Les mains derrière la tête, j'attendis là. Le son que produisait ma baguette me donnait l'impression de planer sur un nuage, à mille lieux de tous soucis. Une jolie musique française comme on n'en fait pas en Angleterre. Je ne comprenais pas toutes les paroles mais les bribes que j'arrivai à déchiffrer me laissaient rêveur.

Allongé dans l'herbe fraîche, parmi les feuilles mortes, je pris le temps de me retrouver. Alors que mes amis préféraient acheter des farces et attrapes, j'eus besoin de m'éloigner un peu. On n'était jamais seul à Poudlard. Parfois, cela faisait du bien de quitter la foule et les cris pour le calme de la campagne encore fraîche à cette époque de l'année. Doucement, je chantai les paroles du certain Maxime Leforestier, un français très populaire à notre époque, surtout en France. Je fus même ravi d'être seul, je ne chantai jamais en public. Ma voix ridicule aurait pourrie ma réputation...

Le soleil se cacha soudain derrière un gros nuage et je me souvins que l'époque à laquelle nous vivions n'était plus sûre. Ce mage noir qui essayait de prendre le contrôle de l'Angleterre, peut être même de l'Europe ou du monde, il fallait avouer que c'était plus qu'inquiétant. C'est pourquoi je profitai de la vie et de tout ce qu'elle pouvait m'offrir avant que je puisse plus... Et sans le savoir, ce moment allait arriver plus vite que je ne l'aurai penser à cet instant même, la baguette vers le ciel à écouter des musiques douces parmi les feuilles et la nature.

Les yeux dans le vague, rivés vers le ciel argenté, je ne m'attendis pas à recevoir de la compagnie en un pareil lieu. En pleine campagne, là où personne ne venait jamais, voilà que nous avions choisi, Siobhan et moi, le même jour de sortie Pré-au-Lard pour s'éloigner un peu de la foule.

Je laissai retomber ma baguette magique dans l'herbe caca d'oie, coupant ainsi la musique douce qui m'avait enivrée quelques minutes auparavant. Moi qui passais habituellement pour un gars toujours entouré, très sociable, jamais seul, toujours joyeux, voilà qu'à présent Siobhan me voyait dans un moment qu'on pouvait qualifier de faiblesse. Seul avec moi même, de la musique dans les oreilles et plus calme encore qu'un koala anthracite.

Allons, oserai-tu dire que je chante mal ? Ma voix d'ange ne t'a pas donné l'impression d'être sur un nuage ? Étonnant, c'est l'effet que ça fait, d'habitude !

Je souris en regardant la jeune fille dont les vêtements carmins de sa maison ressortaient parfaitement avec la douceur orangée du soleil qui tentait de percer des nuages. Puis je me redressai en passant ma main dans mes cheveux.

Qu'est ce que tu viens faire par ici, toi ? Tu n'es pas aux Trois Balais, comme tout le monde ?

Je me retournai aussitôt les paroles de Siobhan prononcées. Alors, la légende des piqûres de Billywigs était vraie ? Moi qui avais toujours pensé que c'était une simple chimère, voilà que je repris soudainement espoir. Se sentir planer sans avoir besoin de chevaucher un balai devait être quelque chose de fantastique. J'espérai simplement que la piqûre n'était pas douloureuse, j'avais une sainte horreur des choses piquantes. Même le piment était sur ma liste rouge !

Ohhh, sans déc' ! Alors c'est vrai ? Il faut à tout prix que j'essaye ça ! Petit, petit, petit !

Et me voilà qui effectuais des petits bruits de poule, battant des bras comme des ailes pour essayer d'attirer les Billywigs dans mes filets. Déjà qu'il était très difficile d'en voir, je voyais mal comment ces petits insectes bleus allaient se prendre au piège de mon imitation farfelu du poulet. Je m'arrêtai soudain, réalisant que si ça marchait, je risquai peut être d'en avoir des dizaines sur moi, ce qui serait un véritable cauchemar !

Moi ? Oh rien de spécial... C'est si étrange de me voir seul avec moi même ? Ehhh oui, souvent je m'isole et songe à ma vie de garçon populaire, cette vie qui est le fantasme de beaucoup d'élèves de Poudlard...

