Croisement [PV Remus] Terminé

GRYFFONDOR

L'ennui ? Rémus ne connaissait pas ce mot. Il appréciait chaque minute de temps libre et même lorsqu'il parraissait ne rien faire, son temps n'était jamais perdu. Il avait décider de profiter de cette longue période qu'ils allaient passer à Poudlard sans avoir de cours ou de devoirs pour continuer l'exploration minutieuse du chateau que les Maraudeurs avaient entamés dès leur première année. Chose merveilleuse à Poudlard, on peut y trainer dans plusieurs années et trouver encore des endroits inconnus ou des passages secrets biens dissimulés. Et c'était seul que la recherche était souvent la plus fructeuse puisque rien de détournait l'attention.

C'est donc l'esprit ouvert et l'oeil attentif que Rémus s'engagea dans un couloir qui lui était déjà connu. Seulement il n'avait pas encore eut le temps de jeter un oeil à toutes les pièces, et il savait par expérience qu'une salle manquée renfermait souvent les plus belles surprises. Et si ce n'est pas exactement le genre de surprise auquel il s'attendait, il fut très étonnée en jetant un oeil dans une des pièces poussiéreuses de tomber sur... une élève !

- Laya !?...

Il avait bien reconnu la jeune Serpentard qu'il avait évidemment déjà croisé plusieurs fois. Quel endroit curieux pour s'installer et lire... D'après le peu qu'il connaissait de la jeune fille (surtout les railleries de James et Sirius, il faut l'avouer...) cela ne l'étonnait qu'à moitier de la trouver là, mais tout de même, ce n'était pas l'endroit auquel on penserait en premier pour se poser. Rémus était assez observateur pour remarquer que Laya ne semblait pas être d'une humeur particulièrement avenante, elle était à l'évidence passablement contrariée. Si elle cherchait la tranquillité, et dans un endroit pareil on ne pouvait chercher QUE la tranquillité, Rémus tombait au plus mal. Il pensa à tourner les talons et à s'eclipser rapidement, mais maintenant qu'il était là, il voulait essayer d'être tout de même un minimum poli. Aussi il tenta d'engager la conversation :

- Euh... Je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici. Il sourit timidement. Je suppose que toi non plus d'ailleurs !

GRYFFONDOR

Voyant qu'il n'y avait que de la surprise et pas vraiment de colère sur le visage de la jeune fille, le sourire de Rémus fut un peu moins crispé. Au moins il ne l'avait pas tant déranger que ça, pensa-t-il. Chose curieuse, Laya semblait plus étonnée du fait qu'il connaisse son nom plutôt qu'il traîne seul dans ce coin désert du château. Le Gryffondor mettait un point d'honneur à connaître au moins le nom des gens qui l'entourait. Sa discrétion lui permettait d'être aussi plus attentif aux autres, et c'était en quelque sorte rassurant de pouvoir mettre des noms sur les visages que l'on croise au quotidien. Une attitude qui pouvait passer pour de la méfiance, mais dans son cas, c'est plus proche d'une tentative de se sentir plus à l'aise dans un monde où la plupart des gens penseraient, peut-être à raison, qu'il n'avait pas sa place.

Il sourit plus largement à la tentative de Laya de lui rendre l'appareil en l'appelant par son nom. S'il aurait été gêné d'être reconnu par quelqu'un dont il ignorait le nom, l'inverse n'avait pas de grande importance pour lui. Il s'approcha un peu et s'expliqua avec un ton d'excuse, sans qu'il sache vraiment de quoi s'excuser :

- J'ai déjà entendu ton nom plusieurs fois, et c'est le genre de chose que j'aime retenir. Juste une habitude j'imagine...

Il haussa les épaules, puis continua avec une pointe d'ironie.

- Quant à mon nom, tu n'étais pas loin... Romulus aurait pu être mon frère, mais heureusement je n'ai pas de jumeaux, je ne suis donc que Rémus.

GRYFFONDOR

L'esquisse d'un sourire chez Laya élargie encore plus celui de Rémus. C'était une expression qu'elle ne lui connaissait pas encore... A vrai dire, il ne la connaissait pas encore du tout. Et si elle avait raison sur un point, c'est sur le fait que le peu qu'elle connaissait d'elle, il l'avait entendu dans la bouche d'autres. Lorsqu'on est Gryffondor, c'est assez rare d'entendre dans son entourage énormément d'éloge sur une Serpentard. Mais les quelques mots de Laya montrait une chose auquel Rémus ne pouvait pas être insensible : une terrible ironie envers soi-même, envers son image... Le jeune loup garou se battait quotidiennement contre une image qu'il aurait pu avoir de lui-même et qu'il pourrait renvoyer aux autres. Il réagit donc instinctivement, parlant d'une voix à première écoute désinvolte mais qui cachait une certaine fermeté.

