[Le Terrier] One breath x MINERVA

La véritable question à se poser n’était pas « le méritent-ils ? », mais plutôt « comment garder la surprise intacte ? ». Question cruciale. Rien que d’y penser elle se sentait épuisée avant même d’y avoir mis un orteil. Et pour être tout à fait sincère, s’il fallait se référer à son éducation ils ne mériteraient rien de moins que le cachot. Elle ne se souvenait pas avoir été aussi infernale, mais en y repensant bien les garçons lui faisaient penser à la jeune Miranda… En pire ! Cette pensée la fit doucement sourire alors qu’elle emplissait son panier de sucreries. Cette fin de journée s’annonçait mouvementée mais heureuse tandis qu’elle payait ses emplettes. Les trois ballotins de sucreries empaquetés, elle quitta Honeydukes.

Le froid lui pinça méchamment les joues lorsqu'elle quitta la chaleur sucrée de la fameuse enseigne en rangeant les trois paquets dans son sac à main dont le fond était magiquement agrandi. La neige tombait en flocons, poussière blanche sur le fond noir de sa capuche. Minerva jeta un coup d'oeil en direction de la boutique de sa mère. Un large sourire apparut sur ses lèvres lorsqu'elle repensa à Walburga Black. Cette affreuse bonne femme méritait largement la bonne grippe qui la maintenait clouée au lit pour la journée et permettait ainsi à la jeune sorcière de passer du temps avec Molly et les petits. Sur cette bonne pensée elle transplana pour atterrir devant le Terrier et toqua à la porte, le coeur en joie.

Un cri, ou plutôt ce qu'elle aurait qualifié de hurlement accueillit son arrivée. Pour ne pas changer les petits Weasley menaient la vie dure à leur mère.

Bonjour, Min' ! Comment vas-tu ? Je t'en prie, entre ! Ne fais pas attention au bazar, je n'ai pas eu le temps de tout ranger à cause des garçons Minerva entra en affichant un large sourire, amusée par la maniaquerie de Molly. C'était de famille!

- Je suis gelée dit-elle en tapant des pieds sur le paillasson pour ne pas salir le sol de Molly avec la neige, avant de poursuivre dans un sourire amusé, Quel bazar ? Tu es maniaque ma pauvre Molly, voilà tout!

Donne-moi ton manteau, Alors, quoi de neuf à Poudlard ? Les cours se passent bien ? Tu veux du thé ? Je viens juste d'en faire.

- Merci Molly! Avec toute cette neige mon manteau pèse une tonne! dit-elle en laissant sa cousine le lui ôter. Cette dernière courait déjà dans la cuisine préparer un thé bien chaud comme elle les aimait, laissant la rouquine avec les trois petits, tout aussi roux. Tous sourires, elle s'approcha de la chaise haute de Percy dont le calme la surprenait, et elle déposa deux grosses bises sur ses joues avant d'en faire de même avec Bill et Charlie.

Je suis tellement heureuse de te voir !
- Moi aussi! répondit-elle en serrant à son tour Molly dans ses bras. Quand je pense que j'ai failli passer le reste de ma journée avec Walburga Black! Elle a une grippe à ce que m'a dit son elfe, elle l'a bien mérité!

Ch'uis le plus grand, alors c'est moi à côté de Min ! Bam, t'as pus rien à dire. Ils l'interrompirent en pleine lancée ce qui frustra légèrement Minerva qui se serait volontiers plainte un peu plus de Mrs Black. Au moins ce n'était pas Molly qui irait la contredire! Le petit Bill fièrement installé à côté d'elle, après avoir évincé son frère, elle bu une gorgée de son thé avant de poursuivre :

- Le professeur Slughorn m'a invité à son repas de noël! J'y suis allée accompagnée de mon ami Demetrius Flint. C'était assez sympa comme soirée, et j'ai même croisé la styliste Gemma Loo! En tout cas ce n'est pas pour mes résultats en potions que j'ai été invité! Rien que d'y penser je stresse pour mes examens dit-elle d'une voix blanche, comme si cette seule idée constituait en soi une catastrophe nationale. Enfin on verra bien!

Laissant de côté ces pensées maussades, elle posa un regard tendre sur les trois petits. Prenant son air mystérieux, elle posa son sac à main sur la table, bien en vue et commença à l'ouvrir tout doucement. Il y avait tout un tas de choses là dedans, mais surtout trois paquets.

- Avez-vous été sages aujourd'hui ? dit-elle d'une voix malicieuse, la main dans le sac.

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Il ne faut pas stresser, ma chérie, tout va bien se passer ! Tu es très intelligente et je ne me fais pas de soucis pour toi, vraiment pas ! Tu vas te débrouiller comme une chef pour tes ASPIC, comme tu l'as fait pour tes BUSES
- J'espère que tu as raison, sinon ce serait une catastrophe lâcha-t-elle dans un soupir à fendre l'âme. Il y avait trop d'enjeux qui se bousculaient dans sa tête, et parfois elle se surprenait à penser à quel point sa vie serait plus simple si elle n'était une Moon. Les ASPICS elle ne pouvait pas les rater, si elle échouait, comment justifier de sa valeur, de ses aptitudes à reprendre en main le commerce de sa mère ?

Je n'ai jamais été invitée chez Slughorn, mais j'avoue ne jamais y avoir porté grande attention. Je préférais bien plus m’éclipser avec Arthur

Elle rit de bon coeur, attendrie par la complicité évidente entre Molly et son époux Arthur. Molly n'était pas femme à attacher de l'importance à la vanité, la gloire, la fortune. Arthur Weasley n'était pas un homme riche, son influence ne s'étendait pas au-delà de son bureau et son poste ne lui permettait pas d'avoir des visions de grandeur. Mais il avait tellement plus à offrir. Ils formaient tous deux un couple uni, un couple qui plus d'influence sur Minerva qu'ils n'auraient pu le penser. Leur bonheur était si beau à voir, si frais, qu'elle aspirait elle même à une vie conjugale harmonieuse, bâtie sur un amour sincère. La jeune femme y songeait souvent, mais ce n'était pas une réflexion agréable.

