Aujourd'hui, j'avais décidé de faire un tour de garde dans les couloirs du château, cape d'invisibilité sur le dos. Les surveilleurs rôdaient encore dans l'école et l'on avait décidé, les autres maraudeurs et moi-même, de faire des rondes dans tout le collège histoire de voir ce qu'ils faisaient le soir venu, s'ils se contentaient de jouer aux cartes de boire des pintes de bièraubeurre ou s'ils kidnappaient des premières années afin de leur flanquer une bonne paire de claques. Ce soir, eh bien visiblement, la plupart d'entre eux était parti se coucher plus tôt que d'ordinaire, aussi rentrais-je plus vite que la veille dans la salle commune. Une chance, car cela faisait bien la quatrième fois que je baillai en moins de dix minutes.
Arrivé tout en haut de la tour des Gryffondor, je retirai ma cape d'invisibilité de sur mes épaules et, après avoir donné le mot de passe à la Grosse Dame qui gardait les lieux, je pénétrai dans la salle commune qui était plongé dans la pénombre, seulement éclairée par quelques bougies dispersées un peu partout et par les flammes que produisaient la cheminée. Au départ, je crus être le seul encore debout, ce qui n'aurait rien eu d'étonnant et pourtant, je remarquai une petite tête brune sur un canapé au fond de la salle. Il ne m'en fallu pas plus pour reconnaître ma douce et tendre petite-amie. Ça tombait bien, j'avais une petite surprise pour elle, qui datait de la Saint-Valentin et que je n'avais pas encore eu l'occasion de lui donner. Doucement et sur la pointe des pieds, tel un espion bien préparé, je m'avançai en direction de Sonia qui me tournait toujours le dos. Sur le chemin, je déposai ma cape d'invisibilité sur l'une des grandes tables puis j'enfonçai ma main dans la poche de mon pantalon afin d'en sortir le cadeau que j'avais acheté pour Sonia. Alors, lorsque je fini par me trouver assez proche de ma belle, je déposai délicatement ma main sur les yeux de la jeune fille.
- Ne bouge pas, garde les yeux fermés... dis-je en retirant ma main, lui faisant pleinement confiance.
Alors, j'attachai autour de son cou un long collier d'argent, qui devait en toute logique lui arriver sous la poitrine et au bout duquel se trouvait un pendentif, en argent lui aussi, qui avait la forme d'une étoile et qui était serti d'un rubis. Le pendentif avait la taille d'un vif d'or et le vendeur m'avait certifié que ce présent allait protéger celle qui le porterait. Bien sûr, je ne croyais pas trop en cette légende mais la symbolique était assez bonne, c'est pourquoi j'avais craqué sur ce cadeau. Et puis, il fallait bien quelque chose d'exceptionnel pour me rattraper du cadeau bidon que je lui avais offert à la Saint-Valentin...
Une fois le collier autour du cou de la jeune fille, je me penchai par dessus son épaule et vins lui déposer un doux baiser sur la joue. Sa peau était légèrement mouillée, comme si elle avait pleuré. Alors je contournai le canapé et vins m'asseoir à ses côtés, un sourire bienveillant sur les lèvres.

Lorsque Sonia retira le collier puis me le tendit, le sourire qui trônait quelques secondes plus tôt sur mes lèvres disparu aussi vite qu'il était apparu alors que j'attrapai le collier, incrédule.
- Merci mais je crois que tu devrais l'offrir à quelqu'un d'autre... Quelqu'un qui partage tes douches. me dit-elle avec un sourire triste.
- Je te demande pardon ? lui demandai-je en fronçant les sourcils.
Je me reculai légèrement de Sonia et vins m'asseoir sur la table basse plutôt que sur le canapé.
- Je peux savoir ce qui se passe ? ajoutai-je en posant mes coudes sur mes cuisses et en me penchant vers ma petite amie.
Avait-elle réellement parlé de douche ? Aussi croyait-elle toutes les rumeurs qui couraient en ce moment et qui voulaient que Lily et moi nous soyons retrouvés tous les deux dans la même douche. J'étais stupéfait que Sonia puisse croire de telles choses. Voilà quelques temps maintenant que la jeune fille était différente et je n'avais aucune idée de ce qui avait pu provoquer ce changement. J'étais, comme qui dirait, carrément largué.
Aussi attendais-je une réponse à ma question avant de démentir les rumeurs stupides que Sonia s'était mise à croire.