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| Un autre regard... [Minerva] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Mar 17 Mai 2011 - 17:25 | |
| Emmurée en elle même, la fraîcheur printanière du papier peint des murs de la vieille bâtisse n'apaisaient guère les tourments de la jeune enfant et le rose tendre mêlé à l'ivoire pâlissant des rideaux assombrissait un peu plus l'ombre misérable qu'était ce corps recroquevillé sur un lit défait. Le regard hagard, le teint livide et maladif, la bouche privée de ses couleurs et sa chevelure rousse défaite, toute emmêlée et folle appartenaient bel et bien à Minerva Moon. L'adolescente, en ces heures sombres, refusait de s'alimenter depuis la veille et ses yeux rouges et bouffis de tristesse et d'horreur regardaient dans le vide à la recherche d'un quelconque secours. Morgan Moon avait passé toute la nuit auprès de sa fille mais avec le chant du coq et l'apparition fragile d'un soleil timide ses obligations l'avaient obligées à laisser la jeune fille à ses grand-parents. Étendue sur le lit de la petite chambre aux murs d'un rose très clair où des fleurs de diverses couleurs s'épanouissaient sur le papier peint, Minerva se laissa doucement faire par l'elfe de maison de ses grand-parents qui lui apportait de la nourriture, des boissons chaudes, des vêtements propre. Pourtant l'adolescente, si coquette et encline à se laisser dorloter, refusait de quitter le vieux pyjama gris dont le pantalon devenu trop court laissait apparaître ses fines chevilles blanches et les ongles de ses petits pieds vernis d'un rouge vif.
Minerva en était à cet état de faiblesse, ombre d'elle même et sans se douter une seule seconde que l'homme qu'elle plaçait au-dessus de tous, l'image même de la perfection à ses yeux, l'idole et le dieu de ses jeunes années avait participé à cette ignominie. Elle l'ignorait et en son cœur Marcus était encore vierge de tout soupçon. Seule la présence de sa mère et ses deux meilleurs amis lui faisait défaut mais tout s'était passé si vite et avec une telle intensité qu'elle n'en gardait qu'un vague souvenir tel un affreux songe dont on souhaite ne jamais garder la trace vivace. Certainement Hannah et Sura elle même étaient déjà au courant mais Demetrius restait à Poudlard, Minerva subitement envolée, disparue dans une brume de mystère. Toutefois, et malgré tout, Miss Moon avait plus que jamais une confiance aveugle en le directeur de Poudlard. La jeune fille dont l'esprit vif et intelligent se serait inquiété, interrogé de ce sinistre meurtre en temps normal n'était pas en état de se poser les bonnes questions et c'est dans cet état lamentable, défaite et éperdue de remords, vêtue d'un vieux pyjama gris souris qu'elle entendit frapper trois coups brefs à la porte de la chambre.
Un vieil elfe aux oreilles tombantes, le dos courbé par la servilité et la pitié ouvrit lentement la porte qui laissa pénétrer dans la pièce aux rideaux tirés Marcus Shipton dont la mine fatiguée trahissait un secret malsain. Pourtant ce fût comme un rayon de lumière dans cette semi pénombre et Minerva, qui quelques secondes plus tôt avait enfoui son visage horrifié dans l'oreiller mou, se redressa, ses longs cheveux roux répandus sur ses épaules et son dos en une masse informe et d'une voix cassée par la fatigue et le choc dit simplement :
- Marcus, c'est toi ? C'en était fini de ses manières, de ses sourires charmants et de ses minauderies, une toute autre jeune fille faisait face au mangemort. |
| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Mar 24 Mai 2011 - 16:12 | |
| A bientôt seize ans Marcus Shipton n'avait pas changé, il était le cousin chéri, adoré, admiré de Minerva qui le voyait encore avec les yeux d'une enfant de six ans à la fois impressionnée et curieuse de percer le mystérieux reflet immobile des iris clairs de ce sorcier. Pourtant Marcus Shipton ne correspondait pas à l'image qu'elle s'en était faîte, et aussi influent qu'il soit les années à venir prouveraient qu'il ne pourrait modeler à sa guise la pureté d'âme de sa jeune cousine. Mais en ce jour malheureux, confinée à l'intérieur de cette chambre d'enfant dont les peintures mièvres ne collaient plus à la réalité, la seule présence de Marcus suffisait à apporter un peu de lumière sur les traits éteints de l'adolescente. A ses côtés elle redevenait la brebis innocente, la prêtresse aveugle d'un faux dieu qui accueillait sa visite avec d'autant plus de reconnaissance, de gratitude et de joie qu'elle en ignorait les véritables raisons. Il était là et bien que son visage n'exprime aucun remords, aucune compassion, l'odeur familière de livres du libraire, la clarté impassible de son regard bleu et la vision lumineuse, rousse et blonde de ses cheveux réconfortait la jeune fille.
Malgré son état Minerva attrapa d'une main blanche les lettres de son meilleur ami, Demetrius qui éparpillées sur son lit s'accumulaient et auxquelles elle ne trouvait pas la force de répondre. D'ailleurs non seulement la serpentarde ne trouvait pas en elle la ressource nécessaire mais elle redoutait à chaque heure qui défilait son retour à Poudlard. Réunies en un petit tas de papier froissé, elle les rangea dans le tiroir de la table de chevet. Camarades de classe, amis très tôt pour le meilleur et pour le pire, Demetrius et Minerva étaient proches voisins et leur amitié solide était bien connue des membres de leur famille respectives.
