Entre Lily et moi, c'était fini, terminé, tout c'que vous voulez. En bref, j'étais sevré. J'avais passé la journée d'hier à ruminer dans mes trois poils de moustache qu'elle s'était bien foutu de ma gueule et que je méritais quand même mieux que ça. J'avais, genre, pas arrêté d'y penser durant toute la journée, refoulant une colère atroce qui m'avait valu de me prendre la tête avec mon meilleur ami Sirius pour des conneries. Il avait fini par me lancer un "si t'as un problème, règle-le plutôt que de t'en prendre à nous !" et là, j'ai réalisé qu'il fallait que je fasse quelque chose. Je suis directement monté dans mon dortoir, j'ai attrapé un morceau de parchemin, une plume et de l'encre et j'ai griffonné deux, trois mots à l'intention de Sonia. "retrouve-moi au coin d'hangleton et de burbery road demain à 10 heures, il faut qu'on se voit, james." J'étais bien décidé à tourner la page et à m'enticher d'une fille bien qui ne se jouerait pas de moi.
Le lendemain donc, je descendis les marches menant à Pré-au-Lard, attrapant une fleur au passage dans un buisson et j'aperçu Sonia déjà au lieu de rendez-vous. Un sourire apparut sur mes lèvres tandis que je me dirigeai vers elle d'un pas léger et sûr de moi. Arrivé devant elle, je déposai un baiser sur sa joue en passant mon bras sur son épaule et en lui tendant la fleur que je venais de cueillir pour elle.
▬ salut, toi ! t'es ravissante aujourd'hui ! tu viens ? on va aller faire un tour, faut que j'te dise quelque chose ! dis-je en l'entraînant avec moi dans la rue commerçante.

Roméo ? Lorsqu'elle prononça ce mot, je me retournai subitement vers elle comme si elle avait lu dans mes pensées. Savait-elle que j'avais dans l'intention de lui demander d'être ma Juliette ? J'espérai quand même secrètement qu'elle n'avait pas été mise au courant de la dispute qui m'opposa à Lily la veille ... Devant tout le monde, je doutais que Sonia ait pu passer à côté et cela m'effrayait un peu. Si elle savait qu'il s'était passé quelque chose avec Evans, elle allait probablement penser que je la choisissais par dépit, ce qui n'était pas du tout le cas. Enfin ... Je ne lui avais encore rien avoué, se passera ce qui devra se passer.
▬ alors, qu'est-ce que tu veux me dire, roméo ? me dit-elle, curieuse et taquine.
▬ tiens, tu devrais mettre cette fleur dans tes cheveux, lui répondis-je en attrapant la fleur et en l'enfilant sur son oreille, ignorant totalement sa question.
Bien sûr, j'avais un grand sourire satisfait sur les lèvres, bien décidé à garder le suspens jusqu'à ce qu'on arrive dans un coin tranquille, aux trois balais par exemple, ou peut être même au ceylan, à moins que cela soit trop kitch pour ce que j'avais à lui dévoiler. Arrivé à un coin de rue, je fus hésitant durant quelques secondes ... Avant d'attraper le poignet de Sonia et de l'attirer dans une ruelle en pavé, étroite et plus sombre. C'était un raccourci que j'aimais bien, les élèves y passaient rarement et l'on pouvait trouver des boutiques bien atypiques et super charmantes. Contre les murs étaient alignés des bicyclettes et devant la porte d'une boulangerie attendait un petit chien qui semblait impatient de retrouver sa maîtresse et peut être même de grignoter un bout de sa baguette de pain.
▬ comment va ta jambe, au fait ? lui demandai-je comme pour changer de sujet.