Les bras en l'air, ma tirade n'aurait pu être plus théâtrale. Puis je souris à Siobhan, laissant retomber mes bras le long de mon corps.

Je plaisante ça va ! Je prenais l'air, simplement. Il n'y a que là qu'on peut être un peu tranquille, dis-je en écoutant l'eau de la rivière glisser sur les galets, à quelques mètres plus bas de l'emplacement où ils se trouvaient.

J'haussai les sourcils en regardant la petite danse de miss Fitzgerald. Et bien, il n'y avait pas que moi qui étais timbré dans le coin, c'était plutôt sympa à remarquer. Cela me rappelait la musique de Johnny Tournedisk "mon oncle est né dans une ratatouille" où il fallait danser de gauche à droite en se pinçant les joues.

Comment tu fais trop bien la fouine, sans rire...

Sans rire, c'était vite dit car aussitôt j'explosai de rire. On devait avoir l'air de deux idiots à imiter respectivement la poulette et la fouine devant une armée d'insectes qui finirent par se barrer au plus vite. Se faire attaquer par des animaux de la ferme, c'était quand même plutôt "loup-phoque".

Lorsque Siobhan me raconta son petit soucis en cours de soins aux créatures magiques, je ne pus m'empêcher de rire de plus belle. L'histoire avait fait le tour de l'école à l'époque où cela s'était produit. Elle était devenue une vraie petite vedette, encore plus que Peter alors qu'il était pourtant censé être le roi de la bourde et la risée de l'école. Plus connu que la fois où mon ami avait fini la tête la première dans une soupe de potiron, éclaboussant tous les Gryffondor qui déjeunaient à cette heure là. Je me souviens encore de Sirius avec du Pudding dans les cheveux.

Je m'en souviens très bien de cette histoire... Sans vouloir remuer le couteau dans la tarte aux myrtilles, ça avait tout de même fait le tour de l'école, plus rapidement encore qu'une rumeur à l'oreille de la Plume à Papote !

D'un geste de la main, je lui fis comprendre que je n'étais pas le genre de garçon à aller déblatérer la vie des autres à tout bout de champ. J'écoutais les rumeurs, j'en riais, mais je ne les faisais pas circuler. J'avais bien d'autres choses à faire.

T'en fais pas, je saurai rester une tombe. Tu veux une patacitrouille ? dis-je en sortant une friandise de la poche intérieure de ma cape et en la tendant vers la jeune fille.

J'haussai les sourcils lorsque je vis Siobhan se précipiter vers le buisson. C'était bien la première fois qu'une fille, en pleine campagne, allait faire pipi dans la prairie alors que je pouvais tout entendre de son écoulement... Heureusement que la rivière était là pour masquer le bruit car c'était quelque peu gênant, il fallait l'avouer. Cependant, c'était aussi très amusant ! Je lui fis donc un signe de la main en riant.

Fais ton affaire ! Je ne bouge pas d'un pouce !

En l'attendant, j'attrapai une petite pâquerette dans l'herbe fraîche, encore humide de rosée. C'était vraiment un endroit tranquille et si romantique. Je notai dans un coin de ma tête qu'il faudrait, lorsque le temps s'y prêterai un peu plus que j'amène quelques filles ici pour leur conter fleurette. A coup sûr que ça marcherai cette nouvelle technique de drague. Entre les fleurs, le ruissellement de l'eau et les hirondelles, les filles ne pouvaient que succomber.

Le temps passait et je me rallongeai dans l'herbe en attendant la jeune fille. Une musique me passa dans la tête et je me mis à chanter ce petit air de 1962, The Contours. Un vrai classique !

You broke my heart 'cause I couldn't dance ! You didn't even want me around and now I'm back, to let you know I can really shake 'em down... Do you love me !? I can really move ! Do you love me !? I'm in the groove !...

Décidément, j'étais d'humeur très joyeuse, aujourd'hui.

Alors que j’attendais patiemment allongé dans l’herbe que Siobhan termine sa petite affaire, j’entendis soudain une exclamation provenant des buissons. Etait-elle tombée les fesses dans la verdure encore mouillée ? Avait-elle été surprise par une nuée de fourmis ? Quoiqu’il en soit, je me redressai rapidement sur mes deux coudes, le visage crispé d’étonnement, comme après une tricherie au MONOPOLY ou lorsque j'avais entendu pour la première fois quelqu'un parler au bout d'un TÉLÉPHONE.

