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Listen and Learn [Pv. L]

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MessageSujet: Listen and Learn [Pv. L] Listen and Learn [Pv. L] 129196351Mer 27 Nov 2013 - 22:13

Je ne quittais pas mon parchemin des yeux. J’étais détendu. Calme. Comme toujours. J’avais attendu ce test. Pas parce que je me sentais prêt, ça c’était une évidence -j’étais le meilleur- mais parce que ces derniers temps, c’était comme si ma supériorité était mise en doute. Et je n’aimais pas ça. Je n’aimais pas voir tous ces gens si stupides et sans intérêt se croire meilleur que moi. A vrai dire, il n’y avait qu’une seule fille dans ma classe que je regardais avec intérêt : Romansky. Elle était brillante, froide, fière, intelligente. Il arrivait à certaines personnes du groupe dans lequel nous étions tous les deux qu’on nous compare. Mais on ne parlait jamais, ou presque. A vrai dire, elle m’intéressait, mais ce n’était pas une raison suffisante pour m’en méfier ou pour l’envier. Elle était brillante. Mais je l’étais plus qu’elle. Et ce test le prouverait, une fois de plus.

Je lisais les questions, les unes après les autres, créant déjà en partie les réponses dans ma tête, puis, pendant une seconde de curiosité, je regardais sur ma droite la seule qui méritait mon attention. Elle était tranquille, elle était posée. Je n’en attendais pas moins d’elle. Un sourire se dessina au creux de mes lèvres, puis, je posais ma plume sur le parchemin et commençais mon écrit.

Une heure, deux, deux heures et demie, le temps défilait aux bruits des frottements de la plume sur le papier et dans mon dos, je sentais que quelqu’un était en train de trembler. Une petite rousse, toujours à se mordre la lèvre inférieure quand elle était contrariée ou qu’elle était mal à l’aise. Devant les professeurs elle minaudait pour avoir la moyenne, et dans la salle commune, elle se vantait d’avoir réussi. Mais quand elle n’avait ni copine avec qui bavasser, ni professeur à duper, elle se mordait la lèvre. Comme à l’instant sans doute. Mais surtout, elle tremblait sur son parchemin et c’était agaçant. Je n’aimais pas les gens comme elle : faible, stupide, inutile.

Elle posa son regard sur moi. Je le savais, le sentais. Plus d’une fois elle l’avait posé, comme beaucoup d’autres. Mais je reposais mes yeux sur mon parchemin et poursuivait le devoir. C’était facile, beaucoup trop pour moi. Je savais déjà que j’aurais un optimal.

Vingt minutes plus tard le son strident de la cloche sonna. Terminé. Ma plume était déjà posée sur le bureau depuis presque dix minutes. J’attendais, calmement. Comme toujours.  Romansky aussi avait terminé depuis un moment. Du coin du regard, je ne pouvais en détourner les yeux. Elle avait toujours ce côté froid et lointain que j’appréciais en elle, contrairement aux autres filles qui gloussaient et partaient dans des fantasmes qu’elles comprenaient seules réellement, mais ces derniers temps, c’était comme s’il lui arrivait de dévier de la ligne droite et parfaite qu’elle avait jusque-là tracée. C’était infime, presque invisible, mais moi je le voyais. Rien ne pouvait m’échapper quand je le voulais.

Le professeur de potions passa à côté de moi et prit mon devoir avec un large sourire sur les lèvres. Puis je me levais, et sorti de la salle de classe.

Quelques minutes plus tard, quelqu'un se jeta dans mon dos, tout en m’attrapant le bras. Je soupirais tandis que j’écartais mon bras des mains sauvages d’Angela stone qui me souriait tout en me faisant un clin d’œil. Elle voulait sortir à pré au lard. Moi j’avais surtout envie d’aller faire un tour à la bibliothèque, ou plutôt à la réserve. J’avais pu avoir l’autorisation du professeur d’histoire depuis notre dernier entretien. Les cours m’ennuyaient. Et les livres de la bibliothèque étaient pleins de détails insignifiants ou alors que je connaissais déjà. Je voulais en savoir plus. Sur la magie, sa source, son contrôle. On m’avait toujours appris que l’histoire contenait bien plus de réponses qu’on ne pouvait le croire et à chaque situation à laquelle je faisais face, je retrouvais un roi, un dieu, un chef de guerre, un autre sorcier qui c'était un jour posé les mêmes questions que moi et y avait remédié. J’aimais l’histoire. Pas autant que l’arithmancie, surtout parce que cette matière ne m’était pas totalement connue. J’apprenais constamment et j’aimais ça. Mais je savais qu’on avait toujours des choses à apprendre, et j’avais eu l’autorisation d’entrer dans la réserve, parce que j’avais des choses à apprendre.

Je repoussais donc Stone, malgré ses suppliques pour m’accompagner jusqu’à la réserve, puis je me dirigeais seul vers le fond de la bibliothèque. La gardienne des lieux se dirigea vers moi pour me signaler que je n’avais pas l’autorisation d’y pénétrer, jusqu’à ce que je lui tende le maudit parchemin qui la fit se taire une bonne fois pour toutes. Elle m’ouvrit la porte à l’aide d’un sortilège que je connaissais déjà. Je me demandais quels étaient les autres sortilèges qui protégeaient l’entrée, parce que j’espérais bien que ce fut le cas. Je ne pouvais pas croire que la protection de ce lieu soit si faible. Je l’espérais. Pour eux. Quoi qu’il en soit, je pénétrais dans la réserve. C’était la première fois que l’on m’accordait ce droit. Je n’étais ni préfet, ni même chef de quoi que ce soit et même si j’étais extrêmement brillant, ils n’autorisaient qu’en de rares occasions, car même le prétexte de recherche pour les devoirs n’était pas toléré, étant donné que toutes les informations nécessaires se trouvaient dans les livres en libre circulation. Mais ces livres étaient simplistes. Trop pour moi. Ils m’ennuyaient. Je savais déjà tout ce qu’ils pouvaient offrir.

Depuis deux ans environs je me faisais envoyer des livres par mon grand-père, mais ceux que je cherchais aujourd’hui, je ne pouvais pas les lui demander.

