Antonin devait à nouveau se charger d’interviewer quelqu’un. Il se demandait tout de même pourquoi on prenait en compte l’avis de personnes aussi insignifiantes, aussi insipides. Sérieusement, n’y avait-il pas important à dire que de faire tout un sujet sur Pré-au-Lard ? Evidement, il était capital que tous les sorciers de Grande-Bretagne sachent que leur boutique préférée avait refait sa devanture. Quel dommage ce serait, si quelqu’un devait passer à côté de cette information. Enfin… peu importe. Il n’avait pas vraiment le choix, il se devait de ronger son freint. Evidemment, qu’il comptait évoluer professionnellement parlant, mais il devait le faire de la bonne façon. Hocher la tête, faire ce qu’on lui disait, et éliminer ses concurrents par la même occasion. On n’était jamais trop prudent.

Il aurait d’autres occasions d’y réfléchir plus en détails. Pour le moment, il avait rendez-vous, avec Rosmerta Turner. Il la connaissait sans la connaître. Tout le monde savait qu’elle était la gérante Aux Trois Balais. Et il était possible qu’il l’ait rencontrée à Poudlard, son nom lui disait quelque chose, mais il n’en avait pas de réel souvenir, alors elle avait dû lui paraître totalement insignifiante. Peu importe, il n’était pas pour se faire des amis, juste son interview débile, et il pourrait ensuite rentrer.

Après avoir transplaner à l’orée de Pré-au-Lard, il réajusta sa cape. Non pas qu’il était frisquet, il venait tout de même de Russie, mais il tenait toujours à être présentable. En n’importe quelle situation. Il marcha calmement dans les allées, en ignorant superbement toutes les personnes qu’il croisait, et poussa la porte du pub. La jeune femme était déjà là, et l’endroit avait été fermé exceptionnellement. Encore heureux, il n’avait aucune envie de se coltiner un brouhaha insupportable en fond sonore. Il posa son regard sur elle, et constata tout de suite qu’elle s’était apprêtée. Ou bien elle était ainsi naturellement, il n’en savait trop rien. Il s’avança doucement vers elle, et retira son gant avant de lui tendre la main, jetant tout de même un regard discret à son décolleté plongeant. Il restait un homme, et cette femme était particulièrement agréable à regarder.

[b]« Bonjour, madame Turner. Antonin Dolohov, rédacteur à la Gazette du Sorcier. Merci de m’accorder de votre temps. »