(PNJ : Antonin Dolohov, Rodolphus Lestrange, Lord Voldemort, Damien Donagan, Edgar Blackstone, Finneus O'Shea, Travis Crook, Chuck Bartney)

21 décembre 1977, 21 h 00
Repère de Vous-Savez-Qui

Quel plus beau jour que le solstice d’hiver pour pénétrer l’ordre le plus secret et malsain que la terre a jamais porté ? Le premier soir de l’hiver, marqué par les premiers flocons, virevoltant dans les airs, s’accrochant à peine au sol encore parsemé des feuilles tombées durant l’automne. Une nuit fraîche mais douce, sans vent.
Les joues rosies, les deux anciennes serpentardes avaient été guidées là par leur mentor, dans un silence cérémonial, ou le Lord et d’autres disciples les attendaient pour leur initiation.
Quand Daisy et Brionan franchirent la grande porte d’entrée, on leur enleva les foulards qui couvraient leurs yeux. Le trajet n’avait pas duré longtemps, et leur loyauté avait été sans vagues, cela même avant leur sortie de Poudlard, mais il semblait y avoir malgré tout des précautions d’usage.

Le hall d’entrée était vaste et aurait pu contenir plus d’une centaine d’individus. Un immense escalier en pierre au centre de la pièce sombre se séparait en deux artères continuant le long du mur, la rampe représentait deux serpents entrelacés, leurs têtes à l’extrémité. Quelques murs étaient recouverts de tapisseries bizarres ou de tableaux étranges, et peu de meubles agrémentait le décor.
Une dizaine de personnes étaient présente, toutes arborant un masque d’acier et une robe noire. Toute sauf une. Un homme grand, au regard perçant et ténébreux, se tenait au centre de l’assemblée, un visage beau qui dégageait à la fois quelque chose de charismatique et de terrifiant. Lorsqu’il posa ses yeux sur elle, un frisson la parcourut, glacée par la lueur dangereusement séduisante de cet individu. Désarçonnée et particulièrement mal à l’aise, il lui sembla qu’il sondait son âme, violant chaque partie de son esprit. Elle était mise à nue par son simple regard et des paroles s’immiscèrent en elle : « Qui es-tu Daisy Blackstone ? ». Après un moment qui lui sembla une éternité, l’homme fit de même avec son amie. Elle observa sans rien dire, médusée par le pouvoir attractif qu’il dégageait. Puis, son regard se porta sur les autres silhouettes noires. La jeune femme reconnu certains des mangemorts présents par leur chaussures ou leur voix, puisqu’elle les connaissait bien ; mais demeura silencieuse, laissant son parrain faire enfin les présentations :

Dolohov : Les voici Maître, Daisy Blackstone, l’aînée d’Edgar, et Brionan O’sHea, de...

Voldemort : Silence.. !! Je sais qui elles sont ….

Il s’approcha d’elles et glissa tout autour, le visage à quelques centimètres d’elle, respirant leur odeur, ses yeux braqués dans leurs esprits, puis s’écarta.

Voldemort : Anonymez les ! Ordonna-t-il

Edgar saisit une première tenue et l’enfila religieusement à sa fille Daisy tandis que le père de Brionan faisait de même. Daisy fixa son père dans les yeux, au travers de son masque, droite et digne de se voir telle qu'il voulait qu'elle soit. Malgré son regard neutre, était-il un peu fier d'elle ? L'homme finit par poser le deuxième visage sur celui de son ainée, dissimulant au monde sa nouvelle identité.


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Damien : Ça risque d’être éprouvant..

Lorsque son époux avait prononcé ces paroles, dans l’intimité de leur chambre, Daisy sut instantanément de quoi il s’agissait, ou du moins qui serait impliqué. Chaque marque nécessitait un sacrifice, un prix à payer, afin d’intégrer les rangs du seigneur des ténèbres. Et après cette épreuve, elle ne pourrait plus faire machine arrière. Quel serait le sien ? Un sort impardonnable ? Elle avait déjà usité deux d’entre eux, sur des personnes qu’elle n’appréciait pas ou sur des moldus. Ca avait été facile, à peine déconcertant. Et si on lui proposait un jeu plus cruel impliquant ceux qu’elle aime ? Ses sœurs ? Un amour perdu ?
Elle devait se préparer à tout, mais surtout au pire…


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On amena les deux filles masquées dans une pièce sombre et froide ou quelques chandeliers animaient les ombres des participants. Un rideau immense tombait du plafond et annonçait la scène terrifiante de leur initiation. Daisy brûlait de curiosité et de nervosité. Que se cachait-il derrière cet épais tissu de velours rouge ?

Sans s’en rendre compte, sa main avait saisit celle de son amie, exerçant une pression aussi forte que son taux d’anxiété. Daisy pivota sa tête et ses yeux inquiets cherchèrent ceux de Bree, sa précieuse alliée. Quand elle tourna de nouveau la tête vers le tissu de velours, la jeune femme sentit une pression sur son autre bras, une main tendre, celle de son époux. Elle se raidit d’incompréhension et s’échappa de cette étreinte là, lui signifiant clairement qu’elle ne voulait pas de son soutien à cet instant.