- Je te crois sur parole! répondit-elle amusée avant de poursuivre, un peu plus sérieuse, Le club de Slug est un bon moyen pour rencontrer des sorciers célèbres et qui peuvent être utiles à notre future carrière...

Elle pensa un instant à révéler à Molly ses grands projets mais se ravisa, consciente que la partie était encore loin d'être gagnée. Il y avait tant d'obstacles sur sa route, tant de complots, de manigances et d'intérêts qui la dépassaient... Mais elle était déterminée, et elle y parviendrait, un jour ou l'autre.

Laissez-là respirer, je fais comment moi après si elle est toute écrasée ?
Tu utilises ta baguette, maman
La magie ne sert pas à tout, mon crapaud. Mais tu as de la suite dans les idées, s'amusa-t-elle. Remerciez votre cousine, bande de mal élevés !

Les petits Weasley pendaient à son cou, couvrant au passage de bave ses joues, visiblement surexcités à l'idée de se goinfrer de friandises. Minerva souriait, heureuse de voir leur bonheur s'épanouir sur leurs minois innocents. C'était un spectacle si charmant, si frais qu'elle en était émue plus qu'elle ne l'aurait avoué. Son côté sentimental surement.

- Mâchez au moins! leur lança la rouquine, tous sourires en les observant filer sur le tapis pour déguster leurs sucreries en toute quiétude.

Comment ça va, chez toi ?
- Maman a l'air d'aller bien, même si je ne l'ai pas beaucoup vu depuis le début des vacances, elle but une gorgée de thé, l'air peinée de cette absence bien nécessaire, Même si elle a eu du mal à reprendre du poil de la bête après l'enterrement. De ce que j'ai compris elle a pris du retard dans ses affaires, elle les a négligés, et maintenant elle a beaucoup de travail. Elle voyage beaucoup pour rencontrer ses fournisseurs, relancer sa clientèle étrangère. Il y a bien Gloria à la boutique mais avec tout ce travail elle a du mal à s'en sortir toute seule. C'est pourquoi je remplace maman à la boutique.

Elle fit une pause, pensive, but une nouvelle gorgée de thé avant de poursuivre :

- J'imagine qu'elle s'est confiée à ta mère et tante Meredith sur l'état de ses affaires. Peut-être qu'elle ne veut pas m'inquiéter, ou alors c'est moi qui suis trop pessimiste... Le pire dans tout ça c'est que je suis obligée de dormir chez grand-mère, j'ai bien essayé d'être envoyée chez Meredith mais oncle Alphard s'en est mêlé, ça a fini en dispute et il s'est mis à hurler, je cite, que " ce crétin de Macmillan serait bien capable de fourvoyer la petite avec ses idées malsaines ". Heureusement que oncle Macmillan n'était pas là parce que ça aurait fini en pugilat...

Maintenant qu'elle y repensait la scène était plutôt comique, ce qui la fit sourire, amusée et elle continua d'un ton plus léger :

- Si tu avais vu la tête d'oncle Alphard! J'ai bien cru qu'il allait exploser! Et comme d'habitude oncle Octavius avait l'air d'un merlan frit! Mais attends, ce n'est pas le pire! J'ai découvert qu'oncle Alphard avait repris contact avec Jeremiah Orwell pour lui proposer d'étudier à nouveau une alliance avec les Moon. Merlin merci j'ai pu rencontrer Orwell à temps et lui faire comprendre que je préférais être transformée en goule plutôt que devenir Mrs Orwell. D'ailleurs c'est réciproque.

Spoiler:

Il faisait un froid de norvégien à crête dehors. La rouquine était convaincue qu’un simple coup de vent suffirait à la transformer en statue de glace pour l’éternité, au pire, et au mieux à la rendre malade pour le mois à venir. Non pas qu’elle soit frileuse, mais habiter à la campagne avait ses avantages et ses inconvénients. Il lui semblait qu’ici le froid se faisait plus mordant, plus vicieux. Mais au moins la maison de Molly, le Terrier, était un antre où il faisait bon se réfugier. Un antre bruyant où de petits monstres à tête rousse faisaient régner le chaos, mais ici tout respirait l’amour, la joie de vivre. Elle adorait d’autant plus ce lieu qu’elle, enfant unique, privée de père dès ses cinq ans, n’avait jamais connu une telle ambiance. Morgan ne s’était jamais remariée, pas plus qu’elle n’avait donné vie à un second enfant, un frère ou une sœur. Elles avaient toujours été deux, deux êtres reflets l’un de l’autre. La mère se voyait dans les yeux de sa fille, et la fille se projetait dans ceux de sa mère. Aussi rousses l’une que l’autre, aussi élancées, le même regard clair, le même teint de porcelaine. Nul trace du père sur le visage de la petite, elle était la copie conforme de sa mère, une version jeune et légèrement différente de l’originelle, comme si Morgan avait eu sa fille seule, par un miracle de la nature.

Je ne peux qu'approuver tes paroles, ma chérie. Il est absolument insupportable et je ne t'aurais jamais vue heureuse avec un homme pareil. La dernière fois que nous avons parlé de lui avec Arthur, je suis entrée dans une colère noire juste parce qu'il avait répondu avec mépris à l'un de nos amis et Arthur a dû me menacer de ne pas dégnomer le jardin si je ne me calmais pas,

Au moins ça avait le mérite d’être clair. Molly n’aimait pas Orwell. Tant mieux, elle non plus d’ailleurs. Mais en réalité c’était plus compliqué que ça. Ce dandy suffisant et imbu de sa personne l’avait blessé dans son orgueil, mais aussi dévoilé une vérité glaçante qui la confortait un peu plus dans l’idée qu’elle n’était qu’un pion que les Moon déplaçaient pour servir leurs intérêts. Et ça il n’en n’avait pas le droit ; ce n’était pas à lui de le faire, et pas aussi brutalement. Elle lui en voulait encore d’avoir été aussi grossier. Mais l’homme qu’elle avait rencontré était si différent de celui dont le visage était altéré par les flammes dansantes. La jeune femme s’était sentie plus proche de lui qu’elle ne l’aurait pensé, et même compatissant. A moins qu’elle n’ai rêvé ?

