Sans dessus dessous... | Cléo.

Sujet: Sans dessus dessous... | Cléo. Dim 3 Mar 2013 - 14:22

Journée des amoureux. 14 février.
Ce matin, plus que tout les autres matins, j'avais cette affreuse mine d'enterrement qui signifiait « ne venait pas m'embêter, je me mords ». Bref. Ce n'était pas ma journée et je le sentais à plein nez. L'effusion de sentiments ambiants jetait sur le château une atmosphère pesante qui me donner une impression d'étouffement. Bougon, je me levai et partis me doucher après m'être assuré que les autres gars du dortoir étaient partis. Je ne voulais pas m'y confronter de si bon matin, j'en aurais tout le loisir pendant le reste de la journée. En revenant de ma douche, je manquai de me prendre la barre du baldaquin du lit de Dowey en me trébuchant sur un pull qui traîné. Je maugréais quelques paroles inintelligibles avant de retourner à mon lit prendre mes affaires. Je trouvai une boîte de chocolats posée sur la table de nuit que je n'avais pas remarqué en me réveillant. Je devais être bien trop absorbé à me remplir la tête de choses et d'autres que je ne l'avais pas remarquée. Je glissais une grosse poignée de ces chocolats dans la poche de mon pantalon et filait. Dans le couloirs, mon ventre émit des sons sourds me remémorant que je n'étais pas allé prendre mon petit-déjeuner avec les autres, préférant plutôt rester coucher et profiter de quelques minutes supplémentaires. J’avais néanmoins engloutis quelques barres céréalières et chocolatées qui traînaient dans les tiroirs de ma table de nuit. Mon estomac avait dû juger que c'était insuffisant puisqu'il grondait de plus en fort... Les mains dans les poches, je me souvins des chocolats que j'avais pris en partant du dortoir et en avalai un. Je mâchais grossièrement le chocolat qui fondait dans ma bouche répandant un goût sucré sur mes papilles qui s'en réjouissaient. L'effet exquis du chocolat me fit rapidement oublié (à moi et mon estomac) la sensation de fin que j'avais ressentit quelques secondes avant. De plus, tous mes petits soucis du matin s'était évaporé et je me sentais bien plus léger qu'à mon habitude. Je me sentais, d'une certaine manière, différent mais dans le bon sens. Mes yeux étaient fermés depuis que j'avais déposé le chocolat dans ma bouche. Je voulais ressentir cet effet apaisant dans chacun de mes membres. Quand je rouvris les yeux, la seule chose que je vis c'est sa chevelure brune qui s'avançait à quelques mètres devant moi. Ni une ni deux, je pressais le pas quitte à bousculer tout le monde pour arriver à sa hauteur. Des murmures agacés s'élevaient à mon passage, mais je ne les attendais pas et je n'y faisais pas vraiment attention. La seule chose qui comptait s'était elle, il fallait que je la vois. Haletant, je déposais maladroitement ma main sur son épaule pour l'arrêter. Puis aspirant une bouffée d'air, je lui fis mon plus grand sourire.

« Salut jolie Cléo, ça roule ? »

Sujet: Re: Sans dessus dessous... | Cléo. Lun 25 Mar 2013 - 22:24

Apparente, elle n'avait pas l'air d'apprécier les compliments, la Cléo. Peu importe, je n'allais pas m'arrêter pour si peu, si ? Hors de question. La jolie et magnifique Cléo-Hermia Grey hantait mes pensées et ce n'était pas pour me déplaire. Je n'allais pas donc pas la laisser me filer entre les doigts de sitôt. Avec mon plus grand sourire dessinait sur mes lèvres, je ne la quittais pas des yeux.