Tout va bien, Siobhan ?

C’est avec une immense surprise qu’au lieu d’une réponse bateau du genre « oui, oui, j’ai bientôt fini », j’entendis un gros plouf. Que se passait-il derrière le buisson ? Une VOITURE était-elle tombée dans l'eau ? Au risque de me manger un coup de ROULEAU A PÂTISSERIE dans le nez en voyant la jeune fille dans une mauvaise posture, je me levai en hâte et filai droit vers le lieu d’où m’était venu le bruit. Après être passé rapidement au dessus du buisson, y laissant un bout de jean accroché à une ronce, j’atteignis enfin le ruisseau pour y voir… Siobhan ! Qui était effectivement en très mauvaise posture, une main tenant son pantalon et l’autre essayant de faire surface. Les yeux ronds, la bouche entrouverte, j’étais au summum de l’étonnement comme lorsque j'avais entendu pour la première fois une chanson des Weird Sisters sur le vieux TOURNE-DISQUE de mon père.

Sans attendre une seconde de plus, je retirai ma cape encombrante et sautai dans l’eau pour rejoindre la jeune fille afin de l’aider à se sortir de là. Le courant était beaucoup trop fort et déjà elle filait à toute allure vers les contrées écossaises. Après une course effrénée, je réussi à me saisir de la main de l’irlandaise et la tirai vers moi. Il ne restait plus qu’à attraper une branche en vol et a essayer de la faire remonter sur le bord du ruisseau. Quelle idée ont les filles de faire pipi assises !

Aussitôt, j’attrapai une branche morte qui cassa sous notre poids. J’enfonçai alors mes doigts dans la terre pour tenter de freiner notre voyage dans le courant glacé du ruisseau. Enfin arrêtés, j’attrapai Siobhan par la taille et la soulevai légèrement pour qu’elle se hisse sur le bord.

Encore un petit effort, Sio ! Attention, ton pantalon est pris dans une branche… Hop, vas-y, monte.

Je me hissai à sa suite, le cœur haletant et la respiration saccadée. Une totale douche froide. Je ne comprenais pas les suédois qui aimaient à prendre des bains d’eau glacée, quelle mouche les piquait ?

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• Sauver la vie d'un autre personnage ▬ 3 dragées
Pack Moldu : téléphone, voiture, tourne-disque, rouleau à pâtisserie, Monopoly.

Alors que nous étions enfin sur le bord du cours d'eau, sur la terre sainte d'Ecosse, je me laissai tomber en avant à brouter l’herbe, le souffle court, la respiration haletante et un vieux « Blurp » d’haut le coeur sortant de ma bouche, comme après avoir avalé trente-six boulettes de viande. Quelle idée saugrenue que d'aller faire ses besoins si près de l'eau lorsque du sang de maladroite coule dans nos veines ? Je n’arrivai pas à le croire. C'était bien les filles, ça. Et c'était toujours aux garçons de rattraper leur bêtise. L'eau était si glacée que j'en tremblai comme une feuille, n'y voyant rien avec mes lunettes aspergée de gouttelettes et à moitié tordue sur mon nez, une branche sur l'oreille droite et l'autre dans mes cheveux.

Et voilà qu'à présent, la jeune rousse se mettait à rire ! Comme si la situation prêtait à l'amusement telle une farce de théâtre. Bon, il fallait avouer que Siobhan avait un drôle de look, les cheveux dans tous les sens abritant des feuilles mouillées, le pantalon arraché qui tombait en lambeau, ruisselante d’eau, loin de la bimbo et moi et mes lunettes de travers, la coupe de tif de l’enfer… C’est clair qu’avec un bandana, le problème aurait été résolu. Bref, nous n’étions pas les plus beaux du monde en cet instant précis mais l’important étant que nous étions en vie. Ce qui était le comble de l’amusement par contre était le poisson que je voyais nager avec un bracelet de perles autour du cou en guise de bijou comme Flipper le dauphin à une soirée Hollywoodienne. Ca ! C’était très rigolo.