- Parfois j’ai l’impression qu’Orwell fait exprès d’être imbuvable… Pendant un cours instant il était… Elle chercha le mot idéal, le mot juste qui pourrait décrire ce qu’elle avait ressenti, Sympathique, et puis il est redevenu lui-même. Et puis il a un don pour être agaçant ! Comme si il était le roi de l’humour ! En tout cas j’aurai bien aimé être une mouche pour te voir l’envoyer sur les mandragores !

Elle aussi rit de bon cœur. Le rire de sa cousine était entier, communicatif, et elle adorait rire en sa compagnie. La rouquine se sentait tellement mieux après !

Tu pourrais venir t’installer ici pour quelques temps ? Je sais que ce n’est pas l’Hôtel Royal, mais on prendra soin de toi. Et puis ça serait plus calme que Londres,

Cette idée était aussi plaisante qu’impossible. Jamais les Moon ne permettraient qu’elle ne soit hébergée lors des voyages de sa mère chez les Weasley. Molly et Arthur étaient considérés, et traités comme des parias. Vivre sous leur toît reviendrait à déclarer la guerre aux Moon, choisir un camp, ce qui n’était absolument pas dans ses projets. Et pourtant Merlin seul sait à quel point elle adorerait quitter sa grande maison certes luxueuse, mais froide pour le Terrier, là où elle sentait battre les cœurs des siens d’un amour immense.

- Tu sais bien que j’adorerai… Ses yeux clairs, plus proches de ceux de son père, exprimaient un regret sincère. Inutile d’en dire plus, Molly savait à quel point sa situation était délicate. L’indépendance financière de Morgan faisait certes sa fortune, et apportait un certain prestige aux Moon pour qui c’était un moyen supplémentaire de faire parler d’eux auprès des riches et des puissants, mais certains y voyaient au contraire une liberté trop grande. Morgan essuyait des critiques parfois virulentes, et l’éducation de sa fille était scrutée à la loupe. Comme si l’indépendance de la mère risquait de pervertir l’enfant.

Tu veux bien qu’on sorte ?
- Oui bien sur, elle se leva et se vêtit de sa chaude cape avant de prendre sa tasse chaude et de suivre sa cousine au-dehors.
Je suis inquiète pour ma famille
- Oh Molly…

La détresse de sa cousine était si touchante. Elle sentit comme une pierre tomber au fond de son estomac, sa gorge se serrer. Elle qui était si sensible, voilà qu’elle sentait les larmes lui monter aux yeux, car cet aveu lui allait droit au cœur, et elle savait à quel point Molly était une femme forte, mais aussi une mère aimante. Sa famille, son plus grand trésor. La rouquine posa sa tasse au sol, se rapprocha de Molly jusqu’à être épaules contre épaules, et ôta sa belle cape chaude pour la partager avec sa cousine. Prenant sa main dans la sienne, elle posa sa tête sur l’épaule de Molly, comme pour chasser ses peurs, et lui témoigner toute son affection. Puis se redressant, les yeux brillants, elle finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques temps.

- Toi et Arthur vous êtes… Enfin vous faîtes partie de ces sorciers qui luttent contre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ?

Tout en disant cela Moon avait frissonné de dégoût, mais aussi d’une crainte sourde que ce ne soit la vérité. Si tel était le cas alors elle ne pourrait que craindre pour la vie des siens, mais aussi admirer leur courage.

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Un froid de canard = " Un froid de norvégien à crête"
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Envoyer sur les roses = " Envoyer sur les mandragores"
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Dieu seul sait = "Merlin seul sait"

❝ONE BREATH❞

Molly sourit tristement. Elle savait très bien avant de proposer à sa cousine d'habiter chez elle quelques temps que la réponse serait négative. Mais elle avait tout de même demandé. Les idéaux des Weasley et des Moon étaient bien trop différents et ces derniers bien trop dangereux pour que Minerva s'offre le luxe de déclarer la guerre à sa famille. Et Molly ne voulait surtout pas la voir en danger. Pourtant, elle aurait adoré l'avoir avec eux au Terrier... Elle voyait bien sur le visage de sa cousine que c'était l'un des seuls endroits où elle pouvait se détendre et oublier, ne serait-ce qu'un après-midi, la tension qui pesait dans l'air de l'Angleterre magique.

Les deux femmes une fois dehors, Molly osa une confidence. Chaque jour elle tremblait en voyant Arthur partir pour Londres, qu'elle savait bien plus vulnérable que leur maison, perdue au milieu des champs de la campagne anglaise. Ils étaient en sécurité, si loin de l'agitation du centre et de la politique du Ministère. Mais cela n'empêchait pas la jeune maman de craindre pour la vie de son aimé et de leurs enfants. Ses garçons étaient si jeunes... Molly sourit tendrement lorsque Minerva posa sa tête sur épaule. Elle lui caressa les cheveux, tout en perdant son regard dans l'herbe mal coupée de son jardin. Ils n'avaient pas besoin de cette guerre qui pointait à l'horizon. Ils n'aspiraient qu'à un peu de bonheur, loin des rivalités de sang et d'argent.

