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Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS

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Magda Debusschere

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MOLDU
Ce n'est pas la magie qui fait qu'un être est magique.

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MessageSujet: Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS 129196351Lun 19 Avr 2021 - 4:28

Un frisson lui parcouru l’échine, la maison était froide; une fenêtre craquelée était mal isolée. Tout était froid, en Irlande, de toute manière. Le vent, les nuits et son cœur, craquelé, mal isolé. L’atmosphère actuelle était froide, distante, le regard d’Athos était terne, plus terne encore que le sien, fatigué, éprouvé. Ça la crevait. Leur relation n’était peut-être pas froide, mais elle n’avait rien d’ardente; tout au plus elle était tiède. Sur pause, peut-être. Une toute petite partie de Magdaleenjte l’espérait, mais la partie d’elle qui avait été jadis brisée, puis recollée s’éloignait par prudence. C’était plus fort qu’elle. Elle était une femme résiliente et responsable, constante, présente, engagée, balancée. Ce n’était pas le cas du père, du moins, pas dans la même mesure. Une petite voix calme lui chuchotait que ça irait, qu’elle et Tobias iraient, en trio ou en duo, ils iraient. Cette voix gagnait fatalement en fermeté à chaque visite manquée, à chaque secret gardé, à chaque conversation avortée. La brunette avait toujours été habitée d’une force tranquille, d’une confiance en sa propre capacité à rebondir. Le cœur à vif ou au bord des lèvres, endolorie par le deuil d’une relation à peine retrouvée, elle ferait fonctionner les pièces qu’elle avait. Pour elle, il n’y avait pas de croisé des chemins, pas d’autres possibilités. Elle était ainsi. Or, l’incertitude actuelle lui était cruellement invivable, quoiqu’elle lui permît également de procrastiner l’arrivé à un point qui serait, pour elle, de non-retour. Un second frisson la secoua. Les fins poils de ses avant-bras se dressèrent et la jeune femme se leva pour ramasser une couverture de laine qui reposait sur le divan, puis vint regagner la table, prenant cette fois-ci place sur la chaise voisine de celle d’Athos. La néerlandaise s’autorisa à observer le côté du visage de son amour, silencieuse.

Tobias était au lit depuis quelques minutes déjà, elle avait laissé Athos l’y mettre et avait crain qu’il ne s’y endorme et s’esquive au petit matin, encore. Magda avait profité de ce moment père-fils pour jeter le contenu de leur repas qu’ils n’avaient pas plus mangé l’un que l’autre. Seuls deux coupes de vin rouge à peine entamées étaient restées sur la table. Elles n’avaient pas vraiment plus baissé depuis son retour, l’enthousiasme n’y était pas, le cœur non plus. Ils n’avaient même pas daigné échanger des politesses, ils étaient simplement restés assis en silence, ensembles, tout de même.

Une ride d’inquiétude se forma sur son front à elle alors que ses yeux vagabondaient sur les traits tirés de l’homme. La brunette pinça les lèvres; elle n’aimait pas le voir ainsi. Elle s’en voulait de ne pas savoir le conforter. Elle se sentait impuissante contre les démons qui hantaient Athos et qu’il taisait farouchement. Elle savait bien qu’à elle seule elle ne pourrait l’apaiser, mais elle voulait bien y croire, essayer avec tout son âme, en entier.

Dernièrement, les conversations avaient été éprouvantes. Ils étaient tous deux à cran, épuisés, insomniaques, rongés. La maladresse prenait trop souvent le dessus sur la tendresse. Les tons cassant la faisaient vriller, le sien comme celui du père. Les failles dans leurs communications agrandissaient la tranchée entre eux et la laissait profondément frustrée. Frustrée contre elle-même, frustrée contre lui, frustrée contre eux, frustrée de mal s’exprimer, frustrée d’avoir l’impression que le cordage qui retenait la voile lui glissait entre les doigts sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit. La gorge de la mère se serra douloureusement. Comment en étaient-ils arrivés là? Quelques mois à peine ils avaient été plein de fougue, d’amour et de promesses, dont celle informulée mais puissante d’être présents l’un pour l’autre, coute que coute. Magda quitta le visage du sorcier pour regarder vers le haut, à gauche, une vieille technique de grand-mère qui permettait, disait-on, de retenir les larmes.