- Je n'ai pas l'habitude de croire tout ce qu'on me dit ou de me fier aux premières apparences.

Puis il ajouta posément.

- Quant à "se servir" du nom des autres, ça ne tient qu'à toi, non ? En tous cas, maintenant que tu connais le miens, n'hésite pas à l'utiliser. Gentiment je préfèrerais !

Il rit brièvement avant de toussoter, gêné. Il se sentait un peu bête, sans trop savoir pourquoi.

GRYFFONDOR

- Je ne rien à craindre de mes amis si je leur dit qu'ils se sont peut-être trompés à ton sujet... Enfin je crois...

Rémus n'était pas si sûr que ça d'avoir assez l'influence sur ses têtes de mules de Maraudeurs pour leur faire revoir certains a priori. Et il n'avait pas vraiment envie de se chamailler avec eux, il n'a jamais été une forte de tête. Il regarda Laya en fronçant légèrement les sourcils. Il sentait de la souffrance. Il connaissait assez ce sentiment pour le deviner chez les autres, et cette jeune fille avait une si grande amertume... Après un bref instant d'hésitation, il s'avança, saisit une chaise et s'assit.

- De toute façon, pour l'instant, comme tu le vois, je ne ne suis pas acompagné, et je n'ai pas encore de raison de te fuir. Sauf si tu me le demande...

Il la testait, guettant sa réaction. Même si elle était à la hauteur de sa réputation, il n'avait rien d'autre à craindre que de se faire envoyer balader. Rien à perdre.

GRYFFONDOR

- Très bien, je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que, heureusement, j'arrive à avoir un peu plus de distance qu'eux pour certains jugements.

Il la regarde s'asseoir en face de lui avec un petit sourire. Son regard lui plaisait. Outre cette couleur si particulière, une étincelle de défi y brillait. Cela mit Rémus plus à son aise, comme s'il reconnaissait quelque chose de familier. Il prit un ton faussement innocent.

- Ce ne serait pas à toi de me le dire ? Tu as l'air plutôt au courant de ce que l'on peut dire sur toi.

Rémus secoua la tête en riant, histoire de montrer une nouvelle fois qu'il n'y accordait pas beaucoup d'importance.

- Mais si la compagnie de quelqu'un comme moi te convient, je serais ravi de faire vraiment ta connaissance.

GRYFFONDOR

- Je ne crie pas assez fort pour qu'ils écoutent. Je ne peux pas vraiment leur en vouloir. Ils ont un bon fond, je t'assure.

Comme d'habitude, il prennait leur défense. Il s'en rendait bien compte, aussi il haussa les épaules en faisant un geste vague de la main.

- Voilà comment tu peux me considérer, quelqu'un de faible qui pardonne tout à tout le monde. Mais j'accepte cette faiblesse, je sais ce que je suis. Ca m'évite d'en vouloir à la terre entière.

Rémus se dévoilait, tout en laissant poindre sa première conclusion sur l'amertume de Laya. Elle avait certainement enduré beaucoup de choses désagréables, probablement injustes, mais le jeune garçon, fidèle à sa philosophie, continuait de penser que c'est toujours sa propre attitude, les réactions qu'on peut avoir face aux autres qui définissent l'image qu'ils ont de nous. Nous ne sommes jamais innocents de l'image que l'on dégage.

GRYFFONDOR

Il préféra sourire à la réaction hermétique concernant le bon fond des Maraudeurs. La vraie valeur de James, Sirius et Peter ne pouvait pas lui apparaître, pas pour l'instant, il était inutile d'insister.

- Comblé ?!

Rémus laissa échappé un bref rire ironique puis laissa son regard se perdre dans la contemplation du pupitre. C'était bien la première fois qu'on lui disait qu'il avait l'air comblé. Lui qui avait toujours plus ou moins l'air malade, certains jours plus que d'autres. Malgrè l'energie qu'il déployait à le dissimuler, à paraître en pleine forme, il avait reçu bon nombre de reflexions, moqueuses ou compatissantes (quel est le pire ?...) sur sa mauvaise mine. Il ne sera jamais comblé. Il avait réussi à être heureux, grâce à ses compagnons, et c'est bien ça qui leur donnait un telle valeur à ses yeux. Mais comblé... dans son état c'était impossible. Il était réellement surpris qu'on puisse penser ça de lui, et ce n'est que lorsqu'il réussi à surmonter son trouble pour se reconcentrer sur ce qu'avait dit Laya qu'il crut commencer à comprendre. Il redressa la tête et essaya de retrouver une apparence plus posée, mais une pointe de sarcasme, voir de dureté, pouvait être détectable.