- Que le rituel commence … Lança le Lord avec puissance et vice.

A ce moment précis, Antonin Dolohov pointa sa baguette, actionnant le lever de rideau. L’ancienne serpentard sentit le poids du regard de son père sur elle tandis que le lourd tissu s’élevait telle une herse. Avant qu’il ne soit complètement remonté, le corps de Daisy se raidit sur place. Le choc était si fort que son visage se figea sur une expression de stupéfaction. Tétanisée, elle sentit une nouvelle intrusion dans son esprit : « A quel point veux-tu intégrer mes rangs ? ».
Le doute n’avait jamais été si grand que lorsqu’elle détailla la scène sous ses yeux. Quatre individus étaient solidement attachés à des immenses chaises en bois et leurs visages, bien que tuméfiés par quelques coups étaient malheureusement reconnaissables. Elle eut un mouvement de recul, tout juste perceptible, et ses yeux s’embrumèrent lorsqu’elle les porta sur Bobby.

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Quelques jours auparavant, un soir d’automne.

Dissimulée derrière une vitre, Daisy observait le couple d’anciens serdaigles. Sue et Bobby habitaient désormais ensemble. Il arborait l’un de ces sourires qu’il ne réservait qu’à elle. Jalouse, elle était restée là pendant plus d’une heure, à la recherche du moindre signe qu’ils ne s’aimaient pas, analysant leurs gestes de la pire des manières. Mais il n’y avait rien de cela entre eux. Son regard était vivant, arborant cette étincelle qu’ont les amoureux transis. Elle se prit à rêver pendant une seconde fugace d’être à la place de sa meilleure ennemie. Mais elle avait eu sa chance. Et elle l’avait gâché. Qu’aurait-elle pu lui apporter de toute façon ? Elle était ravagée. Elle n’était bonne à rien et le malheur s’étendait autour d’elle. Elle l’aurait fait sombrer avec elle, tel un vaisseau crevé à la dérive. Au final, avec toute l’estime qu’elle avait pour elle-même, c'est-à-dire aucune, la meilleure chose qu’elle a faite pour lui, était de le laisser partir.
En voyant le bonheur qui émanait d’eux, la future mangemorte sut qu’elle avait fait le bon choix.

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Les larmes aux yeux, elle les détourna de lui, percutant ceux de Sue, de Chuck et de Travis, son meilleur ami. Et c’est à ce moment là qu’elle comprit, sans vouloir y croire pour autant. Elle devrait faire un choix parmi son meilleur ami et son éternel amour. Les deux autres étaient là pour Bree.
Serrant un peu plus la main de la douce O’Shea, elle ne put soutenir davantage la scène et ferma ses yeux, comme pour dénier ce qui était en train de se passer. Puis Voldemort rendit le rite plus réel encore :

- Vous avez compris n’est-ce pas ? … Silence…. Il est temps de me montrer votre dévotion …. Silence .. Il est temps de faire un choix … Qu’êtes-vous prêtes à sacrifier ? … Silence … Un ami … Une amie… Un amour …

Une journée comprend 24h. Une journée, c'est rapide. Le temps, on le voit pas défiler. Comme ce jour où elle et Bobby n'avait pas bougé du lit, décidant de faire les flemmards. Ou cette journée et cette nuit passées à étudier pour un examen de psychologie ...le temps allait trop vite. Mais ces dernières 24h avaient été interminables. Enlevée de force, baignée dans le noir complet, Sue avait été effrayée, perdue et aurait donné n'importe quoi pour avoir la vue et se rassurer dans ce milieu hostile et inconnu. Elle avait hurlé, face à un Bobby impuissant. Ils étaient nombreux à avoir surgi en pleine nuit. Qu'auraient-ils pu faire pour se défendre ?

Pendant ces 24h, ils avaient été séparés, ignorant si l'autre allait bien. Sue n'avait cessé de crier, suppliant ses agresseurs de la rassurer sur la santé de son petit ami. Etait-il encore en vie ? Qu'allaient-ils leur faire ? Etaient-ils au courant qu'elle faisait partie de l'Ordre du Phoenix ? C'était pour ça qu'ils les avaient enlevés ?
Face à l'avalanche de questions de la non-voyante, ses gardes finirent par lui envoyer un endoloris pour qu'elle comprenne qu'elle devait se taire.

24h, c'était terriblement long.

On l'emmena, et encore empressée de savoir ce qu'il se passait, elle s'osa à poser d'autres questions :
- " Où m'emmenez-vous ? Pourquoi vous faites ça ? Qu'est-ce que vous voulez ? "

Et là, elle entendit une voix qu'elle aurait pu reconnaître entre mille, tellement elle avait aimé l'entendre ... tellement elle avait aimé le jeune homme ... celle de son premier amour.

