Douce voix ? Personne n'avait dit jamais dit ça à Cléo... Si seulement le garçon de serpentard pouvait lui dire la même chose, elle serait la plus heureuse des sorcières ! Mais pour le moment, c'était Nicholas Lewis, le poufsouffle, qui la complimentait... Et ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Après ça, il osait lui dire qu'il ne jouait à rien ! Mais sa dernière proposition était plutôt intéressante... De toute façon, tant que le but était de trouver son prince charmant, Cléo était d'accord avec n'importe quel plan. Avec deux pairs d'yeux à sa disposition, elle était presque sûre de le retrouver. Elle a regardé Nicholas avec des yeux brillants et un air de dire « tu vas vraiment m'aider ? ».
Elle lui a attrapé la main et l'a tiré au milieu de la foule en jouant des coudes. Elle voulait passer par le couloir où elle avait cru voir disparaître l'autre serpentard. Parlant assez fort pour que Nicholas l'entende malgré les bavardages des autres élèves, elle a tenté de décrire le garçon qu'elle avait vu dans sa salle commune pour la première fois de sa vie le matin même.

« Alors, il est grand. Dans le genre grand dadet, tu vois ? Il a un bouton en plein milieu du front, là... »

Elle a posé son index au milieu du front de Nicholas pour lui montrer l'endroit en question.

« Et puis un peu partout là... »

Elle a passé sa main sur les joues de Nicholas. Elle ne se rendait même pas compte que la description du garçon était peu ragoutante...

« Il a des bouclettes brunes et des yeux marrons, les paupières tombantes. Et son expression, c'est un peu comme s'il était blasé de tout et qu'il pensait qu'à aller dormir... »

Sa voix prit soudain une intonation mielleuse et son regard se perdit dans le vague.

« Il a l'air au dessus de tout, tu vois... Il est tellement parfait ! »

Cléo était tellement préoccupée par son boutonneux qu'elle ne prêtait même pas attention au comportement étrange de Nicholas. En fait, étant donné qu'il ne lui adressait jamais la parole en temps normal, le fait qu'il soit encore là était déjà étrange. Alors qu'il divague un peu plus en ayant un comportement encore plus étrange, ça ne devrait plus l'étonner. Elle lui lança juste un regard suspicieux lorsqu'il s'empêcha de finir sa première remarque.
Mais quand il parla de l'amour que Cléo portait à ce garçon qu'elle ne connaissait même pas, elle hésita un instant. Cléo n'était jamais tombée amoureuse même si elle pensait l'être de Raphaël Febvre qui au fond n'était l'objet de son attention que parce qu'il était beau et mystérieux. Elle tomba amoureuse du physique et jamais elle ne s'intéressait assez au caractère pour en tomber amoureuse aussi. Alors comment pouvait-elle être amoureuse de ce garçon qu'elle avait aperçu au début de la journée ? Elle s'arrêta brusquement, une expression sceptique sur le visage, et Nicholas manqua de s'écraser contre elle.

« Le coup de foudre, il n'y a pas d'autres explications. J'ai eu le coup de foudre. »

Un immense sourire illumina son visage et elle reprit sa course, toujours sans lâcher la main du poufsouffle. Mais alors qu'il ajoutait sa blague de mauvais goût, elle s'arrêta à nouveau pour lancer un regard noir à Nicholas... Qui se transforma en une lueur d'intelligence quand elle se rendit compte qu'il avait raison. La dernière fois – et première fois – qu'elle était sûre et certaine de l'avoir vu, c'était dans les cachots, dans la salle commune des serpentards.

« Mais oui, tu es un génie, Nicholas ! Dans les cachots ! »

Emportée dans son élan et tellement heureuse de trouver une solution à la disparition de son prince charmant, elle claqua un baiser sur la joue du poufsouffle et le tira en sens inverse, direction les cachots. Alors qu'ils attendaient des escaliers en mouvement, Cléo profita du calme pour exposer son plan.

« Étant donné qu'il est à Serpentard, ce dont je suis sûre puisque je l'ai vu dans la salle commune, il va forcément revenir dans la journée ! Peut-être même qu'il y est déjà... »

Cléo secoua la tête d'un air navré quand Nicholas comprit « un coup de fourche » mais elle ne préféra rien ajouter. De toute façon, elle n'en avait pas le temps et d'ailleurs, ça commençait à l'énerver cette course poursuite qui n'avait même pas de sens parce qu'elle n'était même pas sûre de retrouver le serpentard et courait peut-être après rien du tout.
Ils se dirigeaient vers les étages les plus bas de Poudlard et Cléo n'avait en tête que les cachots. Elle écouta d'une oreille distraite les plaintes du Poufsouffle. Qu'est-ce qu'il avait encore ? S'il continuait à être plus un boulet qu'une aide, elle aurait vite fait de l'abandonner entre deux couloirs.