Je franchis le pas de la porte tandis que la bibliothécaire refermait cette dernière dans mon dos. Je regardais la porte se refermer pour me retrouver dans cette sombre pièce. Je fis un pas de plus et les torches aux murs s’illuminaient pour me guider à travers les ranger de livres. Certains étaient décorés de chaines, j’en voyais d’autres bouger, comme s’ils étaient vivants, une odeur étrange traversa mes narines et j’entendais, comme un léger vent prononcer mon nom. Je comprenais que beaucoup d’élèves n’avaient pas la moindre envie de marcher dans les rayonnages mais moi, c’était comme si un frisson d’excitation me parcourait. Il y avait tant de choses ici que je ne savais pas et que je saurais bientôt. Un sourire se dessina sur mes lèvres tandis que mes yeux se posèrent sur le livre que je recherchais. Je le pris en main. Caressait sa couverture en cuir. Il était rugueux, vieux et une odeur de pin se dégageait de ses pages. J’aimais cette odeur. Et j’étais certain que j’allais adorer son contenu.

Je feuilletais les premières pages. Je ressentais comme une envie, un plaisir soudain. Je voulais le lire rapidement, tout en prenant mon temps. Je lu la première phrase, puis la seconde et c’était comme si je ne pourrais jamais le relâcher. Alors la réalité me frappa. Jamais je n’aurais le droit de le sortir d’ici. Mais il le fallait. Je refermais le livre poussiéreux puis réfléchi. Encore. Il y avait un sortilège, utilisé au moyen Âge par les sorciers pour cacher les objets magiques qu’ils gardaient chez eux lorsqu’il y avait des fouilles par les soldats des rois. Un sortilège très peu connu, et que je n’avais jamais utilisé. Un sortilège oublié de tous, ou presque. J’aimais l’histoire, et plus particulièrement les secrets qu’elle me dévoilait. Je formulais alors à voix basse les quelques mots magiques tout en me concentrant sur le livre, et la seconde suivante, je le vis devenir transparent jusqu’à ne plus exister à la vue de mes yeux. Je sentais encore dans mes mains le poids du livre, la rugosité de sa couverture mais rien. Comme s’il n’était pas là. Un nouveau sourire traversa mon visage. Enfin.

Je sortais de la réserve, calmement, adressant un sourire à la bibliothécaire, la charmant en même temps. C’était facile de la berner. Elle était si naïve. Je sortais de là, me dirigeant vers la salle commune, déjà impatient de reposer mes yeux sur les mots fins, écrit à la main de l’ouvrage qui prenait place, sans que personne ne le sache, entre mes mains.

J’arrivais à la salle commune. Et dès que j’en eus franchi le pas, j’entendis quelqu’un prononcer mon nom. Vers les canapés, je pouvais voir Stone et toute la bande de serpentard avec qui je passais une grande partie de mon temps, que je le veuille ou non. La « bande » comme Stone aimait le dire. La seule personne qui manquait à l’appel était  Romansky.  Ça ne m’étonnait pas. Ces derniers jours elle ne restait plus avec ces gens. Dans le fond elle avait bien raison. Ils étaient tous d'un ennui mortel et ce fut bien pour cette raison que je m’isolais sur un des fauteuils pour commencer la lecture de mon nouveau bouquin. Une minute plus tard Stone débarqua sur l’accoudoir de mon fauteuil pour lire par-dessus mon épaule. Je refermais le bouquin en la fusillant du regard. Je détestais qu’elle fasse ça et surtout, je n’étais pas prêt à partager. Elle fit une moue déconfite avant de retourner sur le canapé avec les autres pour parler journées, ragots, devoirs et sortie, tandis que moi, je me replongeais dans la sombre histoire qui me tenait compagnie.

Une heure plus tard environs, j’entendis un des garçons de la bande appeler Romansky qui venait d’entrer dans la salle commune. L’appeler une seconde fois. Puis émettre un son d’étonnement qui signifiait qu’elle ne l’avait pas entendu, ou qu’elle n’avait pas voulu le rejoindre. Je relevais les yeux, les posant sur elle. Seule. Dans son coin. M’imitait-elle ? J’allais demander quelques galions pour plagiat. Mais cette attitude m’intrigua malgré tout. Elle n’était pas comme ça. Pas d’habitude. Je replongeais alors, une fois de plus, dans mon livre pour ne plus penser à elle, à eux, à tous ceux qui m’entourait pour ne laisser entrer en moi, que ce qui m’intéressait.

La soirée avançait, et petit à petit, tout le monde montait dans leur dortoir. J’attendais. J’aimais le calme, mais surtout, je voulais me retrouver seul avec Romansky. Quelque chose n’allait pas, et, même si dans le fond, je m’en foutais, j’étais tout de même intrigué. Qui ne le serait pas alors que Miss parfaite devenait Miss déprimée ? Intrigant. Moi qui la croyais sans failles, j’allais me faire un plaisir de découvrir la sienne. C’est alors que les deux dernières filles présentes dans la salle commune sortir. Je refermais alors mon livre d’un claquement soudain, et fixais du regard Romansky devant moi.


-Tu es préoccupée.



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MessageSujet: Re: Listen and Learn [Pv. L] Listen and Learn [Pv. L] 129196351Sam 30 Nov 2013 - 13:06

Le regard fixé sur un point invisible, elle attendit que le professeur distribue les parchemins contenant les questions du devoirs. Elle sentait l'énervement monter dans la salle, le stress, l'angoisse de la page blanche. Un soupir s'échappa de ses fines lèvres. Ca va ce n'était pas la mort, juste un devoir de potions. Il n'y avait rien de plus simple que ça. Quand elle eu les questions sous le nez, la jeune fille les parcouru et leva les yeux au ciel en entendant le gémissement d'un Gryffondor derrière elle. Il n'y avait rien de plus simple. Elle ne voyait franchement pas pourquoi ils stressaient tous comme des malades. Sentant un regard particulier se poser sur elle, la russe tourna son regard vers Thomas et le fixa sans mot dire, froide et silencieuse. Puis elle retourna sur sa copie et se dégageant des bruits alentours, se concentra sur son devoir. Le bruit de la plume sur le parchemin l'apaisa et elle se mit à écrire sans se soucier des élèves autour d'elle. Elle savait de toute manière qu'elle était la meilleure dans ce domaine comme dans d'autres. Le seul qui pourrait à la rigueur lui "faire de l'ombre" c'était Connor Thomas, aux dires de la bande des Serpentard qu'ils fréquentaient tous les deux, mais en potions certainement pas. C'était son domaine, c'était elle la meilleure là dedans. Elle entendit la personne à côté d'elle soupirer, râler, essayer vainement de s'en sortir et la Capitaine des Verts & Argent lui jeta un regard légèrement méprisant. Ce n'était qu'un devoir de potions, il suffisait d'apprendre le cours. Ce qu'elle n'avait pas fait elle vu qu'elle le connaissait déjà par coeur et qu'elle avait d'autres maîtrises aussi mais apparemment ce pauvre Poufsouffle n'en menait pas large. Exaspérée par la bêtise humaine, la russe finit la dernière question et posa sa plume. Elle se relit en vitesse et satisfaite se redressa, posant ses coudes sur la table et son menton sur ses mains croisées. Fixant un point invisible sur le mur elle laissa son esprit vagabonder.