- Sue ?
La non-voyante eut un haut le coeur. Les larmes qu'elle avait tenté de retenir jusqu'à ce moment commencèrent à faire surface. Chuck, elle ne l'avait plus revu depuis Poudlard. Leur histoire n'avait jamais vraiment eu de fin ... et Sue ne pouvait nier les sentiments qu'elle ressentait encore pour lui. Mais, maintenant, il y avait Bobby, lui qui avait toujours été fidèle au poste ... qui n'était jamais parti.

- " Chuck ! Aide-moi, je t'en supplie ... et Bobby, il est quelque part, je sais pas ce qu'ils lui ont fait, il faut ... "
- Chuut, il faut que tu te maitrises, Sue. Calme-toi. Je peux rien faire, je suis ligoté aussi. Juste, reste calme.

Il faisait preuve d'une grande maitrise que Sue avait déjà pu lui observer. Il l'avait rassurée, lui expliquant la situation, comme si il n'avait jamais perdu l'habitude de sa cécité.
Elle avait acquiescé, alors qu'un des mangemorts vociféra : " Faites-les taire ! " Et Sue entendit un endoloris sifflé, percutant son ex petit-ami qu'elle entendit crié dans un hurlement de souffrance.

- " CHUCK ! Non, s'il vous plait, arrêtez. Je vais me taire, je vous promets, arrêtez. " suppliait-elle, sentant les larmes coulées le long de ses joues. Chuck arrêta de crier subitement, et l'ex Serdaigle l'entendit se relever.

Ce fut le silence, ils continuèrent leur marche vers l'inconnu ... la peur au ventre. On les installa sur des chaises, et comme si elle arrivait à sentir sa présence, entendant d'autres personnes qu'on faisait assoir non loin d'elle ... Sue s'exclama :

- " Bobby ! BOBBY, tu vas..."

*PAF* Quelqu'un la frappa.
- Si tu te tais pas, t'en as une autre. Alors, ta gueule !

Sue n'osa plus rien dire. Elle s'était mordu la lèvre, se retenant de fondre en larmes, étouffant un sanglot.

Le calme revint. Les victimes avaient compris qu'ils n'étaient certainement pas en position de force, et qu'ils devaient se taire.

Des gens entrèrent. Vu le pas sourd et le manque de lumière, Sue devina qu'un tissu épais ou autre chose devait les séparer du petit groupe. Elle avait raison, parce que rapidement, le rideau tomba ...
Une voix à glacer le sang s'exprima : - Vous avez compris n’est-ce pas ? … Silence…. Il est temps de me montrer votre dévotion …. Silence .. Il est temps de faire un choix … Qu’êtes-vous prêtes à sacrifier ? … Silence … Un ami … Une amie… Un amour …

Quoi ? Qu'allait-il se passer ? Sue commençait à comprendre ... et quand elle entendit une voix familière (même faiblement, elle la reconnaissait facilement) dire "Par Salazar", la non-voyante sut que sa meilleure amie d'autrefois devrait faire un choix entre Chuck ou elle ...

Elle ne fut pas étonnée d'entendre le nom de son ennemie jurée par la suite ... Elle devrait choisir entre Bobby et une personne que Sue ne connaissait pas.

- " C'est pas vrai ... Bree ... tu vas pas faire ça ! " s'était-elle exclamée, comprenant le drame qui allait se produire ...

*BAF*
- J'ai dit de te taire ! s'était exclamé le mangemort devant une Sue le visage baissé, les cheveux tombant devant ses yeux.

- Cesse ! ... Silence ... Laisse-les s'exprimer, le jeu en deviendra plus intéressant ... avait repris la personne qui, rien qu'au son de sa voix, fichait la chair de poule. Etait-ce lui ? Tu-sais-qui ?

Alors, ils n'avaient aucune chance d'échapper à ce sacrifice. Sue releva son regard vers Bree, un regard bien plus effrayé qu'auparavant...

dragées:

Ambiance musicale


L’entendre crier son nom à elle lui terrassa les entrailles et elle aurait pu la tuer sur le champs si elle n’avait pas été liée à elle par ce foutu serment inviolable qui lui ferait perdre la vie au même instant. Et après tout pourquoi pas, méritait-elle seulement de vivre, elle aussi ? Etait-ce la solution à tout ? Tuer Sue et se laisser mourir ? Loin d’être une option inenvisageable, cette pensée l’apaisa un instant. Puis le Lord les poussa en avant, obligeant la jeune femme à lâcher la main de son amie. Elle était désormais seule, face à elle-même, face à son choix. Son regard acier passa successivement de Bobby à Travis, de Travis à Sue, de Sue à Bobby.Hésitante elle brandit sa baguette en direction de…


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« - Tu m'intrigues beaucoup, Donagan ..... » « - Dans ce cas nous sommes deux... » « - Frustrant, hein ? » « - Tu n'imagines même pas à quel point. C'est comme d'être à quelques centimètres de l'objet désiré et d'être retenu par une chaine. »

