JAMES — « A tout d'suite, princesse... » dis-je au creux de l'oreille de Sonia qui venait de me dire qu'elle avait quelque chose à faire avant de me retrouver dans notre salle commune.
Je lui déposai un baiser sur le front puis je la laissai filer avant de prendre la direction de la tour sud. Je montai les marches quatre à quatre pour enfin arriver devant le tableau de la grosse dame.
LA GROSSE DAME — « Le mot de paaaaaaaasse ? fit-elle dans un baillement, sans prendre la peine de couvrir sa grande bouche de sa main potelée.
JAMES — Pigeon voyageur ! » répondis-je d'un ton enjoué alors que le cadre pivotait sous mes yeux pour laisser place à un trou béant qui menait à la salle commune.
Celle-ci était assez calme et on devinait facilement la raison. Le soleil avait refait surface sur tout le Royaume-Uni, ou presque et du coup, les élèves préféraient aller nourrir le calmar géant plutôt que de réviser pour les examens de fins d'années. Cependant, il restait quelques personnes dans la salle commune, profitant du calme des lieux pour se plonger dans des bouquins.
Mon regard s'arrêta sur une longue chevelure rousse qui me tournait le dos. Un sourire au coin des lèvres, je m'approchai discrètement de la jeune fille, observant sans bruit par dessus son épaule l'intitulé de son grimoire. « Transplanage, les trucs et astuces pour garder la tête sur les épaules. » par Mimsy Géquinbra.
LILY — « Ne te fous pas de moi. Tu ferais mieux de lire ce livre aussi... il me semble que t'es aussi en repassage, s'exclama alors la jeune fille.
JAMES — Nom d'un chien à trois têtes, Lily, comment tu as fait pour voir que j'étais là ? m'étonnai-je en contournant le canapé et en venant m'asseoir sur la table basse. Laisse-moi deviner, t'as reconnu mon parfum, c'est ça ? T'as senti mon odeur et tu t'es dit que ça, ça ne pouvait être que le séduisant Potter... ajoutai-je en souriant, ne pouvant m'empêcher de laisser transparaître le James que Lily détestait, avant de pointer d'un signe de tête le livre que la jolie rousse aux yeux verts tenait dans ses mains. T'apprends des trucs utiles, la dedans ? »
Je repris vite mon calme en pensant à ce fichu transplanage que j'avais raté et qui m'avait valu un ticket sans retour jusqu'à la case rattrapage. Comment avais-je pu faire pour le louper, je n'en avais aucune idée. Et Lily, qui était d'ordinaire si douée, avait eu droit elle aussi à un aller simple pour le repassage de l'épreuve.

Je regardai Lily, un sourire naissant sur mes lèvres, sans pour autant rire de son explication. Lorsqu'elle me montra une photo dans le grimoire, je m'empressai de la rejoindre dans le sofa, mon épaule collée contre la sienne sans, franchement, aucune arrière pensée. En effet, la vision de ce type sans oreille, c'était horrible. Je tournai la page et tombai sur quelque chose de pire : un homme, avançant les bras en avant à la façon monstre de Frankenstein, la tête en moins... Les épaules ensanglantées par le découpage.
JAMES — « Ça donne pas franchement envie d’apprendre à transplaner… dis-je en fronçant les sourcils. T’es sûre que tu vas trouver la motivation pour réussir en regardant des trucs aussi flippants ? ajoutai-je, ne pouvant me retenir de rire. Non, promis, promis, je rigole pas ! Bon, sérieusement, comment t'as fait pour cafouiller ? Moi, j'avais Kathleen devant moi, une demi-vélane ! Que j'ai raté, ça me semble logique, mais toi, Evans ! Gidéon te faisait de l'oeil ? »
Et malicieusement, je regardai Lily, un sourire au bord des lèvres. C'était sans méchanceté que je disais cela à Lily, au contraire. C'était comme deux amis qui se charriaient l'un l'autre sans une once de venin dans la voix. Pour moi, nous en étions au stade des deux potes. En était-ce de même pour elle ?

Je me suis mis à sourire lorsqu'elle cafouilla une excuse comme quoi elle n'était pas avec Gidéon et qu'elle ne l'avait jamais été.
LILY — « Lui et moi, ça ne pouvait qu'être de l'amitié, hein ? Rien d'autre, dit-elle assez fermement.
JAMES — Ça ne regarde que toi », lui répondis-je en m'accoudant sur le dossier du canapé et en appuyant l'arrière de ma tête dans ma main.
Mon but étant de la rassurer, de lui montrer qu'elle avait bien le droit d'avoir des sentiments pour Gidéon si elle le voulait. Après tout, j'en avais bien pour Sonia et puis, Lily ne devait plus en avoir pour moi, si tant est qu'elle en ait eu un jour.
LILY — « C'est la vérité quand je dis que ... ça ... ça me fait perdre tous mes moyens, dit-elle ensuite en pointant du doigt la page du bouquin que je m'empressai alors de refermer d'un claquement sec.
JAMES — Et moi qui pensais que la Evans n'avait peur de rien ! m'exclamai-je en me penchant vers elle, lui pinçant les hanches au passage afin de la chatouiller un peu, qu'elle oublie cette histoire de transplanage. Et puis quoi, si tu viens à perdre une oreille, un doigt d'pied, une fesse, qu'est-ce-que ça change ? Hein ? » ajoutai-je en riant et en la chatouillant encore un peu plus.