- Je suis venu pour voir comment tu allais. J'ai ma réponse... Minerva leva ses yeux rouges de fatigue et de larmes vers son cousin avec au fond de ses iris troublés le spectre ressuscité de la fillette de six ans qui buvait ses paroles. La jeune fille couva de son regard épuisé chaque geste de son cousin, sa curiosité titillée par le livre qu'il posa sur sa table de chevet.
- La littérature permet de recentrer son esprit et de faire le ménage dans ses pensées. Ce livre m'a aidé à une certaine époque, j'espère qu'il aura le même pouvoir sur toi.
Du fond de son cachot, prisonnière de sa propre souffrance, la rouquine accueillit ce modeste livre dont la couverture n'exprimait aucun faste avec un bouleversant sentiment de gratitude. De chaudes larmes jaillirent de ses yeux qu'elle essuya avec un mouchoir, incapable d'exprimer à son cousin tout le réconfortant qu'il lui apportait. Magnifié, Shipton lui apparaissait comme un être doté d'une grande sensibilité, capable de deviner ses émotions et lui apporter tout le réconfort dont elle avait besoin sans se perdre en de stériles discours. Sur la couverture, en toute simplicité, et c'est souvent là le gage d'une grande qualité car à quoi bon des lettres d'or, des écritures recherchées lorsqu'un titre, qu'un nom suffit à garantir la grandeur pérenne d'une oeuvre, la profonde pensée d'un homme ? Simple, comme une évidence, le titre " Les chroniques d'un sage en apprentissage " retinrent toute l'attention de Minerva.
- Ta grand-mère m'a dit l'essentiel. Je ne veux pas t'obliger à revivre ce que tu as vécu mais si tu veux me le raconter... Certains disent que ça permet de creer une distance. Visage baissé, tout sourire quitta les lèvres de l'adolescente. A nouveau elle hésitait. Aucun mot ne pouvait décrire ses émotions, tout langage serait vain et pourtant... Elle sentait en cet instant de profonde solitude une porte s'ouvrir, et depuis son cachot la sorcière apercevait l'éclat doux et lumineux d'un puits de lumière faire chavirer son coeur. Et cette lumière, d'or et d'aurore, Marcus en était la source, le piège fatal vers lequel elle s'acheminait doucement, aveuglée par son amour sans bornes car il lui tendait sa main, lui offrait de partager sa souffrance.
- Quand j'essaie de dormir je vois son visage lâcha enfin Minerva, sa voix tremblante d'émotion, attirée dans les filets de son cousin. Elle coula un regard vague, absent vers le livre et puis, par une alchimie secrète, ses iris bleus teintés de vert croisèrent ceux d'un bleu glacial de Marcus. Dès lors elle se sentait prête à se confier à ce sorcier en qui elle avait toute confiance. |
| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Lun 6 Juin 2011 - 13:44 | |
| Minerva l'ignorait encore car cette certitude, cette voie inédite de son destin tumultueux, torturé et flamboyant à l'image de sa génération, se décidait en ce jour même, Sybil Vane, même depuis les vastes et inconnues limbes funestes continuait d'exercer son influence. Ironie du sort, ce même sorcier qui essayait d'amener pas à pas, sans heurts ni violences une âme aussi pure et un sang aussi fort en magie à rejoindre les rangs indécents des fossoyeurs de la communauté magique contribuait par ses missions à éloigner de lui sa cible. Mais Minerva, aveuglée par son admiration, l'amour sans bornes et le halo incandescent, intouché et idôlatré depuis l'enfance se laissait prendre dans les filets subtils, la toile invisible et soyeuse d'une araignée maligne. Dans ses yeux clairs et froids, là où il n'y avait que mensonge, traîtrise, vice et fange la jeune fille y voyait la délicatesse d'une âme toute en retenue et trompée, menée en bâteau, c'est un réconfort digne et stoïque qu'elle puisait au fond de ce lac immobile et presque translucide.
Le temps lui filait entre les doigts depuis ce tragique instant. A la fois mystérieux et malicieux, vicieux et sournois, mais au fond complètement indifférent à ses soucis. L'élégant libraire avait choisit le bon moment pour venir tisser sa toile autour de sa jeune et fragile cousine. Entre Marcus et la grand-mère de Minerva les relations étaient comme toujours au beau fixe, Vesta n'était pas sans ignorer l'attachement profond de sa petite-fille pour son neveu et croyant bien faire l'avait invité à passer. Morgan Moon appréciait de moins en moins son cousin Marcus, et pour cause, loin d'être aussi aveugle que sa fille, la mère voyait bien en quelles eaux troubles il essayait de l'entraîner. Nul doute qu'une rencontre entre Marcus et Morgan, en particulier en une telle occasion, n'eût été d'une politesse glaciale.
- Est-ce que tu la connaissais ? Si tu conserves des souvenirs d'elle vivante, ça pourrait être plus facile de t'en détacher. Par contre, le risque dans le cas inverse, c'est que la seule image que tu es d'elle fasse qu'elle devient l'image même de la mort. C'est normale que cela te hante. Nous sommes tous hanter par la mort. Le regard clair de son cousin transperça tel une flèche d'un bleu arctique l'esprit de rouquine et ses paroles, du restes non dépourvues de bon sens, agirent tel un onguent doucereux, insidieux qu'elle ne sentait pas mais qui pénétrait lentement sous la peau fine et d'ivoire. Malheureusement l'effet inverse se produisit car le seul souvenir vivant qu'elle gardait de Sybil Vane n'avait rien de glorieux et c'est une Minerva emplie de remords, pâlissante et sanglotant entre deux hoquets qui accepta volontiers le mouchoir tendu.