« - Bonne soirée, brillant serdaigle.. » « - A toi aussi... fleur sauvage... »

« - Tu n'attendais pas du courrier par hasard? On dit que les hiboux n'en font qu'à leur tête ces temps-ci ... et que parfois, leurs lettres s'égarent... » « - De quoi parles-tu, Bobby ! Va droit au but ! » « - Je croyais que tu aimais les énigmes Daisy... ça ne te plait plus tout à coup? Tu préfères quoi... la magie oculte, le vert des serpentards? » « - J'aime les énigmes bien plus que tu sembles le penser. Et j'aime moins le vert et la magie noire que tu en es persuadé ! ». » - Je suis plus persuadé de rien Day... - ... mais on ne base pas sa vie sur des mensonges? » « - Crois-moi, le mensonge vaut mieux que la vérité que je te cache... » « - Ne me fais pas la morale de tes bons sentiments. Il n'y a rien de juste ou de bien dans ce que tu as fait. - Tu sais quoi Day, laissons tomber. Vis ta vie puisque c'est celle que tu as choisis. C'est moi l'élément gênant non? Dans toute cette histoire ! Le frère dont on arrive plus à se débarrasser après s'en être servi. - J'espère que tu t'es bien amusé. Finalement vous êtes fait pour vous entendre avec Damien.»

« - Mais je suis ici, comme un spectateur qui te regarderait monter sur scène. Toi sous le feu des projecteurs incapable de redescendre, moins sachant pertinemment que je n'aurais pas le courage de monter te rejoindre. Tout est très simple en fait, on ne s'aime pas assez. » « - Et si la vraie moi, comme tu dis, c'était la vipère froide et arrogante que tu croises au château tous les jours, destinée à épouser un homme charmant et raisonnable. Et si celle que tu as connu n'était qu'illusion. Prétends tu savoir qui est la véritable Daisy ? » « Damien est tout sauf quelqu'un de raisonnable, ta vie sera loin d'être celle que tu imagines…… Peut-être... Alors la Daisy que j'aime est morte avec tes paroles. Elle n'aurait pas fait ce choix elle…… Je suppose que c'est l'heure des adieux. Je ne redescendrais pas voir à quoi ressemble une Daisy à la hauteur des attentes d'une Blackstone. »

Tout un tas de conversations lui revint en mémoire. Tout un tas de souvenirs. Au début, bons, puis de plus en plus mauvais, lui rappelant à quel point elle était détestable, à qu’elle point elle se haïssait.

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.. Bobby. C’était lui qu’elle devait choisir. Elle se tenait là, devant son père, devant son époux. Et le seul obstacle, entre Damien et elle, à la reconnaissance de son père, à son futur, c’était lui. Il la retenait dans leur passé, dans cette nostalgie à laquelle elle s’accrochait. Il devait périr, car c’est le prix qu’elle devait payer pour être enfin libre de son emprise. Au moment où sa baguette commença à frémir, Daisy sentit le regard de l’assemblée peser sur elle. Damien accepterait-il le sacrifice de son frère ? Où serait-il satisfait de voir enfin son rival disparaître, et sa femme choisir le bon Donagan ? Son père verrait-il enfin la femme qu’il voulait qu’elle soit ?
S’impatientant et particulièrement intéressé par le tournant que prenait son initiation, Lord Voldemort fit valser sa baguette dans les airs, dénouant les foulards devant leurs yeux.

- Il n'y a rien de plus beau que de voir dans un regard la dernière étincelle de vie s'échapper ..

Face à lui, les yeux dans les yeux, elle incanta :

- Endoloris

Elle y mit si peu de conviction qu’il se passa quelque chose de plutôt inattendu. Le jet rouge se sépara en trois et vint percuter à moindre intensité Bobby, Sue et Travis. La puissance divisée par trois, arracha un cri au dernier, qui la regardait de ses yeux verts avec incompréhension. Et quand le sort toucha Sue, Daisy fut projetée en arrière avec la même force, se heurtant au sol un mètre en arrière. Son père lâcha un « Relève toi ! » féroce agrémenté d’un soupir de désapprobation qu’elle encaissa par habitude. Damien l’aida à se relever, retenant son souffle. Il lui chuchota comme une supplication « Pas Bobby ». L’ancienne serpentard le fixa droit dans ses yeux sombres et comprit qu’il éprouvait une réelle affection pour son frère. S’ils ne parlaient jamais de lui, il était toujours présent, planant comme une ombre. Dans ses mimiques à lui, dans son regard à elle. Il était ce qui les éloignait mais aussi ce qui les rapprochait.
Alors qu’elle reprenait place, le Lord nomma Brionan pour prendre la suite et montrer de quoi elle était capable. Laissant un maigre répit à l’ancienne blonde. Que ferait-elle ? Ses pupilles étaient fixées sur lui, elle était incapable de le quitter des yeux.