- Tu ne vois donc chez moi que quelqu'un qui a ses amis, qui les adore, et pour qui cela suffit... J'aimerais bien que ce soit aussi simple. Tu n'es pas la seule à subir certaines moqueries. On m'a fait souvent remarquer que je ne respire pas la parfaite santé. Malheureusement, il faut être honnête un minimum, ils ont raison. Ne sois pas aveugle au point de penser que parce que quelqu'un a la seule chose qu'il te manque, forcément il ne manque de rien.

Il avait fini par se laisser emporter. Il se rendit compte immédiatement qu'il y était allé peut-être un peu fort. Tanpis, il avait été franc, il resta silencieux, le visage fermé.

GRYFFONDOR

A ces mots, il se leva rapidement, le visage toujours fermé, et se posta à la fenêtre, lui tournant le dos. Il fallait qu'il se calme, qu'il respire posément et reprenne le dessus. Il croyait l'année passée avoir réussi à surmonter les moments où les maladresse involontaires de ses camarades le mettaient en face de sa condition. Mais apparemment, il avait encore des progrès à faire. Il entendait derrière lui Laya qui commençait à se lever pour quitter la pièce. *Bien joué...* se dit-il. Il s'en voulais de s'être fait passé pour un enfant gâté jamais content, attaquant sans raison apparente là où il savait que ça ferait mal. Ce n'était pas son intention, mais Laya en savait trop peu sur lui pour deviner tout ça. S'il ne rattrapait pas ça tout de suite, il ne savait pas si il aurait une autre chance. Pas le temps de réfléchir, il se retourna et lança au moment où Laya s'approchait de la la porte :

- Excuse-moi ! Euh... S'il te plait... *soupire* On n'en sait pas assez l'un sur l'autre pour se permettre d'en arriver à de telles conclusions. Tu te trompes sur moi, et je ne trompe certainement aussi sur toi. Je ne veux pas que tu gardes cette image, c'est important... pour moi.

Son regard était franc, mais intérieurement, il ne voyait pas vraiment pourquoi elle répondrait. Elle pouvait très bien prendre ça pour une demande égoïste, alors que ce n'était pas que ça... Il écarta les mains en geste d'impuissance et risqua un petit sourire.

- Et même si je suis faible, j'aurais aimé faire connaissance avec toi.

GRYFFONDOR

Il fut soulagé de ne pas la voir simplement claquer la porte, mais évidemment, un partie de son discours avait été mal comprit, c'était prévisible. Il ne savait pas comment répondre à sa première question, puisque lui-même n'était pas vraiment sûr de savoir pourquoi il tenait absolument à connaître Laya. Elle l'intriguait, mais surtout, il avait l'impression qu'il y avait chez elle quelque chose d'autre, elle ne pouvait pas être que cette personne froide et sarcastique. Et il en eu la première preuve en apprenant qu'elle aussi aurait voulu que connaître plus. C'était la déception qui l'animait maintenant. Rémus décida d'y voir un encouragement, autant être positif... Il avait donc réussi à complètement retrouver son sourire calme lorsqu'il lui répondit :

- Tu n'as qu'à moitié raison. C'est vrai que ce que pense les autres est important pour moi, mais pas dans ce sens-là. Je me fiche royalement de ce qui pourrait toucher à une popularité quelquonque. Et mes amitiés ne seront jamais dictées par une histoire de fréquentation, ou je ne sais quoi. La seule chose qui compte, et c'est là que ce que les gens pensent de moi est important, c'est que l'autre m'accepte tel que je suis...

Il s'arrêta un moment. Il avait beaucoup parlé et n'avait surtout pas l'habitude de parler autant de lui-même.
- Comme je te l'ai déjà dit, je ne dépend pas de James et Sirius en ce qui concerne mon avis sur les autres. Je suis assez grand pour me forger le mien. Je sais bien que ce n'est même pas la peine que j'essaye de te faire changer d'avis sur eux, et je le comprend. Mais ne les confond pas avec moi. Tout comme je ne confondrais jamais leur avis et le mien.

GRYFFONDOR

- Ils me le rendent. D'une manière ou d'une autre. Pas forcément consciemment. Mais tu sais, je ne sais même pas si je cherche forcément à faire plaisir. Je cherche juste à être... quel est le mot... Conciliant peut-être. Eviter au maximum les conflits.

Il avait faillit dire qu'il cherchait à être "humain". Mais il se retint, encore une fois. L'idée qu'il se faisait de l'humanité était fortement influencée par le fait qu'il la perdait une fois par mois. Ce genre d'expérience vous pousse à donner beaucoup plus de valeur au fait d'être humain, ou au contraire, faire naître une haine sans borne contre ce que vous ne pouvez plus avoir totalement. Il avait fait son choix. Idéaliste, il l'était certainement, mais c'était sa manière de sacrocher à ce qu'il lui restait d'humanité. Une bête attaque, un homme parle et cherche à comprendre.