- Mais ce n'est pas la mort en elle-même qui t'empêche de dormir. C'est la peur, n'est-ce pas ? Habile, le libraire devinait sans difficulté les pensées de sa jeune cousine. La mort Minerva y avait été confrontée très tôt et par la force des choses contrainte à l'accepter mais ce qui aujourd'hui la terrifiait ce n'était pas cette inéluctable fatalité mais plutôt la brutalité, l'injustice et surtout ce sentiment oppressant qui la rongeait de l'intérieur.
- Oui, articula péniblement la rouquine, on ne se parlait pas beaucoup mais... Les mots restaient bloqués et un mélange de honte, de pudeur et de frayeur nouaient sa langue, Minerva se moucha bruyamment, ses yeux à nouveau gonflés et rouge, le regard fuyant lorsqu'elle se décida à cracher le morceau d'une voix tremblante de terreur, Elle avait des dons de voyance! Et maintenant j'ai peur que toutes les horribles choses qu'elle ai prédit ne se réalisent! J'ai été tellement affreuse avec cette pauvre fille! |
| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Ven 10 Juin 2011 - 17:03 | |
| Minerva était loin de se douter de la vérité. La jeune femme, sans le savoir, apportait donc de précieuses informations à son cousin. Sous chaque question, derrière chaque attitude qu'elle interprétait mal se cachaient les intérêts non pas d'un parent aimant mais bel et bien ceux d'un criminel. Marcus Shipton n’était pas l’auteur du terrible sortilège impardonnable, mais par sa présence, par son association avec un être aussi détestable que Bellatrix Black il se rendait complice du meurtre d’une innocente victime dont le seul crime était de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
- La voyance est peu fiable, et instable. Tu as dû la prendre pour une folle et elle l'était certainement un peu, tous les voyants le sont plus ou moins. Tu n'as pas à te sentir coupable pour avoir pensé ça. La jeune sorcière avait longtemps douté des dons de Sybil Vane, mais par un mystérieux concours de circonstances dont la rouquine ignorait tout elle avait vu, de ses propres yeux, enfin, si l’on peut appeler ça voir une partie de son futur. Tout était si fort, si réaliste qu’elle en était convaincue et cette vision, cette terrible vision rejoignait celle de Miss Vane. Seule l’interprétation différait.
- Je crois qu’elle avait vraiment des visions articula péniblement Minerva tout en tamponnant ses yeux rouges de larmes et de fatigue avec un mouchoir propre. Le lit en était recouvert. La jeune fille ne voulait pas y penser, d’ailleurs elle ne s’était jamais confiée à quiconque sur la teneur de sa propre vision, mais si c’était vrai, si tel était son destin, alors pourquoi éprouvait-elle une peur si absolue ? Jamais elle ne trouverait la force nécessaire pour braver tous ces dangers, duper son monde, trahir des amitiés et flirter d’un camp à un autre. Non, ce ne peut être la future moi pensait l’adolescente.
- Si tu as entendu certaines de ses prédictions, tu te trouves mieux armée que la plupart des gens pour réfléchir à comment aborder cet avenir. Mais les dons de voyance sont inutile pour se rendre compte que de grands bouleversements se préparent. Est-ce qu'elle avait prédit ça propre mort ?
Son corps et son esprit étaient trop malades pour réellement saisir toute la profondeur des paroles de Shipton. L’épuisement dominait la jeune fille, et d’ailleurs cela se voyait au cernes qui se creusaient sous ses yeux, ses cheveux hirsutes, tout emmêlés qui retombaient en une crinière rousse et à la ligne affaissée de ses épaules. Minerva ne comprit pas tout de suite, tout s’embrouillait, bien que la présence de Marcus soit un bonheur elle se sentait déjà prête à dormir ou encore à pleurer.
- Non ! s’écria enfin la jeune fille, interloquée qu’il puisse lui poser une telle question. Un bref instant elle retrouva toute sa vivacité d’esprit, et son œil clair transperça Marcus, brillant d’incompréhension et de suspicion, mais la seconde suivant, elle sombra à nouveau dans un état léthargique et ajouta mollement, Oui, tu as surement raison. Je devrais peut-être écrire quelque chose à ses parents ? |
| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Dim 19 Juin 2011 - 14:35 | |
| Jusqu'à quel point, et surtout combien de temps encore l'amour de la jeune fille l'aveuglerait ? Combien de jours, de mois, d'années avant qu'elle n'ouvre les yeux et découvre la véritable nature du sorcier ? Elle se laissait manipuler sans en avoir conscience, préférait magnifier Marcus, conserver précieusement l'image parfaite du cousin, ce modèle dont elle ne se lassait jamais et qui constituait un des repères essentiels. Figure masculine, il s'imposait sans peine, placé au-dessus de tous. Aucun sorcier dans l'entourage de la jeune Minerva n'avait autant d'influence. Pas même son oncle Alphard au tempérament d'acier, celui considéré comme le digne descendant des Moon et encore moins le grand-père. Tous supplantés par Marcus Shipton, l'adolescente ne voyait pas le piège dans lequel elle se lovait avec délectation.