« Quelle douce voix... A quoi je joues ? Euuh, mais à rien... »

A la voir, elle devait penser que je suis malade ou quelque chose du genre. A bien y penser, je devais bien être malade. Malade d'amour. Selon Papa, c'était la pire des maladies ; comme il pouvait être le remède le plus bénéfique de tous. J'avais toujours pensé que mon père déraillait lorsqu'il me parlait de ces choses-là. J'avais pris l'habitude de ne l'écouter qu'à moitié et à penser à mes cours, Poudlard, les amis que j'avais pu me faire... Bref, à tout, sauf à ce qu'il pouvait bien me raconter. Je réalisais maintenant à quel point toutes ses histoires auraient pu m'être d'un grand secours avec Cléo qui ne semblait pas être d'humeur à me supporter... Qu'ai-je bien pu lui faire. Elle semblait ailleurs, le regard perdu à chercher quelque chose... Ou quelqu'un ? Y avait-il quelqu'un d'autre dans la vie de Cléo, quelqu'un d'autre que moi ? Hélas, mes soupçons étaient fondés. Elle cherchait bien un autre garçon, qui de toute évidence n'était pas moi. Et l'espace d'une seconde, j'ai perdu le sourire niais que j'arborais la seconde d'avant. A croire que l'univers était contre moi... J'aurais pu me mettre à pleurer devant elle toutes mes larmes mais je me suis retenu à grandes peines. Puis, haussant les épaules, je me disais que si je l'aidais à retrouver l'autre goule, elle tomberait sûrement plus facilement sous mon charme. C'était un coup à tenter. J'aurais plus de temps, je serais aller chercher conseils auprès de Dowey...

« Oh... Les parasites ? Je veux t'aider à retrouver l'autre gou-... gars. Ouais, je veux t'aider à retrouver le gars que tu cherches, si tu veux bien. »

Lui ai-je demandé en souriant timidement. Il fallait que je la joues moins direct, sinon mon plan tomberait à l'eau et je perdrais Cléo. Ce qui était une option que je ne pouvais définitivement pas m'accorder. Pas à ce stade où je venais d'apprendre que j'avais un concurrent. La goule avait une longueur d'avance sur moi : il plaisait à Cléo. Dans ce sens, je devais la faire profil bas et tenter la phase ami-ami.

Sujet: Re: Sans dessus dessous... | Cléo. Mer 27 Mar 2013 - 17:24

Douce voix ? Personne n'avait dit jamais dit ça à Cléo... Si seulement le garçon de serpentard pouvait lui dire la même chose, elle serait la plus heureuse des sorcières ! Mais pour le moment, c'était Nicholas Lewis, le poufsouffle, qui la complimentait... Et ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Après ça, il osait lui dire qu'il ne jouait à rien ! Mais sa dernière proposition était plutôt intéressante... De toute façon, tant que le but était de trouver son prince charmant, Cléo était d'accord avec n'importe quel plan. Avec deux pairs d'yeux à sa disposition, elle était presque sûre de le retrouver. Elle a regardé Nicholas avec des yeux brillants et un air de dire « tu vas vraiment m'aider ? ».
Elle lui a attrapé la main et l'a tiré au milieu de la foule en jouant des coudes. Elle voulait passer par le couloir où elle avait cru voir disparaître l'autre serpentard. Parlant assez fort pour que Nicholas l'entende malgré les bavardages des autres élèves, elle a tenté de décrire le garçon qu'elle avait vu dans sa salle commune pour la première fois de sa vie le matin même.

« Alors, il est grand. Dans le genre grand dadet, tu vois ? Il a un bouton en plein milieu du front, là... »

Elle a posé son index au milieu du front de Nicholas pour lui montrer l'endroit en question.

« Et puis un peu partout là... »

Elle a passé sa main sur les joues de Nicholas. Elle ne se rendait même pas compte que la description du garçon était peu ragoutante...

« Il a des bouclettes brunes et des yeux marrons, les paupières tombantes. Et son expression, c'est un peu comme s'il était blasé de tout et qu'il pensait qu'à aller dormir... »

Sa voix prit soudain une intonation mielleuse et son regard se perdit dans le vague.

