Froid. Il faisait froid. Plus froid que dans les cachots des serpentards. Humide aussi et son lit n'était censé l'être. Elle se redressa en prenant une grande inspiration, comme après une longue apnée, et prit vite conscience qu'elle n'était ni dans son lit, ni dans les cachots. Elle n'était même plus dans le château.
Où est-ce qu'elle était ? Comment avait-elle pu atterrir ici ? Où était sa baguette ? Instinct de survie sorcier oblige, c'est la première chose qu'elle vérifia, tâtonnant le sol tout autour d'elle. Ses doigts rencontrèrent un bout de bois juste à côté d'elle qui avait du tomber quand elle s'était redressée. Un bout de bois, son bout de bois. Presque immédiatement, son pouls se calma et alors qu'elle invoquait un Lumos, elle observa plus calmement l'environnement qui l'entourait. Des arbres à foison, assez rapprochés et qui ne laissaient passer aucune des lumières de la nuit, l'entouraient. Il n'y avait aucun doute, elle était dans la forêt interdite.
De mauvais souvenirs l'assaillirent. Une chasse à la licorne qui avait mal fini, des tas d'araignées plus ou moins géantes, des chutes et des bruits étranges, des centaures énervés, une dispute avec Regulus et une perte de mémoire pour Abraham... Elle crut entendre un craquement de branche à quelques mètres d'elle, pointa sa baguette dans la direction et articula difficilement, la gorge sèche.

« Quelqu'un ? »

Mais personne ne se manifesta. Un sanglot retenu secoua ses épaules un instant et se leva sur ses jambes tremblantes en frissonnant. Elle était gelée. Ses chaussettes s'enfonçaient dans la terre humide et ne la protégeait pas vraiment du froid, encore moins des cailloux, écorces et brindilles. En ce début octobre, il n'avait pas encore neigé mais l'été était maintenant bien loin et la température s'approchait du négatif. Son pantalon en coton pas plus que son sweat ne pouvaient la réchauffer aussi bien qu'une cape.
Comment avait-elle pu finir ici et surtout qui l'y avait emmené ? Il n'y avait qu'une seule solution mais elle ne voulait pas s'avouer que seule une fille de serpentard aurait pu la sortir de son lit. Elle n'était pas une courageuse gryffondor qui considérerait cette petite aventure comme un moyen de tester sa témérité. Elle ne savait même pas de quel côté était le château et personne ne remarquerait son absence avant le lendemain matin au moins.

Spoiler:

Cléo n'aperçut strictement rien entre les arbres, sa baguette éclairant bien trop peu les environs. Elle grelotta de plus belle après qu'un frisson de terreur eut parcouru son dos quand elle imagina quelqu'un ou quelque chose en train de l'observer à quelques mètres de là. Elle n'avait que peu de possibilités : rester sur place en attendant que quelqu'un vienne peut-être la chercher mais en prenant le risque de mourir de froid d'ici là - si ce n'est tuée par une bête sauvage de la forêt, elle avait encore le souvenir frais d'araignées lui grimpant dessus puis la poursuivant - ou tenter le tout pour le tout et faire son chemin à travers les bois, sans savoir si elle prenait la bonne direction. Puisqu'elle avait appris depuis longtemps qu'on ne pouvait compter que sur soi, elle commença à marcher, très doucement entre les arbres, la baguette pointée devant ses pieds que seules ses chaussettes protégeaient du sol froid et des pierres et brindilles piquantes.

Mais à peine eut-elle fait quelques mètres qu'elle entendit son prénom. Elle fit volte-face et reconnut presque immédiatement son meilleur ami qui ne tarda pas à arriver à sa hauteur pour la prendre dans ses bras. Mais après une brève étreint, soulagée de trouver quelqu'un qu'elle connaissait dans un lieu si lugubre, elle devint aussitôt suspicieuse et le repoussa, pointant sa baguette sur son torse.

« Si c'est une blague et que c'est toi qui m'as emmené ici, je te promets qu'elle n'est pas drôle et que je te ferais payer... »

PAIR : Sort réussi. Les deux jeunes filles rampent derrière les arbres le plus vite possible.
IMPAIR : Sort échoué ... elles n'ont pas pris la peine de vérifier si le sort avait fonctionné, et elles rampent déjà derrière les arbres ...

