Rien de mieux qu'un dimanche pour se reposer. Romane avait passé la plus part de son temps enfermée dans la salle commune de Poufsouffle, assise sur le canapé à ne rien faire. Mais vers les cinq heures, l'idée de se dégourdir les jambes lui avait traversé l'esprit. Elle avait donc quitté ses amis pour aller se balader dans le château.

La jeune fille voulu se rendre à la tour d'astronomie, où elle adorait passer son temps. Elle ne croisa pas beaucoup d'élèves en chemin, ce qui était tout à fait normal pour un jour comme celui là. Bientôt, tout les élèves seraient réunis dans la grande salle pour manger, et le vide qu'elle avait l'impression d'avoir sous les yeux serait bientôt combler. En six ans, elle ne s'était toujours pas habituée à ne voir que quelques élèves dans les couloirs, qui sont toujours bondés de monde. Mais les dimanches, personne n'a vraiment envie de s'arrêter d'aller et venir dans le château sans raison apparente.

Au bout de quelques instants, la jeune Poufsouffle se rendit compte que les couloirs ne ressemblaient pas du tout à ceux qui la conduisaient à la tour d'astronomie. Son premier réflexe fut de rebrousser chemin, consciente qu'elle avait surement prit la mauvaise route en étant perdue dans ses pensées. Elle observa les murs qui l'entouraient, et remarqua des tableaux qu'elle n'avait jamais vu en six ans. Ou peut-être était-ce simplement qu'elle n'y avait jamais fait attention.

Romane continua à marcher tout droit, commençant à trouver l'endroit étrange. Des histoires se racontaient chaque année sur ce vieux château, et Romane n'était pas vraiment très prête à vérifier leur véracité. La vieille, la maison Poufsouffle avait été bercé par une histoire effrayante qui racontait qu'il existait des passages dans le château, des passages magiques, qui une fois passé ne peuvent être reprit en sens inverse. Une histoire à dormir debout, certes, mais quand on est seule dans un immense château et qu'on est perdue, il est facile de croire à n'importe quoi.

Romane pressa le pas, et finit par apercevoir un croisement. Mais elle ne savait pas où aller. C'est alors qu'elle entendit des bruits de pas. Son coeur ne fit qu'un bond, du à la surprise angoissante d'un nouvel arrivant. L'adolescente essaya de se rassurer en se disant que cela devait surement être un élève, et voulu, pour prouver ses propos, en être certaine.

- Excusez moi ? Il y'a quelqu'un ? demanda-t-elle d'une voix douce qui cachait parfaitement son inquiétude.

Luzia se promenait dans les couloirs depuis un bon moment. Il ne faisait pas assez beau pour aller s'aérer les neurones dans le parc, alors la jeune fille se contentait de flâner dans les différents étages du château. Elle était heureuse : elle avait surpris plus d'une fois Nolan en train de la regarder dans la salle commune et cela la rendait toute fébrile. Elle avait bien fait de se mettre dans l'équipe de Quidditch. Malgré leur défaite face à Gryffondor, le jeune fille avait réussi à attirer l'attention du poursuiveur. Tandis qu'elle marchait, elle se dit - et alors son estomac se mit à faire des bonds - qu'il faudrait passer à la vitesse supérieure. Et elle se sentait d'autant plus heureuse que Nolan lui faisait presque oublier sa mésaventure avec les Serpentards, calmant ses angoisses.

C'est donc en chantonnant le dernier morceau qui était passé sur la Wizz Radio que Luzia déambulait devant une rangée d'amures au métal étincelant sous les chandelles.

J'ai un nouveau balai, bébé,
c'est celui que je voulais,
tu pourras le chevaucher,
il restera pas dans le grenier

Elle savait que personne ne la suivait - elle l'avait vérifié en sortant de la salle commune et lançait de temps à autre des coups d’œils tout autour d'elle. De toute façon, qui se promenait dans les couloirs un dimanche après-midi ? Sa voix résonnait contre les murs de pierres, donnant à la musique une tonalité profonde. Mentalement, elle fit la liste des devoirs qui lui restaient à faire : elle devait réviser un sortilège en métamorphose et apprendre son cours d'Histoire de la Magie, dans lequel elle avait pris un peu de retard. Mais cela n'urge pas, se dit-elle. Elle s'occuperait de ça le soir même.

quand tu monteras d'ssus bébé,
tu pourras plus jamais me quitter
une fois que tu y as goutté
tu ne pourras plus l'oublier !

Au détour d'un couloir, comme elle ne se souvenait plus du reste des paroles, elle se contenta de chanter l'air. Elle se trouva alors devant une statue qui retint son attention. C'était une femme de pierre, dont le visage était caché sous un voile. Luzia, qui restait toujours un peu moldue, s'enthousiasma devant cette surprenante oeuvre d'art et se demanda comment diable le sculpteur s'y était pris pour produire une pareil oeuvre. (*) Ne trouvant aucune réponse à son étonnement, Luzia poursuivit son chemin, attentive aux nombreux cadres qui recouvraient les murs de pierres.

Soudain, elle sut qu'elle n'était pas seule. Elle entendait des bruits de pas. La Poufsouffle se raidit instantanément, et enfouit sa main dans sa poche pour trouver sa baguette. Mais, lorsqu'elle tendit la tête, elle vit au détour d'un couloir, une jeune fille aux cheveux rouges qui semblait aussi apeurée qu'elle. En fait, le jeune fille en question était de la même année et de la même maison que Luzia.

- Excusez moi ? Il y'a quelqu'un ? demandait-elle.

Luzia ne vit aucun soupçon de peur dans sa voix et choisit de ne pas rester cachée.