Ce qu'elle pouvait être impatiente, cette petite. Je n'avais pas l'intention de lui avouer tout, tout de suite, je souhaitai garder le suspens un petit peu mais elle semblait pressée d'apprendre la nouvelle et l'attente de savoir si elle allait, oui ou non, me rejeter ou accepter ce que j'avais à lui dire était un vrai supplice. Il fallait bien avouer que ce que j'allais faire était un peu audacieux de ma part. Mais depuis ce qui s'était passé la veille, j'avais changé de philosophie de vie. Arrêter de se prendre la tête, profiter des petites choses de la vie, prendre des risques, comme aujourd'hui, par exemple ... D'ailleurs, tant pis pour le suspens. J'attrapai la main de Sonia et l'arrêtai dans sa course. Je me retournai vers elle et lui adressai un sourire, prêt à tout lui dévoiler quand soudain ...
Des voix retentirent un peu plus loin dans la ruelle, me stoppant dans ce que j'étais sur le point de faire. Je reculai de quelques pas, essayant de trouver d'où provenaient ses voix qui sonnaient plus comme une dispute que comme une discussion amicale. Puis un hurlement claqua dans la rue en pavé avant de laisser place au silence. Je regardai un moment Sonia, la bouche entrouverte, les yeux écarquillés et, sans lâcher sa main, je reculai dans la rue, comme pour échapper au danger qui se présentait en face de nous. Avec tout ce qui se passait, les meurtres de moldus, les tortures de sang mêlés, la montée en puissance de ce Lord Voldemort ... Nous n'étions à l'abris nul part et je ne pouvais pas risquer la vie de Sonia.
▬ il faut qu'on file d'ici ... finis-je par dire en serrant un peu plus fort la main de Sonia dans la mienne. viens, passons par là, on va rejoindre la grande rue en passant par scribenpenne, continuai-je en l'attirant dans une rue adjacente.
Mais c'était trop tard. A peine arrivés dans la rue, nous nous retrouvâmes nez à nez avec celui que nous avions cherché à éviter ...

L'allure de l'homme qui se trouvait devant nous ne présageait rien de bon. Son visage encapuchonné, son air fier et sûr de lui, sa tenue sombre et sa longue cape noire indiquait que ses intentions n'étaient pas bonnes. Par reflex, j'enfonçai ma main libre dans ma poche afin d'y empoigner ma baguette magique, sachant que probablement, j'allais devoir m'en servir. Ces hommes, les alliés du mage noir, ils n'avaient pas de coeur et s'en fichaient de qui on était du moment qu'on était sur leur passage. C'est pourquoi je me tenais prêt à agir si nos vies se trouvaient en danger.
▬ qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait ? lança Sonia à l'inconnu alors que je doutais qu'il nous réponde quelque chose.
Pour ma part, je ne prononçai rien, me contentant de crisper la mâchoire en même temps que je crispai mes doigts sur le manche de ma baguette. Je n'avais pas peur de me battre, j'étais un gryffondor et j'avais le courage et le goût du risque dans mes veines. Et puis quand on était membre et fondateur de l'ordre de poudlard, on ne pouvait que combattre ce genre de chose, ce genre de gens, ce n'était rien que notre mission principale, après tout.
▬ s'il tente quelque chose, sauve-toi, Sonia ... finis-je par chuchoter entre mes dents.

La voix du mangemort -si tant est qu'il en soit un- me disait étrangement quelque chose ... Mon cerveau réfléchit plus vite que moi, assimilant le fait que je ne pouvais le connaître que de Poudlard et qu'il était probablement Serpentard. Ah, et éventuellement que je ne pouvais pas le blairer, s'il avait ce caractère là au château. C'est là que je me suis dit que cela ne pouvait être que Buckley. Il aurait dû être en septième année, l'année dernière mais il avait disparu de la circulation au cours de l'année scolaire. On l'avait retrouvé à la une des journaux, associé à un massacre de moldus dans le sud de l'Angleterre. Cela avait surpris énormément de monde et il aurait dû être envoyé à Azkaban mais il avait une nouvelle fois réussi à disparaître ... Sauf qu'aujourd'hui, il était devant nous et il pouvait être considéré comme très dangereux.
▬ j't'ai reconnu, buckley. laisse-nous partir, on n't'a jamais vu ... dis-je fortement en direction d'Hansford pour qu'il comprenne que s'il nous laissait filer, jamais personne ne saurait qu'il était à Pré-au-Lard aujourd'hui.
En temps normal, je n'aurai peut être pas dit ça mais là, j'avais Sonia avec moi et je ne pouvais risquer sa vie. D'ailleurs, inconsciemment ou non, j'avais serré plus fort sa main dans la mienne et je l'avais attiré derrière moi, au cas où il viendrait à lancer un sort,

