finalement. Cette impression d'être sur une balance, cet exact moment où on ne sait pas de quel côté on va pencher. Oui, Razvan connaissait. Et il connaissait peut-être plus que le jeune homme se l'imaginait. Le roumain suivait ses paroles de son regard noir alors que ses pensées s'exprimaient dans sa tête. Les souvenirs lui remontaient à la mémoire pour ce qui était de sa vie roumaine, de même que des échos à sa propre situation actuelle. Il savait ce que c'était d'être coupé en deux, pris entre deux feux. Il savait ce que c'était. Le trentenaire était passé d'un claquement de doigt d'époux à veuf, d'homme à père. Le changement ne s'était pas fait d'un même claquement de doigt, le changement avait été lent, douloureux, profondément néfaste aussi en un sens. Razvan s'était détruit sept ans auparavant. Il l'avait fait parce que c'était ce qu'il voulait, il voulait laisser l'expression de sa peine marquer son corps. C'était une sale habitude malsaine de laquelle il ne savait pas se sortir. Alors oui, il savait ce que c'était d'être deux personnes à la fois. Son regard était compréhensif et doux, comme la personne qu'il était, finalement. Cette personne d'une terrible résilience mais d'une extraordinaire bonté. « Bien sûr que je sais ce que c'est » répondit-il d'une voix douce, « je suis passé d'époux à veuf et d'homme à père... comme ça ». Il claqua des doigts. « Le changement ne s'est pas fait de lui-même, ça m'a pris des mois et des mois et des mois pour avancer et être "une seule personne". J'ai été pendant des mois bizarrement à la fois un époux et un veuf et à la fois un homme sans enfant et un père. J'étais publiquement ce qu'on attendait de moi. Et en privé... Voilà » continua-t-il, « aujourd'hui... ». Razvan n'eut pas le courage de dire qu'aujourd'hui, rien n'avait changé, si ce n'est qu'il était médicomage et un tueur - terrible vérité. « Ça va se placer » lui promit-il en affichant un sourire un peu chargé, « à la fin, tu auras juste avancé ». Il ne disait pas que ce qu'il avait vécu n'allait pas laisser sur lui des traces ou quoique ce soit d'autre, au contraire. La vie laissait de moches cicatrices sur la peau comme dans l'esprit. Elles hantaient leurs victimes comme un fantôme hante un bourreau.



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MessageSujet: Re: La fête est finie w/Razvan La fête est finie w/Razvan 129196351Mer 13 Jan 2021 - 2:12

Avoir une discussion aussi à coeur ouvert déroutait le jeune sorcier, habitué à cacher ses émotions pour éviter qu’elles ne lui explosent en pleine gueule. Car oui, c’était bien le coeur qui parlait à cet instant, son coeur déchiré entre ses désirs et ses besoins, la passion et la raison. Et ça faisait mal, un mal de chien, et le dire n’arrangeait rien. Admettre les choses ne faisaient que les rendre plus réelles, et donc plus effrayantes. Athos crevait de peur à l’idée que cette bataille interne n’en vienne à lui faire perdre sa santé mentale, mais surtout, l’amène à se perdre lui-même. Se reconstruire après qu’on ait détruit son identité avait été un long travail, pénible et douloureux. Et jusqu’à il y a un an encore, Athos pouvait se vanter de savoir qui il était. Aujourd’hui, il ne savait plus rien. Pour un monstre d’ego comme lui, qui aimait avoir le contrôle sur tout, ce gouffre d’incertitudes lui donnait un vertige qu’il n’arrivait pas à combattre, et l’appel du vide se faisait plus fort chaque jour qui passait. 