Entendre Bobby crier son nom l'avait rassuré. Il était en vie. Il semblait aller bien. Puis tout sembla se passer si lentement. Daisy devait faire un choix ... elle devait commencer les festivités ! La non-voyante eut son sang qui se glaça ... Bobby ! Elle n'allait tout de même pas oser le tuer ? Sa jalousie était-elle si grande qu'elle pourrait se refuser de partager son premier amour ? Le voir au bras de Sue risquerait-il d'être trop pénible pour elle ? Allait-elle le tuer ?

Sue aurait voulu hurler, la supplier ... mais déjà, elle envoya un doloris. Ce qui la stupéfia, c'est que c'est elle qui le reçut. Dans un premier temps, elle eut peur de s'être trompée dans ses suppositions : était-elle une victime destinée à Daisy ? Après tout, son père n'était pas au courant qu'elles se haïssaient toujours ...
Elle avait ressenti une violente douleur qui ne dura pas, entendant Daisy se faire propulser. Le serment inviolable avait du bon, parfois ... Elle avait entendu Bobby et le gars -qu'elle connaissait pas- hurler ! Que s'était-il passé ?
Elle ne voyait rien, elle ne comprenait rien à ce qu'il se passait et ça la faisait paniquer encore plus !

Puis ce fut au tour de Bree. Mais quelque chose lui disait que Daisy n'en aurait pas fini par après. Cette soirée allait paraître très longue.
Sue attendait, assise sur sa chaise, se forçant à garder la tête droite. Son regard absent essayait de localiser la position de sa meilleure amie ... si elle pouvait encore la nommer comme telle. Cela faisait des mois qu'elles ne s'étaient plus vues. Sue avait perdu sa confiance ... Mais jamais elle n'aurait pensé qu'elle puisse en arriver là. Ella avait raison ... depuis le début. Et c'est avec les larmes aux yeux que l'ex-Serdaigle repensa à tous les espoirs qu'elle avait pu avoir envers Brionan.

Sue entendait qu'on prononçait le prénom de sa meilleure amie. Elle semblait ne pas oser lever la baguette. Y avait-il de l'espoir en fin de compte ?
Mais le Seigneur des Ténèbres n'était pas aussi patient que le père de Bree, et il s'imposa dans le choix de l'ex Serpentard. La victime : Sue !

Elle ressentit une douleur intense, ridicule à côté de celle qu'elle avait ressentie quand un mangemort lui avait fait subir ce sort, minable à côté de celle qu'avait provoquée Daisy ... La non-voyante ressentait comme des décharges électriques parcourant tout son corps, ressentant des douleurs atroces jusque dans la rétine de ses yeux. Elle avait même l'impression que la douleur lui permettait de voir les ombres des personnes présentes dans la pièce. Elle ressentait une souffrance si importante qu'elle n'entendait pas le cris effroyable qui s'échappait de sa gorge, n'entendant pas non plus les cris de prosternations de Chuck et de Bobby, impuissants.

Puis, tout d'un coup, la douleur s'arrêta, et Sue échappa un sanglot qu'elle ne pouvait plus maitriser. Les larmes prisonnières jusqu'à ce moment par le sort du doloris jaillirent sans que Sue les sente venir. Elle avait du mal à respirer, retrouvant peu à peu de l'oxygène, alors qu'elle avait eu l'impression d'être restée en apnée.

- " Arrêtez ... " disait-elle faiblement, la tête baissée. " S'il vous plait ... arrêtez. " suppliait-elle, épuisée par ces 24h de stress, par le froid, par cette souffrance qu'elle accumulait en ce moment. Voldemort avait réussi en un coup de baguette magique à lui supprimer toute la force qui lui restait.

- " Bree ... s'il te plait. " ajoutait-elle. " T'es pas comme eux ... t'es meilleure qu'eux. " Et suite à ces quelques mots, elle releva la tête péniblement, mais elle y arriva, voulant faire face à sa meilleure amie.

A cause de la douleur qu'elle avait ressenti, elle ne réalisait pas encore que Bobby et Chuck risquaient de mourir, eux aussi ... Elle avait plutôt l'impression de mourir, elle !

dragées:

Tandis qu’elle le regardait, elle entendit de loin les paroles du Lord concernant sa meilleure amie, comme s’ils étaient plongés dans la brume et que sa voix s’immisçait dans cet épais brouillard. Avant que la jeune femme n’ait assimilé la totalité de son discours « ..l’aider ? .. En l’aiguillant un peu dans sa décision finale ? ..» le filament rouge jaillit et percuta Sue qui tressaillait sur sa chaise. La violence de ses convulsions la glaça sur place. Loin de ressentir de l’apitoiement à son égard, voir la détresse dans ses yeux hagards et la souffrance dans les muscles tendus de son visage la stupéfièrent. Bree la choisirait-elle ? A l’avantage de Chuck ? Sans s’en rendre compte, la brune au masque de fer avait guidé sa main devant son autre bouche, manifestant son humanité par un soupir d’horreur. Puis elle tourna la tête vers son amie, emplie de la compassion des complices et eut un mouvement vers elle de soutien qu’elle finit par contenir.