La question de Minerva la désarma. Que devait-elle lui répondre ? Elle avait une entière confiance en sa cousine, mais savait parfaitement que derrière, dans l'ombre de la famille Moon étaient des ennemis prêts à tout pour les briser. Arthur et moi n'acceptons pas qu'une guerre se prépare, répondit-elle, évasive. Ne pas pouvoir partager la vérité avec sa cousine lui déchirait le cœur. Elle souhaita alors qu'Arthur fut avec elles. Lui aurait su quoi lui répondre. Et nous défendons ceux que nous aimons, finit-elle par ajouter, sachant très bien que Minerva trouverait dans cette phrase vague la réponse à sa question. Malgré tout le courage dont elle pouvait faire preuve, Molly était prête à tout pour garder les siens en sécurité. Et Minerva était de ceux-là. Mais l'ascendance que sa mère avait sur elle l'empêchait visiblement d'être entièrement de leur côté. Molly prit son visage entre ses mains et déposa un baiser sur son front. Tu sais que tu trouveras toujours refuge chez nous, n'est-ce pas ? demanda-t-elle en souriant tendrement à sa cousine, les yeux brillants.

La tension était telle en Angleterre que tous se méfiaient des uns et des autres. Le voisin hier apprécié se transformait en un danger potentiel. Le sang n'avait plus d'importance, les membres d'une même famille se déchiraient, la méfiance s'installait jusqu'à se faire un nid douillet, confortable et se nourrir des suspicions, des rancœurs et des orgueils vexés. A qui se fier ? En qui pouvait-on encore avoir confiance ? Minerva avait grandi dans une bulle protectrice, l'amour maternel l'éloignant de l'influence grandissante du Lord au sein de la société, et surtout du clan Moon. Mais pour combien de temps encore ? Si les idées prônées par le mage dégouttaient la jeune femme, elle n'était pas pour autant disposée à prendre sa baguette et s'y opposer.

Minerva se laissa bercer par les caresses de sa cousine. Le coeur de Molly débordait d'amour, elle en offrait à qui voulait bien se montrer bon et honnête, et elle aimait y puiser du réconfort, mais aussi du courage, car jamais Minerva en avait douté: Molly était semblable à un roc. Rien ni personne ne pouvait briser sa foi en des jours meilleurs, ni la faire flancher. Si forte... Tout ce que la jeune fille n'était pas, et cette pensée amère l'accompagna lorsqu'elle ferma les yeux.

Arthur et moi n'acceptons pas qu'une guerre se prépare, La jeune sorcière conserva sa posture, ses yeux se perdant dans la contemplation de la neige épaisse. Son coeur se serra en entendant ces mots. Inutile d'en dire plus, elle avait compris, et cela la blessa plus qu'elle ne voulait se l'avouer. Bien sur qu'ils ne l'acceptaient pas! Comment imaginer sa Molly acquiescer, appeler de ses voeux de telles horreurs ?! Et nous défendons ceux que nous aimons,

Elle soupira, lasse. Elle l'avait sa réponse, et la rouquine ne savait quoi en penser. C'était conforme à la femme qu'elle connaissait, et admirait, mais le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? Au moins la sorcière était fixée sur un point: quelle que soit le degré d'implication des Weasley dans cette guerre, être une Moon faisait d'elle une personne suspecte. Et cette déduction logique la peina. Elle se sentait exclue, rejetée mais ne trouvait rien à dire pour défendre son cas. Comment lui faire confiance alors qu'elle appartenait à un clan si impliqué ? Elle se jugea bien fade, bien lâche et peureuse de ne pas savoir s'imposer! Même passer une nuit chez Molly était au-dessus de ses forces!

Tu sais que tu trouveras toujours refuge chez nous, n'est-ce pas ?

- Je sais, répondit-elle, les yeux également brillants d'émotion, mais elle ne soutint pas le regard de sa cousine, car son courage lui rappelait sa propre lâcheté. Elle voulut dire quelque chose, mais les mots lui manquaient. - Maintenant qu'aucun mariage n'est prévu pour moi, je me demande si... Tu sais quand j'ai su qu'oncle Alphard voulait conclure à nouveau une alliance avec Orwell, j'ai organisé une rencontre avec lui pour qu'il refuse, elle eût un rire doux, amusée par sa propre hardiesse, Et il n'a pas été très difficile à convaincre. Mais maintenant je me demande ce que je vais faire... Je crois que maman ne pourra pas tenir plus longtemps le rythme, elle me laisse gérer la boutique de plus en plus souvent, et je connais les clients depuis des années, j'ai mes entrées quasiment partout! Peut-être que si je me débrouille bien alors...

Mais elle se tût, surprise par ses propos. Voilà qu'elle s'inventait un futur, alors que jusqu'à présent tout avait été décidé par le clan. Min s'étonnait. Et si en fin de compte elle n'était pas si lâche qu'elle le pensait ?

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prendre sa baguette = " prendre les armes "

❝ONE BREATH❞

Molly était profondément rassurée d'entendre que sa cousine ne serait pas forcée d'épouser ce rat d'Orwell. Le couple Weasley n'avait aucune affection pour cet héritier présomptueux et dont ils mettaient l'allégeance en doute. Et imaginer Minerva à son bras était presque une image d'horreur pour la jeune maman. Tu me vois ravie qu'il ait refusé ! Toi et Orwell, j'aurais eu du mal à m'y faire... Molly sourit tendrement en voyant le regard de la jeune femme s'éveiller. Elle posa sa main sur celles de sa cousine. Ta boutique est ton pass pour la liberté, ma chérie. Ne t'en sépare jamais, dit-elle avec sérieux. Tu verras, les choses s'arrangeront. Elles s'arrangent toujours. Un jour, le beau temps reviendra et toute cette pluie ne sera qu'un mauvais souvenir dont on reparlera sans grande amertume. L'optimisme de Molly était légendaire. Et malgré toute la peur qu'elle ressentait face aux ténèbres grandissantes, elle voulait croire au retour de la justice et de la sécurité.