Mais encore une fois, Razvan sembla trouver les mots justes pour apaiser ses angoisses. Attentif, son regard ayant tout à coup trouvé un ancrage dans celui qui lui faisait face, Athos écouta le roumain comme on écoutait un ami, se mettant un peu entre parenthèses alors qu’il réalisait que le roumain lui livrait une confession qu’on ne faisait pas à n’importe qui. Ainsi donc, Razvan était veuf. Athos l’avait toujours su, au fond, mais n’aimait pas présumer les choses. Veuf, hein ? Son coeur amoureux ressentit une vague de peine intense, lui rappelant sa peur lorsqu’il avait cru perdre Magda. La simple idée qu’elle ne soit plus là le terrifiait, alors que pouvait bien ressentir Razvan, qui avait du affronter pareille perte ? Le claquement de doigt, brutal, symbolisait bien ce qu’Athos ressentait. Les petits coups de pute que la vie vous faisait, putain. L’arrivée de Tobias et le retour de Magda dans sa vie, clac. Rien à voir avec un deuil, si ce n’était celle de son ancienne vie. Il se sentit con à comparer l’incomparable, et écouta donc sans dire un mot. Ceux de Razvan avaient un sens, profond. Le public versus le privé, tout ça, ça lui parlait. Maintenir l’illusion que tout était pareil parce que la sphère intime ne pouvait être exposée, pour des raisons différentes de celles du médicomage mais après tout, peu importait. Et Razvan était l’exemple parfait, parfait oui, des conséquences qu’impliquait la révélation de certains éléments à de mauvaises personnes. Athos n’avait jamais posé de questions sur le chantage, inutiles après tout au moment de leur rencontre. Razvan n’était alors qu’un client parmi tant d’autres. Ce n’était plus le cas. 

L’hésitation finale parla plus que des mots. Athos savait que Razvan lui mentait. Il l’avait vu, quelques semaines plus tôt, détruit par des choses qu’il lui avait tues, sans doute à raison d’ailleurs. Il se souvenait de ses mots, l’histoire qui avait commencé sept ans plus tôt. Le roumain lui parlait d’avancer, et Athos partageait cette envie là mais, était-ce possible ? Les choses pouvaient-elles vraiment se placer, en tout cas dans l’ordre qu’on attendait ? Après tout, Razvan avait du faire repartir Mihaela, accepter son échec. Renoncer. Alors avancer, oui. C’était là l’essentiel mais s’il avait parlé de l’ancien Athos, ça n’était pas pour rien. Il était toujours là, la preuve, sa prochaine aventure il ne savait où en était l’expression parfaite, reflet d’un besoin qu’il n’avait su canaliser alors que peut-être aurait-il dû démarrer cette nouvelle année avec sa famille. Ses vieux démons ne l’avaient pas quitté, sa culpabilité le rongeait toujours et dans un coin de sa tête, il savait. Que pour avancer, il prendrait peut-être un jour la terrible décision de reculer, ou tout du moins se dérober, comme il l’avait déjà fait par le passé. Et ce fantôme du passé, qui prenait la forme de sa propre personne quelques années plus jeune, le hantait bien plus que la pauvre fille qu’il avait trouvée sous un pont un soir. « J’aimerais pouvoir te dire que je comprends. » Il ne voulait pas donner l’impression de se mettre au même niveau de malheur que Razvan qui quand même, putain, cumulait salement. « Peut-être suis-je juste impatient. » conclut-il, résigné, n’arrivant même pas à se persuader. Le temps ferait peut-être son oeuvre. Mais le temps, aussi, érodait les choses. L’éloignait de Magda, tandis que le quotidien faisait qu’ils se voyaient moins, travaillant tous deux, gérant Tobias comme ils le pouvaient. Le temps était un terrible ennemi qu’il n’aurait jamais pensé affronter un jour. « Je crois que nous sommes sur une discussion à deux bières, tu ne penses pas ? » Athos lâcha enfin un sourire, esquivant la suite d’une conversation qu’il jugeait désormais trop pénible. C’était sa façon à lui d’avancer, du moins, à l’instant T. « Merci, Razvan. » lui dit-il finalement, avant même que le médicomage ne se décide ou non à aller chercher une autre cannette. Les remerciements d’Athos étaient aussi rares que l’expression de ses états d’âme. Preuve en était que cette conversation comptait, une fois de plus.
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