Le membre 'Sonia Adamson' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'le dé ' : 3

Sonia fut plus rapide que moi au niveau de son lancer de sort. C'était moyen pour mon orgueil de mâle protecteur mais disons que je n'avais pas trop l'occasion d'y penser, là, tout de suite, maintenant étant donné que nous étions en train de nous faire attaquer par un cinglé qui était réputé pour ne jamais laisser personne filer. Le protego de Sonia était parfait.et arrêta le sortilège d'Hansford sans problème. Je profitai de la déconcentration du mangemort pour brandir ma baguette dans sa direction.
▬ EXPELLIARMUS ! criai-je au visage du jeune homme dans l'espoir de lancer un sort puissant, et également afin d'essayer de nous faire repérer par le bruit.
Dans cette ruelle sombre, il n'y avait personne et c'était très rare que quelqu'un passe par ici. La seule personne qui aurait pu faire attention à nous venait d'être torturée par Hansford et il allait être difficile de la faire venir ici, surtout avec la frousse que le mangemort avait du lui coller. Pauvre vieillard, pauvre nous, être là au mauvais endroit au mauvais moment.
Avant de voir le résultat de mon sort, j'attrapai maladroitement la manche de Sonia et l'attirai contre un mur. Nous nous cognâmes contre une grande porte de bois rouge, avec un heurtoir d'or en forme de tête de lion en son centre. J'essayai d'actionner la poignée de la porte mais celle-ci resta close. J'attrapai alors vivement le heurtoir et me mettait à cogner contre le bois, sauf que personne ne daigna nous répondre. D'ailleurs, la ruelle était devenue rudement silencieuse ...
▬ qu'est ce qu'il fout ... il est où ?...

hj, honey :

Le mangemort avait disparu de la circulation, à notre grand étonnement. Mon coeur battait encore la chamade comme s'il s'était mis à devenir batteur pour le groupe des Johnny Tournedisk. Je fis un pas dans la rue, regardai à gauche, puis à droite, il n'y avait personne. Je retournai vers Sonia et enfilai ma main dans la sienne avant de la prendre dans mes bras.
▬ tu vas bien ? rien de casser ? bordel, j'ai eu la trouille de ma vie ... lui avouai-je avant de la serrer plus fort contre moi.
Puis je me reculai doucement, l'esprit légèrement troublé par la situation. Et si c'était le bon moment ? J'avais failli la perdre à l'instant même, j'avais eu peur de la perdre, d'ailleurs. Sonia était mon amie depuis tellement longtemps que j'aurai pu me sacrifier pour elle, sans aucun doute. Et maintenant que je plongeai mon regard dans le sien, je remarquai à quel point elle était jolie, à quel point elle était gentille, douce, faite pour moi. C'est pourquoi, sans même pouvoir réellement me contrôler, j'attrapai son visage entre mes mains et déposai brusquement mes lèvres contre les siennes. Alors, ce fut l'explosion à l'intérieur. Des milliers de sensations me submergèrent aussitôt, la joie tout d'abord, l'excitation du premier baiser entre nous, la peur de s'engager avec Sonia alors qu'elle était mon amie depuis longtemps, le risque de tout gâcher entre nous deux, l'envie folle de l'embrasser encore et encore, le regret si jamais elle venait à me repousser, à ne pas ressentir la même chose que moi à son égard ...
Je reculai alors mon visage du sien, sans sourire, l'air surpris moi même de mon geste. Comment allait-elle le prendre ? Comment allait-elle réagir ? Si elle ne voulait pas de moi, soit, j'allais jouer la carte de l'homme paniqué par la situation qui avait perdu l'esprit, voilà tout.
▬ je ... désolé.