Molly passa son bras autour des épaules de Minerva et l'attira contre elle. Elles pouvaient se passer de mots pour se comprendre. Et en cet instant, au milieu de cette conversation si difficile sur l'avenir et les choix difficiles qui s'annonçaient, Molly avait besoin d'un instant de tendresse et d'innocence, fleur rare en une aussi sombre période. La sorcière rousse se leva alors, resserrant les pans de son châle sur ses épaules. Elle leva les yeux sur sa maison. Même si le Terrier avait toujours été le fief de Weasley, elle s'y était sentie comme chez elle la première fois qu'elle y avait mis les pieds, alors encore une Prewett. Les parents d'Arthur avaient été des gens charmants, pleins de gentillesse et d'attentions pour la jolie rousse que leur présentait leur fils. Molly n'avait cessé de vanter leurs qualités à ses parents et ses frères une fois de retour chez elle. Puis elle avait épousé Arthur et le Terrier était devenu son chez-elle.

J'ai peur, Minerva. Peur de ne jamais voir mon mari revenir après le travail, peur de voir mes enfants grandir dans un monde aussi sombre, peur de te perdre, dit-elle en baissant des yeux humides vers sa cousine. Pour la première fois depuis de longs mois, Molly laissait la pression retomber. Et craquait.

Jamais elle n'aurait osé rêver de lendemains si prometteurs. Rêver, imaginer, caresser du bout des doigts un espoir, embrasser une cause, se laisser aller à des projets; tant de choses qui lui semblaient jusque-là inaccessibles. Son futur lui apparaissait comme sombre, déjà tracé d'une main sure, implacable, les grandes lignes écrites dans leur ensemble, et entre deux mots un espace propre à elle réduit, voire minuscule. Et jusqu'à présent elle s'y était résignée, fataliste, sans espoir, sans lumière, seule dans ses ténèbres. Là où les Moon étendaient leur empire, victoires après victoires, non sans raser à chaque fois son amour propre, son orgueil, non sans tuer dans le chaudron ses espoirs, et soumettre à leur tyrannie son essence, son âme se dissipait, petit à petit. Pourquoi lutter ? Pourquoi s'essouffler, gaspiller son énergie et perdre la partie ? Naître Moon, grandir telle une Moon, suivre les préceptes des Moon, vivre selon leurs lois et mourir pour le clan; elle s'y était résignée, ne voyant aucune échappatoire autour d'elle. Avec un peu de chance elle épouserait un de ces fidèles du Lord, et la mort se baignerait dans son sang, et chaque goutte la libérerait un peu plus d'une vie qu'elle ne s'était pas choisie.

Mais ça, c'était avant, lorsqu'elle n'était que l'ombre d'elle même. Depuis elle avait compris bien des choses, senti le vent tourner en sa faveur et étendu ses propres ailes pour se laisser porter par le courant. Plus personne ne lui dicterait sa conduite, plus personne ne déciderait à sa place; elle se l'était juré. L'argent l'y aiderait, elle se savait riche et comptait bien en faire l'étalage, et ses pouvoirs, puissants se chargeraient de convaincre les plus réticents. Melody y était parvenue, alors pourquoi pas elle ?

Tu me vois ravie qu'il ait refusé ! Toi et Orwell, j'aurais eu du mal à m'y faire...
- Moi aussi lui confia la rousse, un sourire espiègle aux lèvres. Rien que de s'imaginer partager le même lit que cet arrogant d'Orwell lui donnait des frissons sans fin. Pour une première fois quelle déception! Sa grand-mère Vesta avait beau lui répéter que l'amour naissait des liens du mariage, elle s'imaginait difficilement heureuse aux côtés d'un tel sorcier.

Ta boutique est ton pass pour la liberté, ma chérie. Ne t'en sépare jamais.
- Je sais, la main de Molly sur la sienne, elle la serra pour transmettre à sa cousine toute sa détermination. Elle n'abandonnerait pas son portoloin pour une vie meilleure. Les Moon l'apprendraient à leurs dépens.
Tu verras, les choses s'arrangeront. Elles s'arrangent toujours. Un jour, le beau temps reviendra et toute cette pluie ne sera qu'un mauvais souvenir dont on reparlera sans grande amertume.
- Je l'espère Molly, je l'espère, l'instant était grave, et malgré l'optimisme sans faille de Mrs Weasley la sorcière songeait au tribut qu'il faudrait payer à la guerre.

Molly se leva, grave. La rouquine sentait la tension appesantir l'air, l'angoisse de sa cousine était évidente, sa souffrance également. Pourtant Moon était désemparée, que pouvait-elle dire ou faire pour chasser ces nuages de son visage ? Arthur et Molly agissaient, d'une manière ou d'une autre, elle en aurait mis sa baguette à couper!

J'ai peur, Minerva. Peur de ne jamais voir mon mari revenir après le travail, peur de voir mes enfants grandir dans un monde aussi sombre, peur de te perdre.

Touchée par tant de sincérité, et de souffrance, la jeune femme se leva pour enlacer sa cousine, et lui transmettre toute sa chaleur. Elle aussi avait peur, pour Arthur et Molly, pour tante Merope et oncle Ignatius, pour Fabian et Gideon, pour tante Meredith et oncle Macmillan, pour Regulus, pour Alshaïn. Peur que certains se laissent entraîner dans une spirale infernale, qu'ils y perdent leur âme, mais aussi peur que d'autres ne soient pris pour cibles en raison de leurs convictions. Peu importe leurs choix, ou leurs erreurs, elle était incapable de ne plus les aimer.

- Moi aussi Molly. J'ai peur qu'un jour on me demande de rejoindre les rangs. L'instant était crucial. Jamais la Moon n'était allée aussi loin dans ses confidences, elle n'avait parlé à personne des manoeuvres des S.E.R.P.E.N.T.S pour qu'elle soit des leurs, de leur pression constante. J'ai déjà refusé, à Poudlard, et maintenant je ne sais pas encore combien de temps je pourrais leur dire non. J'ai peur qu'ils trouvent le moyen de m'y obliger Molly, je ne veux pas devenir un monstre.