Elle avait encore eu une lettre de son père. Elle ne savait vraiment plus quoi faire avec lui. Elle lui en voulait tellement. Le meurtre de sa mère était une blessure encore très profonde en elle mais alors apprendre que c'était lui qui l'avait tuée l'avait achevée. Et tout ces mensonges, ces non-dits, cette amertume qu'elle comprenait maintenant dans ses sous-entendus. Il avait le regard triste quand il regardait le magnifique portrait de sa mère, c'était donc qu'il l'avait vraiment aimée non ? Mais quand on aime une personne et que celle ci désire partir, on la laisse s'en aller on ne la tue pas. Pour ça et pour ses mensonges, elle ne pourrait jamais lui pardonner. Il lui avait arraché sa mère, la seule personne qui aurait pu l'aider à ne pas perdre pieds, à tout affronter dans le monde, et pour ça, aucune explication si valables soient elles pour lui, ne pardonnerait ça.

Mais plus ça, il y avait cette histoire de malédiction qui la rongeait. Et les questions qui en déroulaient. Allait-elle vraiment mourir ? Comment ? Elle commençait à comprendre, à tracer le chemin de la vie des femmes de sa famille. Sa mère avait été tuée. La mère des jumeaux avait subit une dépression sans fond au point qu'elle se soit suicidée. Et celle de Vitali et Ielena avait disparue subitement. Quand à sa grand-mère elle avait eu un accident grave et ne s'en était pas sortie. C'était des accidents différents mais ils avaient le même résultat final : la mort. Et elle que lui arriverait-il ? Si ça continuait elle était bien partie pour faire comme sa tante, une dépression et un suicide. Sauf qu'elle n'était pas assez lâche pour se suicider. A moins que au fond de cette dépression finale le suicide de soit qu'une continuité ? Lorsque la sonnerie retentit, la blonde ne cilla même pas. Elle ferma un instant ses yeux assombris et sembla juste sortir de sa léthargie. Puis elle rendit son devoir à son professeur qui sautillait presque de joie de prendre sa copie, rangea ses affaires et sorti. Elle avait besoin de se défouler, de respirer.

Ses pas la guidèrent inconsciemment ou non devant la salle de classe abandonnée que Emmeline et elle avait transformée en un mini studio de danse et de musique. La russe leva la main, hésita. Elle n'était pas revenue ici depuis l'année précédente, depuis que Méline était partie. Ce n'était plus la même chose sans elle, sans les musiques qu'elle composait pour elle au piano alors qu'elle dansait, sans le tempo que ses doigts fins imprimaient sur les touches blanches et noires de l'instrument. Finalement, elle se décida. Effleurant la poignet de ses doigts délicats elle déverrouilla la porte et entra dans la pièce. Aussitôt, des odeurs et des souvenirs l'assaillirent de toutes parts. Rien n'avait changé ici, rien n'avait bougé et l'endroit portait encore les effluves de son parfum mélangé à celui de sa soeur de coeur. Avec un petit sourire, la jeune fille ferma la porte et fit quelques pas dans la pièce. Elle se dirigea vers le coin où elle rangeait en général ses affaires de danse, se changea et passa ses pointes noires. Il faisait bon dans la pièce. Ni trop froid, ni trop chaud. Elle mit la musique qui s'éleva douce et entraînante, s'échauffa un peu.

Puis elle se mit à danser et le monde retint son souffle. Car quand la jeune fille dansait, plus rien n'avait d'importance que ses pas et on ne pouvait qu'être hypnotisé par ses mouvements fluides, la légèreté de ses pas, la grâce infinie qu'elle dégageait alors. Et elle virevoltait, elle sautait, elle tournait aussi vive que le vent, aussi fluide que l'eau d'une rivière sauvage, aussi belle que la lune dans toute sa splendeur. Et elle donnait l'impression que c'était la musique qui se calquait sur ses pas de danse et non l'inverse. Une heure passa. Puis deux. Quand elle fut réellement à bout de souffle, la Serpentard s'arrêta, reprit le cours normal de sa respiration puis elle rentra dans sa salle commune, alla se doucher et ressorti tout aussi vite pour la bibliothèque. Là elle se perdit dans les rayons aux senteurs de poussière et de parchemin, profitant du calme et de la sérénité qui régnait dans ces lieux. Elle se dirigea ensuite vers la toute dernière section, celle où les premières et secondes années n'allait jamais et que les autres évitait aussi. Ce n'était pas la section de la magie noire, Dumbledore n'aurait jamais permit ça, mais c'était une section où la magie recoupait de nombreux sorts différents. Et où on abordait des sujets plutôt sombres sans que ce soit noir. Les malédictions par exemple. La russe avait épluché la moitié des bouquins sans rien trouver mais elle espérait finir par dénicher un élément concret qui permettrait de l'aider. Un livre attira son attention. Les malédictions depuis le Moyen-Age. Ben voilà, pourquoi elle ne l'avait pas trouvé plus tôt celui là hein ? Elle alla demander à la bibliothécaire si elle pouvait l'emprunter et celle ci accepta avec réticence certes mais elle finit par accepter et la Serpentard rentra dans sa salle commune.