« Pourquoi tu pourrais pas ? Tu as peur des cachots, Lewis ? »

Elle s'était arrêtée un instant pour lui poser sa dernière question en le regardant droit dans les yeux, avec un petit sourire moqueur. Aucune chance qu'un garçon qui a peur des cachots de Poudlard l'intéresse un jour... Ça ne l'étonnerait pas que Nicholas craigne le territoire des serpentards mais ça devait lui poser un problème quand il avait cours de potions... S'il parlait plutôt de la maison des verts et argents, il ne devait pas s'en faire pour ça : jamais elle ne trahirait Salazar en faisant pénétrer un blaireau dans leur salle commune... Non, soit elle le laisserait à l'entrée, soit elle attendrait son beau brun avec le Poufsouffle juste devant. Il l'occuperait le temps d'attendre que celui qui l'intéressait vraiment arrive.
Mais le destin en décida autrement et Nicholas lui indiqua un endroit au dessus de leurs têtes en demandant si ce n'était pas lui, lui son amoureux depuis à peine deux heures. Cléo-Hermia plissa les yeux, ne vit qu'un bout de robe sorcière dont le liseré était vert. Il y avait peu de chance pour que cette robe de serpentard appartienne par miracle au garçon qu'elle cherchait et pas à un des nombreux autres verts et argents de Poudlard. Pourtant, la raison complètement égarée au profit de l'amour qu'elle portait pour cet inconnu qu'elle n'avait jamais remarqué pour la simple raison qu'il n'aurait jamais du l'attirer en temps normal, Cléo sourit niaisement.

« Bien vue, Nicholas ! Allez, vite, ne perdons pas de temps ! »

Et encore une fois, sa main toujours serrée autour de celle du Poufsouffle, elle l'entraîna en sens inverse dans les méandres des couloirs et des escaliers de Poudlard. Elle poussa les nombreux élèves qui rejoignaient leurs salles de cours à cette heure de pointe habituelle, s'accrochant à Lewis parce qu'elle ne voulait pas courir seule après un fantôme.

« Je connais un raccourci pour monter à l'étage au dessus. »

Rapidement, ils y arrivèrent mais peu à peu, les couloirs se désemplissaient et les élèves entraient dans les classes. On aurait dit un fleuve qui se séparait en petits ruisseaux à l'embouchure. En quelques minutes à peine, le couloir se retrouva presque désert et les portes furent claquées. Mais au fond de l'allée, Cléo aperçut un bout de cape disparaître dans une salle et son cœur lui hurla « c'est lui !! ». Sans réfléchir, elle accourut devant la salle, ouvrit la porte à la volée et entra dedans, entrainant Nicholas avec elle. Ils se retrouvèrent tous les deux au milieu d'un cours de métamorphose donné par le professeur McGonagall à tout un groupe de gryffondor et serdaigle de septième année. Oups...

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500 mots.

Alors que Cléo aurait du s'inquiéter d'être au beau milieu d'une classe remplie d'élèves de septième année qui s'apprêtaient à suivre un cours de métamorphose avec le professeur McGonagall, elle resta debout, observant chaque visage étonné voire rieur. Elle n'écouta pas les reproches de la vieille sorcière alors qu'il aurait mieux valu pour eux deux qu'ils partent bien rapidement, avant qu'elle ne se décide à les transformer en chaises ou en hérissons. Puisque Cléo ne répondait rien, Nicholas tenta de s'expliquer et l'entraîna vers la sortie mais la jeune serpentard retarda le moment de sortir de la salle en traînant des pieds pour avoir le temps d'analyser les élèves du dernier rang. Mais elle devait se rendre à l'évidence, il n'y avait aucun signe de son grand et tout récent amour. Le pouffy se fit plus pressant et elle abandonna à contre-coeur, déçue, et le suivit dehors sans un mot d'excuses pour la directrice de la maison gryffondor. Heureusement elle n'avait pas eu le temps de retirer des points à leur maison respective. Devant la salle, le garçon s'appuya contre un mur et se décida finalement à parler en premier. C'est une Cléo sur les nerfs et en colère qui lui répondit durement.

« Bien sur que non, je ne l'ai pas vu ! Il n'y avait que des gryffondors et des serdaigles dans cette salle. Je t'ai dit qu'il était à serpentard ! Tu es idiot ou tu le fais exprès ?! »

Elle n'y allait pas avec le dos de la cuillère alors que Nicholas n'avait rien fait d'autre que vouloir l'aider. Mais Cléo s'en fichait complètement de l'avoir peut-être blessé. Maintenant les couloirs et escaliers du château étaient vides et elle n'avait aucune idée de la façon dont elle retrouverait le beau (ou pas) serpentard qu'elle avait vu le matin même. Agacée, elle commença à s'éloigner de Nicholas sans savoir où elle comptait se rendre, les bras croisés et une moue boudeuse sur le visage.