La jeune femme n’avait plus envie de pleurer, ni de s’engueuler. Elle voulait simplement retrouver cet homme qui avait été sien, qu’elle avait autrefois compris, bien qu’il eût été un casse-tête niveau expert. Merde, ils avaient parcouru tant de pays! Ils avaient découvert, réparé, recollé, appris, grandi, misère! Ils avaient fait un enfant, bon Dieu! Ils pouvaient bien arriver à parler la même langue, ce soir. À se confier, à se soutenir, à se comprendre. Le temps d’un instant, d’un crucial instant.

Magdaleenjte avait été hantée par son désir de converser toute la semaine durant. De dialoguer, à deux, pas de deviner. Qu’il lui dise ce qu’elle pouvait faire, comment elle pouvait lui servir d’appui, voire panser une plaie ou deux. Qu’il lui dise, bordel! Qu’il lui dise! Qu’il lui dise, s’il-te-plait. Elle était là et elle avait déjà démontré sa capacité à comprendre l’incompréhensible. « Athos » murmura-t-elle d’une voix un peu rauque en venant coincer une de ses petites mains très froides sous la manche du t-shirt qu’il portait. Un moment passa. « Parle-moi » Son autre main vint timidement se glisser du menton à l’oreille de son conjoint pour le forcer doucement à pivoter sa tête vers la sienne, puis elle termina sa course à la base de ses cheveux. Je t’en prie suppliait ses yeux fatigués. Chaque fibre de son corps voulait hurler une question différente : qu’est-ce qui se passe; dors-tu; manges-tu; es-tu en danger; qu’est-ce qui te ronge; qu’est-ce que je peux faire; dois-je m’inquiéter; comment puis-je t’aider; vas-tu faire une connerie; pouvons-nous retourner à Londres, tous les trois; pourquoi ne me laisses-tu pas enter; m’aimes-tu encore; est-ce que ça va passer…? Elle se retint, convaincue – ou résignée – qu’il se refermerait un peu plus à chaque question.
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Athos Greyson

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NEUTRE
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MessageSujet: Re: Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS 129196351Mar 27 Avr 2021 - 3:34

Son regard fatigué se promenait sur chaque entrée de la petite maison irlandaise. Fenêtres, porte, qu’importe, tout était source d’angoisse. Il avait pourtant vérifié, comme à chaque fois, que les sortilèges de protection mis en place tenaient encore, les réensorcelant inlassablement une fois, puis deux, parfois trois. Sa magie était puissante, mais sa confiance si ébranlée désormais qu’il n’était plus sûr de rien. Plus sûr de lui, surtout. Il vérifierait tout ça, bien sûr, quand elle dormirait ou quand il partirait, ou les deux peut-être. En attendant, même ses yeux semblaient incapables de rester en place, comme lui qui désormais vivait deux vies en une. Deux vies, c’était une de trop et pourtant, il était incapable de faire le choix qui s’imposait. Incapable de renoncer à une partie de lui, car c’était bien de ça qu’il s’agissait.

Déjà, amorcer la conversation du départ, de l’exil, avait été un véritable crève-coeur, et il s’était enfilé quelques whisky pour trouver un peu de courage version liquide - technique de Serpentard, de couard. Au fond de lui, il avait craint, peut-être espéré d’ailleurs, qu’elle ne refuse. Magda n’avait jamais été du genre à baisser les bras, ou à fuir : ça, c’était plutôt son truc à lui. Mais ses arguments l’avaient touchée, ou peut-être était-ce le son angoissé de sa voix étranglée, son aveu à demi-mots de son incapacité à les protéger ici, si proches du danger. Aussi avait-elle accepté de partir, pensant sans nul doute qu’il les suivrait et c’était là que le bas blessait. Athos avait invoqué les raisons les plus pragmatiques, le besoin de faire vivre la petite famille par ses activités, le besoin de mettre tout ça à plat avant de changer de vie, besoin de temps pour trouver un plan B. La vérité, c’était que c’était surtout un répit, car quitter Londres… jamais. Il ne tenait pourtant qu’à lui de partir sans se retourner, aller ailleurs se construire une nouvelle vie, un nouveau lui. Tourner le dos à ses vieux démons, laisser ceux de Londres là où ils étaient et emprunter la voie de la légalité pour devenir quelqu’un de bien, enfin. Quelqu’un que Magda méritait, et qu’elle pourrait aimer sans craindre de le voir un jour lui filer entre les doigts. Aussi mentait-il, un peu à elle, surtout à lui-même, espérant qu’un jour il trouverait le courage de quitter sa capitale pour se consacrer pleinement à eux. L’abnégation à son maximum, la preuve d’amour ultime s’il en était pour un homme comme lui.