-Si tu trouves quoi leurs dire et que cela te soulage d'un poids, oui. Il n'y avait rien à dire, aucun mot ne pouvait apporter un peu de réconfort à cette immense peine et pourtant, elle se sentait si coupable envers Sybil Vane que cette idée lui soulageait la conscience.
- Dans ce cas je devrai peut-être leur écrire dit-elle, le regard tourné vers Marcus dans l'espoir d'y lire une réponse.
- Tu es épuisée Minerva. Il faut que tu te reposes pour de bon. Je ne me permettrait pas de te dire que cela éclaircira les choses. Ce qui est sombre reste sombre. Il avait raison. Le silence l'avait épuisé car sans s'en rendre compte parler lui procurait un certain soulagement mais le silence, terrible de vérités, lui rappelait à quel point elle se sentait seule dans cette épreuve. Minerva lui lança un regard brillant de reconnaissance, touchée qu'il s'inquiète de sa santé. Mais tu ne dois pas te laisser dévorer par tous ça.
- Oui, tu as raison répondit l'adolescente de sa voix éteinte et elle s'allongea sur le lit, recroquevillée, le visage tourné vers Marcus, elle observait son cousin, s'imaginant qu'il veillait sur elle.
- Je ne veux pas te fatiguer d'avantage Minerva mais je t'avoue que ces histoires de visions sont très intrigeantes. Est-ce d'autres personnes sont au courant ? La voix de Marcus se transformait mais l'esprit de sa jeune et influençable cousine était trop cotonneux pour qu'elle en perce le secret malsain. Ce timbre l'apaisait, elle y retrouvait l'intimité, la complicité des moments partagés avec le libraire passionné. Toutefois elle ne comprenait pas le sens de ses derniers mots et répondit, pensant bien faire :
- Grand-mère m'a interdit de parler de tout ça à quiconque, elle a dit que ça pourrait nuire aux Moon. Dumbledore m'a personnellement assuré qu'il n'y aurait aucune fuite... Est-ce que... Est-ce que je devrai leur obéir, faire ce qu'ils me disent Marcus ? Son regard humide suppliait Shipton de lui apporter une réponse, ce secret était trop lourd pour ses frêles épaules et sa sensibilité à fleur de peau menaçait de tout dévoiler. Une fois de plus Marcus pouvait mesurer toute l'ampleur de son influence. |
| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Mar 28 Juin 2011 - 12:54 | |
| HJ = OH MY GOD OH MY GOD OH MY GOOOOOD ton avatar du moment....
Après un tel choc envoyer la pauvre Minerva se reposer quelques jours entre les mains expertes de médicomages de Sainte-Mangouste n'aurait pas été un luxe, mais pour les Moon, en particulier les grands-parents, il était hors de question que l'affaire s'ébruite. La jeune fille se trouvait donc consignée entre ces murs, à la fois prisonnière et protégée parcette vieille sorcière aux boucles grises qui préparait dans sa cuisine avec le plus grand soin une potion. Par chance Vesta Moon, la grand-mère, avait acquis lors de ses études à Poudlard de solides bases en potions et autres onguents, la jeune femme de 17 ans aurait pu à l'époque entamer une brillante carrière de médicomage mais sous la houlette de parents inflexibles elle épousa un Moon. Coupée dans son élan, la jolie Vesta trouva par chance en la personne d'Ambrosius Moon un époux galant et conciliant qui lui octroya de précieuses libertés. Avec le temps, et bien qu'ils ne l'aient jamais avoué, ce qui au départ était un pur arrangement se transforma en des noces harmonieuses et solides.
Minerva craignait ses grands-parents, non pas en raison d'un comportement exécrable ou d'une méchanceté sans bornes, mais pour ce qu'ils étaient, à savoir deux sorciers issus de très respectables lignées dont les carnets d'adresses respectifs étaient noircis de personnages d'ombre et de lumière. Elle le savait au plus profond d'elle même, Morgan, sa mère n'était pas de taille à lutter contre cette véritable institution. La renommée grandissante de la trentenaire rousse n'y pouvait pas grand chose car son indépendance financière, chèrement acquise ne tenait à pas grand chose.
- Je pense que... La jeune fille observa son cousin Marcus, le cou tendu pour mieux se désaltérer à la source mensongère de ses lèvres. Il avait l'air si concentré, presque nerveux qu'elle ne pouvait s'empêcher de deviner une réelle importance dans ses propos et prenant cela pour une affectueuse prudence, son petit coeur se mit à battre plus fort dans l'attente de ces paroles.
Ce fut cet instant que choisit Vesta Moon pour toquer à la porte. Toujours élégante, la jeune mariée de dix-sept printemps n'avait pas perdu ses manières éduquées et l'on devinait derrière chaque geste un raffinement ancien, strict mais pourtant en apparence si naturel. Les trois soeurs, Morgan, Meredith et Merope avaient hérité de l'élégance de leur mère et Minerva, malgré son état pitoyable possédait en elle aussi cette grâce héréditaire. Vêtue d'une robe simple mais parfaitement taillée, Vesta fit son entrée avec un plateau.
- Oh, je ne voulais pas vous interrompre, je me suis juste dit que tu prendrais bien un tasse de thé Marcus ? Et ma chérie, c'est l'heure de ta potion. La vieille dame adorait son neveu Marcus, ce qui n'était un secret pour personne. Habilement, la tante du libraire avait contribué à asseoir son autorité auprès de la jeune Minerva. Au courant du froid entre sa fille et son neveu, la sorcière favorisait Shipton qu'elle jugeait digne de ses ancêtres en tous points.