Ainsi, si les jeunes femmes échouaient, Lord Voldemort se chargerait, quoi qu’il arrive, d’en assassiner la moitié, voire la totalité. La voix du seigneur des ténèbres, s’immisçant une nouvelle fois dans son esprit, confirma ses craintes : « Tu ne veux pas cela, n’est-ce pas ? » La perspective de perdre les deux lui était insupportable, elle répondit de la tête en la remuant horizontalement, sachant pertinemment qu’elle avait été la seule à l’entendre, sachant pertinemment qu’elle devait faire un choix.
Rendue muette par les sue-pplications () de sa meilleure ennemie et de son preux chevalier servant, Daisy s’avança à nouveau devant les deux garçons. L’impuissance teintait son regard, seule partie visible de son corps tout entier, et elle espéra que les deux hommes qui avaient compté dans sa vie ne le remarquent pas. Qu’ils ne la voient pas comme le monstre qu’elle s’apprêtait à devenir. Sans vraiment s’en apercevoir, l’ancienne serpentard raidit son bras et pointa sa baguette sur ..
(sue-spens)

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Un après-midi d’été, 1968

- Hey Travis, celui-là !
- Oh oui ! Sors ta baguette !

Les deux enfants de 10 ans se tenaient derrière les grilles du manoir Blackstone, complètement dissimulées à la vue des moldus. C’est Travis qui lança le premier sort, un Dentesaugmento qui fit mourir de rire la petite fille aux cheveux d’or, qui ajouta un Furunculus. Les deux enfants regardaient le moldu qui ne comprenait pas ce qui se passait devant ce terrain vague clôturé. Quand Daisy leva sa baguette pour finir avec un petit Crache-limaces, son père, arrivé in extremis dans le brouhaha de leur rire, saisit la baguette de sa fille. De son ton sifflant glacial, il leur insuffla de rentrer immédiatement, leur infligeant une sentence qu’il estima de bon ton. Daisy se souvint de la trace qui avait marquée le dos de sa main pendant deux semaines et de celles qui avaient couverts son corps.

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Daisy était allongée dans l’herbe fraîche, triturant chaque brin de ses doigts fins. Le serdaigle était arrivé sans un bruit et s’était allongé auprès d’elle. Aucun mot n’avait été prononcé, aucun mot n’avait été nécessaire. Il tenait dans ses mains une pâquerette qu’il commençait à déshabiller.. Un peu.. beaucoup.. à la folie… passionnément… L’effeuillant, un pétale après l’autre, de son regard, de sa main. Il était tombé sur « pas du tout ». Il n’avait rien dit. Il avait souri. Daisy aussi. Ils s’étaient aimés.

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Un soir dans la salle commune, 1976

- Tu devrais arrêter de fricoter avec ce gars, il ne va t’apporter que des ennuis !
- Mêle toi de tes affaires, Je sais même pas de qui tu parles !
- Bien sûr ….!! Avait-il répondu d’un air tout à fait incrédule.. Tu crois que personne ne voit votre petit manège.

Daisy avait complètement ignoré les remarques de Travis, profitant de l’enceinte du château pour vivre comme bon lui semblait, à l’abri du regard de ses parents ou des siens. Elle essayait tout de même d’être discrète pour n’éveiller aucun soupçon, ceux de ses amis, ceux de ses sœurs. Et pourtant, ils avaient deviné, dans ses attitudes, dans son simple regard. Elle avait changé, elle était vivante.

- Ca m’est égal, tu sais ! Avait-elle fini par avouer.

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..Travis. Son meilleur ami, avec qui elle avait partagé son enfance, entre moldus torturés, bals et réceptions en tout genre. Qui avait fini par la délaisser, par se détourner d’elle parce qu’ils prenaient des chemins antagonistes. Daisy, derrière son masque d’acier, avait choisi. Sans un regarde pour le beau Bobby, elle fixa son ami dans ses yeux d’un vert limpide et incanta aussi doucement qu’un souffle : Avada.. Etranglée par sa propre douleur, le mot ne sortit pas. Elle n’y arriverait pas. Il fallait qu’elle y arrive, elle connaissait la sentence en cas d’échec, et malgré toute l’affection qu’elle avait pour lui, elle ne pouvait se résoudre à perdre les deux.
Alors que ses yeux s’empourprèrent dans un océan de larmes, elle pensa à son père et à la rage qu’elle s’entêtait à contenir, car elle savait que c’était la seule colère en elle qui serait capable de tuer. Puis la jeune femme articula plus distinctement :

- Avada Kedavra

Le filet rouge caractéristique s’abattit comme la foudre dans le cœur du jeune garçon, annihilant avec lui son hurlement dément. Tandis que le silence baignait son tombeau, l’ancienne blonde baissa son bras mécaniquement, ses pupilles braquées sur le cadavre inerte de son ami. Elle ferma les yeux, cloisonna son esprit, barricada son cœur ; et n’osa plus un seul regard vers le plus jeune Donagan. Prenant une ultime inspiration, comme si c’était la dernière, elle tourna le dos à la scène mortuaire, faisant face à des inconnus encapuchonnés satisfaits. Sans rouvrir ses paupières, elle pouvait discerner l’image de sa mort gravée sur sa rétine, comme serait bientôt tatouée sur son avant-bras la marque des mangemorts.
Ainsi était mort Travis Crook. Ainsi était morte Daisy Blackstone.

