Mathilda était assise au bord du lac, contemplant le paysage.
C'était le crépuscule et les couleurs de la lumière rasante illuminaient les collines alentours....

Elle aurait pu comparer la beauté du paysage à un tableau impressionniste...

Mathilda reprit la lecture de son livre favori.. elle l'avait lu au moins dix fois.. mais à chaque fois qu'elle le parcourait, la jeune fille était envahie de bien-être, d'un sentiment de liberté, d'envies d'aventures...

A mesure que les mots défilaient sous ses yeux, elle en imaginait chaque arbre, chaque flocon, chaque rivière....

Chaque mot résonnait en elle comme un écho à ce qu'elle voulait vivre ....

C'était le meilleur moment de sa journée, paisible, reposant, onirique....

Lorsque....

Elle entendit des pas qui venaient dans sa direction..
Ainsi sa contemplation serait troublée...

Elle leva les yeux et vit un jeune garçon se tenir près d'elle. La première chose qu'elle vit fut son écharpe verte et argent.
C'était un serpent qui venait perturber sa tranquillité.

Toutefois, il avait un air détaché, les cheveux rendus sauvages par la brise et il lui avait adressé un bonjour des plus timide.

C'est donc avec légèreté qu'elle le lui rendu, un seul mot:

- Bonjour

Et ils se regardèrent un instant sans dire un mot de plus.

Lorsqu'il enleva ses lunettes, elle pu enfin apercevoir les yeux clairs du jeune homme.. Il était joli garçon.. Il avait l'air plus grand de quelques centimètres mais semblait plus jeune.

Il lui adressa quelques mots qui semblaient lui avoir été comme arrachés. Si il n'avait pas été intéressé par le livre qu'elle tenait, il ne lui aurait jamais adressé la parole, cela elle en était certaine.

Elle le fixa et lui répondit:

- Oui, "Into the wild", ode à la nature, la liberté, l'aventure...
Enivrant...

- Si tu le voulais, il faudra attendre que je le finisse.. A moins que tu te joignes à moi et que je t'en fasse la lecture ....

Elle sourit intérieurement, lui qui avait l'air si solitaire, farouche...

A sa réponse, Mathilda se referma légèrement... Après tout, à quoi s'attendait elle avec un garçon vert et argent..
De plus, lui semblait encore plus solitaire...

- Bien sûr la liberté s'apprécie lorsqu'on est seul...
Écoute, je te donne ce livre si tu me donnes les raisons qui te poussent à me le réclamer ainsi....

Au moins, la jeune fille saurait à qui elle avait affaire...
Si ce garçon aimait tant ce livre.. autant qu'elle-même l'appréciait.. Il s'entendraient probablement, malgré leur maison, malgré leur âge... malgré leurs origines....

Le ton du jeune garçon changea. Celui-ci indiqua à la gryffondor qui il était avec une voix plus douce.
Son nom: Brockdale ne lui était pas inconnu. La réputation des frères étaient connu par tous les élèves de Poudlard.
Comment ne l'avait elle pas reconnu ? ....
Sans doute les lunettes qu'il portait, ou bien les cheveux ébourrifés...

Quoi qu'il en soit, elle lui répondit avec un léger sourire....

- Enchantée Ebenezer ...
Je te dirais le mien à la fin de notre conversation.

Mathilda aimait les énigmes et faire de ces paroles des mystères...

- D'où vient ton prénom ? Il est loin d'être banal....

La jeune fille voulait en savoir plus sur le garçon qui se tenait devant elle...

A l'écoute de son autre phrase, Mathilda sentait qu'il était dur pour le serpent de dire une si longue phrase, comme si il souffrait d'avoir uen conversation et d'être en présence d'un individu..
Elle lui donna son plus beau sourire pour l'inviter à poursuivre son explication....

- Tiens, une histoire de noël moldue... Je ne connais pas celle-ci et pourtant, je suis moi-même issue d'une famille moldue... Dit-elle d'un ton amusé.

Mathilda avait fait exprès d'évoquer ses origines et guettait la réaction du jeune Ebenezer.
Les serpentards avaient d'ordinaire une aversion pour les moldues et les sang-de-bourbe, mais peut-etre celui-ci était différent... Du moins, il l'avait l'air ... différent....

Mathilda lui tendit le livre et s'installa le plus confortablement qu'elle puisse l'être, assise sur une pierre recouverte de neige glacée. Elle lui lança :

- Tiens, lis moi le passage que tu préféres ....


hj: comme tu veux pour la variante mais je crois que ça ne gène pas le dialogue si on garde la vraie version...

Le visage du garçon s'était figé à l'annonce de ses origines.. Elle l'avait vu..
Il était donc comme tous les serpents.. fermé, sectaire....
Si seulement elle avait été comme lui... ou elle comme lui....

Mathilda espéra l'espace d'un instant que ceci ne les éloignerait pas... ne créerait pas un fossé, un abysse entre eux....
Le vert et argent avait l'air si déçu....
Il n'osait plus la regarder.. Elle était décontenancé..