Alors qu'elle passait la porte on l'appela. Elle tourna la tête vers Vitali, son cousin, qui l'appela une seconde fois. Elle contempla la bande. Ils y étaient presque tous. La jeune femme secoua alors la tête, signalant son refus à son cousin qui sembla surpris. Elle se dirigea alors vers le fond de la salle commune et s'installa dans un fauteuil noir, loin du groupe des Serpentard qui la dévisageaient, interdits. Il fallait dire que ce n'était absolument pas son genre de les fuir - quoique de plus en plus ces derniers temps - et ils ne comprenaient pas. Ce n'était pas elle qui allait leur expliquer. Ouvrant le livre, elle s'y plongea, essayant de trouver des éléments concrets alors que la salle commune se vidait peu à peu et bientôt il ne resta plus qu'elle ... et Thomas, assit en face d'elle. Ce fut d'ailleurs lui qui l'aborda. - Tu es préoccupée, lança t-il. Ce n'était pas une question, plutôt une affirmation. Auparavant, la jeune femme lui aurait sûrement rétorqué un truc du genre "Quelle perspicacité digne d'un Auror" d'un air narquois parce que ça aurait déclenché une de leurs joutes cinglantes à qui était le meilleur, ce qu'elle aimait bien mais là elle n'en n'avait même plus l'envie. - Et alors ? C'est interdit ? rétorqua t-elle d'un ton glacial, peu encline à papoter. Elle se rendit alors compte qu'elle avait été dure avec lui, pourtant elle ne s'excusa pas. Il ne l'aurait pas fait à sa place. Elle ferma son livre parce qu'elle avait bien comprit qu'il ne la lâcherait pas et plongea son regard dans le sien sans rien dire d'autre.

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MessageSujet: Re: Listen and Learn [Pv. L] Listen and Learn [Pv. L] 129196351Dim 1 Déc 2013 - 23:36

Je sentais la chaleur du feu crépité devant moi. J’entendais les voix de mes camarades parler du dernier cours de potion. Je sentais l’odeur du vieux parchemin à chaque fois que je tournais les pages. Et quand je respirais, c’était comme si quelques cendres se déposaient sur mes lèvres. Mais ma vue, mon attention, le moindre centimètre de mon être n’était dirigé que par mes yeux. Je lisais et dévorais chacun des mots sur lesquels mes yeux se posaient. Et intérieurement, je savais que je bouillonnais.

C’était puissant, fulgurant, incontrôlable. En fait, je ne comprenais pas comment certaines personnes pouvaient préférer perdre leurs temps plutôt que s’instruire. Savoir. C’était bien la chose à laquelle j’accordais le plus d’importance. Savoir. Connaitre. Prévoir. Anticiper. C’était comme si je possédais un pouvoir sur les autres alors qu’ils n’en avaient même pas conscience. Je jouais à un jeu ou j’étais une des rares personnes à connaitre les règles. J’étais tellement au-dessus d’eux. Au-dessus de leurs bavardages futiles et de leur conversation plate et terne. J’étais au-dessus d’eux, et même s’il n’était pas conscient de ça, parce qu’il n’en avait pas l’intelligence, ils le sentaient malgré tout. La preuve était qu’aucune des personnes en face de moi ne venait me déranger, sauf Stone bien sûr, qui elle, était au-dessus des autres, niveau bêtise. Mais même elle, avait vite percuté le fait qu’elle ne m’atteindrait jamais quand je lui lançais un regard noir de haine. Froid et lointain. Elle n’était pas à mon niveau et de ce fait, ne méritait même pas mon attention.

C’est pour cette raison qu’une fois l'intrus reparti, je me replongeais dans la lecture passionnante des formes de tortures magique utilisé dans la Grèce antique. Quand les sorciers étaient considérés comme des enfants des Dieux. Enfant entre une divinité et un mortel. La manière dont les sorciers étaient cachés aux simples mortels, dont les rois les utilisaient pour faire avouer leurs ennemis. Les cadeaux, les offrandes qu’ont leurs faisaient. Plus encore, je mourrais d’envie d’essayer les sortilèges dont le livre faisait référence. Séduire ses ennemis pour les manipuler, torturer mentalement son adversaire pour le soumettre à ses volontés ou lui faire avouer des vérités, manipuler le temps, maitriser les éléments. Pourquoi et quand avions nous perdu ces dons ? Le Grand Merlin était réputé pour avoir pu maitriser la terre et les éclairs. Il savait parler aux animaux et contrôler les éléments et mon but était de découvrir comment. Je voulais faire la même chose. Depuis maintenant quelques années je m’entrainais à lancer des sortilèges sans baguettes et sans dire le moindre mot. Ce qui avait été, je l’avoue, particulièrement difficile, mais je m’y étais attendu. Le livre dans lequel j’avais appris qu’il était possible de contrôler cette forme de magie insistait sur le fait que c’était le genre de chose dont peu de personnes étaient capables de nos jours, et ce livre datait de plus de 50 ans, ce qui rendait le nombre de sorcier capable de tels actes encore moins nombreux. Certes, tout le monde avait déjà fait de la magie sans baguette, quand nous étions des enfants. Mais jamais personne n’avait jamais vraiment pu contrôler cette magie. Moi si. Je savais repousser mes ennemis, faire voler des objets et, quand je laissais la colère me dominer, je savais provoquer un mal de tête insupportable à mon ennemi. Faire mal. Mais depuis que j’avais envoyé un Serdaigle à l’infirmerie par mégarde, j’essayais de me contrôler. Mon but n’était pas de faire régner la terreur ou de soumettre des gens à mes volontés. Je ne voulais que la connaissance, et le pouvoir qu’elle me conférait.

C’est alors que Vassiliev ouvrit la bouche et de sa voix portante appela au loin Lyleïa. Je levais les yeux, par reflexe, et regrettais aussitôt mon geste juste avant de me rendre compte que ça faisais des heures que je n’avais pas levé le nez.

Romansky était toujours autant imperturbable, mais à la voix de Vassiliev, elle eut tout de même comme qui dirait… un léger sentiment de culpabilité . Non, peut-être pas. Je ne savais rien, mais ce qui était évident, c’était qu’elle prenait la peine de lui faire signe qu’elle ne viendrait pas. Une fois de plus. Romansky n’était pas aussi froide que lui d’une manière générale, mais ces derniers temps, elle repoussait tout le monde. Peut-être pas sa meilleure amie… c’était quoi son nom déjà . Serana ? Peu importe. Romansky cachait quelque chose. Quelque chose n’allait pas, c’était évident, et j’avais l’impression d’être le seul à l’avoir remarqué alors que c’était encore plus visible que la tâche de sirop d’érable sur la chemise de Yaxley. Mais je ne disais rien, je laissais les choses suivre son cours. Je saurais bien de toute manière ce que signifiait tout ça tôt ou tard.