Elle ne pleurait pas, mais sa voix tremblait, et son estomac se nouait douloureusement.

Spoiler:

❝ONE BREATH❞

Molly sourit. Après tout, elle n'était pas la seule à craindre pour l'avenir, à trembler de ce qui n'était pas encore arrivé mais que le ciel augurait de plus mauvais. Ses bras serrés autour des hanches de sa cousine, Molly eut enfin la sensation que - même pour un court instant - la terreur et les ténèbres n'avaient plus d'emprise sur elles, les laissant souffler quelques instants avant de reprendre la bataille.

Le sujet de la discussion se fit plus pressant. Elles abordaient les recoins les plus sombres de leurs existences, sans le tabou absolu de la confiance. Molly avait une confiance aveugle en sa cousine, elle lui aurait confié sa vie et celle de sa famille sans réfléchir. Et les confidences que Minerva lui faisaient renforçaient le lien entre les deux femmes. Les choix que tu vas faire dans les semaines et les mois à venir qualifieront ton avenir, ma chérie. Je suis persuadée que tu feras ce qui sera et que tu penseras juste, j'ai confiance en toi, dit-elle en posant sa main avec tendresse sur le visage de sa cousine. Avoir refusé à Poudlard était déjà courageux et je suis fière de toi. Tu n'as pas cédé à la facilité de rejoindre leurs rangs et ça prouve ta force de caractère et ta loyauté pour la liberté. Tu ne seras jamais un monstre, Minerva. Tous ces hommes et femmes qui tuent pour le plaisir sont nés avec leur déviance mentale. Ils sont d'une profonde cruauté. Tu n'es pas comme eux, tu ne seras jamais comme eux. Et si tu crains pour ta vie, tu trouveras toujours un havre ici. Le Terrier est bien assez grand pour plus de dissidents qu'il n'en abrite déjà, s'amusa-t-elle.

La fraîcheur du soir descendait sur l'Angleterre, poussant les deux cousines à rejoindre le salon, où Molly entreprit d'allumer un feu. A quatre pattes devant la cheminée, du papier journal et du feu dans les mains, elle installait le tout dans l'âtre. D'un coup de baguettes, le feu prit, chauffant la pièce et, lentement, le reste de la maison à l'architecture biscornue. Je comprends que la situation soit compliquée, dit Molly en s'asseyant sur la table basse, face à Minerva. Ne baisse jamais les bras et crois en toi, c'est le plus important. Nous serons toujours là, moi et Arthur, pour t'aider, je te le jure, finit-elle en prenant les deux mains de sa cousine dans les siennes.

Sujet: Re: [Le Terrier] One breath x MINERVA Lun 2 Sep 2013 - 14:07

Elle avait vécu plusieurs mois à Poudlard le coeur serré, l'esprit préoccupé. Refuser une telle offre de la part des S.E.R.P.E.N.T.S lui avait paru la meilleure réponse, du moins sur le moment. Mais plus le temps passait, et plus les rangs s'étoffaient, et plus la pression subie croissait. Comment leur refuser quelques services alors même qu'Alshaïn Rookwood, leur nouveau leader, se trouvait partager son dortoir, et avoir un sang proche du sien ? Elle avait eu peur, pour sa sécurité, pour sa mère, peur de la réaction de sa famille, peur pour ses proches. Capituler, faire des concessions avec sa propre conscience, ou refuser d'un bloc et en accepter les conséquences. Minerva avait fait son choix, et avait cru sincèrement que c'était le bon, pour elle et pour eux.

Quelles foutaises!

- Les choix que tu vas faire dans les semaines et les mois à venir qualifieront ton avenir, ma chérie. Je suis persuadée que tu feras ce qui sera et que tu penseras juste, j'ai confiance en toi, elle ferma les yeux, attendrie par la douceur de Molly, quelques grosses larmes salées roulèrent sur ses joues alors qu'elle songeait à tous ces mois de brouillard, toute cette pression qui cédait, Avoir refusé à Poudlard était déjà courageux et je suis fière de toi. Tu n'as pas cédé à la facilité de rejoindre leurs rangs et ça prouve ta force de caractère et ta loyauté pour la liberté. Tu ne seras jamais un monstre, Minerva. Tous ces hommes et femmes qui tuent pour le plaisir sont nés avec leur déviance mentale. Ils sont d'une profonde cruauté. Tu n'es pas comme eux, tu ne seras jamais comme eux. Et si tu crains pour ta vie, tu trouveras toujours un havre ici. Le Terrier est bien assez grand pour plus de dissidents qu'il n'en abrite déjà.

La lumière faiblissait et l'obscurité s'installait. Le fond de l'air se rafraîchissait, la jeune fille resserra sa cape sur elle, en vain. Bientôt la température serait insupportable et le feu ronflant de la cheminée deviendrait le plus doux des réconforts. D'un commun accord elles laissèrent l'obscurité s'emparer de la campagne pour la chaleur du Terrier.

- Je comprends que la situation soit compliquée. Ne baisse jamais les bras et crois en toi, c'est le plus important. Nous serons toujours là, moi et Arthur, pour t'aider, je te le jure.

Elle essuya ses larmes qui coulaient à gros bouillons. Ses mains tremblaient légèrement. Ses larmes n'avaient pas l'amertume de la honte face à Molly, bien au contraire. Elle se sentait libérée d'un poids trop lourd pour elle seule. Parler lui faisait le plus grand bien, et elle avait trop honte pour mentir à Molly.