Mais au-delà de ses raisons égoïstes, il en substituait une autre, bien plus terrible, une qu’il n’aurait jamais le cran d’avouer. Recommencer ailleurs, redémarrer, c’était se faire suffisamment confiance pour oser et la confiance, qui pourtant ne lui avait jamais manqué, lui faisait cruellement défaut en ce moment. Preuve s’il en était, son apparence fantomatique, son look plus sombre, comme les cernes qui se creusaient sous ses yeux car le sommeil ne voulait plus de lui, encore. Athos Greyson n’avait jamais cru en rien, sinon en lui-même, et c’était cette foi là qui lui permettait de tenir. Aujourd’hui, il n’y avait bien qu’au Casino qu’il se trouvait encore un peu doué, sans doute car tout ça ne pouvait avoir de plus grave conséquence qu’un cassage de gueule en règle si jamais il se faisait attraper. Et franchement, au point où il en était… Les filatures, en revanche, avaient perdu de leur superbe, et là où il était devenu l’homme qui se payait le luxe de choisir ses missions, il acceptait désormais de retourner au bas-rang du traqueur d’infidélités. Parce que c’était facile, ça, il savait le faire sans réfléchir, sans avoir à solliciter son cerveau brisé par l’épuisement et l’incertitude. Mais ça payait les factures, et avec deux loyers désormais, il fallait bien. Il fallait bien, oui, maintenir un peu le niveau de vie de sa petite famille qu’il était en train de détruire et le pire, c’était qu’il le savait.

Le repas avait été silencieux, entrecoupé par quelques babillements de Tobias qui lui collait aux basques comme s’il avait peur de ne plus jamais le revoir. Peut-être était-ce le cas, d’ailleurs. Alors il avait pris son gosse aux cheveux ambrés - pas orangés, non, ambrés - sur ses genoux et l’avait laissé manger comme ça, même si ça n’était pas le top mais au moins sentait-il sa présence contre lui, son odeur rassurante, cet amour indéfectible. Magda ne parlait pas, pas plus que lui, et c’était si triste que son coeur se brisait un peu plus à chaque visite car jamais le silence ne s’était installé si longtemps entre eux. Plutôt se chamailler, ou s’engueuler un peu même, que se taire. Mais parler semblait superflu, alors qu’il y avait pourtant tant à dire. Et lorsque vint l’heure de coucher leur fils, Athos hésita un court instant à le regarder s’endormir puis, lâchement, rester dans cette chambre pour éviter ce qu’il sentait venir. Il sentait le regard qu’elle posait sur elle, les mots qui lui brûlaient les lèvres sans qu’elle les prononce. Il sentait sa peine et sa douleur, ce besoin de lui qu’elle avait et qu’il ne comblait même pas alors que pourtant, il venait le plus souvent possible. Mais être là physiquement, ça ne suffisait pas, et il n’était plus qu’un fantôme désormais. Comme si sa vie lui échappait. Comme si plus rien n’avait de goût. Ses sens d’habitude si alertes furent surpris en sentant le contact de sa main sur sa peau chaude, étonnamment, lui qui avait si froid à l’intérieur. Un sursaut, juste ça, mais même pas le courage de planter ses yeux dans les siens, pour affronter l’inéluctable. Mais il n’eut pas le courage de résister quand d’autorité douce, elle lui tourna le menton, et il n’eut d’autre choix que de contempler son si beau visage ravagé par la douleur de sa propre décision à lui, de ses propres choix. De son incapacité à être l’homme qu’elle aimait. Et ça lui faisait tellement mal qu’il aurait pu en pleurer, si seulement il avait encore eu suffisamment de force pour le faire. Elle voulait qu’il lui parle, et il savait de quoi. Il savait oui, et savait aussi qu’il faudrait y passer un jour. Alors… « Le voisin a des poneys, tu le savais ? » Pas aujourd’hui, semblait-il. Pas ce soir. D’un geste nerveux, il attrapa sa coupe de vin et y trempa ses lèvres, esquivant à nouveau son regard par la même occasion. « Je les ai vu en transplanant l’autre jour. » continua-t-il sans lui laisser le temps de répondre, en omettant d’avouer qu’en réalité, c’était un accident car il loupait pas mal de ses transplanages ces derniers temps. « Je pourrais lui demander si Tobias peut en monter un. Il croira peut-être que c’est un Kelpy. » Son demi-rire était sans joie, sa lâcheté exemplaire. La suite allait faire mal, et il le savait. Tout comme il savait qu’il méritait cette douleur qu’il anticipait déjà en serrant les dents, l’âpre goût du tanin frappant sa langue. Sa main, toutefois, était venue se loger sur celle glacée contre son bras, comme pour la réchauffer. Comme pour lui demander de lui pardonner, alors que c’était impossible. Après tout, lui-même n’y arrivait pas.
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MessageSujet: Re: Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS 129196351Mar 25 Mai 2021 - 19:13