- Oui, fit-elle doucement pour ne pas surprendre la jeune fille. Je me promène et je suis désolée si je t'ai fais peur...

L'Espagnole s'approcha de la jeune fille, sortit sa main de sa poche, bien décidée à prouver qu'elle n'essayait en rien de lui faire peur. Aussi étrangement que cela puisse paraître, Luzia ne connaissait pas plus que cela Romane. Elles n'avaient jamais eu l'occasion de discuter et n'étaient pas assises à côté en classe. Luzia songeait que peut-être Romane l'intimidait avec ses cheveux de feu et qu'elle n'avait pas envie de s'y frotter.
Là, force était de constater de la rousse n'avait rien d'intimidant - Luzia faisait trop attention aux apparences et cela la ne lui rendait pas service.

- Tu te promènes souvent dans les couloirs le dimanche ?

Luzia était curieuse de savoir ce que Romane y faisait.

Spoiler:

(*) Il s'agit de la statue de la femme voilée que l'on peut voir chez Mr Darcy dans Orgueil et Préjugés, un film de Joe Wright.

L'attente est une chose horrible, qu'elle dur quelques secondes, quelques heures ou toute une vie. Il y a toujours une partie de nous même qui est terrifiée, tandis que l'autre est exaltée. Et cette pression que l'on ressent à la poitrine, au ventre, ou à la tête selon les personnes, c'est simplement le combat qui fait rage. On meurt d'envie de fuir et d'avancer en même temps. Et Romane, dans sa fragilité sentimentale, ressentait les même sentiments qu'il y a quelques jours, lorsque toutes ces histoires d'horreurs avait été raconté. Continuer l'histoire, ou s'arrêter ? C'était stupide. Toutes ces histoires sont stupides. Mais Romane aurait bien voulu avoir un quelconque pouvoir sur son coeur, sur ses battements rapide et son souffle coupé. Elle aurait bien voulu leurs demander de se calmer, et de reprendre leur sérieux. Mais personne n'ace pouvoir. Aussi triste que cela puisse paraître, les humains sont esclaves de leurs sentiments.

Romane était debout au milieu du couloir, fixant l'endroit d'où provenait les bruits de pas. Comme encrée dans le sol, attendant que son supplice prennent fin. Et c'est ce qu'une tête brune fit en sortant de l'ombre. Romane soupira de soulagement. Elle laissa s'approcher Luzia Ozores, élève de sixième année, à Poufsouffle également. Ce fut sans doute la première fois que l'adolescente était aussi contente de croiser la brune. Non pas qu'il y ait de l’animosité entre les deux jeunes filles, c'est simplement qu'elles n'avaient jamais vraiment eut l'occasion de parler. Ce qui était idiot puisqu'elle en avait eut milles occasions.

- Tu te promènes souvent dans les couloirs le dimanche ?

Maintenant, Romane se sentait ridicule. Comment une personne comme Luzia, qui paraissait aimante et amicale, aurait pu être un quelconque danger ? Comme la jolie rousse avait pu croire un seul instant aux histoires horribles qu'elle avait entendu dans la salle commune ? Romane se jura de ne plus en écouter une seule et se concentra sur sa camarade, à quelques pas d'elle. Sur le visage cerné de rouge se dessina un sourire habituel. Quelque chose avait changé. C'était comme si la jeune poufsouffle venait d'être libérée. Cette pression qui comprimait sa poitrine venait de disparaître, pour laisser place à sa légèreté habituelle. Elle enchaîna naturellement :

- Rester toute la journée dans la salle commune, ce n'est pas si mal. Mais disons que c'est un peu ennuyeux. J'étais partie à la recherche d'aventures..

La jeune fille cacha celle qu'elle venait de vivre. Du moins si le fait d'avoir eut peur comme une poule mouillé était considéré comme une histoire à conter.

- Et toi ? continua la fille aux cheveux de feu. Qu'es-tu venu chercher dans des couloirs aussi éloignés de notre salle commune ?

Le soulagement se lut littéralement sur le visage de Romane qui s'éclaira d'un grand sourire. Luzia lui rendit la pareil tandis que la rousse lui expliquait ce qu'elle faisait dans les couloirs :

- Rester toute la journée dans la salle commune, ce n'est pas si mal. Mais disons que c'est un peu ennuyeux. J'étais partie à la recherche d'aventures.

Luzia hocha la tête, consciente que Poudlard réservait des surprises - bonnes ou mauvaises - et des secrets cachés depuis des temps anciens. Qui connaissait réellement Poudlard ? A part Albus Dumbledore, évidemment. Luzia pensait que L'Histoire de Poudlard, bien que ce soit un ouvrage épais et sérieux, n'était en rien exhaustif.

- Et toi ? demanda Romane. Qu'es-tu venue chercher dans des couloirs aussi éloignés de notre salle commune ?

Luzia sortit de sa rêverie et lui répondit :

- Je ne suis rien venue chercher... En fait, je me baladais simplement - j'aurais été dans le parc si jamais il ne pleuvait pas.

Pues, songea la jeune fille, estamos en Reino Unido.

- La salle commune est particulièrement bondée aujourd'hui, reprit la jeune fille et, j'avais besoin de changer d'air.

Les rires et les cris qui résonnaient dans le cachot des Poufsouffles avaient en effet fini par lui rendre la tête grosse comme une citrouille. Et puis, elle ne voulait pas dire à Romane qu'elle était aussi partie en promenade pour réfléchir au calme. Romane avait raison, finalement, elle était peut-être veue chercher quelque chose. Déjà que Luzia était consciente de sa réputation de timide, il ne fallait pas qu'on la prenne en plus pour quelqu'un de solitaire !

- Si tu veux, proposa l'Espagnole, nous n'avons qu'à continuer ensemble, si ça te va !