L'attente semblait si longue. Sue avait froid, tremblant légèrement, ayant quelques secousses quand elle ressentait un frisson. C'était au tour de Daisy et la non-voyante, malgré le peu de force qu'elle avait, restait en alerte face à ce qu'il se passait. Elle priait pour que la cible de la vipère ne soit pas Bobby et elle s'en voulait d'espérer la mort de quelqu'un d'autre à la place. Mais c'était plus fort qu'elle ... Bobby avait été celui qui lui avait appris à aimer à nouveau, c'était lui qui lui faisait gagner de l'assurance. Elle avait toujours vu en lui quelqu'un d'important dans sa vie, encore plus depuis qu'ils étaient ensemble. Imaginer de le perdre était déjà douloureux, mais alors le perdre réellement ...

Puis Daisy se lança, elle dit le sort impardonnable qui fit hérisser les poils de l'ex Serdaigle. Et sans comprendre d'où elle pouvait encore retirée de la force, Sue cria un " NON " inutile. Le mal était fait. Et sans attendre, elle s'écria : " BOBBY ! Bobby, tu es là ? Bobby ! " paniquée de ne pas pouvoir voir si il était encore vivant. Ce n'est qu'en reconnaissant sa voix que la non-voyante se calma, sentant une larme coulée sur le visage dû à la panique qu'elle avait ressenti. Bobby était sauvé !

Mais le "jeu" n'était pas encore terminé. Sue réalisa que c'était à son tour de ressentir l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Ce serait elle ... ou Chuck. Et rien qu'à cette pensée, Sue se rendit compte que quoi qu'il arrive, si elle s'en sortait vivante, elle aurait le coeur blessé, autant que si Bobby aurait trépassé. Même si Sue aimait Bobby, elle ne pouvait pas nier les sentiments qu'elle ressentait envers son premier amour. ça s'oubliait pas ...
C'était ce qui avait rapproché Bobby et Sue : leur passé douloureux. Tous deux avaient eu un premier amour ... ils se comprenaient et savaient ce que ça faisait.

De nouveau, Sue eu l'impression que le temps s'arrêtait. Elle pouvait pas rester là à rien dire, attendant le châtiment qui leur était réservé. Alors elle concentra ses dernières forces, et s'exclama :

- " Bree ! Le tue pas, s'il te plait. Nous tue pas. Fais pas ça, c'est pas toi ça. " Mais c'était sans compter la réaction de son ex petit-ami ...
- Ne l'écoute pas ! Tue-moi. Épargne Sue. S'il te plait Bree, fais ça pour elle. Pour moi, déclara Chuck. Il rigolait là ? C'était quoi cette idée ? Se sacrifier ?! La non-voyante répondit du tac au tac :
- " Quoi ? Non, non ! " criait-elle. " Chuck, t'as pas le droit de dire ça ! " enchaina-t-elle sur un ton qui se voulait sévère. " Tu peux pas demander qu'on te tue pour moi, tu entends ? Tu décides de partir, de revenir ... puis de partir à nouveau. Et là, t'es de nouveau là ... et tu sors ça ? Comment tu peux dire ça ?! " disait-elle en ne contrôlant plus les larmes qui perlaient au coin de ses yeux bleus.
- Sue, s'il te plait. J'ai jamais voulu t'abandonner. Si je suis parti, c'était uniquement pour te protéger. confia-t-il.
- " Me protéger ? Et ben t'as vu où ça nous mène, ta protection ? C'est TOI OU MOI !! " s'énervait-elle, ne trouvant pas l'excuse de Chuck acceptable. Il était parti, il avait rien d'autre à lui dire ?!
- Je suis désolé, Sue. Je voulais pas que tu subisses ça. Tu mérites tellement mieux. C'est pour ça que c'est moi qui doit mourir. enchaina-t-il, toujours calmement.
- " Non, dis pas ça. S'il te plait, ne meurs pas. Ne pars pas encore une fois. " dit-elle en pleurant, sentant le poids de la culpabilité s'abattre peu à peu sur elle : Bobby écoutait cette conversation, et elle était consciente du mal qu'elle lui causait. Mais Sue savait une chose : c'était la dernière occasion de parler à Chuck.
- Je t'aime, Sue. ajouta-t-il. Il la regardait, observant les moindres de ses traits. Elle avait pas changé, et en même temps, il la trouvait plus mature, comme si elle avait fait du chemin depuis leur dernière rencontre. Si il devait mourir, il voulait avoir pour dernière image ce bout de femme qu'il avait tant aimé ...