L'affirmation de Laya surprit le jeune garçon. Agréablement cette fois-ci. Il tenta de s'engouffrer dans la minuscule fissure de manière peu subtil.

- Oui, c'est sûr. J'ai eu de la chance sur ce coup-là. Mais il parait qu'on peut la provoquer la chance. Je vais peut-être encore dire une bêtise... Pourquoi est-ce que tu t'interdis ce genre de chose ? Tu sais que tu rates quelques chose non ? Et je suis sûr que tu nous privent tous de quelque chose aussi.

Cela ressemblait fortement à de la flatterie, mais c'était sincère, et les manières de Rémus n'avait rien de celles d'un beau-parleur.

GRYFFONDOR

- Je ne suis pas là pour t'accabler ! Je ne te comprend pas Laya...

Il voyait sa colère. Sa colère contre lui, mais, il osait l'espérer, pas seulement contre lui. IL commençait tout juste à saisir ce qu'elle pouvait ressentir, même si il ne comprennait pas pourquoi elle semblait penser qu'il faisait exprès de lui faire miroiter ce que, apparemment, elle considérait comme inaccessible. Surtout qu'il lui proposait à mot à peine couvert de tenter un nouvelle amitié. Ou en tous cas de sortir de l'isolement qui lui pesait tant.

- J'ai l'impression que quoi que je dise, je risque de te faire encore du mal.

Son regard était un peu découragé. Il n'osait pas exprimer de compassion, ne sachant comme elle le prendrait, il ne savait non plus si le fait de simplement s'excuser et partir ne serait pas encore plus dévastateur que n'importe quelle parole. Il resta donc planté sur place.

GRYFFONDOR

Rémus ne put s'empêcher de sourire à ces mots. Il hocha la tête. Laya avait finalement le recul qu'il croyait qui lui manquait pour réussir à surmonter son amertume.

- Je l'espère.

Evidemment, il n'avait aucunement l'assurance qu'il soit réellement possible que "comuniquer" avec Laya sans commettre de maladresse qui la mettrait hors d'elle. Il avait presque l'impression de parler à un herisson qui sort les piques au moindre geste brusque. Mais malgrè tout, Rémus pensait pouvoir lui montrer que sa carapace à l'intérieur de laquelle elle souffrait pouvait s'ouvrir un peu et laisser passer des sentiment d'amitié qui lui manquait. Pour cela il fallait un minimum de confiance et c'était pas gagner.

GRYFFONDOR

- C'est bien ce que je commençais à comprendre !

Il rit. Avant d'ajouter, en plaisantant.

- Et la Legilimancie me semble plutôt hors de portée... Il n'y a donc plus d'autre solution que le dialogue, j'en ai bien peur.

Il savait à peu près de quoi il parlait, en mentionnant la legilimancie. Non pas qu'il ait tenter d'étudier cette science aussi complexe que peu attirante de son point de vue. Mais, suivant les conseils d'un certain professeur, il avait commencé à étudier l'Occlumancie, son contraire, pour s'entrainer à protéger le secret de son état, et accessoirement à contrôler ses émotions qui risquait parfois de le trahir. Ses études l'avait donc amené à aborder les notions de base de ce contre quoi il voulait se protéger. Une branche de la magie dans laquelle il avait rapidement décidé de ne pas trop s'aventurer.

GRYFFONDOR

Après s'être à son tour réinstallé sur une chaise, il resta silencieux quelques instants, pensif. Quelle question pourrait-il poser ?... C'était le moment d'être assez malin pour ne pas à nouveau la froisser. Il prit donc un air très sérieux.

- Quel est ton parfum de glace préféré ?

Il continua en gardant tout son sérieux.

- On apprend beaucoup de chose sur une personne en connaissant ce qu'elle aime manger...

Puis finalement un petit sourire amusé pointa.

GRYFFONDOR

A l'écouter parler avec autant d'entrain, Rémus se félicitait d'avoir aborder un sujet qui paraissait aussi banale que la nourriture. Un sujet peut-être banal pour certain, mais que Laya prennait très à coeur. C'était la première fois qu'il la voyait aussi rayonnante. Cela changeait complètement les traits de son visages, et ses yeux pétillait d'agréables étincelles dorées. Et bien... Quand il pensait qu'il y a à peine quelques minutes elle semblait prête à lui claquer la porte au nez... Le jeune garçon sourit largement.

- Dans ce cas il faut prendre un cornet assez grand pour mettre de la vanille ET de l'orange givrée ! Je ne sais pas si ça va ensemble, je n'ai jamais essayé, mais pourquoi pas ?

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