- Au début quand les S.E.R.P.E.N.T.S me l'ont proposé, je leur ai dis qu'il me fallait quelques jours pour y réfléchir. J'ai pris peur, je ne savais pas quoi faire. J'ai été tentée d'en parler à Gideon, et à Dorcas, mais crois moi, ça aurait été une très mauvaise idée. Et puis j'ai fini par comprendre de moi même qu'il ne fallait en parler à aucun Moon, ils m'auraient poussé à accepter, et maman n'aurait rien pu faire, Lucius aurait bien fini par trouver un moyen ou un autre. Au bout de quelques jours ils sont revenus et je leur ai dis que je ne voulais pas, parce que le combat ce n'était pas pour moi et que je préférais servir le Seigneur des Ténèbres en donnant des enfants purs à un mangemort, que c'était mon rôle de femme. Ils m'ont cru, ils ont essayé de me convaincre du contraire, mais j'ai quand même réussi. Et puis...

La rouquine serra un peu plus fort la main de Molly, car c'était là un moment critique. En dire trop ou pas assez, l'éternelle rengaine. Fermant les yeux un court instant, elle prit une grande inspiration puis essuya ses joues de sa manche. Pas de noms, mais Molly méritait de savoir, et peut-être qu'en parlant elle se sentirait moins coupable...

- Pendant quelques temps ils m'ont laissé tranquille. Je pensais que la question était réglée, mais un matin, pendant le petit déjeuner, j'étais assise parmi eux et la gazette est arrivée. Il y avait à la une des disparus et même quelques morts étranges de moldus. Ils ont commencé à en parler, et puis le soir, dans le dortoir l'une d'elle m'a demandé de lui rendre un service. J'ai refusé, mais j'ai vite compris que je n'avais pas le choix. Molly je ne pouvais pas refuser... Ils ne me l'auraient jamais pardonné et fait de ma vie un enfer. J'allais en cours avec eux tous les jours, on mangeaient à la même table, on faisaient nos devoirs ensemble, on dormaient dans le même dortoir! Ils m'ont demandé de leur apprendre à maîtriser certains maléfices, ou encore de leur procurer certains bouquins, notamment ceux de la réserve. Mais je te le jure, je n'ai jamais fait de mal à un élève! Même avant les S.E.R.P.E.N.T.S je n'ai jamais touché à un élève à cause de son sang! Et maintenant je me sens coupable... Et j'ai honte, j'ai été tellement lâche Molly!

Sujet: Re: [Le Terrier] One breath x MINERVA Jeu 5 Sep 2013 - 10:43

❝ONE BREATH❞

Dans la chaleur protectrice du salon des Weasley, les deux cousines s'abandonnaient aux plus secrètes des confidences. Molly avait entendu parler de l'organisation interne au collège de magie et regroupant les élèves les plus intrinsèquement mauvais et destinés à grossir les rangs du Seigneur des Ténèbres dès leur sortie de Poudlard. La sorcière frissonna lorsque Minerva mentionna son petit frère, qu'elle savait un fervent défenseur de la liberté. Sa cousine marchait sur des oeufs de dragon, Molly le voyait fort bien. La situation était bien trop compliquée pour lui permettre de l'expliquer clairement. Et puis il y avait tous ces sang-purs, à rôder tels des lutins de Cornouailles autour d'une potentielle future victime. L'épouse Weasley exécrait les Malefoy, les Black, les Lestrange, tous ces hommes et femmes persuadés de valoir mieux que le reste du monde sous prétexte que leur sang était plus bleu que celui des autres. La magie n'avait jamais fait les grands hommes, Molly en était persuadée. Martin Luther King et Nelson Mandela avaient-ils une goutte de magie dans leurs veines ? Ils avaient l'espoir et la foi en un monde meilleur - mais nulle force surnaturelle telle celle qui les habitait, eux sorciers.

La poigne de Minerva sur les mains de Molly se referma plus fortement et elle ferma les yeux. Molly sentit que les révélations qui allaient suivre seraient plus difficiles - donc plus lourdes de conséquences. Elle écouta donc, silencieuse. Son visage se couvrit d'un masque de tristesse à mesure que les paroles sortaient de la bouche de sa cousine. Lorsque le silence les enveloppa de nouveau, Molly baissa la tête et serra plus fort encore les mains de Minerva. Elle ne savait plus trop quoi dire, ni commence se positionner. Minerva n'avait pas vingt ans, les choix qu'elle faisait étaient donc bien plus dictés par l'influence des autres et, en l’occurrence, par le temps qu'elle passait en compagnie de ces serpentards tout particulièrement machiavéliques. Molly n'était plus sûre de rien. Elle tenta alors de trouver les mots, essayant d'effacer sa propre honte de n'avoir pas été là pour sa cousine dans ces moments particulièrement difficiles. Tu n'as rien fait de mal, Minerva, dit-elle finalement en relevant la tête pour soutenir le regard de sa cousine. L'impardonnable aurait été de suivre ces monstres avec plaisir. Leur fournir des livres n'a en rien altéré la bonté de ton caractère, ma chérie. Si tu n'avais pas été là pour le faire, ils l'auraient fait eux-mêmes.

Molly leva une main, la posant avec tendresse sur la joue de Minerva, un sourire de réconfort flottant sur ses lèvres. Tu sais, Minerva, le courage n'est pas l'absence de peur. En agissant de la sorte, tu as défendu ta vie et nul ne t'en blâmera, puisque tu n'es à l'origine d'aucune atrocité. J'ai confiance en toi, ma chérie, finit-elle. Nous vivons des jours sombres où il est difficile de savoir que faire, que dire sans se mettre en danger et protéger les siens. N'oublie jamais que ta famille est la plus importante. C'est le poids de tout être, que de défendre les siens. Et tu sais, il n'y a pas un jour sans que je tremble à l'idée de perdre les miens. Et puis je finis par me dire qu'avec tout l'amour que je leur porte, ils ne pourraient décemment partir, s'amusa-t-elle tristement. Ne te fustige pas de ne pas t'être élevée contre les agissements des S.E.R.P.E.N.T.S, Minerva. Tu as quitté Poudlard aujourd'hui et cela n'a fait que prouver que tu es bien plus capable que tu ne le penses de t'élever contre le Mal, ajouta Molly en lui souriant, avant de la prendre dans ses bras.