« Il a l'air au dessus de tout, tu vois... Il est tellement parfait ! »

J'étais moi-même aussi impressionné qu'elle de ce que je lui avais proposé. Mais c'était sûrement le seul moyen pour atteindre mon objectif : elle. Et s'il fallait en passer par là, il devait le faire. En tout cas, même si ma proposition parut la déstabiliser ne serait-ce qu'un peu – elle devait sûrement se demander, s'il n'y avait pas véracrasse sous roche –, elle accepta ma proposition. J'en fus le premier surpris mais je chassai cet air ahuri de mon visage.
Soudain, je sentis quelqu'un m'attraper la main, en relevant la tête, je remarquai que c'était celle de Cléo. Je dus me contenir pour ne pas l'affoler et lui faire regretter d'avoir accepté mon aide. Mais le contact avec sa main me donna des frissons et je dus effectuer quelques respiration avec la bouche pour ne pas suffoquer. Elle m'attira parmi la foule, de sorte que j'étais derrière elle et avais le plaisir de contempler sa chevelure ébène. Cependant, j'essayais de me focaliser sur sa voix pour l'entendre parmi les murmures des autres qui nous entouraient. Elle commença alors à me le décrire. Grand. J'étais toujours en course. Boutons... Ok, comme tout le monde, sauf les Miss Parfaites-et-Rabat-joies qui vous prennent de haut. Partout ? Je vais pas mentir, jamais je me serais attendu à ça. Soit elle avait des goûts étranges de garçons, soit elle avait la vue qui baissait. Si c'était le cas, je pourrais lui en conseiller un. Mon oncle Georges avait eu un abonnement chez l'ophtalmologiste, il y a peu, et selon lui, ce médecin avait fait des miracles. L'image du gars qu'elle me décrivait s'imprimer peu à peu dans ma tête. Et ce n'était pas l'image d'un super beau gosse. L'amour rendait définitivement aveugle... Et pas qu'un peu. Mais l'image un ragoûtante passait mieux avec ses doigts sur mon visage. Intérieurement, je fondais littéralement. Un peu plus et je me serais évanoui.

« Je vois... T'es sûre qu'il... »

Mais ne voulant pas m'aventurer dans le pays des acromentules, je décidai de m'arrêter avant. Et l'écoutai continuer sa description, avec un peu de chance, elle ne m'avait pas entendu. Autrement, le gars ressemblait à beaucoup de monde : brun bouclé, yeux marrons... Paupières tombantes ? Expression blasé, comme s'il allait s'endormir à tout moment ? Il lui lança un regard interrogateur se demandant bien ce qui avait bien pu le arriver. Cléo-Hermia Grey, qu'est-ce qui t'arrive mon chou ? pensa-t-il. Il avait toujours penser que son genre serait plus des gars comme Abraham Yordanov, Raphaël Febvre, les frères Cole ou Stregone, Eden Moriarty... dans ses eaux-là. Mais pas... sa description banale. Mais je préférais garder mes pensées pour moi. Ça pourrait lui donner de mauvaises idées pour me rendre jaloux. Et le ton mielleux qu'elle employa me donna un goût amer dans la bouche. Je devenais jaloux... J'étais jaloux. Et ce ton qu'elle employait, ne me plaisais pas des masses. Je refoulai cet horrible sensation et mis autant d'enthousiasme dans ma voix que je le pus. Soit très peu. J’espérais juste être, au moins, assez convaincant.

« C'est un sacré... chanceux, ce gars. Ouais. Un vrai chanceux d'avoir ton amour... » Que je n'aurais jamais, ai-je voulu ajouté mais j'ai ravaler les mots avant de commettre une faute. « C'est ou la dernière fois que tu l'as vu ? Dans les cachots ? »

Haha, voilà que je commençais à faire de l'humour et devenir sarcastique : mauvaise idée, trop tôt. L'amour me fit faire des choses, auquel je n'aurais jamais penser faire, moi qui était d'origine plutôt le gars renfermé et timide. Je lui attrapais les mains dans les miennes, l'obligeant à se retourner. Je pus alors planter mon regard dans ses yeux et m'y perdre l'espace d'un instant. Ma bouche était soudainement devenue sèche, mais j'aurais pu lui sortir tous les poèmes et phrases niaises qui existaient pour faire durer ce moment magique. Il y avait de l’électricité dans l'air...

« T'en fais pas, on va le retrouver ton Don Juan. » lui dis-je plus froidement et sèchement que je ne l'aurais souhaité.