J’attendis donc, calmement. La salle se vidait, laissant pour seule musique sonore que les crépitements du feu dans la cheminée.Romansky était toujours là-bas, à la table près de l’entrée, très loin du coin préféré de la petite bande, comme si elle n’en voulait plus faire partie. Je jetais de temps en temps des coups d’œil dans sa direction, pour vérifier qu’elle ne partait pas. L’un comme l’autre, nous avions l’habitude d’aller nous coucher tard, pour étudier le plus longtemps possible et je savais donc qu’elle n’irait pas au lit avant un bout de temps. Mais qui sait ? Nous avions beau nous envoyer des pics de temps à autre pour relancer notre constant duel de « qui est le meilleur », elle se douterait bien que je me rendrais compte de son changement de caractère, de ses habitudes. Tout comme je la connaissais, elle me connaissait. Nous n’étions pas proches, même pas ami. Mais ce n’était pas important. Disons qu’elle était l’ennemi avec lequel j’accepterais de faire une trêve, si c’est pour le bien de notre haine mutuelle.

Les dernières personnes ayant quitté la salle, nous étions finalement seuls. Alors je refermais mon livre pour lui parler.


-Et alors ? C'est interdit .

Il n’y avait aucune raison pour qu’elle me réponde gentiment ni même se met à me pleurer dans les bras pour me dicter tout ce qui n’allait pas, et si elle l’avait fait, je crois que le respect que j’avais pour elle se serait entièrement envolé. Je ne prenais donc pas mal les paroles froides qu’elle m’envoyait ni même ne me brusquait en quoi que ce soit. Elle était blessée, ou en colère. Un poisson se débat toujours plus vivement lorsqu’il est hors de l’eau après tout. Et sa réplique cinglante, qui l’était beaucoup moins qu’en temps normal, me laissait entendre que j’avais eu raison. Elle cachait quelque chose. Et j’étais toujours autant déterminé à savoir ce que c’était.

-Seulement pour ceux qui visent la perfection.

Je lui fis signe de se rapprocher du feu. Elle n’allait tout de même pas rester à l’autre bout de la pièce alors qu’il y avait autant de courant d’air… Dire non aurait été simplement stupide. Mais c’était à elle de voir ce qu’elle préférait. Pour ma peine je me laissais tomber un peu plus dans mon fauteuil et cachait légèrement mon nouveau livre sur le côté. Si jamais elle se rapprochait, j’aimais mieux éviter qu’elle pose ses yeux dessus.

-Tu sais… les autres finiront bien par s’en rendre compte. Et à ce moment-là, ils se jetteront tous sur toi pour te bombarder de questions.

C’est alors que mon regard se posa sur son propre livre. Rien qu’à la couverture je su immédiatement de quoi il s’agissait. L’histoire était mon domaine de prédilection après tout.


-Les malédictions depuis le Moyen Âge ? ... intéressant comme choix de lecture.



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MessageSujet: Re: Listen and Learn [Pv. L] Listen and Learn [Pv. L] 129196351Lun 2 Déc 2013 - 15:06

La danse était son seul moyen pour se défouler. Surtout quand elle avait mal. Elle pouvait alors tout lâcher et les émotions la submergeaient comme un raz-de-marée explosant sa carapace en mille morceaux, ne la laissant plus que nue et vulnérable. Et la danse était un moyen pour elle de se reconstruire. Son seul moyen. Alors elle tournait, elle virevoltait, si gracieuse, si légère, elle sautait aussi libre que les oiseaux sauvages, aussi fluide que l'eau, aussi insaisissable que le vent. Elle resta longtemps dans la salle secrète qu'elle avait construite avec Emmeline puis elle en sorti finalement le souffle court, en sueur, épuisée mais de nouveau sereine et maîtresse d'elle même. Elle alla se doucher rapidement puis se rendit à la bibliothèque et trouva un nouveau livre qu'elle emprunta. Elle espéra trouver dedans la réponse à ses questions.

Le feu crépitait dans l'âtre, il fallait dire que l'hiver arrivait à grand pas et que le froid s'était déjà installé sur l'Ecosse et sur Poudlard, et le groupe se trouvait devant lui, dans les canapés et fauteuils. Son cousin l'appela mais la russe secoua la tête. Elle n'avait pas envie de se mêler à eux ce soir, elle n'avait pas la force de faire semblant d'être parmi eux, d'apprécier leurs joutes débiles et leurs petits jeux de séduction et de pouvoir. Elle n'avait pas l'envie de faire semblant d'en apprécier quelques uns alors que ces personnes là mériteraient juste une bonne raclée et si elle aimait son cousin et les triplés qui s'y trouvaient aussi, elle n'avait pas envie. Alors elle refusa, s'éloigna, s'isola. Vitali sembla surpris. Pas qu'elle évite le groupe, ça il commençait à avoir l'habitude, ni même qu'elle semble au bord du gouffre, il savait parfaitement pourquoi, mais qu'elle ne le rejoigne pas. En général elle faisait toujours un effort quand il était dans les parages. Mais si la danse avait apaisé la Capitaine des Serpentard, elle ne lui avait pas redonné assez de force pour affronter ça ce soir. Il n'insista pas cependant et la laissa tranquille.