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Sujet: Re: [Le Terrier] One breath x MINERVA Jeu 12 Sep 2013 - 23:02

La jeune femme ne se sentait pas pour autant libérée d'un poids après sa confidence. Elle ne disait pas tout à Molly. Pas de noms, pas d'indications non plus. Rien qu'une confidence. Cela lui serrait le coeur de songer qu'elles ne se disaient pas tout. Encore une fois l'ombre des Moon venait troubler les relations des deux cousines.

Tu n'as rien fait de mal, Minerva, la sorcière baissa les yeux, à la fois de honte et de culpabilité. Si seulement elle pouvait s'en convaincre! Oh non, la réalité était bien plus sordide, et les faits plus tristes.
L'impardonnable aurait été de suivre ces monstres avec plaisir. Leur fournir des livres n'a en rien altéré la bonté de ton caractère, ma chérie. Si tu n'avais pas été là pour le faire, ils l'auraient fait eux-mêmes.

Moon soupira. Si seulement aucun acte ne pouvait prêter à conséquences. Elle repensa à tous ces ouvrages qui avaient circulé dans la salle commune de serpentard par sa faute, et se désola. Molly était si loin de la vérité! La magie noire, cette forme offensive et néfaste, ne laissait pas de marbre, et tous ne se contentaient pas du frisson intellectuel qu'une telle lecture pouvait procurer.

Tu sais, Minerva, le courage n'est pas l'absence de peur. En agissant de la sorte, tu as défendu ta vie et nul ne t'en blâmera, puisque tu n'es à l'origine d'aucune atrocité. J'ai confiance en toi, ma chérie. Nous vivons des jours sombres où il est difficile de savoir que faire, que dire sans se mettre en danger et protéger les siens. N'oublie jamais que ta famille est la plus importante. C'est le poids de tout être, que de défendre les siens. Et tu sais, il n'y a pas un jour sans que je tremble à l'idée de perdre les miens. Et puis je finis par me dire qu'avec tout l'amour que je leur porte, ils ne pourraient décemment partir. Ne te fustige pas de ne pas t'être élevée contre les agissements des S.E.R.P.E.N.T.S, Minerva. Tu as quitté Poudlard aujourd'hui et cela n'a fait que prouver que tu es bien plus capable que tu ne le penses de t'élever contre le Mal.

Elle se laissa aller à la douceur de cette étreinte. La chaleur de sa cousine se mêlant à la sienne, la rouquine enfouit sa tête dans l'épaule bienveillante de son aînée, y déposant quelques larmes. Cette bonne âme pouvait bien dire ce qu'elle voulait, Moon ne s'en sentait pas moins coupable, pitoyable.

- Ce n'était pas du courage, elle essuya ses larmes à l'aide d'un mouchoir, Tante Merope est courageuse, même cette peste de Melody l'est, mais pas moi. J'aimerai tellement l'être, mais je ne le suis pas. Je n'ai jamais osé m'afficher avec Dorcas, je ne peux même pas venir au Terrier sans devoir trouver une excuse bidon! Toi et Arthur l'êtes. Je sais qu'il y a des sorciers qui luttent contre Tu-Sais-Qui, et je crois vraiment que leur cause est juste, les larmes à présent ne coulaient plus, seul son regard brillait avec force, J'aimerai pouvoir faire quelque chose. Je suis sure qu'il y a des familles dans le besoin qui n'ont plus de toit, ni de quoi subsister, mais je ne sais pas comment faire. Je veux juste faire quelque chose de bien, pour une fois Molly.

Sujet: Re: [Le Terrier] One breath x MINERVA Sam 19 Oct 2013 - 22:55

❝ONE BREATH❞

La détresse qu'elle voyait dans les yeux de sa cousine touchait profondément la jeune mère de famille. Son regard se tourna vers ses trois enfants qui jouaient un peu plus loin et ses pensées voguèrent vers les deux cadets qui dormaient dans leur chambre. Peut-être n'avait-elle du courage que pour défendre sa famille? Il lui paraissait inenvisageable d'abandonner les siens à la mort. L'idée-même de la disparition d'un Weasley ou d'un Prewett lui noua l'estomac. Elle déglutit profondément et resserra sa prise autour des mains de Minerva. Elle les porta à sa bouche et y déposa un baiser.

Un long silence suivit les déclarations de la jeune sorcière. Molly ne mettait pas en doute sa volonté d'agir pour le bien des autres, mais elle voyait bien que le clan Moon avait parfaitement fait son travail. Minerva avait peur. Et Molly ne pouvait qu'en haïr plus ses cousins et sa tante. Le Seigneur des Ténèbres gagnait du terrain, déchirant des familles entières. La jeune femme voulait encore croire que le Bon existait en l'Homme, dernière source de victoire pour un monde sombrant dans les ténèbres. L'espoir était l'unique bouée de sauvetage à laquelle ils pouvaient s'accrocher. L'espoir et la famille.

Molly sourit tendrement à Minerva. Elle ne savait plus quoi dire. Elle ne savait plus comment alléger la culpabilité qui rongeait l'esprit de sa cousine et lui dévorait l'âme. L'espoir de Minerva s'amenuisait mais elle la voyait combattre. Reste, dit-elle alors. Bas-toi à nos côtés. Reste avec nous. C'était la première fois que Molly abordait l'idée que sa cousine renie sa famille et rejette ces origines tant haïes. La première fois et pourtant, Molly voulait y croire.

Sujet: Re: [Le Terrier] One breath x MINERVA

» Panique dans le terrier!
» Until my last breath, you'll never know...
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» You can't always get what you want [Minerva Violette Moon]
» Famille, le retour ~ Minerva Moon

[Le Terrier] One breath x MINERVA

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