- Oui grand-mère répondit Minerva d'une petite voix en se redressant péniblement. Une fois installée, elle laissa sa grand-mère s'approcher qui en profita pour ajuster les oreillers dans son dos avec douceur.
- Tu tombes parfaitement bien, comme toujours. Je m'apprêtais à donner à Minerva un conseil et ton avis ne sera pas de trop. Elle semble avoir vu et apprit des choses très graves... Je pense que le plus sage serait que des personnes susceptibles de savoir comment la protéger soient dans la confidence. Dumbledore est un grand sorcier mais il a des centaines d'élèves sous son aile, le risque est trop grand qu'il se fasse dépasser par les évènements.
Avalant de travers sa potion, ses yeux s'emplirent de larmes tandis qu'elle toussait, un mouchoir devant sa bouche. Les deux Moon lancèrent un regard paniqué à Marcus, toute leur attention soudain accaparée par le libraire.
- Par Merlin mais c'est affreux Marcus! s'écria Vesta, puis passant une main dans les cheveux de sa petite fille, elle lui dit d'une voix apaisante, Ne bois pas trop vite ma chérie, tiens, prends ce mouchoir puis regardant à nouveau Shipton, elle poursuivit sans laisser la parole à Minerva, Comment en vouloir à Minerva ? Cette pauvre enfant a joué de malchance! Pourtant Poudlard est réputé l'endroit le plus sur, la présence seule de Dumbledore devrait suffire! S'arrêtant quelques secondes, elle considéra d'un oeil absent le visage de Minerva se décomposer lentement, Oh tu as raison! J'ai toujours reconnu à Dumbledore des qualités indéniables, mais Phineas Black nous aurait été d'un plus grand secours! Lui se serait soucié des véritables sorciers... Dumbledore se laisse abuser trop facilement! Mais comment faire ?! Tu connais Morgan, elle ne jure que par Poudlard!
- Maman commença Minerva mais sa grand-mère l'interrompit d'un regard autoritaire et poursuivit sur sa lancée, Peut-être devrions nous en parler à Lucius ? Il a parfaitement su éviter à Minerva des fréquentations indignes lors de sa première année. Ma soeur Avidia m'a de plus confié qu'il menait une prometteuse carrière au ministère et était appelé à un brillant avenir! |
| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Jeu 21 Juil 2011 - 15:07 | |
| Vesta couvait de ses yeux clairs et pleins d'une douceur féminine sa petite-fille tout en se félicitant d"avoir pensé à Lucius, son jeune neveu.
- J'ai le plaisir de voir de temps en temps le jeune Mr Malefoy. Lucius est particulièrement brillant, et je peux confirmer qu'au Ministère, il va certainement très vite obtenir toute l'influence qu'il mérite, il a déjà gagné le respect de nombre de personnes d'importance. J'ai eu aussi le plaisir de faire plus ample connaissance avec la charmante Narcissa. Je pense effectivement qu'on ne prend pas de grands risques avec un couple aussi intègre.
La sorcière hochait entre deux gorgées sa tête fière. Le regard de Mrs Moon exprimait un mélange sincère d'attachement, d'admiration et de fierté sans bornes. Il en était toujours ainsi lorsqu'il s'agissait de ses neveux pour qui elle savait être une tante bienveillante. Ses doigts fins dans la chevelure orangée de Minerva, Vesta tournait son visage vers Marcus lorsqu'elle répondit sur ce ton affectueux qu'il connaissait bien :
- J'ai toujours dit à Avidia que son petit Lucius atteindrait des sommets! Petit déjà il était différent des autres enfants de son âge, ses parents lui ont très tôt donné le meilleur des exemples et voilà aujourd'hui que ces années portent leurs fruits! N'en déplaise aux mauvaises langues et à tous ces charlatans il est des choses qui ne changent jamais... Jetant un regard compatissant à Minerva, elle ajouta cette fois d'un ton encourageant où une certaine fierté perçait, Ma petite Minie a déjà eu l'occasion d'être présentée à Narcissa et je n'ai eu que des échos bienveillants. Un modèle aussi digne ne peut être que bénéfique à une jeune fille.
- Je peux me charger de mettre Lucius au courant de l'essentiel pour qu'il puisse voir de son coté discrètement au Ministère ce qu'il est possible de faire pour que tu puisses dormir un peu plus en paix Minerva... Quels détails pensez-vous qu'il a besoin de savoir ?.
Tenue à l'écart de la conversation par les deux adultes, la jolie rouquine, bien qu'au centre de toutes leurs manigances n'avait pas eu son mot à dire. Elle se taisait, trop hébétée par tout ce qui se disait, dépassée par des évènements dont elle était une victime collatérale. Ce fût comme une décharge électrique, le temps d'un battement de cil son regard étincela de colère en se posant sur sa grand-mère, agacée du mouvement hypnotisant de ses doigts agiles mais très rapidement cette flamme s'éteignit, étouffée par les effets de la potion.
- Mais si je rejoins pour une fois Morgan sur un point, c'est sur le fait que tu dois retourner à Poudlard. C'est là-bas qu'est ta place d'élève et non seulement ce qu'il te reste à apprendre est essentiel, mais c'est aussi le meilleur moyen pour toi de retrouver un semblant de vie normal. Même si je comprend que ta grand-mère veuille te garder près d'elle...