" Avada Kedavra " Le sort avait retenti. Sue avait fermé spontanément les yeux, puis, elle les rouvrit, se rendant compte qu'elle était toujours en vie. Cela voulait dire que ...

- " Non ! CHUCK. Je t'aime aussi. Non, oh mon dieu, c'est pas possible. " s'exclamait-elle dans une crise de larmes incontrôlable. C'était trop tard. Elle avait pas eu le temps de lui répondre ... il était parti.
Elle essayait de se débattre de sa chaise, voulant à tout prix s'approcher de lui, le toucher, comme si elle pouvait encore y faire quelque chose. " Oh non, Chuck. NON ! " se répétait-elle, abattue par le chagrin. " BREE, QU'EST CE QUE TU AS FAIT ??? " hurla-t-elle à celle qu'elle avait considéré comme étant sa meilleure amie.

Sue se souvenait encore de leur première rencontre, sur les marches de l'entrée du château, du côté du parc. Elles avaient sympathisé tout de suite. Puis elle se rappela de ce qu'avait pu dire Bobby en apprenant que la Serpentard empruntait un chemin dangereux ... il lui avait dit de faire attention, de prendre garde. Si seulement elle l'avait écouté.
Bobby ... en cet instant, elle donnait l'impression de l'avoir oublié. Mais les larmes qui coulaient sur ses joues lui étaient aussi destinées : elle se détestait de lui infliger cette scène d'adieux de deux anciens amants ...

dragées:

Et maintenant ?
Daisy était vide. Le regard translucide et éteint de l’exécutrice ne reflétait plus que l’ombre des chandelles. Le discours des anciens amants ne lui parvint pas, anesthésiée par la froideur de son geste. Seule la sentence de Bree, mettant fin aux voix humaines, la ramena au présent. Plusieurs mains l’agrippèrent ensuite, et la jeune femme se laissa guider hors de la pièce, dans une autre salle beaucoup plus chaude. Lâche, elle ne jeta plus un seul regard aux deux cadavres et aux deux survivants. Qu’adviendrait-il d’eux ? Si le sort de l’une lui était égal, le sort de l’autre lui dévorait les entrailles.
Un feu dans l’unique cheminée l’enveloppa d’une douceur inquiétante, léchant sa peau glacée, embrouillant son esprit un peu plus. On lui retira son masque et son vêtement noir. Le visage dénué d’expression, elle se tourna face à tous les mangemorts et sentit la présence de son amie à ses côtés. Sans pouvoir résister, sous les fentes ardentes du mage noir, une force invisible lui plia les membres, l’obligeant à s’agenouiller. Son bras gauche se rigidifia en avant, offrant sa chair nue et tremblante à la baguette de son nouveau maître. Elle serra les dents et les poings lorsque l’encre noire s’insinua dans la couche la plus profonde de son derme. La peau à vif, les muscles tendus, elle enracina ses prunelles sur la tête de mort et sa langue de reptile, puis les vrilla en direction de son père.
Un sourire de délivrance s’arma sur son visage lorsqu’elle croisa le regard flamboyant d’Edgar…car pour la première fois, elle y distingua la chose la plus belle qu’elle eut pu espérer.. la fierté.

Musique

Ce soir, elle avait perdu deux êtres chers : son premier amour et ... sa meilleure amie. Bree n'était plus celle qu'elle avait connu. Elle venait de commettre l'impensable, l'impardonnable pêcher ... elle venait de causer la mort à un être aimé de Sue. Comment lui pardonner ce geste ? Comment arriverait-elle à oublier qu'elle était la cause de la mort de Chuck ?

Sue perdait pied, ayant l'impression de s'écrouler dans un tourbillon qui lui donnait mal à la tête. Les larmes coulaient toutes seules sur son visage, et elle avait de plus en plus de mal à contrôler sa respiration. Encore une fois, deux mains vinrent entourer ses bras, la forçant à se lever et à avancer dans un couloir sombre. Elle n'avait plus la force de se débattre, ne ressentant même plus la peur de ce qui risquait encore de lui arriver. Le néant, voilà ce qu'elle ressentait. On venait de la détruire, en l'espace de quelques minutes. On lui dirait qu'elle allait mourir qu'elle y verrait là une agréable alternative, une échappatoire pour oublier ce qui s'était passé et pour y retrouver du repos ... Sa fatigue était-elle qu'elle s'endormait alors que le mangemort continuait de la guider.

- Ramène-les. entendit-elle dans le fond de la nuit, comme un simple murmure. Bobby était à ses côtés, mais elle n'arrivait plus à sentir sa présence. Elle ne réalisait plus grand chose, à part sa tristesse qui accaparait tout son être.