T’en fais pas pour ça, Siobhan… dis-je en faisant un geste rapide de la main, comme lorsque je jouais avec mon bilboquet en bois, comme si l’idée de la fière chandelle n’était pas importante. Ce qui importe, c’est que tu ne te sois pas noyée.

Puis j’attrapai ma baguette dans la poche de mon pantalon à l’extrémité de laquelle je fis apparaitre une petite flamme pour nous réchauffer et sécher du même coup nos vêtements beaucoup plus rapidement. Le vent frais me glaçait le dos et j’étais persuadé que j’allais tomber malade dans les jours suivants. Le courage, oui, mais à quel prix ? Dans tous les cas, à cet instant précis, je rêvai de manger une de ces bonnes brioches chaudes. Même un sandwich dans ces baraques à frites m’irait très bien, j’étais affamé comme un bébé attendant son biberon.

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Pack Avril : Poisson, Farce, Rigolo, Flipper, Croire.
Pack B - Brioche, Biberon, Bilboquet, Bandana, Boulettes de viande, Bijoux, Bimbo, Blurp (bruit de rot), Brouter, Baraque à frites

Je ne su pourquoi mais le désespoir de la jeune fille me toucha profondément. Je me relevai difficilement sur mes deux cannes cabossées et collées par mon jeans trempé, la croupe douloureuse et m’éloignai de Siobhan afin d’aller chercher la cape que j’avais laissé tomber avant de plonger dans l’eau glacée. Une très belle cape chauffante de chez Madame Guipure, inutile de préciser que c’était de la plus grande qualité. Ma mère était venue l’acheter avec moi il y a quelques années. Elle en avait choisi une couleur cerise, sa couleur préférée. Puis ce jour là, on avait été mangé de la compote de cassis sur la place du village où une fête avait été donnée pour célébrer le 150e anniversaire de la mort de ce Rufus, l’homme qui trônait au centre de la place. Pour l’occasion, un grand chapiteau avait été monté et des lutins souriant jouaient des sons de clochettes. Je me souviens même qu’une courge géante, une cucurbitacée de plus de deux mètres, était à gagner si l’on devinait l’âge du Choixpeau. C’était un bon souvenir…

Doucement, je passai la cape sur la jeune fille, lui serrant les épaules et lui frictionnant les bras afin de la réchauffer. Dans la poche de mon habit de fortune, je trouvai une dernière chocogrenouille que je tendis sans hésiter à la Gryffondor, toujours grelottante de froid dans mes bras.

Il parait que le chocolat peut guérir de tous les maux. Tiens, cadeau… Dis-je en lui tendant la friandise, un long sourire égayant mon visage. Pour ma part, une bonne choucroute m’aurait très bien remis sur pied.

On pouvait m’attribuer tous les défauts du monde, vaniteux, prétentieux, immature, cruel et méchant avec certains, égocentrique ou encore mauvais joueur aussi peut être, mais on ne pouvait m’enlever le fait que j’avais un cœur, et un bon. J’étais toujours prêt à aider mes amis et même les inconnus. J’étais l’une des recrues du valeureux Gryffondor et je respectai ses conditions d’être courageux. Rien que cela faisait de moi une personne bien malgré ce que les gens pouvaient penser, ne voyant en moi que cette image de gamin vantard que j’aimais montrer.

Nous avons de la chance que le soleil ait décidé de se montrer aujourd’hui… Pensai-je tout haut, le nez relevé vers le ciel bleu qui surplombait Poudlard, Pré-au-Lard et les Terres d’Ecosse, éclairant la journée des lapins courant dans les champs à la recherche de croquettes. Une journée parfaite pour une chasse aux œufs.

Puis je souris de nouveau à la jeune fille, glissant ma main dans ses cheveux pour lui retirer une vilaine feuille trempée et lui remettre une mèche de sa chevelure rousse derrière l’oreille, afin de ne pas cacher son joli visage. Au loin, on entendait les cloches de Pré-au-Lard sonner l’angélus.

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Pack Pâques : Chocolat, cloche, lapin, cacher, Chasse aux œufs.
Pack C - Courge - Croupe - Clochette - Compote de cassis - Croquette - Cucurbitacée - Cerise - Chapiteau - Choixpeau - Choucroute