Cléo était tellement préoccupée par son boutonneux qu'elle ne prêtait même pas attention au comportement étrange de Nicholas. En fait, étant donné qu'il ne lui adressait jamais la parole en temps normal, le fait qu'il soit encore là était déjà étrange. Alors qu'il divague un peu plus en ayant un comportement encore plus étrange, ça ne devrait plus l'étonner. Elle lui lança juste un regard suspicieux lorsqu'il s'empêcha de finir sa première remarque.
Mais quand il parla de l'amour que Cléo portait à ce garçon qu'elle ne connaissait même pas, elle hésita un instant. Cléo n'était jamais tombée amoureuse même si elle pensait l'être de Raphaël Febvre qui au fond n'était l'objet de son attention que parce qu'il était beau et mystérieux. Elle tomba amoureuse du physique et jamais elle ne s'intéressait assez au caractère pour en tomber amoureuse aussi. Alors comment pouvait-elle être amoureuse de ce garçon qu'elle avait aperçu au début de la journée ? Elle s'arrêta brusquement, une expression sceptique sur le visage, et Nicholas manqua de s'écraser contre elle.

« Le coup de foudre, il n'y a pas d'autres explications. J'ai eu le coup de foudre. »

Un immense sourire illumina son visage et elle reprit sa course, toujours sans lâcher la main du poufsouffle. Mais alors qu'il ajoutait sa blague de mauvais goût, elle s'arrêta à nouveau pour lancer un regard noir à Nicholas... Qui se transforma en une lueur d'intelligence quand elle se rendit compte qu'il avait raison. La dernière fois – et première fois – qu'elle était sûre et certaine de l'avoir vu, c'était dans les cachots, dans la salle commune des serpentards.

« Mais oui, tu es un génie, Nicholas ! Dans les cachots ! »

Emportée dans son élan et tellement heureuse de trouver une solution à la disparition de son prince charmant, elle claqua un baiser sur la joue du poufsouffle et le tira en sens inverse, direction les cachots. Alors qu'ils attendaient des escaliers en mouvement, Cléo profita du calme pour exposer son plan.

« Étant donné qu'il est à Serpentard, ce dont je suis sûre puisque je l'ai vu dans la salle commune, il va forcément revenir dans la journée ! Peut-être même qu'il y est déjà... »

On courait toujours dans les couloirs à travers la masse d'élèves, qui forcément allait à contre-sens du notre et ne nous aider pas à avancer. Heureusement que la Serpentard me tenait toujours la main... Elle me tenait TOUJOURS la main ! Je devais être en plein rêve, un merveilleux rêve éveillé. Enfin. Soudain, elle s'arrêta en pleine course et j'étais à deux baguettes magiques de m'écraser contre elle comme un crapaud dans une flasque. Au dernier moment, je me suis heurté sur un élève qui passait par là – mieux vaut lui que Miss Grey.

« Un coup de fourche ? »

Je devais avoir mal entendu car dans le contexte, ça ne voulait rien dire. Peut-être avait-elle voulu dire un coup de foudre ? Si tel était le cas, je préférais ne pas partager avec elle mon opinion tranchée sur la question. Je ne voulais pas qu'elle me jette un sort en plein milieu de la foule. Quelle honte... Déjà que ma réputation n'était pas très élevée, elle serait devenue quasi-négative. Je jouais sur le fait de n'avoir mal entendu à cause de la foule. En lui jetant un regard septique puis reprendre mon sourire niais en la voyant également sourire. Qu'il était beau son sourire. Il aurait pu chasser des détraqueurs tant il était puissant ! On courrait toujours se dirigeant vers je-ne-sais quelle destination. Après une blague que je trouvais de bon goût emplie de sarcasmes, elle me lança un de ses regards noirs. A ce moment, je me préparais mentalement à subir ses foudres mais rien ne vint. Interloqué, j'ouvris les yeux pour la voir et bizarrement, son regard avait changé. J'étais perdu, qu'est-ce que j'avais dit ou fait ? Et maintenant, elle me complimentait ? J'ai sauté un chapitre ou... Abstraction faite de ceci, elle m'avait fait un compliment, tenue la main. Notre relation avançait un peu plus et mon plan de départ fonctionnait plus que je n'aurais pu le penser. Et c'était sans compter ce qui allait arriver : un baiser... sur la joue, certes, mais ça reste un baiser. Intérieurement, j'étais en ébullition et me contenais avec difficulté. C'était sans doute la chose la plus compliquée à faire de toute ma vie. J'avais envie de courir partout, de crier et de trouver Dowey pour lui annoncer LA nouvelle. Assurément, il ne m'aurait jamais cru et si on me l'avait dit, je ne l'aurais pas cru non plus ! Et hop, on remontait le couloir dans le sens inverse : direction les cachots. J'ai toujours haï les cachots : un endroit lugubre, froid et pas accueillant du tout. Et évidemment, le pire endroit pour un Poufsouffle dans mon genre... C'était sans doute le meilleur moyen pour moi de tomber dans un piège ou autre. Heureusement que Cléo-Hermia menait la marche, sinon elle aurait ma tête blanchir à vue d'oeil. Quand on arriva près de l'escalier, elle m'expliqua ce qu'elle avait en tête.