▬ tu ... tu rigoles ? c'était ...
Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque Sonia commença sa phrase. Un sourire de soulagement en remarquant qu'elle n'était pas contre l'idée que je l'embrasse. Mais ce sourire se transforma bientôt en grimace de peur alors que je voyais le rayon vert se fracasser contre le lampadaire et le briser en deux. J'attrapai aussitôt Sonia par l'épaule et la coinçai contre la porte. Sauf que l'espace séparant la rue et la porte n'était pas assez grand, je n'étais donc pas à l'abri. C'est donc en toute logique que je me reçu l'énorme bout de ferraille noir sur l'épaule et que je m'écroulai au sol, dans un hurlement de douleur.
Mon épaule était coincé sous le poids du lampadaire et il fallait avouer que je voyais des étoiles à la place du visage de Sonia. Et pour être encore plus franc, des larmes apparurent aux coins de mes yeux tant la douleur était atroce. Je ne pouvais plus bouger, j'étais coincé et la souffrance m'empêchait de répondre à Sonia qui tentait par tous les moyens de faire bouger ce tronc de ferraille qui me bloquait à terre.
▬ courage, on va trouver une solution ... me dit-elle au bout d'un moment en attrapant ma main encore valide, sachant qu'il m'était impossible de bouger rien que le petit doigt de l'autre main.
Je serrai les dents et une larme s'échappa du coin de mon oeil pour venir s'écouler le long de ma joue. Heureusement, quelqu'un vint à mon secours, je reconnu Tybalt et, sachant qu'il était en formation d'auror, mon inquiétude se dissipât quelque peu ... Avant de reprendre place rapidement alors que mes deux amis bougeaient le lampadaire, m'écrasant encore plus l'épaule. Plusieurs fois, je poussai des cris de douleurs à donner la chair de poule alors qu'ils réussissaient à grand peine à me sortir de là. Puis, au bout de quelques minutes, ils me dégagèrent le bras et la souffrance n'en fût que plus atroce. L'os de mon épaule était cassé et, n'étant plus sous la pression du fer, il pouvait bouger à sa guise sous ma peau.
Tybalt m'attrapa par l'autre bas et me remis sur pied alors que je chancelai encore, des étoiles plein les yeux et la tête dans le brouillard, à deux doigts de m'évanouir pour de bon. Sonia me soutenait de l'autre côté tandis que le futur auror déchirait sa chemise pour moi.
▬ m ... merci vieux ... j'ai fini par dire en passant la manche de mon pull sur mes yeux afin d'effacer toute trace de larmes. tu ... sonia, tu n'as rien eu ? continuai-je en crispant la mâchoire alors que l'on se dirigeai vers l'entrée du château.

Je gratifiai Tybalt d'un léger sourire alors qu'il disparaissait, ma main serrée contre mon bras, comme pour le retenir si jamais il venait à se déboîter et se décrocher de mon épaule. La douleur était rude et j'avais l'impression d'avancer à la vitesse d'un escargot alors qu'on se dirigeait vers l'infirmerie. Ma tête s'embrouillait, comme si le bon lit douillet qui allait m'accueillir chez madame Pomfresh reculait à mesure que j'avançai. Mes genoux fléchirent légèrement et je me raccrochai à la main de Sonia qui, toujours, me soutenait. Un nuage gris passa devant mes yeux alors que je sentais ma force s'envoler. C'était encore si loin ... Allais-je tenir jusqu'au bout ? Moi qui n'étais pourtant pas des moins courageux du monde, il fallait avouer que subir une telle douleur à seize ans, c'était dur.
Alors, arriva un prof qui, remarquant la mauvaise position dans laquelle nous nous trouvions, avait accouru pour voir ce qui se passait. Voyant mon bras ensanglanté et mon visage blanc comme un linge, il remplaça Sonia pour me porter jusqu'à l'infirmerie. Et c'est là que je perdis connaissance. A mon réveil, j'étais dans un lit d'infirmerie, entouré de Sonia et de madame Pomfresh.

sujet clos. ♥