Voilà sa tenue

Spoiler:

Londres, 18h20, le vent glacial transperçait le manteau en laine violet de la jolie blonde. Malgré son écharpe enroulée autour de son cou, Daisy était gelée. Et son amie semblait aussi frigorifiée qu'elle d'après les rougeurs sur ses joues et son bout du nez. Un seul regard échangé et les deux jeunes femmes se dirigèrent vers le seul pub de la rue. Les harley garées devant l'entrée auraient du leur mettre la puce à l'oreille, mais l'enveloppe glaciale qui les entourait eurent raison de leur lucidité. Elles pénétrèrent dans le bar et une odeur d'alcool, de sueur et de tabac froid mélangée leur arracha une grimace. Les têtes de moldus tatoués se tournèrent illico sur les curiosités du soir, en totale opposition avec le cadre ambiant. Au moment ou le son du Juke box résonna dans la pièce (musique ici), un homme chauve d'une quarantaine d'année s'approcha des deux sorcières et les gratifia d'un large sourire.

- Bonsoir bonsoir mesdemoiselles, venez donc par là. Proposa-t-il en les asseyant à une table près d'un énorme billard ou deux trentenaires aux cheveux longs tâtaient le tapis vert.

Trop tard, elles ne pouvaient plus faire marche arrière. Mal à l'aise, Daisy enleva sa veste et dévoila une tenue particulièrement moche et pourtant choisie avec soin comme tenue moldu. Elle dévisagea son amie à la recherche d'indices sur comment fuir le plus vite possible cet endroit infesté de moldus au physique et comportement douteux. Mais le propriétaire des lieux proposait déjà ses bières vieillies en fût.

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« - Euh ... Vous n'avez pas plutôt du Whisky Pur Feu ? » Répondit Bree au tavernier moldu.

Le visage du vieil homme, aussi rouge que les fesses d'un babouin à la saison des amours, se teinta de surprise et s'esclaffa d'un rire de hyène :

« - Du whisky pur feu ? t'as entendu ça, Calbagh » Dit-il en jetant un coup d'œil à un roux complétement avachi sur le comptoir qui ne prit même pas la même de se redresser ou de se retourner. « - On a qu'du pur malt ici, les minettes, du bon vieux Big Peat »

Ne sachant pas vraiment quoi répondre, Daisy dévisagea le chauve et tenta de masquer son dégout par un demi-sourire. Enfin, bien décidé à leur offrir les deux boissons, le moldu partit chercher le liquide ambré, laissant derrière lui une odeur presque insoutenable, entre le bouc et le chameau

- Bree, ça pue le moldu, je vais vomir ! Chuchota-t-elle pour que personne ne l'entende, bien que le mot moldu échappe sans doute aux principaux intéressés.

Un peu paniquée, la jolie blonde farfouilla la pièce du regard : ces hommes étaient étranges, ils portaient des t-shirts aux manches déchirées avec des dessins représentant les engins de l'extérieur et des femmes en petite tenue dessus, des logos et des photos immobiles avec des lettres .. ACDC... Led Zeppelin..., des jeans troués, certain arborait des tissus sur la tête, d'autres des lunettes, des moustaches, des barbes, des tatouages...

Tandis qu'un des deux hommes près du tapis vert, celui à la tête de fouine, s'approchait dangereusement de leur table, Daisy se mit sur ses gardes et plongea sa main dans sa poche. Elle garda sa main crispée sur sa baguette pendant que le trentenaire brandissait la sienne de 1 m 20 de long en avant. Son regard azur inquiété de la situation vacillait entre son amie et l'homme, et après quelques secondes qui lui parurent interminables, il fit glisser le long morceau de bois entre ses doigts qui percuta une boule blanche. La jolie blonde manqua de mourir d'une crise cardiaque sur le champ et se mit à exploser de rire :

- T'as vu sa baguette !!!!!!!!!!!!!!!!!!


Voilà le whisky

Spoiler:

A croire que le type resterait là tant qu'elles n'auraient pas liquider leurs verres. Daisy regarda avec dépit son amie et finit par porter le verre à sa bouche. D'une traite elle avala le liquide jaune, grimaçant. EURK, elle aurait bien tout recraché mais il fallait dire que la blonde n'aimait pas se donner en spectacle, et encore moins devant une tripotée de moldus. Elle reposa son verre sur la table et l'homme partit d'un rire tonitruant :

- Ahahahah ! Allez les minettes, j'vous en apporte un autre !!

- Non non ça va !! Quelque chose de plus doux fera l'affaire.. Répondit-elle avant qu'il ne parte chercher la bouteille afin de remplir à nouveau leurs deux verres.

Tandis que le chauve s'absentait, Daisy murmura :

- Il va pas nous lâcher d'une semelle... commença-t-elle..Il va nous saouler jusqu'à ce qu'on perde connaissance et abuser de nous ! ... Ajouta-t-elle à la limite de la paranoïa....Tu lis pas les journaux moldus ? Plein de jeunes filles qui disparaissent dans les bars lugubres.. Et tout ...

Observant le serveur les quitter, des paroles arrivèrent à leurs oreilles :
"J’voulais dire « Bande de chacals, vous allez crever comme des chacals ». Mais ça faisait deux fois « chacals »... Quoi, on dit des « chacaux » ?". Apparemment les deux individus complotaient effectivement contre les deux jeunes femmes en les traitant de chacals et voulant les tuer. Sentant la paranoïa la gagner, Daisy remua la tête en signe d’acquiescement :

- Ils nous ont repérés c'est sûr !!....OU alors ils nous espionnent !!!!

dit-elle en fronçant les sourcils. Balayant la salle du regard, elle remarqua que les étranges moldus malodorants les fixaient d'un drôle d'air puis son attention se reporta sur le serveur qui revenait avec une nouvelle bouteille, légèrement essoufflé, comme après une bonne séance d'équitation. Crasseuse, on pouvait tout de même distingué au fond, baignant dans le liquide jaunâtre plusieurs escargots à moitié extirpés de leur coquille. La blonde réprima un déglutissement de dégout et observa son amie, pas plus ragoutée qu'elle. Peut-être que si elles lui faisaient un croche-patte, il perdrait l'équilibre, tomberait et s'écraserait sur le sol comme un éléphant, brisant ainsi la bouteille et leur épargnant ainsi de goûter à cette boisson ....

Après que cette pensée lui ai traversé l'esprit, Daisy changea de tactique, bien déterminée à ne pas absorber ce mélange. Elle commença donc la technique de la diversion montrant du doigt une femme édentée avec un t-shirt de rock métal et un jean délavé :

- Votre épouse vous regarde !

L'homme éclata d'un rire à faire peur et leur répondit : "Gina ? Ma femme ?"-rire- " puis les servit.
Un sourire gênée s'installa entre les deux jeunes femmes. Qui boirait la première ? Surtout que le type ne bougeait pas d'un poil, à croire qu'il leur faisait passer un examen !!! Silence - sourire - re-silence..

Dans un élan de désespoir, Daisy se jeta volontairement de sa chaise, et après avoir vu quelques étoiles, sentit sa cheville la tiraillait ..... une entorse ?