Si seulement Gayson l’avait giflé, ç’aurait fait moins mal. La néerlandaise repris brusquement les mains qu’elles avait laissées aventurer sur le corps de son amant, aussi vite que s’il avait été brûlant. Un vif éclair de douleur passa dans son regard blessé. Blessée, elle l’était sans aucun doute. Par ses mots d’apparence légère, Athos Greyson avait été d’une violence inouïe. Un marteau sur la gueule. Une porte qui claque. Un montant qui craque. Un verre qui éclate. Le sien, car de son coude elle avait accroché sa coupe trop pleine qui se déversa sur la table avant de rejoindre fatalement le sol. Magdaleenjte aurait aimé déverser le contenu de son estomac sur le sol. La jeune mère n’esquissa même pas un mouvement pour ramasser les éclats de verres qui jonchait tristement sur la dalle de pierre. Elle préférait les oublier; Marcher pied nu sur l’un d’entre eux semblait être une douleur qu’elle pourrait supporter. Tout serait moins pire, plus doux, que de se faire châtier de silence comme son partenaire le faisait maintenant depuis trop longtemps. Athos n’avait jamais fait beaucoup de sens, toutefois, il avait toujours démontré un minimum de respect pour elle. C’est dernier temps, elle se demandait où était passé cette considération pour elle.

Les bras de la brunette étaient repliés sur son torse, comme pour protéger ce qui restait de son cœur. Ses yeux chocolatés étaient écarquillés, fixés sur le visage d’Athos. La jeune femme compris qu’elle s’était trompée : ils n’étaient pas à une croisée des chemins, ils étaient arrivés au bout. Du moins, elle était au bout du chemin. Au bout de ses énergies. Au bout de ses efforts. Au bout de ses sacrifices. Bien qu’elle ne voulût pas l’être, au bout, à bout. L’air lui manqua un moment, le temps d’une prise de conscience, puis elle se remis à respirer dans une séquence qui lui semblait toute neuve.

Magda avait envie de pleurer, de crier et, possiblement, de lancer quelques assiettes. Or, elle n’en fit rien. Ses yeux étaient très sec et sa respiration aussi calme qu’une mer d’huile. La douleur y était encore bien décelable, mais son regard était désormais froid, il avait perdu sa chaleur d’antan, la tendresse qui caractérisait tant la jeune mère. Elle ne se ressemblait pas. Athos non plus, de toute manière. Ils n’étaient plus. « Tu peux passer les lundis, mercredis et les samedis » s’entendit-elle déclarer d’un ton plat. « Si tu tiens à passer la nuit, écrit-moi suffisamment d’avance pour que je réserve une chambre à l’auberge du village, ou appelle le répondeur. » Les paroles coulaient, et elle ne les retenait pas. Elle était trop vidée, il venait d’être trop violent. La néerlandaise n’avait plus l’énergie de pleurer de douleur, son regard le suppliant de lui ouvrir son cœur, de se confier, de partager son fardeau. Qu’il ait fait son choix ou qu’il soit incapable de le faire, ça n’avait plus d’importance.

La brunette se leva lassement, évita de marcher sur le verre tranchant, puis attrapa le balai de paille caché entre le réfrigérateur et le mur. Elle ramassa le verre cassé, prête à fusiller Gayson du regard s’il osait brandir sa baguette : elle n’avait plus besoin de lui. Elle n’avait jamais eu besoin de lui, auparavant. Il n’avait été qu’un plus, qu’une agréable et précieuse addition à sa vie, mais pas une nécessité. Elle avait besoin qu’il lui laisse de l’espace. Non, elle avait besoin qu’il lui dise tout et l’aime ouvertement, mais elle n’était pas une princesse et il n’était pas un prince et leur réalité, bien que magique, n’avait rien à voir avec un conte de fée. Magdaleenjte regarda les débris de verre tomber dans la poubelle, retenant les métaphores qui lui passaient par la tête.