La rouquine entendit de loin les dernières paroles de son cousin, elles ne lui parvenaient que très faiblement. L'adolescente luttait pour ne pas clore ses paupières mais elle se sentait sombrer, irrésistiblement attirée par l'oreiller et le crâne à la fois si lourd et vide. Seul un sentiment de colère, de révolte demeurait en retrait mais la voix était trop faible, la potion trop bien maîtrisée pour que sa conscience ne puisse faire entendre son cri d'alarme. C'est d'une voix déjà éteinte qu'elle répondit:
- Tu as raison...
- Vane avait paraît-il des dons de voyance... Peut-être Lucius devrait-il chercher à savoir si elle a été enregistrée au ministère et si auquel cas quelque chose, n'importe quoi a été conservé dit-elle en parlant à voix basse maintenant que Minerva glissait petit à petit vers un sommeil profond, Dumbledore a été le premier à qui Minie s'est confiée, ce qui est bien naturel, mais entre nous, comment faire confiance à un tel sorcier ? Comment savoir s'il ne nous cache pas, à nous, sa propre famille, des détails pour épargner cette Vane ? Le mépris et le dégoût se mêlaient à de l'indignation et une pointe de déception lorsqu'elle osa enfin livrer le fond de sa pensée, Ce n'est qu'un sang-mêlé et ses positions sont honteuses! Je ne comprends plus Morgan, si tu savais comme cela m'attriste de voir ma propre fille être aussi dupe! Pourtant elle a toujours été une gentille fille, souviens toi comme elle était douce et obéissante. Maintenant je ne peux même plus lui donner un avis au sujet de Minie sans qu'elle ne se fâche!
Vesta se laissa aller à un soupir digne d'une tragédienne, les yeux embués par ces confidences et attrapant de ses deux mains douces celle plus masculine et indifférente de son neveu, elle la serra fort et ajouta tout bas, crédule jusqu'au bout:
- Heureusement que je peux compter sur toi mon petit Marcus. La vieille dame s'apprêtait à se confier un peu plus lorsque la porte s'ouvrit à la volée laissant apparaître une Morgan bouillonnante de colère. Sans même un regard pour sa mère tandis que le vieil elfe se tapait la tête contre le mur pour avoir laissé passer une Morgan furibonde, la sorcière lança un regard meurtrier à son cousin et au bout d'une interminable seconde consentit à desserrer ses lèvres.
- Marcus, quelle surprise! Je vois que les nouvelles vont vite lança cette fois la sorcière à l'adresse de Vesta d'un ton perfide qui ne laissait aucun doute sur sa colère et le venin qui lui brûlait la langue, Laisses moi deviner, tu t'ennuies faute de clients ? Alors j'ai trouvé une activité à ta hauteur! Vas donc manigancer loin de ma fille! Vesta s'était soudain dressée, les yeux étincelants de fureur et les deux femmes se défièrent en silence, la grand-mère se postant ostensiblement à côté de Marcus, une main posée sur son épaule. DEHORS! hurla soudain Morgan livide de rage en enjambant l'elfe qui s'était jeté à ses pieds.
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| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Dim 7 Aoû 2011 - 14:37 | |
| Entre les deux cousins le courant ne passait plus. Au fond Morgan avait toujours été agacée par les manières intéressées de son cousin Marcus. La jeune sorcière voyait clair dans son jeu tout comme la douceur de son caractère et son manque de confiance en soi scellaient ses lèvres. Elle n'avait pas même 17 ans mais déjà son regard bleu pétillait d'intelligence et de perspicacité. Ils s'entendaient bien de l'avis général, Marcus était érigé en modèle par ses parents, Mrs Moon en particulier et de son côté Morgan, la jeune, la jolie, la malléable Morgan louée pour sa docilité et ses manières raffinées. La fratrie Moon, plutôt large, comportait un nombre égal de filles et de garçons. Tandis que les héritiers mâles traçaient leur propre voie sans jamais décevoir l'ambition parentale dans le secret, dans la confidence les trois soeurs rêvaient à leur propre destin. Meredith et Merope firent en tous points le malheur de leurs parents. La première épousa un Timms et la seconde un Prewett.