« Malin. Je pense aussi qu'il y retournera bientôt mais je suis pas sûr de pouvoir t'accom-... » Je marqua une pause et me demandai si je devais lui dire que je ne pourrais pas l'accompagner dans sa salle commune et par-dessus tout que cet endroit me donnait la chair-de-poule. « Cléo-Hermia, je.... je suis pas sûr de pouvoir... Hé, regarde là-bas, ce serait pas lui ? » en changeant de sujet et pointant du doigt l'escalier qui passait au-dessus de nos têtes.

Cléo secoua la tête d'un air navré quand Nicholas comprit « un coup de fourche » mais elle ne préféra rien ajouter. De toute façon, elle n'en avait pas le temps et d'ailleurs, ça commençait à l'énerver cette course poursuite qui n'avait même pas de sens parce qu'elle n'était même pas sûre de retrouver le serpentard et courait peut-être après rien du tout.
Ils se dirigeaient vers les étages les plus bas de Poudlard et Cléo n'avait en tête que les cachots. Elle écouta d'une oreille distraite les plaintes du Poufsouffle. Qu'est-ce qu'il avait encore ? S'il continuait à être plus un boulet qu'une aide, elle aurait vite fait de l'abandonner entre deux couloirs.

« Pourquoi tu pourrais pas ? Tu as peur des cachots, Lewis ? »

Elle s'était arrêtée un instant pour lui poser sa dernière question en le regardant droit dans les yeux, avec un petit sourire moqueur. Aucune chance qu'un garçon qui a peur des cachots de Poudlard l'intéresse un jour... Ça ne l'étonnerait pas que Nicholas craigne le territoire des serpentards mais ça devait lui poser un problème quand il avait cours de potions... S'il parlait plutôt de la maison des verts et argents, il ne devait pas s'en faire pour ça : jamais elle ne trahirait Salazar en faisant pénétrer un blaireau dans leur salle commune... Non, soit elle le laisserait à l'entrée, soit elle attendrait son beau brun avec le Poufsouffle juste devant. Il l'occuperait le temps d'attendre que celui qui l'intéressait vraiment arrive.
Mais le destin en décida autrement et Nicholas lui indiqua un endroit au dessus de leurs têtes en demandant si ce n'était pas lui, lui son amoureux depuis à peine deux heures. Cléo-Hermia plissa les yeux, ne vit qu'un bout de robe sorcière dont le liseré était vert. Il y avait peu de chance pour que cette robe de serpentard appartienne par miracle au garçon qu'elle cherchait et pas à un des nombreux autres verts et argents de Poudlard. Pourtant, la raison complètement égarée au profit de l'amour qu'elle portait pour cet inconnu qu'elle n'avait jamais remarqué pour la simple raison qu'il n'aurait jamais du l'attirer en temps normal, Cléo sourit niaisement.

« Bien vue, Nicholas ! Allez, vite, ne perdons pas de temps ! »

Et encore une fois, sa main toujours serrée autour de celle du Poufsouffle, elle l'entraîna en sens inverse dans les méandres des couloirs et des escaliers de Poudlard. Elle poussa les nombreux élèves qui rejoignaient leurs salles de cours à cette heure de pointe habituelle, s'accrochant à Lewis parce qu'elle ne voulait pas courir seule après un fantôme.