La suspicion de Cléo blessa Regulus. Certes il ne pouvait pas s'attendre à ce qu'elle lui refasse confiance immédiatement mais l'accusé de l'avoir piégée dans la forêt interdite était dur. Son visage se ferma.
-"Comment peux-tu penser que j'ai fais une chose pareil ? Je me suis excuser plusieurs fois je crois non ? Tu n'as aucun droit de me..." Il ne finit pas sa phrase qu'un bruit survint derrière eux. Mué par des réflexes travaillé pendant des heures avec sa cousine mangemorte, le serpentard se retourna vivement avant d'être touché par un sortilège d'entrave. Quelqu'un était présent dans cette forêt, quelqu'un qui les observait et qui avait une longueur  d'avance sur eux. Etait-ce fameux "i" qui avait mené Cléo dans cette forêt ? Malgré la vitesse de ses mouvements entravé, son esprit lui fonctionnait à tout allure. Il jeta un Finite Incantatem informulé qu'il mis des siècles à ses yeux à exécuter.
Une fois à nouveau maître de ses mouvements, il libéra Cléo d'un vulgaire mouvement de poignet et se tourna vers l'immensité de la forêt. Quelqu'un se cachait ici. Le sortilège d'entrave lui avait permis de se cacher mieux ou pire de s'enfuir. Mais ils avaient peut-être une chance de le rattraper. Il allait devoir agir avec Cléo, il éteignit sa baguette en faisant signe à son amie d'allumer la sienne. Il aurait besoin de toute sa puissance.
Il se concentra un instant. La forêt était immense et dénicher les battements de coeur dans un aussi grand endroit serait plus compliqué que dans son manoir aussi grand soit-il.
-" Cardium Revelio !" Regulus prononça trois fois la formule. Aussitôt sa baguette émis une vibration qui ressemblait fortement à un bruit de coeur qui bat. Il tourna sur lui même afin de trouver la plus forte résonance. Droit devant eux, par la ou Reg était arrivé, le bruit se fit plus sourd et la vibration plus intense. Regulus remonta le chemin discètement au côté de Cléo qui éclairait la route. Ils firent à peine une dizaine de mètres quand le son devint indistinct. Il y avait moins de trois mètres entre eux et celui ou celle qui avait lancé le Impedimenta.
D'un signe de tête, il prévint Cléo que c'était à elle d'agir. Le Cardium Revelio sortilège de petite magie noire exigeait presque l'intégralité de sa concentration.

HJ: Afin de permettre l'évolution de ma réponse j'ai du me débarasser du impedimenta sans utiliser le dé. Si cela dérange prévenez moi en MP et j'éditerai

dragées:

Sa réaction était après tout légitime même si légèrement emportée : elle était abandonnée en milieu hostile, perdue en pyjama et n'importe quelle personne qu'elle rencontrerait ici était susceptible d'être la cause de sa présence dans la forêt interdite. Seulement, c'était un peu tordu d'imaginer que Regulus était à l'origine de cette très mauvaise plaisanterie. Certes il l'avait abandonnée au même endroit l'année dernière mais pas inconsciente et en pyjama. Mais surtout depuis le mois de mai, de l'eau avait coulé sous les ponts, de la neige était tombé sur les toits et leur amitié allait comme sur des roulettes bien que légèrement changé de l'année dernière. Mais alors comment se faisait-il qu'il soit là ? Il n'était pas en pyjama, il n'avait donc pas été enlevé pendant son sommeil lui aussi.
Un craquement se fit entendre à quelques mètres de là et d'un même mouvement, Cléo et Regulus se tournèrent vers sa source mais ils n'eurent le temps de rien voir, pris dans un sortilège d'entrave qui les cloua au sol. Reg se débarrassa de ses liens rapidement avant de faire de même pour Cléo qui se releva, encore plus gelée qu'elle ne l'était déjà. Suivant les ordres de son meilleur ami qui semblait avoir les choses en main alors qu'elle était totalement prise au dépourvu, trop surprise pour réfléchir correctement, elle alluma le bout de sa baguette d'un lumos. Il lança un sortilège qu'elle ne connaissait même pas de nom. Elle brisa le silence que les battements de cœur rendaient encore plus inquiétants en murmurant la question qu'elle avait sur le bout de ses lèvres tremblantes depuis que Reg était apparu.

« Comment est-ce que tu m'as retrouvée ? Comment as-tu su ? »

Mais le son se modifia à ce moment là et Regulus lui fit signe d'entrer en jeu. Quoi, comment ça ? Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire, elle ? Elle comprenait à peine que les battements de cœur qu'on entendait étaient ceux de la personne qui avait dû l'emmener ici... Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire alors qu'elle ne voyait même pas le corps dont le pouls s'accélérait. Mais puisque Regulus comptait sur elle, autant tenter le tout pour le tout.

« Mobiliarbus ! »

L'arbre derrière lequel Cléo pense que son kidnappeur se trouve sort ses racines de terre et se déplace d'un mètre sur la droite...

Pair : … seulement, il ne s'agit pas du bon arbre et le sortilège de Regulus indique que la ou les personnes ont eu le temps de se déplacer et se sont à nouveau éloignées.
Impair : … seulement, Cléo n'est pas franchement en très grande forme, frissonnante des pieds à la tête et le lumos s'éteint du même coup, empêchant Regulus et Cléo de voir à qui appartiennent les deux silhouettes qui viennent d'être découvertes.