L'étau se resserra autour de Morgan la seule capable de redorer le blason familial. Pourtant le destin lui accorda le temps d'une bref décennie un bonheur presque parfait et puis, un beau jour, retour à Londres avec dans ses bagages une fille, un deuil et des projets en tête.- Content de te revoir aussi chère cousine... Voyons voyons, nous sommes des grandes personnes responsables et nous voulons tous respecter le repos de Minerva, non ? Je suis sûr qu'une discussion calme et posée est possible. Elle se tenait très droite, trop pour être à son aise. Dans sa rigidité toute sa colère explosait. Comment sa mère osait-elle passer au-dessus de ses recommandations ? Furieuse, Morgan fuyait le regard froid de Vesta pour ne pas se répandre en paroles blessantes. Elle savait qu'elle avait agit par amour pour sa petite-fille et dans son esprit manipulé Marcus apparaissait comme une lumière miraculeuse au fond des ténèbres. Minerva pour sa part reposait désormais entre les bras puissants et douillets de Morphée. - N'utilises pas Minerva comme excuse Marcus! cracha de rage Morgan, l'oeil étincelant d'une colère toute en retenue maintenant qu'elle s'était laissée aller à une explosion. Passant comme une tornade, la trentenaire se sentait bouleversée par une rage déterminée, prête à en découdre. Jamais la brouille entre les cousins n'avait atteint un tel paroxysme, mais il la provoquait, il attisait les flammes. Autrefois sa réaction eût été toute autre, mais elle n'était plus la même femme. Sortant sa baguette, bien en évidence, comme pour défier les deux adultes de s'opposer à sa volonté, Morgan se précipita sur sa fille.- Ne crois pas être la seule à te soucier de Minerva, Morgan. Je sais bien que tu tiens à ton indépendance, mais là il s'agit de la sécurité de ta fille. Refuser de l'aide par les temps qui court relève de la folie, voir du suicide... - Est-ce une menace Marcus ?! Touchée en plein coeur par les propos du mangemort, la sorcière qui était penchée au-dessus de la tête rousse de Minerva fit volte-face, livide, l'oeil brillant de fureur, elle semblait maintenant hystérique lorsqu'elle répéta une seconde fois en hurlant, EST-CE UNE MENACE MARCUS ?! OSES! VAS-Y! OSES ET JE TE JURE DE TE RÉDUIRE EN POUSSIÈRE! Elle pointait sa baguette sur le libraire en faisant de son corps une barrière entre Minerva et les deux sorciers. Complètement hystérique, la rouquine se sentait vibrer d'une énergie inédite, prête à transformer Shipton en cafard s'il touchait à un cheveu de sa fille. - Morgan ma chérie je t'en supplie baisses ta baguette s'écria Vesta jusqu'à présent restée en retrait. Stupéfaite par la réaction de sa fille, elle comprit la première la grave erreur de son neveu. Après tout comment pourrait-il comprendre aussi bien qu'elle la peur de Morgan ? D'une voix apaisante, la même dont elle avait usé avec Minerva, Vesta adopta une attitude humble lorsqu'elle s'adressa à sa fille: - Nous essayons simplement de la protéger. Marcus s'est mal exprimé, jamais il n'aurait de telles intentions! Je sais que tu as peur pour elle, c'est aussi notre cas. Allons ma chérie, sois raisonnable. Je vais nous préparer un bon thé et nous en discuterons calmement dans le salon. Ne vous disputez pas aussi méchamment, tu sais bien que ce n'est pas bon pour les enfants. Penses à Mineva. Tu sais bien à quel point elle est attachée à Marcus depuis la mort de son père, ce serait une épreuve trop brutale que de la séparer de son cousin. Combien de fois a-t-il été bienveillant et bon avec elle ? Je sais que tu n'as pas un coeur ingrat ma chérie....- Spoiler:
HJ : Faire un mix des deux pourrait être sympa. Vesta joue sur la corde sensible, je te laisse donc imaginer la réaction de Morgan ^^
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| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Lun 15 Aoû 2011 - 13:47 | |
| Maintenant que Minerva dormait à poings fermés, plongée dans un profond sommeil artificiel les langues des trois adultes se déliaient pour laisser exploser toutes les rancœurs, les malentendus, les griefs passés. Hors d'elle, Morgan Moon se sentait pousser d'immenses ailes, comme soudain libérée d'un poids énorme qui aurait compressé, broyé ses épaules depuis de nombreuses années. La trentenaire se sentait forte, plus forte que jamais et capable de soulever des montagnes. Morgan voyait clair dans le jeu habile de Marcus, il ne pouvait lui cacher ses intrigues car un amour sans bornes ne l'aveuglait pas contrairement à sa fille. Quant aux actes de Vesta ils la révoltaient. Comme dans un état second, à moitié consciente de ses actes, elle sentait bien qu'au fond une limite avait été dépassée. Les douces paroles de sa mère faisaient cependant leur petit effet car Morgan, depuis sa plus tendre enfance aimait sincèrement sa famille et son caractère sensible détestait les disputes. Elle ne saisissait pas tout mais voyait bien où Vesta voulait en venir. Le regard toujours brûlant de colère et de ressentiment elle consentit à ne plus menacer Marcus de sa baguette.
- La seule qui lance des menaces ici c'est toi, Morgan. Nous sommes une famille, quoi que tu en penses, cousine. Lorsque Minerva venait me voir, je l'ai accueillit et j'ai essayé de lui apporter ce dont elle avait besoin, ce qu'elle venait chercher... Marcus touchait là une corde sensible. La rousse n'était pas sans ignorer le rôle crucial que jouait son cousin dans l'équilibre sentimental de sa fille. Sa douce Mimi-jolie-chérie ne lui pardonnerait jamais d'être séparée du libraire, elle qui l'aimait tant pour la figure paternelle pleine de sagesse et idéalisée.
- Marcus a raison renchérit Vesta d'une voix douce, Jamais Minerva ne s'en remettrait. Tu sais comme moi à quel point elle est attachée à lui. Depuis la mort de son père aucun homme n'a autant compté. Marcus a fait tellement pour elle! Toi qui es si fière de ses résultats scolaires crois-tu que notre Minie aurait été si bonne élève si Marcus n'avait pas eu la bonté de lui transmettre tout son savoir ? Veux-tu que Minerva finisse comme ses cousins ? Des garçons surement mal élevés et grossiers...
