A l'heure du crépuscule, lorsque les sorciers sortent de leur travail, quand les maris rentrent au foyer retrouver leur famille, tandis que les amants s'adonnent à leur passion honteuse, Innocence commençait le service du soir à la taverne du chat écrasé. Les horaires du pub l'obligeaient à dormir la journée et restait ouvert jusqu'au matin pour les âmes en perdition ou bien ceux qui noyaient leur chagrin dans le délicieux liquide ambré servi ici. La jeune femme ne comptait plus les hommes et les femmes qui venaient, ce n'était que des inconnus, croisant son regard une fois ou deux tout au plus, échangeant quelques banalités sur le temps ou bien marmonnant quelques complots interdits.
Le "chat écrasé" était un bar tranquille, sombre et lugubre ou s'organisaient de nombreuses rencontres secrètes et la blonde aimait servir ses rencontres d'une heure, d'un soir ou d'une nuit.

Ce soir, Ongulus, le maître des lieux, lui avait laissé la boutique, il avait une affaire à régler avec des sorciers venus d'Arménie. Il ne rentrerait pas avant 3h du matin et Innocence devrait s'occuper du bar, de la caisse et de la clientèle à elle seule. Hormis les quatre piliers habituels, on pouvait dire qu'il n'y avait pas un chat (). De son regard glacial, elle vérifiait la contenance de leurs verres de façon à ce qu'ils ne soient jamais vides, ni même à moitié. Alors qu'elle nettoyait le comptoir, un chauve d'une quarantaine d'année pénétra dans l'antre et se dirigea vers elle. Glissant un sourire, elle commença sa phrase rituelle :"Que désirez-...?" lorsque l'homme l'empoigna vivement à la nuque et la plaqua contre le comptoir ...........

La tête plaquée contre le bois froid du comptoir, Innocence ne vit pas clairement la personne qui attaqua son agresseur. Lorsque le chauve lâcha sa nuque, elle se releva et se frotta machinalement la joue endolorie et vit son sauveur. Plein de fureur, d'une beauté sauvage, Antonin fit valser l'homme qui s'écrasa lourdement au sol et pointa sa baguette dans sa direction. Pas refroidi pour un sou, l'assaillant se releva, poings en avant, et renifla bruyamment. Fixant Dolohov dans les yeux, il analysa la situation et à la vue de la carrure bien plus développée que la sienne, il se ravisa. Il cracha à ses pieds et franchit la porte de sortie, insultant le mangemort.

Pendant les échanges de coups, Innocence était restée debout, immobile, contemplant son amant brun. Elle le caressa de son regard fragile et s'approcha de lui. Posant sa main délicate sur la sienne, elle le fit ranger sa baguette dans sa poche, profitant du contact de son Antonin. Et ses yeux plongés dans les siens l'invitèrent à s'assoir sur sa chaise habituelle.
L'excès d'adrénaline qu'elle avait reçu l'avait terriblement excité et ses pupilles dilatées le dévoraient des yeux. Finalement elle se rendit derrière le bar et lui servit sa boisson favorite ....

Comme si ça pouvait être de sa faute si elle se faisait agresser dans son propre établissement. Antonin le suggérait par ses mots et sa voix abrupte. La douce mais néanmoins sournoise Innocence reservit son Antonin de son alcool favori et lui répondit d'une voix suave :

- Un sale type que tu as remis à sa place, celle des cafards dans les caniveaux.

Elle le contemplait tel le dieu qu'il était à ses yeux, celui qui l'initiait à la passion charnelle et à la violence, aux ruses les plus machiavéliques ou à la soumission.
Un autre verre. Pourquoi lui redonnait-elle toujours et encore le liquide ambré, celui qui le rendait si odieux qu'elle en redemandait ? Addiction. Ennivrement. Elle s'en servit un petit verre, pas plus gros qu'un dé à coudre et l'enfila avec résistance. Sa moue boudeuse indiquait qu'elle n'avait pas la même habitude de l'alcool que son Apollon et sentit la chaleur lui montait aux joues.
Ses paroles semblaient l'avoir calmé pour quelques minutes, elle partit pendant ce laps de temps servir les deux autres clients, insomniaques, solitaires, et revint auprès de lui, lui murmurant :

- Dans la réserve....

Elle connaissait un moyen de l'apaiser, elle l'invitait à le rejoindre.



(hj: je te propose que pendant qu'il commence leur petite affaire, le mec revient avec deux autres gars tout casser dans la taverne)