S'installant à la table la plus éloignée du groupe - et malheureusement du feu aussi - la jeune fille ouvrit le livre et commença à le feuilleter. Elle chercha d'abord les malédictions familiales, c'était ce qui lui semblait le plus probant. Elle lu ce qu'elle trouva mais rien ne ressemblait à ce qu'elle vivait, à ce que sa famille subissait. Elle prit des parchemins dans son sac et sorti aussi un très vieux livre, ressemblant à un vieux journal qu'elle ouvrit délicatement. Il s'agissait de l'arbre généalogique des Vassiliev depuis le commencement de la famille. Famille qui remontait jusqu'à l'époque des tsars et des nobles russes. La russe y jeta un coup d'oeil intrigué. Ce livre était enchanté, c'était son oncle qui lui avait confié en lui demandant de faire très attention. Seul un ou une Vassiliev pouvait le prendre et toute la famille apparaissait à son contact. Par exemple pour la jeune fille, ses parents y apparaissaient ainsi qu'elle même et il y avait une brève histoire à chaque membre. Intriguée elle se mit à regarder un peu plus ses ancêtres, leur histoire, leur vie. Elle s'y passionna, ses yeux parcourant les lignes qui s'étalaient parfois écrites à la main, parfois à l'aide de la magie. Et elle remarqua plusieurs choses. Tout d'abord qu'en général, les femmes Vassiliev vivaient très longtemps, plus que les hommes mais qu'à partir de son arrière-arrière-arrière-grand-mère ça devenait l'inverse. Les femmes disparaissaient mystérieusement, victimes d'accidents, de morts plus ou moins violentes. Stupéfaite, la Verte & Argent lu l'histoire d'Antanasia Vassiliev mais elle ne remarqua rien d'inhabituel. En même temps le résumé, écrit à la main, était très bref, il ne divulguait vraiment rien.

De plus en plus stupéfaite, la russe repoussa une mèche blonde qui lui barrait la vue et sorti de son sac, le journal intime de sa mère. Elle n'eu même pas besoin de chercher la page. Elle avait tant lu les derniers mots de sa mère récemment que la page s'était marquée toute seule. "Une malédiction pèse sur cette famille, décimant les femmes. Cela remonte a bien plus loin qu'on ne peut le penser. Une histoire qui a mal tourné entre les Vassiliev et une autre famille ... Il faut chercher dans le passé ... Je ne connais pas l'histoire et je n'aurais pas le temps de résoudre l'énigme je le sais, tout comme je sais que ma soeur n'en aura pas non plus le temps. Je prie juste pour que mon cher frère ou que l'un de nos enfants y parviennent avant que ça ne les touche tous ..." La russe resta un moment pensive. Se pourrait-il que ...

Mais elle n'eu pas le temps de pousser plus loin sa réflexion qu'une voix masculine la tira de ses pensées. Connor Thomas. Toujours lui hein ? La Capitaine se tourna vers le Serpentard remarquant dans un même mouvement qu'ils étaient seuls dans la salle commune. Il devait être tard. Préoccupée ? Qu'est ce que ça pouvait lui faire ? Agacée et fatiguée, sa vis à vis mit moins de sarcasme que de colère dans ses paroles dévoilant qu'effectivement ça n'allait pas. - Seulement pour ceux qui visent la perfection, rétorqua le Serpentard. La belle blonde arqua un sourcil. - Tu en sais quelque chose toi, n'est ce pas ? railla t-elle narquoise. Le jeune homme lui fit alors signe de venir près de lui, près du feu. La jeune fille hésita, elle aurait voulu pousser plus loin sa réflexion mais elle devait avouer qu'elle se gelait au bout et puis Thomas ne la lâcherait pas comme ça. En soupirant elle se leva et rassembla ses affaires. - Tu sais… les autres finiront bien par s’en rendre compte. Et à ce moment-là, ils se jetteront tous sur toi pour te bombarder de questions. La Capitaine resta un moment silencieuse. Puis elle se rapprocha, posant ses affaire sur la table la plus proche et s'asseyant sur le fauteuil noir près du feu, près de Connor, le livre des Malédictions sur ses genoux. - Non. Ils n'oseront pas. Ils savent ce qui se passera si ils décident d'être trop curieux. Elle jeta un coup d'oeil au jeune homme. Je ne suis pas le genre petite fille douce et soumise, finit-elle avec un demi sourire en coin sans que celui ci ne monte jusqu'à son regard froid. Thomas aussi savait ce qu'il lui en coûtait mais bizarrement ça n'avait pas l'air de lui faire peur et la russe décida de ne pas lui arracher les yeux immédiatement.

- Les malédictions depuis le Moyen Âge ? ... intéressant comme choix de lecture, commenta alors Connor. La blonde jeta un coup d'oeil au livre sur ses genoux puis détourna le regard vers le feu. - Tu n'es pas le seul à aimer l'histoire, répliqua t-elle d'une voix à demi absente. Elle semblait absorbée par la danse des flammes dans l'âtre, la chaleur qui se déposait sur son visage caressant sa peau si pâle, le jeu des couleurs qui se reflétait dans ses prunelles glaciales. Elle resta longtemps silencieuse, écoutant le crépitement des bûches dans l'âtre, la respiration de Connor près d'elle, savourant le calme et la sérénité des lieux. Puis finalement elle se décida à parler. - Toi qui te dis meilleur en tout, toi qui aime l'histoire, est-ce que tu y connais quelque chose en malédiction ? demanda t-elle soudain à moitié sarcastique surtout pour dissimuler le sérieux et l'importance de sa question ou du moins de la réponse qu'il pourrait lui offrir si il se décidait à le faire. Elle jouait avec le feu. Elle le savait. Mais elle avait besoin de réponse. Et si ni Vitali ni elle n'en n'avait, autant se référer à quelqu'un qui pourrait peut-être l'aider ...


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MessageSujet: Re: Listen and Learn [Pv. L] Listen and Learn [Pv. L] 129196351Mar 3 Déc 2013 - 11:08

Elle avait beau se tenir le plus loin possible de moi, ça ne m’empêchait pas de la détailler, comme un loup qui repère sa proie. Nous avions beau être deux prédateurs dans un même troupeau, j’aurais pu, en cet instant l’écraser comme bon me semblait. Les mots pouvaient avoir de l’impact mais rien n’était plus traitre que ses gestes. Le léger frémissement sur son bras quand il l’avait percé à jour, la demis seconde qu’elle avait mis pour le repousser de manière sarcastique, le détournement des yeux, quelques millisecondes avant de vouloir lui tenir tête, et cette faiblesse de parole dont elle n’était pas habituée. Cette attitude changeante et cet éloignement, qui semblait autant la blesser que lui redonner de l’air. J’étais observateur et même si sa vie ou son existence m’importait peu, je ne pouvais ignorer les signes. Après tout, j’étais un prédateur, et en ce moment même, elle tombait parmi les proies.