Elle essaya de garder son visage impassible, comme si aucune émotion la traversait, mais en elle-même la tristesse l'envahissait..
Pourquoi l'avis d'Ebenezer comptait-il tant à ses yeux...
Ils venaient de se rencontrer après tout....

La lecture du livre la ramena à la réalité....
Elle était ici.. maintenant.. avec lui...
Et cela avait de l'importance...

Ebenezer avait l'air habité à la lecture de ces phrases, lui, avait envie d'être ailleurs.....

Mathilda ne dit mot, le contemplant réciter sa phrase favorite...

Le temps avait passé très vite, elle le voyait à la couleur indigo que prenait à présent le ciel...
Et pourtant il lui parut si lent, comme suspendu.
Les deux élèves étaient assis là, silencieux, et ils semblaient s'en contenter.

Ebenezer brisa le silence par une question.

Mathilda se tourna dans sa direction et lança un doux sourire à son interlocuteur :

- Qu'es-tu prêt à faire?

Le froid commençait à envahir les lieux et s'infiltrait au travers des mailles de ses vêtements.
Elle se leva et invita le serpentard à faire de même par un geste de la main.
Balayant sa cape de ses mains pour enlever la neige qui s'y était déposée, Mathilda dit :

- Rentrons, tu as tout le chemin pour me convaincre de te donner mon livre ...





(hj: désolée, je ne savais pas trop quoi répondre à ta question)

Les deux élèves marchaient lentement à la lueur de la lune, le rythme
de leur pas était synchrone. Leurs capes virevoltaient au gré de leur
marche.

Écoutant la question du garçon avec attention, Mathilda prit quelques secondes de réflexions avant de répondre :

- Le personnage principal est inspiré et
inspirant... Il quitte tout, sa famille, son destin déjà tout tracé par
son père .... pour vivre son rêve.. Il voit qu'il n'appartient pas à
cette civilisation.. Il se nourrit de littérature et fait tout ce qu'il
peut pour vivre en liberté, sans la consommation qui gangrène la
société.

Elle était emportée elle-même par son flot de parole, c'était la
première fois qu'on lui demandait ce qu'elle pouvait bien trouver dans
ce livre, elle continua :

- Ce désir de liberté m'habite également....

Elle leva les yeux vers le ciel étoilé et resta pensive quelques secondes.

- Et puis, pour finir, je trouve son destin
beau mais tragique.Il meurt seul, isolé du monde alors qu'il se rend
compte que malgré tout, son bonheur il aurait peut-être aimé le partager....

Mathilda avait fini sa tirade, elle lui était venu un peu dans le désordre, mais elle l'avait dit avec passion ....

Sa première réaction à la réponse du garçon fut l'étonnement...
Son propre flot de parole ininterrompue avait libéré le jeune homme de son mutisme...
Lui qui semblait si fermé quelques minutes auparavant, paraissait à présent bruler de désir de disparaitre et de partir.. avec elle...

Sa seconde réaction fut appel à sa passion ...
Mathilda aurait terriblement eu envie de répondre par l'affirmative...
Partir... maintenant... d'ici.... avec lui ... pourquoi pas ...

Elle ne dit mot, lui lança un regard si intense et incandescent qu'il aurait pu le brûler sur place.

Finalement c'est sa troisième et dernière réaction qui l'emporta, celle remplit de raison....
Son regard si brulant s'éteignit et elle répondit à Ebenezer dans un murmure:

- La liberté m'attend à la fin de l'année scolaire, je peux attendre jusque là, mais je comprends que tu en ai envie....

- J'aurais sans doute dit oui ...

- mais contentons-nous de rêver au travers nos livres favoris chaque soir au crépuscule...
Tu peux te permettre cela?

La rouge et or espéra que sa réponse ne fut pas trop raisonnable pour lui..
Et que le garçon ne se refermerait pas...

La question de Mathilda fut sans réponse. Le jeune Brockdale se contenta de rester là, immobile, les yeux clos.
Les mains ouvertes, la douce brise hivernale caressait chacun de ses membres. Il avait l'air si apaisé, si serein, il était dans son élément.

.. Ce garçon est vraiment singulier et imprévisible .. se dit-elle

Mathilda profita de cet instant de tranquillité pour plonger son regard dans le ciel étoilé. Quelques minutes passèrent sans qu'aucune parole ne brise le silence. Puis le garçon se retourna dans la direction de la gryffondor, lui demandant son nom.

- Ainsi, tu souhaites mettre fin à notre conversation ? ...
Soit ....

La jeune fille sortit sa baguette et la pointa vers le sol.

- Et bien voici mon nom.

Sa main dansant au dessus de la neige, un fil d'or jaillit du bout de bois.
Telle une brulure, son nom fut gravé dans la poudre blanche d'une écriture légèrement penchée :
.... Mathilda Wood .....