« Comment peux-tu croire que je sois faite de Crystal? Que je sois cette petite chose fragile qui ne peut pas partager ta douleur, tes défis, ta vie? » Greyson avait la mémoire courte. N’avait-elle pas mis au monde précieux garçon, seule, dans la douleur, ignorée par une famille qui n’aimait pas et ne la valorisait pas. N’avait-elle pas quitté cette famille lorsque la sécurité de son fils n’avait plus été certaine? Ne s’était-elle pas aventurée seule dans un pays qui n’était pas le sien, puis dans un monde qui ne lui appartenait pas. N’y avait-elle pas perdu une jambe? Et malgré tout, elle se tenait encore debout, résiliente, solide autant que possible, prête à bien trop pour prendre une partie du fardeau que trainait son conjoint. Elle ne maniait certes pas la baguette, mais elle était bien assez solide pour qu’il s’appuie sur elle, et tout juste la bonne grandeur.  « Car c’est ça le problème, non? Je préfère croire que ce n’est pas par cruauté ou par violence que tu me réduis autant. » Elle n’était pas aveugle, Athos était certainement un homme qui était prêt à beaucoup arriver à ses fins, mais pas avec elle, pas avec Tobias. Non, il avait un fâcheux complexe de protection.

« Tobias s’attend à te voir au réveil, très tôt. Tu peux dormir à l’étage » elle prendrait le canapé, après la longue marche qu’elle avait l’intention de prendre. « Il s’appelle Gregory, le voisin. » compléta-t-elle avec un mouvement d’épaule qui ne voulait rien dire. Athos tenait discuter poneys, après-tout.
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MessageSujet: Re: Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS Come on, skinny love, just last the year | MAGDATHOS 129196351Mer 9 Juin 2021 - 2:22

C’était donc ça, le bruit de la fin.

Un son de verre brisé sur une table en bois. Un silence trop lourd que le son cristallin venait interrompre. Merde, Greyson. Fallait-il être con pour parler poney quand l’autre attendait une conversation profonde. Une vraie, avec les tripes et compagnie, mais quoi ? Comment on faisait quand on était même pas capable d’aligner trois mots sans craindre de complètement s’effondrer ? Athos n’était plus que ça, un résidu de beau parleur qui n’avait plus rien de joli à dire. Rien que d’affreuses vérités qu’il bannissait de sa bouche, mais surtout pas de ses pensées. Et ça tournait, en boucle, encore et encore, sans que rien ne franchisse jamais ses lèvres. Le dire, c’était trop dur. C’était admettre, avouer presque, et Athos n’avouait jamais rien, aucune faute, encore moins ce qu’il considérait comme une faiblesse. Et faible, il l’était plus que jamais il ne l’avait été. Pourtant, tout de même, il avait connu des épreuves, mais seul. Seul oui, et c’était là la plus furieuse des différences.

La fin, donc. Athos l’avait compris bien avant que tout ne soit dit. Athos l’avait compris il y avait de ça des semaines, mais était juste trop lâche pour l’admettre. Le dire. Au moins Magda avait-elle fait cet effort là. N’était-elle pas toujours celle qui finalement avait fait avancer les choses ? Cette fois, en les arrêtant, sans doute faisait-elle la même chose. Avancer, juste dans des directions différentes. Toutefois, se l’entendre dire avec pareille brutalité mit un tel coup à Athos qu’il eut l’impression de se prendre un uppercut, lui, l’homme qui ne se battait jamais. L’homme qui refusait de se battre, par égard pour ce physique dont il ne prenait même plus soin désormais. Cette fois, toujours, il refusait de se battre, mais pour tellement d’autres raisons. Et ainsi lui déroula-t-elle le triste programme de sa vie future. Les visites programmées. Son absence, à elle, sa présence ponctuelle, à lui. Le verre s’était brisé, peut-être, mais son coeur, n’en parlons même pas. Quel son cela faisait-il ? Et bien, juste, le silence. Son coeur se morcelait sans un bruit, alors qu’il aurait pu lâcher des larmes qui ne coulaient plus depuis des jours. Lundi, mercredi, samedi. Triste calendrier, triste constat, triste vie. Il aurait aimé protester, mais à quoi bon ? C’était à peine s’il était là pour eux, de toute façon. Alors quelle différence à ce qu’il ne soit plus là pour de bon ? Lundi, mercredi, samedi. Et pour le reste, bonjour tristesse.