N’importe qui de raisonnable l’aurait laissé à ses préoccupations et en aurait tiré partis. Ça aurait sans doute même été la chose la plus intelligente. On ne profitait jamais mieux de ses ennemis que lorsqu’ils étaient au bord du gouffre. Mais je ne voyais Romansky ni comme une amie, ni comme une ennemie. Son existence dans ma vie m’indifférait autant qu’elle m’intriguait. C’était déplorable que quelqu’un comme elle tombe de son piédestal. Je portais si peu de personnes dans mon estime qu’intérieurement, je n’avais pas spécialement envié qu’elle en tombe. Alors je la regardais, à l’autre bout de la pièce, si éloigné et si proche à la fois. Elle m’inspirait l’image d’un aigle, qui se serait blessé à une aile. Toujours aussi fort et fier, mais pas suffisamment pour se battre comme avant.


- Tu en sais quelque chose toi, n'est-ce pas .

Bien sûr qu’il en savait quelque chose et son ton narquois n’était absolument pas nécessaire dans cette réplique. Je visais la perfection. Naturellement. Seuls ceux qui n’avaient aucun moyen de l’atteindre ne la recherchaient pas. Et je ne faisais pas partie de ces gens. Elle non plus j’aimais le croire. Mais peut-être allais-je devoir réviser mes classiques.

En attendant, je passais sur un autre sujet. Préférant la franchise aux paroles vaines qui ne faisaient que tourner autour d’un même pot. Les autres. Moi je l’avais vu, et je ne doutais pas une seconde où Vassiliev était au courant, ou le serait bientôt puisqu’ils étaient de la même famille. Mais les autres n’étaient que des idiots, ou presque. Disons qu’ils pouvaient se montrer divertissants mais aucun n’était aussi évolué que Romansky ou moi. Seulement voilà, même un idiot finirait par voir que cette chère et douce Lyleïa commençait à chavirer. Peut-être s’en rendront-ils compte trop tard, après tout, c’était quand toujours que le bateau avait percuté l’isberg que le capitaine décidait de changer de cap. Mais ils finiront par le voir. Et au moment même où j’avançais cette fatalité, elle se mua dans le silence. Nouvelle confirmation de ce que je savais déjà depuis longtemps.


- Non. Ils n'oseront pas. Ils savent ce qui se passera s'ils décident d'être trop curieux.

Je retins un léger rire. Qu’est-ce qu’elle comptait leur faire ? Les agresser. Ce n’était pas vraiment son genre et puis, elle confirmerait les soupçons qui pèseraient sur elle. Ces gens étaient ses amis. Et elle savait très bien qu’ils ne lâcheraient pas l’affaire comme ça. Elle ne pouvait pas tuer tout le monde.

- Je ne suis pas le genre petite fille douce et soumise

En effet. Mais c’était de l’arrogance de croire qu’elle était  invulnérable. Le fait même qu’il l’ait percé à jour prouvait bien qu’il était meilleur qu’elle. Encore. Et ça ne lui donnait qu’une faiblesse supplémentaire.

-L’intelligence ne te prive pas de faiblesses et toute personne ayant des faiblesses est vulnérable. Tu n’es pas de nature douce et soumise mais ne te crois pas incapable de le devenir.

Je posais mes yeux amusés sur elle tandis qu’elle me jetait un de ces habituels regards froids et autoritaires qui faisait sa signature. Un regard qui n’avait aucun effet sur moi. Elle ne m’effrayait ni ne me glaçait le sang. Au contraire. Elle n’avait aucune emprise sur moi alors que moi, plus je la regardais en détail et plus je perçais les secrets de son âme. Alors je laissais mes yeux dévier vers le livre qu’elle avait dévoré des yeux et qui retenait toute son attention. Les malédictions depuis le moyen Âge. Un livre intéressant. Inutile mais intéressant. Ce n’était pas le genre de lecture d’une fille douce et soumise, en effet.

- Tu n'es pas le seul à aimer l'histoire

J’eut un léger rire. Non en effet, mais ce n’était pas pour ça qu’elle, en l’occurrence, aimait ça. Je savais bien que l’histoire n’était pas son truc. C’était d’ailleurs le « truc » de personne dans son entourage. Raison de plus pour s’intéresser au fait qu’elle ait emprunté ce livre en particulier. Mais je ne fis aucun commentaire. Elle viendrait d’elle-même vers moi. Après tout, quelque chose la perturbait et de son entourage j’étais peut-être le seul à pouvoir l’aider, si c’était dans les livres d’histoire que la réponse à sa question se trouvait. Et si elle ne venait pas, elle perdrait son temps pendant encore des jours à rechercher la solution dans un livre qui ne parlait que de « supposer » malédiction à une époque ancienne où les gens ne faisaient pas la différence entre la colère des « dieux » ou une simple mauvaise grippe hivernale.

Un long moment de silence s’installa entre nous. J’appréciais l’effet que le feu avait sur la peau. La brulant, tout en la préservant. C’était agréable, surtout en cette période ou le lac était si froid qu’il refroidissait d’une manière fulgurante toute la salle commune.


- Toi qui te dis meilleur en tout, toi qui aimes l'histoire, est-ce que tu y connais quelque chose en malédiction ?

Nous y étions. Un sourire s’afficha sur mes lèvres tandis que je savourais cette bataille que j’avais déjà gagnée. Je tournais mon visage vers elle, tandis que ses yeux froids et sa voix sarcastique ne pouvaientcacher le fait qu’elle s’intéressait sérieusement à ma réponse. Qu’elle continue de jouer les dures, je savais ce qu’il en était.

-C’est un sujet passionnant.

J’attendis quelques minutes histoire de la faire mijoter. Existait-il quelque chose d’aussi exaltant que de sentir la tension, l’énervement et l’impatience dans un être qui était à notre merci ? Certes, même si sa vie, un jour, dépendrait de ma volonté, elle serait capable de me mordre, mais qu’importe. J’aimais cette sensation de puissance et de supériorité. C’était…très agréable. Mais si je ne parlais pas elle partirait, et je ne pourrais rien en tirer. Une information n’avait de valeur que si elle était partagée.

-Quel genre de malédiction voudrais-tu jeter ? Il en existe des centaines.

C’est alors qu’une idée me traversa l’esprit, et je me pris d’un rire franc quant à cette éventualité. Serait-ce ça qui la perturbait ? Ce serait réellement comique.