« Je connais un raccourci pour monter à l'étage au dessus. »

Rapidement, ils y arrivèrent mais peu à peu, les couloirs se désemplissaient et les élèves entraient dans les classes. On aurait dit un fleuve qui se séparait en petits ruisseaux à l'embouchure. En quelques minutes à peine, le couloir se retrouva presque désert et les portes furent claquées. Mais au fond de l'allée, Cléo aperçut un bout de cape disparaître dans une salle et son cœur lui hurla « c'est lui !! ». Sans réfléchir, elle accourut devant la salle, ouvrit la porte à la volée et entra dedans, entrainant Nicholas avec elle. Ils se retrouvèrent tous les deux au milieu d'un cours de métamorphose donné par le professeur McGonagall à tout un groupe de gryffondor et serdaigle de septième année. Oups...

________
500 mots.

La course effrénée dans laquelle on s'était lancée avec Miss Grey était une peine perdue. Surtout dans un endroit aussi vaste que Poudlard. Mais bon, je devais gagner du temps pour rester le plus longtemps à ses côtés, après tout, on fait ne dit-on pas que l'amour est aveugle ? Et qui plus est, fait faire n'importe quoi ? Selon moi, je pense que Miss Cléo Hermia Grey faisait partie de la première catégorie... Enfin. Je dis ça, je dis rien. Et pour ma part, je me situerais plus dans la seconde. Parce qu'il fallait être complètement tordu pour pousser votre bien-aimée à chercher son élu. Et encore, le terme est faible : idiot serait plus approprié pour me qualifier en ce moment. Tomber amoureux d'une Serpentard en étant un Poufsouffle, c'est pas la meilleure des solutions. Sachant que vous n'êtes pas le plus costaud des gars du château... Néanmoins, jusque-là, j'avais réussi mon coup. Descendant les escaliers à la suite des autres en direction des cachots, j'évitais tout bonnement sa question. Evidemment que les cachots me filaient la frousse mais je n'allais pas lui avouer d'une traite... Quoique, je me doutais bien que le réponse qui se reflétait sur mon visage devait être aussi clair que dans une pensine. Je ne préférais alors pas m'attarder sur des détails qui m’embarrasseraient plus qu'autre chose. Et à me fixer droit dans les yeux sourire aux lèvres, je n'arriverais pas à tenir. Je détournais vivement le regard, observant maladroitement un point dans le vague, sentant déjà le rouge me monter aux joues. Courage, Nicholas, tu peux le faire. Et ce fut avec brio que la conversation vira de bord.

« C'est reparti. »

Ouf, c'était moins une. J'avais évité de m'afficher, et surtout de perdre la face devant elle. Si elle comprenait que je n'étais peut-être pas le prince charmant qu'elle cherchait, c'était fichu, surtout que la partie n'était pas gagné d'avance. Premièrement, il y avait cet autre gars, soit une concurrence potentiel qui avait attiré son regard. Deuxièmement, je me doutais bien que les bases qu'on avait posé entre nous n'étaient pas des meilleures. Donc, un second inconvénient dans la balance qui ne penchait pas forcément en ma faveur... Mais l'accompagner dans une expédition perdue d'avance dans le château, j'avais probablement marqué quelques points précieux. Courant toujours en sens inverse des flots d'élèves, les collisions étaient inévitables. Parmi la marée de têtes, j'aperçu brièvement deux-trois gars que je crus reconnaître avec des têtes ahuris en me voyant passer à la suite de la tornade brune. Je comprenais leurs têtes. Je l'aurais été tout autant en me voyant courir dans les couloirs ma main dans celle qui quelques heures auparavant m'aurait fait rebroussé chemin et sûrement jetée un sort si je lui aurait tenu la main. Un sort dont j'aurais eu les marques pendant un moment, une très long moment – histoire que je me souviennes de ne plus refaire la même stupide erreur. De ne plus franchir la limite. Je fus rapidement ramené à la réalité quand elle bifurqua vers un 'raccourci' comme elle disait. Je ne connaissais pas ce passage... Il aurait pu m'être utile pour ces fois où j'avais dû faire le tour du château pour me rendre ici. Arrivé dans le couloir, j'étais essoufflé comme pas possible. Quoiqu'on en dise, courir à travers Poudlard était un véritable sport. Et aussi violent que le quidditch à certains moments. Les couloirs se vidaient aussi vite qu'il avait dû se remplir quelques instants plus tôt. Le temps de chercher ce mystérieux Serpentard parmi les têtes restantes que ma partenaire de course se remit en route. Encore ? Ne sachant pas où elle allait, je me laissais guider. Les portes des salles de cours défilaient devant mes yeux et je n'avais strictement aucune idée où nous dirigions. Soudain, elle enfonça une porte avant que je ne puisse faire le moindre mouvement. L'instant d'après, on se retrouvait en plein cours de métamorphose de septième année. Je sentais aussi le regard du professeur McGonagall qui nous fusillait déjà d'avoir déboulés et interrompus son cours... J'aurais voulu me trouver n'importe où sauf ici. Le professeur de métamorphose n'avait jamais été connu pour son indulgence et sa gentillesse excessive, c'était bien le contraire.

