Un cimetière. Non mais on avait pas idée d'aller se promener dans un cimetière, de nuit en plus ! C'était un coup à mourir de peur en un quart de battement de cœur ! Enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon, la médicomage hésita entre transplaner dans le cimetière et y entrer en risquant de faire grincer atrocement les grilles. Elle opta pour le grincement de grilles, plus « normal » que le CRAC sonore d’un transplanage. Et puis si des mangemorts rodaient dans le coin, ils remarqueraient moins le hurlement de la grille que ce bruit si particulier à leur monde magique.
La jeune femme entra dans le cimetière, grimaçant lorsque les grilles, comme prévu, tournèrent sur leurs gonds rouillés. Elle se glissa sous un arbre, là où la lueur argentée de la lune ne pourrait l’attraper et la révéler à l’homme dont elle devait assurer la sécurité. Elle le remarqua aussitôt. Soudain, un claquement sec emplit l’air, faisant sursauter Alix. Elle osa un regard hors du cimetière. Rien. Avait-elle rêvé ? Etait-ce possible qu’on les ai suivis ? Ou bien n’était-ce qu’une simple coïncidence, un sorcier rentrant chez lui ? Réprimant un frisson, la jeune sorcière, peu rassurée il fallait l’avouer, avança dans le cimetière. Un craquement sur sa droite la fit sortir sa baguette, qu’elle tint fermement dans sa main droite. Elle avança un peu plus, quand une odeur incommode d’urine vint à ses narines. Au tournant d’une allée, elle vit son protégé, appuyé contre une tombe, le pantalon sur les chevilles. L’explication de l’odeur d’urine. Beurk. Pisser sur les tombes… Par la barbe de Merlin, certains n’avaient pas reçu l’éducation de Meryl Folkhart ! S’appuyant contre une tombe, les bras croisés, Alix apostropha l’homme. Elle s’ennuyait, autant pimenter un peu la soirée, tant qu’elle assurait sa sécurité !
« Dis donc, monsieur Garfield, votre mère ne vous a jamais appris la politesse ? »
Il se retourna, paniqué. Remontant caleçon et pantalon, rouge de honte et de boisson, il sourit avec gêne. Puis la peur et la panique reprirent le dessus.
« Vous… vous êtes qui ? »
« Ne vous faîtes pas de soucis, je ne suis pas un mangemort. »
« C’est justement ce qu’un mangemort dirait ! » argumenta-t-il, prouvant à Alix que malgré l’alcool dont son sang devait être imbibé, il restait suffisamment clairvoyant pour se défendre.
« Bien vu. Mais je vous assure que vous n’avez rien à craindre de moi, je ne compte pas vous faire de… »
Un CRAC sonore coupa le silence qui les enveloppait. Alix se retourna vivement. Devant elle, se tenait un homme tout vêtu de noir, sa baguette à la main. La médicomage n’aimait pas beaucoup ça. Elle ne pouvait pas voir son visage. Ne perdant pas pour autant son sang-froid, elle apostropha d’une voix claire et assurée le nouveau venu.
« Découvrez-vous ! » dit-elle en s’avançant dans le halo de lumière, que l’autre puisse voir qu’il n’y avait pas de peur sur son visage.
S’il s’agissait d’un mangemort, elle devrait défendre Garfield. Et vu la peur sur le visage de ce dernier, la lumière lors du transplanage n’avait pas été blanche…