Il aurait pu protester, oui. Mais au lieu de ça, Athos resta tristement assis, sans même un regard pour elle. Sans même regarder celle qui l’aimait et qui s’éloignait de lui, un peu physiquement, beaucoup plus par ses mots, par sa décision. Il l’entendait s’affairer à une tâche pour laquelle il ne leva pas le petit doigt, trop las pour tenter quoi que ce soit, trop au courant que sa fierté causerait de toute façon une fâcherie de plus. À quoi bon se fâcher, quand tout était cassé ? Cassé comme ce foutu verre. Comme lui, en fait. « Magda… » laissa-t-il échapper, sans trop bien savoir pourquoi, avant qu’elle n’embraye sur le vrai sujet, celui qui faisait mal. Athos savait tout ça, bon sang. Savait qu’elle n’était pas fragile, mais et lui alors ? N’avait-il pas droit de l’être un peu ? Et être fragile, ça n’était pas toujours confesser sa faille, non. C’était aussi parfois ne pas avoir la force d’en parler, mais elle ne comprenait pas ça. Elle ne comprenait pas qu’il essayait de préserver un équilibre qui n’existait même plus. Qu’il essayait de tous les sauver, lui pourtant si foutument égoïste. La fuite, c’était la solution, et par peur de redevenir celui qu’il était, il était resté. Et ça n’avait rien changé. Rester pour ne pas être là, ça servait à quoi ? Athos comprenait, en fait, le ressentiment de Magda. Il comprenait toutes ses erreurs, les connaissait par coeur. Il savait qu’il n’était qu’une immense déception en forme d’anglais dépité, mais lui dire la vérité la décevrait plus encore. J’ai échoué. Comment avouer ça ? Comment dire à la femme qu’on aimait qu’on avait failli au point de laisser libre l’homme qui avait voulu la tuer ? Mieux valait qu’elle le haïsse pour son silence plutôt que pour sa franchise. Epaules basses, donc, Athos l’écouta le fustiger. Après tout, il le méritait. Il aurait mérité une gifle, d’ailleurs, mais les mots étaient presque pires. Étaient pires, en fait. Il l’écouta parler de Tobias, de Gregory, cet homme qui n’avait rien à faire dans la conversation alors que lui-même l’avait invoqué. Foutus poneys. Foutu Athos. Foutue incapacité à communiquer. « Magda… » répéta-t-il, un peu plus fort car il sentait qu’elle allait partir et qu’elle attendait qu’il parle. Parler pour ne rien dire, ou bien pour faire pire ? « Je suis désolé. » C’était là de piètres excuses, mais sincères. Surtout de la part d’un homme qui n’était pas prompt à en faire. « Que tu te sentes comme ça, et à cause de moi. » L’avantage d’être seul, c’est que quand on s’effondrait, personne ne voyait les dégâts. Personne n’en souffrait. Mais voilà, il avait risqué, et s’était vautré en beauté. Jamais de sa vie il ne s’était senti aussi mal. Et ces maux, justement, venaient de son attachement à d’autres. « Je sais que tu n’es pas fragile. Je n’ai jamais, jamais pensé ça, je te le jure. » Toujours assis, Athos déballait les mots sans prendre le temps de les réfléchir. Après tout, réfléchir ne l’avait mené à rien. « Ne rien te dire te fait du mal, je le sais. Te le dire, ça serait pire. » Il savait bien que ça ne servait à rien. Qu’elle n’écouterait pas. Entendrait, à la rigueur, mais ne comprendrait pas. Lui-même avait bien du mal à réussir ce périlleux exercice. « Je n’ai pas envie de vivre sans toi. » enchaîna-t-il pour éviter qu’elle ne le coupe. « Mais pour l’instant, je ne peux pas. Vivre avec toi. Être là pour toi. Je ne peux pas te donner ce que tu veux. Je ne peux pas être celui que tu veux. » Celui dont elle était tombée amoureuse, et qui avait disparu. Les gens changeaient, peut-être était-ce là la clé. Peut-être que le Athos qui l’aimait n’était tout simplement pas celui qu’il lui fallait.

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