« J'espère, jeunes gens, que vous avez une explication à nous fournir pour avoir interrompu mon cours de la sorte ? »

Bim ! Les mots se perdaient dans ma bouche et je bafouillais maladroitement. Ce professeur avait un je-ne-sais quoi qui vous déstabilisait dès l'instant où son regard se posait sur vous.

« Je... Je... On est... Désolé, professeur... On s'est trompé de salle... » Entraînant déjà Cléo vers la porte, je fixais mes pieds. Ne voulant pas me concentrer sur les murmures des élèves et le regard sévère de McGonagall. « Encore désolé, professeur. On s'en va. »

Il ne restait plus qu'un mètre entre nous et la porte. Dernier mètre, durant lequel, je poussais presque ma camarade dehors. Dans le couloir, je refermai aussitôt la porte derrière moi, ne souhaitant plus sentir les éclairs foudroyant et pétrifiant dans mon dos. La porte fermée, je m'appuyais contre le mur d'à côté et me secoua fermement les épaules. Je jetai un regard en biais vers Cléo, n'arrivant pas à me décider si je devais lui parler ou la laisser réfléchir. Finalement, je décidai de me jeter à l'eau, je n'avais rien à perdre.

« Alors, tu l'as vu ? Il était là ?... »

Alors que Cléo aurait du s'inquiéter d'être au beau milieu d'une classe remplie d'élèves de septième année qui s'apprêtaient à suivre un cours de métamorphose avec le professeur McGonagall, elle resta debout, observant chaque visage étonné voire rieur. Elle n'écouta pas les reproches de la vieille sorcière alors qu'il aurait mieux valu pour eux deux qu'ils partent bien rapidement, avant qu'elle ne se décide à les transformer en chaises ou en hérissons. Puisque Cléo ne répondait rien, Nicholas tenta de s'expliquer et l'entraîna vers la sortie mais la jeune serpentard retarda le moment de sortir de la salle en traînant des pieds pour avoir le temps d'analyser les élèves du dernier rang. Mais elle devait se rendre à l'évidence, il n'y avait aucun signe de son grand et tout récent amour. Le pouffy se fit plus pressant et elle abandonna à contre-coeur, déçue, et le suivit dehors sans un mot d'excuses pour la directrice de la maison gryffondor. Heureusement elle n'avait pas eu le temps de retirer des points à leur maison respective. Devant la salle, le garçon s'appuya contre un mur et se décida finalement à parler en premier. C'est une Cléo sur les nerfs et en colère qui lui répondit durement.

« Bien sur que non, je ne l'ai pas vu ! Il n'y avait que des gryffondors et des serdaigles dans cette salle. Je t'ai dit qu'il était à serpentard ! Tu es idiot ou tu le fais exprès ?! »

Elle n'y allait pas avec le dos de la cuillère alors que Nicholas n'avait rien fait d'autre que vouloir l'aider. Mais Cléo s'en fichait complètement de l'avoir peut-être blessé. Maintenant les couloirs et escaliers du château étaient vides et elle n'avait aucune idée de la façon dont elle retrouverait le beau (ou pas) serpentard qu'elle avait vu le matin même. Agacée, elle commença à s'éloigner de Nicholas sans savoir où elle comptait se rendre, les bras croisés et une moue boudeuse sur le visage.

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