-Mais peut-être que ce que tu cherches c’est comment les briser. Serait-ce ça le problème ? Tu crois quelqu’un atteint d’une malédiction

Des étincelles brillaient dans mes yeux. Mais je contenais mon amusement. Cependant…c’était d’un pathétique ! Combien de sorciers et sorcières célèbres étaient mort parce qu’ils se croyaient atteint d’une malédiction ? La véritable malédiction était celle de leur stupidité ! C’était lorsque l’on avait peur, lorsqu’on se croyait observé ou en danger que le mal arrivait. Certes, à une époque, certains sorciers avaient utilisé la magie noire pour condamner leurs ennemis ou pour se venger d’eux-mêmes dans la mort, mais c’était de la magie si vieille et si ancienne qu’elle était pratiquement inexistante aujourd’hui.

-Quoi qu’il en soit, tu ne trouveras jamais rien dans ce livre. Ni dans ceux de la bibliothèque. Je ne suis même pas certain que la réserve conserve des livres parlant concrètement des malédictions.



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MessageSujet: Re: Listen and Learn [Pv. L] Listen and Learn [Pv. L] 129196351Sam 28 Déc 2013 - 14:51

Ce qu'il pouvait l'agacer c'était un don qu'il possédait. Il était l'un des seuls à pouvoir l'agacer aussi profondément. Par un simple geste, une seule phrase, un bref regard. Il .... l'énervait. Pourtant il y avait ce truc en lui qui l'attirait. Elle ressentait ce besoin de lui parler, d'en savoir toujours plus, d'en apprendre toujours plus. Elle allait mal et elle savait que les autres finiraient par s'en rendre compte et qu'à cet instant elle s’effondrerait. Un jour, sa cousine Ielena lui avait dit qu'elle était la fille la plus forte qu'elle connaissait. Qu'elle semblait si froide, si dure, comme un roc, un pilier de marbre ou une glace si pure et si éclatante que les émotions et les tempêtes se brisaient sur elle sans jamais l'atteindre. Elle avait cru lui faire un compliment, lui montrer à quel point elle l'admirait. Elle n'avait sût à quel point elle avait blessée sa cousine ce jour là. Parce que cette description ressemblait tellement à celle de son père qu'elle avait été très malheureuse de penser qu'elle lui ressemblait autant. Elle, elle voulait ressembler à sa mère, la si douce et si tendre Iryn, la si belle et si pétillante Iryn. Sa mère était pleine de vie, elle disait tout ce qu'elle pensait, elle était drôle et charismatique et elle n'avait peur de rien pas même de tous les sentiments ou de toutes les tempêtes. Elle n'avait même pas eu peur de sa mort. Non, elle avait juste eu peur pour sa fille. Son bébé. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Qu'elle serait toujours là. Qu'elle ne l'abandonnait pas et qu'elle devait vivre. Qu'elle devait aimer. Qu'elle devait en profiter. Mais elle avait oublié. La jeune fille en grandissant avait oublié. Elle s'était fermée, elle s'était empêchée d'aimer autant que possible, elle avait tentée de ne pas s'attacher et elle avait oublié. Mais on ne peut pas empêcher l'amour et l'amitié de s'approcher, on ne peut empêcher notre coeur de battre et de s'attacher, on ne peut s'empêcher de trembler de peur que ceux qu'on finit par aimer aille mal, meurt ou nous abandonne.

- L’intelligence ne te prive pas de faiblesses et toute personne ayant des faiblesses est vulnérable. Tu n’es pas de nature douce et soumise mais ne te crois pas incapable de le devenir, répondit Connor. Un sourire délicieusement ... sauvage se peignit sur les lèvres de la jeune fille tandis qu'elle plissait légèrement les yeux. Comme ça on aurait dit un chat sauvage ou une lionne sur le point d'attaquer, ses yeux incandescents faisant passer un message au Serpentard. Elle le prévenait qu'il commençait à dépasser les limites et que si il allait plus loin elle n'hésiterait pas à mordre. Bien sûr Connor ne fit pas grand cas de ses menaces, il n'en n'avait même strictement rien à faire. Et la Capitaine le respectait aussi pour ça. Pire, il se mit à rire quand elle lui signala qu'elle aussi, elle aimait l'histoire. Certes ce n'était pas ce qu'elle préférait contrairement aux potions ou aux sortilèges pourtant elle aimait tout de même ça. Mais il était vrai qu'il était de notoriété publique que Connor Thomas était un grand fan d'histoire. C'est peut-être pour ça que la russe se confia à lui. Enfin, qu'elle parla des malédictions.

- C’est un sujet passionnant. Un sourire en coin étira les lèvres de la blonde. Il essayait de l'agacer par son silence, il la faisait attendre, patienter en sachant à quel point elle tenait à la réponse qu'il pouvait lui apporter. Elle décida alors de lui montrer que ce qu'il pouvait faire ne l'atteignait pas. - Effectivement, répondit-elle d'un ton très calme. Elle était malheureuse. Elle était mal. Mais elle affrontait ça. Elle avait toujours affronté les tempêtes sans jamais fléchir, pourquoi aujourd'hui serait différent ? Ca l'était. Elle le savait. Et elle ne savait pas comment faire pour ne pas tomber, elle ignorait à quoi, à qui s'accrocher pour ne pas sombrer. - Quel genre de malédiction voudrais-tu jeter ? Il en existe des centaines. Mais peut-être que ce que tu cherches c’est comment les briser. Serait-ce ça le problème ? Tu crois quelqu’un atteint d’une malédiction, fit alors Connor. Ni le visage, ni le regard de la Capitaine des Serpentard ne trahirent quelque chose. Au contraire, un mince sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle croisait le regard de son camarade. - Quoi qu’il en soit, tu ne trouveras jamais rien dans ce livre. Ni dans ceux de la bibliothèque. Je ne suis même pas certain que la réserve conserve des livres parlant concrètement des malédictions. La belle blonde hocha la tête. - Je sais. Je m'en doute. Je vérifiais juste ... elle se tu. Regarda les flammes danser dans l'âtre. Elle tortilla une mèche blonde, réfléchit. Puis se tourna de nouveau vers Connor, l'air plus calme. - Tu n'y crois pas. Aux malédictions. Ce n'était pas une question. C'était une affirmation. Pourquoi ? demanda t-elle curieuse de connaître la réponse.

- J'ai une histoire à te raconter ... es-tu prêt à l'écouter, sans juger, sans commenter ? demanda t-elle d'une voix douce et posée.


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