hello, you (:

Toujours le rire aux lèvres, je me retournai lorsque j'entendis le portrait de la grosse dame pivoter. C'était Sonia, avec son amie Nora et visiblement, toutes deux nous avaient vu. Alors je me reculai précipitamment de Lily, retirant mes mains que j'avais gardé sur ses hanches. Je n'avais rien fait de mal et pourtant, j'avais l'impression d'être pris en flagrant délit.
JAMES — « Sonia, hé ! Je t'attendais ! » dis-je en me levant d'un geste brusque, emportant dans mon élan une paire de bouquin sur la table basse.
Maladroitement, je m'approchai d'elle, une main tendue comme si j'essayai de lui faire oublier la vision qu'elle venait d'avoir de moi. Qu'est-ce-qui m'était passé par la tête de jouer ainsi, pour ne pas dire flirter, avec Lily sous les yeux de tous ? Non, qu'est-ce-qui m'avait pris de faire ça, tout court. Devant les autres ou non, ça ne se faisait pas.
Voyant la mine déconfite de Sonia et les larmes qui commençaient à apparaître aux bords de ses yeux, je m'arrêtai à quelques mètres d'elle, n'osant pas approcher plus. Une main sur la hanche, l'autre dans mes cheveux, je regardai ma petite amie, une grimace sur le visage. Comme si les seuls mots qui auraient pu sortir à cet instant auraient été « Hé merde... ».
JAMES — « C'est pas c'que tu crois... » Tous les mecs disaient ça lorsqu'ils se sentaient coupable, très original.

Pendant un instant, je baissai les yeux sur mes chaussures noires, le regard triste, la mine déconfite et tout au fond de moi, je m'insultai d'imbécile de faire subir ça à Sonia. Puis Lily nous quitta et je la suivis des yeux, avec l'intime conviction d'être tombé dans un piège, même si la rouquine ne l'avait pas fait exprès. Je m'étais laissé embarqué, je l'avais bien cherché. Puis je reportai un moment mon attention sur ma petite-amie, l'officielle, celle à qui j'avais dit « je t'aime ».
— « Elle ne te volera jamais la place, Sonia... dis-je en m'approchant d'elle, doucement, les mains tendues pour attraper les siennes. Excuse-moi, pardon de te faire du mal. J'me suis pas rendu compte que c'était con, ce que je faisais, j'te demande de me pardonner... » ajoutai-je en fixant ses pupilles.
J'avais l'impression de m'excuser à longueur de temps. Étais-je un petit ami si pitoyable que ça ? Puis je l'attirai vers moi et vins l'enlacer avec force. J'étais bien avec elle, pourquoi est-ce-que je foutais toujours tout en l'air ? Pour Lily, qui semblait vouloir de moi à présent que j'étais avec quelqu'un d'autre ?
— « C'est avec toi que j'veux être... » dis-je sans savoir que bientôt, tout allait changer.

J’enlaçai fort la jolie Sonia dans mes bras, bien conscient que notre relation battait de l’aile. Lily n’était pas la seule cause de tout ça, je n’avais jamais été très doué pour tenir une relation amoureuse. Mais pour l’instant, on était là, ensemble, Sonia et moi et il ne fallait pas gâcher ce moment. Il se passerait ce qui devrait se passer dans l’avenir, mais en attendant, il fallait profiter de l’instant présent.
Une porte claqua au haut, dans les dortoirs et j’entendis Sirius gueuler dans la salle commune.
SIRIUS — « James, faut que tu viennes voir ça ! s’écria-t-il en éclatant de rire. Peter a réussi à enfiler toutes les fringues de sa valise, ah ah, il ressemble à Hagrid, tellement il est gros ! »
Un sourire s’esquissa sur mes lèvres alors que je regardais Sonia en secouant la tête de droite à gauche, m’excusant silencieusement pour le comportement de mes amis.
JAMES — « J’arrive, Sirius, j’arrive ! Dis-je sans détourner le regard de ma petite amie. Sonia, je m’excuse encore pour ce que j’ai fait… ajoutai-je, plus bas, à l’intention de la belle, tout en lui déposant un baiser sur le front et en la serrant encore un peu plus dans mes bras. Je n’te ferai plus souffrir, c’est promis. Mais par contre, j'crois qu'il faut que je te laisse, il faut que j’aille voir les débilités de Peter de plus près ! »
J’adressai un clin d’œil à Sonia puis je lui déposai un baiser sur les lèvres avant de me retourner et de filer dans mon dortoir. C’que je pouvais être un mauvais petit ami…

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