- TU ESSAYES DE ME VOLER MA FILLE ! ET TOI AUSSI MÈRE ! Vous ne me trouvez plus digne de vôtre famille, ET VOUS ESSAYEZ DE LA RÉCUPÉRER ! hurla Morgan de rage en entendant Vesta critiquer de la sorte sa soeur Merope. Il lui sembla entendre de longues secondes durant l'écho de ses propres paroles tant ses propres paroles la laissaient sans voix. Ce qu'elle pensait tout bas venait d'être hurlé, littéralement craché à la figure de sa mère et de son cousin avec dans sa voix tremblante une aigreur sincère. Prise de court, et certainement choquée par les paroles de sa fille, Vesta ne trouva rien à dire et se contenta de lui lancer un regard indigné. Morgan éclata en sanglots ce qui rendait sa respiration déjà hachée encore plus difficile. Se tenant le visage entre les mains, un ruisseau de larmes baignait ses joues, elle hoquetait, à la fois hystérique et tremblante.
- Je ne veux pas être ton ennemi. Mais sache que si Minerva a besoin de moi, je ne lui refuserai pas mon aide. Finalement je reprendrai bien une tasse de thé, tante Vesta. conclut Marcus avec un calme qui rassura sa tante. Cette dernière, sincèrement touchée par la détresse de sa fille tentait tant bien que mal de faire asseoir Morgan sur un canapé. Vesta n'osait hurler à son tour car après avoir essuyé par deux fois une violente dispute la vieille dame avait derrière elle une certaine expérience.
- Oui bien sur mon chéri, tout de suite, tout de suite répondit précipitamment Vesta en versant du thé encore chaud dans une tasse. Elle en renversa même un peu avant de servir une tasse à sa fille et de la lui porter. Morgan se laissa faire et après de longues secondes d'un silence pesant ce fut Vesta qui rompit le silence la première. Je pensais bien faire Morgan en appelant Marcus. J'étais tellement inquiète pour Minerva, j'avais du mal à la calmer. Personne n'essaie de te voler ta fille, j'ai assez de petits-enfants pour être une grand-mère comblée. Personne ici ne t'accuse de trahir ta famille. Nous avons traversé des moments difficiles, il est vrai que tu as toujours été très proche de tes soeurs mais j'ai toujours su que tu ne ferais pas le malheur de tes parents ma chérie. Minerva a besoin de nous, besoin des relations de notre famille pour être aidée...
Vesta lança un regard complice à son neveu tout en forçant d'un geste autoritaire mais en apparence doux Morgan à boire sa tasse de thé. |
| | | | Sujet: Re: Un autre regard... [Minerva] Mar 23 Aoû 2011 - 19:10 | |
| Les nerfs de Morgan lâchaient. Comme bien des années avant cette scène elle se trouvait dans le salon de ses parents, réconfortée par une mère à la fois rassurante et autoritaire, mais cette fois ce n'était pas le fantôme de son défunt mari qui la tourmentait mais Marcus Shipton, en chair et en os. Et le libraire, bel et bien vivant, était autrement plus redoutable que le souvenir d'un homme aimé. Honteuse de son état, Morgan perdit toute sa superbe aussi rapidement que ses hurlements s'étaient fait entendre. Elle comprenait aussi que toute sa famille, en particulier sa mère, ses frères et ses cousins ne lui permettraient jamais de gérer toute cette sombre affaire seule. Minerva avait beau être sa fille unique, la chair de sa chair mais tout comme elle la jeune adolescente appartenait aux Moon. Plus que jamais sa famille pesait, contrariait son existence.
- Finalement, je suis content que tu sois venu, cousine. Contrairement à ce que tu sembles croire, je n'avais pas spécialement envie d'agir dans ton dos pour les affaires concernant ta fille. Ta mère m'a dit que tu tenais à la renvoyer à Poudlard dès que possible, je suis complètement d'accord avec toi, et je pense que ce sera aussi le choix de Minerva.
Vesta approuvait sans surprise les paroles de Marcus. Sages paroles qui eurent pour effet de ne pas rajouter de l'huile sur le feu. La grand-mère prit la parole la première, signe de sa toute puissance. Le véritable centre de gravité des Moon c'était elle, Vesta, la jeune épousée issue d'une autre famille devenue après des années la matriarche. Ambrosius Moon, sorcier effacé, réservé et peu bavard se contentait de faire confiance à sa femme pour tout le reste. Autrement dit elle gouvernait sa petite famille convaincue d'agir pour le bien des siens.
- Elle y retrouvera ses amis, cela lui changera les idées. Et puis Minerva ne peut pas indéfiniment se terrer dans sa chambre, refuser de manger et boire des litres de potion! Avec plus de vigueur la grand-mère ajouta, Toi aussi Morgan tu dois te ressaisir! Si tu te montres faible comment protéger ta fille ? J'en ai assez de toutes ces disputes. Sa voix s'adoucit comme pour mieux distiller son poison et ainsi tenir sa fille par son point faible: les sentiments. Tu sais comme j'ai eu ma part de malheurs, pourquoi vous déchirer alors que vous voulez la même chose ? Minerva n'est plus une enfant, il est temps pour elle de grandir.
- Elle n'a que 15 ans! s'écria Morgan, la voix chevrotante, à la fois inquiète et scandalisée que Vesta ne considère plus Minerva comme une adolescente. Elle n'est pas en âge d'affronter l'extérieur!
- Tu te trompes Morgan répondit Vesta calmement, Minerva a manifesté dès le plus jeune âge des dons magiques supérieurs aux enfants de son âge. Je ne compte même plus le nombre de fois où ses caprices ont été difficiles à maîtriser. Ses résultats scolaire sont plus que satisfaisants et je suis certaine qu'être si proche de Marcus en a fait une sorcière plus douée que les autres.
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